27/03/2015
07:56:15
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Année électorale 2014 - Que la folie commence !

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Année électorale 2014: que la folie commence !


Conformément au décret de dissolution du 14 février 2014, Velsna entrera dans une nouvelle législature d'ici peu. Encore une pour notre bonne vieille cité qui aura connu bien des péripéties. La dernière législature a en effet été quelque peu...mouvementée, mais cela est derrière nous désormais. L'heure est venue non plus de diriger une guerre, mais de gouverner la paix. Toujours en étant le plus provocateur, populiste, démagogue et menteur possible. Bien entendu, il va de soi qu'insulter les achosiens et les zélandiens rapporte toujours quelques points de plus dans les sondages, mais dans la mesure où tout le monde le fait, ce sera là davantage une politesse qu'un véritable argument de campagne.

Qu'est-ce donc que l'année électorale. Eh bien, pour ceux qui veulent de la lecture, notre office de tourisme l'a déjà détaillé pour les plus studieux. Pour ceux qui n'ont pas le temps de s'adonner à ce genre de loisirs, je puis le résumer ainsi: un scrutin uninominal majoritaire à un tour dans lequel le Sénat des Mille, ainsi que tous les Sénats des cités libres et les fameuses conventions se secteurs d'entreprise sont renouvelés. Le principe, en théorie, est des plus simples: vous avez un vote, vous votez pour le candidat (et non pour une liste) de votre choix. Ensuite, cela se complique, car à la fin de l'élection, les candidats devront répartir vos voix, de façon à faire élire d'autres candidats partageant leurs intérêts/formation politique/idéologie/programme, et ainsi constituer une majorité de gouvernement au Sénat. En théorie, le suffrage est universel ET censitaire, mais le cens semble avoir été revu à la baisse cette année, si bien que cette élection risque d'être la plus passionnante depuis des années. De plus, les partis politiques ont été officiellement autorisés, en lieu et place des factions de sénateurs traditionnelles, bien que certaines mouvances politiques ne sont pas prêtes d'abandonner ce principe pour autant.

Préparez vous à sortir le chéquier, parce qu'un siège de sénateur s'arrache de haute lutte et qu'il n'y aucun plafonnement de financement de campagne ! Carnavals, distribution d'argent, meetings géants, achats de votes, financement de services d'ordre pour des tâches peu reluisantes. Inutile de préciser qu'avant même les premiers sondages, des tendances et des dynamiques se dessinent déjà. La guerre civile a laissé des traces, elle a fait des vainqueurs et des perdants. Aussi, il ne faut pas espérer de miracles ou d'un retour victorieux par les urnes de Dino Scaela... Jetons donc un œil aux programmes des différentes tendances, et aux dynamiques sus dites qui s'esquissent...



Liste des programmes résumés des tendances en lice pour l'année électorale 2014 :


Les Hommes du Patrice (DiGrassiens)


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programme"Le changement, oui, la pagaille, non" Ce slogan de campagne résume bien ce qu'est cet attroupement hétéroclite de sénateurs et de groupes d’intérêts conservateurs que Matteo DiGrassi a emmenée dans le sillage de sa victoire contre Scaela. Les Hommes du Patrice incarnent à eux seuls le désir de stabilité d'une part importante de la population velsnienne, après une guerre civile ayant fait énormément de dommages parmi le corps civique. Matteo DiGrassi, auréolé de sa victoire, souhaite parachever les réformes qu'il a déjà commencé par décret au lendemain du conflit: à savoir des gages aux véillétés démocratiques, afon de mieux préserver les spécificités du système politique velsnien.
Positionnement et Électorat : Droite à droite conservatrice. La sociologie électorale des DiGrassiens a l'avantage d'être extrêmement variée. Les élites sénatoriales conservatrices, aussi bien que les classes moyennes terrifiées par la perspective d'un changement brutal de société pourraient être séduites par les sénateurs qui le suivent. Il est à noter que DiGrassi est particulièrement populaire parmi la notabilité rurale et les cités d'outre-mer dont il s'est toujours fait un ardent défenseur de leurs intérêts, les milieux d'affaire et des banques demeurent sceptiques face à son protectionnisme affiché.

Programme thématique :
  • Gouvernement : Abaissement du cens électoral permettant une meilleure représentation du corps civique modeste sans rompre avec le système, garanties d'une meilleure représentation des classes modestes au Sénat, préservation de la plupart des institutions d'avant-guerre.
  • Guerre civile : Plaidoyer pour l'amnistie des anciens partisans de Scaela, sauf anciens sénateurs et criminels de guerre.
  • Politique étrangère : Politique d'indépendance nationale, distances vis à vis de l'OND ou de tout autre bloc politique. Fermeté vis à vis de l'Achosie. Limitation de l'immigration.
  • Économie : Capitalisme corporatiste, préservation des conventions de secteurs d'entreprise, politique d'investissement public accrue par les saisies faites aux sénateurs putschistes.
  • Justice : Respect des institutions judiciaires actuelles de la Grande République
  • Sécurité intérieure : Réforme de la Segreda, avec entrée sur concours et fin du principe de recrutement par cooptation.



Parti Eurycommuniste Velsnien


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programmeLe PEV est une formation eurycommuniste orthodoxe fondée dans les années 1970, mais dont la popularité n'a explosé que ces dernières années sous l'impulsion de son charismatique secrétaire, Géorgi Marcos.

Malgré son austérité apparente, le PEV a conscience qu'il est nécessaire d'attirer l'électorat le plus large possible, quitte à mettre sous silence certains des éléments du loduarisme orthodoxe, tout en gardant pour son programme les aspects les plus adaptables à la situation velsnienne. Ainsi, le parti s'est fait le principal porte-voix de l'abolition du cens électoral depuis la mort de Vittorio Vinola, et de l'instauration d'un tirage au sort parmi tous les citoyens afin de remplir la moitié des bancs du Sénat en lieu et place d'un suffrage universel, conformément aux principes de la démocratie communiste loduarienne. Le parti propose une politique d'investissement public massive, soutenue par la nationalisation de la plupart des secteurs stratégiques de l'état, étape nécessaire à la mise en place d'une société socialiste.

Positionnement et Électorat : Gauche radicale à Extrême gauche. Le PEV a parcouru beaucoup de chemin depuis ses débuts en tant que simple groupuscule dans les années 1970. Avant même la légalisation des partis politiques, le PEV a développé un véritable réseau de sympathies dans des pans entiers de la société velsnienne, principalement les classes censitaires bases dans les grands centres urbains. Le PEV s'est constitué des réseaux de charité et d'entraide pour palier à l'absence de l'état, et est quasiment devenu une forme de contre-société. Il est devenu rare qu'une entreprise n'ait pas en son sein un comité ouvrier du PEV. Son dernier rendement d'adhérents avant légalisation fait état de 40 000 membres.

Le PEV constitue une structure extrêmement centralisée, divisée en sections, lesquelles composent un comité central dont les membres sont tirés au sort parmi celles-ci, tout comme son modèle loduarien. Le parti prône également le principe du centralisme démocratique, qui induit une forme assez stricte de discipline militante. En effet, si le parti revendique un aspect démocratique dans la mesure où c'est le comité central des sections qui vote les décisions du parti, mais où une fois ces décisions prises, ces dernières ne sont plus discutables en aucun point.

  • Gouvernement : Abolition du cens électoral, mise en place d'un tirage au sort partiel du Sénat, proportionnelle intégrale
  • Guerre civile : Punir les traîtres scaeliens dans leur intégralité en plus de saisir et nationaliser leurs biens, condamnation des massacres de la journée des barricades .
  • Politique étrangère : Politique de rapprochement avec la Loduarie communiste, mise en opposition avec l'OND et le Liberaltern. Mise en place d'un réseau d'échange commercial parallèle par le biais de l'Internationale.
  • Économie : Planification partielle de l'économie (dans un premier temps) et constitution de monopoles nationaux par le biais de nationalisations. Remplacement des conventions de secteurs par des comités sous contrôle des travailleurs/militants du PEV. Création d'un secteur public de l'hôpital, mise en place d'une sécurité sociale universelle, légalisation des syndicats...
  • Justice : Remplacement des organes de justice actuelle par un système judiciaire proche de celui de la Loduarie.
  • Sécurité intérieure : Augmentation des budgets du contre-espionnage, mise sous tutelle de la Segreda par le comité central du PEV.


Fondation Herdonia pour la liberté

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programme"Vive la liberté, bordel !!!" Ce cri de ralliement est de très loin devenu l'un des plus courants dans le milieu politique velsnien. Son origine: un jeune investisseur et homme d'affaires du nom de Toni Herdonia. Cet entrepreneur est rapidement devenu l'un des plus riches de la cité, et est bien prudemment resté à l'écart de la guerre civile. De sympathie libertarienne, et inspiré des thèses de la politologue velsnienne Anna Biaggi, Herdonia s'est engagé en campagne avec pour but de "Mettre fin à l'étatisme et au socialisme qui mine la société velsnienne". Il entend s'attaquer au corporatisme velsnien qu'il assimile à une forme de paléocommunisme, afin de "libérer les énergies", privatiser la justice, et aligner le cours du Florius sur la monnaie alguarena. Il dénonce également toute forme d'évergétisme qu'il assimile au socialisme, et défend le port d'armes.
Electorat : Extrême droite. Si les libertariens ne sont pas encore une force hégémonique, ils sont déjà très bien implantés parmi les milieux d'affaire et les entrepreneurs indépendants. Les fonds de campagne de la formation devraient par conséquent être particulièrement garnis.

  • Gouvernement : Le FHL entend remplacer le Sénat par une fusion un consistoire d'entreprises privées.
  • Guerre civile : Le FHL ne juge pas nécessaire de punir outre mesure les scaeliens vaincus, en arguant simplement le fait qu'ils auraient "fait un mauvais investissement".
  • Politique étrangère : Le FHL, bien que faisant officiellement la promotion d'une indépendance diplomatique, est foncièrement partisan de l'ONC et de ses politiques économiques et monétaires. Une plus grande intégrations dans les circuits commerciaux de cette organisation est à prévoir.
  • Économie : Abolition immédiate des conventions de secteurs d'entreprise, suppression des taxes de douane, sacralisation de la libre circulation, privatisation de la Marineria qui serait répartie entre différentes compagnies maritimes velsniennes.
  • Justice : Privatisation des cours de justice, légalisation du trafic d'organe, disparition de la plupart des permis, légalisation du duel judiciaire.

ONDehors

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programmeAu cours de la guerre civile, les relations entre Velsna et l'OND ont connu un refroidissement notable, le tout alimenté par des incidents diplomatiques et la xénophobie ambiente d'une société velsnienne encore très conservatrice. C'est dans le contexte de l'incident d'Umbra, au cours duquel a été perçu par ses habitants une tentative d'ingérence d'un pays membre de l'OND, que le collectif ONDehors s'est constitué grâce au soutien financier de l'élite locale. Si le programme économique et gouvernemental d'ONDehors est plus que compatible avec la faction Digrassienne, c'est du point de vue de la politique étrangère que les différences se font sentir. ONDehors exige ni plus ni moins que le retrait de Velsna de tous ses traités d'avec les nations de l'OND. De plus, la question achosienne tient une place importante de leur programme. ONDehors trouve DiGrassi bien trop mou dans sa maîtrise du dossier, et le parti souhaite une réaction immédiate en cas d'action belliqueuse d'Achos à l'encontre de la Grande République.
Électorat et positionnement : Droite conservatrice. La sociologie de l'électorat d'ONDehors est similaire à celle de DiGrassi, exception faite de l'inexistence de cette formation en outre-mer. Ce collectif est avant tout populaire parmi les vieilles élites terriennes se tenant éloignée des grands circuits du commerce international. Les agriculteurs de la plaine velsnienne sont particulièrement réceptifs à son discours.

