Ici sera répertorié l'ensemble des mesures économiques proposées et mises en place par les différentes Commissions du gouvernement fédéral et du Congrès International des Travailleurs. Nous ne répertorions pas les différentes mesures et politiques locales mises en place de façon individuelle dans les communes et les villes de la Fédération. Les mesures qui seront décrites ici découlent principalement des grands plans directeurs proposés par les institutions fédérales et des domaines naturellement centralisés dans le processus anarchiste estalien qui relève d'un droit régalien strict.
C'est pour cela que nous verrons ici en détail les textes législatifs initiaux qui déterminent le rôle des prix au sein de l'économie fédéral, qui devront également remplacer le système du salariat que les anarchistes d'Husak souhaitent abolir, qui devra établir le principe d'une économie coopérative, qui devra trouver des solutions alternatives à la propriété privée des moyens de production et enfin déterminer le rôle de l'Etat dans la politique économique, industrielle et monétaire de la Fédération.
Le système Joduliak sur le prix :
Dans la plupart des cercles anarchistes traditionnels, la présence de l'argent est une abomination capitaliste à abolir. En effet, l'argent selon les anarchistes est un facteur d'instabilité et de création d'inégalités socio-économiques assez évidentes : la société fonctionne grâce à l'argent et si une personne n'en possède pas ou du moins pas suffisamment, celui-ci est voué à l'extrême pauvreté. Or, cela entraîne la violence étant donné que le pauvre cherchera à tout prix à se procurer de l'argent qui ne peut se trouver que dans les poches de ceux qui en ont, ce qui entraîne donc la violence. En bref, pas d'argent, pas de pauvres. C'est ce que préconise Fomarysk, auteur du Livret de l'Anarchisme, un des écrits anarchistes les plus connus au monde :
Pourtant, il existe de nombreuses raisons qui expliquent pourquoi l'argent n'est pas le problème principal et Husak est clair sur ce point : L'argent est le faux ennemi, le système est l'antagoniste véritable. Au-delà de ces paroles énigmatiques, ce que Husak souhaitait mettre en avant, c'est que l'argent n'est pas nécessairement ce qui créait la pauvreté mais c'est bien la façon dont il est réparti et utilisé qui créait des inégalités. La propriété privée, mêlée à l'argent, créait automatiquement des inégalités étant donné que l'argent n'est que la manifestation de la valeur des moyens de production et du travail qui en découle que l'on numérise afin de lui donner une valeur quelconque. Or, si la propriété privée existe, seuls ceux qui détiennent cette propriété sur les moyens de production détiennent la capacité d'accumuler le capital qui découle de la production. Il est de surcroît évident qu'il existera toujours une minorité de propriétaires sur une majorité d'exploitants qui doivent faire fonctionner les moyens de production détenus par principe de concentration des marchés d'une part mais par la nécessité de mise en commun de moyens initiaux pour créer de facto la propriété privée qui découle d'abord d'un consensus majoritaire sur laquelle certaines personnes sont mises en avant à la place d'autres. La propriété n'est pas égalitaire, c'est sa nature propre, elle ne peut être égale entre les hommes car cette propriété se base sur des choses palpables qui sont limitées et qui ne peuvent être équitablement partagées sans créer des conflits sociaux majeurs. Ainsi, lorsque l'on greffe l'argent à ce concept de propriété privée qui est naturellement injuste, alors l'argent (ou plutôt l'utilisation qui en est faite) devient de facto injuste. Husak répond donc à l'abolition de l'argent aux anarchistes traditionnels en trois points majeurs : le troc ou l'économie du présent sont des moyens d'échange limités qui ne peuvent surpasser en puissance les Etats monétaristes et capitalistes que l'on cherche à combattre et renverser ; l'argent ne créait pas d'inégalités au sens strict mais son utilisation privée par une minorité de détenteurs du capital le rend inégalitaire et violent ; le troc est à l'inverse du système monétaire encore plus inégalitaire et violent étant donné qu'il est impossible pour l'individu de tout créer et de subvenir aux besoins de chaque agent économique par sa production personnelle pour subvenir ensuite à ses propres besoins sans oublier que la production d'un agent économique n'intéresse pas forcément celle de l'agent qui détient le bien dont l'agent a besoin, créant d'abord une inégalité dans l'importance des agents économiques (un agent qui produit de la nourriture sera par exemple plus favorisé qu'un agent qu'un agent qui produit tout autre bien pourtant nécessaire) et une violence dans l'absence de réponse aux besoins étant donné que certains agents doivent se contenter d'un troc minimal qui ne répond pas à leurs besoins créant ainsi une pauvreté de facto. C'est les raisons pour lesquelles l'argent est conservé au sein de la Fédération et que l'anarchisme estalien s'oppose vigoureusement à son abolition mais prône plutôt son intégration dans un système socialiste qui rend l'argent plus juste et égalitaire par une utilisation démocratique et bien répartie. La question se pose alors de comment faire fonctionner les prix, étant donné qu'une économie socialiste doit obligatoirement écraser le fonctionnement dérégulé du prix de l'économie de marché.
