11/05/2017
16:11:30
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[Teyla-Tanska] - La locomotive se met en route

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Journée froide de décembre, Manticore. Madeleine Skolgund avait donnez rendez-vous à un membre du cabinet politique teylais dans un bureau de l'ambassade tanskienne, loin de tout. Cela rompait avec la neutralité qui incombait à sa position de Secrétaire Générale de l'OND, mais elle ne le serait prochainement plus, elle venait ici discuter en tant que tanskienne et, au vu du lieu de rendez-vous, avec l'aval et le soutien du gouvernement tanskien. Le sujet était relativement simple : le nom du ou de la future secrétaire générale et le futur de l'Organisation des Nations Démocratiques.

Le gouvernement tanskien avait reçu plus tôt dans la journée les informations publiées dans la presse. D'abord, l'accord du ministère des Affaires étrangères sur la proposition d'agenda tanskien pour l'OND, si Skolgund l'avait imaginé, personne n'était dupe surtout à Manticore, sur le soutien apporté à cet agenda, Skolgund l'avait réalisé avec l'administration tanskienne autant qu'avec l'administratio de son secrétariat. Ensuite, le nom, la rumeur, de Jean-Louis Gaudion pour remplacer Skolgund. La demande de réunion ne contenait pas de nom précis, Skolgund ne s'attendait pas nécessairement à recevoir Gaudion. Un membre haut placé du gouvernement était ciblé, tout naturellement, l'administration teylaise se chargerait de le comprendre.

L'ambassadeur était de sorti, en visite auprès des soldats tanskiens déployés dans le cadre de la résolution n°1999 du Conseil Militaire, cela faciliterait les obligations protocolaires. Point d'ambassadeur, point de temps perdu, le temps devait être placé ailleurs que dans les petits fours dans les jardins aménagés de l'ambassade le tout en queue de pie, chemisier ou robe. Non pas que Skolgund se déplaisait au protocole, mais elle aimait aussi l'informel, le pratique, le politique.
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MAE
Jean-Louis Gaudion, actuellement ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla.


La journée était belle et bien froide, Jean-Louis Gaudion avait vu son avenir changé sous ses propres yeux il y a quelques heures, voyant la conseillère spéciale et proche du Premier ministre dessiner son avenir avec des arguments imparables. Il était le seul homme politique à répondre aux critères de compétences, de maturité et de double jeu sur la Loduarie Communiste. La déclaration de son ministère annonçant le soutien du Royaume de Teyla sur l'agenda de la République de Tanska était sortie il y a quelques heures, suivie deux heures plus tard, des premières rumeurs dans la presse qui envoient Jean-Louis Gaudion au poste de Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Démocratiques.

Magalie Vitroshi ne s'était visiblement pas trompée au regard de la demande/proposition de rendez-vous sans indiquer un interlocuteur que l'on souhaite. Le ministre des Affaires Étrangères allait finir par croire à un establishment au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques, bien qu'il sache que cela est absurde. Le Premier ministre, dans un sms en réponse à Jean-Louis, lui a dit "Vas-y". Permettant ainsi d'envoyer encore un message à la République Fédérale de Tanska et sa conviction quant à la nomination de Jean-Louis Gaudion, la prise de température allait s'effectuer lors de cette réunion mais s'il devait être le prochain Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Démocratiques, alors, il pouvait dégager du temps pour rencontrer l'actuelle Secrétaire générale démissionnaire.

Après s'être fait annoncer au secrétariat, il entra dans le bureau avec l'accord de la secrétaire de la secrétaire et dit :

Voilà donc, la femme que s'arrachent les cabinets de conseil teylais et très certainement ayant des vues sur l'internationale ! Dit-il en criant et sur le ton de la rigolade. Venant serrer la main de l'actuelle Secrétaire générale. Sur un ton plus calme, il continue. Excusez-moi de mon impolitesse bonjour à vous. Le Royaume de Teyla regrette votre démission bien que nous l'acceptons, il est évidant que votre travail fut remarquable, que vous avez posés des bases pour votre successeur dans lesquelles il devra s'inspirer.

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Les cabinets de conseil teylais peuvent m'arracher je craint de devoir leur avouer que mon avenir se jouera probablement dans la capitale tanskienne davantage qu'à Manticore. Non pas que mon temps ici fut mauvais, bien au contraire, mais il est des affaires qui requièrent davantage ma présence sans oublier les affaires onédiennes bien évidemment.

