Posté le : 24 juin 2024 à 16:24:18
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Monsieur Gorges Imber,
Ambassadeur de la République de Poëtoscovie en Akaltie
Sous le conseil de Maître Amir,
Avocat de l’État de Poëtoscovie spécialisé dans le droit international
AFFAIRE
POËTOSCOVIE - STERUS
Monsieur George Imber agit et parle en tant que représentant de la République de Poëtoscovie sur demande de Monsieur le Président de la République Jolan Sandro, pour sa proximité géographique et diplomatique avec un membre en particulier de l’Agence pour la Sécurité Économique Aleucienne (ASEA).
L’ensemble des documents présents dans le dossier sont dans leur langue originale. Le dossier n’a mobilisé aucun interprète.
Récit
Histoire : La Poëtoscovie est un pays au passé colonial.
Tensions internes : Résolument et historiquement de gauche, le pays connaître de fortes tensions géographiques entre les provinces du Nord et les Provinces du Sud.
Récents conflits : La Poëtoscovie et la Vélèsie ont été en conflit après que le second pays ait fait exécuté l’ensemble des agents diplomatiques de l’ambassade de Poëtoscovie en Vélèsie. La Poëtoscovie est alors entrée dans un système de Résistance qu’elle alimentait à distance, et ce jusqu’à capitulation de la Vélèsie.
Perspectives de développement : Le principal défaut de la Poëtoscovie est la difficulté de recherche. En effet, très peu de recherches sont conduites en parallèle et les chercheurs bénéficient de moyens dérisoires. Cependant, afin de lutter contre ce phénomène, le gouvernement a décidé d’investir massivement dans la science et dans l’éducation afin permettre à tous de se lancer dans la chimie. La Poëtoscovie ayant un faible taux de chômage, elle ne sera donc pas obligée d’investir dans l’industrie qui emploie bien plus.
Atouts : Le principal atout de la Poëtoscovie est sa puissance culturelle. Plus de 5 % du PIB de la nation y est d’ailleurs consacré. En 2013, cette culture fut à l’origine d’une influence considérable rendant la Poëtoscovie le premier pays le plus influent culturellement parlant. Parmi les facteurs permettant d’accéder à cette réussite, l’Institut Nation de la Littérature et de la Poésie y est plus beaucoup, si bien que la littérature Poëtoscovienne est reconnue tout autour du globe.
Chronologie des événements
Les éléments suivants seront classés par ordre chronologique dans la version établie le 22/11/2013.
Les illustrations n’ayant aucune utilité dans le dossier présent ne seront pas inclues.
1. Lettre de l’État de Sterus à l’État Poëtoscovie – présentation, demande d’ambassades et demande d’« accords plus profonds et plus poussés au niveau maritime »
2. Lettre de l’État de Poëtoscovie à l’État de Sterus – ambassades validées, proposition d’établir des transports maritimes et aériens, explication de la démarche pour reconnaissance de la Zone Économique Exclusive (ZEE) ainsi que proposition de signer le Traité de Loreïgrad.
3. Lettre de l’État de Sterus à l’État Poëtoscovie – transports validés, demande de « partenariat » militaire permettant à la flotte de se ravitailler et de stationner au port.
4. Lettre de l’État de Poëtoscovie à l’État de Sterus – accuse réception et demande du temps pour réfléchir
5. Lettre de l’État de Sterus à l’État de Poëtoscovie – relance en tirant argument d’une protection militaire de l’ASEA
6. Lettre de l’État de Poëtoscovie à l’État de Sterus – propose le contrat suivant : demande en contrepartie un avis favorable à la création du Tribunal Internation (TI), autorise les navires à pénétrer sur le territoire maritime, interdit d’amarrer ou d’entrer dans les ports, propose médecins et techniciens, demande à signer le Traité de Loreïgrad et demande la réciprocité sur tout ce qui concerne le militaire
7. Lettre de l’État de Sterus à l’État de Poëtoscovie – en accord sur les questions de réciprocité et du Traité de Loreïgrad, mais refus du TI, exprime son mécontentement vis-à-vis de l’interdiction d’entrer dans les ports, met de la pression, met en avant le côté économique de l’engagement, met en avant le peu de soutien de la Poëtoscovie, propose de reconnaître la ZEE de la Poëtoscovie, propose que l’armée ne mette jamais ne jamais pied à terre
8. Lettre de l’État de Poëtoscovie à l’État de Sterus - contrat identique mais sans la mention du TI
9. Publication dans le média Poëtoscovien « La Petite Plume » - explique avoir réussi à se procurer les lettres ci-dessus au Ministère des Relations Internationales, créant une manifestation spontanée à Hernani-centre contre le mépris du gouvernement Aleucien et pour la création du Tribunal International
10. Seconde dans le média Poëtoscovien « La Petite Plume » - parle des propos tenus par Monsieur le Ministre des Relations Internationales de Poëtoscovie
