11/05/2017
23:13:45
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Rencontre à Ieri : WANMIRI - GRISOLIA

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Aujourd’hui la province de Ieri s’est préparée à accueillir un des grands investisseurs du canal, le représentant du consortium de Wanmiri. Son arrivée étant prévue à Limain, tous les habitants de la ville se sont rassemblés au port et se bousculent pour être les premiers à apercevoir son bateau au loin. Les journalistes n’en font pas moins.

Monsieur di Rizzo et d’autres représentants de la Bulle du Commerce, arrivés par voix maritime l’avant veille, profitent de cette attente pour discuter avec les habitants. Tout le monde se dit ravi de la reprise du chantier et enchanté de pouvoir rencontrer un des nombreux hommes qui a pu rendre cela possible.

Dans la mairie de Limain, le maire trépigne d’impatience à son bureau. Dans le hall de la mairie ont été installés de grands panneaux d’exposition voués à détailler les étapes du creusement du canal, les matériaux utilisés, leur provenance et les dates clefs du projet, censé se terminer six mois plus tard.

La foule commence à s’agiter, on entend des cris, c’est le bateau du représentant du consortium qui arrive !

Bateau du représentant du consortium de Wanmiri qui arrive au port de Ieri
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La perle de Ieri

Ambre Alienov était assise à son bureau à Sivagundi, en train d’éplucher des dossiers. Elle terminait de revérifier les comptes après la dernière vente d’Helia Industries. Ils avaient – encore – fourni du matériel à la République Fédérale de Tanska. Au niveau de la direction, on espérait sincèrement obtenir bientôt un contrat avec eux. Peut-être une forme d’exclusivité sur les achats de matériel de la République. Ou être prévenu à l’avance, du moins. A plus long terme, on voulait devenir un producteur incontournable pour les membres de l’Organisation des Nations Démocratiques. Mais c’était pour dans longtemps, pas maintenant. Il faudrait probablement attendre une dizaine d’années encore.

Ambre ferma son ordinateur portable, prit sa tasse de café, puis se repoussa du bureau. Sa chaise, sur roulettes, glissa doucement en arrière. Elle se stabilisa, puis posa tranquillement les pieds sur le meuble (en les croisant, comme à son habitude), évitant soigneusement de toucher l’ordinateur. C’était du matériel dernier cri, il ne fallait pas l’abîmer.

Elle sirota son café tranquillement, le regard dans le vide. Dans ces moments, personne ne savait vraiment à quoi elle pensait. Même sa fille n’y parvenait pas, alors que la relation entre elles étaient forte. Eddonna Tymeri, qui était plus ou moins sa sœur d’adoption, en était également incapable. En fait, elle était juste… ailleurs. Et il valait mieux ne pas chercher à quoi ressemblait cet ailleurs, car il était plus que probable qu’il soit sombre. La vie n’avait pas été facile pour Ambre.

Soudain, elle reçut une notification sur son téléphone. « Humpf, grogne-t-elle en attrapant l’appareil, quoi encore ? » Elle avait un appel de sa fille, Elena Alienov.

« On a reçu une réponse pour le canal à Ieri.
- Et alors ?
répondit-t-elle, tout en reposant sa tasse (désormais vide) et en rouvrant son ordinateur.
- Ils sont pas chauds pour nous donner plusieurs comptoirs, il va falloir les convaincre. Mais pour ce qui est du reste, ils acceptent de nous voir.
- Pas un problème la diplomatie. On saura les convaincre. Quel jour ?
Dit-t-elle en recherchant dans les mails du consortium la réponse exacte de la Principauté.
- Le 12.
- Le 12 ?
dit Ambre, surprise.
- Le 12, confirma Elena.
- C’est dans trois jours. Et j’ai une réunion ce jour-là.
- Une réunion, bien sûr. Pas à moi, je sais très bien que tu as rendez-vous avec Ethrasyl.
- Ne commence pas, gamine insolente,
rétorqua Ambre, bien qu’un sourire lui soit montée aux lèvres. Bref, il n’empêche que c’est dans trois jours. Je peux peut-être décaler ma réunion, mais tout de même, c’est court.
- Oui, je sais. Ils ne nous laissent que très peu de temps.
- Qu’à cela ne tienne. Nous iront en avion, ce n’est pas pour le temps que ça prend. »


Il y eut un court silence, puis Elena reprit.

« Justement, c’est là le problème.
- Quel problème ?
- Ils n’ont pas d’aéroport dans la zone. Ils nous attendent en bateau. »


Ambre se figea, prenant conscience de l’absurdité de la situation.

