Un nouveau mandat du CielDepuis Avril 2014, moment clé où chacun et chacune pouvait enfin observer les nouvelles factions qui allaient, tragiquement, s'affronter, Cao-Tao n'avait eu de cesse d'empêcher les derniers territoires sous contrôle de la Seigneurie élective de quitter le giron central. En effet, Zangian'h était encore fidèle au gouvernement central, mais pour combien de temps ?
Depuis plusieurs mois, les foules s'agitaient, les rumeurs circulaient sur la possible armée du nord qui s'apprêterait à déferler et détruire la capitale. Encore faut il que cette armée du nord n'arrive avant celle du royaume constitutionnel, prétendument la plus puissante de la Ramchourie. En bref, la situation dans laquelle se trouvait les héritiers d'un régime centenaire était plus que complexe. Et cela, Cao Tao l'a bien compris. Eunuque de la cour le plus puissant, il avait réussi à s'emparer du pouvoir au détriment du 9e Seigneur de guerre Bei-Fon, bien que ce dernier ait lui-même été placé suite à un autre complot de la cour mené en partie par Cao-Tao.
Ainsi, durant les derniers mois, Cao Tao avait observé, incrédule et terrifier, les rapports alarmants faisant attestation d'une immense armée au nord qui marche lentement vers la capitale. Cette fois-ci, les rumeurs n'étaient pas fausses et l'eunuque savait que s'il voulait se défendre, se serra en amenant le plus de renfort à la capitale possible. Malheureusement, sur toutes les frontières, les forces seigneuriales se battaient continuellement contre les petits seigneurs avides de pouvoir et les grandes factions qui rivalisaient avec le pouvoir central, voir qui les dépassait.
Mais, heureusement, Cao-Tao pouvait se réconforter en pensant à la résistance, quoique surprenante, mais brillante, des forces du seigneur électeur Jinlong Zao dans la poche sud. En effet, malgré ses frontières proches avec le royaume constitutionnel et le Huanping, il avait réussi à mettre en respect les forces de ses adversaires. Ainsi, cet homme connu à la cour pour ses réactions brutales, était peut être le seul élément permettant de faire tenir les territoires du gouvernement central encore, un temps soit peu, uni.
Cependant, sur la scène internationale... que dire... Les débuts des contacts diplomatiques enclanchés sous Zuan Yao ne se sont pas révélés suffisant pour permettre au Wanmiri, seule véritable nation proche, de venir en aide à la seigneurie élective. De plus, les nombreuses factions semblaient bien plus attirées les yeux des grands que l'ancien régime. Cette posture critique avait alors poussé Cao-Tao a profondément réfléchir sur la démarche à suivre.
Pour lui, il ne fait aucun doute : conserver Bei-Fon sur le trône est une erreur. Pour commencer, sa venue même est une erreur. Son caractère d'idiot avait forgé une image de lui plus que dégradante, et ce faisant discréditait la faction entière. Egalement, son physique n'inspirait pas les hommes à se battre pour lui ( en Ramchourie, l'imaginatif collectif décrit souvent les musclés comme forts et les obèses comme faibles ). De plus, si Bei-Fon était au départ arrivé au pouvoir, c'était pour tenter de négocier la reddition de la coalition du nord, ce qui, actuellement, est devenu un piteux échec.
Ainsi, il fallait, plus que tout, trouver un autre candidat pour le trône de Zangian'h. Et vite. En soi, ce ne sont pas les prétendants qui manquent à l'appel, seulement, des bons prétendants, là la tâche devient complexe. En discutant avec certains eunuques étant encore fidèle à la cause de la seigneurie élective, ils avaient dressé plusieurs candidats potentiels :
Jinlong Zao : Seigneur Electeur du Hen, il a réussi, malgré sa faible armée et son positionnement stratégique difficile à tenir, à vaincre tous ses adversaires, offrant une résistance féroce aux factions ennemies. Sa physionomie et son charisme naturel peuvent peut être remonter le moral des forces seigneuriales, et, avec une telle figure stable, peut faire venir les aides de puissances extérieures. Cependant, un point bloque cette hypothèse : l'homme en question est bloqué dans la poche du sud, et sa venue à Zangian'h serait risquer de le perdre dans les territoires des petits états entre les deux territoires du gouvernement central. Mais, il reste le candidat préféré par tous au titre de Seigneur de Guerre. Cao-Tao lui-même : Il dirigeait depuis maintenant plusieurs mois le territoire de la seigneurie, et avait su gérer avec brio la conservation des derniers territoires loyaux à Zangian'h. Son caractère et sa façon d'être peuvent très largement inspirer les foules, et, ainsi, faire remonter le moral de la population et de l'armée. Cependant, Cao-Tao n'est pas un militaire, mais un fonctionnaire et politique ; il connait les rouages du pouvoir et de l'administration, mais ignore tout de l'art de combattre, hors, dans cette situation de crise, c'est surement l'élément primordial à prendre en compte. Dong Ban : Chef d'armée ambitieux de l'est, il a réussi à vaincre à plusieurs reprises des assauts des seigneurs orientaux. Alors même qu'il était en infériorité numérique, il a vaincu également une armée de fanatique du soleil dans le sud-est. Ainsi, sa réputation de guerrier victorieux a su attirer les foules et certains scandent même son nouveau titre de : "héro du ciel". Cependant, le gouvernement le sait, il est vaniteux, ambitieux et manipulateur, près à tout pour s'emparer du pouvoir. Ainsi, il pourrait très bien, s'il voit qu'une telle action soit dans ses intérêts, se retourner contre Zangian'h et fonder une énième faction dans le chaos qu'est la Ramchourie. Ainsi, la situation était plus que complexe et difficile à prendre. Soi il fallait choisir entre un guerrier imposant mais au risque de le perdre, soi choisir un non-militaire mais un génie de la politique et de l'administration, soi un guerrier ambitieux qui n'hésiterait pas à planter un coup dans le dos si nécessaire pour lui.
Finalement, le 30 Janvier 2015, après d'âpres débats entre eunuques et conseillers, le choix fut fait d'exiler Bei-Fon dans le nord, en espérant que celui-ci disparaisse, et de mettre sur le trône vacant Dong Ban, qui devint donc le 10e Seigneur de Guerre de Ramchourie. Bien évidemment, ce titre ne lui offrait pas plus de pouvoir que l'image que cela en dégageait dorénavant de lui. Tout ce qui concernait l'administration et la politique était encore tenu farouchement par Cao-Tao, tandis que Jinlong Zao dans le sud devait tenir à tout prix.
Cependant, loin de laisser faire le nouveau seigneur de guerre, Cao-Tao tiendra attentivement à suivre chacun de ces mouvements afin de prévoir une potentielle traitrise, car, en temps de guerre, rien n'est plus jamais sûr...
10e Seigneur de Guerre Dong Ban