Le système des prix constitue le chaînon le plus faible de la théorie et de la pratique du fonctionnement socialiste de l’économie dans la plupart des pays qui se revendiquent socialistes. Cela résulte de propositions économiques souvent peu réalistes sur la théorie des prix comme le propose la définition et la mesure des dépenses en travail socialement nécessaire ou la précision des conditions et de l’amplitude de l’écart entre les prix et la valeur. On cherche à la fois une élasticité du système des prix, une utilisation correcte du caractère informatif et une stimulation des prix. Selon la théorie marxiste, le seul moyen de mesurer et d’exprimer la valeur d’un bien est le prix des marchandises, Fomarysk démontrant en même temps que le prix de production qui se forme sur le marché (aussi appelé le prix de marché) s’approche le plus de la valeur du bien. Et c’est tout, Fomarysk ne considère aucune autre méthode de fixation des prix. C’est cette incompréhension qui semble être le péché originel de l’économie socialiste. Finalement, ce qu’il manquait à la plupart des Etats socialistes au départ, ce fut toujours la mise en place d’un critère mesurable permettant la vérification des prix fixés. Les coûts de production propres, par exemple, ne constituent que l’ensemble des différents coûts (matières premières, produits semi fabriques, outillages, main d'œuvre). Ainsi, les coûts de production sont logiquement majorés par les marges commerciales, l’accumulation ou encore le bénéfice. Le tout forme le prix qui devient à son tour une base de calcul des coûts et des prix ce qui crée un évident cercle vicieux où les prix dépendent des coûts et les coûts dépendent des prix. Les prix se gonflent alors et se cumulent ce qui fausse la structure des prix et créent des distorsions intolérables de l’équilibre du marché.
Afin de régler ces différentes failles qui incombent à l’économie socialiste depuis la naissance des théories économiques marxistes, nous devons donc revoir la manière dont sont fixés les prix pour qu’ils puissent s’adapter correctement à une économie bénéficiaire. Tout d’abord, nous devrions exclure l’idée de fixer le prix en fonction du prix de marché ou des coûts de production pour les raisons déjà mentionnées. En l’absence de tels critères, les décisions planifiées par l'État concernant le montant et la structure du marché ne peuvent plus que se calculer sur une appréciation plus ou moins précise des connaissances générales du degré de satisfaction de la population en termes de besoins. Le problème serait simple à régler si l’on se basait uniquement sur les besoins biologiques de base et les moyens de les satisfaire mais dans ce cas, il faut accepter de trouver un raisonnement rationnel à des comportements de consommation qui sont irrationnels car dépendant grandement des préférences des consommateurs. Donc humainement impossible car ces mêmes besoins, en plus d’être relativement difficile à calculer même en moyenne, changent au fur à mesure de l’augmentation du niveau de vie ce qui pourrait finir par faire stagner le pouvoir d’achat à chaque fois que le niveau de vie au sein de la Fédération s’améliore.