« Attends… quoi ? Ils nous demandent d’être là-bas dans trois jours, en venant en bateau ?
- Oui.
- Mais ils ont regardé une carte ou pas ? On est à 13 milliers de putains de kilomètres d’eux ! A faire en trois jours !
- Il ne faut pas chercher à comprendre. Mais j’ai peut-être une solution…
- Dis toujours… ?
- Mais il faut savoir si on a un navire pas trop loin de Limain. »


Ambre regarda sur l’ordinateur la localisation actuelle des navires de la compagnie Alienov-Tellary. Enfin, elle en trouva un qui s’y dirigeait, et qui devrait y être d’ici moins de trois jours.

« J’en ai trouvé un, oui.
- Alors il nous suffit de voler en hydravion jusque-là, puis on embarque sur le navire. Et le tour est joué.
- Hum… Pas con. Pas con du tout même. Et est-ce qu’on a un hydravion sous la main ? »


Il y eut un silence.

« Alors, euh, oui. Mais je ne sais pas si ça va te plaire.
- Comment ça ? Qu’est-ce que tu mijotes ? »


Elena ne répondit rien, et raccrocha. « Maudite fille. Je l’ai trop bien formée. »


Le vent soufflait dans les cheveux d’Ambre tandis que le petit navire les conduisait jusqu’à l’hydravion. A bord, Elena l’attendait, ainsi que le pilote et le copilote. Le conducteur de la vedette repartit aussitôt en sens inverse : le souffle de l’hydravion était suffisant pour faire chavirer la petite embarcation, il valait donc mieux pour elle qu’elle s’éloigne.

Ambre grimpa à bord de l’hydravion, et le copilote lui expliqua ce qu’elle devait faire pour être confortablement installée. Puis, ils décollèrent. L’eau commença à s’éloigner au dessous d’eux, avant de stagner, restant à environ dix mètres en dessous d’eux.

« Je peux savoir pourquoi on ne monte pas plus en altitude ? »

Personne n’avait pensé à prévenir Ambre qu’il ne s’agissait pas d’un basique hydravion. Le véhicule était en fait un avion à effet de sol, conçu pour flotter sur le coussin d’air créé par la surpression entre le sol et les ailes. Un système ingénieux, puisqu’il évitait ainsi une surconsommation de carburant inutile pour gagner en vitesse et s’élever dans les airs.

« C’est un hydravion à effet de sol ! Ça vole juste au dessus de l’eau ! Lui cria Elena pour couvrir le bruit du moteur. »

Ambre se souvenait avoir lu quelque chose sur ce genre de véhicules, une fois. Ces engins étaient pratiques, mais dangereux. Oh, et surtout, ils ne volaient bien que par mer calme. La femme pesta intérieurement. « J’aurais, dans l’idéal, préféré un mode de déplacement un peu plus sûr. Surtout pour une rencontre commerciale. » Oh, elle avait survécu à bien pire, et vu bien des mers agitées. Il n’empêchait qu’elle avait foi en son navire, pas en une petite coquille volant à dix mètres de la mer.

Heureusement, la mer resta calme, et les deux femmes purent se reposer tranquillement. Enfin, aussi tranquillement que le permettaient les secousses régulières pour s’adapter aux vagues en dessous d’eux, mais cela ne différait pas des masses du roulis d’un navire. Lors des phases où elle était éveillée, Ambre repensa à son dernier arrêt à Limain. Celui-ci devait remonter à plus de vingt ans maintenant. La ville devait avoir bien changé, mais elle en gardait un bon souvenir. Il serait sans aucun doute plaisant d'y retourner.


Enfin, l’hydravion arriva dans la mer Blême, à moins de 1 000 kilomètres de Limain. Il amerrit en douceur, tandis que l’équipage du Syo-118 (le bateau du consortium qui voguait dans le coin) envoyait une chaloupe pour les tracter jusqu’au navire. Là, les quatre personnes montèrent à bord, où on leur offrit une cabine habituellement réservée à des membres importants de l’équipage. L’hydravion fut monté à bord à l’aide d’une grue, et l’on s’affaira pour remplir son réservoir (le carburant ayant été acheté préalablement par l’équipage du navire dans un port proche lorsqu’ils avaient reçus la nouvelle de l’arrivée prochaine de la dirigeante du consortium).