Elle s'arrêta quelques instants, laissant le temps à son invité de s'asseoir avant de sortir deux somptueux verres qu'elle remplit d'un rhum sylvois aisé à trouver dans ce quartier des ambassades et les posa sur la table avant de reprendre.

Je regrette aussi d'avoir eu à démissionner en dépit du soutien de certains Etats membres et je remercie le Royaume de Teyla pour cela. Je ne savais pas, pour être honnête, qui allait venir ici après ma demande de rencontre. Je présume qu'envoyer le probable futur successeur à mon poste fait ici assez sens. Passer d'une ancienne simple fonctionnaire de ministère à un ancien première Ministre, il faut dire que ce poste semble avoir prit de la valeur. J'ai aussi pu voir que votre gouvernement semblait avoir prit position en faveur de l'agenda stratégique dont j'ai pu avoir l'idée.

Mais dites moi mon cher Gaudion, et soyez franc, j'ai moi même la réponse à cette question, ce poste, vous le vouliez avant que l'idée ne vois assurément susurrée ?
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MAE
Jean-Louis Gaudion, actuellement ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla.


Jean-Louis s'assit, tout en prenant une gorgée du rhum sylvois qu'il trouvait bon et de circonstance. La Secrétaire Générale démissionnaire entrait directement dans les détails, à la question de Madeleine Skolgund, il rigola tout en fixant son verre, tandis que son doigt faisait un rond sur les bordures en hauteur du verre. Elle avait visé juste, se dit-il. Il se mit enfin à regarder son interlocutrice et finit par dire :

« Je suis sûr que malgré votre question, vous connaissez déjà la réponse. Pour être franc, je n'avais pas pensé à ce poste avant qu'on m'envisage et qu'on me le propose. C'est un poste très prestigieux, d'autant plus qu'en tant que ministre des Affaires Étrangères depuis trois ans, j'ai participé à mon niveau à la création de cette organisation. Vu le contexte de votre démission, à savoir les évènements malheureux et gravissimes avec la Loduarie Communiste et mon poste au sein du Gouvernement de Sa Majesté, je n'avais pas le temps de penser à la question de mon avenir et encore moins au poste de Secrétaire général de l'Organisation des Nations Démocratiques. Bien que ce n'était pas dans mes projets personnels au départ, une fois qu'on m'a proposé le poste et exposé les arguments, je ne pouvais que répondre par l'affirmative.

Tout d'abord, la Loduarie Communiste est partie prenante de la décision, forcément. Elle accepte de nous parler, surement parce qu'elle n'a pas le choix, étant que nous sommes un proche voisin avec la Loduarie Communiste. Les autorités Loduariennes doivent comprendre que si la relation diplomatique est rompue, alors celle-ci se retrouve isolée sur tout son flanc est et très probablement nord. Nous avons appris que la Gallouèse n'aime absolument pas le conflit, si c'est la Loduarie qui rompt les relations diplomatiques avec le Royaume de Teyla, alors la Gallouèse prendra acte de la décision de la Loduarie, qui sera vue comme hostile et pouvant amener au conflit. L'autre argument est mon poste qui favorise un réseau de relations nombreuses, notamment à l'étranger, tout en ayant des relations avec mes homologues. Ça peut faciliter un nombre de projets que souhaitent les états-membres, du moins, c'est le point de vue du gouvernement Teylais.

Permettez-moi de vous corriger sur la prise de position du Gouvernement de Sa Majesté sur l'agenda tanskien, il ne semble pas avoir pris position en sa faveur. Il a pris position. Il est évident que le Royaume souhaite ajouter des points à cet agenda stratégique comme un accord de reconstruction, d'aide avec le Wanmiri, dont les premiers contacts bilatéraux avec le Wanmiri, se sont montrés très positifs quant à l'idée proposée par le Royaume de Teyla. Puis avec la translavya et la centrale nucléaire, le gouvernement souhaite accélérer sur les "droits durant un conflit".

Pardonnez-moi ma question si celle-ci est indiscrète. Mais votre avenir n'étant pas à Manticore selon vos propres mots, alors où est votre avenir ? Je suppose que votre démission vous replace au centre du jeu de la politique tanskienne. »
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Madeleine ne fut pas surpris de sa réponse. Elle même n'avait pas envisagé ce poste. Elle n'avait pas envisagé la diplomatie tout court à vrai dire. Le corps des diplomates est l'un des seuls type d'administration dont la structure, le prestige et le fonctionnement sont encore marqués par l'ancien régime. En cela, sa nomination à un poste administratif dans un premier temps fut une surprise mais elle reçue rapidement le respect des diplomates. Sa nomination à Manticore, elle, était complètement politique. Jaka Lakkas n'avait pas voulu d'un ambassadeur. Non pas qu'ils ne soient pas qualifiés, mais le poste était encore trop politique pour ces débuts, trop, pour laisser la diplomatie mettre ses marques, mettre ses traditions, son empreinte.

