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[Fujiwa - LHV] Synergie Nucléaire

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Synergie Nucléaire: Le Fujiwa et LHV Main dans la Main
Sokshō - Novembre 2013


Sous un ciel d’un gris perlé, les jardins impeccablement entretenus du palais des affaires étrangères étaient plongés dans une atmosphère de sérénité hivernale, typique des après-midis de novembre. Les érables pourpres ajoutaient une touche de mélancolie à cet édifice historique, symbole de diplomatie et de pouvoir. C’est dans ce cadre majestueux que se préparait une rencontre pour l’avenir énergétique du Fujiwa. Yoshi Suzuki, ministre des Affaires étrangères, se tenait debout à l’entrée principale, ajustant distraitement les boutons de sa veste sombre. Ses yeux, d’un brun profond, reflétaient à la fois la sagesse de l’expérience et l’anticipation des négociations à venir. Derrière lui, une équipe de fonctionnaires s’affairait, préparant les derniers détails pour accueillir leur invité de marque, Edward Mirski, directeur et chef des installations du Laboratoire Henri Ventafalle.

L’arrivée de Mirski avait été annoncée par une berline noire, glissant silencieusement le long de l’allée pavée. La portière s’ouvrit et Mirski à l’allure élégante et au regard perçant, en sortit avec une assurance mesurée. Il fut immédiatement accueilli par Suzuki, dont le sourire courtois témoignait du respect mutuel et de la reconnaissance de cette rencontre.

“Bienvenue au Fujiwa, Monsieur Mirski,” déclara Suzuki en s’inclinant légèrement, une marque de respect profondément ancrée dans la culture fujiwane. “Nous sommes honorés de vous accueillir dans notre pays et impatients de discuter de cette collaboration prometteuse.”

Le duo, accompagné de leurs équipes respectives, se dirigea vers la salle de réunion, située dans une aile discrète mais somptueuse du palais. Les murs étaient ornés de peintures traditionnelles et de calligraphies anciennes, offrant un cadre inspirant pour des discussions stratégiques. La table, déjà dressée avec soin, était encombrée de dossiers, de documents et de quelques tasses de thé fumantes, préparées selon le rituel ancestral.
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Monsieur Mirski, tout comme ses comparses, était stupéfait par une telle classe, par la verdure des dorures, et par la surprise que cela représentait pour des Mesolvardiens habitués à la poussière et à la fumée. Les tableaux remarquables firent grande impression, la vue des jardins était une perspective grandiose. Plusieurs secrétaires sortirent de leurs chemises des papiers dans un mouvement très millimétré, mais d'un volume frisant avec le ridicule. Monsieur Mirski se prononça :

"Merci pour cet accueil, je suis impressionné par la classe de vos bâtiments et jardins, votre pays a une beauté que nous ignorions. Nous sommes prêts à entamer cette réunion, en tant qu'invités, je vous laisse donner l'ordre du jour."
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"Monsieur Mirski, c’est un plaisir de vous accueillir. Tout d’abord, permettez-moi de saluer votre flair, car votre approche arrive à un moment opportun. Pour vous donner rapidement le contexte, le Fujiwa s’oriente vers l’énergie nucléaire dans son mix énergétique. Nous avons déjà plusieurs centrales en phase finale de développement, prêtes à être opérationnelles dans un avenir proche. Cependant, le nœud du problème réside dans notre besoin d’un approvisionnement constant et stable en uranium pour ces centrales. En effet, le choix du nucléaire est dicté par son efficacité coût-production, qui est particulièrement avantageuse. Toutefois, notre territoire national manque de réserves d’uranium suffisantes pour alimenter nos nouveaux réacteurs. Ainsi, nous sommes impatients de découvrir ce que vous pouvez nous proposer pour pallier ce déficit. Me suivez-vous?"
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"Le plaisir est partagé. Drovolski est riche en métaux lourds, dont l'uranium, et notre industrie est en recherche de clients comme vous. La CMD-SDM produit et purifie l'uranium, et nous, le LHV, le convertissons de telle sorte que nous pouvons fournir directement le combustible ou le yellow cake. Cependant, pour ce faire, il nous faudrait connaître davantage votre parc de réacteurs. Nous sommes disposés à accepter en échange des obligations agricoles.