Quelques heures plus tard, le cargo arriva à quai. Ce n’était, certes, pas une entrée aussi majestueuse que s’ils avaient pu disposer d’un yacht correct, mais au vu du peu de temps dont ils disposaient, elles avaient fait au mieux. Avant de descendre, Elena remit en place sa coiffure, laquelle avait souffert du voyage. Elle voulait faire bonne impression. Le navire fut amarré, et une rampe installée pour qu’elles puissent descendre.

La foule s’était amassée sur les quais, bloquant presque le passage. Les journalistes forçaient pour essayer d’obtenir des photographies et pour poser quelques questions (en anglais) aux deux femmes. « Eh bien, quel accueil, s’étonna Elena en écarquillant les yeux. J’avoue que je ne m'attendais pas à ce que notre arrivée fasse à ce point sensation. »

« Et moi donc... Dire que je pensais que ce serait quelque chose de simple, presque dans le secret. Ils ont sorti le grand jeu, et les médias vont sans doute capitaliser sur l'évènement. Hum... Ce canal a définitivement plus de sens pour eux que je ne m'y attendais. Enfin, qu'à cela ne tienne, la rencontre n'en sera que plus joyeuse et agréable ! pensa Ambre. »

Un groupe de forces de l’ordre maintenait à grand-peine un chemin ouvert pour circuler, et quelques messieurs d’apparence importante vinrent les accueillir. Elena descendit gaiement la rampe, souriant à la foule, voire la saluant carrément. Ambre, plus réservée, descendit tranquillement, laissant par habitude sa main glisser sur le garde-fou de la rampe tandis qu'elle observait l'endroit. Elle arborait un sourire léger, signe qu'elle appréciait manifestement l'accueil, malgré un rude voyage.

Note HRPJe préfère m'arrêter là pour l'instant, pour ne pas anticiper la réaction de tes personnages. A toi la main maintenant !
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Tout homme comprend la déception que provoque la découverte du visage d’une femme avec qui il a échangé de longues lettres d’amour, dont il s’est imaginé la silhouette et les traits, le caractère et les manières rafinées, déduits et bâtis à partir de sa fine écriture, de ses mots et de l’odeur du parfum déposé sur le papier. Au premier rendez-vous, le mirage s'évapore à la seule vue de l’être naguère tant désiré. L’amoureux réalise brusquement que son esprit s’était évadé, suspendu dans un monde invisible bien éloigné de la réalité.

Ainsi, l’arrivée des représentantes du Consortium Hélia Alienov Tellary ne ressembla en rien à ce à quoi s’attendaient les Grisoliens, et la foule en délire se calma rapidement. Les éclats de voix diminuèrent peu à peu, les mouettes se turent, et les journalistes comprirent que leurs articles allaient nécessiter un peu plus d’imagination que prévu pour provoquer le contentement de leurs compatriotes. Au bout de cinq petites minutes, le port était plongé dans un silence de mort.

Les deux jeunes femmes qui étaient descendues du bâteau n’avaient pas l’air enthousiaste auquel tout le monde s’attendait. Il y eut comme un malaise lorsque l’une des deux et Monsieur di Rizzo se serrèrent la main. Les présentations des membres de la Bulle du Commerce furent rapides étant donné le peu d'intérêt que les visiteuses semblaient y porter. Les Conseillers grisoliens, qui avaient prévu de faire visiter à Madame Alienov les villes de Mostra, de Peschiera et de leur faire constater l'état actuel du chantier du canal, comprirent vite que la venue de ces investisseurs n’était pas diplomatique, mais purement commerciale.

Monsieur di Rossi, la mine quelque peu assombrie, prononça quelques mots d’usage à l’égard de ses visiteuses.

“Mesdames, j’espère que votre voyage n’a pas été trop fastidieux. Nous voulions organiser cette rencontre avec la même rapidité que vous avez mise à nous offrir votre généreux investissement. La province de Ieri vous doit beaucoup, et elle tient à vous remercier comme il se doit. Aussi nous avons-vous réservé une des plus belles salles de l’hôtel de ville de Limain, afin de tenir les négociations pour lesquelles vous êtes venues. Je suis persuadé que cette petite visite guidée à Ieri vous sera très enrichissante ; je sais que vous êtes ici pour cela.”

La délégation présente mena donc les deux femmes vers l’hôtel de ville. Des militaires escortèrent le petit groupe de personnes, et l’un d’eux barra involontairement la route à Madame Alienov, la confondant sûrement avec l’une des mornes journalistes qui précédaient la troupe. Après de rudes excuses, le groupe put repartir et pénétrer dans le splendide bâtiment qui siégeait sur la plus grande place de Limain. Les négociations pouvaient commencer.
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Au début, tout semblait se passer pour le mieux. Elena saluait la foule en délire, laquelle lui répondait gaiement. Tout semblait si simple, si joyeux. Et puis les gens se calmèrent, cessèrent de s’agiter pour les voir. Le calme tomba sur le port, la foule s’étant tue.

