09/08/2014
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Election de la Présidente de la Haute Assemblée du Duché de Sylva, 2014

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Résumé des cinq années précédentes, du mandat de Lucette Dumorne et du contexte de la campagne électorale.

Ces cinq années de mandat auront marqué le retour du Duché de Sylva sur la scène internationale, l'intégration dans l'OND et la coopération spatiale avec la République du Miridian, le Royaume de Teyla et l'Empire du Nord, ainsi que de nombreuses tensions avec les komunteranos ou la Loduarie Communiste. La présidente sortante, Lucette Dumorne, aura marqué la politique par ses campagnes de décentralisation favorable à l'autonomie et l'émergence des coopératives, convenant aux adhérents collectivistes et antimonarchistes particulièrement nombreux. Cette politique n'aura pas pour autant contrarier les groupes privés, au contraire satisfaits par une plus grande marge de manœuvre pour leur économie.

Le mandat de la présidente Dumorne aura toutefois été entaché en plusieurs points, le plus flagrant étant la gestion de l'affaire komunteranos. Très conciliante envers ce mouvement avec de grosses suspicions d'ingérences étrangères à peine résolu, elle aura toléré de nombreux écarts et militer à l'encontre des réponses émises par ses opposants, et ce même durant l'arrivée des forces loduariennes en Muzéaj. C'est l'évènement qui marquera la fin de sa popularité y compris au sein des franges collectivistes qui lui avaient pourtant toujours été fidèles : la Loduarie Communiste était vue comme une menace après sa politique d'intimidation envers Teyla ou ses opérations armées à l'étranger tel que la Tcharnovie ou l'Okaristan.

Concernant la Crise des Brouettes, l'une des grandes crises ayant frappé Sylva durant cette demi-décennie, elle aura occupé la confortable position de la contestation, mettant en avant les nombreux défauts de la réponse ducale à cette crise (particulièrement la sur-militarisation ayant suivi et l'absence de réponse concrète aux dérives boursières). Sa popularité n'aura pas été impactée durant cet évènement, ses discours plaisant à ses électeurs et déplaisant à ses opposants, un statu quo somme toute très peu influent et déjà aussi vite oublié que la crise elle-même.

Elle n'aura pas été directement présente dans la fulgurante croissance économique du Duché ces dernières années, expliquée par une industrialisation massive, mais aura grandement contribué à un élément intrinsèquement lié au secteur de pointe : la mise en place d'un système éducatif performant et surtout égalitariste. Grand accomplissement de la présidente pourtant relégué au second plan, le système académique aura profité de nombreux investissements avec la construction d'écoles supplémentaires, l'ouverture de classes, le recrutement de professeurs avec une amélioration de leurs conditions de travail, une mise en relation avec les entreprises pour une première acquisition d'expérience et meilleure intégration professionnelle en fin d'études. Mais sa grande fierté restera l'attention particulière à ladite égalité des chances avec un accès accrue à l'éducation pour les populations rurales isolées via l'ouverture de nouveaux établissements ou le financement de bourses d'études. Elle aura par ailleurs regretté les évolutions de l'après crise des Brouettes avec notamment un abandon des gigantesques investissements académiques. Si le système éducatif sera resté notablement qualitatif et accessible, il souffrira d'une drastique diminution par rapport à ses acquis compétitifs à l'échelle mondiale. Lucette avait d'ailleurs critiqué le favoritisme appliqué au complexe militaro-industriel dans les investissements étatiques, alimentant par ailleurs les dynamiques de tension avec la Loduarie Communiste.

Ses positions furent semblables sur le plan culturel : favoriser l'accès aux arts en tout genre, que ce soit pour les sujets eux-mêmes mais également les artistes. Très proche d'écrivains, poètes, peintres et cinéastes engagées dans les questions mounakaz, elle aura grandement contribué à une médiatisation de ces enjeux dans le milieu. Elle avait fortement profité de la politique de subvention massive du Duché pour répondre à la hausse rapide du chômage engendré par la crise des Brouettes, mais là encore, le retour en arrière opéré pour résoudre cette situation de stagnation aggravée mis fin à une portion notable des acquis du secteur.

C'est donc un résultat mitigé pour la présidence de Lucette Dumorne, dont on retiendra avant tout les positions douteuses dans la crise la plus médiatisée : le soutien borné envers les komunteranos, même à l'égard de figure politique étrangères particulièrement influentes telles que la dirigeante de l'Alguarena, Mazeri Abrogara.
C'est d'elle-même qu'elle ne candidatera pas à ces prochaines élections pour laisser la place à une autre militante collectiviste “propre” et perpétuer la politique du mouvement sur une nouvelle base. Sera confrontée cette nouvelle venue à l'influente opposition que représentent les partis monarchistes ou libéraux, non sans négliger les partis minoritaires, bien que ceux-ci soient à leur grand dam déjà considérés comme hors courses.

Le vote par notation et la tradition politique du compromis en Sylva tend en effet à rapidement exclure les candidats agissant l'encontre des intérêts d'une frange appréciable de la population, éliminant d'office les communistes, nationalistes ou ploutocrates/libertariens. Mais au-delà des intérêts des différents acteurs du Duché au sein de Sylva, il faudra aussi répondre aux enjeux internationaux tel que la prise d'importance d'une OND toujours plus clivante, des tensions en Eurysie avec la Loduarie Communiste mais aussi entre les incessantes guerres civiles du continent, ou encore le positionnement des sylvois dans l'échiquier géopolitique mondial maintenant que le pays dispose d'une économie remarquable.
Bernadette Vougier, candidate collectiviste :

Présentation :

Née en 1971 à Chaudronie, capitale du Comté Boisdinde, Bernadette Vougier est issue d'une famille Mounbwa de la classe moyenne. D'un père rhumier et d'une mère enseignante, elle grandit dans une région sous forte influence collectiviste avec une introduction précoce aux coopératives agricoles et syndicats de rhumier, contribuant à ses acquis politiques. Elle sera malgré tout très loin d'être réellement engagée avant de déménager pour ses études de comptabilité dans une ville Mounlao du comté Courbaril. C'est cette introduction à l'économie au sein de population fortement communiste avec d'importants relents anti-monarchistes qui l'impliquera concrètement dans la vie politique et militante. Érudite et travailleuse, elle produira une analyse sur le modèle communiste Mounbwa qu'elle critiquera notamment sur son aspect centralisateur. Si cette posture la mets en opposition avec ses professeurs, elle est loin de détériorer ses relations avec eux et contribue d'autant plus à se faire une place parmi les figures locales, auprès de qui elle établira une critique constante visant non pas à déprécier mais tirer vers le haut le mouvement.

Elle déménagera vers sa trentaine au Comté Amandier pour travailler auprès de coopératives locales et contribuer à leur développement, mettant à profit son expertise économique pour aider ses petites entreprises à se faire une place dans l'économie nationale du Duché. C'est là qu'elle confrontera à la réalité ses études et analyses et affinera sa vision, confortant surtout son recul vis-à-vis du Communisme sylvois non pas seulement dans son centralisme, mais aussi et surtout son aspect révolutionnaire rapide et sa politique de nationalisation agressive. Elle interprétera dans ses résultats une absence de fonctionnement “organique” dans un modèle à la gestion trop globalisée, brimant notamment l'initiative et la capacité d'adaptation des moyens de production, et ce même dans une économie planifiée. Pire, résoudre ces défaillances issues d'un manque de réactivité en cherchant davantage de planification pour anticiper les blocages amène à d'autant plus de friction et restriction, maintenant dans un éternel train de retard les ateliers.

C'est vers 2006 qu'elle est amenée à rencontrer Lucette Dumorne, éminente figure collectiviste avant d'être élue Présidente de la Haute Assemblée en 2009. Les deux militantes s'entendront très rapidement avec, paradoxalement, de profonds désaccords sur l'économie. Bernadette maintient la nécessité de faire des emprunts au modèle capitaliste et particulièrement décentraliser les unités collectivistes pour mieux répondre à la concurrence sauvage des grands groupes privés en jouant sur une meilleure adaptation. Le modèle de madame Vougier reste malgré tout encore précoce à cette période avec de nombreuses incohérences. C'est Lucette Dumorne, malgré elle, qui contribuera à l'affiner avec une pleine intégration des coopératives dans le modèle capitaliste. L'objectif n'est plus de collectiviser de force les moyens de production sur le temps court, mais d'opérer sur le temps long en intégrant progressivement les composants industriels. Pour ce faire, les deux militantes travaillent notamment dans le milieu agricole et rhumier (de par la proximité de Bernadette et le fonctionnement favorable du secteur au modèle promu). Leur objectif est de pousser à un modèle coopératif et horizontal les différents artisans et entrepreneurs de petite envergure et développer un modèle de travail plus intéressant que le salariat assujetti au patronat (bourgeois comme aristocratique), afin d'à terme désintéresser aussi bien les consommateurs que les travailleurs du traditionnel modèle capitaliste pour se tourner vers le système collectiviste. Ces nouveaux travaux porteront de résultats bien plus probants, avec une politique qui ne s'opposera pas frontalement aux partisans libéraux, ce qui permettra Lucette Dumorne à remporter les élections suivantes.

Bernadette sera alors l'une de ses plus importantes conseillères, tournées avant tout sur les questions intérieures du Duché, et spécialement le développement du modèle coopératif (première étape avant la collectivisation et décentralisation progressive). Cela lui permettra de récolter les lauriers des réussites économiques auprès des populations Mounakaz sans s'encombrer des polémiques sur les questions politiques (notamment komunteranos), faisant d'elle une successeuse idéale à Lucette Dumorne à la Présidence.

Programme politique :

Ses positions sont sur le plan économique dans la parfaite continuité du programme de Lucette Dumorne, avec des mesures actives pour permettre l'intégration des coopératives dans le modèle économique. Cela passe en partie par les planifications d'État (et plus précisément au sein des secteurs industriels activement coordonnés par le gouvernement) dans lesquelles sont pleinement incluses les entreprises collaboratives. L'objectif est maintenant d'accélérer les progrès sur le domaine, développer toujours plus une industrie horizontale et décentralisée, réduire indirectement l'influence et la main mise sur le marché des grands groupes aristocratiques ou bourgeois. La grande difficulté consiste surtout à trouver un délicat équilibre entre les avancées de la cause, et la compromission avec les acteurs dominants actuels, auquel cas les mesures seront refusées.

La décentralisation doit aussi amener à une augmentation de la présence des petits ateliers collaboratifs pour suppléer les grandes usines, avec notamment une sous-traitance vantée comme une “libéralisation” du marché avec la mise en concurrence de diverses unités de production. La finalité recherchée avec cette manœuvre est de permettre aux coopératives de dépasser un palier critique de “complexité” de l'industrie. Les petites sociétés d'artisans pouvaient s'implanter de façon crédible dans des milieux requérant une expertise modérée, mais peinait notoirement dans l'industrie de pointe nécessitant un capital important (d'où la position monolithique des grands groupes) tel que la production de composants de pointes (micropuces, semi-conducteurs, machinerie à haute contrainte).
Un autre axe d'approche est une augmentation de l'attractivité des coopératives auprès des travailleurs compétents actuellement monopolisés par les grands groupes. S'ils profitent d'un salaire confortable pour le moment, des politiques sociales avec un accompagnement important des travailleurs pourraient être un argument pour les attirer, et passerait comme une politique de compétitivité des entreprises sur le plan salariale, pouvant notamment séduire les partisans libéraux de classe moyenne. Même sans rejoindre les politiques collectivistes, les employés qualifiés dans les domaines concernés auraient tout intérêt à observer une hausse de la compétitivité des entreprises collaboratives sur le plan “salariale” (bien que le terme ne soit pas réellement adapté, les membres des coopératives étant plus associés que des salariés).
Quant à l'acquisition du capital nécessaire pour passer ledit palier des industries de pointe, il se ferait via des subventions dans la continuité des politiques d'investissements étatiques actuelles du Duché, doublé d'initiative locale avec la constitution de fonds communautaires.

Cette politique de décentralisation horizontale s'observe par ailleurs dans le secteur de l'énergie, là encore sans grande différence de la politique de Lucette Dumorne : favoriser les petites unités de production aux grands modèles nucléaires et hydrauliques, en se tournant davantage sur le solaire, éolien, les énergies de la mer ou encore le biogaz. Le parti n'est toutefois pas parvenu à faire baisser les objectifs ducaux du nucléaire, toujours prévus de représenter 50% de la production du parc électrique de Sylva.

Concernant le secteur public, que ce soit l'éducation ou la santé, le programme est là sans grande surprise très marqué par les politiques sociales du mouvement collectivistes : renforcement des cliniques et écoles en particulier dans les campagnes en proie aux déserts médicaux, financements assurés par l'État avec un remboursement toujours plus important des frais de santé ou scolarisation des franges les plus pauvres et isolées de la population. Le parti collectiviste sylvois se bat vigoureusement (et sans grand succès jusqu'à présent) contre la militarisation accrue du Duché qui dévore les investissements publics, au détriment des placements sociaux.

Sur le plan international, Bernadette Vougier promeut naturellement une posture plus apaisée et pacifique, comptant surtout sur la fin des “jeux de coqs” et des échanges basés sur les rapports de force, avec bien évidemment la Loduarie Communiste surtout. La candidate ne répète pas pour autant la position de Lucette Dumorne exagérément conciliante avec les acteurs politiques turbulents, que ce soit par réalisme diplomatique ou volonté politique de ne pas aller en opposition des avis majoritaires du Duché. Cela se traduirait sommairement par la fin des politiques d'intimidation allant toujours dans le sens de l'escalade (telles que l'envoi d'une ridiculement puissante force aérienne à Teyla suite aux derniers mouvements loduariens). Les limites (qui doivent être maintenues, la Loduarie se montrant malgré tout plutôt provocatrice) devront être assurées par la cohésion des membres de l'OND, rendant de fait inenvisageable une agression directe de la Loduarie. Un exemple concret dans le cas des derniers évènements aurait été l'envoi non pas de matériel à une fin de démonstration militaire, mais de représentants de l'ensemble des membres de l'OND. Se serait alors traduit un soutien clair, rendant factuellement inintéressante la provocation par la Loduarie, sans pour autant amener à l'escalade un secrétaire général qui ne se sentirait pas directement menacé. Mieux, il aurait tout intérêt à chercher à maintenir un tel équilibre et donc à éviter de pousser davantage sur les provocations. Sommes toutes, il s'agit de troquer le cercle vicieux de l'escalade et de l'intimidation par une spirale d'apaisement.

Bernadette soutient également les interventions humanitaires de l'OND mais avec parcimonie. Les exemples du Valkoinenland, ou de la Tcharnovie (en restreignant la démonstration à Sylva) furent particulièrement concluant avec une absence de retombée politique négative et un état final recherché atteint : l'aide aux populations sinistrées. Ces soutiens ne doivent en aucun cas servir de vecteurs d'ingérences ou d'actes impérialistes selon son programme.

Et sur une touche plus pacifique, sa ligne de conduite avec les partenaires tel que le Grand Kah, l'Alguarena ou le Miridian reste dans la continuité : établir des rapprochements, surtout culturels, et favoriser l'entente.