  • Gouvernement : ONDehors propose des réformes du système politique velsnien similaires à DiGrassi.
  • Guerre civile : ONDehors plaide pour la condamnation sévère de tous les anciens partisans de Scaela.
  • Politique étrangère : Rupture immédiate de tout traité avec des états membres de l'OND, dénonciation des ingérences de l'OND. Politique d'indépendance nationale. Arrêt de l'immigration.
  • Économie : Protectionnisme et patriotisme économique. augmentation des tarifs des barrières douanières, fin de tout traité de libre-échange.
  • Justice : ONDehors propose des réformes de justice similaires à DiGrassi
  • Sécurité intérieure : Augmenter les moyens de la Segreda afin de lutter avec plus de succès contre les tentatives d'ingérence, à la fois de l'OND et de la Loduarie. Durcir la législation contre les trolls kah tanais.


Sociaux-démocrates des barricades

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programmeTous les participants de la journée des barricades ne furent pas des membres du PEV, malgré leur majorité. Il y eu aussi des gens du quotidien, des individus d'autres obédiences politiques, parfois plus modérées que ces derniers. Certains d'entre eux se réunirent au lendemain de la défaite de Scaela pour former un petit collectif aux inspirations sociales-démocrates, ne parvenant pas à se retrouver dans les alignements du PEV, en particulier à l'international, et sur le plan des nationalisations auxquelles ils s'opposent. La mise en place d'un état providence ambitieux est l'objectif principal de la formation, qui ne se fait toutefois guère d’illusions sur ses chances de victoire. Le SDB se distingue du PEV par sa défense plus appuyée des minorités, et est même l'une des rares formations velsniennes à ne pas avoir un discours anti-achosien, ce qui l'handicape toutefois.
Positionnement et Électorat : Gauche. Dire que la sociologie du vote SDB et PEV est la même serait se tromper lourdement. En effet, là où le PEV capitalise sur la dernière classe censitaire, le SDB, lui, concentre une dynamique intéressante auprès des petits cadres et cols bleus. Les professions intermédiaires et les milieux universitaires connaissent également une surreprésentation au sein du mouvement (en raison de la "loduarisation" au sein du PEV, les intellectuels diplômés sont au contraire vus avec méfiance et ont du mal à gravir les échelons du parti).

  • Gouvernement : Abolition du cens électoral, instauration d'une démocratie représentative complète avec sénatoriale à suffrage majoritaire à deux tours. Promotion d'une plus grande représentativité des minorités de la Grande République (achosiens, afaréens de Cerveteri, aleucindiens etc...)
  • Guerre civile : Amnistie générale des anciens scaeliens sauf personnel important et criminels de guerre, condamnation publique des massacres de la journée des barricades.
  • Politique étrangère : Indépendance nationale et neutralité politique de Velsna. TOUTEFOIS...possibilité d'intégrer un statut d'observateur de l'Internationale ou du Liberaltern. Réconciliation avec Achos.
  • Économie : Mise en place d'un impôt progressif sur le revenu, constitution d'un Etat providence avec instauration d'une sécurité sociale universelle, d'un secteur d'éducation publique gratuit.
  • Justice : Mêmes réformes proposées que DiGrassi
  • Sécurité intérieure : Mise en place d'un contrôle de la transparence de la Segreda et des services de police velsniens, création d'une police des polices. Lutte contre les violences policières, mise en place d'une police de proximité.




Le Comité des citoyens communalistes

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programmeParmi les petits poucets de cette élections, le CCC est la tendance qui, sans doute, fait le moins parler d'elle. Il y a pourtant possibilité d'en faire une force politique digne d'entrer au Sénat et d'arracher quelques sièges. En effet, Velsna, avec son système politique relativement décentralisé, pourrait tout à fait faire une petite place à ce collectif d'autogestionnaires. Comme toutes les forces à gauche du spectre velsnien, l'abolition du cens est une pierre angulaire, mais avec un point d'orgue apporté à la démocratie en entreprise. Le remplacement des conventions de secteurs d'entreprise et du capitalisme corporatiste par des ensembles de comités autogérés constitue la mesure phare du CCC. La lutte pour les droits des minorités et des outre-mer en est également un point important, point partagé avec les sociaux démocrates du SDB.
Électorat et positionnement: Gauche radicale à extrême gauche. Bien que situé à la gauche, le caractère groupusculaire du CCC ne lui permet pas d'avoir un bon ancrage parmi les ouvriers et les employés. La situation de monopole du PEV en est également un facteur. Dans les faits, le CCC trouve la plupart de ses sympathisants parmi les milieux diplômés, mais précaires, et les universitaires. L'objectif sera donc de le faire sortir de son carcan.

  • Gouvernement : Abolition du cens électoral, mise en place d'une démocratie directe à proportionnelle intégrale.
  • Guerre civile : Exil des scaeliens et saisie complète de leurs biens.
  • Politique étrangère : Rapprochement avec le Liberaltern, dialogue avec l'Internationale du communisme et du socialisme.
  • Économie : Mise en place de comités autogérés en lieu et place des conventions de secteur. Constitution de phalanstères, renforcement du rôle économique des cités libres au profit de Velsna.
  • Justice : Légalisation du mariage homosexuel, Mise en place de tribunaux administrés par les comités d'entreprise autogérées.
  • Sécurité intérieure : Mise en place d'une police de proximité, moratoire sur les violences policières.

UPR - Les enfants de la Liberté

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programmeLes idées libérales de Vittorio Vinola, bien qu'ayant pris un sérieux coup; hypothéquant ses chances de pouvoir à court terme, ne sont pas mortes avec lui. Loin de là, les collectifs et certains des sénateurs l'ayant soutenu dans ses ambitions sont bel et bien présentes dans certaines parties de la population velsnienne. L'ambition de l'UPR nouvellement formée à partir des restes de la faction sénatoriale de Vinola est claire: survivre en tant que groupe parlementaire au minimum, et dans le meilleur des cas, de conserver un groupe important. Pour ce faire, le programme a été revu et repensé. Fini le libéralisme économique à tout prix: l'UPR mise sur un social-libéralisme alliant liberté d'entreprendre et mesures sociales ambitieuses, à contrario du schéma de pensée de Vinola. Peut-être est-ce une bonne solution pour disposer d'un socle électoral solide...nous verrons.
Positionnement et Électorat : Centre droit. Les vinolistes, bien que devenus minoritaires, disposent encore d'un appui dans les milieux d'affaire. Mais ce n'est pas tout: les professions libérales, les cadres supérieurs et une partie de intelligentzia urbaine semble séduite par ce programme définitivement ambitieux. Point faible en revanche: il s'agit d'un électorat volatil qui pourrait bien se retrouver autant chez les libertariens d'un côté que des sociaux démocrates de l'autre.

  • Gouvernement : Abolition du cens électoral et mise en place d'une démocratie représentative, accent sur le pluralisme politique, opposition au PEV.
  • Guerre civile : Amnistie générale des scaeliens sauf sénateurs, hauts responsables et criminels de guerre. Défense de l'héritage de Vittorio Vinola.
  • Politique étrangère : Collaboration avec l'OND en tant que puissance indépendante.
  • Économie : Mise en place d'une plus grande progressivité de l'impôt, doublement du taux horaire des heures supplémentaires, réforme des conventions de secteurs d'entreprise (régime de fixation de prix), défense de la liberté d'entreprendre
  • Justice : réformes ressemblant à celles du SDB.
  • Sécurité intérieure : réformes ressemblant à celles du SDB
[/quote]

Optimates de Léandre

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programmeL'élite landrine qui constitue les optimates essaie péniblement de se reconstruire après sa défaite durant la guerre civile. La plupart de ses membres sont les quelques anciens réactionnaires landrins qui n'ont pas rejoint Scaela dans sa guerre, les autres paraissant sur le point de se voir saisir leur fortune. Le programme des optimates demeure toujours le même: faire annuler la réforme du sens électoral et retrouvé le point d'équilibre originel de la République les favorisant. Il s'agit dés lors de d'opposer à toutes les tentatives de réforme de DiGrassi. Le parti s'engage également de manière assez belliqueuse sur la question achosienne, n'hésitant pas à faire valoir sa destruction comme nécessaire, et une étape obligée dans la constitution d'un Empire landrin.
Positionnement et électorat : Extrême droite. Les optimates, malheureusement, se reposent sur une base électorale qui semble en pleine déroute. En effet, l'élite landrine a toujours eu par le passé une représentation sénatoriale. Mais entre la défaite de Scaela et la réforme du cens favorisant les classes basses, les Optimates risquent bien de disparaître de l'assemblée si rien n'est fait pour inverser la tendance. Leur socle d'électeurs, outre la clientèle de cette élite landrine, paraît bien faible.

[list]
  • Gouvernement : Annulation de toutes les réformes digrassiennes, restauration du cens à son niveau originel.
  • Guerre civile : Pardon immédiat des scaeliens et restitution de tous leurs biens.
  • Politique étrangère : Mise en place d'une organisation internationale ultra conservatrice, alliance avec Fortuna, destruction de l'Achosie. Interdiction de l'immigration.
  • Économie : Défense de l'économie corporatiste et du système de clientèle, interdiction aux classes censitaires inférieures d'effectuer certains métiers, défense des intérêts économiques de l'élite landrine traditionnelle.
  • Justice : Observation de la justice traditionnelle velsnienne.
  • Sécurité intérieure : Réserver les postes au sein de la Segreda aux membres de l'élite landrine.



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    Sénat des 1000 de Velsna


    Drapeau

    15 février 2014
    Communiqué: déclenchement de l'Année électorale


    Le Sénat des Mille et le Triumvir démissionnaire Matteo DiGrassi souhaitent faire part au peuple de notre République ainsi que celui de toutes les cités libres, avec une immense émotion, du déclenchement de l'année électorale 2014 !

    En effet. Suite aux récents évènements, le Sénat des Mille, a estimé qu'était nécessaire la tenue d'une année électorale anticipée afin d'assurer la continuité de la République, et d'assurer à ses citoyens une représentation juste suite à la radiation de 331 sénateurs ayant pris part aux activités putschistes du 2 mai, ainsi que pourvoir au remplacement des 158 sénateurs disparus des suites d'un conflit dont nous taisons désormais le nom. Dans ces conditions, le Sénat des Mille prend acte qu'il n'est dés lors plus capable d'assurer sa fonction de représentation, et prend la décision de sa propre dissolution. Nous nous remettons donc au jugement de notre corps civique, dans lequel nous avons toute confiance afin de diriger les actions de notre République.

    Sont concernés par cette année électorale:
    - Le Sénat des Mille de Velsna
    - L'intégralité des Sénats des cités-libres de notre République
    - L'intégralité des conventions de secteurs d'entreprise

    Le calendrier retenu de l'Année électorale 2014 est le suivant, et s'est retrouvé accéléré suite à la dissolution:
    - 15 février: Constitution du Comité électoral sous la direction du sénateur-doyen Gabriele Zonta (11 mandats sénatoriaux à son actif) et proclamation de l'Année électorale par le Sénateur-doyen.
    - 15 février- 2 mars: Recensement des classes censitaires.
    - 2 Mars: Réunion de l'assemblée des comices, annonce des classes censitaires.
    - 8 Mars: Cérémonie des salutations du Conseil Communal au Sénat
    - 15 Mars: Clôture des déclarations de candidatures, de factions et d'alliances
    - 20 Mars: Début officiel de la campagne électorale sénatoriale.
    - 25 avril: Vote sénatorial des cités libres
    - 28 avril: Vote des conventions de secteurs d'entreprise
    - 30 avril: Vote du Sénat des Mille de Velsna
    - 30 avril au soir: annonce des résultats
    - Mai: Constitution des groupes sénatoriaux et d'un Conseil Communal

    Le Sénat des Mille et le Triumvirat souhaite à ses citoyens réussite et profit.
    5695
    Mécanisme de Dynamique électorale


    Velsna évoluant dans un contexte précis, les résultats de ces élections seront conditionnées à tous les évènements, non seulement de campagne, mais également ceux survenus depuis le début de jeu. Cela couplé à la sociologie de vote, à l'implantation historique des formations, leur présence dans le débat public...bref, la campagne sur le point de se déclencher n'est que l'ensemble de derniers ajustements qui peuvent faire basculer une élection. Cela dit, joueurs, il ne faut pas espérer de miracles non plus et penser qu'une formation marginale peut décrocher 500 sièges. Savourez les petites victoires et profitez de la politique velsnienne dans toute sa splendeur.