« Oui, la réponse m'était connu. On choisit difficilement un tel poste avant qu'il ne soit proposé. Moi-même je n'y avais pas pensé avant que l'on me le propose. D'autant que ce poste m'était inconnu, il l'était à tout le monde, il n'existait pas.

Je comprends le point de vue que vous exposez. Je ne sais pas à qui je pensais en tant que successeur. Sans doute à personne, la n'était pas mon esprit vous vous en doutez mais je dois dire ne pas être surpris.

Maintenant sur l'agenda stratégique. Tanska n'aurait rien, dans l'idée, à l'encontre d'un accord de reconstruction et d'aides avec le Wanmiri. Je pense que vouloir mentionner cela dans l'agenda stratégique impliquerait que Teyla veuille tenter un rapprochement avec le Wanmiri et que celui-ci ne toucherait pas qu'à la reconstruction ou l'aide au développement dans l'arrière pensée. Tanska développe aussi ses relations avec la République nazuméenne. à la fois dans sa reconstruction, comme vous, mais aussi dans la constitution d'un réseau industriel en partie lié à nos besoins de défenses et de sécurité. En cela, je présume que l'agenda stratégique pourrait inclure le Wanmiri mais otez moi d'un doute. L'agenda stratégique proposé parlait de politique industrielle, de politique de défense, de thèmes assez larges et englobant. Vous même vous venez de me parler de droits durant un conflit, thème la aussi, relativement englobant. Et ensuite on ne mentionnerait que le Wanmiri, un pays unique et précis. Est-ce la réellement votre but ou il y a une arrière pensée, un thème plus large que Teyla souhaiterait voir mis ? En évoquant cela, les droits durant un conflit me semblent un ajout possible, une bonne idée sans doute. Encore faut-il cela étant que chaque état ne vienne pas avec sa liste de courses de catégories, si vous voyez ce que je veux dire.

Naturellement aussi, je me dois de le dire mais Tanska souhaite que la proposition d'une agence spatiale onédienne soit inclus.

Mais revenons à moi. Mon avenir est à Tanska, à Norja plus précisément. Où ? Je ne le sais pas encore mais il me tarde de le savoir. J'ai, il est vrai, quelques bonnes relations et un catalogue de mission bien rempli. Cela peut devenir un désavantage autant que ça m'est un avantage. Nous pourrons en reparler dans deux ans. »
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MAE
Jean-Louis Gaudion, actuellement ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla.


Deux ans, qu'est-ce qu'il y avait dans deux ans au sein de la République ? Il ne s'en souvenait plus, s'il avait déjà su l'information dans le passé, il en doutait. La surprise de Madeleine Skolgund ne le surprit pas, il était normal que les personnes qu'on pensait à ces postes ne songeaient pas elles-mêmes à ces postes avant qu'on le leur propose. C'était là une sorte de non-dit, une norme implicite dans la vie politique et l'administration des démocraties libérales, et même d'autres régimes lorsque ceux-ci sont amenés à participer à des organisations internationales. Cette réalité bien établie, qui ne peut être ébranlée par aucun événement, lui rappelle que les carrières publiques sont souvent marquées par des opportunités imprévues qui ne suivent pas toujours les plans établis par les hommes et les femmes. En effet, ces opportunités peuvent venir bouleverser les plans les mieux élaborés.

Jean-Louis avait gravi les échelons, un par un, aidé par son charisme et sa facilité dans les contacts sociaux. Pourtant, il ne s'était jamais imaginé Secrétaire général de l'Organisation des Nations Démocratiques. Le caractère récent de l'organisation pouvait l'expliquer, mais comment se fait-il qu'il n'ait pas pensé être à la tête de l'organisation qu'il a participé à construire ? Depuis l'élection d'Angel Rojas et l'obtention de la plus forte majorité absolue pour le Mouvement Royaliste et d'Union dans son histoire, le monde est allé vite. La première surprise fut qu'Angel Rojas lui propose de garder son poste de Ministre des Affaires Etrangères alors que Gaudion était connu comme un homme de droite. Il ne connaissait pas les raisons, bien qu'il puisse aisément les deviner.

