11/05/2017
22:37:42
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale Archives des Rencontres Internationales Rencontres achevées

TERMINÉ - [Drovolski - Velsna] L'occident à la rencontre de l'orient

Drovolski officialise un nouveau bâtiment diplomatique à la Dervie. Pour ce grand moment, des personnalités illustres sont invitées, comme des membres de la cour, le LHV et la BID. C'est l'occasion pour le pays de se voir grand. Ainsi, des sénateurs de la Grande République de Velsna sont invités et accueillis en grande pompe, avec des végétaux vivants, dont des "fleurs", et de la musique non militaire. Un exemple d'ouverture aux traditions occidentales. Des volontaires commis d'office sont placés pour applaudir.

Symbole de respect et d'intérêt, l'empereur a lui-même fait un discours sur l'importance de cet événement, soulignant que le pays souhaite sortir de son isolement après la désolation de ses voisins et la décrépitude de son environnement. "L'Orient d'Eurysie ne doit pas se résumer à des régimes en mort lente dans un climat apocalyptique," a-t-il affirmé.

Le Dauphin, entouré de ses pages, a invité les sénateurs à prendre place en salle de réunion, indiquant qu'un repas impérial sera donné à la suite de cette réunion et qu'ils y sont invités en qualité de diligent d'honneur, un titre rarement conféré à des étrangers.

Le Dauphin s'est exprimé ainsi :

"J'espère que ces honneurs vous ont plu. C'est un faste rare ici, voire exceptionnel. J'ai contacté les différents industriels du pays, dont Edward Mirski pour le LHV et les fils Ackermann pour les affaires économiques ou minières. Seul Bonsecours a refusé l'invitation sous prétexte d'atteinte morale à ses valeurs les plus fondamentales."
L'occident à la rencontre de l'orient



Depuis des décennies, la diplomatie de la Grande République de Velsna en orient a été pour ainsi dire inexistante. En cause, plusieurs facteurs permettaient d’expliquer cette situation. En premier lieu, l’Eurysie de l’est était considérée par ces derniers comme une région d’importance négligeable dans le commerce international, et les intérêts économiques à s’y implanter ne valaient pas la peine de s’y attarder. La classe politique velsnienne, au-delà de Rasken, n’avait en mémoire que la Tcharnovie, la guerre civile prodnovienne et les régimes absolutistes. D’autre part, l’hégémonie des pirates du Pharois au nord est du continent, faisait également figure de repoussoir dans le développement des voies commerciales velsniennes, si bien que les cargos de la cité sur l’eau préféraient largement faire le tour de l’Afarée s’ils voulaient atteindre le Nazum, ce qui représentait un gigantesque rallongement. Pour finir, le gouvernement velsnien, empêtrée dans une période d’instabilité et de conflit interne, n’avait tout simplement pas le temps de s’investir sur le sujet de la politique internationale. Mais depuis peu et avec la fin de la guerre civile, l’heure était au changement. Le gouvernement du Triumvir DiGrassi, en parallèle du boom économique que connaissait la cité velsnienne depuis 2012, s’était engagé dans une politique de développement des intérêts économiques de Velsna à l’étranger. Rechercher des débouchés en Eurysie de l’est et au Nazum était devenu l’affaire de certains sénateurs, qui estimaient que l’Océan espérance et la Leucytalée ne représentaient plus des opportunités d’enrichissement valant la peine de s’y donner intégralement. Et pour couronner le tout, une élection approchait, et encourageait implicitement les sénateurs en fin de mandat à se surpasser afin de trouver de nouvelles perspectives pour la cité.

Il se trouve qu’il y avait un pays aux portes du Nazum qui remplissait toutes ces conditions, et dont le nom revenait de plus en plus souvent pendant les réunions de la commission sénatoriale en charge du commerce international, ainsi que parmi les élites économiques de la cité. Un pays, non seulement économiquement dynamique, mais dont la position géographique était parfaitement située, en plein cœur du détroit séparant Eurysie et Nazum, cette voie navigable dont l’importance faisait l’envie de beaucoup. « Drovolski ». Une nation aux mœurs étranges, à l’aspect étrange et au fonctionnement étrange. Mais qu’importe, le Drovolski avait acquis trop d’importance pour être ignoré. Le Sénat des Mille de Velsna nomma ainsi l’une d’entre eux, la conservatrice Julia Cavalli nouvelle ambassadrice en charge de Drovolski avec effet immédiat. Celle-ci prit donc la route du Nazum accompagnée de l’un de ses conseillers personnels engagé il y a peu, et se disant « spécialiste des questions de liberté économique » : Valentino Biaggi.