    Pour représenter ce rapport de force, ce mécanisme de dynamique électorale, justifiant ainsi le résultat des formations vous est introduit. Ils regrouperont tous les facteurs positifs ou négatifs qui auront une influence sur le résultat final.


    Les Hommes de DiGrassi:


    Socle électoral: extrêmement solide (++++)
    Ancrage territorial: solide (Outre-mer, Achosie du Nord) (+++)

    Modificateurs:
    - L'aura du vainqueur (++++) (DiGrassi a remporté la guerre civile comme le winner qu'il pense être)
    - Soutien des institutions (+++) (DiGrassi a le soutien d'une large part de l'administration actuelle, de l'armée, du Sénat et d'élites notables)
    - Programme (++) (DiGrassi a élaboré un programme qui tente de ratisser large sur la droite du spectre politique)
    - Achosie delenda est (++) (DiGrassi a adopté une politique de fermeté sur le sujet achosien)
    - Sentiment anti-OND (+) (Bien qu'étant relativement modéré sur le sujet, les positions de DiGrassi sur l'OND lui valent une petite sympathie)
    - Compétiteur respectueux (+) (à côté de ses concurrents, la campagne conservatrice sembla avoir été fort avare en insultes. Se peut-il que certains soient séduits par l'honnêteté ?)


    Parti Eurycommuniste Velsnien:


    Socle électoral: extrêmement solide (++++)
    Ancrage territorial: bon (++) (Saliera, Umbra, comités dans la plupart des entreprises du pays)

    Modificateurs:
    - Quel BG (++) (Géorgi Marcos a quand même la classe, soyons honnête)
    - Soutien des institutions (--) (Imaginez un parti loduariste au pouvoir, maintenant imaginez des velsniens l'imaginer)
    - Programme (++) (Des millions de velsniens vivent la misère depuis des années, le programme du PEV est un recours idéal pour eux, cela dit, ce dernier en effraie beaucoup d'autres)
    - L'argent astérien (+) (trop bien les fonds de campagne illimités des camarades du Liberaltern)
    - L'argent du grand frère (+) (l'homme que nous aimons le plus)
    - Les martyrs de la journée des barricades (++++) (nul n'oubliera jamais les camarades de la barricade de l'Arsenal)
    - Sentiment anti-OND (++) (Pas mal ces affiches qui insultent les zélandiens, les velsniens vont adorer)
    - Propagande anti--communiste (-) (l'ONC a encore frappé)
    - La pyramide (+) (La violence des puissants, voilà l'ennemi !)


    Fondation Herdonia pour la liberté:

    Socle électoral: moyen (++)
    Ancrage territorial: relatif (+) (On est à Velsna, il y a forcément des libertariens quelque part)

    Modificateurs:
    - Le Mozart de la finance (++) (Toni Herdonia: jeune, beau, riche...et en plus il fait dans l'aide humanitaire. AUCUN DÉFAUT)
    - Soutien des institutions (+) (Vous trouverez toujours des soutiens de l'esclavage à Velsna)
    - Programme (+) (Le libéralisme c'est bien, mais là...bon bref)
    - Expérience de Pointe Mogan (-) (Le rêve libertarien s'est brisé sur la réalité)


    ONDehors:

    Socle électoral: moyen (++)
    Ancrage territorial: relatif (+) (Umbra, ruralité)

    Modificateurs:
    - Pensez printemps les amis ! (+) (Vous le rencontrerez bientôt...)
    - Soutien des institutions (+) (Ce sont juste des honnêtes et sympathiques citoyens...rien de méchant)
    - Programme (+) (Mettre fin à l'usine à memes du Grand Kah, pays finito)
    - Sentiment anti-OND (+++) (OND EXPLOSION ! Putain !!!)
    - Achosia delenda est (++)


    Sociaux démocrates des barricades:

    Socle électoral: localisé (+)
    Ancrage territorial: comment dire...

    Modificateurs:
    - Pas de figure de proue (-)
    - Soutien des institutions (+) (opposition gentillette et inoffensive)
    - Programme (++) (ça paie pas de mine mais c'est bien sympa la sécu universelle)
    - Martyrs de la journée des barricades (+) (Ils étaient là, je les ai vu je vous le jure !)
    - Achosophilie (---) (Grave erreur de jugement)
    - Soutien des minorités achosophones (-) (le baiser de la mort)


    UPR - Les enfants de la liberté:

    Socle électoral: localisé (+)
    Ancrage territorial: relatif (+) (Aula)

    Modificateurs:
    - Il Cavaliero (+) (Les anciens vinolistes ont décidément trouvé quelqu'un de...spécial cette année, mais curieusement les électeurs semblent tout lui pardonner)
    - Soutien des institutions (+) (Vinola a peut-être perdu mais il disait pas que des conneries)
    - Programme (++) (ratisse large, ne paie pas de mine, évite les excentricités)
    - Onédophilie (-) (Bien qu'étant timides sur la question, les communicants ne peuvent pas faire oublier les positions de Vinola sur la question)
    - Un conseiller de l'ombre (+) (un communiquant teylais qui pète la classe a récemment spawné à Velsna)
    - Discours agressifs (+) (Les vinolistes semblent enfin avoir compris que la vérité n'avait que peu d'importance dans une campagne électorale velsnienne)
    - Il cavaliero fait dans le social (+) (Les vinolistes semblent s'être détachés de leurs anciens démons vis à vis du monde ouvrier...) (ATTENTION: peut éloigner l'électorat libertarien)


    Les Optimates d'Altarini:

    Socle électoral: en déclin (-)
    Ancrage territorial: relatif (+) (c'est bien la seule chose qui leur reste)

    Modificateurs:
    - Dom Francesco Altarini (+) (Les landrins étaient des fdp fragiles de toute façon)
    - La faction du traître (---) (celui dont on ne doit pas prononcer le nom)
    - Soutien des institutions (--) (les anciens ennemis de la République)
    - Programme (Don Altarini a décidément corrigé ces bêtises)
    - Sentiment anti-OND (++) (Ils ont au moins ça)
    - Achosia delenda est (+++) (Il faut détruire l'Achosie)
    - Le Triangle infernal (+) (L'axe du mal a un nom, il a une adresse !)



    Club des citoyens communalistes:


    Socle électoral: Inexistant
    Ancrage territorial: Faible (Vous trouverez leur ancrage territorial à l’École des arts nobles de Velsna...)

    Modificateurs:
    - Pas de figure de proue (-)
    - Soutien des institutions (-) (Les velsniens conservateurs ne font la différence entre un communaliste et un eurycommuniste)
    - Programme (++) (Le Grand kah a fait du bon travail avec ce programme...euh je veux dire NOUS avons fait du bon travail)
    - Argent magique des phalanstères (+) (Pour la lutte, camarades)
    - Les trolls kah-tanais (+) (En théorie y'aurait même pas besoin de memes pour tourner en ridicule la politique velsnienne)
    - Cinéma de faquin (+) (*Intonation godarienne* "Vous savez j'ai horreur du zoom")
    623
    Un jour, deux sondages

    Institut Tor pour le journal Quotidia, 16 février 2014



    Velsna: Sénat des Mille
    Drapeau

    Sociologie de la cité
    : aisée, diplômée (population étudiante nombreuse), activité industrielle notable (groupe naval Laurenti Alfonso, Arsenaux de Velsna), ville tertiarisée, ville ouverte sur le commerce international.
    Évènements récents: libération de la cité par Matteo DiGrassi, Journée des barricades




    Sénat de Saliera
    Drapeau

    Sociologie de la cité: bastion ouvrier (présence des usines automobiles Strama), activité industrielle intense, peu diplômée, proche de la frontière teylaise (fort vote ONDehors)
    Évènements récents: Grève des usines Strama, mouvements militaires teylais à la frontière
    533
    Un jour, deux sondages

    Institut Tor pour le journal Quotidia, 18 février 2014



    Sénat de Strombola (Achosie du nord)
    Drapeau

    Sociologie de la cité
    : conservatrice, peu diplômée, tradition militaire, activité industrielle notable, xénophobie latente
    Évènements récents: Attentat terroriste de l'AIAN, crise achosienne, crise de la ZEE




    Sénat de Velathri (Achosie du Nord)
    Drapeau

    Sociologie de la cité: conservatrice, tradition militaire, population étudiante notable, activité industrielle notable, grand port commercial, tertiarisation en cours, xénophobie latente
    Évènements récents: crise achosienne, crise de la ZEE
    596
    Un jour, deux sondages

    Institut Tor pour le journal Quotidia, 22 février 2014



    Sénat d'Aula
    Drapeau

    Sociologie de la cité
    : Ancien bastion vinoliste, industrie culturelle et touristique notable, diplômée, aisée, tradition libérale et libertarienne, cité tertiarisée.
    Évènements récents: Bataille du Néorion, insultes diplomatiques asteriennes



    Sénat d'Umbra
    Drapeau

    Sociologie de la cité: Bastion ouvrier (chantiers navals Laurenti Alfonso, Fabrique d'armes de la SHAV), Grand port commercial ouvert sur le monde, traditionnelle rivale de Velsna, tertiarisation avancée.
    Évènements récents: Tentative d'ingérence de la Zélandia, Débarquement de DiGrassi, ralliement d'Umbra à DiGrassi
    9016
    L'Année électorale: une réunion des comices



    S'ambiancer comme un aristocrate velsnien pendant une année électorale


    Depuis la semaine dernière, les portes du Palais des Patrices demeuraient grandes ouvertes, elles le resteraient pour ces prochains mois. Tradition oblige, les licteurs patrouillaient devant un portail grand ouvert tant que des sénateurs n’auraient pas été élus. Plus curieux encore, des servants du Sénat se relayaient pour jouer de la musique à intervalle régulier tant que le résultat des élections ne se serait pas fait connaître. On y jouait aujourd’hui un air de lyre dont l’origine remontait à plusieurs siècles. Toutes les mélodies autorisées étaient en effet consignées par le Sénat dons un cahier. « On a toujours fait comme ça », il y avait là ce reflexe pavlovien typiquement velsnien qui était de considérer le folklore comme un automatisme à respecter, sous peine qu’il arrive de mauvaises choses. Tous les quatre ans, c’était les censeurs et le doyen du Sénat qui ouvraient la danse par le recensement. On leur assignait une petite salle du Palais des Patrices, adjacente à l’hémicycle du Sénat, et ceux-ci n’en sortaient dés lors plus que pour manger et dormir. Leur tâche, à eux et à leurs plusieurs dizaines de servants était titanesque. Il fallait dans un premier temps recaser chacun des 6,3 millions de citoyens actifs de la République dans leurs classes censitaires respectives en fonction des montants indiqués par leur déclaration d’imposition de l’année précédente. Ce labeur, véritable montagne de travail qu’i fallait réaliser en deux semaines tout au plus, était l’apanage des servants et secrétaires du Sénat. Il n’y avait d’autre travail que celui-ci tant que ce dernier ne serait pas réalisé, mais heureusement que l’informatique avait fait son bonhomme de chemin depuis l’époque où tout devait être fait à la main. Parallèlement, un petit conseil restreint composé du doyen du Sénat, le vieux Gabriele Zonta, des deux censeurs du Sénat et du censeur du Conseil, étaient en charge de justifier leur choix de classement censitaire devant cinq citoyens, chacun représentant sa classe censitaire. Ces individus peuvent être n’importe qui et n’importe quoi, en vertu du fait qu’ils ont été tirés au sort pour cette tâche et qu’ils n’ont pas le droit de s’y dérober. Ce fut la première fois qu’il n’y eu que cinq représentants, jamais les classes censitaires n’avaient été aussi peu nombreuses, tel était le décret décidé par Matteo DiGrassi. Et cela n’était pas sans bousculer les équilibres traditionnels chers à certains et maudits par d’autres.

