09/07/2016
09:47:33
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Activités étrangères en Gojiga

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Activités étrangères en Gojiga

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants en Gojiga. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur du Gojiga, sinon quoi ils pourraient être invalidés.


Personnages immunisés contre les tentatives d'assassinat :
(Rappel des règles)
1094
Dans un bar sombre et humide de la capitale des communes unies, on entend depuis quelques les chansons pour le moins exotiques d'hommes et de femmes venus d'Achosie du Nord, et qui semblent passer tout leur temps à proximité des débits de boissons, semant grabuge et désordre... Les chasseurs strombolains en attente d'une affectation de leur nouvel employeur, sont bel et bien arrivés...


Jusqu'à ce que mon verre soit vidé



Dernier des angelots, premier des chasseurs,
Je pille, je tue et je vole pour mon gouverneur,
Avec ma dent cassée je mords ma monnaie,
Symbole de succès, ma fortune je la bois en entier,

Jusqu'à ce que mon verre soit vidé !!!

Comme je suis un chrétien bon seigneur,
J'entame pas la besogne avant la messe de 14h,
Père de Velsna et mère d'Achosie, pardonnez,
Le vin et la bière je peux les mélanger,

Jusqu'à ce que mon verre soit vidé !!!

De village en village, de terreur en terreur,
Mon uniforme leur inspire la cruauté et la peur,
Vaillant et fringuant, j'amasse mon butin bien mérité,
Mon whisky je n'offre de répit, ne fais point de quartier,

Jusqu'à ce que mon verre soit vidé !!!

Devant mon ardoise, je sors de ma torpeur,
Point d'argent pour mon comptant, en nage et en sueur
Fusil et poignard sorti, c'est le moment de tuer,
Villageois réduits en charpie, assassinés et torturés,

Jusqu'à ce que mon verre soit vidé !!!
9588
Chasseurs strombolains: apprendre à vivre


"Les chasseurs ne sont pas meilleurs que les autres gardes civiques...mais chacun d'entre eux est un frère et une sœur, un mari et une épouse, une mère et un fils"



a

Il se passe souvent des choses intéressantes aux frontières, culturellement parlant, bien entendu. Le fait que l'on puisse donner naissance à des groupes tels que celui que j'ai intégré, en est le témoignage, je dirais. Les strombolains ne sont ni totalement velsniens, ni tout à fait achosiens. Le language des continentaux chantonne et danse, celui des mes désormais paires tranche comme du rasoir entre chaque mot. Ils me rappellent le vestige de tic de langage que le sénateur mon père avait encore quand j'étais petite. J'ai déjà rencontré des chasseurs strombolains, durant la guerre civile, bien sûr. Mais il est toujours bien différent de regarder de loin avec des jumelles, que de se poser parmi eux, et regarder tout ce microcosme évoluer autour de soi. La brutalité qu'on leur prête, le caractère problématique de leur activité de mercenariat, et leur réputation font que l'on s'arrête à la surface. Or, de ce que j'ai pu voir, c'est un groupe aux rapports complexes qui puise ses racines profondément, loin sous la terre strombolaine. Je le savais déjà, native que je suis, mais le voir de mes yeux fut une expérience nouvelle.

Ils sont grossiers, arrogants, querelleurs et règlent leurs problèmes par la force, pour la plupart. Et pourtant, malgré tous ces écarts, leur incapacité à rester en place, à paraître sages et bien éduqués, ils ont une très forte estime d'eux même, et ne se considèrent pas comme de simples soudards. Leur manque de tact et leur brutalité se fait toujours ressentir en présence d'étrangers, mais lorsque ceux-ci sont entre eux, on peut y voir un autre spectacle: celui d'une cohésion que j'ai rarement pu observer dans les autres régiments qui ont servi sous le Sénateur mon père. Le manque de discipline observé de l’extérieur est en réalité la simple et humble façade d'une grande forteresse. Nous avons tendance à louer nos régiments civiques, de par l'implication que nos citoyens possèdent à la défense de leurs cités respectives, certes, mais les chasseurs strombolains poussent ce concept au delà. L'Achosie du nord est une terre peu peuplée, et la plupart de ces soldats le sont de de parents à enfants, et où la solitude vis à vis de la lointaine Velsna pousse à se resserrer autour d'un noyau dur de solidarité locale. Enfants de petits propriétaires terriens, d'artisans, des gens de la terre issus du même milieu, ayant les mêmes intérêts, possédant les mêmes codes sociaux. Cette armée là à mon sens, peut venir à bout de n'importe quel ennemi si on lui en donne les moyens. L'origine de la tradition martiale de cette région repose sur ces fondations: celle d'une population peu nombreuse, profondément seule et dont sa sécurité ne peut être garantie que par elle-même. A tort nous avons tendance à considérer les chasseurs strombolains comme meilleurs que les autres gardes civiques des autres cités de la République. C'est faux, au moins dans la théorie. Individuellement, un membre d'une tribune de chasseurs n'est pas meilleur qu'un autre, il n'a pas un meilleur entraînement, davantage de moyens ou même une "botte secrète", même si le terrain accidenté et forestier de l'Achosie du nord, leur permet une aisance en la matière. L'habilité des tribunes de chasseurs réside dans une totale cohésion, du bas au haut de la chaîne de commandement.

