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[Caribeña - Negara Strana] L’Envol d’une Espérance Révolutionnaire

Le Vol du Camarade: Sous un Ciel Clément, Vers des Horizons Révolutionnaires

Mai 2014

Sol Marquez en avion


Sur le tarmac de l’aéroport de Maravilla, une chaleur oppressante règne, mais pour les habitués, notamment les Caribeños, elle passe presque inaperçue. Nous sommes en mai, mois typique de la saison des pluies, où la chaleur est exacerbée par une humidité lourde et omniprésente. Pourtant, comme pour saluer un joli présage, le ciel a choisi de rester clément pour le départ du président Sol Marquez. C’est un signe, un indicateur révélateur de la fin de l’isolationnisme auquel la Révolution a contraint Caribeña pour reconstruire le pays. Les conditions sont donc idéales pour que l’avion présidentiel, modeste en apparence mais le mieux équipé de la flotte aéronavale de Caribeña, puisse décoller. Rien ne saurait empêcher Camarade Sol Marquez de réaliser cette sortie historique.

Une organisation minutieuse avait été mise en place pour révéler au peuple caribeños cet événement historique. Les journaux locaux, les photographes et une foule de Caribeños, fiers et enthousiastes, étaient rassemblés pour saluer de la main leur leader socialiste. Pour beaucoup, le voir en personne provoque des palpitations. Sol Marquez prendra un moment pour s’adresser à la foule au micro, juste avant de monter les escaliers menant à l’avion : « Quel moment heureux pour nous tous, Caribeños, de pouvoir briser notre isolement et de lancer notre ambition révolutionnaire au-delà de nos frontières. Nous allons embrasser nos amis révolutionnaires dispersés à travers le monde, qui ont eux aussi lutté pour leur liberté. Je suis fier de ce que notre peuple a accompli, et nous devons cette réussite à chacun d’entre nous. Remercions-nous, embrassons-nous. Je pars à la rencontre de nos amis stranéens, de grands alliés de la révolution », conclut-il en saluant la foule.

C’est ainsi que Sol Marquez monte les marches, tout en conservant son large sourire pour saluer une dernière fois les Caribeños venus le voir sur le tarmac aujourd’hui, juste devant la porte de l’avion. Le vol présidentiel prendra la direction de Kotarakyat où, il imagine, il découvrira un pays où le temps nazumi donne naissance à une nouvelle floraison. C’est du moins ce qu’il s’imagine, car Marquez n’a jamais véritablement mis les pieds au Negara Strana… Il est accompagné de son cigare et vêtu de sa tenue fièrement révolutionnaire, celle qu’il porte depuis plusieurs années maintenant, complétée par son béret noir. C’est fait ! Le Camarade Marquez vient de quitter le sol, tandis qu’une fanfare fait résonner l’hymne national, les Cantos de Caribeña. Fiouuuuu.
L'Envol d'une Espérance Révolutionnaire



Alors qu'il était prévu que le Camarade Marquez arrive dans l'heure prochaine, les rues de Kotarakyat célèbraient l'arrivée du grand révolutionnaire caribeños dont on avait tant entendu parler. De l'autre côté de l'Océan des Perles, on avait conté les histoires de la glorieuse Révolution de Caribeña qui avait enfin chassé l'emprise de l'autoritaire oligarchie des Pareja sur ce petit pays paltoterran. A l'aube de la mort, le plus grand Président de la République Socialiste du Negara Strana, Purwadi Pradipta, avait lui même félicité et vanté Sol Marquez lors de la Révolution de 1995, qu'il avait pu contacter pour affirmer la fraternité des peuples stranéens et caribeños. Cette fraternité, elle se ressentait aujourd'hui. Dans l'ensemble des quartiers, les kotarakyans dansaient et chantaient la musique caribeños pendant que le drapeau des deux nations flotaient à chaque fenêtre, chaque coin de rue et chaque regroupement. Pour l'occasion, l'ensemble des enseignes du restoran lingkungan (fameux "quartier des restaurants" de Kotarakyat) servait des plats caribeños et stranéo-caribeños. L'évènement éta