C’est ainsi que les deux émissaires arrivèrent en vue de l’aéroport de Kotum. Un nuage jaunâtre s’élevait et rendait la navigation difficile, mais l’aéroport était en vue. Par le hublot, Biaggi lâcha à la sénatrice : « Bordel mais c’est quoi cet endroit ? On voit rien ! Vous êtes sûre qu’on est au bon endroit excellence ? Cela ne ressemble vraiment pas au spot publicitaire qu’on a reçu. ». La sénatrice lui répondit simplement : « Nous sommes là pour conclure des contrats, pas pour admirer le paysage ». La sénatrice Cavalli s’était renseignée sur l’identité de ses interlocuteurs, aussi elle ne fut pas surprise de l’aspect de cet endroit. Celle-ci avait passé en revue une multitude d’aspects de la société de Drovolski. De toute évidence, la gestion de la pollution atmosphérique, et même de manière générale, ne représentait pas une priorité, ou du moins il y avait une mauvaise maîtrise de cette problématique par le gouvernement local. Drovolski était doté d’un système politique entièrement centralisé, à contrario de Velsna, où le gouvernement central avait bien du mal à affirmer son autorité face à des cités qui n’hésitaient pas à qualifier de tyrannie toute forme de coercition à leur encontre. La métropole principale du pays avait comme qui dirait avalé tout le reste. Le gouvernement de Drovolski lui-même était une bien curieuse combinaison d’une démocratie, d’une oligarchique et d’un directoire scientifique. Au premier et au second égard, il y a avait là quelques points communs, mais les ressemblances s’arrêtaient au paraître. En revanche, Drovolski et Velsna étaient totalement opposés sur le dernier point. Inviter la science à influer sur le gouvernement ? Et pourquoi pas le droit de vote universel tant qu’on y est. Le Sénat de Velsna n’était pas seulement l’organe législatif de la Grande République, il avait un rôle tacite de préservation de l’ordre établi et des traditions. La nouveauté et le changement n’étaient pas de leur ressort, c’était là le travail du secteur privé, que le Sénat se chargeait de ceinturer avec des usages séculaires. Le but du gouvernement velsnien avait depuis toujours été une course contre le changement et les évolutions du monde, qu’il se bornait à ralentir, à contrôler et à encadrer, afin que le système politique puisse les absorber et perdurer.

« Ils sacralisent la science. Mais pourquoi n’y a-t-il rien qui pousse ? » pensait la sénatrice au sortir de l’avion. Les deux représentants, ayant enfilé des masques respiratoires conformément aux instructions reçues, s’élancèrent vers leurs hôtes (qui les attendaient sûrement sur la piste). Julia était une sénatrice jeune par rapport au reste de son institution : 40 ans. Elle se demandait encore pourquoi c’est elle qui avait hérité de ce dossier. Le Triumvir DiGrassi n’avait donné aucune précision en dehors des instructions les plus simples. Elle n’était accompagnée que de ce mystérieux conseiller, qu’elle ne connaissait depuis pas plus d’une semaine.

Les salutations furent cordiales au possible lorsque l’on a que peu connaissance de ceux en face de qui il faut se retrouver, et le voyage vers le lieu de réunion fut des plus révélateurs : des champs de pommes de terre à perte de vue. Les deux velsniens ne firent pas de commentaire, mais à coup sûr s’étaient-ils demandés si les gens de ce pays mangeaient autre chose.

L’effort de « végétalisation » du lieu de rencontre fut apprécié. Des fleurs. Peut-être était-ce là un honneur, aussi il fallait montrer reconnaissance et politesse pour cet effort. Mais les velsniens avaient toujours cette impression d’être davantage à la surface de la lune que sur Terre. Une tout en place, la réunion pu commencer sous les meilleurs auspices de ces…géraniums décoratifs. En tant que sénatrice, Julia Cavalli s’adressa aux représentants du gouvernement et des entreprises de Drovolski, répondant en premier lieu au Dauphin :
- Excellence. Avant de débuter ces tractations, je dois dire que c’est un honneur d’être reçue ici même. Nous avons apprécié ces attentions, naturellement. Quant à l’absence de monsieur Bonsecours, j’imagine que cela en fera plus pour LHV et nos excellences Ackermann. Les absents ont toujours tort, comme on dit. Avant même d’aborder le fond de notre entretien, en tant que parti ayant initié cette rencontre, je tiens à vous expliquer en des termes plus exhaustifs les raisons de l’intérêt subite pour les perspectives économiques et politiques que la Dervie peut potentiellement représenter pour n’importe quelle nation ou entreprise eurysienne voulant sérieusement investir son argent et son capital politique en orient. En premier lieu, il convient de souligner que Velsna, connaissant une croissance économique notable, les besoins énergétiques du pays sont en explosion. Ce faisant, le parc énergétique velsnien arrive à saturation, et ce même avec les partenariats effectués auprès d’Apex Energie, une entreprise raskenoise qui a beaucoup participé à la modernisation de notre parc nucléaire. Cependant, ni Apex, ni nos entreprises nationales ne peuvent s’occuper de tout, et nous nous retrouvons à devoir assurer un boom économique sans avoir les infrastructures énergétiques nécessaires. C’est la première raison de notre venue, et c’est pour cela que nous heureux qu’un représentant de LHV ait daigné se présenter à nous. Nous vous adressons ainsi une proposition : devenir les constructeurs de la prochaine génération de centrales nucléaires sur le sol velsnien, avec en guise de premier contrat six réacteurs. Si éventuellement le résultat se trouve satisfaisant, nous serons heureux de compléter ce premier parc par d’autres commandes. Qu’en pensez-vous ? Y a-t-il des informations sur ce sujet dont vous souhaiteriez vous quérir afin de mener ce projet à bien ?

Ensuite, nous venons également à vous pour des raisons politiques et stratégiques. La Grande République entend bien étendre ses activités commerciales et diplomatiques sur l’océan qui borde votre nation. Et votre situation à l’embouchure du détroit nazuméen fait de votre pays un partenaire enviable pour n’importe qui. Nos bases navales étant fort éloignées, nous sommes ainsi dans le besoin d’un point d’amarrage pour la Marineria velsnienne, pas plus de quelques vaisseaux rassurez-vous. Nous sommes donc prêts à vous rendre une taxe à chaque mouillage d’un navire militaire velsnien dans vos ports en échange d’un entretien complet et d’un check-up de carburant, un service dont vos raffineries pourraient peut-être se permettre, à moins que ce ne soit pas la cas ? Là encore, le montant de la taxe serait entièrement négociale en fonction du nombre de navires et de la durée du séjour, mais je vous laisse le soin de connaître notre offre de départ : 3 000 unités internationales standard (HRP : points de développement) par flotte de dix vaisseaux. Là encore, nous aimerions connaître votre avis.



