Ce document vous présentera l’histoire du Drovolski selon les sources les plus fiables récupérées par l’Empire. Dans un souci de clarté, plusieurs histoires annexes de territoires conquis ou disparus y sont intégrées. L’histoire du Drovolski est racontée à partir de 980, selon la référence régionale rémienne, jusqu’à nos jours, avec un souci du détail. Avant de commencer, voici un point important pour comprendre le document qui suivra :
- Mesolvardiens : Peuple autochtone mongol du nord, fortement métissé avec les Slaves, à la peau blanche pâle, comme les peuples de Blême.
- Varnaciens : Peuple slave conquérant venu du nord.
- Translaves : Peuple autochtone issue d'un métissage turcique et slave situé au sud du Drovolski actuel.
- Blêmiens : Minorité ethnique autochtone des côtes de la mer de Blême.
- Rémiens : Peuple hellénique du sud, aux portes de l’Afarée.
On peut choisir de débuter l’histoire du Drovolski par la fondation de la dynastie Drovol, ancien nom de la dynastie régnante avant la slavisation de ses territoires par l’incursion varnacienne. C’est en 980 que le marquisat de Mesolvarde, petite cité-état, choisit d’anoblir le premier Drovol pour la résolution d’un conflit par l’instauration des lois dites tacites du 6 juillet 980. On peut difficilement parler de loi au sens moderne du terme, il s’agit plutôt d’une nouvelle politique nobiliaire. Serge I de Drovol obtient du marquis de Mesolvarde la charge de sénéchal d’outre-mur et de premier magistrat du marquisat, des titres très différents mais cruciaux pour les événements qui suivirent. Serge I lance alors l’œuvre de sa vie : l’irrigation de l’outre-mur, en utilisant les différentes rivières de Mesolvarde. Cette réalisation donne un véritable ascendant à Mesolvarde sur les cités nomades, et on peut parler de la première ville vraiment sédentaire de la région. La population y grandit très rapidement, renforçant la position des Drovol et de Mesolvarde, qui partagent le pouvoir de la cité et de ses alentours.
Le sacre mesolvardien des Drovol a lieu dans le palais du marquisat. La maison reçoit deux symboles qui traverseront les âges jusqu’au drapeau actuel : le sceptre pendulaire et la coiffe de magistrat. Deux éléments qui définissent le Drovolski que l’on connaît aujourd’hui, la main du juge.
En 1101, Tomitien I succède à son père et reprend ses charges, mais dans une situation plus complexe : l’outre-mur devient de plus en plus peuplé, risquant de déstabiliser le marquisat. Sous cette impulsion, et peu de temps avant un soulèvement de la paysannerie face aux taxes de la cité, le marquis de Mesolvarde confère les pouvoirs sur la cité de Drovol par le titre de roi, fondant ainsi le royaume de Drovol, composé du marquisat de Mesolvarde et d’outre-mur.
En 1175, Kasimir I devient roi après l’abdication de son père, devenu fou à cause d’une intoxication au plomb, métal importé par des commerçants rémiens. Kasimir est contraint à la guerre contre des peuples nomades mongols venus du nord-ouest, des régions kotümiennes, principalement des cavaliers translaves en quête de nouveaux territoires. L’avance technologique de Mesolvarde dans la fabrication d’armes en acier permet de réduire rapidement la menace et de fonder un avant-poste dans les conquêtes translaves : la ville de Kotüm.
En 1201, Kasimir II devient roi et promulgue rapidement une série de grandes réformes administratives visant à centraliser le pouvoir et à renforcer sa cour. Une centralisation devenue nécessaire, car la noblesse d’outre-mur devenait querelleuse sur des sujets de culte et menaçait de faire sécession des zones agricoles avec la capitale.
En 1245, Kasimir III devient roi. Il est sans doute le plus sanguinaire des rois de la maison Drovol. Le petit royaume s’étendant alors très vite d’ouest en est, il se voit confronté à plusieurs menaces. Les cavaliers translaves entrent en guerre contre le royaume, suite aux importantes prises de territoires. Ce conflit mène à une guerre d’importance qui conduit à la vassalisation des terres au nord des trois khanats translaves encore nomades. Les accords de Letjsa fixent les frontières du royaume de Drovolski et des terres translaves de Boutchouvarie, d’Oklanuu, de Letvigur et d’Anapul. Parallèlement, le royaume de Drovol est confronté à l’émergence de villes slaves, notamment Varnace, construite en moins de 5 ans par des colons slaves venus du nord. Le peuple slave, en avance considérable sur le plan politique, culturel et technique, repousse rapidement les Mesolvardiens. En réponse, pour maintenir leur pouvoir, les grands du Drovol consentent à la formation d’un empire, parfois improprement appelé le second royaume de Drovol.