« Et bien que se passe-t-il ? S’étonna intérieurement Elena. Pourquoi l’ambiance retombe-t-elle comme cela ? Attendent-ils quelque chose ? »

La jeune femme, même pas encore majeure si l’on se fiait à la législation wanmirienne, continua à avancer, mais son pas se fit moins assuré. Elle lançait des regards autour d’elle cherchant dans les regards la bonne humeur qu’elle avait vue peu de temps auparavant.
Elle ne trouva que la déception.

Ses épaules se voûtèrent légèrement, et elle baissa la tête. « Ai-je fait quelque chose de mal ? Se pourrait-il que nous les ayons vexés ? » Mais elle se força à relever le menton, comme sa mère le lui avait appris. Et bien, elle n’allait pas se laisser intimider par quelques personnes peu disposées à passer un bon moment.

Elle s’approcha des membres de la Bulle du Commerce, lesquels les saluèrent sans joie. « Eux aussi. Ça devient vraiment étrange. Remarque, peut-être aurai-je dû m’y attendre de la part de ces vieux grincheux de politiciens. » Ils leur adressèrent quelques mots d’usage, mais l’on voyait que le cœur n’y était pas. « Qu’est-ce qui cloche enfin !? Seraient-ils à ce point sexistes que la venue de deux femmes les incommode ? »

Pendant ce temps, Ambre serrait la main des représentants grisoliens, leur répondant par les mêmes plateries. Apparemment, elle aussi avait compris que l’ambiance avait changée, et n’était plus à la fête. Monsieur di Rossi les guida vers un splendide bâtiment. Elena remonta jusqu’à lui, et lui murmura quelques mots :

« Excusez moi, votre Éminence ? S’il vous plaît, je suis encore novice dans les domaines de bienséance, et par là-même, de la diplomatie et du commerce. Se pourrait-il que je vous aie, d’une quelconque façon, offensé ? J’ai du mal à comprendre pourquoi la foule semble soudain être déçue après une telle arrivée en fanfare. » Elle s’apprêtait à continuer, lorsqu’une altercation bruyante derrière eux attira leur attention. Ils se retournèrent, voyant ce qu’il en était, et purent observer qu’un membre des forces de sécurité avait barré – involontairement ou non – la route à sa mère, et l’avait bousculée. Celle-ci semblait en prendre ombrage, et avait l’air furieuse. Sa fille se retourna vers di Rossi. « En fait, je crois que je sais. » Puis elle repartit en arrière chercher sa mère, à laquelle elle adressa ces mots :

« Essaye d’avoir un peu moins l’air d’un gremlin, si tu vois ce que je veux dire.
- Pardon ? Je ne saisis pas.
- Oh, enfin ! Tu as une tête à déterrer un mort ! Tu ne vois pas que tu leur fais peur ? Essaie de sourire un peu ! »


Et elle retourna au niveau de di Rossi. Ambre, pour sa part, grommela encore un instant, puis finit par se redresser à arborer un sourire de façade. Voyant que la foule, ayant remarqué la scène et voyant son air joyeux, se mettait à nouveau à reprendre vie, elle fut confortée en ce sens et sourit de plus en plus, jusqu’à le ressentir sincèrement. Elena, de son côté, avait repris avec l’homme grisolien :

« J’espère que vous ne prendrez pas ombrage du comportement parfois erratique de ma mère. Le voyage n’a pas été des plus tranquille, et je dois avouer que c’est ma faute. Mais j’aimerais beaucoup, insistant sur ce mot, pouvoir quand même visiter Mostra et Peschiera. S’il vous plaît. »

Et elle lui adressa un de ces sourires dont elle avait le secret, sourire innocent de la jeunesse face auquel on ne pouvait que céder.

Enfin, le petit groupe pénétra dans un bâtiment d’une splendeur digne de celle des palais impériaux. Elena était tout simplement subjuguée par ce qu’elle voyait… Ambre la rattrapa, un grand sourire aux lèvres malgré ses cernes prononcées. Le maquillage ne faisait pas tout, et ne parvenait pas à masquer efficacement le manque de sommeil. La foule, pour sa part, semblait avoir repris en assurance et l’on entendait à nouveau quelques vivats, bien qu’ils soient plus mesurés que ceux constatés à leur arrivée.