Ma question est donc : quel type de combustible est utilisé dans vos réacteurs ?"
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Le directeur général de l’Agence Fujiwane de l’Énergie Nucléaire (AFEN) prend donc la parole, suite à la question de Monsieur Mirski. Il est précédé par un geste du Ministre Suzuki, qui lui laisse le champ libre pour cette conversation qui s’annonce technique.
"— Bonjour Monsieur Mirski, pour répondre rapidement à votre question: les centrales fujiwanes sont équipées de réacteurs à eau pressurisée nécessitant de l’uranium enrichi sous forme d’oxyde d’uranium. L’objectif principal est d’utiliser de l’eau sous haute pression pour refroidir le cœur du réacteur et transférer la chaleur générée par la fission nucléaire à un générateur de vapeur. Êtes-vous en mesure de gérer des exportations dans ce cas spécifique?"
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Nous en sommes tout à fait capables et c'est même l'un des cœurs de métier de notre laboratoire. Nous pouvons fabriquer ce combustible directement après l'extraction minière, puis vous le livrer par transport maritime, par exemple. Des questions de volume sont évidemment à discuter, mais ce partenariat ne peut qu'être bénéfique. En effet, en bénéficiant d'un client de long terme, nous garantissons une certaine pérennité, et en nous choisissant, vous prenez la garantie d'un acteur intégré de la mine au combustible, venant d'un pays qui ne sera jamais opposé à l'exploitation minière.

J'aurais besoin de quelques informations complémentaires : pour combien de réacteurs souhaitez-vous que nous fournissions le combustible et selon quel planning ? Un rechargement complet sur 3 ans ? De plus, votre combustible est-il hexagonal ou carré ?

Nous sommes également disposés à vous aider dans l'évolution de votre parc.

Concernant les contreparties, nous aimerions savoir ce que votre pays produit en termes agricoles, car Drovolski a faim.
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"Nous disposons actuellement d'un parc de dix réacteurs à eau pressurisée géré par l'AFEN. Le contrat de fourniture devra donc couvrir l'ensemble de ces réacteurs. Nous envisageons un plan initial de rechargement complet sur une période de trois ans. Toutefois, si vos capacités ne permettent pas de respecter ce calendrier, nous pouvons ajuster les modalités en conséquence. Le combustible devra être sous forme d'assemblages carrés, conformément aux spécifications techniques de nos réacteurs. Pour ce qui est des contreparties, je laisse Monsieur Suzuki vous en parler."

La parole revient alors au ministre des Affaires Étrangères.

"Bien... En échange de notre collaboration, le Fujiwa peut vous offrir des contrats commerciaux avantageux pour répondre à vos besoins alimentaires. Sur la base de notre production nationale et des quantités disponibles à l'exportation, nous pouvons vous fournir du riz, qui est l'une de nos principales productions. En ce qui concerne les légumes, nous pouvons vous proposer des choux, des radis et des épinards. Pour les fruits, nous avons des pommes, des poires fujiwanes et des fraises. De plus, notre pêche et aquaculture, domaines dans lesquels nous excellerons, pourraient grandement bénéficier d'acheteurs étrangers comme vous. Nous pouvons donc vous fournir du poisson, des algues, des crustacés et d'autres produits de la mer. Cela vous convient-il? Faites-nous savoir..."
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"J'avoue ne pas connaître les aliments que vous venez de citer. Aura-t-on le droit de les goûter ici ? Ça doit être meilleur que ce que je mange en Drovolski. Vous avez parlé de pêche ? Vous voulez dire que vous avez des zones sauvages non polluées ? En tout état de cause, nous sommes partants pour cet échange : de l'uranium contre de la nourriture."

Relativement étonné par ces phrases, un Mesolvardiens ignorant complètement que la mer est en fait très vivante, car ce n'est pas le cas en Drovolski.

"Nous sommes largement capables de vous fournir l'équivalent de 10 réacteurs en combustible au format carré pour un plan de rechargement de 3 ans. Nous sommes actuellement en surcapacité et ne devrions pas avoir à changer beaucoup de choses. Le transport se fera normalement en bateau nucléaire FLO-600 par nos ports principaux, si cela vous convient. D'après nos informations, vos réacteurs sont proches des réacteurs construits par la Jinu Electric Corporation, ce qui facilitera la standardisation du combustible. Nous pouvons d'ailleurs vous aider sur le plan technologique pour avancer vers une nouvelle génération de cœurs. Cela vous plairait-il ?"
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"Eh bien oui, en tant que pays côtier, nous bénéficions de zones de pêche étendues qui nous permettent d'exporter nos produits de la mer vers votre pays, si vous le souhaitez. Concernant les aliments, nous n'en produisons pas spécifiquement ici, mais si vous désirez les goûter avant tout le monde, nous serons ravis de vous envoyer un joli panier. Quant à nos réacteurs, ils ont été développés en collaboration étroite avec nos premiers partenaires de choix dans ce domaine, les ingénieurs burujois. Cependant, que voulez-vous dire exactement par un plan technologique de votre part?"
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Nous aimerions bien goûter vos poissons, même si nous sommes certains qu'il s'agit d'un aliment de très bonne qualité. Nous évaluerons le standard et nos douanes calculeront l'équivalent en uranium à distribuer périodiquement. Votre industrie halieutique aura assurément un client fidèle et récurrent. Nous vous proposons donc un contrat à parité de valeur d'achat, dont les valeurs seront réévaluées semestriellement.