11. Arrêté régional en Poëtoscovie Continentale – rend les contrôles plus strictes et réguliers pour les correspondances Poëtoscovie-Sterus, tout en expliquant le motif d’un tel contrôle
12. Annonce gouvernementale de l’État de Sterus – accuse violemment la Poëtoscovie d’avoir délibérément divulguer les informations, déclare n’avoir rien à cacher et que les « déclarations privées sont les mêmes que celles […] face aux citoyens », accuse la Poëtoscovie d’avoir vendu les messages, annonce le renvoi définitif de l’ambassadeur de Poëtoscovie, demande aux forces armées de se tenir prêtes sans plus d’explications en disant « en cas de nouvelles exactions de ce pays », demande une réunion urgence à l’ASEA, juge cela de « coup de poignard perfide et indigne »
13. Lettre de l’État de Poëtoscovie à l’État de Sterus – annonce qu’une instruction est ouverte pour trouver le coupable, dément les accusations infondées de l’État de Sterus, accuse Sterus de diffamation publique
14. Lettre de l’État de Sterus à l’État de Poëtoscovie – annonce la fin des activités diplomatiques entre les deux pays, accuse la Poëtoscovie d’avoir échoué, considère toujours que les informations ont été divulguées par le gouvernement et que les lettres étaient classées secret défense
15. Télécommunication de l’État de Poëtoscovie à l’État de Sterus – prétend que Sterus n’a pas pris en compte la dernière lettre qui leur avait été envoyée
16. Réponse de l’État de Poëtoscovie aux accusation de l’État de Sterus – souligne le mépris de Sterus, rappelle les droits de manifestation des citoyens, explique que l’ambassadeur de Sterus peut rester en Poëtoscovie, explique qu’elle ne considère pas qu’il y ait un risque militaire grave et imminent contre la Poëtoscovie, mais qu’il faudra se préparer tout de même.
17. Publication du média « La Petite Plume » - annonce l’arrestation d’un membre du cabinet de Monsieur le Ministre des Relations Internationales pour infraction au secret professionnel.
Explications
Mesdames, Messieurs,
J’irai bien défoncer du Sterus. Non pas les habitants, non pas les commerces, non pas les écoles, mais l’État. Voyez-vous, la diplomatie de l’État de Sterus, si l’on peut parler de diplomatie, est basée sur le mépris et l’agressivité. Venant d’un continent privilégié par rapport au Nazum, n’est-il pas nécessaire de prendre ses responsabilités historiques et de ne pas se présenter hautain face à un pays ayant connu la colonisation ? De plus, la demande particulière de Sterus relève d’un caractère dominant-dominé, voire pire : oppresseur-oppressé ! Quel pays serait capable de se rendre chez quelqu’un qu’il ne connaît pas et de lui demander à la fois de pouvoir y mettre son armée, et à la fois de ne pas avoir le temps souhaité pour y réfléchir ?
Prenons alors les points un par un afin de traiter la situation de la manière la plus simple possible.
Dès la première réponse de la Poëtoscovie, celle-ci est obligée de questionner son interlocuteur sur ce qu’il souhaite car celui-ci reste trop évasif. C’est alors que sont noués les seuls partenariats qui demeurent encore aujourd’hui, car l’intérêt porté par la Poëtoscovie n’est pas le pouvoir mais le bien-être des citoyens de toutes nationalités. Bien vite cependant, la Poëtoscovie se rend compte qu’elle est la seule des deux sur ce terrain-là, et chose qui paraît invraisemblable : Sterus demande un partenariat militaire où, quand bien même il y aurait une réciprocité des droits, Sterus serait avantagé pour la simple et bonne raison que cela répond à un besoin propre à ce pays tandis que la Poëtoscovie n’en avait que faire !
Vous en conviendrez, le domaine militaire est un domaine sensible qui demande également un temps de réflexion important. Or, il se trouve que ce temps n’a absolument pas été laissé par l’État de Sterus, qui, je le rappelle, a effectué une relance moins d’une semaine après la demande de temps. Nous empressant alors de répondre, nous établissons un contrat qui ne va pas à Sterus. La principale raison à cela ? Il doit s’engager à faire une déclaration favorable au Tribunal International. Là aussi, Sterus se croit au-dessus du contrat proposé et refuse tout simplement en invoquant le fait que « malheureusement nous ne voulons pas offrir aux démocraties occidentales le monopole des droits ». Premièrement, je ne suis pas certain qu’un « malheureusement » convienne à la suite de la phrase, et ensuite, la Poëtoscovie étant à l’initiative de ce projet, cela n’avait donc aucun lien les démocraties occidentales. Cette excuse, qui apparut alors comme complètement fausse, qu’on se le dise une fois pour toutes, en cachait donc forcément une autre. La crainte légitime de la Poëtoscovie a alors été que Sterus refusait de se dire favorable car il recherche la guerre et ne veut, en conséquence, pas être puni pour d’éventuels crimes.