Critiques :

Les reproches à l'égard du programme de Bernadette Vougier viennent avant tout des mouvements les plus radicaux : communistes, nationalistes et ploutocrates, de par son opposition affirmée à leurs principes. Du côté des militants du triangle politique “modéré”, les interrogations touchent plutôt la posture ouvertement réformatrice du modèle actuel, quel qu'en soient les justifications basées sur les principes de compétition économique ou de planification étatique. Nombreux sont ceux qui craignent un revirement de sa politique pour nuire aux acquis des grands groupes de façon artificielle et parfois dommageable. Le modèle industriel actuel en pleine croissance est de fait performant et assure de bonnes conditions de vie, malgré les reproches des partis de gauche sur les inégalités. Toutes volontés de changer un système qui marche en apparence voit alors leur pertinence remise en question, et d'autant plus quand pourrait être impactée la rapide croissance économique du Duché.

La posture sur le plan internationale, vis-à-vis de la Loduarie essentiellement (qui revient beaucoup de par sa présence dans les évènements récents) se voit également reprochée une vision assez limitée, sous-estimant plus précisément les objectifs du régime lorenzien et surtout son interprétation des moyens pour y accéder. S'il n'est pas improbable que le secrétaire Lorenzo soit sincèrement volontaire à assurer la sécurité et prospérité de son peuple de manière altruiste, son interprétation de ce qui constitue une menace à cet état final recherché peut inclure non pas seulement la posture militariste des membres de l'OND, mais aussi leur essence capitaliste même, en pleine rivalité avec le modèle communiste (sur les plans de la production, des échanges ou de la consommation).
Christelle Agnès de Rivièdépèw, candidate Monarchiste :

Présentation :

Issue d'une bonne famille Moundlo avec un père dirigeant une usine de moteurs de voiture et une mère actionnaire dans un ensemble industriel aéronautiques, Christelle Agnès nait au comté Fromager en 1963. Elle suit une éducation classique dans une école privée avec toutes les ressources nécessaires pour lui permettre d'arriver jusqu'à une université d'histoire dans laquelle elle se passionnera. C'est notamment ici qu'elle en apprendra sur les relations entre noblesse eurysienne et mounakaz (et surtout moundlo) et la formation de familles aristocratiques métissées descendant des colons et autochtones et leur importance dans le modèle sylvois et son évolution au cours du temps. C'est également à cette période qu'elle fera la connaissance de divers "petits nobles", des individus liés à des familles aristocratiques mais trop éloignées des branches héritières pour profiter de titres et responsabilités concrètes, se contentant du prestige et des relations pour avoir un parcours professionnel particulièrement favorisé.

Après une thèse puis un doctorat sur ses sujets de prédilection, elle devient professeur d'histoire dans l'université où elle a étudié, et publie plusieurs articles et livres reconnus dans les sphères académiques. Ses travaux rejoignent la liste des références en tout genre employées dans le milieu aristocratique, l'amenant à y être invité directement au sein de familles ou dans des conférences issues de leurs initiatives. Elle travaille aussi avec plusieurs comtesses pour les assister dans leurs propres travaux littéraires, chose courante en Sylva (les romans, articles et écrits en tout genre contribuant à une mise en avant des dirigeantes). Elle travaillera activement sur tout le courant de pensé monarchiste sylvois, se faisant des contacts avec des références reconnues parmi d'autres historiens, scientifiques et sociologues, mettant en avant la continuité des lignées aristocratiques moundlo dans la noblesse actuelle et leur caractère "naturel", très loin de l'image d'une monarchie héritée des colons eurysiens. La guerre civile et l'exclusion du Duché des familles aristocratiques purement eurysiennes servira d'ailleurs, sous ses efforts, à créer un roman légitimant d'autant plus la noblesse actuelle vue comme une digne héritière mais aussi un acteur majeur de la lutte contre l'influence coloniale et l'affirmation des sylvois.

C'est progressivement que son implication politique auprès des aristocrates s'approfondira jusqu'à sa pleine intégration dans le milieu. Fréquentant fréquemment d'abord des comtesses puis la Duchesse Alexandra Boisderose ainsi que son entourage direct, elle gagne en crédibilité. Elle profite de ses soutiens pour gagner en moyens financiers et médiatiques jusqu'à directement représenter ses idées sans passer par l'intermédiaire de nobles. Là, elle s'entoure d'une solide équipe très diversifiée de savants : économistes, sociologues, juristes, agents de communication et autres experts dans l'ensemble des domaines liés au fonctionnement du pays. Elle devient enfin en 2004 la figure de proue du monarchisme sylvois, le mouvement approuvant et promouvant le modèle de monarchie parlementaire actuel perçu comme une évolution naturelle et harmonieuse de l'héritage mounakaz.

Programme politique :

La vision politique de Christelle Agnès de Rivièdépèw se base sur une société orbitant autour des castes aristocratiques sans non plus entraver la vie des différentes sphères, une nécessité pour défendre ses idées sans opposer à l'ensemble de la population sylvoise. Si défendre une centralisation accrue est inenvisageable de par la tendance actuelle, elle défend quand même une augmentation de l'influence des organes de coordination et notamment des Secteurs Industriels qui ont grandement contribué à la fulgurante croissance économique du Duché avec toutes les retombées intrinsèques (amélioration de la qualité de vie et de l'accès à la consommation, hausse de l'influence internationale, financement amélioré des services publics). Elle soutient les grandes initiatives étatiques avec des projets planifiés d'ampleur à des fins industrielles mais aussi géopolitiques et géostratégiques, avec une pleine intégration de ces projets dans la collaboration avec l'OND. Elle ambitionne en particulier de faire de grands investissements dans le développement du secteur spatial avec des projets communs à l'OND ou à la collaboration avec Teyla, Miridian et l'Empire du Nord, ou encore de concrétiser et densifier l'axe logistique paltoterran planifié depuis déjà un bon moment.

Si l'initiative et les acteurs privés ne sont pas exclus de son modèle économique, l'État doit systématiquement y avoir une place prédominante de coordinateur, dirigeant le développement du pays avec une adaptation de la fiscalité et des subventions, voire des investissements (avec des parts de sociétés détenues par l'État). Seraient encouragés des "concours" durant lesquels les sociétés les plus efficaces et innovantes se verraient soutenues par la noblesse afin de valoriser leurs efforts et les assister dans leurs projets.

Pour ce qui est des secteurs stratégiques (énergie, militaire), elle est par contre catégoriquement pour une nationalisation totale ou au moins très majoritaire pour sécuriser ces secteurs, leurs apports au Duché et les avancées qui sont faites dessus. Une politique protectionniste importante devrait même être appliquée pour protéger les domaines clés du Duché, par exemple aéronautiques ou astronautiques.

Elle aura été une grande défenseuse des causes de la Crise des Brouettes qui aura été son fer de lance, avec d'importantes campagnes de communication affirmant que l'inflation, bien qu'indéniablement néfaste, fut un moindre mal pour éviter le chômage de masse. Elle en profita pour s'attaquer aux dérives d'un marché outrancièrement libéral et d'une bourse hors de contrôle. C'est l'occasion de promouvoir davantage de réglementations, visant particulièrement à lutter contre les bulles spéculatives et les procédés malhonnêtes tels que les ventes à découvert. Les grands accomplissements de la Crise des Brouettes, bien que perdus suite à un retour du libéralisme économique pour répondre à l'inflation, sont régulièrement remis en avant dans ses interventions : exceptionnelle montée de l'éducation, constitution d'une masse de travailleurs qualifiés, développement d'un remarquable tissu économique dans les domaines des hautes-technologies : en un mot comme en cent, ces grands projets supervisés par l'État permettent de coordonner des acteurs très divers pour atteindre des objectifs inespérés.

Toujours dans cette vision de la société organisée autour de la noblesse, elle promeut des services publics développés et coordonnés par des organes étatiques. Quand bien même des acteurs privés (les grands groupes comme les coopératives) pourraient être impliqués, ils devraient rester affiliés à des projets globaux et planifiés sous direction d'experts dépêchés par le gouvernement. Il en est de même pour le financement qui doit, selon elle, être assuré au moins de moitié par la noblesse.
Du côté de l'éducation, elle tient à activement influer sur les secteurs et orientations des élèves pour favoriser des formations industrielles dans l'idée de développer le secteur secondaire, dans une vision de "grandeur" avec une Sylva capable de produire des éléments sophistiqués et de se faire une place dans le marché mondial ailleurs que dans le tourisme ou le terroir.

Ses plus grands clashs seront dans sa volonté d'accroitre les investissements du côté de l'océan, alors que le minage marin est toujours plus critiqué par les pêcheurs et écologues (les rejets de poussières et débris provoquant des brumes faisant fuir les poissons). Côté terrestre, elle n'osera même pas évoquer l'extension de projets miniers en surface, quelle que soit l'ampleur des gisements. Cela aurait été un suicide politique que d'envisager accroitre les défrichements pour étendre des mines à ciel ouvert. Elle est par contre favorable à de grands contrats entre États pour assurer l'approvisionnement de matières premières dont l'industrie sylvoise est si gourmande. Elle fut particulièrement favorable à des rapprochements avec Rasken ou Drovolski par exemple, voyant là de solides partenaires tant pour s'approvisionner qu'approfondir les avancées technologiques du Duché.

De façon générale, son positionnement vis-à-vis de la posture la plus adaptée du Duché va clairement dans un modèle nationaliste avec une Sylva forte et affirmée qui n'hésite pas à s'imposer sur la scène internationale aux côtés de l'OND. C'est une politique ouvertement interventionniste qui est promue, sans aller directement dans les solutions militaires, mais avec un emploi décomplexé de moyens de coercition indirects tels que les jeux d'influences, les sanctions économiques ou la constitution de coalitions. Elle aura été particulièrement critique dans ce sens de la passivité et de la maladresse gouvernementale dans le cas des komunteranos. Il aurait selon elle dès le début aborder avec le Grand Kah et l'Alguarena la nécessité de réorienter la politique des habitants de muzéaj et ce bien avant l'arrivée des loduariens, dans un souci de stabilité régionale.

Sa posture avec lesdits loduariens est semblable et elle insiste sur la nécessité de ne pas répéter les mêmes erreurs de laisser-faire autrefois perpétrées. C'est dans ce sens qu'elle a pleinement soutenus la réponse armée des pilotes sylvois contre le Croiseur Amiral loduarien, façon selon elle de passer un message fort et de mettre un frein aux dérives lorenzienne.
Elle milite également pour que l'OND se rapproche d'autant plus des différents acteurs régionaux tel que la Galouèse, Velsna (une fois la situation stabilisée), l'UEE et cætera, de sorte à s'entendre sur les limites à imposer à la Loduarie Communiste et former un véritable pacte défensif visant à interrompre définitivement les ambitions hégémoniques du Secrétaire Général. L'objectif n'est pas de directement employer des moyens militaires, mais de constituer une capacité de dissuasion armée et de pression politique qui obligerait la Loduarie Communiste à adopter une direction beaucoup moins controversée pour éviter de s'isoler.

Si elle est pour un rapprochement avec l'UEE dans l'idée de gagner en poids contre les exactions de la Loduarie Communiste, elle reste malgré tout critique de certain des composants et plus particulièrement de Kolisburg, dont elle traite allègrement les habitants de ravets. Entre une population hostile, un gouvernement déchainé et une politique répressive contre les minorités sylvoises et agressives sur les questions maritimes, le Kolisburg est allé à l'encontre des pêcheurs sylvois et caratradais. C'est là encore un sujet d'action pour Christelle Agnès qui préconise dans ce cas-ci de se tourner en particulier vers les partenaires de l'UEE pour calmer les hardeurs de ce turbulent acteur.

Au-delà des différentes relations antagonistes entretenues par le Duché et dans lesquelles madame de Rivièdépèw est systématiquement sur un rapport de domination politique et diplomatique, elle conserve une ligne générale plutôt apaisée avec des rapports d'égal à égal. Elle vante les initiatives internationales entre États pour la mise en place de projets d'envergure, tels que déjà évoqués dans les domaines spatiaux ou logistiques. Elle souhaite promouvoir le développement de collaborations plus étroites entre membres de l'OND sur des domaines technologiques, industriels et politiques, avec une véritable ambition stabilisatrice et sécuritaire visant notamment à évoluer dans un milieu toujours plus impact par les guerres civiles. Christelle Agnès est de cette façon complètement favorable à activement s'investir dans ces conflits pour rétablir au plus vite la paix. Si cette politique est très assumée par la candidate, elle se montre toutefois plus timide quand on parle d'acteurs d'envergure comme Velsna.

Critiques :

L'essentiel des reproches faits envers Christelle Agnès de Rivièdépèw concernent sa vision historique fantasmée, de laquelle découle un roman national basé sur un Duché puissant et influents et, conséquemment, à cet interventionnisme internationale et nationale toujours plus important avec une place majeure accordée à la noblesse. Sa volonté de s'ingérer sans scrupules dans les troubles frappant les nations étrangère est également reproché par de nombreux militants, souhaitant à tout prix éviter une surenchère des conflits avec une escalade tel que se fut observée dans la crise avec la Loduarie Communiste, que Christelle Agnès perçoit pourtant comme parfaitement maitrisée et à l'image de la posture que devrait adopter le Duché.

Sur le plan économique, sa détermination à tout organiser autour de l'État, et donc la noblesse, provoque aussi son lot de contrariété dans la population, quand bien même cette ambition ne va pas fondamentalement à l'encontre des intérêts des mouvements libéraux ou collectivistes.

Sa tolérance envers Drovolski est plus marginalement mise sur le devant de la scène, en vue du message à l'égard de pratiques désastreuses sur le plan écologique et dans lesquelles Sylva se rendrait malgré tout complice.
Laure Figuière, candidate libérale :

Présentation :

Laure Figuière est née au sein d'une famille Moundlo aisée au Comté Palétuvier en 1959. Ses parents étaient tous deux des ingénieurs séniors en électroniques, secteur clé du comté. Très rapidement, ils l'orientent avec une éducation stricte, mettant un point d'honneur sur sa scolarité : elle sera une ingénieure comme ses parents, qui lui permettent tout de même de choisir entre une spécialisation en diélectrique, semi-conducteur, transmetteur ou micro-gravure. D'une discipline de fer et du meilleur accompagnement qui soit, alternant entre cours particuliers et école renommées, elle obtient son diplôme d'ingénieur et se lance dans la vie active en 1982 sous une supervision active de ses parents. Elle est mise en relation avec d'autres ingénieurs, chefs de projets et industriels qui lui assureront des contrats particulièrement intéressants.

C'est tardivement vers 1991 qu'elle commence à participer à la vie politique suite à un conflit avec le Comté Mancenillier : est initiée une grève par le syndicat d'une raffinerie minière dont dépend la chaine de production de Laure, la mettant au chômage technique. Elle s'intéressera alors au cas des syndicalistes et leurs revendications mais se retrouve confronté à un véritable conflit social entre Mounbwa de Mancenillier et Moundlo de Palétuvier. Cette confrontation la poussera à approfondir son intérêt sur la question et les rivalités qui séparent les deux ethnies tout en poursuivant sa carrière d'ingénieure. Militantisme actif des Mounbwas dans lequel se mêlent les collectivistes et communistes, revendications toujours plus importantes et perturbation des chaines de production, Laure finit par définitivement s'éloigner des mouvements de gauche.

