16/08/2014
11:04:03
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[Théorie politique] Manifeste de la Nouvelle Pensée Révolutionnaire

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MANIFESTE DE LA NOUVELLE PENSÉE RÉVOLUTIONNAIRE

Manifeste pour un Mouvement Équinoxial : Au delà du Réveil Communaliste : Vitesse du Réel et Victoire


Basé en grande partie sur le style mystique du poète, romancier et aventurier Andrean Gabriel d'Alcyon, le Manifeste de la Nouvelle Pensée Révolutionnaire est un ouvrage mélangeant allégrement philosophie, ésotérisme, nationalisme mystique et programme politique. Condensé de la pensée de la Citoyenne Maiko et de sa Section Défense, il est largement considéré comme un texte extrémiste voir carrément dangereux, mais aussi perçu comme largement incohérent et incompréhensible. Si un doute réel persiste sur l'identité de son auteur, son influence au sein des milieux ultra-nationalistes kah-tanais est indubitable, et sa récupération par des révolutionnaires néo-communalistes (mais aussi nationalistes) étrangers un fait admis.

Le sous-titre de la première édition, faisant référence à un "équinoxe", n'est pas pleinement compris – le terme n'est en soi pas utilisé par les mouvements proches de la Section Défense, bien que cette dernière ait depuis commencé à se le réapproprier.
Introduction à la Nécessité d'un Mouvement :

Cet ouvrage, aussi court qu’il soit, ne peut et ne doit être mis en toutes les mains. Nous avons ici conscience qu’en décrivant comme nous allons le faire les mécanismes précis de l’oppression par la destruction de l’Être et les outils et méthodes permettant, non seulement, de contrer ce processus mais aussi d’amener à l’édification d’un nouveau paradigme, nous offrons à nos adversaires un ennemi précis de notre pensée. Nous ne pouvons exprimer celle-là à la façon traditionnelle de la lutte Révolutionnaire, passant par le secret et la clandestinité, et il nous faut ici répandre la méthode d’action et ses conclusions comme un nouveau gospel, très publiquement et malgré les risques. En pariant sur l’incapacité d’un modèle trop habitué à employer la force matérielle brute d’empêcher une action séditieuse intelligemment menée par l’action psychique et philosophique, nous espérons provoquer une révolution du Corps et de l’Être. C’est-à-dire un éveil si massif des consciences qu’il amènerait mécaniquement à l’avènement d’un nouveau moment de l’histoire, un cycle au-delà des cycles, nous arrachant à ce qu’ils nomment la modernité pour nous faire entrer, enfin, dans cette forme très pure de révolution que chacun appel de ses mots sans être tout à fait capable de s’y adonner.

De la pureté émane la pureté, de telle façon que toute action, si suffisamment pure, purifie son propre être et apporte au Moi et à l’Existence du principe de son être une nature toute autre. Il faut considérer l’Action Révolutionnaire comme la plus pure qui soi car le but qu’elle recherche, s’il s’agit ici de la seule révolution valide, celle qui émancipe et rend aux citoyens la nature consciente des adultes, peut ainsi passer par toutes les étapes du crime et de la désolation, et en ressortir blanchit de chaque action. Il n’y a pas, fondamentalement, de loi naturelle ou humaine suffisamment forte pour refuser à la victoire révolutionnaire sa nature réelle et profonde, car il est dans la nature réelle et profonde de la victoire révolutionnaire de changer chaque ordre, et de faire disparaître les anciens. Il est dans sa nature profonde et réelle de créer les conditions de son propre blanchiment, et chaque crime commit dans un ordre, comme s’il était commit dans un autre cycle ou un autre monde, sera oublié à l’aune de son objectif final. N’est coupable que le guerrier qui a perdu, et sans panache, car on pardonne à un combattant brillant jusqu’au dernier de ses actes, jusqu’à ses infimes monstruosité : il existe une pureté intrinsèque dans la violence, et si le verni de la civilisation vient écorner ce ressenti automatique, l’être humain et son sang savent, au fond, reconnaître ce qui tient du mouvement et ce qui tient de la culture.

Nous ne croyons pour notre part qu’au mouvement, qui contrairement à la culture, ne se laisse pas gélifier dans les synapses odieuses de quelques vieillards, et refuse au temps le privilège de l’effacement des choses. Le mouvement consiste à avancer envers et contre les lois humaines, et contrevient à la culture qui aime l’immobilisme, fait de son mépris de classe et de son édification une pyramide autosuffisante, qui ne cherche qu’à s’alimenter en âmes vidées de leurs pulsions essentielles, faite parfaite aux yeux d’une créature inerte. Nous, pour notre part, sommes pas sensibles aux charmes de cette sirène flétrie et scabreuse. Nous invoquons le mouvement autant que nous l’incarnons : il semble désormais évident par bien des aspects que nous n’avons plus rien à craindre des autres car, étant précurseurs de toute chose, sommes les seuls à appliquer cette arme nouvelle. Nos propres précurseurs étaient eux-mêmes seuls, et notre avantage principal repose sur le fait que les plus avant-gardistes de nos rivaux emploient des méthodes qui tiennent maintenant de la culture : ils se sont coincés dans le gel immobile de leur pensée, n’osent pas voir au-delà de la colline, là où nous y avons déjà construits les chemins, les phares, les postes relais, et avançons jusqu’à l’horizon. Bientôt nous disparaîtront trop loin de leur regard, ayant enfin touché l’or du soleil avant qu’il ne soit définitivement couché. En substance, nous incarnons l’air du temps, et le sentons dans notre chair. L’humain, animal de viande, est transcendé chez nous. Nous sommes l’Esprit.