    Tout cet ensemble, sénateurs censeurs et citoyens tirés au sort, était ainsi nommé « Assemblée des comices ». Et les premières empoignades de cette élection avaient lieu entre les quatre murs de cette petite salle de réunion. Il fallait désormais justifier la décision du décret de DiGrassi auprès des citoyens les plus illustres de cette cité, ceux représentés par leur citoyen de la Classe I qui avait été choisi. Devant les représentants, visiblement souriants des classes IV et V, celui-ci avait dés son arrivée prit à partie le Sénateur-doyen Zonta :
    - C’est un scandale, excellence sénateur ! Jamais nous n’avions eu un rééquilibrage pareil ! Une voix de classe I pour vingt voix de classe V, on marche sur la tête ! Nous avons le droit à des explications, excellence sénateur. Voulez vous que nous donnions les clés du château aux gens d’irraison ?

    Le Sénateur Zonta était peut-être vieux, mais il était tout aussi lucide et alerte qu’à ses vingt ans. Il était difficile de dire si parmi cette assemblée il y avait quelqu’un de plus au fait que lui de la loi et des bonnes règles. Calmement, il répondit au représentant de ces élites ;
    - Oui, nous n’avions jamais eu aussi peu de classes censitaires qu’aujourd’hui, et c’est bien là pour une raison : le Triumvir en a décidé ainsi. Et dans tous les vas, ce sujet est déjà réglé car la parole d’un Triumvir n’est point discutable par qui que ce soit. Si le citoyen DiGrassi en a décidé ainsi, c’est qu’il a prit conscience d’une réalité que vous ignorez encore. Quoi qu’il en soit, un décret de Triumvir ne sera discutable en l’état que lorsqu’il aura rendu sa charge. Nous sommes réunis ici pour vous informer, pas pour vous entendre, citoyens.
    - Oui c’est ça, il est si bien au fait ce qui va se produire qu’il ne voit pas que nous sommes en train de donner les clés de la maison à une horde de communistes et de saltimbanques !

    Le vieux sénateur ne prit pas compte de sa remarque, et s’adressa à ses confrères :
    - Excellences censeurs. Et si vous révéliez le rapport de force entre les classes censitaires cette année à nos concitoyens. Nous avons beaucoup de travail, et il nous faut avancer.
    - Oui Sénateur-doyen – répondit immédiatement le censeur Giancarlo Pazzi, avant de prendre ses notes et de les énumérer aux citoyens tirés au sort – Alors. Voici la décision officielle du Triumvirat et du Sénat concernant les rapports de voix. La classe V sera considérée étalon et se voit attribuée une valeur par défaut. La classe IV se voit attribuée un rapport de 5 pour 1, la classe III, 10 pour 1, la classe II, 15 pour 1, et la classe I, 20 pour 1.

    Le délégué de la classe V tiré au sort répondait au nom de Vittorio DiMarco, et exerçait dans sa vie civile le métier de manutentionnaire aux chantiers navals Laurenti Alfonso. C’était la première fois qu’il avait le droit d’entrer au Palais des Patrices, dans ce monde qui de toute évidence n’était pas le sien. Mais lorsqu’il entendit le censeur énumérer cette liste, il avait compris que les portes du Sénat étaient peut-être en passe de s’ouvrir pour y laisser passer des individus comme lui. Il n’avait pas pris compte des jérémiades de son excellence de classe I. Les gens comme lui avaient déjà perdu cette manche, même si le cens restait en vigueur, mais c’était là suffisant pour parler de victoire des classes modestes. Aussi, il lui paru inutile de remuer le couteau dans la plaie, d’autant que la dignité lui commandait d’être le représentant de plus de 2 millions de classe V. Il ravala donc son égo et son triomphalisme, dans un comportement qui paru au sénateur doyen Zonta, plus digne que le spectacle qu’avait proposé le représentant de ces excellences des palais. Il jubila en silence, et en sourire devant des censeurs aux yeux cernés qui ne dormaient plus depuis le début du recensement.

    Son excellence Ricci de la Classe I, lui, n’avait pas fini d’être braillard, et émit un râle d’agacement à l’annonce :
    - Excellences sénateurs, vous êtes en train de tuer cette République et de la livrer à des gredins qui mettront tout sans dessus dessous. J’espère que vous êtes fiers de vous.
    - Excellence. – reprend le vieux Gebriele en croisant ses mains sur sa table – J’admire votre attachement à nos institutions séculaires. Si vous teniez ce discours tous les jours de votre vie, alors Dame Fortune, je suis sûr, vous récompenserais amplement de toute votre sagesse. Il ne fait nul doute que si tout le monde avait tenu ce discours, notre République n’aurait pas subit les pires infamies que nous ayons connu ces dernières décennies. Dans ce cadre, excellence Ricci, nous espérons que vous saurez faire oublier vos sympathies pour…celui dont nous devons désormais faire taire le nom. Vous ne pensez pas ?

    Son illustre excellence Ricci devint blanc comme un linge, et se ravisa dans sa chaise. Ses mains se reposèrent sur la table dorée autour de laquelle l’Assemblée des comices avait prit place. Gabriele Zonta était peut-être vieux, mais c’était là une grave erreur de penser qu’il ne connaissait pas chaque personne à qui il s’adressait. Il se trouve que le tirage au sort des représentants des classes censitaires n’a jamais vraiment été si aléatoire que cela. Contrairement à beaucoup d’artifices dont la République était dotée et qui ne faisaient plus illusion, le fameux tirage au sort des comices était lui, toujours perçu comme un outil efficace et « équitable ». Le seul changement qui différencia cette réunion de celles des législatures précédentes fut que pour la première fois, la peur et la frustration changea de côté. Pour la première fois, et par la volonté de DiGrassi et de sa faction, le rapport de force au sein de la République s’était renversé…ou tout du moins il y avait une volonté de faire démonstration de cette situation. Le vieux Gabriele était de ces gens-là, ces magistrats qui s’étaient rendu compte, aux côtés de DiGrassi, que la préservation des institutions qu’il défendait de la perpétuation de ce type d’artifice. A Velsna désormais, le peuple serait entendu, à défaut de le laisser réellement gouverné, et qu’on l’écoutât sincèrement. L’excellence Ricci répondit simplement :
    - Oui, sénateur-doyen, je pense que vous avez raison. – il se tut pour tout le restant de la réunion –
    - Bien – reprit le doyen – Maintenant que nous sommes tous d’accord sur ce point, je pense qu’il est temps de planifier la cérémonie officielle de déclaration de la puissance des comices. Pour l’organisation des festivités qui y sont liées, et organisées par nos confrères édiles du Sénat, il nous faudrait le concours d’évergètes parmi nos plus illustres citoyens. Bien entendu, il va de soi que la République sera reconnaissante de leur générosité, comme à l’habitude.

    Encore une bizarrerie velsnienne. La cérémonie des Comices qui clôture la période de recensement électoral était l’occasion de la première d’une série de festivités publiques qui allait ponctuer durant toute la campagne électorale la vie quotidienne de ses habitants. Cette atmosphère de carnaval, ceux qui connaissent Velsna, se douteront bien qu’elle serait entièrement à la charge de donateurs privés, dans l’optique de bien entendu faire valoir leur nom de famille, et dans l’objectif assumé d’intégrer un jour où l’autre l’album sénatorial. Mais cette année, il s’agissait pour plutôt pour certains de faire oublier certaines rancœurs et erreurs. Le doyen fixa son excellence Ricci et sa voix chevrotante se fit de nouveau entendre, au plus grand regret de son interlocuteur :
    - Si seulement nous avions de bonnes âmes généreuses prêtes à faire oublier menus mauvais choix du passé, et prêts à racheter leurs fautes…
    - C’est bon j’ai compris ! – s’agita le Classe I – Vous aurez l’argent !
    A Velsna, les temps changent, mais la République de Matteo DiGrassi reste la même. Elle s’adapte, tout simplement.
    4361
    La cérémonie des salutations


    L’Assemblée des comices avait rendu son jugement : les élections qui se profilaient allaient être les plus égalitaires depuis la fondation de Velsna. De quoi donner du courage aux formations politiques nouvellement crées, dont certaines qui ont passé des années en clandestinité avant d’avoir le privilège d’avoir cette petite chance d’obtenir une représentation nationale. Mais du côté des conservateurs, même parmi les suiveurs de DiGrassi, on s’interrogeait. Il fallait lâcher du lest pour assurer la continuité du régime, mais d’un autre côté, baisser à ce point le cens électoral était la porte ouverte à un renversement de la table. DiGrassi était confiant dans sa stratégie, beaucoup de ses partisans l’étaient beaucoup moins. Que se passerait-il si ces derniers n’obtenaient pas la majorité absolue ? Pire, que se passerait-il si…le PEV remportait les élections. Cette pensée, personne ne l’avait eu jusqu’aux premiers sondages. Certes, le PEV était loin, mais qui aurait pu penser que ces communistes monteraient aussi haut au lendemain du triomphe de DiGrassi. Mais le Triumvir demeurait confiant dans son pari, et continuait de répéter aux sceptiques : « Perdre n’est pas une option, pas plus que d’avoir moins de 600 sièges. ». Du côté des oppositions, on fourbissait les armes de la campagne à venir. Le PEV avait eu accès à des financements considérables de généreux donateurs, et ses armées de militants s’apprêtaient à couvrir les rues d’affiches, et de remplir les mains des citoyens velsniens de tracts. L’occasion était inespérée, et cette dynamique favorable, celle du parti des martyrs de la barricade, ne représenterait peut-être pas deux fois. Les autres oppositions étaient elles aussi en embuscade : libertariens, libéraux et onédophobes se regardaient en chiens de faillance, eux aussi avaient les yeux fixés sur les sondages et les statistiques. Ils comptaient le nombre de pièces dans leurs vbourses, ils commençaient à agiter leurs réseaux de clients comme chaque faction le fait tous les quatre ans à l’occasion de cette « fête ».

    Fête. Que dis-je, une succession ininterrompue de festivités, de carnavals, et pour l’instant il n’y avait que la cité qui les organisaient. Encore quelques semaines et les candidats s’y mettraient aussi, et l’ambiance deviendrait permanente. Ce jour du 8 mars, encore une fois, était une fête lui aussi. Ritualisée, traditionnelle, car elle suivait ce moment particulier qu’était la cérémonie des salutations. Comment résumer cette journée à des étrangers ? Le plus similaire dans des régimes voisins serait une commission parlementaire aux pouvoirs étendus, et dont le but serait de juger les actions de chaque membre de l’exécutif du Conseil Communal, au cours d’une séance pouvant durer toute la durée du jour. Or, ce Triumvirat fut quelque peu spécial puisque plus de la moitié de l’exécutif actuel est décédé ou exilé des suites de la guerre civile. Cependant, les velsniens ont réponse à tout, et même des morts peuvent être jugés.