C'est avec un certain hasard qu'elle rejoindra en 1996 différents groupes de discussions informels comptant nombre d'ingénieurs, occasions de la faire participer à divers séminaires d'entrepreneurs et politiciens avec une pensée libérale. Elle finit par rejoindre le parti en parallèle de son travail, duquel elle s'éloigne progressivement pour se dévouer toujours plus aux questions sociales et industrielles. Elle finit par abandonner pour de bon son poste d'ingénieur pour pleinement se mettre en campagne au poste d'élue de la Basse Assemblée de Palétuvier avec une politique clairement favorable au secteur industriel. Ce choix la mettra en opposition à ses parents, particulièrement contrarié qu'elle se détourne de ce chemin tout tracé. Elle arrive à se faire une place dans la scène militante libérale de par son passif d'ingénieur qui lui donne un certain crédit, une image de "femme du terrain". On la vante alors pour bien connaitre les sujets dont elle parle, les chiffres et le contexte, qu'elle met notamment à profit pour descendre les mouvements de gauche minoritaires dans les palétuviers.

Elle devient la favorite de l'élue de l'époque qui, suite à diverses affaires judiciaires, ne peut espérer se représenter aux prochaines élections et voit alors en Laure une successeuse prometteuse. Elle devient finalement l'élue de Palétuvier de 2002 à 2012, soit deux mandats, après quoi elle accompagnera l'actuelle élue Ivanna Rondin qui se sera démarquée comme assistante. Toujours fermement impliquée en politique et particulièrement sur les questions industrielles, elle poursuit cette nouvelle orientation en ambitionnant maintenant le poste de présidente de la Haute Assemblée, duquel elle veut spécifiquement éjecter Lucette Dumorne avec qui elle a déjà eu plusieurs mésententes.

Programme politique :

Laure est une libérale pure et dure, grande convaincue des thèses tel que la main invisible et autorégulation du marché, des bienfaits de la libre concurrence ou encore de la nécessité de réduire l'influence de l'État sur l'économie. Mais grande calculatrice, elle sait pertinemment qu'un tel programme ne saurait être appliqué sans compromis avec l'opposition. C'est la raison pour laquelle elle se réappropriera les discours de Lucette Dumorne (eux-mêmes réadaptés de ceux des libéraux) pour vanter les bienfaits de la décentralisation et de ses apports sur la réactivité et adaptation au marché des entreprises. Là où son discours dévie avant tout, c'est sur la dérégulation des lois du travail et de l'excès d'importance des syndicats qui, ensemble, dissuade les investissements et l'activité à cause des perturbations causées et coûts supplémentaires. Elle basera cette argumentation de campagnes médiatiques visant à diaboliser les grèves, toujours plus gênantes pour les salariés et petits entrepreneurs que les grands patrons, avec une absence totale de résultats à la fin.

Elle se bat également contre les secteurs industriels planifiés par l'État, dont elle critique la rigidité. Elle prendra en contre-exemple l'économie de pays ultra-libéraux comme Velsna ou l'Alguarena, avec d'impressionnants résultats et des conditions de vie plus qu'appréciables. Ce discours s'applique aussi aux services publics sur lesquels elle s'appuiera de différents travaux d'académiciens dont elle s'entoure. Lesdits services publics, en opposition au privé, n'auraient selon ses sources pas de raisons d'être efficace. Pire, ils devraient être inefficients au possible pour recevoir toujours plus de financements de l'État, amenant à une baisse drastique de la qualité des services et une prise en otage des sujets. Des services privés seraient quant à eux obligés de fournir des résultats pour assurer leur chiffre d'affaires.

Sa croisade contre la planification cherche aussi ses munitions dans la Crise des Brouettes, selon elle une parfaite illustration d'un excès d'interventionnisme de l'État dans l'économie : hausse des impôts, baisses des investissements privées alors découragés, délocalisation pour trouver un contexte économique plus favorable à l'étranger, inflation fulgurante pour la population. Elle considère également que la responsabilité de la bourse est dans cette crise est exagérée et constitue même un véritable retournement accusatoire. Sans dire que les manœuvres financières malhonnêtes sont complètement innocente, elle minimise leur impact sur l'inflation qui aurait été avant tout catalysé par l'état et la noblesse dans sa recherche de contrôle. Elle annonce même que sans la réponse gouvernementale, l'activité boursière se serait poursuivie et d'autres secteurs auraient émergé et résorbé le chômage issu de quelques faillites, phénomène selon elle complètement naturel en économie.

Sur la scène internationale, c'est une grande supportrice de l'OND et y voit l'occasion de se rapprocher de partenaires solides tel que Teyla ou Zélandia. Un libre échange permettrait rapidement d'optimiser les économies selon le principe des avantages comparatifs, plutôt que de chercher à défendre l'intégralité des secteurs stratégiques de Sylva quand seuls les plus concurrentiels devraient persister.
Elle se montre toujours aussi élogieuse envers Velsna, véritable modèle économique et partenaire idéal sur bien des points à une exception : le caractère très exclusif envers les investissements étrangers des guildes et corporations velsniennes, limitant l'étendue des partenariats.

Laure Figuière promeut aussi une politique plus active d'investissements étrangers et de rapprochements dans les régions les moins développées. Ce seraient là de véritables opportunités économiques dans lesquelles le Duché serait compétitif tout en ayant des bénéfices à tirer. La délocalisation des secteurs les moins concurrentiels de Sylva dans des pays étrangers est également à faciliter dans son programme, pour une économie toujours plus organique et évolutive.

Dans sa vision très mondialisée de l'économie avec des jeux de dépendance et interdépendance, son programme met en avant la nécessité vitale de maintenir les intérêts économiques de Sylva pour assurer sa place dans l'échiquier géopolitique mondiale et, conséquemment, la qualité de vie des citoyens directement corrélée au bien-être de l'activité économique. C'est dans ce sens que Laure tient en horreur les pays communistes qui, au-delà d'être généralement fermés économiquement avec toutes les tares planificatrices et protectionnistes, vont systématiquement dans une logique de confrontation. Elle prend notamment en exemple les cas des komunteranos ou de la Loduarie Communiste.
Sa position envers ce type de profil est catégorique : rester ferme, protéger les intérêts de Sylva, éviter malgré tout l'escalade qui est systématiquement couteuse, mais ne pas hésiter à tirer profit des conflits dans lesquels s'embourbent ces pays pour se faire de nouveaux partenaires.

Son programme parle également d'une politique de "délocalisation des conflits" qui devrait s'appliquer à l'ensemble des membres de l'OND. Il est selon elle vain de planifier une guerre offensive avec des moyens de projection d'envergure, couteux en production et entretien, quand le résultat d'une guerre offensive est systématiquement désastreux. Elle promeut plutôt une doctrine défensive avec une cohésion militaire et un soutien mutuel important entre membre de l'OND. Mais des partenariats militaro-industriels devraient par contre être systématiquement opérés avec les nations entrant en conflit avec des menaces communistes, avec des contrats d'armement massifs. Chaque guerre et opposition dans laquelle se lance un rival communiste est une opportunité de mener de façon très assumée une guerre de conflit, pour maintenir distante des menaces Sylva tout en affaiblissant les nations antagonistes pour assurer les intérêts nationaux.
C'est dans ce sens qu'elle critique sur deux points l'envoie d'avions à la Tcharnovie : d'une part ils étaient livrés trop tard, et d'autre part ils auraient du être facturé avec un véritable partenariat économique plutôt que simplement livrés.

Il est à noter que malgré la véhémence de Laure envers les communistes, son reproche ne s'applique pas au Grand Kah. Non pas qu'elle ne distingue pas le communalisme du communisme (qui sont selon elle la même idéologie à quelques évolutions prêtes), mais constate que le Grand Kah n'est en l'état pas une menace pour les intérêts de Sylva, et même au contraire un atout exploitable tel que ce fut observé avec le traitement de la nuisance komunteranos. Il s'agit même là d'une illustration parfaite de sa politique de délocalisation des conflits, à quelques détails prêts : conserver une posture défensive plus économe, éviter la confrontation, puis laisser et soutenir d'autres nations pour se charger de neutraliser la menace. Si le Duché n'a pas eu l'occasion de vendre du matériel au Grand Kah pour des raisons évidentes, elle voit tout de même les retombées économiques possibles avec l'accroissement des échanges auprès des Communes Unies du Paltoterra Oriental, tel que l'accès aux importantes ressources minières.

Mais sa vision des partenariats avec le Grand Kah va plus loin, en suggérant une mise en compétition politique et diplomatique avec une concurrence sur les faveurs de Sylva. Il s'agirait de systématiquement confronter l'Alguarena et le Grand Kah, sempiternels rivaux, dans d'étroits partenariats avec le Duché de Sylva pour les pousser à offrir des intérêts toujours plus avantageux. Elle considère en effet que le Duché de Sylva est un acteur économique et politique indéniable dans la région et constituerait un soutien non négligeable à l'un des deux partis dont ils ne pourraient se priver au vu de leurs enjeux.

Critiques :

Le programme libéral de Laure Figuière est sans surprise sujet à de nombreuses oppositions. Ses analyses sur les méfaits de la planification et de l'interventionnisme sont extrêmement contestées avec de nombreux débats économiques sur la question entre experts. Ses positions sur la libéralisation des lois du travail sont également vues comme une menace directe à toute une classe de travailleurs.
Et concernant sa posture internationale, de nombreux questionnements moraux sont émis vis-à-vis de la "délocalisation des conflits", avec une vision irresponsable de Sylva, et surtout une délocalisation de la souffrance chez les autres.

Les discours sur les économies de Velsna, Teyla et l'Alguarena sont aussi très critiqués par les partisans monarchistes ou de gauche, qui tiennent en horreur les conditions de travail et de vie des classes prolétaires dans ces régions.

La rupture de la politique du Funambule avec un intérêt porté sur les tensions entre Alguarena et Grand Kah (et par extention ONC et LiberalIntern) inspire aussi une crainte très prononcée, de peur d'impliquer Sylva dans ces jeux d'opposition quand avait toujours été adopté une politique distante sur la question pour n'avoir à assumer aucun engagement et surtout pas leurs conséquences.
Marinette Zandoli, candidate Communiste :

Présentation :

Éleveuse de lamas à plein temps jusqu'à sa trentaine, Marinette a perpétué l'héritage de ses parents dans une petite ferme du Comté Amandier, où elle a vu le jour en 1969. Elle mène une rude vie parmi les Mounlao, côtoyant des mineurs, agriculteurs ou éleveurs de lamas comme elle, avec une industrie avant tout primaire et une population plutôt pauvre et concentrée dans des zones rurales isolées. Communiste par tradition, elle suit les tendances politiques de la région où se mélangent une lutte des classes mais aussi des races à l'encontre des Moundlos et de leur influence économique. Elle participe à divers conseils administratifs et occupe des postes d'assesseur durant les élections.

C'est de fil en aiguille qu'elle s'implique et se concentre sur des postes d'assistante auprès du parti communiste du comté Amandier, conseillant sur divers éléments, aidant dans la trésorerie, gérant des déplacement et rencontre, et devenant même une figure dans les discussions idéologiques et les débats politiques. Elle se forge de cette façon comme une oratrice renommée et affutée d'esprit et entreprend quelques voyages durant des congés pour rencontrer d'autres militants communistes et collectivistes. Elle rencontre en particulier Lucette Dumorne avec qui va immédiatement se tisser une rivalité : Marinette la trouvant bien trop molle.

C'est en 1998 qu'elle délègue grandement la gestion de son élevage à son mari et ses enfants tandis qu'elle se concentre à temps partiel comme politique. Ses voyages se multiplieront à cette occasion avec un objectif clair : relancer le dialogue entre l'ensemble des petits partis communistes de Sylva qui s'étaient progressivement divisés. De longues discussions ont lieu pour se mettre d'accord sur des objectifs communs, avec divers sujets délicats qui reviennent : conflits ethniques entre Mounbwa, Mounlao et Moundlo, mais aussi entre Mounakaz et eury-descendants, ou encore avec les métisses (surnommés les chabins). L'objectif est finalement après d'interminables péripéties et l'ensemble des partis communistes sylvois s'organisent à nouveau sous une unique bannière.

Particulièrement enrichie par cette épopée qui prend fin en 2007, Marinette devient la figure de proue du parti dans lequel elle s'est illustrée par sa détermination, ses talents, et surtout ses résultats dans la cohésion des différents mouvements (une prouesse en soi). Elle est alors approuvée comme déléguée du parti et candidate à la présidence de la Haute Assemblée où elle échoue, contre Lucette Dumorne du parti collectiviste. Si les deux femmes se détestent, Marinette ne sera pas déçue de la présidente, qui aura eut selon elle une excellente posture avec la Loduarie et Communaterra. C'est donc pour ces élections de 2014 qu'elle vient chercher sa revanche, même si consciente que le modèle communiste ne sera pas approuvé, c'est avant tout l'occasion d'occuper les esprits et introduire à la lutte.

Programme politique :

Marinette Zandoli propose, voir impose, une ligne dure communiste bien plus radicale que le collectivisme avec une absence totale de compromission. Malgré l'absence de résultat de cette doctrine avec le système de vote sylvois, sa détermination reste infaillible et elle maintient sa course pour appliquer ses convictions.

Politiquement, elle est en faveur de la destitution totale de la noblesse de ses responsabilités étatiques, dont les pouvoirs héréditaires sont absolument désuets, digne des temps anciens et complètement autoritaires malgré l'existence de la Haute Assemblée. L'intégrité des postes à responsabilité doivent être occupés par des élus ou des individus sélectionnés par concours, mais aucunement par droit de sang.
C'est dans cette continuité qu'elle applique ce raisonnement sur la propriété des moyens de production et de la direction des entreprises : s'opposant fermement à la bourgeoisie et aristocratie, elle appelle à nationaliser l'intégralité de l'économie, dans un État purgé de ses composants absolutistes.
Afin de tirer un trait sur le passé monarchiste, colonialiste et capitaliste de Sylva, elle la renommera "Communes Kazannou".

L'économie et la consommation sont revues dans son programme pour répondre à trois objectifs. Le premier est l'autarcie de Sylva, entièrement possible sur le plan alimentaire sans grands efforts, accessible au niveau industriel avec une doctrine technologique favorisant la capacité de réutilisation et recyclage pour ne plus devoir constamment importer des matières premières, et envisageable côté énergie avec une politique qui plus est écologique.
Le deuxième objectif est de mettre fin à l'aliénation de la population via la consommation, qui banalise réciproquement un asservissement professionnel. Les gens travaillent au service de propriétaires pour répondre à des addictions qui n'ont pas lieu d'être.
Et enfin, le dernier objectif est de limiter au strict minimum l'impact environnementaux et préserver la biodiversité de Kazannou.

C'est pour ses raisons que le programme communiste inclue le remplacement total du plastique issue d'hydrocarbures par des métaux (typiquement l'aluminium, malléable et avec une faible température de fusion facilitant le recyclage) ou des bioplastiques moins durables mais également biodégradables. La conception des biens de consommation (au-delà de la réduction de leur production et distribution) devra aussi être revue pour être plus facilement réparable et durable tout en employant des matériaux accessibles et recyclables à terme. Des filières de recyclage des métaux et céramiques en particulier seront à développer.