Ainsi en voici l'exemple: on m'a intégré dans une cohorte (unité de 100 chasseurs) dont les trois quarts des membres habitaient à l'origine dans une région du sud de la Strombolaine correspondant à 30km². Parmi eux, il y a donc des individus qui ont déjà eu l'occasion de se croiser dans la vie civile, certains étant des amis ou des connaissances récurrentes, qui toutes proviennent du même milieu. Il y a également des fratries: nos deux opérateurs radio sont un frère et une sœur. Tandis que notre chef de de tribune est marié, et son épouse figure également parmi nos membres. En clair, les chasseurs ne sont pas un simple régiment de soldats de métiers, mais ils consistent en un ensemble de cellules familiales que l'on a unit sous le déguisement d'une hiérarchie militaire. Ce que l'on trouve certes également dans les autres régiments de gardes civiques de la métropole, mais qui est beaucoup moins systématique. Les chasseurs strombolains apprennent à tuer et être tués dans le cadre de la guerre, mais ils apprennent aussi à vivre, tout simplement.

Pour finir, la dernière différence entre ces gardes civiques et les tribunes de chasseurs, est l'orientation politique des cités de Strombola et de Velathri, bien différentes des autres cités. Lorsqu'on vit à Umbra, Velcal ou Aula, sur le continent, il est exceptionnel d'être appelé en levée militaire. Il y a même de fortes chances que l'on ne soit jamais mobilisé en dehors de son service. Pour cause, la Garde Velsnienne, le noyau professionnel de la cité, est toujours présent pour assure la sécurité du territoire. En prenant l'exemple de l'intervention de la Grande République à Rasken, la dernière action militaire en date de notre cité, nous pouvions ainsi voir que sur les trente tribunes mobilisées, il n'y en avait que six qui étaient constituées de levées militaires. Or, les problématiques en matière de sécurité sont radicalement différentes en Achosie du Nord, région frontalière marquée des anciens conflits, dont les derniers n'ont prit fin qu'en 1997. Dans ces circonstances, les cités de Strombola et Velathri n'ont pas passé une seule année entre le milieu du XXème siècle et aujourd'hui, sans procéder à au moins une levée militaire, la plupart de temps 2 000 conscrits par an, 1 000 lors des années dites creuses. Par conséquence, les chasseurs strombolains sont des civils mobilisables et de simples conscrits sur le papier, mais dans les faits, ces derniers sont sur le terrain en quasi permanence pour certains, surtout parmi les jeunes gens qui veulent amasser des bons salaires à l'étranger, car il est connu que ces cités pauvres en ressources ou en recettes fiscales de manière générale, ont recours au mercenariat de leurs citoyens afin de remplir les caisses. Il est ainsi courant que ces gens passent parfois plusieurs années sans voir leur pays. Les tribunes de chasseurs sont ainsi des amateurs de la guerre, mais qui la pratiquent tout au long de l'année, et dans des buts et conditions divers.