En 1284, Kasimir VI devient empereur du Drovol et d’outre-mur, premier magistrat de Mesolvarde. Kasimir VI, un empereur très maladroit, perd successivement des titres et des charges à la suite de complots de la noblesse d’outre-mur. À la fin de son règne, les Drovol ne conservent que la charge de sénéchal d’outre-mur et de premier magistrat, tandis que la famille de Mesolvarde reprend largement l’ascendant avec le début des activités commerciales du marquisat avec les Slaves. On parle souvent de la slavisation du Drovolski. Cette modification des pouvoirs entraîne de profonds changements politiques. Le Drovol dirigé par les Mesolvardiens rompt avec les accords de Letjsa et entre en guerre au sud, une guerre sans relâche de plus de 26 ans qui, à son apogée, voit l’empire obtenir des frontières avec les deux Polky à travers les territoires pal-translaves. L’opposition très forte des populations blêmes des marquisats voisins et les batailles quotidiennes contre les cavaliers translaves conduisent à un délitement de l’empire et à son recentrement autour du marquisat de Mesolvarde. Dans ce contexte, les colonies slaves de Varnace lancent à leur tour une attaque contre Mesolvarde, dépossédant le marquis de son propre marquisat. L’Empire de Mesolvarde devient l’Empire Varnacien.
En 1335, Aleksandr I devient premier magistrat de Mesolvarde. Confronté à la domination slave, il tente de rallier la noblesse mongole. Dans une situation complexe, la magistrature renforce ses recours contre le gouvernorat imposé par les Varnaciens. Dans un contexte d’oppression et de travail forcé, une guerre civile éclate contre le gouvernorat qui, sous les conseils d’Aleksandr I, adopte en 1340 le texte fondamental des Droits des travailleurs, semblable à une forme de constitution, conduisant à un contre-pouvoir croissant pour la magistrature drovolienne. Stabilité de très courte durée, car des conflits culturels se manifestent dans la décennie suivante. En effet, les Varnaciens, tentant d’imposer leur langue et leurs coutumes, s’attirent les foudres de l’ancienne noblesse mesolvardienne, largement protestante, et tolérant plusieurs autres cultes, notamment blêmes et rémiens.
En 1356, Aleksandr I est assassiné par des Varnaciens. En signe de ralliement, les Drovol changent de nom pour devenir les Drovolski. Le jeune Aleksandr II est contraint à une forme d’exil dans son tribunal. Dans un contexte de révolte paysanne contre l’oppression, la magistrature propose aux Varnaciens une solution radicale qui les satisfait : Aleksandr II est sacré empereur magistrat du Drovolski et promulgue le "Traité du Statut", conduisant à l’interdiction des religions et à l’instauration d’un pouvoir judiciaire très fort incarné par les Drovolski pour contenir Mesolvarde dans l’Empire.
En 1432, Kasimir V est couronné empereur magistrat du Drovolski. Son règne est paisible. Le pays maintient de bonnes relations avec les khanats translaves et supporte l’autorité varnacienne, mais perd plusieurs anciennes enclaves dans le Pal, maintenues autrefois par des accords dits "de Cavalerie" avec les khans translaves.
En 1602, sous le règne d’Aleksandr III, un nouveau conflit se fait sentir. Des factions nobles mesolvardiennes tentent de renverser l’autorité centrale qu’elles accusent d’être trop proche des Varnaciens. En réponse, l’empereur du Drovolski renforce la centralisation et lance une fausse démarche de la magistrature contre Varnace. Une situation complexe s’installe alors entre les Drovolski et les Varnaciens.
En 1705, sous le règne de Serge II, la magistrature promulgue une nouvelle constitution, transformant le Drovolski en un empire constitutionnel. Ce moment marque un tournant décisif pour la région, car sous ce nouveau modèle, les khanats s’unissent en 1722, suivis par les deux Polky en 1755. Les khanats participent, par l'intermédiaire de mécénats, à la libération du Drovolski, qui mène une guerre contre Varnace. Ce conflit aboutit à l’effondrement des colonies slaves et à un métissage des peuples plus important que jamais. Même si Varnace est complètement détruite et renommée Verbonal, la langue et les politiques de l'ancien empire continuent à influencer les Mesolvardiens, qui s'éloignent des traditions régionales pour devenir un peuple véritablement indépendant. Cette guerre entraîne un fort exode de la population varnacienne vers l'est et le nord, et laisse comme vestige les territoires Nazumi du Drovolski.