La production sera quant à elle planifiée et régulée par des organes étatiques de façon à accoutumer la population à une consommation plus raisonnable et adapter la production à ces besoins, qui ne seront dès lors plus aussi démesurés qu'avant. C'est même un programme très détaillé qui est fournit avec une quantité d'aliments stricte par ans (pour faciliter la production et améliorer la santé) mais aussi d'électroménagers (un lave-linge et une télévision en dessous d'une certaine dimension et résolution par ménage par exemple).

Par souci d'optimisation, la colocation est très encouragée dans le programme et surtout pour les célibataires n'ayant pas d'enfants à charge. Leur allouer une maison entière est considéré comme une dépense démesurée de moyens qui ne se justifie pas.
Les transports publics recevront également d'importants financements, quand à l'opposée les voitures personnelles seront davantage taxées (plus particulièrement pour les célibataires sans enfant).

Au niveau de l'énergie, le nucléaire n'est surprenamment pas mis de côté mais devra occuper au maximum 30% du parc électrique, et s'accompagner d'investissement pour rendre souveraine Kazannou dans son approvisionnement en uranium : surgénération, extraction de l'eau de mer, toutes les pistes sont valides. Le reste du parc devra compter des énergies renouvelables : houlomoteurs, solaire, éolien, hydraulique, géothermique ou encore biogaz, du moment que l'impact environnemental est réduit.
Les véhicules devront quant à eux passer à l'électrique, hydrogène ou biocarburant pour à terme cesser l'emploie d'énergies fossiles pour de bon.

L'ensemble de l'industrie pourra ainsi servir à des objectifs très clairs, limitant le gaspillage et les efforts à fournir, et sera supervisée par un ensemble de cellules à différentes échelles. Un système d'attribution de missions permettra aux cellules nationales de donner des objectifs aux cellules plus locales, qui disposeront de ressources prédéfinies pour y répondre tout en ayant une relative initiative et autonomie sur ses procédés. L'objectif est d'avoir une économie organique s'adaptant aux besoins. Des commissaires seront quant à eux mis en place pour veiller à l'absence de détournements ou corruption, ainsi qu'aux bons résultats.

Au niveau de la répartition des investissements publics, Marinette prône une décroissance du complexe militaro-industriel au profit de l'éducation, santé, justice et culture. L'armée devra être réduite à un organe d'autodéfense sans capacité de projection. L'autarcie de Kazannou devra en effet dispenser de sécuriser des intérêts étrangers. Ladite autarcie est également un engagement de ne plus contribuer au mondialisme capitaliste interdépendant, brimant la souveraineté des peuples et surtout le droit des êtres humains.

Marinette va en effet dans une direction bien plus isolationniste sur le plan économie. Les échanges internationaux devront être culturels, politiques, humains, mais pas économiques, hormis pour les secteurs vitaux. Le commerce doit répondre à des manques mais aucunement en créer avec l'accoutumance aux achats dans un modèle consumériste abrutissant.

Il en est de même pour le militaire : pas d'ingérence, pas d'implication si ce n'est des pactes défensifs avec d'autres nations communistes. C'est d'ailleurs dans ce sens que Marinette souhaite le départ de Kazannou de l'OND pour plutôt rejoindre l'UICS, répondant à des valeurs bien plus humaines et démocratiques qu'une alliance tolérant la forme monarchique de Kazannou ou accueillant l'Empire du Nord.

Sur les questions de la Loduarie Communiste ou de Communaterra, elle défend que ces deux nations ont été provoquées par les puissances capitalistes, dont le Duché, et que leur diabolisation fut notablement illégitime. Elle est également déçue de l'attitude kah-tanaise et du traitement réservé aux komunteranos, vidés selon elle de leur substance idéologique et politique pour ne laisser qu'un amas insipide et mou digne du Grand Kah.

Le programme porte aussi un large lot de valeurs de gauche tel que la tolérance, l'intégration, l'écologie, la justice réhabilitation. Il est à noter que malgré les sempiternelles tensions ethniques de Kazannou parfois alimentées par les plus fervents communistes Mounlao, le programme de Marinette vise une cohabitation d'égal à égal entre toutes les ethnies de Kazannou, avec pareillement une rupture de la classe sociale corrélée à une population spécifique (raison pour laquelle l'objectif est de déposséder de tous ses privilèges les groupes eury-descendants ou Moundlo). Plus marginale encore, elle se bat pour une meilleure représentation des hommes dans les postes à responsabilité. Son programme vise en effet une égalité des sexes plus prononcée, impliquant de remettre en question les traditions matriarcales de Kazannou (sans pour autant tomber dans les travers sexistes des autres nations, au contraire).

Critiques :

Que ce soit par sa radicalité, ses propositions polémiques ou encore son rejet de la culture du compromis pourtant si profondément imprégné en Sylva, le programme de Marinette Zandoli est martelé de critiques de tous bords, y compris des collectivistes. Elle va à l'encontre des intérêts et des convictions d'énormément de populations, ce qui réduit drastiquement son approbation. Sa vision de la consommation et les restrictions apportées sur le mode de vie constituent un autre point de reproche portant à la moquerie.

Sa tolérance à l'égard des exactions des komunteranos ou de la Loduarie Communiste et les excuses qu'elle cherche éternellement sont aussi très mal vu, d'autant plus avec la situation actuelle. Sa volonté de détruire les acquis diplomatiques de Sylva pour un nouveau positionnement bancale et fragile est par ailleurs vue comme très dangereux par une large part de la population.

Un autre point très mal vu par une plus petite minorité de votants concerne ses méthodes de campagne : discours virulent ou débats tournant à l'invective, Marinette est perçue par certains comme une provocatrice invétérée cherchant surtout de l'attention et nuisant à la qualité des discussions et de la politique sylvoise. L'intégration de son parti dans l'UICS et ses positions plus que douteuses sur le plan diplomatique (avec une volonté affirmée de faire Sylva quitter le podium des plus grandes nations) amène à de nombreuses suspicions de corruption, Marinette n'étant alors qu'un vecteur d'ingérences étrangères.
Églantine Sablier, candidate nationaliste :

Présentation :

Petite noble cousine de Nathalie Sablier, Églantine est trop éloignée des branches héritières pour espérer hériter d'un quelconque titre allant au-delà de l'apparat. Ses relations lui assureront malgré tout de se positionner dans l'administration du comté Sablier, du côté des finances comtales. Née en 1985, elle suit un parcours assez classique pour sa position : études renommées puis intégration avec recommandation dans divers postes à responsabilité de l'administration. Travaillant dans les mairies, elle est de fait politisée et exposée à différents courants, donc les libéraux extrêmement présents sur place et auprès de qui elle s'entendra rapidement très mal.

Cette viralité la pousse rapidement dans les mouvements monarchiques, qu'elle trouve au fil du temps trop mous et tolérant à l'égard de la bourgeoisie. Elle se tourne alors vers des mouvements plus minoritaires et virulents et arrive au sein des nationalistes. C'est alors une militante bien placée dans l'administration, avec accès à des moyens familiaux non négligeables, et surtout, elle se montre extrêmement déterminée. Elle se rapprochera de sa tante Nathalie Sablier, elle-même une fervente nationaliste toujours présente dans l'opposition du gouvernement contre Alexandra Boisderose. Les deux se rapprocheront assez vite et Nathalie, tenant, elle aussi, en horreur les libéraux (elle voue une haine particulière à Ambre Récifjaune qui en est une parfaite incarnation), sponsorisera massivement Églantine.

Au gré de campagnes de communications et de divers manœuvres politiques, Églantine Sablier gagne en place médiatique. Si elle est loin d'être approuvée par une large part de la population, elle parvient à s'y faire connaitre, ce qui constitue déjà une victoire appréciable. Elle finira ensuite par candidater comme Présidente de la Haute Assemblée en devenant l'image des nationalistes sylvois. Elle se reposera sur une imagerie tournant autour d'une Sylva forte et affirmée, avec une influence régionale comme internationale malgré la proximité de géants politiques que sont le Grand Kah et l'Alguarena. Elle joue aussi sur des discours réactionnaires renvoyant à une prétendue grandeur du Duché de Sylva avant la mondialisation et naissance de la bourgeoisie.

Programme politique :

Les ambitions d'Églantine sont en totale opposition avec la direction actuelle du Duché, selon les objectifs traditionnels des nationalistes : faire machine arrière sur tous les acquis économiques pour nationaliser l'industrie (autrement dit, en fait la propriété de la noblesse) et instaurer un capitalisme d'État avec une économie minutieusement planifiée. La Crise des Brouettes revient régulièrement dans l'argumentaire d'Églantine, qui s'en prend au modèle boursier et plus généralement, le système libéral faisant perdre le contrôle des capitaux au profit d'acteurs n'ayant pas les mêmes intérêts que la nation. Le capital et l'économie d'un pays devrait servir le pays, le Duché de Sylva, pour s'élever et assurer la prospérité de ses sujets, là où la bourgeoisie serait trop autocentrée avec des objectifs personnels et égoïstes.
En s'appuyant sur la réussite des secteurs industriels, Églantine présente un programme démantelant définitivement le Marché Financier des Mahoganys (la bourse sylvoise) pour assurer un contrôle cohérent des moyens de production dans l'intérêt national, le tout s'accompagnant de mesures protectionnistes.

Le programme ne rejette pas pour autant les acquis sociaux amenés par les groupes de gauche, au contraire. Des services publics performants assurés par l'État est un objectif clair du parti nationaliste, pour nourrir l'image d'une puissance affirmée et fonctionnelle avec des sujets vivant confortablement. Les efforts déployés en ce sens sont aussi pragmatique sur le plan économique : une bonne éducation pour former une main d'œuvre qualifiée et tirer vers le haut l'industrie, des services de qualité pour pousser à rester les sylvois, et inversement attirer les cadres des autres nations.

Sur le plan de l'énergie, le programme opère un changement de direction en abandonnant une bonne part du renouvelable pour se tourner à nouveau sur un parc à 90% de nucléaire et 10% de barrages hydroélectriques. L'objectif est là encore de centraliser la production dans un système monolithique à la direction assurée par la noblesse.
Par ailleurs, si Églantine souhaite une amélioration de la qualité de vie des sylvois, elle n'est pas pour autant en faveur d'une prolifération excessive du secteur tertiaire. Que ce soit les domaines financiers ou les services "inutiles", elle veut surtout faire du Duché une puissance industrielle reconnue dans le monde dans l'ensemble des domaines : outillage industriel, énergie, automobile, aéronautique, multimédia et électronique, BTP, le Duché doit être capable de subvenir de façon autonome à tous ses besoins tout en se permettant une qualité bien supérieure à ce qu'auraient permis des prestataires étrangers.

Les nationalistes sont également les plus gros militants pour le développement d'une armée puissante en Sylva, y voyant là le plus important levier d'influence et d'affirmation dans le monde. Cela va dans le sens de la politique internationale promue, bien plus centrée sur les rapports de force. Les nationalistes n'hésitaient pas à parler de réponses fortes à l'encontre des komunteranos et continuent de fustiger le gouvernement de l'époque pour son incapacité à répondre à la menace qu'ils représentaient, et pire, s'être reposé sur le Grand Kah pour intégralement endiguer le problème.
Églantine parle en particulier de ne pas répéter les mêmes erreurs avec la Loduarie Communiste, toujours ouvertement hostile et expansionniste malgré la rhétorique fallacieuse du Secrétaire Générale Lorenzo. C'est sans surprise qu'elle félicite les pilotes sylvois pour le dernier incident, qu'elle considère comme une action forte qui dissuadera une répétition des méfaits et provocations par les loduariens. C'est selon elle une excellente façon d'affirmer Sylva comme un acteur important contre lequel il ne faut pas s'attaquer, en faisant comprendre que le pays dispose de moyens et qu'il est complètement préparé à les employer pour se défaire des éléments menaçant ses intérêts.

Elle appuie de manière plus générale une politique forte et punitive de l'OND envers les éléments perturbateurs : la Loduarie Communiste, mais aussi Kolisburg (qu'elle aussi qualifie de ravets) qui témoignait d'une attitude bien trop hostile. L'ensemble des petites nations pourtant très militaristes comme la Rimaurie avec le Tanska, constitue des points d'attention contre lesquels il ne devrait y avoir aucune hésitation à déployer des moyens coercitifs pour prévenir les débordements.

Églantine tient aussi des propos colonialistes assumés, disant que le Duché de Sylva ne devrait pas un seul instant hésiter à s'ingérer dans les affaires d'autres pays pour y assurer ses intérêts. Des campagnes actives devraient par exemple être opérées dans les pays fournisseurs de matières premières dont dépend le Duché, pour garantir les approvisionnements soit avec des contrats équitables (investissements, accords d'exclusivités, achats de droits d'exploitation) soit de manière plus hiérarchisée avec un assujettissement. Que ce soit pour sécuriser des points stratégiques ou assurer la sécurité d'autres pays isolés, le Duché pourrait également, selon ce programme, se réserver le droit d'établir des protectorats à l'étranger. La protection des États concernés serait assurée par Sylva et divers rapprochements économiques permis par cette collaboration étroite. Des troupes ducales seraient dans ce sens disposées à l'étranger pour y neutraliser les menaces, mais aussi, empêcher l'établissement de proxys par des nations concurrentes dans cette vision du rapport de force international promu par Eglantine.

Dans le cas de Zladingrad par exemple, l'OND aurait dû activement intervenir dès le début et de façon musclée pour exclure la Loduarie Communiste de l'Oblast, si nécessaire en coordination avec le Pharois. Il était évident que la région servirait de base avancée pour la Loduarie Communiste afin d'à terme étendre son influence militaire et ses capacités de projection en Eurysie de l'Est.

Églantine se montre par contre bien plus timide vis-à-vis de l'ONC et du LiberalIntern dans cette vision des rapports de force internationaux. Elle concède la supériorité économique, politique et militaire de ces alliances (surtout de l'ONC, le LiberalIntern étant de ses propos un potentiel tigre de papier). C'est dans ce sens que la politique d'équilibriste entretenue par Sylva entre le Grand Kah et l'Alguarena est préférable et perpétuée dans son programme. Ne pas s'engager auprès ou contre l'un ou l'autre est la meilleure solution pour éviter que l'un de ces ensembles évite de trop se confronter à l'OND. Églantine affirme même qu'en l'état, l'OND constitue une troisième voie favorable au LiberalIntern dans sa concurrence avec l'ONC et qu'il y a tout intérêt à conserver cette posture qui assure à l'avenir une certaine liberté d'action tolérée par les grandes puissances.

Critiques :

Ouvertement provocante et tenant des discours militaristes notablement prononcés, Églantine est vue comme une va-en-guerre dangereuse et une autocrate réactionnaire par beaucoup de sujets. Une critique plus subtile concerne sa vision magnifiée d'un passé pourtant en pleine période coloniale, reprochée même par les monarchistes et pour cause : la noblesse actuelle se vante d'être descendante des familles mounakaz après avoir chassé les membres purement eurysiens. Hors, Églantine utilise une imagerie très fortement liée à la période de domination desdites familles galésantes, la faisant être reniée même par des monarchistes pour des raisons allant au-delà de ses idées radicales.