Mouvement, action, énergie, industrie, armée, victoire, victoire. Nous sommes le bruit et la fureur de ceux qui rampent ici pour courir là-bas, nous sommes la Révolution réelle, qui exige le sang du Soleil et pleurera le feu sur chaque peuple qui l’exige, chaque pays qui s’oppose, chaque roi qui s’érige. Il ne restera dans notre sillage qu’un profond projet de société, dont la nature réelle est propre, elle-même, à amener le réel aux conditions matérielles que nous attendons et appelons de nos vœux. Parce qu’une telle tâche ne peut être celle d’un peuple unique, nous nous édifions en parti de masse, mouvement immense. Une vague qui doit dépasser chaque guide, et alimenter en sang et en eau les assiettes des vrais croyants : peuple et travailleurs, nations fédérées, la victoire de l’Humain sur ce qui le déshumanise. Seront exposés ici les crimes de la modernité ainsi que ses outils utiles. Seront exposés ici les armes d’un renouveau révolutionnaire profond de l’être humain et de son psychisme. Sera exposé ici les lettres d’un programme tout entièrement destiné à la victoire, enfin, sur les ennemis matériellement observés de la vie humaine, et les méthodes d’action qui créeront, au-delà d’un idéal encore trop lointain, un nouvel état d’esprit du moment. Un nouvel état d’esprit qui ouvrir à quiconque saura l’atteindre de nouvelles visions, une compréhension que nous jugeons neuve, plus proche du réel inaltéré, débarrassé de la mono-forme moderne, de son repaire dansant d’images fausses et manipulées. Une vision pure dans la définition donnée précédemment. Une vision qui, appréhendée, permet d’entretenir une compréhension de nouvelles solutions, et d’accepter des mots qu’un esprit sali et pollué par le présent ne saurait accepter tel quel. Un important travail d’éducation et de déconstruction doit être à l’œuvre, et il s’agit ici d’en initier le départ, pour donner à la forme de l’esprit celle de l’humain, et rétablir une harmonie et une clairvoyance propre à tout solutionner, par tous les moyens nécessaires.

Contexte Historique :

Il faut partir du principe que la Révolution de 1784 n’a jamais été tout à fait comprise ; ni par les historiens, ni par les artistes, ni par les philosophes. Même les plus renseignés et ingénieux de nous prédécesseurs n’ont été capables de prendre ce grand projet humain que part un bout souvent insuffisant de sa nature. Il n’a jamais été question d’entièrement conjuguer sa nature et chaque effort pour y arriver n’est jamais arrivé, en fait, à donner plus qu’un ensemble difficilement cohérent et compréhensible. L’Histoire offre des évènements trop complexes pour la synthèse fidèle et l’optique matérialiste se heurte très rapidement à un mur : c’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’entièrement définir le problème de la Révolution, dans l’ensemble de ses éléments. La population, les conditions matérielles de chaque peuple, l’esprit du temps, les castes, le climat, le sang et le début de l’industrie. Aucune méthode de compréhension, même informatisée, ne peut prétendre rendre intelligible la pure conjonction de ces éléments tant leur complexité dépasse celle de l’esprit humain. C’est que chercher à dépasser l’impasse matérialiste ne fait que mettre en valeur sa nature de gouffre béant, et pour cela que, nous basant et inspirant sur quelques textes précurseurs tels que les philosophales d’Alean Sether ou l’Histoire Totale de l’Union d’Elene Xotoatl, nous considérons pour notre part essentiel de représenter le problème sous une forme que l’on qualifierait d’abord de schématique, avant de comprendre qu’elle ne perd pas en complexité mais gagne simplement en lisibilité : en d’autres termes la Révolution n’a jamais été tout à fait comprise car le péché originel de l’Union a été de croire à la technique mais d’en oublier l’âme, et qu’il faut, pour tout moment d’Humanité débridée, puissante, artérielle, chercher à comprendre l’âme du lieu et des êtres. La Révolution et son esprit ne sont pas seulement une vue de l’esprit mais une réalité matérielle et politique dont l’étude profonde des causes et des conséquences offre seule un prisme permettant de comprendre ses implications réelles pour la société, jetant par la même une nouvelle lecture plus éclairée dans la scène des idées et révélant ainsi des subtilités que l’on croyait jusque-là cachée, ou par accident ou dans un esprit de dissimulation contre-révolutionnaire, participant à la pollution de nos êtres.

