Posté le : 11 jui. 2024 à 14:30:27
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Velsna libérée a écrit : 19 janvier 2013
L'entretien fleuve de Géorgi Marcos
A la lumière des événements ayant eu lieu à Velsna ces derniers jours, nous avons prit soin de questionner un acteur important, bien qu'officiellement en porte à faux vis à vis du gouvernement. Volontairement exilé à l'étranger, le secrétaire général du Parti Eurycommuniste velsnien a bien voulu nous accorder un entretien depuis Lyonnars, en Loduarie communiste. Au vu, de la situation, nous avons choisi de rendre anonyme l'identité de nos journalistes pour l'occasion.
Velsna Libéré : Bonjour monsieur Marcos. Vous êtes pour ainsi dire difficile à contacter ces derniers temps, et surtout à atteindre. Comment justifier vous votre départ soudain de Velsna, qui plus est juste avant l'explosion de l'insurrection de ce qu'on appelle déjà « la journée des barricades ». Serait-ce présomptueux d'être franc jeu avec vous et de vous demander si vous avez quoi que ce soit avoir avec cette affaire ? Nous savons que des militants du PEV ont joué un grand rôle dans cette affaire, mais était-ce un ordre direct du parti ?
Géorgi Marcos : rire Vous savez, mon brave monsieur, il n'y a pas plus accessible que moi. Un simple coup de téléphone suffit amplement à me joindre, vous savez, je ne suis pas un être inaccessible comme le sont le commun de ces sénateurs qui ont mis notre pays dans cette situation. A propos de cette triste journée qui a vu le pouvoir massacrer nombre de nos camarades, je pense que vous me surestimez grandement, monsieur. Je suis dans le regret de vous décevoir, mais il n'y a pas sur mon bureau un gros bouton rouge ma permettant de lever des hordes de militants sortant de terre avec un couteau entre les deux. Je pense qu'il faut se détacher de cette image véhiculée qui plus est par les forces de la réaction, qui dépeignent nos camarades comme des écervelés. Je dirais que la révolte qui a eu lieu a plusieurs facteurs que nos gouvernants ont fait le choix d'ignorer, et que cela leur retombe dessus aujourd'hui. Lorsqu'on exclut 80% de la population de tout pouvoir politique pendant si longtemps, les citoyens se tournent naturellement vers des plate-formes d'expression qui leur permette de s'arroger le pouvoir qui leur a été confisqué. A ce titre, je suis bien aise qu'ils aient choisi le PEV pour se faire. Ces camarades se sont levés tous ensemble face à la réaction, mais cela n'émane en rien d'un ordre quelconque du parti. Ce serait ridicule de penser que je puisse avoir ce genre de pouvoir. Mais cela me flatte grandement.
Velsna libéré : Avouez tout de même que ce calendrier vous sied bien...
Géorgi Marcos : A ce compte là, vous pouvez aussi dire que j'ai prié le bon dieu pour que cela arrive au bon moment, mais vous savez bien que ce n'est pas le cas. Du reste, ne croyez pas que je me réjouis de cette situation. Nous avons perdu de nombreux camarades de valeur et j'aurais voulu qu'il en soit autrement. J'ai une pensée toute particulière pour mon camarade Guiseppe Lauda qui est mort le drapeau au point, à ce que l'on m'a dit. Donc non, ce « calendrier » comme vous le dites, ne me sied en rien, et cela m'attriste que vous le pensiez.
Velsna libéré : Question suivante. On vous reproche au pays une promotion d'un certain point de vue du régime loduarien de la part de vous et les membres de votre formation politique. Vous êtes accusé par certains de nos concitoyens d'en dresser un portrait angélique et bien trop flatteur par rapport à la réalité qu'un certain nombre d'ONG ont fait. Qu'avez vous à répondre de cela, et quel est votre position sur les libertés civiles et politiques en Loduarie communiste ?
Géorgi Marcos : J'ai en effet ouïe dire de divers articles de presse et de soit disant témoignages qui remettent en cause les libertés individuelles en Loduarie. De façon générale, durant ces derniers mois et face à sa progression constante dans la classe laborieuse, nous avons connu une campagne de critiques particulièrement féroces et injustifiées. J'entends dire ici et là qu'on essaie d'accréditer l'idée, au fond, qu'en Loduarie, on en viendrait à des méthodes qui ont été observées dans des États voyous et divergents de la base programmatique de l'Internationale, comme en Communaterra et en Translavye. Comme quoi la liberté de presse ne serait pas garantie dans la patrie des travailleurs. En premier lieu, je tiens à balayer ces accusations d'un revers de main. Déjà car la Loduarie a toujours été à la pointe de la lutte contre ces états totalitaires. Je dis très clairement à vos lecteurs, si tel est le cas, que la Loduarie priverait ses citoyens de leurs libertés civiles, le PEV, dans toute sa force se dresserait contre cela. Mais nous n'avons pas le sentiment qu'il en est ainsi. Accuser la Loduarie de manque de démocratie est avant tout le témoignage d'une grande méconnaissance du loduarisme en tant que système politique et économique. Et ce serait faire une grande injustice à l'endroit des retouches que le régime loduarien a fait de sa constitution Lorenzo, et qui plus que jamais fait la part belle au principe de démocratie interne. Dites moi, mon brave monsieur, avez vous connaissance en dehors de la Loduarie d'un pays où l'on tire au sort les travailleurs pour qu'ils siègent à l'assemblée pour discuter et voter la loi ? Je ne pense pas.
De ce que j'ai pu voir des évolutions récentes du loduarisme, il me semble que de réels efforts ont été faits depuis le dernier congrès du Parti Communiste loduarien, dans la voie de la démocratie communiste telle que théorisée par nos statuts, et même dans le sens de la liberté de création.