Pour le reste, les mounakaz tiennent naturellement en horreur ce programme politique désuet balayant toutes les évolutions du Duché jusqu'à présent pour retourner à une période détestée par beaucoup.
Marinette Dupuit, candidate ploutocrate :

Présentation :

Travailleuse déterminée, Marinette Dupuit vient d'une famille modeste du Comté Despalmiers. Elle est née en 1948 d'un père technicien dans un chantier naval et d'une mère poissonnière. Elle étudiera en école publique parmi les classes populaires et travaillera dur à l'école, mais également durant les vacances durant lesquelles elle a pour habitude de faire des petits travaux. Elle entreprend ensuite des études supérieures dans le commerce au Comté Fromager qu'elle finance par ses propres moyens avec un emploi étudiant. Cette formation fut l'occasion pour elle de se constituer un petit carnet d'adresse au gré des séminaires organisés par l'université ou encore dans les différents stages et contrats d'alternance. Une fois son diplôme en poche avec les félicitations du jury, elle se lance rapidement dans le monde du travail en profitant des relations acquises pour avoir un bon travail dans son secteur avec une évolution rapide.

Elle déménage par la suite au comté Palétuvier pour arrêter le salariat et lancer sa propre entreprise d'aménagement d'intérieur en 1976 : elle se constitue une équipe d'artisans et d'architectes d'intérieur et enchaine les projets avec une plutôt bonne rentabilité. Ses entrées constantes lui permettent de contracter plusieurs emprunts pour investir dans l'immobilier et bénéficier des locations touristiques particulièrement prospères dans la région. L'entreprise finit par couler malgré d'excellents résultats à cause de retard de paiement des prestataires et divers projets inachevés tardant à outrance. Marinette reprend alors son activité avec ses économies accumulées combinées aux bénéfices de ses biens immobiliers notablement rentables pour lancer cette fois-ci une entreprise de grande distribution de produits multimédias étrangers. Les premières années sont modestes mais elle parvient malgré tout à faire tourner la boutique, particulièrement en négociant des échéanciers favorables à ses fournisseurs pour constituer des stocks malgré un manque de fond. Les résultats restent suffisants pour qu'elle puisse trouver des investisseurs intéressés parmi ses contacts, faisant alors exploser les résultats grâce à des importations plus importantes à des prix plus avantageux.

C'est à partir de 1989 que Marinette devient une femme d'affaires à succès, multipliant les investissements dans divers secteurs. Elle enchaine les coups de poker, emprunts et hypothèques pour financer des placements toujours plus importants. Certains s'avèrent désastreux et lui coutent une fortune, et d'autres se montrent exceptionnellement juteux. Elle se fait un nom en particulier dans la restauration, hôtellerie et le luxe, autant de secteurs très margés qui lui assurent des résultats toujours plus confortables. Elle multiplie à partir de 1993 les apparitions médiatiques, à la télévision, dans des séminaires ou encore en publiant des romans. Elle se présente comme une grande fortune self made et aborde de nombreux sujets tels que la méritocratie et la réussite après la détermination, vendant par ailleurs des formations pour démarrer et fructifier son activité ou accumuler du capital.

Si elle est très tôt politisée, rejoignant les mouvements libéraux dès ses études, ce n'est qu'à partir de 1993 qu'elle s'implique dans la politique et se rapproche des ploutocrates. Ses réussites sont en effet ponctuées de déboires avec le gouvernement (notamment pendant la crise des brouettes avec la hausse fulgurante d'impôts qui provoquent de lourdes pertes à son activité). Les secteurs industriels sont également un frein régulier à ses placements en l'empêchant d'accaparer certains marchés ou en obligeant ses investissements à aller dans le sens de coopérations moins intéressantes que d'autres opportunités. Elle est aussi prise pour cible dans une moindre mesure par la comtesse Nathalie Sablier qui essaye désespérément de reprendre la main sur l'économie de son fief.
Marinette lance alors d'importantes campagnes de communication sur l'ensemble des médias sylvois pour s'attaquer à l'excès de gouvernement actuel et les déboires occasionnés, et vanter les rêves idéalistes qui viennent de pays libéraux comme Velsna ou l'Alguarena.

C'est en 1997 qu'elle va au-delà du financement de lobbys pour assurer ses intérêts, et commence à réellement sponsoriser les campagnes électorales d'élus ploutocrates pour porter sa voie dans différents comtés, jusqu'à 2008 où elle lance sa propre campagne présidentielle pour 2009 et échoue. Elle restera très active jusqu'à ce nouveau mandat où elle arrivera en force, consacrant une part notable de ses moyens pour candidater à nouveau.

Programme politique :

Libérale radicale, Marinette n'est pas loin d'être une libertarienne à ceci près qu'elle ne souhaite pas complètement démanteler l'État, y voyant un moyen d'organisation indirect. Pour autant, l'influence étatique doit être minime et restreinte à ses responsabilités régaliennes : justice, armée et quelques autres éléments. Le gros de l'activité économique doit quant à elle être privatisée, y compris l'ensemble des secteurs publics tel que la santé, l'éducation, l'énergie ou les transports. Les secteurs publics doivent quant à eux être massivement suppléés par des contractants privés, que ce soit les services de pompier, de police ou de justice. Suivant les principes communs du libre marché, Marinette promeut la concurrence comme mécanique indispensable à l'amélioration des services et produits.

Les réductions des dépenses de l'État et conséquemment des impôts doivent aussi aller dans le sens d'une amélioration des salaires des sujets. Cela permettrait d'accroitre la consommation et les investissements des particuliers, stimulant d'autant plus l'économie. Elle vante notamment l'efficacité d'une retraite par capitalisation, laissant aux sujets la liberté d'investir tel qu'ils le souhaitent leurs économies pour assurer leur départ du monde du travail plutôt que de s'en remettre aux services hasardeux et loin d'être rentables fournis par l'État.

C'est aussi dans ce sens que les ploutocrates souhaitent anéantir toutes formes d'interventionnisme de l'État dans l'économie, avec la fin des mesures protectionnistes, du droit du travail ou des restrictions de circulation des travailleurs et marchandises. Plus encore, est souhaitée la destruction des Secteurs Industriels du Duché, pour que l'économie se fasse sans action de l'État en laissant libre cours à la main invisible. Ce système permet selon elle à des entreprises népotiques de se maintenir à flot quand elles ne sont en réalité pas du tout rentables et efficaces, nuisant à la qualité des services et produits mis à disposition des sujets.

Elle prévoit à l'inverse d'accroitre l'importance de la bourse, avec une intégration maximale des capitaux des entreprises sylvoises (et pourquoi pas étrangères pour les intéressés) dans le marché financier afin de faciliter les investissements des secteurs qui fonctionnent et laisser couler ceux qui ne sont pas rentables. Comme évoqué avec la retraite par capitalisation, le marché financier devrait être ouvert également aux particuliers.

Concernant la politique internationale, Marinette envisage un désengagement des tensions et le développement des alternatives commerciales pour se rapprocher de nations fermées. Elle estime que la rivalité qui s'établit avec la Loduarie par exemple est fondamentalement néfaste au marché et donc aux sujets, quand le commerce permettrait un apaisement des relations et une collaboration à terme accrue. Son programme se repose sans hésitation sur la contrebande (pharoise en particulier), parlant de laisser les pirates établir des ports francs en Sylva pour assurer leur activité et donc celle des industriels sylvois. Ladite activité pourrait ensuite s'exporter à des pays en temps normal fermés. C'est notamment la réponse qui aurait selon elle dû être appliquée aux komunteranos : plutôt que de se plier à leur jeu de provocation, il aurait mieux valu participer à leur économie par l'intermédiaire du Pharois ou Négara Strana et assurer une proximité malgré les divergences idéologiques. La mondialisation et les interdépendances économiques et industrielles sont selon Marinette le ciment des relations internationales en empêchant de fait des nations de rompre leurs relations sous peine de ralentir, voir paralyser leur activité économique.

Les ploutocrates sont par ailleurs conscients de la rapidité à laquelle les Hommes s'accoutument à la consommation de biens et services, ce qui en fait un mécanisme fondamental dans la paix mondial dans la continuité de la politique internationale promue : habituer les habitants des autres pays normalement fermés comme la Loduarie Communiste à des produits civils auxquels ils n'auraient normalement pas accès en quantité ou qualité équivalente. Le libre échange entre les pays permet l'apport de marchandises toujours plus compétitives et tirerait vers le haut la qualité de vie, élément supplémentaire à la consolidation des interdépendances : rompre des relations va directement à l'encontre des intérêts des citoyens qui manifesteront leur mécontentement.

Mais si la politique internationale du programme ploutocrate est avant tout commerciale et pacifique, elle comprend certains points plus agressifs quand il s'agit d'assurer les intérêts économiques de Sylva. Les opérations indirectes doivent être employées sans aucune limite, et même être acceptées comme la continuité logique de la diplomatie : rapprochements et corruptions de responsables, copinages, investissements agressifs. Ce sont là des méthodes marginalisées avec le temps par les États gardant jalousement leur emprise sur l'économie et la politique, alors que les ploutocrates y voient là des moyens naturels pour permettre aux particuliers d'influer sur la politique.

C'est d'ailleurs dans ce sens que vient une partie des mesures justifiant le nom du parti : les lobbys doivent gagner en importance au sein de la Haute Assemblée, pour représenter les intérêts des grands groupes industriels comme des ensembles de particuliers. Donner davantage d'importance politique aux éléments les plus influents sur l'économie est chose normale, étant là les acteurs qui apportent le plus à la nation, qui la tractent. Assurer leurs intérêts, c'est assurer les intérêts des habitants.

Critiques :

Nombreux sont les opposants des ploutocrates parmi la gauche mais également le centre ou la droite. Les mouvements collectivistes et monarchistes ainsi que leurs extrêmes sont naturellement en totale opposition tant ce programme est à l'antithèse de leurs intérêts, mais les groupes libéraux aussi ont pour certains quelques réticences. La démission de l'État y compris dans les services publics, est une idée assez peu appréciée, et à cela s'ajoute le positionnement sur la scène internationale.
Les sylvois restent encore avec les derniers incidents plutôt paranoïaques à l'égard des loduariens, et voient d'un très mauvais œil une ouverture, même indirecte (en passant par exemple par l'intermédiaire de nations modérées en relations avec la Loduarie Communiste).
Le pouvoir accordé aux grandes fortunes et les justifications de cette proposition sont aussi un point de reproche avec tous les questionnements moraux qui vont avec, et ce, d'autant plus en prenant en compte les articles polémiques sur la méritocratie et le travail publiés par Marinette.
Ses positionnements balayant toutes les études sociales sur le déterminisme, le mérite ou l'inertie sociale, avec des discours classiques reprochant par exemple de compter sur l'État pour résoudre ses problèmes, nuisent également à son image en la faisant passer pour une ignorante ou menteuse selon certains.
Capucine Rouzet, candidate démocrate :

Présentation :

Membre de la classe moyenne au compté Lépini, Capucine a grandi dans un milieu extrêmement métissé entre eury-descendants, moundlo, mounbwa et mounlao. Née en 1962, sa mère cadre en entreprise et son père fonctionnaire lui offre une jeunesse confortable, sans démesure, avec l'accès à tous les outils éducatifs nécessaires pour réussir sa scolarité. Elle poursuit avec des études de droit pour devenir avocate des affaires nationales, un poste renommé et lucratif avec son lot de responsabilité exigeant de défendre les causes de grands groupes privés, nobles et autres lobbies d'envergure du Duché. Elle n'aura qu'un succès modéré dans sa formation, qui lui permettra tout de même d'exercer à l'échelle comtale, autrement dit régionale.

Sa carrière ne manque pas moins de rebondissements et expériences quand bien même elle paie moins qu'à des postes nationaux. Peu de comtés ont une telle diversité de classe sociale et mouvements politiques que le comté Lépini avec une répartition assez équilibrée des diverses affiliations politiques. Sont en permanence en lutte les coopératives, corporations, grandes sociétés ou groupes étatiques dans des affaires très variées faisant la richesse de Capucine. C'est également là qu'elle se trouve en première ligne des affrontements politiques avec des groupes partisans particulièrement véhéments. Elus et vicomtes se disputent fiévreusement sur une pléthore d'oppositions d'intérêts.

Originellement une métisse d'un moundlo et d'une descendante eurysienne, Capucine était avant tout d'affiliation monarchiste. Mais son avis se nuance et va jusqu'à s'inverser en entendant çà et là les discours de chacun. Le modèle monarchiste lui semble de plus en plus inapproprié et elle se tourne vers les groupes libéraux. Mais même là, les politiques discutées ne lui conviennent pas et elle rencontre d'autres partisans collectivistes dans la même direction, dans une recherche de compromission. C'est en 2004, après une vingtaine d'années à avoir exercé le droit en politique et économie et suite aux élections, que Capucine s'engage dans le parti Démocrate encore très jeune. Elle le rejoint à plein temps en qualité d'avocate aguerrie et déménage au comté Boisderose où se trouve leur siège. Sa vision politique embrasse définitivement ce parti, avec une volonté de définitivement mettre fin au modèle monarchique au profit d'un système démocratique capitaliste avec des mesures sociales importantes, en faisant une espèce d'entente entre les discours de gauche collectiviste et des mesures économiques de la droite libérale.

Parti jeune avec peu de membres réellement vétérans et reconnus, Capucine a l'opportunité de se démarquer. Sa maitrise des sujets notamment grâce à ses talents pour s'accompagner de sociologues, politologues et économistes compétents, combinée à son éloquence façonnée par les longs plaidoyers, la mette rapidement en avant dans le parti. Elle progresse, monte les échelons et devient la première lieutenante et conseillère de la cheffe de file pour les élections de 2009. L'échec après les votes ne la découragera pas, et ne seront que davantage d'occasions d'apprendre en représentant les démocrates çà et là, pour finalement être désignée comme candidate par les démocrates pour les élections de 2014.

Programme politique :

Le parti démocrate se résume à une volonté de balayer les héritages monarchistes et appliquer un modèle démocratique libéral avec des mesures sociales fortes. Cela passe par réforme parvenant à être paradoxalement très importante et superficielle en même temps, puisque excluant des éléments et procédures majeures dans la place occupée par la noblesse et la distinction entre propriété d'État et personnel, mais en conservant à la fin un dispositif très proche. L'essentiel de la difficulté est dans ladite distinction évoquée plus haut, comme le parti Démocrate ne promeut aucunement la nationalisation du capital de la noblesse : elle est reconnue comme propriétaire / actionnaire entièrement légitime à posséder, mais pas à diriger sans élection.
La deuxième grande mesure phare de Capucine serait donc d'opérer un travail de refonte du capital étatique, avec d'un côté une "privatisation" des secteurs dont la nationalisation n'est pas justifiée, le capital revenant alors aux nobles sans contrainte. D'un autre côté, certains domaines relèvent du secteur d'importance stratégique pour la souveraineté du Duché et devront être nationalisée. La chose ne serait pour autant aucunement "forcée", mais négociée pour que l'État rachète les parts de la noblesse sous divers échéanciers, matérialisés en grande partie par une imposition nulle le temps de rembourser l'intégralité du capital.
Ces mesures amèneraient bien évidemment à renommer le Duché de Sylva en République de Sylva pour abandonner définitivement ce passé monarchiste.