Bien que cela puisse paraître étonnant, il ne pensait que très rarement au poste de Premier ministre, auquel il aspirait pourtant. Il était franc avec lui-même, il avait très peu de chances de finir au poste de Premier ministre. Il était de droite, mais dans un gouvernement de gauche, faire campagne au sein du parti actuel serait très compliqué. D'autant plus que Rosalie Chabas avait participé à remettre à gauche le Mouvement Royaliste et d'Union. La droite était éclatée entre deux partis politiques, ne laissant aucun champ politique possible à droite, alors que l'extrême-droite montait et grappillait des voix à la gauche et surtout à la droite. Il dit sur un ton neutre et un peu désabusé :

« Oui, c'est vrai qu'à l'époque il était inconnu, je n'y avais pas pensé. D'autant plus que c'est la première organisation de ce type à laquelle participent nos pays. Il faut dire qu'il est normal que vous ne soyez pas surpris, le Royaume de Teyla a tout fait pour prendre la température. Le traité dit que c'est au pays de nommer, mais en gardant le principe de consensus. Le gouvernement voulait voir la réaction des états-membres et se laisser une porte de sortie, si le choix ne plaisait pas. Il pourra dire que ce n'était qu'une rumeur, qui prête attention aux rumeurs ?

Si je suis resté vague sur l'accord avec le Wanmiri, c'est qu'il y a une raison. Nous avons contacté le gouvernement du Wanmiri pour prendre les premiers contacts, il aurait été mal venu que le Royaume de Teyla propose un traité à l'Organisation des Nations Démocratiques sur le Wanmiri sans en parler au gouvernement. Nous avons mis en place des groupes de travail en commun et nous prenons en compte les besoins que nous font remonter les groupes de travail communs. Il va sans dire que notre proposition finale tiendra compte des besoins du gouvernement Wanmirien tout en prenant en compte la particularité de chaque nation membre de l'Organisation des Nations Démocratiques afin de satisfaire toutes les parties. La défense du pays, c'est-à-dire l'armée, est très affaiblie mais nous sommes réservés quant à participer à la défense du Wanmiri pour l'instant sans un accord bilatéral ou entre l'Organisation et le Wanmiri. C'est un pays du Nazum où notre influence peut être contrecarrée par les puissances régionales facilement.

Sur les droits lors d'un conflit, je me suis mal fait comprendre, il me semble. Cela n'aurait aucun lien avec le Wanmiri. Il s'agirait d'établir là, la première vraie législation internationale en lien avec le tribunal sur lequel les nations se sont mises d'accord lors des discussions lors de la signature des traités lors de la Conférence de Manticore. Elle porterait notamment et principalement sur les prisonniers de guerre et les civils au regard de l'actualité récente et, bien entendu, nous voulons que cette législation puisse être signée par des pays non membres de l'Organisation des Nations Démocratiques. Il est évident que la législation ne sera pas lourde afin de voir les réactions internationales, prenez-ça comme un test si vous voulez.

Si le contexte international le permet, la proposition tanskienne sur l'agence spatiale pourra être mise sur la table lors de la première séance que j'espère présider.
»
2305
« Nous nous prêtons attention aux rumeurs. Les journalistes aussi, soit nous leurs fournissons leurs rumeurs, soit ils nous les livrent, à notre avantage ou non. Les rumeurs tanskiennes sur la nomination du futur Secrétaire Général n'avaient pas eu le temps de naître que votre nom nous fut livré. Il faut dire que la surprise de ma démission a pris de court plusieurs administrations, je me doit bien de le reconnaitre mais je n'en tire aucune fierté.

Ce n'est pas spécifiquement à cela que je pensais en parlant de thème plus large, mais vous y viendrez sans doute, la politique étrangère teylaise n'est étrangère à personne en votre capitale. Sur le Wanmiri en lui-même, il est vrai que les influences régionales peuvent être à craindre sur la politique Wanmirienne elle-même. Je ne sais pas si Jashuria ou Negara Strana verront d'un bon oeil un tel rapprochement. Les relations tanskiennes avec la république jashuriennes sont proche de l'inexistant mais elles sont croissantes avec le Negara Strana. Si nous sommes actuellement favorable au rapprochement avec la République du Wanmiri, il va sans dire que nous ne voudrions pas non plus vexer une autre relation. Evidemment un choix sera à faire et je pense que nous savons tout deux vers lequel nous nous penchons davantage actuellement, mais il serait dommage, pour Tanska au risque de paraître égoïste, de perdre un partenariat sans avoir pu lancer quelques sondes avant. Histoire de voir où cela tomberait.

