Automobiles Personnelles
C’est dans ce but que furent lancées les premières automobiles destinées aux classes populaires. Des marques automobiles existaient déjà, mais leurs productions étaient réservées aux membres du Parti Communiste Unifié de Viétie (ne comptant que 4% de la population), de plus leur catalogue n’était composé que de contrefaçons de modèles hauts de gamme étrangers. Ici, il était question de motoriser la population dans intégralité, pas simplement les élites politiques ou bien économiques, mais aussi et surtout grâce à une ingénierie intégralement mise au point grâce aux moyens du pays.
Certes, en à peine sept ans, il s’agissait d’une importante production (surtout au vu du contexte d’après-guerre) mais toujours largement insuffisante pour parvenir à équiper un plus de cinquante millions de citoyens viétiques. Il est également à souligner le fait qu’une partie des exemplaires produits a été vendue à l’international pour permettre l'acquisition de fonds nécessaires à accélérer et de la reconstruction du pays, rendant encore plus complexe l’obtention de celles-ci pour le grand public.
Les premiers exemplaires sortent d'usine en 1970, un an avant la future mise en service : les autorités avaient compris l'engouement de la population pour l'acquisition d'un véhicule individuel. C’est cet engouement qui avait d’ailleurs causé une pénurie la première année de la mise en circulation du "petit veau" (surnom populaire donné à la P50), la nouvelle Laïka 601 est présentée en février 1971. La Trabant se veut aussi plus fonctionnelle : les vitres sont plus grandes pour donner une meilleure visibilité, le volume du coffre ainsi que de l'habitacle sont également revus à la hausse pour plus de praticité.
Sous le capot, on retrouve toujours le petit bicylindre deux-temps de six-cent centimètres-cube issu de la P50. Néanmoins, sa puissance est revue à la hausse : il développe désormais 36 cheveux, assez pour dépasser les ridicules cent kilomètres par heure de sa prédécesseure, bien que le gain ne reste que de quelques dizaines de kilomètres par heure. Cette hausse de puissance fut permise par l’augmentation de la cadence de rotations par minute du moteur et le recalibrage du carburateur pour offrir un mélange air-essence permettant une combustion plus optimisée.
Contrairement au modèle précédent, la 601 reçoit une carrosserie en Duroplast : plastique composite thermodurcissable, un proche parent du Formica et de la Bakélite, il s'agit d'un plastique renforcé de fibres (coton ou laine), similaire à un plastique à renfort de verre. Ce matériau fut utilisé dans le but de pallier le manque de métaux et d'aciers (nécessaire à la reconstruction), en plus d'être facile à fabriquer il est également faisable à partir de déchets domestiques recyclés (réduisant d'autant plus les coûts). Le temps de production par rapport à une P50 est également réduit de près de 50%.
Sans le savoir, le parti avait réussi à créer une voiture qui restera longtemps dans les esprits : fabriquée à très grande échelle, près de douze millions huit-cent-mille exemplaires sortiront des usines jusqu’à son retrait du service en 1990. Avec près de vingt ans de service, il est à souligner que les fins de séries présenteront des évolutions telles qu’une injection pressurisée.