La fiscalité et les subventions tendront à être moins prononcées avec une réduction des mesures d'interventions actives du gouvernement. Sans laisser complètement cours au libre marché, il ne sera que modérément régulé.

Viennent ensuite les mesures sociales qui ne changeront pas de la direction actuelle : renforcement de l'éducation et des services de santé, justice et sécurité pour prendre en charge l'ensemble des frais et les rendre accessibles à l'ensemble de la population. Là encore, le processus se fera avec une concurrence réduite envers les écoles et les cliniques privées.

Sur la scène internationale, Capucine Rouzet vante une posture assez pacifique et éloignée des crises et points de tensions actuels. La confrontation et les jeux d'intimidation doivent être évités, pour se manifester uniquement sous la forme de rapprochement des alliances avec les autres membres de l'OND ou des divers partenaires tels que le Grand Kah ou le Miridian. L'objectif n'est pas de rentrer dans un jeu d'escalade avec les nations les plus belliqueuses, mais d'intégrer des coalitions défensives suffisamment dissuasives de par les coûts extrêmement élevés qu'impliquerait une guerre ouverte avec.

La discussion et l'écoute des points d'inquiétudes des rivaux du Duché de Sylva, et plus généralement de l'OND doivent également recevoir une attention supplémentaire selon la candidate démocrate. Elle déplore par exemple l'échec des négociations lors du Sommet de la Détente entre Sylva, l'Empire du Nord, la Loduarie Communiste et divers autres membres de l'OND durant la crise de l'Okaristan. Son constat est que le dialogue s'est immédiatement ouvert sur un rapport de force mettant de fait en place un contexte défavorable à une entente et à la résolution de la crise. Les points avancés par la Loduarie auraient été balayés, empêchant toute entente à venir.
La perpétuation de ces tensions lors de l'accident impliquant la mort de deux civils teylais à la frontière loduarienne va pareillement dans le sens des constats de Capucine (selon elle). Les membres de l'OND ont immédiatement répondu avec agressivité à cet accident plutôt que de chercher une résolution à l'amiable, donnant lieu à la crise qui a suivi et aux ruptures des accords concernant l'Okaristan. Et c'est là sans évoquer l'apport d'une aviation importante à la Tcharnovie qui, au-delà d'avoir été un échec militaire, fut une faillite diplomatique en scellant la confrontation Loduarie-Sylva.
La crise du Croiseur Amiral est également un autre symptôme de cette dynamique engendré qu'il convient d'inverser, avec une provocation loduarienne, une réponse à ladite provocation par un exubérant renfort et, toujours dans ce cercle vicieux, l'échauffourée avec le navire de guerre dégénérant jusqu'à donner lieu aux échanges diplomatiques désastreux.

Il y a aussi du côté de Kolisburg que Capucine regrette la posture sylvoise, estimant que trop peu d'efforts ont été fournis lors des discussions au sujet de la ZEE et de l'ensemble des manœuvres ayant impacté les pêcheurs sylvois. L'affaire aurait du se résoudre rapidement avec des négociations cordiales avec Kolisburg, qui y était ouvert. Mais le gouvernement sylvois et caratradais ainsi que les pêcheurs ont préféré la défiance, engendrant des tensions à partir d'une non-crise.
La chose semble se répéter avec les tensions actuelles au niveau du Hvitnesländ. Si ni l'OND ni le Duché de Sylva ne sont impliqués dans le débarquement de troupes sur place, elle se permet de critiquer la posture des nations sur place qui parait s'être faite sans concertation avec les acteurs alentours, dont le Kolisburg.

Au-delà de tous les jeux de tension qui marquent l'OND et l'Eurysie, le programme de Capucine se démarque par un point surprenamment oublié par les autres partis et sur lequel elle accorde une grande importance : un rapprochement diplomatique plus étroit avec la CAN et peut-être même une extension des accords défensifs de l'OND avec l'AESA. La logique répond aux besoins d'éviter et de dissuader l'escalade en intégrant des coalitions suffisamment importantes pour rendre inenvisageables les conflits. Dans ce cas-ci, les rapprochements pourraient notamment s'initier avec la proximité de l'Empire du Nord ou de la République du Miridian, qui sont qui plus est notablement influents en Aleucie.

Un rapprochement avec ce continent serait qui plus est une importante opportunité économique et industrielle avec des possibilités d'échanges culturelles et technologiques allant dans le sens d'un rapprochement des populations et État, et d'une stabilisation générale en réponse aux derniers incidents et politiques extrêmes de puissances turbulentes.

Une politique semblable est ambitionnée avec l'UEE, dont Capucine reproche vivement les moqueries à l'égard de cette organisation. Un rapprochement par l'intermédiaire de la Tcharnovie, avec qui sont entretenues des relations très cordiales, permettrait davantage de proximité et éviterait une explosion des tensions suite à l'affaire du Hvitnesländ.
Ce serait qui plus est un intermédiaire dans la pacification par voies diplomatiques de l'Eurysie centrale et de l'est, en proie à des dynamiques délétères. Un apaisement de la région et des partenariats seraient d'excellents leviers pour calmer les oppositions et appuyer sur les dispositions défensives à l'égard des pensées militaristes de la Loduarie et de son dirigeant, le Secrétaire Général Lorenzo.

Critiques :

Bien que le programme des démocrates soit avant tout basé sur une réduction de l'influence d'autocrates, il ne parvient pas à plaire aux partisans libéraux ou collectivistes visés par ces propositions. Ils y voient chacun un manque d'ambition dans ces mesures et, pire encore, les considèrent comme purement superficielles vu les positions concernant les capitaux étatiques revenant à la noblesse ou impliquant des achats financés par l'État. C'est là un positionnement considéré comme aberrant pour beaucoup de monde. S'ajoutent à cette opposition les militants monarchistes, bien évidemment contrariés de voir le modèle qu'ils soutiennent complètement balayé de la main.

Et au sujet de la politique internationale, si certains partis s'accordent à rejoindre le parti Démocrate sur la nécessité de ne pas répondre ni contribuer à l'escalade des tensions, peu voient d'un bon œil la compromission avec les régimes autoritaires. La Loduarie reste une puissance hégémonique dans l'esprit collectif sylvois, et est considérée comme grandement responsable de toutes les dernières crises l'impliquant. Quant à Kolisburg, les mesures adoptées par le gouvernement de Drock pour persécuter les minorités a fortement affecté son image, ne rendant pas spécialement volontaires les sylvois à redoubler d'efforts sur la question de la ZEE.
Olivia Boisselot, candidate Syndicaliste :

Présentation :

Olivia Boisselot est née en 1964 au comté Filao, d'une bonne famille, avec une mère directrice d'une boutique de luxe et père au foyer. Elle effectue sa scolarité au milieu de l'aristocratie dans des grandes écoles du comté, dont son admission est négociée grâce aux relations de sa mère. Elle est rapidement orientée par ses parents dans des études supérieures en gestion d'entreprise où elle fréquentera des aspirants comptables, financiers, manageurs, logisticiens ou encore commerciaux. Elle s'orientera de son côté vers les ressources humaines, domaine qu'elle maitrisera rapidement notamment grâce à son appréciation du Droit du Travail. Elle rencontre également son conjoint à cette époque, Grégoire, un petit noble de la maison Filao. Ils finissent par se marier en 1990 et, quand bien même il n'est pas amené à avoir d'importantes responsabilités héréditaires, il ouvre à Olivia l'accès à davantage de contacts bien placés auprès de qui elle s'entend à merveille.

Elle évolue de cette manière jusqu'à intégrer une entreprise de parfumerie dirigée par un cousin de Grégoire, alors qu'elle avait jusque-là travaillé dans l'entreprise familiale de sa mère. Elle poursuit son travail au milieu de mounakaz et métis d'affiliations politiques assez opposées avec une grande rivalité entre libéraux et monarchistes. Elle partage une présence dans les deux groupes sociaux de par ses affiliations du côté maternel et marital. Son poste de directrice des ressources humaines l'expose aussi aux contestations des collectivistes qui, légèrement minoritaires au comté Filao, se montrent très bruyants pour ne pas être écrasés. Elle sera de cette manière au fait des revendications locales. Elle se fera là d'excellentes amies dont une écrivaine proche de Lucette Dumorne.

Ce mélange très hétéroclite d'idées dans lequel elle baignera ne lui permettra pas de s'y retrouver dans le triangle monarchiste-libéraux-collectiviste. C'est en 1998 qu'elle prend un congé sabbatique durant lequel elle visitera l'ensemble de Sylva et également plusieurs pays eurysiens dont Teyla, l'exposant à davantage de mouvances politiques et idéologiques. C'est à son retour du vieux continent qu'elle finira par ouvrir des séminaires où seront invitées différentes figures politiques et intellectuelles partageant sa pensée et surtout son caractère indécis. Certains deviendront très proches d'Olivia et, au gré de débats, prendra forme les prémices du parti syndicaliste.
C'est là qu'elle débute sa carrière politique jusqu'à 2009, en se contentant alors d'assister au fonctionnement politique et en essayant d'influer sur la politique régionale du comté Filao avec un très mesuré résultat. Son ambition demeurera malgré tout et elle structuera un véritable parti politique pour candidater aux élections de 2014, après son manque de réussite entre les deux dernières campagnes présidentielles.

Programme politique :

Les propositions du parti syndicaliste se basent sur un pur esprit de compromission entre les différents groupes sociaux du Duché, marqué par une ferme intention de maintenir le statu quo et empêcher les changements de société qui se feraient au détriment des uns ou des autres. La première grande mesure qui vaut le nom au parti est l'augmentation de l'influence des syndicats de manière à permettre davantage de représentativité des travailleurs prolétaires dans la politique. La vision est purement et simplement de couper l'herbe sous le pied des partisans collectivistes en contribuant à maintenir l'ensemble des institutions tout en répondant aux besoins des travailleurs, d'assurer leurs intérêts. Seraient maintenus le système monarchique et libéral sans pour autant s'opposer aux revendications des collectivistes.
C'est une véritable entente et "pacification" des relations entre salariés et employés qui est ambitionné là. Olivia se vante de prochainement résoudre la lutte des classes avec un traité de paix où tout le monde sera gagnant.

Une deuxième grande mesure allant dans ce sens concerne les secteurs industriels qui devront être revus pour concilier les intérêts des entreprises privées bourgeoises et celle de l'État aristocrate. Là où ce sont plus de droits accordés aux syndicats pour contenter les salariés, ce sera davantage d'influence qui sera accordée aux lobbys pour faire de même avec les propriétaires. L'objectif est dans ce cas-ci d'assurer une entente parfaite, complémentaire et non compétitive entre les secteurs publics et privés avec un travail de partage des marchés et responsabilités.

Ces syndicats et lobbys devront être structurés en divers échelons locaux et nationaux, coordonnés avec les Basses et la Haute-Assemblées pour promouvoir les intérêts de chacun. Le tout s'accompagnera d'un ensemble de mesures sociales fortes dans la continuité des politiques entreprises par le Duché. Le parti s'attardera d'autant plus sur la question du pouvoir d'achat en se penchant non pas sur une augmentation des salaires mais une baisse des marges les plus importantes, notamment dans les secteurs de l'immobilier ou grande distribution qui sont à la fois très margés et importants dans la part des dépenses du commun des sujets.
Mais dans l'idée de contenter tous les partis, y compris les propriétaires lésés, Olivia entend offrir des avantages variés aux concernés tels que des subventions ou aides en tout genre s'ils respectent certains objectifs. La hausse des dépenses publiques sera proportionnelle à celle du pouvoir d'achat, qui impliquera une consommation accrue, une embauche des entreprises pour suivre la demande, et une hausse générale de l'activité économique qui se répercutera bénéfiquement sur les finances publiques.

Du côté de l'énergie, c'est une sensible baisse des objectifs du nucléaire à 40% du parc électrique pour faire davantage de place aux autres unités de production qui est envisagé. Seront assurés à la fois la propagation de sources d'énergie (notamment renouvelables) plus appréciées.

Le programme revient plus particulièrement sur la scène internationale où cette volonté de compromission et entente mutuelle impose des choix particuliers quand interagissent des acteurs aux intérêts complètement opposés.
La posture générale adoptée par l'OND convenait jusque-là à Olivia : pacifisme et humanisme d'un côté, et ententes mutuelles de l'autre. C'est particulièrement dans les dernières crises diplomatiques que l'OND a exposées ses faiblesses, selon Olivia, qui défendra la nécessité de mettre en place plus d'efforts dans les ambassades plutôt que de les fermer à la moindre contrariété. Que ce soit avec la Loduarie Communiste, les komunteranos ou Kolisburg, il faut encore plus de communication et d'accords mutuels pour venir à bout des tensions.

Critiques :

Les critiques sont particulièrement nombreuses à l'encontre du programme syndicaliste qui est pourtant le moins poussé de tous. Le premier reproche concerne l'immobilisme et la recherche de statu quo qui préfère des solutions de surface plutôt que de s'attaquer en profondeur au problème. Il est difficile pour les critiques d'estimer si c'est par démagogie pour profiter du système de vote sylvois en contrariant le moins que possible, ou par réelle naïveté d'Olivia, voire franche volonté réactionnaire et immobiliste.

La politique internationale promue est également vue comme naïve et superficielle avec très peu d'engagement et de conviction. Ne pas oser prendre parti quand la neutralité est factuellement impossible en politique internationale relève d'un non-sens, selon beaucoup, doublé d'un manque de courage et de conviction flagrant.

A cela s'ajoute une critique plus générale sur la présentation du programme, très lacunaire avec peu de propositions, certaines contradictoires (par exemple donner plus de pouvoir aux syndicats et aux lobbys), qui donne l'impression d'une candidature bâclée.

Et concernant la candidate elle-même, c'est bien celle qui se prend le plus de critiques directement à son égard plutôt que pour son programme : intellectuellement paresseuse avec une absence de recherche, compromission outrancière, elle n'est absolument pas vue comme ayant la trempe pour s'exposer et diriger la Haute-Assemblée où se livreront les rivalités entre les différents acteurs de Sylva et où une simple volonté rêveuse d'entente paisible ne saurait apporter les réponses aux interminables débats.

La réduction supplémentaire du nucléaire dans la part du parc électrique est un autre point à scandale puisque, au-delà de contrarier les préférences techniques et politiques de certains, cela revient à balayer d'un revers de la main les nombreux efforts investis dans les dernières directions visant justement à accroitre l'importance du nucléaire. C'est toutefois le seul point de critique ne faisant pas l'unanimité, avec les détracteurs du nucléaire qui répondent que la faute n'est pas d'abandonner malgré les importants investissements, mais d'avoir initialement investi dans ce projet et persévéré malgré les lacunes du nucléaire (tel qu'observé pendant la crise atomique entre la Loduarie et Translavya).

Les connivences d'Olivia avec les bourgeois et aristocrates sont un autre point de critique, ciblant son intégrité morale. S'il n'est pas rare d'avoir des candidats à l'échelle régionale ou nationale parrainés par des figures influentes ou partis politiques, la posture dans le contexte familiale et sociale propre de l'aspirante présidente semble témoigner d'une importante influence de ses proches parfois opposés, expliquant en partie les incohérentes de ses propositions mais remettant d'autant plus en doute sa capacité à tenir un cap clair durant les décisions politiques.