Sur la législation rien ne nous oblige à instaurer une législation qui ne sera pas lourde pour les membres que nous sommes si nous adjoignons à cela des clauses supplémentaire à un traité qui n'obligerait pas les autres signataires, tout du moins, que si ils y sont favorable. Vous voyez, mon pays fait campagne pour l'abolition de la peine de mort. Celle-ci est pratiquée dans l'Empire du Nord. Une clause annexe au traité sur le sort des prisonniers de guerre ou des civils interdisant spécifiquement toute condamnation en temps de guerre, et toute condamnation à mort une fois la paix revenue instaurerait déjà des précédents favorable à notre cause. Je précise guerre et paix étant donné que rien n'empêche le jugement de criminels de guerre potentiels une fois la paix instaurée. Nous ne pouvons je le craint imposer une abolition à l'Empire, mais rien ne nous empêche d'en instaurer des éléments, progressivement.

Sur l'Agence spatiale onédienne je me permet une précision. Je vous remercie pour votre proposition, mais je voulais dire que Tanska souhaitait rétrospectivement l'ajouter au futur agenda stratégique. Cela instaure une forme d'obligation sinon de thème à traiter, tout comme la cause wanmirienne ou les droits en conflit armé, vous voyez.
»
2618
MAE
Jean-Louis Gaudion, actuellement ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla.


« C'est tout à votre honneur de prêter attention aux rumeurs, notamment celles qui apparaissent dans la presse du Royaume de Teyla. Cela n'est pas un élément facile à appréhender, la presse du Royaume a ses codes, ses faux-semblants et ses façons propres de distiller des rumeurs. Elle soutient le gouvernement ou inversement en prenant position assez vite de manière subtile, enclenchant un processus démocratique et permettant les débats à l'Assemblée nationale, mais surtout à la Chambre des nobles. La survie d'un gouvernement dépend avant tout de sa capacité à donner le rythme des débats publics. Il y a énormément de facteurs, bien évidemment, mais c'est là mon analyse, bonne ou mauvaise, je n'en ai aucune idée. »

Le très probable futur Secrétaire général de l'Organisation des Nations Démocratiques sortit de sa poche une cigarette électronique puis demanda à son interlocutrice s'il pouvait fumer, quitte à aller se poser devant la fenêtre. Il se cala dans son siège, en attendant la réponse, puis après la réponse de son interlocutrice, il continua :

« Vous semblez avoir un avis ou des questions quant à la politique internationale du gouvernement de Sa Majesté, je vous prie de développer, je n'y verrais aucun mal, bien au contraire. Sur le Negara Strana, je ne redoute pas leur réaction, je redoute davantage la réaction du gouvernement de l'État du Fujiwa qui devient de plus en plus réactionnaire et prendra très mal, selon moi, le fait que des puissances eurysiennes, qui ensemble représentent une bonne partie de la richesse mondiale, s'intéressent à la République de Wanmiri. Nos deux nations ont largement investi au Wanmiri, ce qui peut être vu d'un mauvais œil de la part du Fujiwa. Les discussions que nous avons eues avec les autorités du Fujiwa ont révélé une envie grandissante de la part du Fujiwa de libéraliser les marchés nazuméens. Elles ont aussi révélé une inquiétude quant à l'intérêt que pourrait porter les Eurysiens vis-à-vis de cette libéralisation des marchés. Il est évidant que le Fujiwa veut libéraliser les marchés du continent du Nazum a son profit et menant une politique impérialiste économique.

Si nous développons un modèle de partenariat cohérent avec le Wanmiri, mais plus encore, une coopération économique et de reconstruction qui profite largement au Wanmiri et enlève dans l'esprit que l'Organisation des Nations Démocratiques est une organisation impérialiste, alors nous aurons une opportunité pour proposer un contre-modèle puissant à celui de l'État du Fijiwa. Progressistes contre conservateurs, voire réactionnaires.

Je ne sais pas sur la proposition d'une législation lourde. Je dois y réfléchir et le gouvernement de Sa Majesté tout autant.

