Posté le : 30 déc. 2024 à 18:18:34
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Prise d'otages à Lyonnars
Antoine compilait avec une certaine excitation compulsive un paquet de dossier tout secoué de ce qu’il venait de voir, enfin plutot de rencontrer, il venait de serrer la main au camarade Lorenzo, certes, rien de bien incroyable pour les Velsniens mais après tout, c’est la première fois qu’il venait ici, en effet le secrétaire général du P.C.A avait demandé à ce que les camarades Antoine Malo et Jean-Michel Descours aillent présenter la candidature du Parti pour qu’il puisse représenter les variantes idéologiques antériniennes lors des grands débats qui agiteront l’Union. Ainsi c’est la toute première fois que le député vit en vrai l’immense bâtiment, sobre certes, mais d’une gravité et d’une austérité toute communiste, ce qui lui plaisait plus que tout est avant tout la complexité idéologique du mouvement qui dépasse de loin les quelques débats qui avaient animés la sission du P.C.A de la Ligue des républicains radicaux. Ainsi avant de déposer la candidature antérinienne il avait décidé avec le camarade Jean Michel de prendre une petite pause et de relire attentivement le document, pour y desceller la moindre faute de frappe et d’orthographe et de s’assurer qu’aucune incohérence idéologique soit à rappeler. Il savait en effet que les hommes du camarade Marcos étaient assez pointilleux sur ce genre de faille.
-Camarade Antoine, rassure-moi, notre ferme condamnation du capitalisme est bel bien inscrite ? Notre détermination à abolir le système castrale qui oppresse les camarades travailleurs et la nécessité de la Révolution pour s’imposer face aux présumées « démocraties » bourgeoise sont bien appuyées et solides ? Et surtout est-ce que l’on reste fidèles aux écrits des camarades révolutionnaires qui nous ont précédés ?
-Bien sur camarade, tout y est, notre ferme condamnation du colonialisme, du système de classe et de l’opression bourgeoise, même nos tendances révolutionnaires et anti-modérées ! Bon, c’est bien, espérons que ça suffise pour le camarade Marcos et que le Camarade secrétaire général Lorenzo ne soient pas tatillons. Bon, prêt pour déposer la candidature et attendre la future rencontre qui aura lieu ?
-Bien évidemment camarade ! En revanche, est-ce que le Camarade secrétaire général du P.C.A nous a transmis d’autres informations ? Connecte-toi au réseau public, le privé étant comme nous le savons tous le symbole du capitalisme ! D’ailleurs en parlant de sociaux traitres, Henri est toujours avec les camarades sociaux démocrates valinoréens ? Car il me semblait bien que l’on était trois lors de notre arrivée ? Bon après tout, il faut bien qu’il prenne des notes car le comité central a désapprouvé ses manières de faire, bien trop tièdes avec les bourgeois !
-Oui, au pire nous partirons sans lui et il ira les sucer à Tigron !
Puis une fois que le camarade Antoine eut terminé de tacler Henri, une sonnerie retentit : Alerte !
-Ho non, hors de question qu’ils viennent nous casser les couilles maintenant ! Merde quoi, on a pas de temps à perdre ! Putain de bon sang de bois, qu’est ce que tu fais Camarade Jean Michel, tu vas pas commencer à faire ton social traitre à te planquer comme un bourgeois qui voit un guérillero ! Tu vas voir ce que je vais leur faire à ces cons !
-Mais enfin camarade ! Tu ne vas pas aller risquer ta vie pour filer un papier et remplir un formulaire ! En plus on est en Loduarie, première puissance militaire d’Eurysie alors ou est le problème ? Je doute que les quelques Onédiens fascistes qui soient entré dans le bâtiment puissent en ressortir, surtout lorsque les portes blindés, que le brillant camarade Lorenzo a pensé à installer, peuvent se fermer à tout moment ! Alors sois patient, c’est pas comme si la vie de quelques camarades libertaires zélandiens qui squattent la cafet’ compte ! En plus on aura plus de chances de se faire tirer dessus par des loduariens qui voient des ondistes fascistes partout que de s’en sortir indemnes !