On croit ainsi pouvoir dire – et c’est une erreur sincère mais pas innocente – que cette Révolution était une révolution contre le système de domination moral et matériel incarné par le Daïmio colonial installé par l’Empire Burujoa pour maintenir le contrôle des terres neuves et fraîches du Paltoterra. Neuves et fraîches dans l’esprit des peuples coloniaux, qui ont aussitôt nié la réalité objective des premiers peuples installés ici l’invention par le genre humain de la civilisation. On croit ainsi qu’il s’agissait pour la première union d’éliminer une forme d’oppression pour saisir son destin et de libérer dans le sang d’une forme d’injustice profonde. D’un grand élan de progrès qui aura revitalisé jusqu’aux peuples les plus anciens, déchirant la pensée flétrie d’un vieux monde pour le remplacer par quelque chose d’autre, que l’on peine encore à définir. Le problème de cette interprétation n’est pas tant qu’elle est fausse, mais bien qu’elle est incomplète. Ce que l’on tend à oublier c’est l’aspect radical du problème, sa nature et sa racine : la révolution ne s’est pas faite spécifiquement contre l’empire Burujoa, contre le vieux monde et contre ses incarnations. Nous pouvons aller jusqu’à dire qu’elle ne fut en fait pas exactement un fait de révolution au sens matériel et pratique du terme, mais bien au sens philosophique et presque spirituel des choses. C’est à dire qu’il y eut un tel changement dans la conception des choses des révolutionnaires, une telle ouverture du monde à de nouvelles perspectives qu’ils tuèrent en plus du daïmio et de ses troupes leur propre Moi, et firent naître au sein même de leurs corps une chose nouvelle qui tout en partageant la physicalité de l’Homme n’était déjà plus tout à fait ce que l’on décrivait alors comme tel. Cet homme nouveau a depuis conquis le monde, et s’est à son tour enlisé dans une forme passive d’acceptation du réel : c’est le centre névralgique du problème : la première révolution doit être interprétée et comprise comme une révolution d’un peuple chargé de sang neuf et de soleil contre une réalité qui n’en finissait de faner. Contre l’éternel recommencement d’une misère philosophique, d’une « Culture » qui entassait ses répétitions et se prélassait dans sa médiocrité nécropolitique. Il n’y avait pas un désir particulier de mettre un terme à la monarchie, et ce n’est pas hérésie de le dire si on précise qu’il s’agissait bien d’abattre le réel. C’est un détail qui échappe à beaucoup de nos prédécesseurs, eux-mêmes descendants de ces hommes nouveaux mais ayant hérités de l’esprit timoré du nouvel esprit du temps. De la modernité et de ses engeances. Non. Il faut se référer à ce que disaient les révolutionnaires eux-mêmes. « Mettre un terme à la réalité du sang, » disait Shinra. Il y a plus encore à entendre et à voir : la destruction du réel provoque une contamination que les moyens techniques ne permettaient pas encore de rendre complète, de telle façon qu’elle essaima des copies encore imparfaites : la contamination s’enlisa, le réel fut préservé, et la conjonction de sa survie et du nouveau monde invoqué le réel moderne, moins lent que ses ancêtres, insuffisamment rapide.

Cette révolution inachevée contre le réel est à la fois le grand drame et le grand succès de la première révolution, qui nous permets d’établir un outil théorique capable d’interpréter la suite de l’Histoire de la révolution de façon utile et réelle. Chaque grand moment de révolution qui ne fut pas une révolution opposée à celle-là, toute révolution réelle, en somme, était une tentative avortée ou ratée de s’opposer au réel. Mettre un terme non pas aux conditions matérielles d’existence provoquant la souffrance, mais bien à la situation psychique permettant de croire normal et acceptable que de telles conditions existent. Si le réel de chaque être était que de telles conditions ne devraient pas exister, elles n’existeraient en somme pas : il ne s’agit pas ici de prétendre que la Révolution revêtirait un caractère magique, mais plutôt que lutter contre la mécanique ne sert à rien si l’on ne mène pas une action équivalente contre le mécanicien : plusieurs méthodes furent trouvées à travers l’Histoire de la lutte. La liquidation physique, la propagande, la rhétorique, l’exercice de Démocratie, aussi, qui pouvait laisser la parole à assez d’individus opposés à la réalité pour permettre à ceux-là de l’affaiblir voir de la détruire, de la tuer dans l’esprit de chaque individu pollué par la modernité et prêt à défendre cette dernière malgré son bilan désastreux. C’est une révolution contre les exsangues et de fait la notion même de violence, de déchirement du réel par des moyens d’action concret, ne peut être prise en considération qu’avec l’idée sous-jacente du sacrifice. C’est bien la trouvaille exceptionnelle du genre humain, abandonnée par la culture, cependant à l’origine de toute chose et si nous avons par exemple déterminé sur l’économie de marché et du luxe est une forme modernisée et « acclimatée à la vie civile » du sacrifice, il faut rappeler que le sacrifice dans son sens le plus primitif était encore pratique au Paltoterra durant la colonisation, et resta présent sous une forme ou une autre dans l’esprit et la méthode des premiers peuples. C’est à cet égard que leur participation à la naissance de la révolution est au-delà de primordiale : nécessaire. Le sacrifice même, la notion de perdre du sang, de saigner pour faire saigner, et la première étape tangible d’une destruction du réel. La violence est la première des subversions et si on la comprend comme une méthode de contrainte, nous ne croyons pour notre part pas que le sacrifice soit une violence de contrainte. Il s’agit d’effectuer une violence hautement ritualisée afin d’obtenir quelque chose de généralement intangible dans le monde réel. Un bien symbolique ou spirituel. Le cas révolutionnaire pousse la logique sous-jacente à son aboutissement logique, et mets ainsi à terme à plus de vingt mille ans de réflexion civilisationnelle : pourquoi sommes-nous ici ? Pour dominer le réel. En sacrifiant d’une façon rendant le résultat du sacrifice tangible. En effectuant une modification du réel par les armes et le sang permettant enfin de déterminer que les modalités d’action, si elles peuvent amener au résultat escompté, ne peuvent être séparées de leur nature de pensée : au-delà d’une quelconque pureté idéologique, ce qu’il faut pour modeler le réel, c’est une conscience pleine et entière de la nature de la révolution. On ne peut mener l’exercice à bien sans en appréhender pleinement la définition et, ainsi, l’action.