La jeune sénatrice acheva ses notes, et regarda brièvement son conseiller qui lui fit un signe d’approbation. Puis les deux fixèrent leurs interlocuteurs en attente d’une réponse.
C'est un événement important pour le pays. Drovolski est encore très isolé et ne s'est pas encore tourné vers les pays riches de l'ouest de l'Eurysie. Ces pays, pour beaucoup libéraux, sont des lieux de consommation s'accordant bien avec des économies de production et à bas coût de l'Est et du Nazum. Drovolski, ayant déjà des partenaires au Nazum et participant déjà aux routes pour y mener, est donc une place de choix pour ces nations commerçantes, dont la grande république de Velsna est un exemple de puissance, reconnue comme telle dans le monde. Une réputation qui conforte l'empire dans sa décision d'accueillir avec tous les honneurs cette nation aux coutumes et mœurs si différentes. Les relations commerciales priment avant tout, le pays a faim et manque de technologie, un partenaire comme Velsna est donc un choix véritable.

Il faut noter que Velsna est une nation où le libéralisme économique est assez présent. Le gouvernement a du pouvoir, mais parler de plan de production semble aussi poussiéreux que la physiocratie. À son inverse, Drovolski pilote à tout moment la production et la distribution des biens dans son économie. Le pays contrôle la demande et la production dans une intention de stricte suffisance. Cette disparité risque de poser des problématiques lors des discussions concernant les échanges commerciaux. Drovolski réclamera nécessairement ce qu'elle réclame toujours, un échange à parité de valeur d'achat rédigé par un contrat étatique de révision des valeurs. Un type de relation très peu propice aux fluctuations de prix et aux variations d'offre et de demande, deux facteurs essentiels à la réussite commerciale d'une entreprise fondée sur la croissance. Ceci explique peut-être pourquoi Drovolski est capable de vendre de l'énergie alors que Velsna en manque terriblement, une histoire de croissance.

Il n'en demeure pas moins que Drovolski est un pays qui se revendique de l'atome et des mines. Il est toujours partant pour vendre son savoir et ses minéraux. C'est dans ce contexte que la diplomatie mesolvardienne prit un instant avant de réfléchir à des positions de compromis :

Les pages du dauphin, jaloux de sénateurs, murmuraient des petits mots sur la chance d'habiter en Occident, mais beaucoup y voyaient plutôt leur peur la plus profonde, celle d'avoir la liberté de demander et de faire :

Messieurs les sénateurs, je suis ravi que ces honneurs vous aient plu. C'est un remerciement mineur quand on connaît la grandeur de l'influence que vous avez dans le monde. Je ne connais pas bien le contexte de votre économie, mais une augmentation de la demande en énergie est quelque chose que nous connaissons bien. Une industrie qui reçoit un quota plus élevé doit produire plus, mais le lien avec l'économie m'échappe, sans doute une invention mathématique occidentale que ma humble formation ignore.

À ces mots, un des fils Ackermann s'exprima :

Monsieur le Dauphin ne connaît pas les rouages de l'économie de capital, ce mot est en réalité interdit. Mais en tant qu'économiste de banque centrale, j'ai quelques questions à vous poser pour comprendre la dynamique de votre économie. Un programme industriel aussi important ne doit pas conduire notre économie à une contamination de volatilité. Alors, votre économie est en croissance de combien de pourcents par an ? Le besoin de capital est-il important ou non ? En cela, pensez-vous que le financement de votre projet nucléaire devra être financé par un établissement de Velsna ou de Drovolski ? Sous quelle échéance ? Cette question est très importante pour notre banque centrale. En effet, si votre monnaie subit fortement l'inflation générée naturellement par un boom économique et si votre besoin en capital est important, nous serons dans l'obligation de refuser un échange en monnaie, cette variable constituant un risque important. De coutume, la BID demanderait un échange en obligations agricoles, constituant un bien dont le prix est stable en Drovolski sur des échelles de temps d'un projet comme le vôtre.

Ces mots furent suivis par ceux d'Edward Mirski, directeur du LHV :

Merci pour ce point barbant, Salomon, toujours à parler d'argents ce petit. Bonjour, je ne me présente pas comme certains (en regardant Salomon), je suis Edward et on se fiche de mon nom de famille. Je suis le directeur du LHV, le principal laboratoire de recherche du pays et le poumon économique de ce dernier en tant que deuxième employeur après les mines et le seul fournisseur d'énergie. Votre programme de six réacteurs, soit trois paires, est très alléchant et attise ma curiosité. Tout d'abord, question fonctionnement, nous vous proposons des Mesol-1900, ce sont des réacteurs fiables capables de surgénération et comprenant des dispositifs de sûreté révisés depuis l'incident de Loduarie. Ils fonctionnent à l'uranium et au plutonium avec comme caloporteur de l'hélium pour ses propriétés de bon modérateur et peu corrosif. C'est un réacteur à haute température, son rendement est donc amélioré et peut alimenter des réseaux de chaleur industriels. Il produit 1235 MW électriques nets. Le temps de construction moyen est de cinq ans. Mais j'ai besoin de contexte, où seront ces réacteurs ? Selon quelle échéance ? Devons-nous lancer les six chantiers simultanément ou consécutivement ? Avez-vous besoin du combustible, et si oui, souhaitez-vous l'utiliser en mode surgénérateur ou non ? Cela demande des capacités de retraitement que vous n'avez peut-être pas. Souhaitez-vous exploiter la centrale vous-même ? Voulez-vous que le retraitement soit effectué en Drovolski ?