Le fait de presser le temps de réflexion et de ne pas se déclarer favorable a alors rendu la Poëtoscovie sceptique, ce que, j’en suis sûr, vous pourrez tous comprendre.
Ensuite, le fait que mon contradicteur s'attaque aux contrôles effectués à l'embarquement et au débarquement des transports maritimes et aériens nous alarme d'autant plus que ceci au lieu dans une juste mesure et donc l'annonce a été publié accompagné d'un motif. Nous laisserons chacun être juge de décider si oui ou non ces contrôles sont excessifs. Cependant, il est à noter de nouveau que si la fouille intervient de manière systématique et approfondie, alors que les tensions règnent entre les deux pays, il paraît évident que cela a pour but de dissuader ou d'empêcher tout individu (d'un pays ou de l'autre, étant fouillé à l'entrée comme à la sortie) de commettre des actes sincèrement regrettables. Aussi le braquage de Sterus de l'annonce de ses multiples mesures montre-t-il une volonté de porter atteinte à la sécurité nationale, cela accompagné du refus de créer un Tribunal International et de la relance intervenue sous moins d’une semaine.
Mesdames, Messieurs, je ne reviendrai pas sur la relance, mais tout de même ! Celle-ci a été envoyée alors que la Poëtoscovie avait notifié sous moins de deux jours qu’elle y réfléchissait, et que moins d’une semaine après l’envoi de Sterus dont il est question, celui-ci a envoyé une relance pour le moins expéditive. Cette pression exercée par Sterus démontre clairement que la Poëtoscovie se doit d’accepter dans la tête de mon contradicteur. Cette relance, à la rigueur, n’est pas si grave et peut s’inscrire dans le cadre d’un enthousiasme particulier et compréhensible. Cependant, d’autres points demeurent alarmants. Rien ne saura plus résumé le caractère abject des déclarations de Sterus si ce n’est la lecture que je vous donne des termes suivants : « Car mon voisin du sud le Liber, possède des terres d'outremer au Nazum, il pourrait donc remplir le rôle que je vous demande en très peu de temps. D'autant que celui-ci possède déja de bonne relation avec d'autres membres de l'ASEA. Donc je n'aurais qu'à attendre 3 ou 4 mois pour pouvoir de toutes façons faire naviguer mes bâtiments dans les eaux du nazum. » Les mots parlent d’eux-mêmes. Comment peut-on considérer que l’échec diplomatique provient de la Poëtoscovie lorsque son interlocuteur lui répond de la sorte ! Je vous laisserai donc apprécier du jugement de ces actes qui constituent des indices graves et concordant permettant d’établir, à notre sens, que la Poëtoscovie n’est pas le criminel des deux pays, quand bien même on essayerait de nous le faire croire.
Dans les discours tenus par les représentants de Sterus, une fausse information continue d’être divulguée. En effet, la Poëtoscovie étant victime d’une fuite de données, cela ne saurait lui être imputable. Certes, la fuite de ces informations reste inquiétante, mais il ne faudrait tout de même pas inverser le rôle du pays dans le cas présent. Comme le démontre la procédure judiciaire dont l’instruction est toujours en cours, la Poëtoscovie s’est constituée partie civile, demandant des dommages et intérêt à l’auteur des infractions qui a été retrouvé et arrêté par les services de police. Cette personne travaillait effectivement en tant que sous-traitant de l’État et avait pour mission de rédiger les contrats envoyés à Sterus tout en chiffrant leur coût. L’audience du procès interviendra courant 2014. Cependant, si cela reste un incident fort fâcheux, il est à noter que cela ne saurait être qualifié de grave, les informations n’ayant jamais été classifiées ou confidentielles. De plus, l’État de Sterus a ajouté que « toutes les déclarations faites en privé sont les mêmes que celle que nous tenons face à nos citoyens ». Cela nous montre bien que ces informations n’avaient pas vocation à demeurer secrètes. La Poëtoscovie n’avait donc en rien l’obligation de protéger ses documents et aurait même pu les rendre publics si elle le souhaitait, sans que cela ne puisse lui être reproché. Par ailleurs, Sterus a communiqué que le gouvernement était à l’origine de cette fuite dans plusieurs documents dont un communiqué publique et officiel du gouvernement. La Poëtoscovie s’est alors empressée de signaler l’erreur à Sterus par télécommunication instantanée, mais aucune correction et aucun démenti n’ont vu le jour. Pire ! Des messages échangés après la notification de la fausse information ont continué de la relayer ! Est-ce normal ? Pourquoi chercher à tout pris à modifier la réalité et manipuler l’opinion publique ?