La nouvelle constitution de l'Empereur Magistrat Serge II prévoit la création de deux royaumes : le Royaume Mesolvardien, dirigé par le marquisat, et le Royaume Varnacien, dirigé par l'électorat Bénodien, tous deux sous l'influence des magistratures respectives. Pour répondre à certains fantasmes d'équilibre politique, la magistrature consent à la création d'un parlement composé de 1 250 “consils” en tant que chambre basse, pour pallier les problèmes de représentativité de l'électorat bénodien, la chambre haute étant jugée trop soumise aux Drovolski.
Peu de temps après, en 1780, de nouveaux conflits religieux éclatent. Des religieux orthodoxes venus du sud tentent de convertir les populations de tradition protestante. En réponse, l’empereur retire tous les pouvoirs à la noblesse locale et punit de mort la pratique de tout culte. Cette décision controversée ne fait pas l'unanimité, mais la magistrature reste inflexible, ordonnant la destruction des monuments religieux et abandonnant le titre d’Empereur Magistrat pour celui plus simple d’Empereur, bien que son pouvoir reste essentiellement judiciaire.
Les siècles suivants marquent une période de stabilité et de forte croissance interne pour l'empire, avec d’importantes réformes sociales et économiques qui aboutissent à la dicastocratie actuelle. En effet, le pouvoir politique, toujours aux mains des Mesolvarde, s'affaiblit progressivement face au pouvoir judiciaire des Drovolski, jusqu'à ce que la charge de gouverneur soit remplacée par celle de président universitaire impérial, représentant des universités et de leur capacité à former des magistrats. Dans la même logique, l'électorat bénodien est renvoyé en outre-mur, et les “consils” perdent l'initiative parlementaire, rendant la jurisprudence l'unique source de législation. Les premières formes de collectivisation apparaissent également, avec des fermes collectives et des mines détenues par l'État. Cette politique atteint son apogée en 1934 avec la nationalisation de l'économie par l'empereur, dans le cadre du programme de “Collectivisation Harmonieuse pour un Avenir Radieux”, marquant le début de la grande politique industrielle du Drovolski.
Ce tournant majeur, influencé par la Translavya, alors en proie à des mouvements communistes et socialistes, entraîne le maintien de la magistrature impériale, désormais appelée Cour impériale, tout en renforçant les droits des citoyens et en imposant une forme d'égalité contrainte. Certains qualifient cette approche de collectivisation monarchique. Cette politique, influencée par les idéaux translaves, mène toutefois à une grave crise économique en 1956, marquée par une chute des prix des ressources minières. Face à cette situation, l'empereur Serge IV initie une série de réformes visant à diversifier l'économie. Ces réformes donnent rapidement des résultats, mais au prix de concessions environnementales : c'est à cette époque que les premiers projets nucléaires émergent, accompagnés d'une nouvelle industrie minière.
C'est également durant cette période que des géants nationaux comme TomaTo et Bonsecours voient le jour, à la suite de réformes agricoles et sanitaires. On observe aussi la montée d'un contre-pouvoir notable aux mains des Ventafalle, des industriels renommés qui, grâce à leur monopole sur l'énergie, dominent une partie des activités économiques de l'Empire, avec l'assentiment de la Cour impériale. Les Ventafalle fondent leur propre laboratoire éponyme et font du nucléaire une priorité nationale. C'est ainsi que, culturellement, le nucléaire devient un élément central de l'identité nationale, comparable à une croyance quasi religieuse, où il est perçu comme une forme de rédemption. Le Drovolski s’impose alors comme un pôle majeur de cette industrie, un rôle qu'il continue d'occuper aujourd'hui.
En 2001, le gouvernement décide de mettre fin à la politique précédente, malgré ses avantages, et accélère l’industrialisation forcée. Pour éviter une nouvelle crise économique due à la baisse des prix, Serge XIV augmente les quantités produites, mais ce phénomène aggrave la chute des prix, transformant progressivement le pays en une immense usine dédiée au nucléaire et à l'exploitation minière. Le Drovolski moderne est ainsi né : une nation dont la course effrénée à la production entraîne la perte de son humanité. Cependant, cela est assumé sans regret, car l'empereur assure que le Drovolski est le pays le plus nucléarisé du monde, avec l'une des industries minières les plus compétitives qui soient. Cette politique, bien que peu soutenue à l'international, fait du Drovolski un partenaire de choix à bien des égards.