    Ainsi, la condamnation à l’exil perpétuel de Scaela et de toute sa famille a été confirmée au cours d’une prise de parole symbolique du sénateur-doyen Gabriele Zonta. DiGrassi a été confirmé dans ses honneurs que le Sénat lui a accordés, parmi lesquels celui de « restituteur du Sénat ». On lui gratifia également de la construction de cinq statues et félicita la réforme des armées, certes inachevée par la guerre, mais dont il promit de la poursuivre en cas de victoire. Quant aux autres, parmi les membres du Conseil Communal, seul Sévérino Viano, un ancien vinoliste, avait survécu parmi ceux qui avaient rejoint Scaela. Ce dernier fit un vibrant hommage au regretté Triumvir, et demanda au Sénat de le gratifier d’un honneur mérité. Le Triumvir acquiesça, mais seulement à la condition que tous les morts du conseil aient les mêmes honneurs et distinctions. Derrière ce respect, il y avait peut-être la volonté de ne pas brusquer les ex-vinolistes…tout en noyant le martyr de Vinola parmi celui de tant d’autres. Du moins, c’était ce qu’un politicien avisé aurait fait…la manœuvre était-elle voulue de la part du Triumvir ? Cela n’était pas le genre de chose facilement devinable tant ce respect à l’égard des autres citoyens semblait innocent.

    Symboliquement, le Sénat raya tous les anciens partisans avérés de Scaela de l’album sénatorial, ce document gardé jalousement par les censeurs et qui consignait le nom de chaque sénateur ayant été en exercice depuis plusieurs siècles. Si l’existence du Sénat était avérée depuis le IXème siècle, la liste ne devait pas remonter au-delà du XIIIème siècle dans les faits. Mais le symbole était là : ces derniers n’étaient plus éligibles, et toute trace de leur action politique allait être effacée à jamais des mémoires de l’institution.

    Cette cérémonie terminée, le comité électoral était sur le point, dans quelques jours, de clôturer les candidatures et d’officier au démarrage effectif de la campagne…Que le meilleur gagne.
    216
    Sondage comparatif

    Institut Tor pour le journal Quotidia, 16 février 2014 et 6 mars 2014



    Velsna: Sénat des Mille, 16 février
    Drapeau

    Sociologie de la cité
    : aisée, diplômée (population étudiante nombreuse), activité industrielle notable (groupe naval Laurenti Alfonso, Arsenaux de Velsna), ville tertiarisée, ville ouverte sur le commerce international.
    Évènements récents: libération de la cité par Matteo DiGrassi, Journée des barricades




    Velsna: Sénat des Mille, 6 mars
    Drapeau

    Évènements récents: Cérémonie des salutations, réorganisation des vinolistes
    4990
    Problématiques de campagne: la course se prépare


    D'ici à quelques jours, les candidats de ces sénatoriales vont faire ce qu'ils font tous les quatre ans: dépenser sans compter leur "trésor de guerre" en meetings, rassemblements et promesses extravagantes. Une campagne, qui, au vu de la baisse du cens électoral, s'annonce comme particulièrement intense au vu des enjeux. Plusieurs forces inédites devraient faire leur entrée au Sénat, an grand dam d'une vieille nobilitas qui compte bien s'agripper aux institutions qu'elle a crée pour elle-même. Le Triumvir Matteo DiGrassi a d'ores et déjà placé ces élections sous le signe du changement "serein", arguant que de petits changements progressifs valaient mieux que n'importe quelle révolution. Curieusement, le PEV aussi, a poli son discours et gargarisé de ses airs présentables, ce que ses adversaires ne comptent pas laisser passer. Ces élections ne sont pas seulement une course aux sièges, il sont aussi une course à une victoire culturelle. La question de ce qui est acceptable et de ce qui ne l'est pas, ou ne doit plus l'être. Ce questionnement se pose sur un grand nombre de sujets, qui seront potentiellement déterminants dans les résultats du scrutin. Bien que les évènements et la sociologie aient déjà joué sur le choix de nombre d'électeurs, qui donc profitera de ces grandes problématiques qui seront le sel de cette élection.


    Investissements d'après-guerre et orientation de l'économie (sujet prioritaire à Hippo Reggia et à Aula):

    La question des destructions que la guerre a occasionné est de première importance. Les cités d'Hippo Reggia et d'Aula ont été particulièrement touchées et sont dans la nécessité d'investissements que leurs citoyens ne sont pas capables de couvrir seuls. Sans même prendre compte des seules destructions, le conflit a entraîné la ruine financière d'un certain nombre de cités, qui ont été dans l'obligation de mobiliser à leurs frais pendant de nombreux mois des milliers de gardes civiques. Les différents candidats ont bien compris cette problématique et ses enjeux, et se sont empressés de se positionner sur ce sujet avant même le début de la campagne. Certains commencent même à remettre en question l'orientation ultra-libérale de la République, qui traditionnellement attend du secteur privé la plupart des grands investissements. Les digrassiens ont déjà leur plan tout préparé: constituer un trésor d’État sur les deniers confisqués à tous les anciens partisans de Scaela, avant de rediriger cette manne financière vers une politique de grands travaux publics comme rarement le pays n'en a connu. Les eurycommunistes eux, prônent la constitution d'un secteur économique public par de nombreuses nationalisations.... Tout le monde a un solution différente à ce problème.


    Misère sociale (prioritaire partout):

    Bien qu'étant l'un des pays les plus riches d'Eurysie, Velsna est également l'un des plus inégalitaires. Si cette inégalité s'exprime dans un grand nombre de faits, la question économique est certainement celle que ses citoyens ressentent le plus. Velsna est une société où il n'existe pas d'âge de retraite fixe, pas de salaire minimum, de taux hebdomadaire de travail, de congés payés garantis, de santé et d'éducation publique... Dans ce contexte, la baisse subite du cens électoral a fait de ce sujet autrefois secondaire une nouvelle priorité sur lesquels les formations d'opposition vont avoir leur mot à dire. Même les digrassiens conservateurs vont devoir prendre en compte cette réalité nouvelle que la parole des classe censitaires inférieures à désormais plus de poids.


    Indépendance des cités (prioritaire partout):

    Allergiques au concept de centralisation du pouvoir à Velsna, les cités qui constituent la République ont toujours jalousement garder leurs droits et leurs privilèges. Chaque cité dispose de son propre taux d'imposition négocié avec le gouvernement, de même qu'il possède sa propre assemblée qui exerce son pouvoir dans tous les domaines à l'exception des relations internationales, du régalien et du fiscal. Dans ce contexte, il serait très malvenu de toucher à ces privilèges. Gare à celui qui voudrait confisquer aux cités de le droit d'entretenir leur propre garde civique par exemple, au risque de se faire taxer de tyran.


    Crise achosienne (prioritaire en Achosie du Nord):

    Récemment, de nouvelles tensions diplomatiques ont éclaté entre Achos et Velsna, réveillant au passage de vieilles douleurs. Les troubles des années 1990 ne sont pas très loin. Aussi, lorsqu'un attentat terroriste a été perpétré par des indépendantistes achosiens à Strombola, l’opinion publique s'est brutalement rappelée à ces souvenirs. Dans ce contexte, les velsniens expriment majoritairement un besoin de sécurité accrue et une réponse ferme face à Achos, que l'on soupçonne de complicité avec les terroristes. Mais qui sait...peut-être que les velsniens comprendront également l'interêt d'en arriver à une solution pacifique (mdr).


    La question onédienne (prioritaire partout):


    La guerre civile a amenée avec elle son lot d'ingérences et d'incidents à la marge du conflit. Velsna est voisine de nombreux états membres de l'organisation internationale de l'OND, lesquels se sont investi de diverses manières, peu discrètes pour certaines, ce qui a eu le mérite de susciter un agacement relatif de l'opinion publique, qui plus est entretenu par le PEV et ONDehors. Dans ce contexte, la gestion des relations avec l'OND est une question, certes pas la plus importante de cette campagne, mais suffisamment pour influer sur cette dernière. Dés lors, quelle attitude faut-il adopter à son égard: coexistence cordiale mais distante comme le préconise DiGrassi, collaboration comme le pensent les libéraux, ou rupture totale comme en appellent ONDehors et les eurycommunistes ?
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    Il était une fois en Achosie



    Il y a un territoire, dans cette République, qui a toujours été quelque peu…particulier. La Strombolaine, que les locaux appellent l’Achosie du Nord, est un vieux territoire. Bien que peu peuplé, ce dernier est depuis lors une halte portuaire incontournable dans le système économique velsnien. Les cargos partant de la métropole et se rendant dans les cités septentrionales, ou en Aleucie, ont fait de Velathri une étape obligée, tandis que la région peut se targuer d’avoir des ressources propres. Apex a ainsi commencé à déployer ses activités d’exploitation des gaz naturels du pétrole dans les eaux territoriales. Si les sols sont trop pauvres pour en faire des terres agricoles d’une qualité comparable à celles en métropole, le pastoralisme et l’élevage participent à la mise en valeur du territoire, tandis que la pêche constitue une activité qui ne se tarit pas avec les années. Mais si ces industries sont dynamiques, Velathri et Strombola ne disposent pas de secteurs d’activité à rentabilité élevée. Ni la pêche, ni l’agriculture ou l’industrie lourde de Strombola et de Velathri ne peuvent égaler le secteur de la haute technologie qui se développe en métropole, voire dans d’autres cités outre-mer comme Nowa Velsna. Hormis Velathri qui est le centre de la vie étudiante locale et qui accueille un certain nombre de grandes écoles, la jeunesse a tendance à fuir ces territoires afin d’y aller terminer ses études. Et dans bien des cas, elle ne revient pas. Mais tout cela ne peut expliquer en son intégralité les problèmes de ces deux cités. D’autres cités ont des difficultés similaires en outre-mer, en particulier Tarquina et Tercera. Un autre facteur négatif vient se rajouter à tous ces problèmes, et il faut le chercher dans l’Histoire de la région.

    Cela fait depuis le XIIIème siècle que la pointe nord de l’île celtique est sous sa juridiction. Des territoires ayant fait partie de la République depuis moins longtemps que cette région sont aujourd’hui bien plus stables que celui-ci. Cela est essentiellement dû au fait qu’ailleurs, deux cas de figure se sont produits entre les velsniens et les habitants originels de ces territoires : soit les nouveaux arrivants et les natifs ont réussi à construire l’ébauche d’un nouveau contrat social et ont intégré les seconds dans la cité des premiers, soit les seconds n’existent plus aujourd’hui. L’Achosie du nord fait à ce titre figure d’exception : ni Strombola ni Velathri n’ont réussi à intégrer proprement les populations achosiennes dans leurs corps civiques respectifs, ce qui représente une source d’embarras pour la République. Pour un velsnien, il est difficilement acceptable de concevoir que l’on puisse être un Homme sans faire partie de cet échelon administratif qu’est la cité, cette dernière conditionne les droits politiques et les devoirs du citoyen à l’échelle locale. Mais si théoriquement les ahcosiens de nationalité velsnienne ont tout le loisir de disposer de ce droit de participer à la vie sociale de la cité, cela se traduit dans les faits par une certaine exclusion. Ni Strombola, Ni Velathri n’ont engagé la moindre procédure de reconnaissance d’une quelconque exception culturelle vis-à-vis de ces citoyens. En effet, beaucoup de membres des sénats locaux pensent que l’instauration de régimes d’exception entre les citoyens n’auraient pour conséquence que de fracturer le corps civique et sa cohésion, ce qui encore une fois dans une cité velsnienne, est un sujet à éviter. Mais Cerveteri et Nowa Velsna l’ont bien fait avec les natifs locaux, alors pourquoi pas l’Achosie du Nord ? Tout cela tient aux réalités de la politique : les achosiens, contrairement aux autochtones d’Aleucie du nord par exemple, peuvent se rattacher à une entité politique, être achosien est un véritable enjeu politique qui permettrait à la République d’Achos d’avancer ses pions sur de vieilles revendications insatisfaites, ce que redoutent les citoyens de Velathri et de Strombola.
    Cela a eu de nombreuses conséquences sur les deux cités : ces dernières interdisent l’enseignement dans une autre langue que le velsnien, de même qu’aucune autre langue que le velsnien doit être utilisée au sein des administrations. Du point de vue culturel, cette situation a engendré deux entités qui vivent avec la sensation d’un état de siège permanent. Strombola et Velathri, malgré leur faible population, sont donc l’épicentre d’une culture plus militariste qu’ailleurs dans le pays. Les gardes civiques des deux villes sont par exemple trois à quatre fois plus importantes en effectifs que leurs consœurs en métropole. Strombola est connue pour entretenir une force militaire permanente, ce qui constitue un cas exceptionnel pour une cité velsnienne, en dehors de l’important noyau de l’armée de métier de Velsna.