Ça y était, tout était en place. On allait pouvoir commencer à discuter sérieusement.
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Le maire de Limain attendait les représentantes du consortium Hélia Alienov Tellary au centre du hall de l’hôtel de ville, entouré des panneaux d’exposition qu'il avait commandé pour l'occasion et dont il n'était pas peu fier.

Lorsque les représentantes franchirent la porte d'entrée de l’hôtel de ville, accompagnées des représentants grisoliens de la Bulle du Commerce, Monsieur le maire commença à s'agiter, il attendait cet évènement depuis plusieurs jours avec une grande impatience et une nervosité palpable. Il se dirigea maladroitement vers elles, un peu brusquement, afin de les saluer.

"Enchanté Mesdames dit-il, plus bas que ce qu'il aurait souhaité, en leur serrant la main."

Il se racla la gorge avant de reprendre la parole.

"J'espère que vous avez fait bon voyage. Je me présente, je suis Monsieur Palozzi, le maire de Limain, et c'est un honneur pour moi de vous accueillir aujourd'hui. Je vous propose de déambuler ensemble dans le hall afin de découvrir les différents panneaux d'expositions que vous avez surement remarqué derrière moi. Ces panneaux très détaillés retracent d'abord l'histoire du canal de Ieri mais donnent également toutes les précisions nécessaires concernant le chantier."

Pendant que Monsieur le maire s'introduisait aux représentantes du consortium, on vint leur proposer des rafraichissements.

"Commençons par l'histoire du canal si vous voulez bien. Durant la Renaissance, en 1415 plus précisément, le Prince Giuseppe IV, grand explorateur de la mer de Leucytalée, s'est lancé à la conquête de l'actuelle province de Ieri. Il avait comme projet d'y creuser un canal permettant d’ouvrir des voies commerciales grisoliennes vers le Nazum. Le chantier commença donc en 1418. Cependant, les soeurs baptistines, opposé à ce mouvement d'ouverture de Blonvillia vers de nouvelles contrées, provoquèrent une révolution en 1420 ce qui eut comme incidence l'arrêt du creusement du canal. Comme vous le savez, c'est grâce au Prince Ludovico XIV que le chantier a été réouvert en lançant l'appel d'offre auquel vous avez répondu."

Le petit groupe de déplaça maintenant vers les panneaux d'exposition concernant le chantier.

"Vous trouverez ici la liste des principaux matériaux que nous utiliserons ainsi que nos fournisseurs. Comme vous pouvez le voir, nous importerons le bois nécessaire à la construction de poutres temporaires des forêts des Coltori mais également le géotextile, nécessaire à la séparation des couches de sol, au drainage, et à la protection contre l'érosion. En effet, cette province de Grisolia est bien plus développée que Ieri et est ainsi en capacité de nous fournir les matériaux les plus évolués. Concernant les matériaux restants, nous produirons l'asphalte sur place et nous possédons suffisamment de béton pour le revêtement des parois du canal. Nous devrons seulement importer de l'acier en provenance de la Clovanie car nous manquons de ce matériau."

Le groupe se dirigea enfin vers les panneaux concernant les étapes de construction du canal.

"Bien, terminons cette présentation avec les étapes de constructions du canal. Voyez sur cette carte l'état actuel du canal, là ou le chantier s'est arrêté en 1420."

Monsieur le maire pointa la carte suivante :

État actuel du canal de Ieri

"Et pour finir, voici le projet que nous avons, et pour lequel vous avez décidé d'investir à hauteur de trente pour cent."

Monsieur le maire désigna cette seconde carte :

Carte du projet de creusement du canal de Ieri.

"J'espère ne pas vous avoir été trop long. C'était un plaisir pour moi de vous présenter ce grand projet pour lequel les habitants de la province sont si reconnaissants. Je vous remercie grandement en leur nom."

Les remerciements du petit groupe furent suivi de la prise de parole de Monsieur Rizzo, Conseiller en chef de la Bulle du Commerce.

"Concernant la suite du programme, je vous propose d'aller déjeuner dans la salle de réception de l'hôtel de ville. Nous pourrons ensuite nous rendre dans la grande salle de conférence afin de discuter de nos arrangements."

Le déjeuner fut servi sur la grande table de réception. Du côté grisolien, les représentants et le maire étaient détendus et plaisantaient, la présentation s'était déroulée comme ils l'avaient prévu, ils étaient satisfaits.

Un fois le déjeuner terminé, ils se dirigèrent tous dans la grande salle de l'hôtel de ville où les Grisoliens attendaient la prise de parole des représentantes du consortium pour entamer les négociations.
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