À la vue des yeux grands ouverts des sénateurs, le jeune Dauphin reprit la parole :

Après ces mots sans aucune noblesse, dont nous pouvons remercier les prolétaires et nécessiteux dont monsieur Mirski ne veut décidément pas se soustraire, sachez que Drovolski renferme bien du pétrole mais que malheureusement nous ne parvenons pas à l'exploiter. Nous avons des projets en cours avec Apex pour améliorer cela mais nous ne pensons pas y arriver d'ici les prochaines années. C'est un projet d'ampleur. Concernant votre droit à stationner, nous ne souhaitons pas être payés. À vrai dire, la notion de rente est insultante, mais je conviens que vos mœurs soient différentes bien que l'écœurement soit entier me concernant. Nous vous laissons plein accès à Benodïle pour le nombre de bateaux de votre choix à quatre conditions non discutables émanant de l'empereur :
(Avec une voix impérative)

1 - Votre politique internationale ne peut pas critiquer publiquement Drovolski en matière de pollution sans qu'un contexte extérieur ne la contraigne à un commentaire. Cela serait considéré comme un affront.
2 - Votre nation doit garantir qu'aucun conflit faisant intervenir des bateaux stationnés à Benodïle ne perturbe la neutralité de Drovolski.
3 - Aucun membre d'équipage ne peut parler "du monde" à un Mesolvardien.
4 - Le pétrole est un produit considéré de luxe, son commerce interne est très complexe, la logistique de l'approvisionnement vous est imputable ainsi que les répercussions morales qu'utiliser du pétrole engage.
Au fil de la discussion, il était drôle de constater un certain choc culturel entre deux mondes. La délégation velsnienne n’avait pas imaginé un rapport à l’argent tel que celui-ci, personne ne l’avait refusé jusque maintenant. La sénatrice Cavalli avait fait un ou deux faux pas, même si elle avait connaissance du caractère…particulier de ce pays relativement enclavé. Elle était à l’écoute de la liste de demandes, et eu tout de même à réfléchir quelques instants. En effet, une fois un éventuel traité signé, elle devra présenter ce texte devant ses confrères du Sénat, qui décideront de sa validation. Si elle réussi à le faire avaliser, c’est son prestige qui sera d’autant plus grandit, qui plus est en pleine période de campagne électorale. Si elle échoue et présente au Sénat des Mille un texte considéré comme indigne, tout sera à recommencer, et les bruits de couloirs à son encontre auront davantage de résonnance. Rel était le cycle de l’impitoyable vie politique au sein de la Grande République. Les mains sur la table, elle se pencha légèrement en avant, et fit grâce de son avis après quelque attente :
- Veuillez m’excuser pour ce lapsus malheureux concernant mon offre. Si une proposition en argent est insultante, nous la retirons de suite. Si vous désirez que nous nous acquittons de ce que nous vous devrons potentiellement, nous nous soumettrons aux moyens en vigueur ici présent, va pour les obligations. Concernant l’approvisionnement des navires, nous pouvons éventuellement faire une croix dessus si ce point ne vous arrange en rien. Nous avons une flotte de pétroliers dédiée au ravitaillement en haute mer. Le plus important pour nous est de trouver une rade où s’amarrer, où réparer avant de repartir pour l’orient ou l’occident.

Après une hésitation de sa part, le conseiller de Cavalli lui fit signe de dérouler sans attendre, et celle-ci reprit :
- Concernant vos demandes, celles-ci semblent acceptables. Nous réduirons les interactions entre les citoyens de Drovolski et le personnel militaire velsnien au minimum requis. Quant à votre politique environnementale, disons qu’il n’est pas du ressort de la Grande République de s’intéresser aux affaires strictement internes d’autres puissances situées à l’autre bout du continent. Sur ce point-là, je pense que nous pouvons nous définir comme des partenaires fiables. En clair : nos problèmes sont les navires et l’approvisionnement en énergie, pas la faune et la flore de votre territoire. Pour finir, à propos du second point, serait-il possible de faire une légère exception dans le cas de figure où les opérations de la Marineria sont approuvées par un consensus international ? Comme en cas d’agression à notre encontre de la part d’un Etat considéré comme voyou ? Ne soyez en rien sous pression par cette demande. Si ces excellences la trouvent exagérée, nous accepterons votre second point sans discuter. Voilà qui clos donc notre volet sur ce sujet. Passons au côté technique. Excellence Biaggi ?