    Les récents attentats et la perspective d’une possible résurgence de l’AIAN n’ont fait qu’amplifier ces problèmes déjà existants, et ont poussé une part importante de la population à se tourner vers des factions sénatoriales dont les solutions quant à ces problèmes sont les plus radicales. L’élection sénatoriale de Strombola et de Velathri sera donc forte en enjeux. Bien que natif de la région, DiGrassi et sa faction ne sont pas certains d’obtenir une majorité absolue nécessaire au bon gouvernement. Pire, les derniers sondages indiquent qu’il a perdu la tête à Strombola. Contrairement aux autres régions de la République, ce n’est pas le PEV qui est en embuscade sur ces terres résolument conservatrices. Une faction que l’on pourrait qualifier de régionaliste se charge de ce travail. L’Union des chasseurs de Strombola, pour la première fois depuis le début de l’enquête est apparue en tête du dernier sondage des sénatoriales strombolaines. Bien que sondage ne fait pas forcément résultat, l’annonce fut dans les rues de la cité perçue comme un tremblement de terre. Pour cause, cette faction de sénateurs, la plupart du temps ruraux, et constituée de grands propriétaires terriens, se fait la défense de mesures à l’endroit des achosiens que même les velsniens jugent extrême. Parmi elles figure même un projet d’expulsion systématique des natifs achosiens vers la frontière de la sérénissime République.

    Voilà donc la situation dans laquelle prend place cette campagne tendue. Mais il existe encore des formations politiques à Velsna, prônant la défense des intérêts de ces minorités. Elles sont rares et presque groupusculaires. Le PEV quant à lui, a conscience qu’il faut éviter le sujet, bien qu’un dialogue existe avec le Parti communiste achosien. Nous sommes donc en début de matinée lorsque les habitants se rendent compte de la nouvelle décoration des façades. Médusés devant le spectacle, ils contemplent des mots écrits en achosien, et ils n’ont pas besoin de les déchiffrer pour les avoir en horreur, et comprendre ce que cela signifie. Très rapidement, des humeurs envahissent les esprits : la colère et le scandale, si peu de temps après un attentat revendiqué par les achosiens de l’AIAN. Il serait faux de dire que tous les strombolains sont sortis de cette experience avec le même état d’esprit, certains savent encore faire la différence entre les deux organisations, mais là encore, ce n’était qu’une minorité. Les plaintes s’accumulèrent au Sénat et très rapidement, les regards se tournèrent vers les sénateurs affiliés au SDB, pour qui les achosiens avaient appelé au vote. Il ne fallut guère longtemps pour les voir accusés de connivence par une large part des sénateurs. Et dans la soirée, l’ensemble de la République était au fait de ces affiches.

    Ce jour là fut à double tranchant pour les sociaux-démocrates, qui depuis le début assumaient cette position pro-native, comme faisant partie de son corpus d’idées prônant le droit des minorités. Mais l’électeur velsnien moyen avait peur de l’achosien, ne serait-ce que par reflexe clanique et intra-familial. Par conséquent, le SDB avait sans doute perdu des électeurs au national. Cependant, tout n’était pas noir dans cette opération dont les militants du SBD eux-même n’étaient pas à l’origine. Les intentions de vote à Strombola et Velathri s’étaient peut-être radicalisées, mais le SDB gagnait de manière surprenante dans les intentions de vote. Les achosiens natifs semblaient désormais voiloir se reporter en masse sur ces derniers.


    Effets: Suite aux manœuvres achosiennes, les minorités achosiennes d'Achosie du nord devraient voter en masse pour le SDB, mais au niveau national, la crédibilité du SDB devrait être durablement touchée
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    PEV : la machine se met en route


    Nous sommes le 20 mars. C’est aujourd’hui que tout commence pour les candidats aux sénatoriales. Que l’argent coule à flot dans les rues, que la fête ne s’arrête jamais, lit-on sur des affiches placardées dans toute la métropole. Le premier coup de canon de cette campagne fut tiré par le PEV. De mémoire d’homme, on ne vit jamais le rassemblement d’un groupe communiste prendre une telle ampleur. Ce furent au bas mot près de 40 000 personnes qui se rendirent au meeting organisé par le parti sur la grande place Marinelli, dans l’agglomération moderne de la terre ferme velsnienne. Un temps prévu dans la vieille ville, le PEV a été quelque peu obstrué par une manœuvre du Sénat, ayant interdit un rassemblement dans la vieille ville pour officiellement, des raisons de sécurité. Il ne fallait pas chercher loin pour y voir cependant la résultante de deux facteurs : le Sénat avait peur d’une foule pouvant devenir incontrôlable à quelques centaines de mètres du Palais des Patrices, et le pouvoir tentait tous les recours légaux afin de contenir les ardeurs de ces militants. Mais le PEV joua le jeu des institutions, et accepta finalement le déplacement du rassemblement. Pari gagnant, puisque toutes ces mesures ne semblent avoir eu aucun effet sur la capacité du parti à rassembler, même en périphérie de la ville. 40 000 personnes, pour beaucoup curieuses et non engagées en politique, beaucoup d’habitants des quartiers périphériques, provenant en particulier du quartier de l’Arsenal, ventre populaire de l’agglomération velsnienne.

    Sur la scène, on avait disposé en décors d’arrière-plan un montage émouvant des photos des militants du PEV disparus lors de la journée des barricades. Le PEV pouvait en effet remercier les sacrifiés de cette journée qui avait donné une aura de respectabilité au parti auprès des franges délaissées de la population, celles pour qui le cens électoral venait subitement de baisser, faisant d’elle une force politique nouvelle et enthousiasmée par cette perspective. La situation de début de campagne du PEV ne pouvait pas mieux commencer pour les militants du parti, d’autant que les financements de la formation étaient apparemment sans fin, ce qui impliquait une présence continue ces prochaines semaines. Pendant que l’on faisait miroiter le public, la scène laissait dévoiler devant eux l’un des slogans de campagne du PEV, étendu sur une grande banderole en arrière-plan de l’estrade : « Le pain, la paix et la liberté ». Sur scène venait d’apparaître trois des membres les plus importants du comité central. Paolo Gordini, directeur de la rédaction de l’Unità, se mit immédiatement en retrait, en compagnie de Sergio Natta, chef de la section de l’Arsenal, l’une des plus importantes du pays. A devant se portait, enjouée et lumineuse, Sofia Mancini, chef de la section de San Stefano, et accessoirement ancienne secrétaire des jeunesses eurycommunistes du PEV.

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    Paolo Gordini (gauche) et Sergio Natta (droite) en train de discuter de saucisses

    La jeune femme salua une foule, qui certes ne la connaissait pas aussi bien pour le moment qu’un Géorgi Marcos, mais qui n’avait pas été placée là par le parti par hasard. Cela n’empêcha pas le public de l’accueillir comme il se doit.

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    Sofia Mancini

    - Camarades !

    C’est une joie immense de vous retrouver. Cela faisait si longtemps pour certains d’entre nous… Nous, dont la nation a été victime des appétits de cette petite caste dont la seule fin était d’arracher le pouvoir à une autre partie de cette dernière, comme deux siamois qui se battraient pour la même chose. Aujourd’hui, je suis en joie de vous voir, mais malheureuse de cette réalité : nous, peuples des cités libres de la République, avons été sacrifiés durant plus d’un an par des égoïstes et des vaniteux, qui comme à l’habitude des élites velsniennes, ne s’est pas entredéchirée pour but de garantir nos droits, mais la perpétuation des leurs. Voyez-vous, camarades, il existe deux approches de la lutte contre le pouvoir dans cette vie : la contestation du pouvoir pour ce qu’il est, ce comment il a été conçu, ce que nous faisons ensemble aujourd’hui par le simple fait de nous réunir. Et nous avons une deuxième forme de lutte : la quête de l’appropriation du pouvoir sous la pensée, erronée, selon laquelle le système doit être conservé et que ce sont les hommes et les femmes à sa tête qui sont coupables de ses dysfonctionnements. Cette approche à court terme, c’est celle de Matteo DiGrassi.
    Cet homme n’est ni notre sauveur, ni notre tribun, il n’est que la dernière incarnation de l’obsession qu’à notre système injuste et vieilli à veiller à son auto-préservation. DiGrassi ne vous donnera jamais de quoi vivre décemment. DiGrassi ne comprendra jamais le besoin que nous avons d’une école libre et gratuite de tous frais. DiGrassi ne comprendra jamais que nous ne pouvons pas nous nourrir avec le maigre évergétisme des sénateurs, et en nous vendant à des sénateurs soucieux que de leurs intérêts personnels, génération après génération. Le clientélisme institutionnalisé, celui qui nous vaut menaces et corruption en échange nos votes, n’a que trop vécu !

    Velsna est un pays riche, l’un des plus riches d’Eurysie. Pourtant, nous sommes là : sans hôpitaux, sans autre perspective que celle de devenir des clients de ces cent familles, qui parasitent notre pays depuis que l’esclavage a laissé la place au servage, puis au salariat. Les forces productrices du pays sont devant moi à cet instant, pas au Sénat, pas à la mafia organisée qui gouverne notre pays par la corruption généralisée. La guerre de Matteo DiGrassi n'a jamais été menée autrement que pour savoir à quelle sauce nous serons mangés !

    Cette élite consanguine nous dirige depuis bien trop longtemps dans le mur, eux qui ne se sont disputés, que pour ensuite négocier avec des puissances étrangères le poids des chaînes de son propre salariat à coup de traités de libre-échange. Regardez donc les accords qu’ils signent avec des pays dont la générosité n’est que de façade, avec Teyla qui exploite ses travailleurs près de 50 heures par semaine, avec la Zélandia qui ignore l’existence même du concept de droit du travail. Qui se ressemble s’assemble, car nous sommes dans la même situation qu’eux, en pire. Toute l’Eurysie souffre, et nous, plus encore. Que devons nous faire dans cette situation ? Nous, les salariés de Laurenti Alfonso, ceux des Arsenaux de Velsna, ceux des usines automobiles Strama ? Que devons nous faire sinon montrer l’exemple à la pointe de la lutte, et nous battre plus durement encore que nos camarades au-delà de nos frontières, eux qui sont soumis au diktat libéral de l’OND. Capitalisme libéral de l’OND, capitalisme corporatiste velsnien, c’est là un même combat que nous menons contre les mêmes personnes. Aussi, je dois vous l’avouer franchement, moi qui suis candidate à ces sénatoriales : ce n’est pas seulement par des élections que nous arrachons des droits, c’est également par l’engagement de terrain de chacun d’entre vous. Sur votre lieu de travail, au sein de vos cités respectives, à l’échelle locale, à l’échelle du petit que le grand dédaigne et méprise. Nous devons nous battre, au-delà des urnes pour faire supprimer le sénatus consulte du traître Scaela interdisant les syndicats. Nous devons nous battre au-delà des urnes pour obtenir le simple et élémentaire droit de la grève et d’association libre. Nous devons nous battre pour renverser les conventions de secteurs d’entreprise, qui orchestrent entre eux leur propre concurrence tout en s’arrangeant ENTRE EUX, pour maintenir ces salaires à un minimum ne permettant pas de faire vivre ne serait-ce qu’une personne. Salaire minimum fixe pour tous, qu’importe la convention de secteur, voilà ce que nous répondons à l’injustice de la misère.