Ainsi, au lieu de baser notre calcul de la fixation des prix sur de tels critères biologiques impossibles à quantifier de manière exacte, la Fédération prendra une autre approche théorisée par Jozef Joduliak, économiste estalien socialiste qui avait expliqué le fonctionnement en 1973 de ce qu’il nommait le mécanisme de rentabilité de l’économie socialiste. On part alors du prix de marché en réduisant le niveau de celui-ci durant une période transitoire dans un ajustement adéquat de l’offre puis on mesure le niveau de ce nouveau prix par le taux moyen de profit que doit assurer le prix de production rendu égal au prix de marché ou au prix correspondant à celui du prix de production du bien. On prend alors en compte le principe de rentabilité qui se base sur le taux de profit qui sert ici d’indice d’appréciation des résultats économiques de l’activité productrice et de l’investissement. L’Etat pose ici un système de stimulation économique permanente sur les prix à travers des subventions publiques courantes afin d’inciter à une gestion plus efficiente reliée au profit des coopératives et des entreprises d’Etat et avec comme source de paiement des primes supplémentaires pour les membres de ces organisations. Le tout doit toujours être relié au taux de profit, c’est le seul instrument qui nous est nécessaire pour mesurer le taux de rentabilité.
Tout cela créait ainsi les conditions nécessaires de la cohérence interne du mécanisme de fonctionnement de l’économie socialiste. Premièrement, la mesure de la seule rentabilité devient le montant du profit. Deuxièmement, le taux de profit devient le rapport inhérent entre le profit obtenu dans une période donnée et la moyenne de l’ensemble des fonds fixés et des fonds circulant dans l’économie. Il ne faut pas oublier néanmoins que si sur le plan méthodologique, ces méthodes de calculs se trouvent être très précises, les grandeurs économiques doivent pouvoir être prises en compte également. Tout calcul des coûts propres de production, du montant du profit ou même du taux de profit doit se baser sur les prix, essentiels aux calculs. Ainsi, le calcul optimal du prix fixé par l’Etat se fixe sur la rentabilité issus lui-même de l’activité productrice et l’investissement. En soit, un tel système de fixation de prix gagne un double avantage : elle évite tout simplement à l’Etat de mener la traditionnelle politique de quotas de production sur les coopératives et entreprises de la Fédération car la fixation des prix s’effectue à l’échelle de la rentabilité, c’est-à-dire la capacité des entreprises à augmenter leur productivité, leur efficience économique, rentabiliser leurs investissements, favoriser les économies d’échelle et intégrer le progrès technique à une large échelle. Imparable : l’économie de marché utilise les prix flottants du marché et l’ajustement constant de la demande et de l’offre afin de pousser les entreprises à produire. Or, une telle situation est purement conjoncturelle car en cas de défaillances de marché de certains secteurs économiques (un manque d’atomicité du marché, une mauvaise allocation des ressources, un coût de production élevé par nature), les entreprises au sein d’une économie de marché ne peuvent au moins se cacher et serrer la ceinture le temps que la tempête passe. Une telle situation ne peut arriver au sein d’une économie socialiste dont la seule variable aléatoire et conjoncturelle que la Fédération peut subir, c’est l’augmentation des prix des matières premières à l’étranger et des biens importés. Et là encore, l’Etat dispose de moyens de fixation des prix qui lui permettent de réguler le prix de ces mêmes matières premières au prix d’un effort financier certes plus important par des mesures purement protectionnistes mais qui est proportionnellement inférieur à celui d'un Etat libéral dont les moyens de contrôle économique sur le marché privé sont bien plus faibles. Deuxième gros avantage d’un tel système de prix, au-delà de la fin des quotas, c’est la croissance qu’elle apporte. Elle jugule les avantages d’une économie de marché sur le plan productif et ceux d’une économie socialiste sur le plan social mais également de contrôle sur l’économie et de résistance à la conjoncture économique dont l’économie de marché est irrésistiblement dépendante. Elle permet de surcroît à la Fédération de se permettre de vivre davantage en autarcie par rapport à ses partenaires commerciaux potentiels. Ajoutez à cela que en temps voulu, dans un objectif d'exportation ou d’accumulation de devises étrangères par exemple, l’Etat peut toujours remettre des quotas de production très brefs sur les secteurs qu’il souhaite viser. Ces quotas sont fixés généralement à 60% de la production moyenne par an des secteurs visés tandis que le surplus est vendu au prix de marché à l’échelle internationale bien souvent ou vendue à l’Armée Rouge dans le cas où le prix de marché dit flottant serait plus faible que le prix fixé par l’Etat (ce qui a le don d’être rare, vous vous en rendez bien compte). Mais ces mesures de quotas sont exceptionnelles et ne s’appliquent que sous décret présidentiel contresigné par le Commissaire aux Relations Extérieures.