Cette première révolution donna ainsi de beaux enfants, et parmi ceux-là se trouve enfin l’Union. Si le modèle communaliste a été critique, parfois à raison, il convient de l’observer dans ses accomplissements et réalisations pour attester de sa viabilité historique et humaine. Nous pousseront l’hypothèse plus loin en prétendant qu’il s’agit peut-être du mode organisationnelle s’approchant à ce jour le plus d’une structure réellement humaine, reprenant les codes et caractéristiques de la structure humaine et remplaçant avantageusement la chair par des millions de corps actionnés sous l’effet des grands nombres et de la nature. L’Union gonfle ses membres d’une idéologie du mouvement et de l’action et permet à ceux-là de trouver naturellement leur place dans un immense mécanisme de réalisations. En somme il n’y a pas d’autres possibilités pour l’Homme de l’Union d’essayer d’y trouver sa place et pas d’autres solutions pour l’Union de la lui assurer, d’une façon naturelle la séparant des tentatives autoritaires ou du chaos libéral, lequel manque d’esprit et de capacité philosophique et ne saurait pas conséquent satisfaire l’esprit humain, d’où l’importance pour lui d’assécher l’imaginaire et la pensée collective en imposant une mono-forme, aboutissement logique de la culture, participant à rendre le réel à la fois plus étriqué et résistant. Cette mono-forme essaye de rendre le monde limité de façon à éviter que des choix défavorables à ses agents et créateurs ne soient pris par ses victimes. Le véritable danger, la perversion ultime, est que les fondateurs de la mono-forme culturelle ont jetés leurs descendants en pâture à celle-là, verrouillant ainsi le processus. Il n’y a plus de direction, plus d’arbitre, le système ne peux plus se dissoudre car il n’est plus dirigé. Nous sommes coincés dans le vendre d’une horrible machine, qui se vide de son sang. Ce que nous voulons, c’est l’achever.

La pratique révolutionnaire réelle devient de moins en moins possible à mesure que la culture assèche le vivier de la pensée, et il devient alors non-seulement salutaire mais hygiénique de répandre une nouvelle conception de la révolution aux normes de la réalité actuelle plutôt que de celle qui fut en partie détruite par nos prédecesseurs. Il faut observer et essayer de comprendre les choses, et empêcher son esprit de se retrouver infantilisé et façon irrémédiable. Cette attaque groupée et perpétuelle contre notre esprit doit être interprétée comme un meurtre lent et minutieux de notre personne, visant à nous exterminer tout à fait pour assurer notre soumission à une moralité qui est pourtant alien à notre nature profonde : le monde oppressif de la nouvelle réalité est ainsi divisé en maîtres, en esclaves et en opposants pour la plupart eunuques. Ainsi ce que nous observons parmi les révolutionnaires prétendus de notre époque, c’est leur incapacité relative à mener de réelles luttes, écrasés sous un manque de vision qu’on ne peut leur imputer mais dont nous pouvons collectivement chercher les causes afin de les régler. Il ne faut ainsi pas craindre de faire son autocritique et de l’amener à ses conclusions les plus sobres et problématiques : nous vivons dans un environnement mental qui vise à faire de nous des esclaves et il n’est pas honteux que nous n’y trouvions aucune satisfaction mais aussi aucune échappatoire crédible sans une tuer soi-même son égo et permettre à son Être Profond d’obtenir un regard sur la société. Tout acte révolutionnaire doit ainsi commencer par une course contre la mono-forme, une course pour se tuer avant qu’elle ne nous atteigne trop profondément et nous prive autant de courage que d’imagination. Nous sommes par nature un peuple artistique car l’art et l’expression de notre être et que l’être a pour principale caractéristique notable d’établir des choses « artistiques », au sens ici large comprenant aussi l’artisanat ou l’expertise dans un domaine plus intangible. Faire son autocritique c’est nettoyer la pollution et s’ouvrir à une pensée en mesure d’éclairer de nouveaux canaux de réflexion. Dans cette situation il est normal d’avoir peur mais le courage de chacun est d’internaliser la nécessité du moment : quels besoins poussent un être à la révolution, quel impératif solaire ou sanguin peut amener un être déjà presque-esclave à concevoir ce début de solution ? Cette raison seule de quitter sa cage doit nous donner le courage d’aller au bout, sachant qu’il existe dors-et-déjà des communautés-partis d’individus ayant progressé sur le même chemin.