    Et pour ces profiteurs de misère, je n’aurais qu’une chose à dire qui puisse rembourser nos sacrifices et nos efforts sur la chaîne de production : nationalisation de Laurenti Alfonso et des Arsenaux de Velsna ! Car nous ne pouvons concevoir l’indépendance des travailleurs velsniens sans la souveraineté du peuple dans l’économie de leurs pays. Nous ne clamons pas la disparition des bourgeois velsniens pour accueillir à bras ouverts les faux cadeaux des capitaux internationaux. Un bon début vers la société socialiste : libérée, apaisée, juste, et que nous appelons de nos vœux.

    Je vous dis ces mots avec la plus grande des sincérités : votez, mais n’oubliez pas de vous battre. Car l’élection n’est rien sans les revendications qui précèdent son offre électorale. Notre programme est celui de la grande réconciliation par la justice, contre les cent familles et leurs agents capitalistes et impérialistes onédiens. Le Parti Eurycommuniste vous appelle à prendre votre avenir en mains. Camarades ! La vie est à nous !



    La foule commença à chanter, sans même que quiconque ne lui indique, un chant dédié aux martyrs de la journée des barricades. La seule maîtresse fut la spontanéité et l’esprit de corps insufflé et marqué au fer rouge par des années d’actions du PEV.

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    Hégémonie, contre-hégémonies

    En 1930, l'intellectuel kah-tanais d'origine velsnienne Theodore Belleni finissait d'écrire son traité de l'Hégémonie, critiquant le socialisme matérialiste et ses théories en leur opposant notamment le développement des médias de masse et la création d'un système d'hégémonie culturelle rendant toute révolution impossible pour les ouvriers et travailleurs avant qu'une victoire décisive ne soit acquise sur le plan culturel. En d'autres termes il s'agissait de la remise en question d'un certain nombre de mécaniques semblant aller de soi aux tenants les plus orthodoxes de la ligne historique, leur opposant une conception plus fluide des ancrées dans la modernité des conditions nécessaires à l'éclatement d'une révolution.

    Si les kah-tanais eux-mêmes n'étaient pas tout à fait des matérialistes orthodoxes – cette mouvance existant à la convention aux côtés d'innombrables autres – ils n'en avaient pas moins lu Belleni et avaient pleinement adoptés ses idées au sein de leur corpus théorique de telle façon qu'on trouvait encore, presque un siècle plus tard, d'importantes traces de ses théories dans tous les plans un peu sérieux de conquête du pouvoir par les communalistes. Le pouvoir, à Velsna, ils en étaient encore loin. C'est que la guerre de tranchée, étape essentielle à la création des conditions permettant l'avènement d'une révolution socialiste quelle qu'elle soit, venait tout juste de débuter et que malgré quelques importants coups d'éclats, telle que la journée des barricades, le consensus restait aux mains de l'hégémonie. Le PEV lui-même ne faisait d'ailleurs que reprendre les termes d'une autre hégémonie. C'était sa force et sa faiblesse, le terrain sur lequel il s'avérerait vraisemblablement possible de le réduire. On ne se faisait du reste pas d'illusion sur la capacité des communalistes à faire disparaître les eurycommunistes. Il fallait simplement les affaiblir pour que leurs plans ne soient plus réalisables sans l'aide des autres forces de gauche. Les communalistes, par nature, étaient capables d'accepter des solutions d'alliance et de consensus. C'était aussi ce qui motivait leur détestation du PEV hégémonique.

    La vérité, bien entendue, c’était que le PEV était la seule force de gauche du paysage politique, du moins jusqu’à peu. Et elle n’était du reste pas la seule force que l’on pouvait soumettre à un effet d’érosion électorale. Du reste, une stratégie réaliste, donc passant par une alliance avec le PEV à terme, ne pouvait permettre d’attaquer frontalement les eurycommunistes. Fort heureusement, l’intégralité de la classe médiatique s’en occuperait pour les communlistes, qui prendraient dès-lors l’image de la gauche acceptable.

    Une perspective qui en disait long sur l’ignorance générale de celles et ceux qui écrivaient et parlaient sur le mouvement sans en être. Ce dont bien entendu, le mouvement ne se plaindrait pas. Il profitait de cette ignorance pour se développer.

    En effet si les eurycommnistes fonctionnaient sous la forme d’un parti de masse, l’un des seuls véritablement fonctionnel de l’Eurysie, les communalistes, eux, avaient un public désigné très précis. Les universitaires et les classes moyennes précaires, c’est-à-dire le corps professoral, la petite fonction publique, le monde des arts et de la culture. C’était tout ce qu’il fallait pour fabriquer une contre-hégémonie et à ce titre, l’abondance production de la maison mère kah-tanaise offrait un matériel plus que conséquent pour rendre tangible la réalité d’une potentialité communaliste. Sans même chercher à importer une forme de propagande, le cinéma kah-tanais se passait au Grand Kah et exposait une réalité quotidienne qui pouvait sembler bien étrangère au velsnien de base, lequel pourrait toujours se raccrocher aux récits et émotions très humaines des personnages. Il fallait rédiger. Créer. Des articles de presse et de science, des pamphlets, contaminer le monde étudiant et la jeunesse. Puis sortir du cercle, aussi. Aller au contact du monde réel. Et pour ça Velsna présentait de nombreuses opportunités liées à une société conservatrice et depuis longtemps. Les nouvelles lois Di Grassi et la chute du tyran Scaella avaient ouverts la voie à un surprenant printemps de la société civile que les communalistes entendaient bien animer. Parce qu’ils avaient l’expérience et la formation politique, largement fournis pas les amis de la lutte internationale, ils se fondaient dans les associations comme chez eux. C’est-à-dire, dans celles qu’ils n’avaient pas fondés. Groupes de soutien, anti-raciste, pour la citoyenneté, groupe de pression, aide aux démunis, aux sans-abris, aux femmes battues, aux homosexuels. Le monde LGBT+ était lui aussi courtisé à renfort de vérités et de méthodes militantes. Le virilisme ouvrier du PEV s’intéressait aux mécaniques socio-historiques mais ne faisait rien pour l’hégémonie, rien pour les gens dans leur individualité. Il y avait pourtant là un appel criant à des droits et du respect, auquel la méthode anarchiste pouvait répondre par bien des aspects. L’aide mutuelle et la coordination des efforts pouvait porter ses fruits. Le monde associatif. Voilà bien une réalité qui échappait aux partis de masse, un tel fourmillement émanait de problèmes si diverses qu’il ne pouvait qu’échapper à un contrôle central, d’une part, et tendait à se méfier des institutions trop pharaoniques, de l’autre. Terreau fertile pour faire naître une contre-hégémonie.

    Enfin, il fallait porter sa voix, et si la force du communalisme était sa multiplicité, cette voix avait besoin d’être multitude. C’est à ce titre qu’on avait fait émerger une quantité de leaders locaux. Portes parle et représentants chargés de fédérer et coaliser des revendications locales et de profiter tant que cela était possible des largesses consenties par le pouvoir. C’était le moment où jamais de faire bouger les lignes, de rectifier de peu le trop grand retard accumulé par la faute du conservatisme Velsnien.

    Parmi ceux-là deux s’étaient révélés au sein des sections et avaient, après un très rapide processus de sélection interne imposé par les élections, atteint un rang national. Ils étaient maintenant les principaux orateurs d’un mouvement qui se rêvait en pleine expansion, capable de coaliser des espoirs divers autour de lui. Le premier était Antero Bava, lequel pouvait compter sur une courte carrière de résistant puis de militaire durant la guerre civile pour assurer son image, après laquelle il était retourné à son occupation initiale de militants par le fait, pamphlétaire désabusé et internationaliste dont les textes et les théories avaient été fondateurs dans le développement du mouvement. L’autre, plus inattendue, était une femme. Alessandra Dalle Bava appartenait à cette classe encore mal dégrossie des intellectuels, forte de nombreux diplômes en sciences sociales et naturelles, et d’une longue carrière de journaliste que la dictature n’avait fait que sublimer, elle était à ce titre un modèle type de leadeuse communaliste. Une intellectuelle hyperactive et engagée, qui avait tenté de donner d’elle durant la guerre civile, non pas en rejoignant une garde civile mais en documentant avec soin les transgressions du régime scaelien puis les horreurs de la guerre. Elle avait ensuite dénoncé. Mis à jours. Révélés les crimes, les compromissions, les manquements et les tragédies. Un travail important. Combien de familles lésées avaient été défendues par ses pages ? De jeunes femmes et hommes violés par une armée que l’on voulait pardonner ? Combien d’exaction avait-elle recensé, de mensonges officiels sur le nombre de mort ou l’identité des disparus ? Les communalistes étaient venus vers elle pour lui proposer son soutien, et elle avait décidé qu’ils avaient besoin du sien, pas le contraire.

    Fontana se voyait en voie des sans riens. De ceux que les partis et les factions oubliaient. Elle donnait à la campagne de Bava un vernis différent, plus ouvert et particulier, profondément humaniste, qui accompagnait bien la nature utopiste et sociale des communalistes. Il ne s’agissait certes que du communisme à grand-papa, mais celui-là savait se moderniser, surfer sur la naissance des consciences de classe, identifier les problèmes, les mettre en avant, les exploiter. En faire des points politiques importants. Restait maintenant à prendre et garder le contrôle du narratif, une mission que l’abondance de réseaux militants et intellectuels, bientôt artistiques, rendrait possible. Oui. C’était le parti des gens libres et des oubliés.

    Qui de mieux pour représenter une jeune république ?
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    L'Union des Optimates ou la Défaite.


    Velsna avait changée. C'était là un fait indéniable, les conséquences de la terrible guerre civile qui si elle n'avait pas tant changé le fond du pays avait toutefois vitrifié dans sa quasi totalité sa classe politique de tel manière à ce que le paysage qu'il y a quelques mois était désormais méconnaissable. En tout état de cause, tout ce qui était de près ou de loin apparenté à celui dont désormais il ne fallait plus prononcer le nom avait été mis sur les rotules pour ne pas dire complètement mis hors jeu définitivement, c'était le lot des vaincus en soit, la honte de la défaite et tutti quanti. Pour lot de consolation au moins les survivants de cette frange des moins calmes avait pour elle que ce que les libéraux, les vinolistes, cette racaille réformatrice qui comptait démolir entièrement la structure Velsnienne pour en rebâtir une nouvelle à leur image, avait subit une déroute elle aussi, certes moins vaste mais tout de même assez satisfaisant. Quelque part, le triomphe de Di Grassi était un "moindre mal" dans la mesure où la situation aurait pu être bien pire quoique... L'ascension des eurycommunistes, fulgurante et soudaine avait de quoi inquiéter.