J'avais compris la position et la volonté de la République Fédérale concernant l'Agence spatiale. C'est un complément évident et nécessaire pour que nous puissions nous développer, notamment sur le sujet d'un système d'anti-missile balistique.»
2315
« En dépit de mes longues journées passées en votre capitale, je ne pense pas être la personne la plus a même de décrypter la politique intérieure teylaise et le fonctionnement de la presse du Royaume. La situation chez nous est différente et j'y suis davantage habituée. La survie de notre gouvernement tiens davantage à la capacité à maintenir la cohésion de la majorité. Une fois réussi, la majorité du travail est fait. La suite ne se passe plus au Congrès mais dans les parlements provinciaux, et là c'est une autre paire de manche. Manier un même texte à Halvø et à Ny-Norja relève d'un jeu de chaises musicales où il faut éviter que les rumeurs circulent d'une chambre à l'autre.

L'intérêt du Fujiwa, en dépit de sa radicalité, pourrait être potentiellement accru selon la manière dont nous abordons la question. Notre organisation, ou surtout votre pays, n'est pas le plus illibéral qui soit, bien au contraire. Les discussions économiques au sein de l'organisation patinent et l'aspect économique reste encore marginal. Nous n'imposons aucune mesure libéral ou économique, cela ne devrait pas trop les irriter. mais vous avez raison, nos politiques nationales sont, elles, bien plus présentes économiquement au Wanmiri que ne pourra jamais l'être l'OND. En regardant cela sous un certain aspect, énerver le Fujiwa, sans vouloir le provoquer pourrait pousser davantage la République du Wanmiri dans nos bras si nous jouons correctement son jeu, sans impérialisme cela va de soit.

Comme vous l'avez dit, les politiques de cohésions vont dans ce sens là. Nous pouvons apparaître progressistes, démocratiques, des partenaires plus que des supérieurs. A nous de correctement jouer ces notes là en évitant les partitions que proposeront, sans doute, une frange de la presse wanmirienne ou étrangère. »


Elle s'arrêta, se resservi un verre tout en signifiant à son interlocuteur qu'il pouvait fumer, elle même fumait régulièrement dans ce bureau.

« Je dois reconnaitre ne pas être surpris d'entendre Teyla être réticente à l'idée d'une législation lourde. Ne voyez pas ça comme cela mais plutôt comme des gages de notre bonne foi et de notre humanisme. Et puis si nous écrivons nous même les règles, nous pourrons en définir la teneur, appuyer la où nous voulons et être moins fort sur la pédale là où nous ne voulons pas l'être. Tant que l'idée générale est cohérente, les disparités de fond n'apparaitront pas à tout le monde. Rares sont ceux qui vérifient chaque placement de virgule, j'en sais quelque chose.

Le sujet du système anti-balistique aura évidemment une place d'honneur dans ce document, soyez en assuré Tanska vous soutiendra et, je le pense, tous les membres à l'unanimité aussi. »

Madeleine Skolgund
1630
MAE
Jean-Louis Gaudion, actuellement ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla.


« Vous savez, il y a de cela aussi, il faut tenir la cohésion au sein de la majorité, mais le fait que cette majorité tient d'un parti unique dans la plupart des configurations facilite cet aspect qui devient parfois marginal aux yeux d'observateurs. Mais nous ne pouvons pas le leur reprocher, la politique est une combinaison de facteurs à la fois subtils et visibles pour l'opinion publique. Si la politique était simple, nous n'aurions pas autant d'observateurs et d'analystes. Je veux bien vous croire sur la politique fédérale, cela me semble être un jeu de chaise musicale plus dur qu'à l'accoutumée, si vous me permettez l'expression. »

Jean-Louis Gaudion se détendit et se mit à fumer dans le bureau de la Secrétaire Générale de l'Organisation des Nations Démocratiques, il savait déjà que cette scène allait être répétée à l'avenir tant il aimait fumer. Son interlocutrice serait différente, peut-être même un interlocuteur. Les sujets de conversation seront sans doute les mêmes, en dehors des discussions avec ses conseillers et les secrétaires du cabinet, ce seront des discussions longues et sans conteste ennuyeuses, mais nécessaires. Il avait l'habitude des discussions sans intérêt, du moins pour lui, en tant que ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla, mais il devait avoir ces discussions afin que son cabinet tourne du mieux que possible.

« Nous y sommes défavorables sur le court terme et le moyen terme, dirons-nous. Il s'agit avant tout, à travers une législation légère, de sonder les gouvernements mondiaux quant à une législation inédite sur la scène internationale. Nous ne voyons aucun inconvénient à une législation plus lourde, si les réactions hostiles viennent des pays dont on peut hélas attendre une réaction hostile à une codification de la guerre et de ses crimes. »
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