Son associé qui jusque-là était resté relativement effacé revint dans la conversation, avec sa mine de trentenaire dans la fleur de l’âge. Les regards se tournèrent vers le représentant de LHV (HRP : attention, ce qui va suivre relève du babillage scientifique, je ne m’y connais absolument de rien en nucléaire, je vais donc rester vague pour éviter de dire des dingueries) :
- Au sujet des réacteurs, il est de bon ton de vous faire une rapide présentation des deux sites potentiels dont il est question. Ceux-ci se situent dans une zone rurale au sud-ouest du pays, peu peuplée. Le réseau hydrique y est dense, et parfait pour la consommation d’eau dont il sera nécessaire de disposer pour ce type d’ouvrage. Sur ce point-là, soyez donc rassurés. Le type de réacteur dont vous nous faites la promotion a déjà fait parler de lui en occident, et si vous êtes prêts à nus garantir son caractère sûr, nous accepterons cette offre-ci. La croissance des besoins en énergie n’attendant pas, notre besoin est immédiat. Il convient donc de lancer les travaux le plus rapidement possible. Un chantier s’étendant sur une période de cinq à sept ans nous semble dans ce cadre être un bon délai, qui devrait permettre d’effectuer un travail sans défauts dans une limite de temps raisonnable. Au vu des exigences de temps, il ne serait pas déraisonnable de lancer tous ces chantiers en même temps, mais si les capacités logistiques de LHV ne le permettent pas, nous nous fierons à ces dernières. Il vaut mieux cela qu’un travail rapide mais bâclé. C’est également pour cela que nous faisons appel à vous : vous êtes les seuls acteurs en dehors de Rasken à être en capacité, selon nous, de vous acquitter de tels travaux. Or, si nous apprécions le travail d’Apex, nous ne désirons pas les mettre dans une situation de monopole qui serait dangereuse pour l’indépendance énergétique de notre cité. Il y a bien d’autres producteurs d’énergie nucléaire, mais vous avez en plus pour vous l’avantage d’être une puissance non-alignée sur le plan international, ce que vous partagez avec nous par ailleurs. Ce qui n’est pas le cas d’autres géants du secteur comme la Loduarie ou les puissances de l’OND.

Pour ce qui est du combustible, nous accueillons également votre proposition avec un grand oui. Et pour la même raison que je nous vous avons précédemment cité : nous ne voulons pas qu’Apex soit le seul bénéficiaire du secteur. Et qui plus est, Velsna a perdu ses approvisionnements en uranium d’Ouwanlinda, lequel pays est désormais dirigé par un dictateur sanguinaire qui tire sur les « anciens colons » velsniens à vue. Quant aux déchets éventuels, c’est là également un service que nous serions ravis d’accepter : nous n’avons que très peu de dites de stockage, et nous n’avons de toute façon pas la volonté d’en avoir davantage. Pensez vous que toutes nos demandes sont raisonnables pour l’empereur ?
La petite équipe de Drovolski était ravie des réponses données par la délégation de Velsna. Seul Salomon se sentait un peu lésé, comme si les affaires économiques passaient au second plan. Les différentes parties sortirent des papiers de leurs chemises, et le dauphin fit un signe à l'un de ses pages, qui s'exécuta dans la foule : il devait demander un renseignement à l'empereur pour le dauphin. Drovolski est un pays nucléaire et minier ; vendre des centrales et du combustible est à la fois consensuel et un objectif assumé, mais les questions internationales sont encore assez mal comprises.

Salomon Ackermann reprit la parole :

"Nous envisageons bien de répondre favorablement, mais nous devons vraiment statuer sur ce point. Êtes-vous prêts à établir le contrat de construction des six réacteurs en obligations agricoles ? Mon pays craint qu'une avarie capitaliste ne modifie les rapports monétaires, alors qu'une obligation en tonnes alimentaires ne peut difficilement perdre de valeur pour les bouches affamées de mon pays.

De plus, votre économie sollicite-t-elle déjà beaucoup de capital ? Dans ce cas, souhaitez-vous emprunter dans votre pays ou le nôtre ? C'est une question à évaluer au regard de l'inflation."


Edward Mirski suivit :

"Nous sommes tout à fait prêts à lancer un programme simultané de six réacteurs nucléaires sur cinq ans. Il va nous falloir libérer de la main-d'œuvre minière et produire davantage d'unités de production humaine. Par chance, le pays a déjà lancé une politique à ce sujet. Nous ne devrions pas avoir de mal en termes de ressources et de moyens humains. Et nous comprenons très bien votre stratégie politique concernant les monopoles ; le LHV est souvent dans cette situation avec Apex."

Il sortit un papier et des lunettes et dit :

"À raison de 1 235 MW nets par cœur, pour six cœurs, on est à 7 410 MW au total, et à raison d'un rechargement par tranche de trois ans en mode surgénérateur, ça nous fait autour de 100 tonnes par an de déchets de combustible à livrer."

Il sortit des documents et donna quelques informations techniques :

"Les réacteurs Mesol-1900 sont très sûrs grâce à leur quadruple barrière de confinement et au gaz qui fait office de modérateur. En cas de brèche, l'hélium est perdu et remplacé par de l'air. L'air maintient le refroidissement mais ne permet pas de modérer les neutrons, le cœur s'étouffe et, dans des conditions normales, on ne peut pas manquer d'air tant que les pompes sont alimentées. C'est donc un réacteur très sûr.

D'autre part, grâce à sa haute température, le réacteur a un très bon rendement de 65%, ce qui en fait un réacteur très performant économiquement, en plus de sa capacité à être rechargé même en fonctionnement. Et dernier point important, contrairement aux réacteurs Apex à eau, les réacteurs LHV utilisent un gaz très fin qui, de fait, n'est pas corrosif. C'est un gaz noble donc inerte. Ce seul point rend les réacteurs LHV bien plus durables dans le temps, car aucune corrosion ou rupture des tuyaux n'est possible. Et comme il s'agit de surgénérateur, votre réacteur produit lui-même le combustible dont il a besoin ; il suffit de l'alimenter en minerai fertile et de traiter les déchets, ce que nous ferons pour vous. Sachez que Drovolski a de la place pour ses déchets dans les installations RAD1 et RAD2, et produit largement d'uranium pour un marché futur encore plus grand."