Le salariat, les entreprises et la propriété privée :
Une des premières mesures phares du Congrès a été directement d’abolir la propriété privée sur les moyens de production. Cela inclut le capital mais également les biens immobiliers et fonciers, le tout appartient aux communes et villes qui dirigent alors le territoire concerné. De plus, la Fédération a mené une suppression du salariat, une mesure qu’on pourrait avoir du mal à comprendre tant l’idée du salariat en lui-même est ancré dans la théorie économique générale comme une évidence alors qu’elle relève déjà d’un esclavage économique complet et ne s’adapte pas à une société où les classes sociales ont étés abolies et où le patron ne dispose plus du pouvoir coercitif qu’il aurait pu avoir sur son subordonné tout simplement car il n’y a plus de patron. Alors comment l’économie de la Fédération fait-elle pour compenser la disparition du salariat et de la propriété privée et surtout qu’advient-il des entreprises ?
Premièrement, en ce qui concerne le salariat, alors basé sur un montant fixe ajustable et négociable entre l’employeur et l’employé, il est remplacé par deux mécanismes inhérents à l’économie estalienne. Tout d’abord, le premier mécanisme évident est celui de la solde méritoire graduée. Ce système de soldes est en soi très simple à comprendre car il peut s’expliquer en une seule phrase : je gagne ce que je produis. Dans les faits, une solde se mesure sur l’écart entre le profit de l’organisation par tête et le profit moyen de l’organisation calculé en fonction du nombre de travailleurs qui s’y trouvent. La solde minimale se base donc là-dessus afin de fournir une solde à minima requise en accord avec la rentabilité même de l’entreprise (et comme on l’a vu quant au système de fixation des prix, les entreprises tendent toujours vers ce résultat avec plus de facilité). Comme expliqué dans le système de fixation de prix, les employés d’une entreprise peuvent recevoir des primes supplémentaires visant à la stimulation des entreprises les moins rentables principalement qui s’avèrent être la priorité des financements de l’économie par le gouvernement. De fait, même dans le cas d’une solde minimale faible en raison d’une faible rentabilité de l’entreprise exploitante, les primes accordées par l’Etat permettent malgré tout à ces mêmes travailleurs d’atteindre au moins le niveau de vie moyen de la population de manière générale. En plus de ces primes, la solde dispose d’une majoration en fonction de la productivité de l’employé et se base cette fois-ci sur la productivité par tête et son évolution à chaque trimestre de l’année. Si, par exemple, la productivité par tête a augmenté de +2% (donc irrémédiablement plus à l’échelle de l’entreprise) alors la solde des travailleurs reçoit une majoration de 2% de son solde méritoire. Une telle solde permet à la fois de subvenir aux besoins minimaux de chacun et donc de réduire en très grande partie les problèmes de pauvreté extrême souvent considérés comme des conséquences néfastes du système de salariat en partie mais surtout, elle évite aux entreprises de se ruiner dans le paiement des travailleurs : la solde suit le cours de l’évolution de la productivité et/ou de la rentabilité de l’entreprise et par conséquent, en plus des économies d’échelle effectués sur son tissu productif, l’entreprise maintient la croissance proportionnelle de la rémunération de ses travailleurs malgré tout. Le tout évite d’abord aux entreprises de se ruiner au recrutement de leurs employés d’une part, elle évite aussi d’établir des mesures économiques aberrantes pour désespérément augmenter le niveau de vie dans les économies de marché comme le salaire minimum. Notez de surcroît que ces soldes méritoires sont aussi graduées. En l’absence de moyens pour établir une sécurité sociale optimale pour le moment, on considère ici que les enfants et les personnes en incapacité de travailler sont à la charge de leur famille (ou de l’Etat s’ils n’en ont pas). Chaque personne à charge, que ce soit un inactif, une personne pratiquant une activité domestique (par exemple les femmes au foyer) ou les deux cas susmentionnés juste avant permettent aux personnes ayant la charge de ces personnes d’obtenir une seconde majoration de leur solde, à hauteur de 7% par personne à charge afin que ces soldes puissent au moins assurer une qualité de vie minimale pour les personnes à charge n’apportant actuellement aucune valeur ajoutée à l’économie. Les personnes sous la charge de l’Etat reçoivent une solde minimale issue de la rentabilité des entreprises d’Etat dont une partie est reversée aux orphelins, personnes âgées et vétérans dont le montant est fixé sur la même base que la fixation moyenne des prix des biens de consommation les plus basiques. Notons néanmoins plusieurs nuances. La première est que sur la majoration de 7%, seulement 5% est directement versé au travailleur tandis que 2% sont directement prélevés par le Fonds de Solidarité Sociale (FSS). Ce Fonds, dont la distribution et l'ajustement des taux de prélèvement sur les majorations se trouve à Mistohir, dispose d'un bureau dans chaque commune afin de subvenir aux besoins des personnes à charge et de personnaliser l'aide en fonction du type de personne à charge (par exemple, un enfant en bas âge n'aura pas forcément les mêmes besoins qu'une personne âgée, les bureaux doivent donc se charger de traiter les besoins de ces personnes et d'utiliser la partie cotisée par la commune ou la ville dans les majorations pour financer ces aides).