-Mais tu n’as pas honte de penser comme ça camarade, avec le temps que tu me connais, tu sais très bien que je refuse de voir les camarades libertaires se faire lâchement assassinés par des soldats fascistes, en plus, entre nous, c’est pas pour rien que j’ai réclamé de partir à Lyonnars porter la candidature du Parti, car d’après ce qu’on m’a dit, la bouffe ici est super, en plus j’ai pu comprendre en discutant avec quelques camarades que c’est un super endroit pour enchaîner les guirlandes de trombones en même temps que de débattre avec des anarchistes, donc autant dire que c’est tout bénéf, on renforce notre corpus idéologique tout en dégustant des spécialités loduariennes ! Donc bien sur que nous irons libérer la cafet au nom du communisme en plus de sauver la vie aux camarades zélandiens !
-Arrête de rire enfin, je sais très bien que tu me fais marcher, et la situation ne prete pas à rire quand même ! Les Loduariens vont débarquer et vont voir un groupes de maboules affronter des terroristes onédistes avec des stylos et le guide du P.E.V. Comment veux tu que l’on soit pris au sérieux, après connaissant la mentalité zélandienne, j’aurai certainement parié sur le fait qu’ils achètent les terroristes fascistes pour s’enfuir par derrière…
- Et bien camarade Jean Michel, on aurait peur d’assumer ses idéaux face à des gens armés ? Enfin il faut bien rire dans la vie, et autant dire que parler de bouffe et le meilleur moyen pour voir apparaître des envies combatives. Voilà, moi j’assume mon combat camarade et je ne laisserai personne m’empêcher d’aller soutenir mes camarades ! Donc va te planquer si tu le veux, moi je porte mes couilles et je vais aller taper du fascistes ondiste !
-Décidément, autant dire que tu ne changeras jamais, lorsque tu as manifesté ton soutien aux indépendantistes nazuméens et que tu t’es engagé pendant quelques semaines dans les brigades de l’U.G.R et ce malgré l’accord de la Ligue républicaine… Je ne peux que te saluer pour ça !(Puis Jean Michel changeant son ton nostalgique et compréhensif pour un ton plus grave et quelque peu moralisateur fit) Mais bon, je reste méfiant, je sens quand même que ça va mal tourner tout ça, donc débrouille toi et si tu te fais tirer dessus c’est ton problème !
Il n’eut même pas le temps de finir sa phrase que déjà son collègue était parti telle une tornade pour aller reprendre la cafétaria de l’Union Internationale du Socialisme et du Communisme.
-Le camarade Antoine ne changera jamais, bon c’est pas tout mais je dois quand même jeter un œil à tout ça et ce afin d’éviter de me faire tirer dessus par un ondiste enragé ou par un soldat loduarien croyant avoir à faire à un capitaliste.
Une fois ces paroles dites, il ferma la porte, essaya de barricader et s’assura que personne ne souhaitait s’abriter avec lui dans le bureau. Antoine quant à lui déboulait dans les couloirs en criant comme un fou et en levant un stylo (B.I.C) dans les mains :
-Sus aux envahisseurs fascistes ! Nous libérerons la cafet’ et nous sauverons les camarades zélandiens !
-Vous camarade ! Que faites-vous ? Fit une voix grave.
L’homme s’arrêta net, il croyait déjà avoir affaires avec des gardiens de sécurité loduariens sur les nerfs. Puis se ressaisissant, il se dit « après tout soit je me faire reconduire dans un bureau sécurisé, en espérant y voir une machine à café, et je rédige mon autocritique d’une quarantaine de pages, soit je rejoint les camarades gardes de sécurité pour aller bouter l’Ondiste hors des locaux de l’Union. » et il répondit simplement :
-Je suis le camarade Antoine Malo, représentant du Parti Communiste Antérinien, actuel candidat à l’Union Internationale du Socialisme et du Communisme, et je viens affronter les terroristes fascistes de l’O.N.D qui tentent de prendre le pouvoir au siège de l’Union.
- Tu vois Caius, il n’y a pas lieu de s’effrayer, c’est un de ces braves camarades qui tente de se battre pour la Révolution ! Aller vient Camarade Antoine, c’est pas comme ça que nous irons libérer la cafet’ ! Fit Francis Beller.