De son côté, la délégation stranéenne se préparait à accueillir le dirigeant de la República de Caribeña. Alors que Kawaya Haryanto et Siska Widiastuti était confiante, Calista Yulianti ne semblait pas tenir sur place. Commissaire aux Affaires Etrangères déléguée à la Coopération Socialiste, elle peinait à garder son calme avant de rencontrer les grandes têtes du socialisme internationale malgré le professionnalisme qu'elle affichait lors du moment attendu. C'était une dualité intéressante qui, par sa bénignité, amusait Haryanto qui n'hésitait pas à charier sa camarade du Conseil des Commissaires du Peuple. Même si Yulianti avait choisi de partir au Parti Communiste Stranéen, la Première Commissaire du Peuple ne lui en voudrait jamais, s'étant liée d'affection avec cette esprit juvénile et prometteur. Les trois femmes vont donc accueillir Sol Marquez à l'Eksekuasaan, même si Haryanto avait précisé qu'elle aimerait avoir un temps seule avec le caribeños, sachant pertinemment que le sujet de l'armement allait rapidement tombé. Néanmoins, pour l'occasion, le Président de la République Socialiste du Negara Strana, Akarsana Suwarno, s'est imposé pour accueillir le camarade Marquez à l'aéroport. "Je vous laisse faire vos affaires ensuite, mais je reste le Président et je me dois de saluer mon homologue, grand homme et camarade à qui notre République doit les plus grands honneurs" aurait-il déclaré lors de la réunion du Conseil des Commissaires des Peuples précédent la rencontre du jour.

Une fois l'avion caribeños à terre, la fanfare stranéenne se mit à jouer l'hymne national, les Cantos de Caribeña, accompagnant les premiers pas de Sol Marquez sur le sol stranéen. Akarsana Suwarno alla à sa rencontre, lui serrant la main puis l'accolant amicalement. Les deux hommes subirent une foudroyante cascade de flash issus des nombreux appareils photos des journalistes présents, tous voulant capturer ses belles images du vieil homme nazumi souriant aux côtés du paltoterran.

Akarasana Surwarno: "Camarade Marquez, quel plaisir de vous rencontrez enfin ! Bienvenue à Kotarakyat, Ville des Travailleurs, du Negara Strana et du Monde ! Les Républiques socialistes soeurs n'attendaient que d'être réunies. Je vous prie, suivez moi que je vous mène à l'Eksekuasaan."


Autour du trajet du convois, des milliers de stranéens s'étaient regroupés pour saluer le leader caribeños accueilli en héro. Tous criaient, et Sol Marquez, accompagné d'Akarsana Suwarno, répondait par de grands gestes de la main. Il est vrai que la popularité de Sol Marquez avait dépassée ce que l'on pouvait communément imaginer, particulièrement au Negara Strana. Ici, en supplément de son caractère révolutionnaire, il était devenu un symbole culturel. Le genre de révolutionnaire dont les adolescents possèdent plusieurs posters accrochés aux murs de leur chambre et dont les filles tombent amoureuses. Arrivée à l'Eksekuasaan, les trois grandes dames de la diplomatie stranéenne saluèrent le Président caribeños.

Kawaya Haryanto: "Bienvenue camarade Marquez. C'est un honneur de vous avoir sur nos terres. Je suis enchantée de pouvoir renouer avec vous le dialogue stranéo-caribeños."

Calista Yulianti, lui serrant la main: "Camarade, enchantée de vous accueillir au sein de notre République Socialiste. Le pays entier célèbre votre arrivée, vous, grand révolutionnaire de renom."