Vient alors désormais la question de l’abolition de la propriété privée sur les moyens de production. On constate bien que l’on précise des moyens de production car en vérité, la Fédération n’abolit pas entièrement la propriété privée, du moins pas comme on l’entend. Les moyens de production, ce sont les entreprises, les infrastructures, les usines, les champs. Bref, tout ce qui peut produire de la valeur ajoutée. Or, la Fédération tolère l’existence de ce que Husak nomme la propriété personnelle sur le logement. Ainsi, si les moyens de production sont effectivement collectivisés, le logement ne l’est pas entièrement. Du moins pas dans les communes, à tendance rurale, où les logements font office de propriété personnelle : l’Etat ne peut intervenir sur ces logements et doit disposer de l’accord des propriétaires dudit logement pour effectuer par exemple des travaux publics. Ce n’est pas le cas des villes où, pour le coup, la densité de population exige une socialisation du logement. Les logements sont collectivisés et leur gestion est attribuée à leurs habitants ainsi qu’à l’assemblée de la ville en question. Ainsi, parler d’abolition de propriété privée n’est pas formellement exact. Néanmoins, les moyens de production sont bel et bien collectivisés et ces derniers sont laissés aux mains des communes, des villes et des régions qui les abritent afin d’en stimuler l’activité économique. Chaque commune dispose alors de plusieurs coopératives qui lui sont propres et qui fonctionnent d’une manière assez similaire des entreprises privées. Ainsi, dans toute la Fédération devra se dérouler un véritable démantelement des entreprises privées actuelles, les travailleurs devant s'organiser au sein des communes pour créer des coopératives qui devront gérer les moyens de production de ces entreprises qui sont réquisitionnées par les communes et les villes. De facto, la totalité des entreprises au sens légal sont dissoutes mais leurs travailleurs, en fonction du secteur économique auxquels ils appartiennent, organisent la gestion des infrastructures des entreprises sous la forme de coopératives. Elles changent principalement dans le mode de gouvernance de celui-ci et dans le principe de concurrence qu’elles ont avec les coopératives des autres communes (on en reparlera plus tard). Ces coopératives sont dites autogérées, elles disposent d’un conseil de direction élu tous les 18 du mois par les travailleurs de la coopérative. Ces coopératives sont volontairement monopolistiques sur leur propre commune de fait car il existe une coopérative pour chaque secteur d’activité au sein d’une seule commune mais plusieurs à l’échelle régionale et fédérale. On retrouve alors les coopératives agricoles, les coopératives industrielles (elles-mêmes divisées en sous-branches d’activités) et enfin les coopératives servicielles. Ainsi, l’Etat délaisse généralement les services appropriés aux coopératives locales sous une forme de “faux” partenariat vu que la coopérative est par définition collective donc sujet aux réglementations de l’Etat. Quelques secteurs échappent à cette réglementation et sont organisés sous forme d’entreprises d’Etat et qui sont généralement affiliés à l’exploitation de ressources naturelles stratégiques, l’industrie de la défense, le secteur énergétique ou encore les services publics.