Quand on regarde de près ces articles et ces publications critiques à l'égard de la Loduarie, on s’aperçoit au fond, cela tourne toujours autour d'une petite poignée de noms, ou d'une centaine tout au plus, des marginaux qui ont la dent dure contre un régime qui leur a ôté la possibilité de profiter de leurs concitoyens. Et ces critiques s'expriment en toute liberté, donnent des conférences de presse, des interview. Alors que l'on ne vienne pas me dire que ces gens ne sont pas libres de dire ce qu'elles pensent. Par conséquent, je pense qu'il s'agit là d'une campagne orchestrée, qui témoigne de l’inquiétude qui règne dans les milieux libéraux et réactionnaires devant les progrès accomplis par la Loduarie, dans un contexte qui exige une détente internationale, la paix et le désarmement des puissances bourgeoises.
Velsna libéré : A propos de cette escalade. Nous avons été surpris de ne pas constater une réaction claire du PEV quant à l'incident impliquant la Loduarie et le Duché de Sylva.
Géorgi Marcos : Cela me surprend que l'on me demande mon avis à ce sujet. Etais-je obligé de le faire ? Après tout, nous connaissons très bien l'identité des coupables, et ceux ci se trouvent de l'autre côté de l'océan. Nous avons eu là affaire à une attaque infamante de la part d'une puissance impérialiste, laquelle se pense toute puissante, car elle est elle même sous la protection d'un ensemble d'états voyous qui ne cessent d'amener la guerre partout où ils vont. Cela, je le dis depuis le début : l'OND est davantage un vecteur de conflit que de stabilité, pour la simple raison que les états voyous qui la composent se sont enhardis et pensent s'ingérer dans les affaires de tous les peuples, quitte à semer plus de mal que de bien. Cette affaire sylvoise n'est que le prolongement mortifère de cette politique belliqueuse. Encore une fois, nous pouvons remercier le gouvernement loduarien pour la retenue avec laquelle son gouvernement a fait preuve à l'égard des prisonniers sylvois, qui a réussi à lui donner l'image de porteur de paix, exactement ce que nous attendons de la Loduarie.
Velsna libéré : A propos de l'OND. Vous avez certainement un avis sur l'intervention qui a lieu en ce momeent même au Vaikonenland ?
Géorgi Marcos : Très bonne question, mon bon monsieur. C'est là bien complexe. En premier lieu, il va sans dire qui nous condamnons depuis le début de son existence cette mouvance réactionnaire, voire fasciste qui sévit dans le sud du pays depuis deux ans maintenant. Ces gens là ne sont au fond que les idiots utiles d'un régime qui ne repose que sur sa dépendance à Kolisburg, un État intrinsèquement impérialiste, et qui se fait un malin plaisir de martyriser nos camarades du Parti communiste kolisien. La guerre au Vaikonenland, comme toutes les guerres civiles, n'a eu qu'un gagnant : l'impérialisme étranger. Dans un premier temps Koliburg, et dans un second temps, l'ogre onédien. Donc, voici la position du PEV : les eurycommunistes se doivent de condamner de manière franche cette mouvance d’extrémistes, mais cela ne doit pas signifier un feu vert à l'exploitation du conflit par des puissances qui vont s’empresser de dépecer le Vaikonenland. Plutôt que d'intervenir directement, pourquoi n'ont-ils pas armer le régime en place ? Je vais vous le dire pourquoi : ils veulent ajouter un nouveau joyau à leur couronne, rien que cela. Ces gens là se fichent bien de la lutte anti-fasciste, ils n'en ont jamais fait aucun cas jusqu'à maintenant. Je ne sais pas pour vous, mais j'ai bien du mal à me fier aux positions d'un État qui fait travailler ses ouvriers 48 heures par semaine. Si l'OND était aussi anti-fasciste qu'elle prétend l'être, cette organisation n'aurait pas mis autant de bâtons dans les roues du régime loduarien dans son intervention à l'encontre de la Translavye. Encore une fois, il y a là un deux poids deux mesures hypocrite et qui en sert que de cache-sexe à l'impérialisme onédien.
Velsna libéré: Dernière question: quant aux perspectives d’agrandissement de l'Internationale, que pensez vous de la venue d'un régime issu de l’effondrement de la Communaterra dans les rangs de l'organisation ?
Géorgi Marcos : Pour être honnête, et cela va sans doute vous surprendre, je suis très réservé sur ce point. Non pas que nous remettions en cause le tutorat que le gouvernement loduarien s'est fait de cette nation, mais du fait que nous nous apprêtons à partager une organisation avec un personnel qui a en partie été responsable de l’échec de la Communaterra. Nous sommes une organisation qui vit dans la pluralité des idées, certes, mais cela ne doit pas empêcher nos camarades loduariens de faire tout leur possible pour apporter la preuve au monde que la Communauterra se portera mieux sous l'égide des principes qui font l'eurycommunisme. Dans ce cadre, pourquoi devons nous reconduire au pouvoir des individus qui ont fait preuve de leur incompétence. Je pense particulièrement à la si bien nommée Anarka, qui a été une accompagnatrice du régime libertaire catastrophique des comités de Communaterra. Si nous voulons relever ce pays, nous devrions plutôt nous débarrasser de ces poids morts et repartir sur des bases saines, si vous voulez mon avis. Qui sait ? Peut-être que nos camarades kah tanais pourraient avoir une utilité plus grande à lui donner que nous ? Tout du moins, ils sont bien plus compatibles sur le plan idéologique.
Velsna libéré: Eh bien je crois que cela sera tout monsieur Marcos, je vous remercie de nous avoir reçu.
Géorgi Marcos: Pas de monsieur avec moi, appelez moi camarade, je cous en prie. La buvette est au deuxième étage si vous avez soif...