Concernant l'aspect technologique, je souhaite vous informer plus clairement que le LHV est prêt à vous fournir des technologies pour améliorer les cœurs actuels ainsi qu'à vous vendre des réacteurs.
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En fait, nous aimerions nous spécialiser dans la fabrication de nos propres réacteurs, comme nous avons déjà commencé à le faire. Nous en sommes encore à nos débuts, mais grâce à la collaboration avec les ingénieurs burujois, nous progressons petit à petit. Le Nazum doit être capable de fabriquer ses propres réacteurs. Ainsi, l'idée d'acheter des réacteurs nous intéresse moins. Cependant, si la collaboration technologique implique un partage des connaissances et la participation de vos ingénieurs pour les développer avec nous dans ce processus, cela nous conviendrait parfaitement.
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C'est une proposition intéressante. Le LHV possède un savoir-faire dans la fabrication des réacteurs à haute température et, plus modestement, des réacteurs à eau pressurisée. Nous serions ravis d'échanger des technologies avec vous pour la conception de votre propre filière de réacteurs. Nous comprenons vos intentions de souveraineté. En échange, nous aimerions recevoir une aide technologique concernant les semi-conducteurs. Mon pays est en retard dans ce domaine et a beaucoup de mal à le rattraper.

En somme, un échange uranium et nucléaire contre produits de la mer et technologies numériques.

Sortant quelques papiers de contractualisation.
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Un peu sorti de nulle part et avec appréhension, parmi des papiers de contractualisation se trouvaient des documents d'information de NeoPetro :

Le LHV a pris connaissance de NeoPetro. Vous le savez peut-être, mais Drovolski n'arrive pas à exploiter son peu de pétrole, enfermé dans du sable. De ce fait, nous produisons beaucoup d'ammoniac à base d'électricité nucléaire. Un procédé efficace, mais nous aimerions tout de même évaluer la possibilité d'utiliser un programme du Bonsecours avec le procédé de NeoPetro. Le Bonsecours produit des algues envahissantes résistantes aux conditions extrêmes de mon pays. Nous pensons les déverser dans notre mer et les cultiver. Naturellement impropres à la consommation, nous aimerions connaître les possibilités de conversion par NeoPetro, que ce soit sur le territoire national ou non.
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Engageons-nous naturellement dans cet échange. Nos équipes diplomatiques élaboreront un contrat équitable basé sur les éléments discutés ici : échange d’uranium et de technologies nucléaires contre des ressources halieutiques et numériques. Concernant NeoPetro, bien que je ne sois pas leur porte-parole, je crois savoir qu’ils pourraient vous assister dans votre transition énergétique. D’ailleurs, il me revient que la corporation développe actuellement un procédé révolutionnaire lié, semble-t-il, au blé. NeoPetro explore la production de carburant à partir d’un alcool synthétique, utilisant un blé breveté à haute teneur en sucre. Ce dernier, combiné à de la levure, est transformé en alcool. Le carburant obtenu, un alcool synthétique à base de grains modifiés, brûle à une température significativement plus élevée que la plupart des autres alcools et se consume extrêmement vite, ce qui le rend particulièrement adapté comme carburant. Si Drovolski possède des terres arables, cette innovation pourrait surpasser vos projets avec les algues. Cependant, pour des détails plus précis, il serait préférable de discuter directement avec NeoPetro. Je peux organiser une rencontre avec un de leurs responsables si vous le souhaitez.
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À la bonne heure ! Je pense que nous aurons l'occasion de rediscuter de NeoPetro lors d'une prochaine réunion. En ce qui concerne la contractualisation, je suis ravi de pouvoir compter sur nos services respectifs pour initier ce partenariat. La proposition initiale serait de fournir l'équivalent en combustible pour dix réacteurs, avec un renouvellement tous les trois ans, en échange d'une quantité équivalente de produits de la mer. Ce partenariat inclurait également un échange de technologies dans les domaines nucléaire et numérique. Afin d'assurer une répartition équilibrée des responsabilités, nous pourrions conditionner les expéditions de produits à la réception de leur contrepartie, réparties en tranches de six mois. Cela permettrait de laisser une certaine marge de manœuvre aux différentes parties prenantes. Je vous propose de formaliser ces intentions par écrit et de les officialiser lors de notre prochain échange.
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