Le dauphin, une fois le page revenu, dit :

"L'empereur consent à vos conditions, à l'exception de l'inclusion de sa propre nation dans le consensus international. Nous ne pouvons admettre d'y être liés, mais acceptons que vos opérations y soient destinées en dehors d'une mission nous concernant directement. En ce sens, nous souhaitons préserver la non-intervention du pays dans un conflit qui ne le concerne pas.

À savoir qu'une notification concernant les États voyous vous sera demandée ; attaquer un intérêt stratégique du pays depuis ses propres ports pourrait paraître ironique."
Aux question du représentant Ackermann, ce fut la sénatrice qui repris la parole. Celle-ci n'avait jamais envisagé que l'on puisse échanger la construction de six réacteurs nucléaires avec des tonnes de légumes. Mais son travail reposait sur l’adaptabilité de sa parole selon les interêts de ses interlocuteurs. Aussi, elle prit ces questions sans le moindre jugement lisible sur son visage, et reprit la suite des étrangers:
- Je comprends vos réserves vis à vis d'un système économique dans lequel vous n'évoluez pas. J'ai cette impression depuis le début de notre conversation que nous n'avons pas le même système d'évaluation des valeurs. Mais cela nous dérange en rien. Nous pouvons nous adapter à la demande, c'est là la première leçon à retenir pour n’importe quel vendeur. Aussi, j'accepte volontiers que nous fixions ce tarif suivant votre proposition, à savoir la tarification en biens alimentaires.

Et si vous me permettez, j'aimerais faire un geste montrant notre bonne foi à votre égard. Vous semblez être sensibles aux fluctuations des marchés, et il se trouve que les marchés velsniens de l'agroalimentaire ne connaissent pas de système de prix fixes, et ceux-ci fluctuent au gré des caprices des bourses agricoles. Ce faisant, il serait injuste, pour vous qui demandez un tarif fixe, de vous céder des tonnes de denrées agricoles au prix du marché velsnien. Je vous propose donc que nous réglions cet échange suivant les barèmes de tarification actuellement en cours dans votre État. De fait, vous n'aurez ainsi pas la sensation d'être floués par les mécanismes propres à notre système économique.

Bien entendu, cet échange se fera sur le long terme, peut-être en années. Préparez vous donc à un afflux progressif de ce dont vous avez besoin. N'hésitez pas non plus à nous notifier le type de denrée dont vous avez le besoin. La plaine velsnienne exporte volontiers du blé, mais, orge, seigle, pommes de terres, fruits...le tout non transformé...à moins que vous voudriez que nous transformions le produit à Velsna avant de l'expédier en orient ? C'est là tout à votre guise. Quant aux éventuelles denrées de luxe, nous proposons aussi que cet échange puisse comprendre également les alcools et les vins. Il sera tout à votre aise de faire votre choix parmi ces différents produits. Quant à nos acteurs privés, en cas de pertes financières dû aux tarifs qui sont propres à vous, notre gouvernement s'engagera à leur faire la différence. Est-ce plus clair ainsi ?


La sénatrice ne semble pas avoir saisi la question des "unités de production humaines", mais celle-ci continua comme si de rien n'était:

- Nous sommes satisfaits des caractéristiques que vos réacteurs présentent. Sachez que si la main d’œuvre vous fait défaut, il y a sur place à Velsna des entreprises spécialisées dans le secteur nucléaire avec qui vous pourrez travailler de concert à la construction des réacteurs. Vous serez en charge des chantiers évidemment, mais vous pourrez avoir recours à leur main d’œuvre. Cela pourrait ainsi être l'occasion d'un échange technologique entre nos deux nations et qui pourrait nous profiter à tous deux.

Il va de soi que cet accord pourrait être à l'origine d'autres, donc nous prenons note de votre proposition de stockage supplémentaire avec un grand plaisir. Et sur notre dernier point, je vous rassure: notre gouvernement n'a aucune visée belliciste dans la région, et la plupart des navires faisant escale chez vous seraient des cargos commerciaux. Nous ne concevons pas votre pays comme une base d'opération militaire future, juste un point d'ancrage et d'entretien de nos navires. Dans l'éventualité exceptionnelle où une opération militaire aurait lieu, vous serez immédiatement informés au préalable de l’opération et pourrez y donner votre accord ou non.

Avez vous des demandes de précision supplémentaires ? Ou devrions commencer à rédiger les points de cet accord ?

Le dauphin prit la parole d'une voix grave et solennelle :

"Notre nation a des besoins alimentaires très spécifiques, que nous devons absolument satisfaire pour assurer la prospérité de notre peuple. Nous demandons des produits bruts en grande quantité, notamment de la viande, des légumes, et des céréales de toutes sortes. Cependant, en ce qui concerne l'alcool, notre position est inflexible : sa consommation est strictement interdite et sévèrement réprimée par nos lois. Nous tenons néanmoins à souligner notre confiance en vos bonnes intentions, et c’est avec une grande satisfaction que nous vous ouvrons les portes de nos ports pour faciliter ces échanges.

Votre proposition tarifaire nous semble tout à fait juste et équilibrée. En signe de reconnaissance pour votre offre, nous avons décidé de réduire le coût unitaire des unités de production humaine. Vous trouverez ici une liste des candidats prêts à travailler dans vos installations. Bien que nous trouvions votre système économique quelque peu inhabituel, sachez que chez nous, l'encadrement des prix est une pratique profondément enracinée, si bien que l'idée de prix flottants nous paraît étrange et inconnue.