L’Histoire de l’Union fut celle d’une révolution manquant d’auto-critique, mais sauvée par l’imbécilité du réel et de ses apôtres. Il a été question de contre-révolution, de mouvement prétendant rétablir par la force ce qui avait été brisé, tenter de trouver un compromis avec les nouvelles conditions d’activité de l’Être humain pour retrouver un pouvoir personnel et flétris. Ces trois tentatives, différentes dans leur nature, furent toutes écrasées par la jeunesse solaire et ce peuple révolté. Le Grand Kah, en tuant ses oppresseurs à de nouvelles occasions, retrouvait une forme de virginité dans le sang. Sans jamais arriver à ses fins, le révolutionnaire moderne fut au moins en mesure de ralentir ses opposants, ce qui représente à plus d’un égard un effort authentiquement salutaire, l’Union fut au moins réalimentée par ces hémorragies, qui rendirent à ses citoyens la colère entière de celles-et-ceux qui, ayant encore oublié la nature de la révolution, retrouve soudain la nécessité de l’appliquer pour survivre. Ce sang ne pouvait maintenant couler sans fin, et chaque période d’existence d’un Comité n’ayant pas directement survécu à un coup Impérial était l’occasion de trahisons invraisemblables et de moment de déception intense pour celles et ceux qui, fixant l’horizon des possibles, comprenaient au moins où devait se mener le combat.
Qu'être et comment le devenir :

Penser la possibilité d’un homme nouveau, à comprendre séparé de la pollution moderne limitant son modèle de penser à un cadre définit pour lui par des instances d’oppression, c’est déjà se permettre de briser le cadre imposé par ces instances et, par conséquent, un acte révolutionnaire. Si nous concevons la révolution comme un Mouvement, tel que définit, c’est-à-dire l’action d’agir et de créer quelque chose de vivant et d’organique pour remplacer les structures figées du paradigme politique et économique actuel, étendu ici jusqu’aux logiques philosophiques et spirituelles, nous pensons que le mouvement ne peut être complet sans un important travail d’auto-sape devant permettre l’élimination du vieux monde spirituel et l’avènement d’une nouvelle zone franche où les idées et les concepts peuvent apparaître librement et sans être aussitôt autocensuré par des processus dits d’éthique ou de morale, que nous qualifieront plus volontiers de vieillerie et d’esclavagisme mental. Chacun doit donc se permettre d’envisager très sérieusement sa propre révolte et de la mener à bien selon une mécanique commune de libération, afin que le mouvement révolutionnaire ne soit pas organisé par des simples servants du monde nouveau mais bien par autant de citoyens-soldats que possible. La figure du citoyen soldat, de celui qui vote et combat pour sa cité, est au cœur de notre nouvel imaginaire : il ne faut pas seulement combattre pour la révolution, mais en faire notre sujet d’étude et de pouvoir, et étendre sur ses fondements notre propre individualité, nettoyée des vieilleries et atteignant ainsi une forme libérée et pure de Soi.