Ces gens vivent la guerre comme un moyen de subsistance, mais également comme un intérêt de cohésion. La guerre soude le groupe. Apprendre à vivre comme eux est peut-être plus important que de bien tirer, et bien se battre. C'est un groupe fermé qui ne prend que peu de gens de l’extérieur, et sous certaines conditions. Aussi, j'eus de la chance d'y être intégrée. Si le sénateur mon père est strombolain par sa naissance, je suis née à Velsna et n'est pas détentrice de la nationalité de cette cité. Ce fut là mon premier obstacle, car ces tribunes fonctionnent uniquement sur la levée militaire d'une région très restreinte à laquelle je ne fais pas partie, malgré mes origines. Ces origines...ils n'en prennent pas compte, et ne se fondent que sur le citoyenneté. Il n'y a aucune fierté à se prévaloir selon eux d'être strombolain, ils ne réfléchissent pas ainsi, à l'instar des nationalistes de par le monde qui ne possèdent qu'une "nation ethnique" pour seul drapeau. Ainsi, je n'ai eu mon salut que parce que mon père fut quelqu'un d'important, je ne dois pas m'en cacher. Mon expérience ou mon aptitude de la guerre, je pense, n'a compté en rien dans mon enrôlement. Pourtant, je ne suis pas incommode face à elle, et je ne pense pas avoir à rougir de ce dont je suis capable. Mais lorsqu'on entre dans ce petit, très petit milieu pour la première fois, on nous annonce très rapidement que tout ce qui avait eu lieu avant eux, que ce soit en bien ou en mal, n'existait plus. Néanmoins, dés mon premier jour j'ai pu constater que mon nom était connu, et plus encore ce que j'avais fait pour tenter de le mériter. J'eus autant d'approbations que d'accusations en réponse à mes actes, au premier rang desquels j'avais tué les deux jeunes enfants de Dino Scaela: certains, surtout ceux qui avaient eux même des enfants, me dirent que j'étais une femme sans honneur, car j'avais porté la main sur les enfants plutôt que Scaela lui-même. Je l'eus fait indéniablement si il avait été au bout de mon bras. D'autres, eux, m'ont soutenu en raison du mal qui avait été fait à nous tous par le tyran. Je ne pris pas la peine d'y répondre, car j'étais venu parmi eux pour ne plus avoir à m'en rappeler, en partie. On me donna donc la paix.

Concernant la manière dont ils s'organisent, il faut noter les spécificités qui leur sont propres et qui peuvent sortir de l'ordinaire. Ainsi, si les levées militaires habituelles de notre cité possèdent des tribunes de jeunes gens pour la première fois mobilisés que l'on appelle des "éphèbes", et que nous laissons souvent dans la réserve de la troupe, cette répartition selon l'âge est systématique, car ces gens pensent qu'avec l'âge vient aussi la complicité et les intérêts communs. Les éphèbes existent toujours, et rassemblent les gens pour qui c'est la première campagne militaire, logiquement souvent jeunes. Mais au dessus d'eux, on y place des groupes de mon âge, entre les 25 et les 30 ans. Passé les trente ans vient un dernier groupe, constitué des vétérans les plus aguerris. Cet aspect transparaît lorsque les chasseurs strombolains entrent en formation. En aucun cas les éphèbes ne doivent être sous le premier feu, et dans un marche, on a l'habitude de laisser à ma classe d'âge l'avant-garde. Les vieux bouclent la colonne, car c'est la tâche la plus difficile dans tous les types d'opération. Il leur faut pousser les traînards, s'assurer que personne ne reste en arrière, et défendre contre les assauts venant du pire des endroits. Au milieu, on y laisse donc les jeunes, qui se forment le plus souvent par l’expérience, davantage que par l'entraînement en caserne.

C'est ce groupe là qui se présente aujourd'hui, par petites portions aux portes de la Communaterra du Kah, qui occupe les bars et les débits de boisson, que l'on accuse d'ivrognerie, mais qui revêtent de toute une profondeur lorsqu'on s'attarde sur eux. La cohésion et le sens de l'appartenance, en revanche, est à double tranchant, parce qu'à l'appartenance du groupe correspond le rejet des autres. C'est là l'une des raisons de leur mauvaise réputation: car du haut de leur impertinence et de leur impolitesse, ils se considèrent comme un groupe à part, éloigné du reste du monde par une barrière imaginaire bâtie par leur égo et leur fierté, là encore l'héritage de siècles de conflits et d'isolation. Au fond d'eux, ils restent cette petite élite provinciale et terrienne, désargentée et abandonnée par le capitalisme moderne, mais toujours habités par un statut qu'ils auraient gagné au fil des combats. Il y a de l'héroisme dans leur entêtement, dans leur refus d'intégrer un monde qui n'a de toute évidence plus besoin d'eux. Ils sont les descendants des mercenaires occitans ayant foulé le sol d'Achosie il y a huit siècles, ils sont les enfants de Ménéon, celui qui sur ce bout de terre leur trouva un foyer, ils sont des chasseurs strombolains.

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