Bien entendu, nous exigeons un règlement adapté aux délais de consommation raisonnables. Il serait inutile de nous livrer des aliments que nous ne pourrions pas consommer avant leur date de péremption. Par ailleurs, nous les souhaitons dans leur état brut, afin qu'ils puissent être traités par nos irradiateurs pour une décontamination complète, ceci afin de prévenir toute prolifération de maladies pour lesquelles nous ne possédons pas encore de remède."


Il tendit alors une feuille au sénateur, sur laquelle étaient inscrits plusieurs noms, chacun accompagné de la mention "modèle".

D'une voix plus ferme et résolue, il conclut :

"Pour nous, les choses sont désormais claires : nous sommes prêts à entamer la rédaction d’un contrat qui restera dans l’Histoire comme un modèle exemplaire de négociation entre l’Orient et l’Occident."
Après de longues discussions entre les différents organes législatifs de l'Empire de Drovolski, un traité commercial a été négocié et établi conformément aux dispositions de la Constitution impériale. Ce traité, applicable en l'état sur l'ensemble du territoire de Drovolski, résulte d'un processus rigoureux de recherche de compromis, visant à garantir une harmonisation adéquate et une transposition fidèle des accords dans les législations respectives des parties prenantes.

Dans cet esprit, l'Empire de Drovolski accorde une importance particulière aux conditions de garantie prévues dans le traité, veillant à ce qu'elles soient solidement ancrées et respectées pour protéger les intérêts nationaux et ceux de ses partenaires.

Le Dauphin, en sa qualité de représentant de l'Empire, joint le document en question :

LOI IMPÉRIALE RELATIVE AUX ACCORDS COMMERCIAUX ENTRE "L'Empire Constitutionnel de Drovolski" ET "La Grande République de Velsna"
Titre I : Dispositions Générales

Article 1 : Objet
La présente loi impériale a pour objet de régir les accords commerciaux conclus entre l'Empire Constitutionnel de Drovolski et la Grande République de Velsna, spécifiquement dans le cadre de l'approvisionnement en technologies nucléaires et en denrées alimentaires stratégiques. Ces accords établissent les conditions, obligations et garanties associées aux transactions, dans le respect des intérêts de l'Empire et de la République.

Article 2 : Approbation des accords
Les accords visés par la présente loi seront soumis à l'approbation de la Cour Impériale de Drovolski et du Sénat de la Grande République de Velsna, conformément aux procédures constitutionnelles respectives des deux États.

Titre II : Accords entre l'Empire Constitutionnel de Drovolski et le LHV

Chapitre 1 : Offres relatives aux réacteurs nucléaires

Article 3 : Fourniture de réacteurs nucléaires

L'Empire Constitutionnel de Drovolski accepte la fourniture de six (6) réacteurs nucléaires de type Mesol-1900, fournie par le LHV à la Grande République de Velsna.
En contrepartie, la Grande République de Velsna se voit accorder une concession d'exploitation sur le port de Benodïle, sans soumission à un droit de regard impérial, sous réserve des réglementations impériales en matière de sécurité et de protection de la propagande.
Article 4 : Approvisionnement en combustible

Le LHV s'engage à assurer la fourniture de combustible nucléaire pour le rechargement des réacteurs tous les trois (3) ans, pendant toute la durée d'exploitation des installations.
Le combustible doit respecter les normes Velsniennes de sûreté nucléaire et les standards imposés par les lois impériales de Drovolski.
Article 5 : Gestion des déchets nucléaires

Le retraitement des déchets nucléaires sera effectué sur les sites impériaux RAD-1 et RAD-2, conformément aux lois environnementales de l'Empire Constitutionnel de Drovolski.
Le LHV devra se conformer aux normes impériales strictes en matière de gestion des déchets radioactifs.
Chapitre 2 : Conditions d’exécution

Article 6 : Délai de construction

La construction des réacteurs nucléaires doit être achevée dans un délai de cinq (5) ans à compter de la signature de l'accord.
En cas de retard, une période de grâce de treize (13) mois par réacteur sera accordée. Passé ce délai, des pénalités financières seront imposées au LHV.
Article 7 : Conservation des technologies et transfert de compétences

Le LHV conserve la totalité de ses technologies et savoir-faire spécifiques à la construction et à l'exploitation des réacteurs.
Le LHV formera, sous licence, les opérateurs impériaux pour le pilotage des centrales nucléaires, sans ingérence dans la gestion quotidienne.
Article 8 : Partenariat national

Le LHV est tenu de mandater un partenaire national pour la fabrication des infrastructures civiles et des systèmes numériques associés aux réacteurs, en raison de la distance géographique et des contraintes logistiques liées à l'implication du VAC.
Chapitre 3 : Garanties

Article 9 : Garantie d’approvisionnement en cas de manquement

En cas de non-respect des engagements par le LHV, notamment en matière de livraison ou de fonctionnement des réacteurs, l'Empire Constitutionnel de Drovolski se réserve le droit de déployer des réacteurs nucléaires flottants de type FLO-600 afin de compenser le déficit énergétique.
Ces réacteurs seront fournis sans frais supplémentaires pour l'Empire jusqu'à la résolution des manquements contractuels.
Titre III : Accords entre l'Empire Constitutionnel de Drovolski et la Grande République de Velsna pour l'Approvisionnement en Denrées Alimentaires