Naturellement le travail de déconstruction représente un défi extrêmement important pour tout individu né dans cette modernité et soumis dès le début de son existence aux caprices de son prisme conceptuel : nous sommes les esclaves d’un milieu qui ne vise qu’à se renforcer en atténuant au possible notre être. Il y a ainsi dans la modernité un refus des caractéristiques qui permirent à nos ancêtres de tenter le mouvement et qui, malgré l’incomplétude manifeste de leurs démarches, en fit tout de même les meilleurs des nôtres et du genre humain. Plus spécifiquement, il faut être capable d’entendre que ce que nous croyons, ce que l’on nous a appris à croire, est fondamentalement faux – pas dans le sens où il s’agit d’un mensonge, mais dans le sens où la réalité que ces savoirs servent n’est pas celle du peuple libéré mais bien des dominants et des structures de pouvoir. Il s’agit donc d’un mensonge en ça qu’un autre réel est possible, un réel où ces connaissances seraient inutiles, et par conséquent il faut s’y préparer en les abandonnant, ou plutôt en les désinternalisant. Apprendre à trouver anormal ce que l’on nous a imposé pour ainsi s’ouvrir à l’action directe, sans remord, sans recul, sans crainte du lendemain que nous tentons ici de faire advenir. Cette démarche n’est cependant pas une démarche intellectuelle et nous réfutons fermement l’idée même que nous serions, en fait, un groupe spirituel ou philosophique. Notre philosophie est artérielle. Elle circule dans notre chair, gonfle nos muscles, chaude et d’un rouge profond, elle est le sang, le sang de nos militants, le sang de notre Union. Nous sommes un raz-de-marée vital et puissant, et nous ne demandons pas que l’on se concerte ici en esprits et essais. Non. La construction du monde nouveau et de l’acceptation du monde nouveau est un pur acte de praxis, de pratique concrète. Quiconque émet l’action révolutionnaire, quiconque verbalise la volonté et l’internalise, quiconque rejette le vieux monde, n’a pas à passer par le pesant exercice de reconstruction. L’état d’esprit du monde nouveau ne saurait être qu’imparfaitement atteint par ceux qui, né dans la modernité, ne s’y opposent pas de tout leur être et de tout leur esprit. De tels individus sont hélas exceptionnels et leur travail ne saurait donner de résultat utile sans l’action conjugue des militants et de celles et ceux qui, ne pouvant obtenir de résultats aussi probant quant à leur propre Être, acceptent de leur faire confiance et, obtenant les bases nécessaires à la pratique et à la compréhension du mouvement, acceptent d’entendre les paroles de ceux qui ont assez poussé sa réflexion pour étendre le champ de sa conception. Il nous faut ainsi des armées savantes, mais savantes dans la compréhension des propositions de celles et ceux qui, théoriciens profonds, resteront inactifs au-delà du corps de leur esprit. Certains doivent penser et théoriser de grandes choses, d’autres doivent écouter, déterminer en comités si ces grandes choses sont dans la droite lignée de ce que le mouvement juste utile et bon, puis amorcer celui-là dans la direction révélée par la pratique théorique.

Donc, parce que le temps et l’énergie ne permet pas et d’entièrement intellectualiser le processus et de le mettre en place, il faut nécessairement opérer une distinction de rôle entre les capacités et les moyens, ainsi que les désirs de chaque citoyen-soldat. Chacun selon ses moyens, chacun selon ses besoins disaient nos prédécesseurs, des mots qui sonnent creux et faux dans la réalité moderne, soumis aux caprices de la mono-forme médiatique. Nos instances guerrières se caractérisent cependant par un même esprit, un esprit de démolition, de rejet, de construction aussi.

C’est à ce titre qu’il convient de dire et répéter les mots du poète : l’Industrie nous a offert la machine, qui nous a offert la violence de notre colère. C’est la puissance mécanique qui seule nous offre la force de frappe nécessaire à l’accomplissement de nos moyens. Le monde idéal humain n’est peut-être même pas tout à fait possible sans cette puissance mécanique. Nous avons établi de nouvelles sociétés basées sur la voiture, le train, les avions, la radio, le téléviseur, l’ordinateur, l’inter et l’intranet. Nous avons démoli les barrières du naturel pour créer un nouvel ordre, une société basée de plus en plus entièrement sur des modalités d’existence échappant aux principes de l’évolution organique et répondant à celui de l’ingéniosité humaine et des demandes d’un ordre de pouvoir donner. L’économie, notamment, a beaucoup guidé l’usage qui fut fait de chaque avancée notable de telle façon qu’il est aujourd’hui certes impossible d’effectuer un retour en arrière tout à fait pertinent, mais que le monde même dans lequel nous existons est soumis à de nouveaux cadres innaturels solidifiant par leur propre existence la profonde dégénérescence de cette existence sans vision. Pourtant l’industrie et la machine portent en elles les graines de ce que l’Humain appel de ses souhaits et de ce que l’on a imparfaitement nommé progrès, utopie, paradis, du Nouveau Paradigme que ce mouvement cherche enfin à obtenir, comme l’ensemble de ses prédécesseurs mais avec plus de vision. C’est pour cela que la première révolution caractérisée comme telle éclaté dès les premiers jours de l’industrie, et que son histoire se développa avec la machine. Notre histoire est celle d’une rencontre manquée ou imparfaitement menée entre le faisable et le souhaité. Nous avons trop souhaités sans savoir faire, ou trop fait pour de mauvaises raisons. Pourtant tout est rassemblé en cet instant historique pour permettre à une nouvelle éthique révolutionnaire d’émerger, en idée comme en pratique, et de donner naissance à un nouveau genre d’individus. Une forme de cybernétique qui ne répond pas aux lacunes de l’être par la machine, mais offre à l’être la capacité de répondre à sa dysphorie profonde, d’aboutir à ses moyens: le développement de la technique n’a jamais fait que rapprocher l’être humain de ce qu’il recherchait spontanément et intrinsèquement.