La Poëtoscovie a la chance d’avoir une presse libre et indépendante. Les représentants de Sterus, eux, n’ont pas l’air de connaître ce principe, puisqu’ils ont par exemple pointé du doigt différents articles, notamment aux journaux « La Petite Plume » et « L’Ottarie déchaînée !». Le premier, journal d’investigation, a abordé de la manière la plus objective possible les faits déroulés, notamment à Hernani-centre, et a su remplir sa fonction, à savoir creuser pour trouver l’information. En outre, le second journal s’inscrit dans une logique de presse parodique qui n’hésite pas non plus à critiquer le gouvernement de Poëtoscovie. Dire alors que la Poëtoscovie compare Sterus à un nom de virus est plus qu’un détournement abusif de l’information : c’est une erreur manifeste et une faute monumentale. Je tiens à rappeler que dans le contexte de la liberté de la presse, la Poëtoscovie n’est ni responsable de la presse, ni représentée à l’international par cette dernière.
L’un des arguments phares de Sterus afin que la Poëtoscovie accepte était notamment une aide militaire de la part de l’ASEA. N’ayant ni envie ni besoin d’une aide dans un tel domaine, la Poëtoscovie n’a donc considéré cet argument comme inquiétant au vu de l’immense pouvoir que cela pouvait représenter. En effet, bien que cela soit passé entre les mailles du filet de l’organisation internationale chargée de la sécurité en Aleucie, je tiens à remettre sur le devant de la scène la citation suivante : « Car accepter cette offre vous offrir[ait] la protection Stérusienne, mais également celle de ses alliés, notamment ceux de l'ASEA et en passant par des alliés faisant partie des plus grandes puissances. Et en dehors du côté militaire, les forces de cet accord vous permettr[ait] également de développer encore plus étroitement les liens avec des nations Aleuciennes. » La mention « en dehors du côté militaire » permet justement de clarifier les propos juste au-dessus, proposant ainsi la protection de l’ASEA. Cette dernière était-elle d’accord ? Était-elle au moins au courant ? Si l’expansion de l’ASEA était le but principal de cette manœuvre, j’avoue que dialoguer directement avec les responsables de l’ASEA aurait été préférable. Soit, me direz-vous, ceux-ci sont les mêmes, mais je vous répondrai que le contrat ne concernait que Sterus ainsi que la Poëtoscovie, et que quand bien même ces représentants étaient les mêmes, ils ne se sont jamais exprimés au nom et en qualité de membres de l’ASEA. Si l’ASEA avait en outre le souhait d’un partenariat avec la Poëtoscovie, je l’invite à envisager celui-ci sur le plan culturel, où la Poëtoscovie est sincèrement plus évoluée que sur le plan militaire où elle reste, et cela est à admettre, un état tout à fait banal.
Enfin, le renvoi de l’ambassadeur fut abrupt, et annoncé publiquement, avant même d’en avertir par ailleurs les autorités de Poëtoscovie. Si l’État de Sterus parle d’échec diplomatique entre les deux nations, il est également le seul à avoir renvoyé le représentant de l’autre. En Poëtoscovie, l’ambassadeur et les services diplomatiques de Sterus sont et seront toujours les bienvenus, car cela est l’une des voies permettant la désescalade de la violence, ainsi que la garantie des services consulaires (inclus par défaut dans les ambassades) pour les citoyens des deux pays à l’étranger.
L’État de Poëtoscovie, par le biais de son représentant ici-même, se constitue partie civile dans l’éventualité d’un procès ou d’un commun accord. Il convient alors de demander les dommages et intérêts suivants : 25 000 $ (sous la forme des pts) pour les frais de justice, les déplacements et le préjudice causé ; des excuses publiques et un démenti officiel concernant les fausses informations diffusées volontairement et en pleine connaissance de cause par l’État de Sterus.
Mesdames, messieurs, la souveraineté de chaque nation étant l’un des enjeux principaux à l'ère actuelle, comme nous le prouve cette démonstration, je ne vous demanderai qu'une chose : agir de manière responsable et faire triompher la Justice internationale. Je vous remercie pour le temps que vous m’avez gracieusement accordé.