Posté le : 08 jui. 2024 à 21:42:27
5022
Adam soupira. Du blabla saupoudré de paroles pour la plupart mensongères. Lui qui n'était vraiment pas fan des discours de politiciens avait de quoi être dégoûté désormais. Il prit le temps de reprendre de l'eau avant de répondre à son interlocuteur.
Adam Heidenborg : Vous savez, quand on envoie des troupes dans un pays, en général, on appelle ça une invasion. C'est un terme militaire qui dit qu'on attaque un pays. Le Valkoïnenland revendiquant toujours la région séparatiste, et personne n'ayant reconnu cette région comme étant indépendante, vous avez donc envahi le Valkoïnenland. Croyez-moi, ça ne me fait pas plaisir de vous l'annoncer, mais ce sont des faits.
Justement, des faits. Si vous en voulez, je peux vous en donner.
Je n'ai pas vocation à plaire à la presse. En discussions internes, ce qui en sort, c'est que l'Organisation des Nations Démocratiques a envahi un allié. Voici un premier fait. Préparez-vous, il y en a d'autres.
Second fait, vous avez envahi un allié donc nous sommes effectivement en guerre, ou, en tout cas, l'État de Prismurgue. Et, franchement, nous ? Belliqueux ? Restons sérieux. Vous envoyez des navires aux limites de notre Zone Économique Exclusive, mettez la pression à la Loduarie pour l'Oblast de Zladingrad et tirez même sur l'un de ses porte-avions et, en plus, la presse tarsienne décrédibilise le travail d'une association humanitaire en Listonie pour les victimes de cette guerre qui cherchent à s'échapper en les faisant passer pour des déportations forcées. Si nous sommes belliqueux, vous êtes au minimum provocants et provocateurs. Nous n'avons cessé de dénoncer la montée des guerres civiles et des tensions. Pire, nous avons dû tirer en direction d'un navire provenant de la Caratrad pour vous faire comprendre qu'à un moment, ça suffit. Nous avons tenté d'envoyer des missives, d'organiser des rencontres et bien d'autres choses, et nous n'avons rien reçu. Pas une rencontre avec la Caratrad, pas une missive du Duché de Sylva. J'ai admis à de multiples reprises que fermer le Cabinet aux discussions était maladroit, mais j'avais aussi des directives pour des raisons que vous n'avez pas à connaître. De plus, "Qui veut la paix prépare la guerre". Soit, nous préparons donc la guerre. Vous, vous avez au moins le cran d'oser venir parler et discuter en préférant la diplomatie, et c'est une bonne chose vu vos compagnons qui ne peuvent s'exprimer que par les armes et les navires. Cependant, pour aucun État de Kölisburg ce ne serait assez, car c'est le strict minimum que d'au moins décliner des liens diplomatiques ou des discussions. La lutte fondamentale de l'Organisation des Nations Démocratiques est louable et honorable. En revanche, la façon dont elle s'y prend est franchement ratée.
D'ailleurs, j'en profite pour vous mettre devant le fait accompli : les fausses informations et rumeurs, c'est aussi une façon ratée de faire passer votre message. Non, si nous provoquons une escalade, le monde ne nous remettra pas tout ceci sur le dos puisque vous avez démarré la machine. Dans tout ceci, nous serions un grain de sable. De plus, il n'a jamais été question d'un rapprochement avec la Loduarie et j'aimerais bien connaître vos informateurs. Ils sont stagiaires?
Aussi, concernant vos prétendues mesures sur la fausse information, je suis heureux de constater comment votre Royaume peut agir si une information ne lui convient pas ou ne va pas dans son sens. Enfin, et croyez-moi, je ne vous lâcherai pas là-dessus : accusez-vous la Confédération de Kölisburg, sans fondement, d'avoir organisé un tir sur des civils ? Vous venez de dire que Kölisburg avait tiré sur des civils alors que nous avons en réalité tiré sur une instance militaire. Ce sont des accusations très graves et qui peuvent aller très loin.
Adam marqua une pause avant de reprendre sur un ton plus détendu.
Adam Heidenborg : Si la Confédération m'a chargé de vous inviter au couronnement des vices-monarques et m'a poussé à accepter cette rencontre, c'est parce qu'elle pense sincèrement que votre lutte pour la stabilité n'est pas juste du flan. Aussi, elle pense sincèrement que le dialogue n'est pas rompu, que ce soit avec vous ou l'Organisation des Nations Démocratiques. Je le sais, notre système démocratique n'est pas le plus simple qui soit, mais il nous convient. Comprenez bien ce que je veux dire : c'est une chance unique et vraisemblablement exceptionnelle que la Confédération, au travers de tous ses États membres, vous accorde un tel privilège vu la réforme qui vient de passer. Si vous voulez ressortir de ce bâtiment avec la conviction que, de toute façon, Kölisburg est une confédération autoritaire et belliqueuse, je ne vous retiendrai pas. En revanche, le jour où vous voudrez compter sur nous et vous rendrez compte que ce que nous voulons par-dessus tout c'est la paix du continent eurysien, vous ferez cavalier seul et Kölisburg ne vous suivra pas, même si vous partagez au mot près nos valeurs et nos convictions. Prenez-le comme un ultimatum si vous le voulez, je m'en moque sincèrement. Je vous informe juste des faits. Après tout, c'est ce que vous vouliez, non?
Passons. Je suis évidemment pour des négociations mais si la Loduarie vient mettre son nez dans tout ça, je n'y suis pour rien et vous l'aurez bien cherché. Vous vous lancez dans un conflit avec eux, et ensuite vous menez une action impérialiste en pensant qu'ils ne vont pas vous courir après? Je ne suis pas sûr que l'ont vivent dans le même monde. C'est évident qu'ils vont tôt ou tard débarquer eux aussi. Si vous voulez vraiment rendre ce territoire au Valkoïnenland tout en les aidant à supprimer le fascisme qui y règne, soit, Kölisburg vous soutiendra. En revanche, si vous estimez que je ne joue pas de votre côté mais avec la Loduarie la porte est ouverte car il n'y a aucun intérêts à discuter de négociations si vous même vous le dîtes, vous ne vous y rendrez pas. À vous de décider si nous avons le droit de jouer avec vous ou si nous sommes forcés de jouer contre vous.