Le programme économique et social sur la question des marges est un autre point frustrant beaucoup de monde. Les acteurs de la grande distribution et immobilier (ce second comptant un nombre non négligeable d'individus de la classe moyenne ayant investi dans le secteur pour assurer leur retraite en profitant de l'attrait touristique) sont fortement contrariés par cette mesure et ne se sentent aucunement contenté par la piètre tentative de conciliation avec les aides en tout genre.
Et lesdites aides sont également critiqués par les partisans d'une réduction des marges démesurées de ces deux secteurs, qui clament que ces bénéfices démesurés profitent depuis bien trop longtemps à une minorité au détriment des travailleurs, et ne justifient aucunement le moindre dédommagement.

Le calcul concernant cette baisse des marges et la hausse des dépenses en aide a d'ailleurs été vérifié par divers économistes qui auront publié un pamphlet sur le sujet, moquant cette mesure avec des chiffres à l'appui. Si une augmentation du pouvoir d'achat permettrait en effet de stimuler l'économie, cette croissance induite n'assurerait en aucun cas des retours suffisants pour répondre aux aides promises par Olivia ce qui amène à une erreur de calcul : soit les aides seront inférieures aux promesses et ne compenseront pas les pertes des propriétaires et actionnaires dans l'immobilier et la grande distribution, soit l'augmentation des dépenses ne sera pas compensée uniquement par la croissance et devront se répercuter sur d'autres secteurs alors privés de dépenses publiques.

D'autres grands groupes et partisans libéraux comme monarchistes voient par ailleurs d'un mauvais œil le cœur même de la proposition d'Olivia concernant les syndicats. Ils voient là une mesure qui n'apportera pas de réponses concrètes aux problèmes des salariés, mais pourra servir de vecteurs à toutes sortes de déstabilisations sociales initiées par des perturbateurs.

D'autres intellectuels s'attaquent plus spécifiquement à la vision d'Olivia basée sur son expérience en ressources humaines. Bien que ces affirmations ne soient pas vérifiables en l'état, elles clament que la candidate se base excessivement sur la vision d'une entreprise formelle qui déjà s'applique difficilement au modèle national, mais s'avère complètement inadapté à l'échelle internationale. Le gros de la faiblesse d'Olivia dans son programme tiendrait de cette approche qui vise à la négociation avec diverses strates de travailleurs, techniciens, cadres et responsables en espérant arriver à une entente.
Cela amène à un autre reproche plus cinglant : Olivia Boisselot n'a tout simplement pas l'expertise pour diriger un pays, et pire encore, elle n'aura pas eu celle de s'accompagner d'individus qualifiés pour (remettant en question par la même occasion ses talents de directrice des ressources humaines pour échouer à l'une de ses responsabilité : constituer une équipe compétente et soudée).

C'est une campagne extrêmement pessimiste qui s'engage pour la candidate syndicaliste qui, malgré des intentions somme toute louables d'apporter des réponses aux questionnements de chacun, aura fini par systématiquement échouer auprès de chaque acteur, amenant à davantage d'interrogations.
Débats sur le cas du Kolisburg :

Si le premier grand point sur lequel se basent les programmes politiques de l'ensemble des candidats concerne l'économie nationale et à l'internationale du Duché de Sylva, avec tous les enjeux sociaux intrinsèquement lié, le second grand point est au sujet des relations internationales, et plus précisément, des tensions. Si c'était dernièrement entre la Loduarie et l'OND que se matérialisait le plus cet enjeu géopolitique, l'accroissement des jeux d'intimidation avec Kolisburg matérialise d'une nouvelle façon ces questions de gestion de crise. Les leçons tirées de l'incident du Croiseur Amiral sont très mitigées en fonction des partis qui les interprètent, avec les monarchistes convaincus que c'est une victoire politique pour le Duché de Sylva tandis que la grande majorité des autres politiciens y voient une maladresse terrible qu'il faut à tout prix éviter de répéter. Et là, si la Duchesse Alexandra Boisderose a persisté dans la posture de force et intimidation du Duché, il semblerait qu'elle en tire malgré tout des enseignements et souhaite éviter une réitération de tout ce fracas politique.

"Si la gestion agressive de la crise a donné des résultats avec la Loduarie, rien n'exclue que des méthodes alternatives auraient donné des résultats bien plus probants et, pire encore, qu'un abus de cette confrontation politique n'enfonce le Duché de Sylva et par extension l'OND dans les préjugés impérialistes à l'internationale."

Mais alors, que faire concrètement avec Kolisburg dont deux États membres annoncent ouvertement pointer des missiles en direction d'alliés de l'OND ? La candidate collectiviste Bernardette Vougier reprend les propos de sa prédécesseure Lucette Dumorne : il s'agit là d'un acte médiatique sans conséquence concrète. Si la provocation reste grave et que l'éventualité d'un excès de zèle des dirigeants kolisiens n'est pas à exclure, la situation actuelle ne justifierait aucune réponse allant dans le sens de l'escalade, selon Bernardette :
"L'acte est intolérable et indigne d'une nation prétendant dénoncer l'impérialisme de l'OND. Si notre alliance a indéniablement des défauts qu'il convient de rectifier, la menace explicite et grossière visant potentiellement des populations civiles reste un acte barbare, bien à l'encontre des notions familières aux mondes civilisés. Et c'est justement parce que ce sont des actions ignobles et inadmissibles que nous ne pouvons nous permettre d'y répondre de la même façon. Non, nous devons envoyer des émissaires dans les trois pays concernés, Tanska, Teyla et Zélandia, pour rappeler à Kolisburg que nous formons une alliance soudée. C'était là la réponse qui aurait du être apporté à la Loduarie et, puisque nous n'avons pas eu à ce moment la clarté de le faire, rattrapons-nous maintenant."

Laure Figuière, la candidate libérale, s'accorde à dire qu'il ne faut aucunement aller dans le sens de la provocation et de l'escalade, mais plaide pour qu'une réponse concrète, mais non provocante sous la forme d'une livraison d'armement soit apportée. Il s'agirait de doter Teyla, Tanska et Zélandia en matériel purement défensif tel que des missiles de croisière sol-mer ou des batteries de DCA adaptés à la lutte anti-aérienne et anti-missile (de croisière comme balistique). Ne pouvant mener des assauts de plus grande ampleur, rien ne justifie de donner pour le moment davantage de moyens que le nécessaire pour se prémunir d'une attaque.

Aucune de ces deux propositions n'est toutefois au gout de la candidate monarchiste, Christelle Agnès de Rivièdépèw :

"Vous parlez de tirer des enseignements, mais ne semblez avoir tout oublié au sujet des exactions des komunteranos ! Combien de provocations, combien d'écarts ont-ils tenus, témoignant avec toujours plus de conviction leur volonté de nous détruire ? Combien de temps avons-nous été patients et cherché à les dissuader du pire par la seule force de la raison ? Quelle solution a-t-il finalement fallu apporter, par le Grand Kah lui-même qui fut le premier à condamner d'éventuels assauts, pour définitivement traiter le sujet ? Vous partez du principe que nos rivaux sont raisonnables, intelligents et avec une vision construite sur l'avenir. Il n'en est rien ! Ce ne sont que des dirigeants démagogues cherchant à maintenir leur emprise sur des peuples abrutis par des nouvelles terrifiantes relatant l'obscure impérialisme d'un adversaire commun.
Combien de fois Muzéaj a-t-elle accusé Sylva d'impérialisme ? Combien de fois la Loduarie a imité ce processus ? Et que fait encore Kolisburg ?
Non, ces provocations, ces préparatifs à des opérations plus grandes et impardonnables, prennent fin quand on prend son courage à deux mains et tape du poing sur la table ! Le Kolisburg sait très bien qu'il ne peut se lancer dans une lutte politique ou militaire armée avec l'OND, qu'il n'a pas les appuis diplomatiques pour se mesurer à nous. Alors confrontons-le à ses propres actions et déployons le centuple des semblants de menaces appliquées par les ravets de Drock et Prismurgue ! Constatant que leurs actions ont des conséquences, ils se rétracteront bien vite !"

C'était là une proposition très malvenue, car aussi flagrant fut l'échec de la posture entreprise avec les komunteranos, imposant une action coercitive d'ampleur par le Grand Kah, cette même posture avec été proportionnellement un échec avec la Loduarie Communiste.
Et là où le secrétaire général Lorenzo n'a pas su rallier de monde à sa cause contre l'OND, une tentative d'intimidation d'un membre de l'UEE et une attitude manifestement belliqueuse de l'OND permettrait en effet à Kolisburg de regrouper face à un ennemi commun ses alliés pour le moment très divisés.
Il est même envisagé que les kolisiens fassent pour une fois preuve de ruse (ou plutôt, parviennent à faire preuve de ruse) et cherchent justement la réponse ONDienne pour ensuite se placer en victime et poursuivre les discours sur l'impérialisme.

Autant dire que de ces débats, la candidate Monarchiste en sort défaite et perd des points dans les sondages là où côté Libéral et Collectiviste, on en gagne plus ou moins.
Premiers sondages avant les élections :

Résultats :


Alors que se succèdent les discours, rencontres, campagnes de communications et débats publics, les premiers sondages commencent à affiner les intentions de votes et les résultats sont pour le moins surprenant. Le premier constat est la place forte conservée par les partis collectivistes, monarchistes et libéraux, une place dont le monopole a été défié par le parti Démocrate en force qui se taille une solide deuxième place. La chose s'explique en particulier par deux choses : La soudaine hausse de popularité du parti démocrate, et la baisse d'approbation pour les partis monarchistes et libéraux. C'est de là que les démocrates ont pu gagner du terrain de façon assez fulgurante. Le parti communiste se permet lui aussi de gagner en popularité en grignotant sur le parti syndicaliste qui a fait une bien piètre campagne. Et en bons derniers, nationalistes et ploutocrates restent les premiers en partant dans la fin, avec des campagnes diamétralement opposées aux intérêts ressortis dans la population durant les derniers évènements.

En effet, il s'est passé deux choses en particulier qui ont bousculé le Duché de Sylva dernièrement : l'incident avec la Loduarie Communiste, dont on voit une répétition avec la Confédération de Kolisburg, et la Crise des Brouettes. La hausse des tensions avec la Loduarie Communiste et les déclarations du gouvernement ducal qui a joué de manière frontale en comptant sur le soutien militaire de l'OND contre une Loduarie isolée a créé un climat de menace militaire encore jamais atteint, même avec les komunteranos pourtant très virulents. De là, deux choses se sont passées : de nombreux citoyens se sont détournés de la noblesse qui les a déçu, pour réciproquement soutenir les partis les plus anti-monarchistes : les collectivistes et démocrates. Si la stabilité du parti collectiviste dans sa place de grand premier n'a rien de surprenant avec sa politique internationale apaisée sans être soumise, l'arrivée des démocrates au podium est justifié par un partage de cette vision internationale apaisée doublée de mesures bien plus actives pour exclure la noblesse du pouvoir. C'est avant tout les partisans monarchistes très engagés qui se sont opposés au parti démocrate, bien plus qu'à l'encontre des collectivistes qui ne menacent pas directement la place de la noblesse dans la politique.

La Crise des brouettes fut le second élément majeur à avoir impacté l'approbation des citoyens avec pour résultat général de faire baisser tant les monarchistes que les libéraux dans les sondages. Là où la chose devient plus intéressante, c'est que ces baisses sont bien plus nuancées en fonction des groupes sociaux. Est en effet observée que les classes sociales les plus aisées n'ont rejeté que dans une moindre mesure la noblesse, mais ont davantage approuvé les réponses libérales durant la crise. La hausse des impôts pour financer les secteurs publics avait en effet lourdement affecté l'activité de nombreux industriels jusque-là bien encadrés et soutenus par un gouvernement planificateur. Même les individus favorisés par les mesures ont malgré tout subis les conséquences de la crise avec les évolutions du pouvoir d'achat malgré les tentatives de rattrapage, d'où l'attrait réduit pour la noblesse.

Mais dans les classes moins aisées, la popularité de la monarchie a substantiellement baissé, mais également celle du libéralisme et pour cause : c'est avant tout la crise boursière issue de manipulations financières qui ont instigué cette crise, avec des responsables n'ayant que trop pu payer les prix des conséquences de leurs actes. Que ce soit avec les tentatives de réparation du Duché, les classes moyennes et populaires ont beaucoup perdu et se sont tournés encore davantage vers les partis collectivistes. On remarque également parmi les plus pauvres un très fort attrait pour le communisme, manifestation très claire de la volonté de faire table rase et repenser le système politique et économique de manière à ne pas répéter de telles crises.
Débats sur la place de la noblesse dans la politique sylvoise :

L'arrivée des Démocrates en deuxième position dans l'approbation des citoyens, précédé des collectivistes et suivis par les libéraux amènent de force un sujet sur la table au cours de ces campagnes électorales : quid de la noblesse dans le Duché ? Remontant bien avant la colonisation de Kazannou par les colons galésants et présente antérieurement chez de grandes maisons moundlo ou de petits royaumes mounbwa, la monarchie est l'un des modèles sociétaux les plus anciens du pays. Les critiques à son égard sont pourtant tout aussi anciennes et particulièrement véhémentes avec les dernières crises. À un tel point qu'un parti promouvant ni plus ni moins que la destitution de la noblesse du gouvernement puisse faire un score aussi élevé. Le sujet doit alors forcément tomber sur la table des débats politiques, remettant en question le piédestal sur lequel reposait ce modèle.

Rappelons justement les principes fondateurs qui faisaient que ce système monarchique persiste toujours : d'une part, sa place ancestrale avec un ensemble unifié de monarchies mounakaz ayant persisté après un métissage avec la noblesse galésante tandis que les familles purement eury-descendantes furent chassées durant la guerre d'indépendance, et d'autre part, la popularité d'une partie des comtesses qui se maintient parmi une frange de la population assez importante. Il est de bon ton que les nobles au pouvoir entretiennent pour beaucoup leur célébrité avec des apparitions publique, publications en tout genre et toute une culture de l'image.
Mais ce sont là deux raisons qui sont balayées lors des discussions. L'appel à la tradition est considéré comme une non-justification pour maintenir un modèle ancien, d'autant que l'argument historique est bancal puisque le modèle monarchique s'est généralisé avec la colonisation eurysienne, alors qu'elle n'était avant qu'une portion des différents systèmes institutionnels. Quand bien même ce sont des familles métissées avec une ascendance mounakaz qui dirige le pays, c'est avec un héritage colonial certain et de ce fait intolérable. Rappelons que ce modèle s'est imposé de force par les manoeuvres politiques, économiques et militaires ayant permis aux colons de s'imposer et affirmer leur influence en Kazannou.
Pour ce qui est de la popularité des nobles, elle n'est d'une part pas partagée par l'intégralité de la population, et ne saurait servir d'argument pour les maintenir au pouvoir dès l'instant où le modèle politique est illégitime. Que des nobles soient élus dès lors qu'ils sont approuvés est acceptable, mais popularité ou nom, le pouvoir héréditaire n'a aucun argument formel, si ce n'est l'attachement à un modèle obsolète.