Qu’en est-il enfin des entreprises ? L’entreprise privée est évidemment un concept aboli, il est remplacé exclusivement par les coopératives et les entreprises d’Etat. Bien sûr, l’Etat se montre laxiste avec les entreprises d’artisanat, de petites entreprises qui seront généralement affiliés aux grandes coopératives de leur commune mais qui jouissent d’une relative indépendance juridique et décisionnelle. Les coopératives établissant les lois du travail et de la gestion démocratique de celui-ci dans toute la commune, il est aussi évident que les entreprises d’artisanat doivent malgré tout se plier aux mêmes règles d’autogestion et de participation démocratique dans le processus décisionnel durant le travail. Notez que sur le futur plan de taxation de l’Etat, seules les entreprises d’Etat et les coopératives sont effectivement taxées, les petites entreprises d’artisanat sont exemptées de payer des prélèvements obligatoires directs auprès de l’Etat. Notez également que les institutions financières échappent également à cette taxation, devant disposer d’une taxation parallèle à part et disposant des mêmes avantages d’indépendance vis-à-vis des coopératives de leurs communes que les entreprises d’artisanat. Les institutions financières disposent évidemment de leur propre juridiction (on en reparle plus tard) mais il est faux d’affirmer que l’économie socialiste abolit les banques. Comme les autres entreprises, elles sont nationalisées et socialisées par leurs employés d’une part et aussi leurs clients d’autre part (spécifique aux banques), s’assurant ainsi que la politique suivie soit à l’intérieur en intérêt avec l’intérêt général. A l’extérieur, si ces banques arrivent à s’y implanter, elles obtiennent un droit de marché accordé par l’Etat pour mener une politique pleinement indépendante de la législation de la Fédération, toujours dans l’intérêt de la Révolution d’une part et en continuant de respecter les principes de base du travail au sein de la Fédération (autogestion, décisions démocratiques, soldes méritoires graduées, absence de patronat, etc.).
Le principe de concurrence :
Un des défauts les plus graves de l’économie socialiste lorsque celle-ci tend à se planifier et se centraliser, c’est l’absence de concurrence car l’économie socialiste laisse passer la coopération entre les entreprises au lieu de placer une potentielle compétitivité entre eux. Ce postulat socialiste s’est montré défaillant plus d’une fois et étant donné le système que nous avons d'or et déjà mis en place, il est évident que nous n’avons pas à nous inquiéter quant à la concurrence pour des raisons qui s’avèrent assez simples à comprendre.
Tout d’abord, la fixation des prix de l’économie fédérale se base énormément sur la rentabilité et le profit, une approche peu orthodoxe dans une économie socialiste, là où les économies socialistes excluent le profit comme une source de calcul inhérent à l’économie de leur pays. Grave erreur, bien entendu. En basant la fixation des prix sur le profit, l’on créait irrémédiablement une course à la rentabilité et au profit car pour chaque travailleur, une coopérative rentable signifie aussi une solde plus élevée. Chaque commune cherchera donc à rentabiliser sa politique économique vis-à-vis des autres afin d’attirer des travailleurs d’autres communes, favoriser leur développement économique et donc à terme favoriser leur croissance. Cette course à la rentabilité passera de surcroît par l’innovation et le progrès technique, un facteur déterminant pour la Fédération afin de ne point être en retard par rapport à ses voisins sur le plan économique et scientifique. La concurrence est donc encouragée de manière effective entre les communes et même entre entreprises d’Etat, le gouvernement fédéral se chargeant de créer une entreprise d’Etat par secteur dans chaque région afin de permettre plus globalement une concurrence à l’échelle fédérale de ces mêmes entreprises. L'Etat est de surcroît en capacité d'alimenter en permanence cette concurrence sans vraiment éviter de créer des perdants définitifs car dans l'imposition fiscale aux coopératives, une partie est directement reversée aux coopératives les moins rentables pour leur permettre de relever la pente et de nouveau rentrer dans la compétition : c'est une compétition qui se montre à la fois saine, toujours atomique car encadrée fermement par l'Etat qui s'assure que la concurrence ne penche ni vers la concentration des marchés ni ne mène à l'appauvrissement d'une partie des communes de la Fédération par rapport à d'autres.