Nous savons en effet que notre être profond est dirigé, profondément, par une forme de libido – au sens le plus large et existentiel possible. La modernité et ses prédécesseurs cherchent à nous limiter car une soif sans fin, assume telle qu’elle, ouvrirait la voie à une liberté trop grande pour être contenue par celles et ceux profitant de la situation d’oppression actuelle. On nous apprend ainsi à craindre nos pulsions utiles et à limiter celle-là à des travaux aliénants, on veut nous faire prendre de passion quasi systématique pour nos travaux les plus abrutissants et c’est tout un système de castration psychologique et spirituelle qui se met en place pour assurer que jamais le genre humain ne se libère tout à fait de ses notions profondément inscrites de soumission à une forme non-pas d’autorité incarnée, mais d’autorité pratique, systémique, au cadre dans lequel on a limité notre pensée.

Car notre nature est celle, sociale, d’un chasseur travaillant en meutes inscrites dans une logique de partage total des gains. Nous ne croyons certes pas à l’État de nature et nous ne pensons pas qu’il soit pertinent de psychologiser ou de maintenir un mythe d’Homme naturel. Cependant nous savons que la société s’est en grande partie construite, à travers le monde, selon des structures favorisant la force de quelques-uns ce qui, en pratique, n’est pas tant une fatalité qu’une décision regrettable. Nous, pour notre part, considérons qu’il est important de pointer du doigt que l’éthique que ces quelques-uns nous imposent, celle de la bonté et de la non-violence, est contraire à celles qu’ils s’imposent,et que nous sommes éduqués à une forme de passivité non-violente quand jusqu’à nos ressentis nous poussent pourtant à une forme de colère et d’exaltation. La guerre moderne, notamment, a été capable de recréer cette fraternité primitive des chasseurs nomades, et obtenu par l’action du combat sanglant, le retour des énergies qui ont pour des siècles été à l’origine de notre évolution en tant que groupe d’être sociaux organisés. Il faut bien comprendre que nous ne sommes pas des va-t-en-guerre, et qu’il ne s’agit pas ici de faire l’apologie de ce qui détruit et tue inutilement. Nous pensons cependant qu’une passion réelle et profondément inscrite dans notre Être nous pousse tous pour une même fascination, celle de la vitesse et de la violence, et que ces mots que l’on peut associer, ensemble, à une forme de mauvais génie de la société, composent en fait une partie de la solution : on nous fait craindre les moyens de notre propre libération quand notre instinct, si porté par la bonne discipline et systématiquement soumis à la critique et au regard observateur d’une pensée plus complète et totale, nous dit lui-même qu’il s’agit en fait de la solution au problème. Le problème doit être résolu par l’adoption d’une éthique nouvelle, faite de sang, de vie, d’huile de moteur, d’une industrie qui sans détruire, construit, et offre à l’humain les moyens de son ascendance sur ses propres limites.

Ce discours n’est pas non-plus celui d’une bande d’anti-luddites, de créatures faites de rouages et ne pensant qu’en moteurs. Nous ne fétichisons pas la machine parce qu’elle est la machine, mais parce qu’elle offre aux esprits humains les moyens d’un nouveau paradigme en complétant les manquements de la chair. Cela ne veut pas dire que nous abandonnons la chair, et il est important que toutes et tous comprennent pour de bon que la chair n’est pas chez nous sujette à du mépris, ni à de la vénération, nous la voyons simplement pour ce qu’elle est : notre principal outil. Il fait par conséquent la développer dans la mesure du temps et de l’énergie qu’il est utile de lui assigner afin de remplir nos objectifs. Un corps sain est un outil entretenu, capable de répondre à nos demandes aux moments mêmes où nous les formulons. Et cette énergie sanguine et profonde doit ainsi nous faire réaliser à tout instant que nous sommes non-seulement animaux mais aussi société, et que le grand péril que nous propose la modernité est d’oublier notre aspect dual pour travestir nos moyens d’action les plus élémentaires. Nous ne craignons cependant pas les conséquences de ce travestissement, car il n’affecte que nos ennemis et que les citoyens n’ayant pas encore ouvert leurs esprits à cette nouvelle éthique et à la nécessité du mouvement ne pourront que nous observer et nous rejoindre. S’il n’y a pas de philosophie simple, il n’y a cependant pas de preuve par l’exemple qui ne vaille la peine d’être vue, car la preuve par l’exemple faire comprendre, et nous avons pour objectif d’être compris. Nous comprendre c’est nous rejoindre, s’assimiler tout entièrement à nos pratiques, car celles-là reviennent à une forme de pureté que chaque être recherche sans nécessairement l’exprimer en de tels termes.