Chapitre 1 : Offres relatives aux denrées alimentaires

Article 10 : Fourniture de blé

La Grande République de Velsna s'engage à fournir à l'Empire Constitutionnel de Drovolski un total de cent soixante-dix (170) milliards de tonnes d'équivalent blé.
Ce volume de blé constitue la référence d'échange et ne peut être substitué par aucune autre devise ou marchandise.
Chapitre 2 : Conditions de remboursement

Article 11 : Modalités de remboursement

Le remboursement du blé fourni sera effectué par transit maritime via le port de Benodïle, y compris par des navires étrangers, conformément aux termes de l'accord.
Les cargaisons devront être traitées pour irradiation dans les installations de Radis avant leur dédouanement et distribution sur le marché impérial.
Article 12 : Périodicité et durée du remboursement

Le remboursement sera réalisé tous les trois (3) mois, pour une durée totale de quarante-cinq (45) ans.
Aucun intérêt ne sera appliqué, à condition que le demandeur s'engage à maintenir les prix des stocks de blé, conformément aux directives économiques impériales.
Chapitre 3 : Garanties

Article 13 : Sanctions en cas de non-respect

En cas de non-respect des engagements par la Grande République de Velsna, les flottes maritimes velsniennes perdront leur droit de séjour dans les eaux territoriales de Drovolski.
Les navires velsniens en infraction seront saisis par les autorités impériales jusqu'au remboursement intégral des sommes dues.
Titre IV : Dispositions Finales

Article 14 : Application de la loi
La présente loi entre en vigueur immédiatement après sa promulgation par décret impérial. Toute violation des dispositions sera soumise à la juridiction de la Cour Impériale de Drovolski.

Article 15 : Révision et amendement
Cette loi peut être modifiée ou révisée par décret impérial, en consultation avec le Sénat velsnien et la Cour Impériale, conformément aux procédures prévues par la Constitution de l'Empire Constitutionnel de Drovolski.
La petite délégation velsnienne passa quelques temps en revue les différents points de l'accord proposé par les orientaux. La sénatrice sembla satisfaite de l'ensemble, mais fit remarquer à ses hôtes:
- Excellences. Vous aviez évoquer des mesures à prendre vis à vis du contact entre citoyens de votre nation et le personnel velsnien. Hors il n'y figure pas. Est-ce un oubli ou devons tenir informel ce détail de notre accord ?

De plus, il y manque également une clause selon laquelle la Grande République serait tenue de maintenir les "bonnes apparences" environnementales de Drovolski. Voulez vous également que ce point demeure informel ? Ou voudriez vous le rajouter ? Je le dis par honnêteté: à l'heure actuelle, si nous signons ce traité, aucune obligation légale ne nous obligerait à respecter ces deux points sur lesquels, pourtant, vous avez été instants.

Dernière remarque et pas des moindre, excellences, la quantité de blé demandée nous paraît trop importante compte tenu du laps de temps nécessaire à son approvisionnement. Avec une telle quantité de denrées, vous pourrez être sûr que des stocks entiers vont pourrir sur place dans vos ports. Je vous propose donc deux solution: allonger la durée du prêt-bail de 45 à 70 ans, ou bien accepter d'autres denrées que le blé en tant que "monnaie d'échange". Pommes de terre, légumes divers, orge, seigle...bref, tout ce qui permet de se nourrir sous une forme plus variée. Mais je ne pense pas que les quelques 20 millions de citoyens de votre pays ont le besoin d'environ 4 milliards de tonnes de blé par an. D'ailleurs je crois que même le Wanmiri n'en aurait pas besoin d'autant. A moins d'avoir une alimentation digne d'un alguareno. Bref, si vous ne voulez pas perdre du blé initulement, je ne fais que prévenir.

Le dauphin prit un ton conciliateur, comprenant les inquiétudes de ses homologues bien plus expérimentés que lui. En effet, le jeune prince qu'il est a reçu une formation, mais il n'a pas l'expérience. Il s'exprima simplement :

"L'article 3 prévoit le respect de notre propagande. Nous souhaitons le rendre contraignant sans avoir à expliciter plus directement les consignes à suivre, de sorte qu'une promulgation ne vienne pas détruire ladite propagande, ce qui rendrait cette condition absurde. Nous vous demandons de la respecter selon les modalités présentées, mais l'exposer dans le traité la compromettrait.

Concernant la péremption, soyez rassurés, le passage en irradiateur rend impossible le développement de champignons et de bactéries. Cependant, nous acceptons bien volontiers d'autres aliments que le blé, d'où la notion d'"équivalent blé"."
- Nous vous remercions pour ces précisions. Une simple incompréhension de notre part. Cela abordé, je pense que nous pouvons signer ce traité.

La sénatrice Cavalli apposa sa signature sur le document, rendant ce dernier par la présente officiel et approuvé. Il ne restait plus qu'à le présenter aux sénateurs, de retour à Velsna. La représentante se fendit d'une dernière question:
- Avons nous fait le tour ? Ou y a t-il encore des points et des questionnements à aborder. Pour ma part, nous sommes pleinement satisfaits et n'avons rien à y redire.

(HRP: j'ai rien à ajouter, tu peux clôturer la rencontre au prochain post sauf si il y a autre chose)
Le Dauphin leur répondit :

Rien de plus à ajouter. La cour devrait promulguer le traité dans la journée et diligenter le LHV pour la construction des cœurs.

Le Dauphin raccompagna la délégation vers l'aéroport où les dernières petites marques de diplomatie furent échangées.
Haut de page