L’avantage énorme que notre économie socialiste a sur les économies de marché, c’est surtout l’absence de concentration des marchés, pire ennemi de la concurrence. Dans une économie de marché, les marchés ont tendance à se concentrer au fil du temps : les concurrents se font racheter, font faillite ou quittent le marché car moins rentables qu’à leurs débuts. Bref, plus un marché est vieux, moins le nombre d’entreprises présentes sur ce marché est élevé, ce qui entraîne à son tour un oligopole voire un monopole, pire cauchemar des économies de marché. Pour nous, une telle concentration n’a pas lieu d’être : les prix sont fixés par l’Etat alors les coopératives ne peuvent mener une guerre des prix qui viserait à défavoriser son concurrent et les coopératives ne peuvent évidemment se racheter entre elles ni même faire faillite. Le jeu concurrentiel se joue alors uniquement sur la qualité des produits : si vous disposez de deux pommes au même prix, vous allez forcément regarder s’il n’y a pas une différence de qualité entre les deux. Le consommateur prendra alors le meilleur rapport qualité-prix donc en plus d'encourager l’innovation et le progrès technique, on favorise aussi et surtout la qualité des produits et donc l’augmentation globale de la satisfaction des besoins de consommation des consommateurs et donc la qualité de vie de la population. Politiquement intéressant, économiquement provocateur.
La politique industrielle :
La politique industrielle de la Fédération des Peuples Estaliens est en soit assez similaire aux pratiques appliquées d'une économie socialiste planifiée car ce modèle, quand il s'agit d’industrialiser vite un pays, a fait largement ses preuves d’une part et surtout l’Etat considère ici que les politiques industrielles que l’Etat mène sont indépendantes des besoins civils de l’économie car bien souvent, les pouvoirs d’organisation et de planification économique de l’Etat Fédéral se limitent uniquement aux pouvoirs régaliens comme le veut la doctrine économique anarchiste estalienne. Par conséquent, une telle planification ne troublerait que très peu le reste de la politique économique mise en place par la Fédération.
Evidemment, la planification industrielle de l’Etat se base principalement sur des plans quinquennaux tirés de l'expérience de la plupart des pays communistes à travers le monde auquel les communes et les villes seront informées des lignes directrices et doivent préparer notamment la budgétisation, la préparation du matériel et des effectifs et les détails juridiques et administratifs afin qu’une fois que l’Etat aura déclenché le plan, celui-ci se déroule rapidement dans les plus brefs délais envisageables; et dès fin Décembre 2013, la Fédération propose déjà un prototype de plan quinquennal qui doit à terme permettre la construction de nouvelles infrastructures publiques et assurer le renouveau de la croissance industrielle du pays qui s'est estompé avec les années au profit du secteur tertiaire. De fait, l’industrialisation du pays se base principalement sur le secteur de la défense, la métallurgie, l’ingénierie, la construction industrielle, l’énergie, les infrastructures publiques. Les plans quinquennaux font généralement en sorte d’être aussi très à cheval sur les prix en utilisant le phénomène du ciseau des prix afin de baisser le prix des produits autres que industriels qui ne sont pas du ressort immédiat de l'État tandis que les biens industriels augmentent logiquement en terme de prix mais auquel l’Etat peut se permettre de mettre des prix plafonds sur ces prix de biens industriels vu qu’elle monopolise son propre plan quinquennal, logique. Cette industrialisation se caractérise aussi par la planification complète de son déroulement et la centralisation de ses ressources, la centralisation des fonds d’investissements nécessaires au plan et l’accumulation de fonds d’investissements de l’entreprenariat coopératif (qui existe en tandem au sein des coopératives). Enfin, notons malgré tout que le plan quinquennal ne vise pas qu’à industrialiser nos propres terres, la Révolution reste internationale et doit donc bénéficier à tous. Pour cela, le véritable talent de l'Estalie est de se conserver comme le berceau immuable et impénétrable de la Révolution qui doit à tout prix s’avérer être le phare du monde pour montrer à nos confrères sur la Terre entière qu’il est possible de vivre dans une société idéale où le chômage, la pauvreté, la misère, la barbarie et la bêtise ont étés expulsés et où personne n’exploite son prochain. Pour cela, la Fédération doit faire preuve d’ouverture, les plans quinquennaux sont ouverts à l’expertise étrangère, les projets étrangers sont mis en avant lorsque ceux-ci sont votés comme innovants ou intéressants par les bureaux de planification des différentes régions. Chaque fond de plan quinquennal dispose généralement d’une cotisation minimale à hauteur de 8% du total budgétaire destiné aux experts étrangers en dehors des frontières souhaitant participer au plan quinquennal et ce, sans aucune distinction d’où proviennent les experts étrangers en question.