La vérité est donc qu’il n’est pas et ne sera jamais question d’expliquer les fondements profonds de notre théorie sous une forme traditionnelle : l’action et ses conséquences caractérisent le mouvement, et l’observation des conséquences est en soi un apprentissage suffisant pour quiconque souhaite ouvrir son esprit aux bases de la lutte pour ce nouveau monde. Nous sommes une force presque animale, dans le sens le plus noble du terme. Nous faisons appel à l’instinct, canalisé par l’être et le savoir. Nous faisons appel à la puissance de l’effort et de la conviction. Nous luttons avec toutes armes naturelles et artificielles pour obtenir de meilleures conditions d’existence non pas dans une recherche de moralité ou même d’idéal, mais parce que ce choix s’impose à nous comme évident et naturel : il s’agit d’exprimer l’évidence par notre action, et de le faire avec assez de substance et de succès pour rendre tout acte de dérision ou de rejet profondément inopérant. Nous mèneront ainsi par l’exemple autant parce qu’il le faut que parce que mener pour l’exemple c’est être actif, et que notre activité seule et ce qui permettra l’édification du nouveau monde que nous appelons de nos vœux. Ainsi, parce que notre démarche ne tient pas de la passivité mais du mouvement, il n’est plus utile d’expliquer nos fondements philosophiques secrets, mais nécessaire de mener chacun dans l’action qui, libérant à la fois l’esprit et le corps, permet de générer les énergies revendicatrices et de créer les conditions nécessaires à la réalisation personnelle, l’épiphanie idéologique permettant d’atteindre une conception plus claire et totale du système d’oppression moderne et des méthodes à adopter pour compléter ce qui doit l’être en réduisant le paradigme en cendre. Nous avons cet élan vital en nous, toutes et tous, victimes de la situation, car notre être et un être de révolte, et que nos instincts lorsqu’on nous prend en otage, est de nous battre. Nous ne sommes lâches que par apprentissage et, car on nous fait craindre pour un monde matériel lui-même issue du système nous oppressant. Pourquoi devrions-nous avoir peur de perdre ce que nos maîtres daignent nous jeter quand nous avons du reste tout à gagner ?

C’est aussi pour cela que notre conception de l’Homme libéré de la pollution est une conception que l’on pourrait être tenté de caractériser d’éthique, bien que nous considérions un tel terme faible et que son incomplétude participerait à affaiblir la réalité profonde de cette situation. Le fait est qu’il n’y a en fait pas plus grand qu’un être humain qui a refusé de se soumettre à la situation présente. Nous ne voulons ainsi pas une masse asservit à ce nouveau système de pensée révolutionnaire et réfutons jusqu’au terme système de pensée, qui lui donnerait un caractère instable alors même qu’il vise à la libération de l’esprit et des éthiques et morales. Nous pensons qu’il faut voir les choses sous un angle nouveau et qu’il s’agit en fait d’un refus bien délimité des systèmes de pensée, se rapprochant plus d’une situation de complétude factuelle et dans l’action des choses du monde et du système. Celles et ceux qui adopteront cette nouvelle éthique de la révolution seraient ainsi non-pas soumis à un système de pensée mais coalisés pour voir advenir un même monde. C’est aussi pour cela que nous ne pensons pas qu’il soit pertinent de nous débarrasser des notions que certains qualifieraient de hiérarchiques en cela qu’une fois tous accordés sur un plan et un objectif la question de l’organisation des choses n’est plus une question de partage des pouvoirs et de soumission à un leader, mais bien une question de savoir qui portera la voix de ses frères et sœurs et de qui a ici l’esprit le plus affûté concernant les choses dépendant d’un domaine ou d’un autre. Nous sommes la force vitale d’une tempête à venir, et devons être déployés dans l’ordre des grands mouvements non comme autant d’esclaves mais bien comme hommes libres, ayant alliés leurs efforts selon un modèle donné, le modèle d’un outil, l’outil qui détruira les fondamentaux de nos ennemis.

Nous sommes en bref une légion non-pas de certitude mais de connaissance, de savoir. Notre retour à cette pureté et notre éveil aux choses du système nous rendent difficilement compréhensibles par celles et ceux qui limitent jusqu’aux horizons de leurs attentes et de leur conception des choses politiques et économiques aux normes qu’on leur impose. Nous, pour notre part, sommes une hémorragie dans le ventre de la bête, et elle nécrose, nous purifions. Il s’agit ainsi de mettre un terme au pourrissement des conditions générales d’existence par une action commune, médicale, presque chirurgicale. Cette légion de savoir n’est cependant pas une légion de certitude et si certains sont plus à même que d’autres de produire du savoir et d’étendre le domaine de la connaissance à mesure que de nouveaux éléments sont révélés, il n’est pas question d’acquiescer bêtement à ce que l’on croit su, mais bien de participer activement aux fondements d’une chose nouvelle qui ne peut se créer par l’action de quelques-uns. Que l’on ne nous traite donc pas de fanatiques car si notre action est libérée, débridée, au-delà des limites et contraintes que nos adversaires aimeraient nous imposer, elle ne se fait pas sur la force de certitudes bornées, mais bien dans une libération telle que nous pouvons librement parcourir l’océan des avoirs. Savoir n’est pas croire, et nous nous battons ensemble pour savoir. C’est la principale distinction, la source même de cet esprit nouveau, notre Homme, donc, sait.
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