Mais alors, quelles propositions sont tenues pour remplacer ce modèle ? Complètement revoir les assemblées (les basses comme la haute) pour passer sur un système réellement démocratique et non pas oligarchique comme actuellement, Quelles que soient les illusions de démocratie. Rappelons que la Haute-Assemblée, équivalent de l'assemblée parlementaire que l'on connait dans d'autres nations un peu plus proches de l'idéal démocratique que Sylva, ne compte que vingt-trois membres : un élu et un noble pour chacun des onze comtés (la Duchesse représentant à la fois son comté et le Duché) et une présidente de la Haute Assemblée. Si d'autres organes permettent aux différents mouvements politiques de faire valoir leurs idées, la très faible quantité de représentants dans la Haute-Assemblée reste malgré tout une limitation flagrante pour la pluralité, avec essentiellement le mouvement le plus populaire de chaque comté qui se retrouve représente à la Haute-Assemblée. La chose est particulièrement regrettable dans un pays se vantant justement de son système de vote par notation assurant une représentation plus équitable, quand la finalité est de tomber dans les travers des votes par suffrage tel qu'on les retrouve à l'étranger.

La proposition est conséquemment d'arrêter de représenter la Haute Assemblée avec des élus de chaque comté, mettant alors en avant uniquement les courants populaires à un niveau local, mais plutôt avec une sélection d'élus répartis au prorata de la popularité nationale de leurs partis. Le modèle actuel tend en effet à surreprésentés plus qu'ils ne le devraient des partis populaires à une échelle comtale quand ils peuvent être très dépréciés ailleurs et que d'autres partis sensiblement moins populaires sur place, mais très appréciés à l'international n'apparaissent pas, ou plutôt moins qu'ils ne le devaient. Et c'est sans compter les différences de population qui ne sont pas prises en compte et accordent un excès d'influence à des élus pourtant sélectionnés par une plus faible frange de sujets.
De plus, le nombre de représentants dans la Haute-Assemblée devrait être grandement augmenté, jusqu'à cinq centaines, proposent la candidate démocrate. Cela permettrait une représentation plus granulaire et surtout beaucoup plus diversifiée, avec des représentants venant de l'ensemble du Duché pour représenter au mieux les sujets.

Sans encore aborder la question de l'exclusion de la noblesse du gouvernement, ces propositions sont déjà très appréciées par une très importante part de la noblesse, y compris des partisans monarchistes cependant favorables au maintien des comtesses et de la Duchesse au pouvoir tout en ayant une représentation plus importante et cohérente des sylvois.

Mais pour en revenir à la question de base, à savoir la place de la noblesse dans le Duché, elle fait extrêmement débat et ne se limite pas à une question absolue "faut-il supprimer les nobles du gouvernement ?" mais plutôt sous forme d'un spectre "à quel point faut-il réduire l'influence des nobles dans la politique ?". La question est abordée en débat de façon bien plus saine avec cette seconde approche, quelque peu nécessaire tant que le système actuel conserve des partisans. Il faut rappeler qu'en l'État, les nobles ont une influence extrême via trois axes :
-Les décisions gouvernementales en elle-même, avec une voie très importante durant les prises de décision dans les assemblées par rapport à l'avis des sujets retransmis par les élus,
-La sélection des différents responsables publics qui se fait dans la continuité, et tend à drastiquement favoriser le népotisme permettant aux nobles d'assoir leur influence,
-Et la propriété des capitaux d'État qui se confond avec celle des nobles, et assure un contrôle direct de l'économie, quand bien même le gouvernement en général (élus compris) doivent avoir leur mot à dire dans les décisions concernant les sociétés d'État.

Dès lors, même une frange des partisans monarchistes reconnait l'excès de pouvoir de la noblesse avec le modèle actuel et seul une minorité (généralement fanatiques du parti Nationaliste) refuse de l'admettre, maintenant la justesse du modèle actuel. Il s'agit là d'une part de réactionnaire, qui ne sont même pas nécessairement aisé ou proche de la noblesse, mais rêve de figures politiques fortes et fantasment paradoxalement sur des dirigeants autocratiques antagonistes en Sylva tel que le Secrétaire Général Lorenzo.
Pointe Mogan, une énième crise qui frappe cette année Sylva et pose des questions sur le port d'arme, la définition du terrorisme et les mesures qui auraient du être apportée :

La crise, car c'en était bien une, de Ponte Mogan amenait à pas mal de critiques une fois qu'on en avait le recul nécessaire. Rappelons les faits : se forme une communauté libertarienne composée de migrants velsniens dans le Duché. Rapidement, ces nouveaux venus défient les législations en place et se permettent même de provoquer des troubles avec les locaux. Et les choses s'aggravent à grande vitesse quand cette communauté se révèle être lourdement armée, amenant à une intervention directe des forces de l'ordre sylvoise et l'évacuation du phalanstère kah-tanais. De là arrive un constat flagrant et d'autant plus douloureux qu'il se fait après un évènement similaire chez les komunteranos qui avait fait grand bruit : cette affaire est un échec complet du Duché sur tous les plans et de nombreuses leçons vont devoir être tirées. La première défaite concerne le manque flagrant de sécurité et de contrôle sur la circulation d'armes de guerre. Nous parlons là d'un véritable arsenal dont étaient dotés les libertariens, incluant un char d'assaut fonctionnel. La sécurité est-elle déplorable au point qu'une petite armée puisse se constituer au cœur même du Duché ? Comment les autorités ont été averties aussi tard d'un tel apport d'armes, pourtant largement médiatisé dans cette communauté. Comment cela a-t-il pu passer inaperçu ? Qu'est-ce qui empêche les rivaux du Duché d'exploiter cette faille pour le déstabiliser ? Cela amène naturellement à la seconde défaite : comment le Duché a-t-il pu mettre autant de temps pour agir de manière définitive ? Il a laissé dégénérer la situation en se contentant préalablement de mesures jugées comme molles, à savoir quelques interpellations isolées. Et enfin le dernier et le plus grave de tous les échecs : en venir à tirer à balles réelles sur des civils. Si certains se défendent qu'ils s'agissaient de terroristes armés, d'autres rappellent que les komunteranos tenaient un discours semblable à l'égard des dix milliers d'individus sauvagement assassinés en Muzéaj, réduit à l'état de "fascistes" pour les déshumaniser et autoriser un tel carnage. Pour autant se pose là une question pertinente : à partir de quel moment pouvons-nous en effet considérer qu'il s'agissait de terroristes, et pouvions-nous nous autoriser une telle réponse ?

À toutes ces questions, chacun des candidats a apporté sa réponse. La première et unique interrogation à avoir une réponse unanime vu celle des armes de guerre à disposition de civils. Tous les candidats sans exception se sont entendus à dire qu'un tel attirail incluant des mines, mitrailleuses lourdes, fusils d'assaut et non moins qu'un char d'assaut ne sont aucunement justifié entre les mains de civils, et encore moins d'expatriés velsniens n'ayant pas de permis de port d'arme valable en Sylva.
Car voilà un autre point sur lequel tout le monde s'est entendu : l'importance de faire régner le permis de port d'arme sylvois en Sylva et strictement aucun autre. Cela devra naturellement s'accompagner de mesures douanières pour éviter un apport non contrôlé d'armes, parce que si un tel équipement était accessible aux velsniens, qui sait ce qui circule jusqu'aux groupes criminels déjà implantés en Sylva ?
Mais comment appliquer ces mesures douanières ? C'est là que les opinions se divisent avec d'un côté ceux qui promeuvent un contrôle très strict et intensif des marchandises en circulation et bagages des voyageurs. Beaucoup rejoignent cette solution mais d'autres la voient d'un mauvais œil. Les candidates des partis ploutocrate et démocrates se méfient des dérives que pourrait avoir de telles mesures, et les limites à poser pour éviter de se retrouver dans une société de contrôle portant atteinte aux libertés fondamentales. Marinette Dupuit se permet même de nuancer la posture des libertariens velsniens en énonçant que doit leur être reproché leurs exactions et l'emport d'armes militaires lourdes, mais que la possession d'armes d'autodéfense n'était en soi pas répréhensible et qu'ils auraient pu et du faire leur communauté paisiblement et en adéquation des lois de Sylva à condition de ne pas troubler l'ordre public.

Vient ensuite la question de la réponse qu'il aurait fallu apporter. Déjà, plusieurs candidats (nationaliste, monarchiste et communiste) soutiennent l'importance de renforcer les services de renseignement sylvois qui auraient dû dès le début prendre conscience de l'ampleur de la crise pour recommander les mesures nécessaires. Mais là encore, des limites claires sont demandées et cette fois-ci par une plus importante part des candidats. Doit-on surveiller les faits et gestes de chaque citoyen sylvois ? "Non !" s'exclame Christelle Agnès de Rivièdépèw, candidate monarchiste : "Il ne faut pas extrapoler cette mesure, il y a une différence entre fliquer chaque citoyen et uniquement rester attentif aux actualités et rumeurs, les armes n'étant après tout jamais passées inaperçues". Églantine Sablier se montre quant à elle plus radicale : "Pourtant nous voyons la nécessité d'arriver à de telles extrémités ! Nous avons eu là à faire à des idiots avec des intentions égoïstes mais pas fondamentalement opposées aux intérêts du Duché. Mais quid des komunteranos qui ont exprimé leur volonté d'écraser Sylva et de nourrir la révolution ? Quid de la Loduarie qui elle-même derrière ses discours pacifistes à annoncer continuer de soutenir en arme les mouvements révolutionnaires ? Doit-on attendre qu'ils agglomèrent les pires criminels sylvois en un semblant de mouvement révolutionnaire desquels ils prétendraient une pseudo-légitimité à renverser notre Duché ? Non ! Ils ont vu que les armes passent facilement en Sylva et c'est un acte de conscience d'y remédier !"

Puis sur la question de la définition du terrorisme : employer la terreur à des fins idéologiques. Et là encore, c'est avant tout Agnès qui clame que les libertariens procédaient bien de la sorte, en appelant à saccager le phalanstère kah-tanais si des actions coercitives étaient entreprises à leur encontre, et en jouant sur la paranoïa et la peur panique d'un prétendument gouvernement secret communiste dirigeant dans l'ombre Sylva et Velsna. Jouant sur la peur et le complotisme sur leurs propres membres, et sur l'intimidation et la terreur envers le Duché, les libertariens velsniens répondaient selon elle largement à la définition du terrorisme.
Là rétorquera Bernadette Vougier, candidate collectiviste, que le parti nationaliste sylvois joue lui aussi très largement sur la peur avec la Loduarie Communiste et les komunteranos, pour appeler à des mesures tout aussi volontairement intimidantes tel que ce fut le cas avec l'affaire du croiseur loduarien, ou encore plus récemment avec les menaces de tirs de missiles proférés par les kolisiens.
Plusieurs candidates dont les démocrates et collectivistes soutiennent que les libertariens ne répondaient pas à une telle définition et que, quand bien même il y avait énormément de choses à leur reprocher, cela ne justifiait aucunement une intervention armée pensée pour commettre un massacre.
Toujours porteuses de messages pacifistes, ces candidates déplorent l'absence de médiation qu'il y a en soit eu avec les libertariens velsniens. Ils ont d'emblée été considérés comme délinquants et traités comme tel, avec des interpellations et emprisonnement. Pour autant, jamais n'a été réellement saisie leurs attentes et les solutions qui auraient pu être apportées.
C'est là la candidate communiste Marinette Zandoli qui se moquera en indiquant que si aucune médiation n'a en effet été apportée, les intensions des libertariens et l'absence de compromis possible (autre qu'un écrasement complet de Sylva jusqu'à devenir un paillasson). Loin de soutenir le carnage opéré méthodiquement par les militaires sylvois, elle soutient tout de même que plus tôt auraient dû être menées les saisies d'armes et l'exclusion du territoire des libertariens qui ne sont selon elle rien d'autres que toutes les tares du capitalisme cristallisées en leur essence la plus pure d'égoïsme et d'égocentrisme dépourvu de considérations pour les autres et la communauté.

Si les avis ne convergent pas tous pour le moment, voici déjà ce qu'il faut retenir : le Duché de Sylva considère unanimement la gestion de cette crise comme un échec flagrant duquel il n'y a aucune fierté à tirer mais beaucoup de leçon. Plusieurs candidats s'entendront toutefois pour dire qu'il est vain de s'apitoyer pour autant sur cet évènement qui, s'il paraît clair avec du recul et une vision complète sur la chronologie, étaient dans les faits confus avec une difficulté d'estimer l'ampleur des choses et conséquemment les réponses adaptées qui ne sombreraient pas dans un simple déchainement de violence et coercition.
Les élections sont terminées ! Leurs résultats :

Après plusieurs mois d'intenses campagnes marquées par divers évènements plutôt influents avec leurs lots de questionnements, que ce soit les gestions des crises loduariennes ou kolisiennes, ou encore le cas des libertariens velsiens, les élections ont enfin eu lieu et les résultats sont sans appel : avec une approbation moyenne de 14,42/20, la candidate collectiviste Bernadette Vougier arrive en tête. Plus précisément, les résultats sont les suivants (/20) :
-Bernadette Vougier, Collectiviste : 14,42
-Capucine Rouzet, Démocrate : 13,07
-Laure Figuière, Libérale : 11,08
-Christelle Agnès de Rivièdépèw, Monarchiste : 10,19
-Marinette Zandoli, Communiste : 09,07
-Olivia Boisselot, Syndicaliste socialiste : 08,79
-Marinette Dupuit, Ploutocrate : 04,99
-Églantine Sablier, Nationaliste : 01,36

C'est un très grand soulagement pour nombre d'électeurs, qui voyaient le parti Monarchiste toujours bien placé malgré les dernières crises aux gestions plus que douteuses et belliqueuses, amenant à des craintes certaines sur la stabilité. C'est également une surprise de voir un tel succès du côté Démocrate, un parti jusque-là pas mal déconsidéré (y compris par les mouvements de gauche collectivistes). C'est aussi sans surprise que le parti Libéral avait perdu en approbation après la crise des Brouettes, même si la chose semble l'avoir moins impacté que le parti Monarchiste (faut-il dire que les solutions de libéralisation ayant suivi les mesures désastreuses du Duché ont permis de remonter la pente et même assurer une nouvelle explosion du PIB, point qui mériterait sa propre analyse).

Bernadette Vougier aura tenu un discours assez classique lors de sa prise de fonction, annonçant notamment se pencher sur un élément clé qui avait émergé dans les derniers débats : établir une véritable assemblée parlementaire avec des représentants sélectionnés proportionnellement à l'approbation de leurs partis. Pour le nombre de représentants parlementaire, il était estimé de commencer avec cinq cents individus, quantité jugée suffisante pour permettre une bonne représentation de tous les sylvois et des courants de pensé. Les nationalistes se sont offusqués de ce maigre nombre en constatant qu'il n'aurait que neuf représentants sur cinq cents, mais il était malheureux de constater que c'était là leur triste score et qu'on n'allait pas multiplier par quatre le nombre de places pour les partis ultraminoritaires.

Quoi qu'il en soit, les premières ébauches de cette assemblée parlementaire ressemblaient à cela :

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