    Honnis, leurs bien saisis, et leurs partisans forcés de faire profil bas, les Optimates de Léandre étaient dans une fort mauvaise passe, menaçant de complètement disparaître du sénat dans le sillage de l'effondrement total de leur mouvement qui se profilait. En soit ils l'avaient bien cherchés, un juste retour des choses qui se concrétiserait définitivement par le coup de bâton final qu'était leur programme d'ensemble. En tout état de cause ils étaient destinés à mourir politiquement seuls et dans l'indifférence totale voir même dans la satisfaction des nouveaux maîtres de Velsna... A moins que... Une aide providentielle, un miracle inespéré ne se produise. Et c'était peut être ce qui allait avoir lieu à dire vrai... Mais pour cela, il faudrait faire un nouveau virage... Emprunter une nouvelle voie. Et faire un croix sur les rêves absurdes, car c'était finalement ce qu'était ce fantasme d'Empire Landrin, une énormité qui aurait dû rester au stade de rêve, il était plus que temps de se débarrasser de la cause même de la ruine des Optimates et... Voir plus grand... Plus large.

    Après tout Velsna dans les légendes, si elle avait vue son ascension se concrétiser par l'arrivée massive d'exilés Landrins d'autrefois qui désormais étaient pour la plupart sans le sou, dépossédés de leurs richesses par les vainqueurs de la guerre civile, et n'avaient guère plus de figure de proue à opposer aux nouvelles factions en vogue, devait sa bonne fortune à d'autres... "Migrants". Car après tout, si il y avait eut les Landrins, il y avait eut aussi les Fortunéens, les VRAIS Fortunéens, ceux de la ville qui sombre elle même, qui avaient encore un certains nombres d'attaches et de liens du sang, qui ironiquement avaient été épargnés dû à un refus systématique de se rallier à Scaela, préférant rester hors de toute cette sinistre guerre fratricide, certains de toute façon d'être hors d'atteinte du Triumvir Landrin qui n'oserait jamais s'aliéner ses plus fervents soutient.

    De ce fait, la "Branche Fortunéenne" de ces vieilles élites avait été relativement épargnée et en pleine capacité de ses moyens, certes moins que Scaela à son apogée, largement moins, mais tout de même assez pour reprendre les choses en main, mette en laisse les landrins une fois pour toute et renverser la vapeur afin de sauve les meubles. Pour cela, ceux là même qui descendaient des fils de la Sérénissime avaient tous placés leurs confiance et avaient décidés de faire front commun derrière un seul nom qui même chez les Landrins, chez les Optimates devait encore avoir une certaine signification.


    Dom Francisco Altarini
    Dom Francisco Mogador Altarini, le chef de file des Optimates de Fortuna


    Dom Francisco Altarini... Le cousin Velsnien d'une des figures médiatiques et politiques les plus connues de tout Fortuna qui à l'image de son homologue fortunéen avait soigneusement disposés ses pions au fur et à mesure des années tel une éminence grise de tel manière à devenir l'une des figures incontournables de sa communauté. Resté très loin de toutes ces affaires fratricides ayant entraîné la guerre civile récente et n'ayant guère de liens avéré avec Scaela, il était ainsi l'homme providentiel qui pouvait accomplir un miracle... En soit ce n'était pas comme si les Optimates eurent le choix de l'accepter et de se placer sous son aile... Oh certainement pas. C'était le seul choix envisageable... Après tout il apportait avec lui ce qui manquait à ce jour terriblement à la faction pour avoir la moindre chance de sauver ce qui pouvait l'être. Deux choses majeures, l'Argent et le soutient de la base arrière, car après tout, son nom avait une signification claire, et sa mise en avant aussi. Derrière Dom Francisco, la puissance et la fortune des Altarini de Fortuna ainsi que de leurs soutient de la vielle garde, des héritiers, mais aussi de nombreuses dynasties d'autres allégeances ayant des liens forts et ce jusqu'au très secret concile. Tel était la promesse de ce serment d'allégeance à prêter, de cette nouvelle alliance. De ce renouveau de cette faction en perdition.

    Un contrat des plus simples, en échange de leur assistance salvatrice, il allait falloir laisser la main à la Branche Fortunéenne des Optimates Velsniens dont l'heure état arrivée et dont les valeurs et ce qu'ils entendaient accomplir, si elles n'était pas totalement et sur bien des points en accord avec leurs cousins Landrins, était assurément bien mieux que de laisser les libéraux et les communistes à la manoeuvre.

    Dans tous les cas le constat était fait alors que l'argent des patriciens de la sérénissime commençait à couler à flot, l'Heure de l'Aigle Bicéphale était arrivée, un renouveau qui avait un nom...

    Altarini.

    Celui là même qui avait pris la place à la tête des conservateurs et nationalistes en lieu et place des Litaris qui occupèrent à de nombreuses reprise la magistrature suprême qu'était le poste du Doge de Fortuna... Celui là même qui tirait les ficelles d'une part large du grand Concile guidant depuis les ombres la plus grande République Marchande du Monde... Celui là même qui sur les ondes et les écrans était devenu incontournable durant ces dernières décennies...

    Celui là même, qui offrait une chance de ne pas sombrer totalement dans les affres de la défaite...
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    ONDehors : Pensez printemps les amis !



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    Xavi Lorano aime bien les palais Xin

    Il est bien connu que la politique velsnienne représente un coût financier prohibitif. On pense souvent à ces campagnes magistrales, de festivals et de carnavals entièrement financés par de généreux donateurs, ou par le candidat lui-même, souvent fortuné. C’est presque devenu une norme pour tout candidat crédible ayant la volonté d’être élu. Les sénatoriales sont une machine à distribuer les billets pour les citoyens…mais qu’en est-il lorsque l’on n’en a pas les moyens ? Que se passe-t-il lorsque l’on n’est ni DiGrassi, ni un membre du riche PEV ou un libéral financé par les donateurs de la bourse d’Amstergraaf ? Une formation politique en fait l’expérience tous les jours. Velsna est un pays de plus en plus riche, et l’accès à l’information est de plus en plus facile. La quasi-totalité de la population a désormais accès au net malgré des inégalités abyssales. Aujourd’hui, qui est assez jeune pour en avoir le réflexe peut s’informer n’importe où, et parfois même sans filtre entre eux et les promoteurs des idées auxquelles les citoyens sont exposés. Cette bulle internet représente également autre chose qu’un support de diffusion pour les partis politiques : internet offre une perspective nouvelle d’économies d’argent. Et parmi les formations politiques et les candidats en lice, un camp a un besoin tout particulier d’argent. Un parti qui, dit-on, grandit malgré le silence des médias.

    En effet, dans les limbes de l’internet velsnien, on trouve une communauté d’internautes politisés particulièrement insistants et convaincus par le corpus idéologique de ce parti. Ils ne tarissent pas d’éloge pour une formation nommée ONDehors. Histoire intéressante qu’est celle de cette faction nouvelle, encore une à ajouter au compteur. La genèse d’ONDehors remonte à la tentative d’ingérence de la Zélandia devant le grand port d’Umbra. La revendication des zélandiens, d’assurer le soin de réfugiés inexistants, avait provoqué une levée de boucliers au sein de la population de la ville, et tout particulièrement de son Sénat. Parmi ces sénateurs figurait un certain Xavi Lorano, ancien ambassadeur et sénateur des Mille de Velsna, qui jouissait d’une fin de carrière discrète dans sa ville natale d’Umbra à un honorable poste de parlementaire local. Autant anti onédien qu’il était anti-communiste, Lorano s’est vite rendu compte de l’engouement suscité autour du PEV par ses positions anti onédiennes, que paradoxalement au vu de son positionnement politique, il partageait. Décidé à voler la vedette aux eurycommunistes tout en chassant les onédiens de la cité, Lorano fonda donc un petit collectif de sénateurs anciennement pro-DiGrassi, déterminé à combattre ces deux menaces d’une manière plus énergique que ce dernier. Ironiquement, ce vieil homme devint rapidement par un habile usage des réseaux sociaux, l’idole d’une jeunesse velsnienne déclassée. Son discours, particulièrement isolationniste, plus davantage que Digrassiens et scaeliens, commençait à avoir un écho important au sein des cités rurales sans grande attache économique au commerce international, et au sens large dans toutes les strates sociales de la ruralité.

    Lorano dit souvent qu’il est le velsnien que DiGrassi aimerait être. En effet, malgré un programme particulièrement conservateur, Lorano ne fait pas l’erreur de plaider un programme réactionnaire comme le font les optimates. Lui également, a bien compris que l’organisation du cens tel qu’il existait avant la guerre civile, ne reviendra jamais. Lorano ne cherche pas non plus à creuser des fossés entre les classes censitaires, appelant à un « rassemblement », un terme nébuleux assez courant dans les programmes que l’on rattache au confusionnisme. Car il ne faut pas se faire d’illusion : Lorano reste un conservateur. Les observateurs politiques disent de lui qu’il est optimate sans le côté has-been. En plus de prôner la rupture totale avec les pays de l’OND, qu’il accuse d’être des puissances impérialistes voulant la perte du pays, il se fait défenseur de la tradition républicaine velsnienne, arguant même qu’il en est plus attaché que DiGrassi lui-même. Face aux forces du « mondialisme », il oppose la rigueur d’un monde centré au tour de Velsna, respectueux du semblant de démocratie établie et de la liberté absolue des cités libres. Au reste du monde, il oppose une forme d’exception culturelle et une souveraineté absolue sous les principes d’une certaine autarcie, qui va plus loin que le discours digrassien. A bien égards ONDehors regroupe des individus qui, au sortir de la guerre, se sont trouvés à la marge entre digrassiens et scaeliens : le refus de l’élitisme scaelien, mais le refus de l’acceptation du changement concédée par un camp conservateur qui selon eux, a renoncé à ce qui fait le caractère « exceptionnel » du système velsnien.

    ONDehors se place ainsi dans toute cette mouvance de la confusion, oscillant entre défense supposée des acteurs de l’économie velsnienne, travailleurs compris, tout en faisant un éloge du travail de la terre. Le mépris des grandes places financières, cœur battant du mondialisme et siège de supposées intrigues afin de détruire Velsna en tant qu’entité politique.

    Sur les réseaux, Lorano séduit les néophytes de la politique par des procédés efficaces, en exposant, grâce à sa rhétorique de sénateur, ses idées dans le cadre de colloques magistraux de plusieurs heures. Au programme : des cours d’Histoire, de sciences politiques et économiques en abrégé, souvent lacunaires, mais dont les erreurs ne sont pas perceptibles par le public visé. Et toujours, une orientation de chacun de ces cours vers un but : démontrer que les entités étrangères sont la cause de chaque remous de l’Histoire velsnienne, et que l’OND n’en est que le dernier avatar en date. Lorano est également particulièrement ferme sur la question achosienne, dont il accuse les membres du gouvernement d’orchestrer un complot avec Kolisburg et les forces du mondialisme à l’encontre de Velsna. Il va sans dire que ce dernier ne fait que peu de différences entre toutes ces entités, qu’il associe à un fond commun de malveillance. Sur les questions chères à la droite, ONDehors fait montre de son appartenance à ce spectre politique, voulant instaurer la mise en œuvre de quotas prohibitifs tout en adoptant une approche « méritocratique » de l’immigration, un tri manifeste servant volontiers de cache sexe à un rejet de l’étranger. Toujours est-il que ce discours a un certain effet dans ce pays en reconstruction, et que cherche des coupables des maux qu’il a subi. Les actes d’ingérence étrangère durant le conflit, n’ont de toute évidence, fait que le renforcer.

    Les espoirs d’ONDehors sont sérieux, et la formation, bien que savant pertinemment qu’elle n’obtiendrait sans doute pas une majorité même relative, ne rechignait pas à l’idée de rejoindre un gouvernement Digrassien en coalition, pourvu que ce dernier accepte leurs gages. Le pari de Lorano était donc simple : forcer les Hommes du Patrice à accepter sa présence dans un gouvernement, performer suffisamment pour empêcher une majorité absolue du « restituteur du Sénat ».



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