Suite à ces premières discussions, Akarsana Suwarno laissa les dames stranéennes avec Sol Marquez, qu'il salua une dernière fois, "Après les choses sérieuses, n'hésitez pas à venir prendre un verre au Palais Présidentiel" avait il lancé. Une fois partie, le dirigeant caribeños fut emmener dans le bureau de la Première Commissaire du Peuple, dont les murs étaient rouges et où le portrait de Purwadi Pradipta tronait au dessus de la grande table où les discussions allaient avoir lieu.
La scène était tout simplement incroyable… Un engouement, une ferveur pour le camarade Marquez, à laquelle il ne s’attendait guère. À certains égards, on pouvait presque discerner une rougeur fugace sur son visage, trahissant sa surprise et sa sensibilité, alors même qu’il incarnait la figure du révolutionnaire, de l’icône socialiste. Voir cette jeunesse stranéenne l’acclamer avec tant d’aplomb lui rappelait ses propres années de jeunesse, lorsqu’il prononçait ses premiers discours fédérateurs sur le campus de sa faculté, préfigurant ainsi les prémices de la révolution historique qui allait suivre. Retrouver cette effervescence dans les rues d’un pays situé à plus de 10 000 km de chez lui renforçait sa conviction intime que, peu importe le lieu, le peuple qui l’habite manifeste une volonté commune qui transcende toutes les cultures: c’est la soif de liberté d’existence, le désir de vivre selon ses propres termes et de s’émanciper autant que possible de toute contrainte. Sol Marquez aimait à dire: « J'aime les peuples où la négation de l'autorité est son socle fédérateur. Moi, je n'ai pas encore rencontré un homme qui m'est dit, en face, je veux absolument obéir à quelqu'un ou à quelque chose, je veux définitivement être une lavette. Nous sommes tous des anarchistes, au fond de nous. ». C’est dans cet esprit que Marquez percevait la révolution : l’anarchie devait prévaloir pour balayer toute force colonisatrice. Et de leur côté, les Negara Strana faisaient écho à cette dynamique ayant vigoureusement botter le cul des Fujiwans.

En somme, le camarade Sol Marquez adressa ses salutations à Madame Kawaya Haryanto et Madame Calista Yulianti avec une attention toute particulière, prenant le temps nécessaire pour tisser un lien, forgeant ainsi une complicité empreinte d’un singulier sentiment de bien-être. Habituellement chaleureux, Marquez tend à négliger le protocole diplomatique qu’il trouve excessivement contraignant, une opinion mûrie depuis le désordre de son bureau à Caribeña. Il se l’imaginait, tel un enfant n’ayant jamais participé à de telles rencontres; ainsi, lors de sa première visite au Negara Strana, il se permit presque de renier toutes ses préconceptions sur les protocoles, jugés ennuyeux, rigoureux et interminables, s’engageant à s’adapter du mieux qu’il pouvait. C’était, finalement, un apprentissage sur le vif. Par moments, cependant, son caractère authentique refaisait surface, sa franchise indomptable perceptible comme une démangeaison littérale.

À son arrivée dans le bureau de la Première Commissaire du Peuple, il prit ses aises avec désinvolture, explorant l’espace les mains dans les poches, avant de se ressaisir. Franchement séduit par une décoration qu’il jugeait peu conventionnelle pour son pays, il ne put s’empêcher de commenter, avec un rire: « C’est joliment agencé ici, vous avez un véritable art de la décoration, cela porte un goût résolument rouge, ahaha. »

Camarade Sol Marquez prit donc place à la grande table, soigneusement disposée pour les discussions, où il identifia d’emblée, d’un regard vif en pénétrant la salle, le siège qui lui était destiné. Il déposa même son béret noir à ses côtés sur la table et entama la conversation d’un ton plus formel, se posant véritablement en leader de la Révolution de son pays et conscient de la portée historique de cette rencontre. « Mesdames, permettez-moi de vous exprimer à nouveau ma gratitude pour votre accueil chaleureux. Je ne manquerai pas de le souligner à votre Président, un homme charmant qui a su me mettre à l’aise dès notre première rencontre. Il possède un je-ne-sais-quoi de spécial, ce monsieur. Si je suis ici aujourd’hui, c’est parce que je sollicite l’aide des révolutionnaires du monde entier, mais aussi pour mieux comprendre vos projets et vos idées, celles qui restent méconnues du grand nombre. Je sais bien que la confiance se gagne avec le temps et les actions, mais ne pourrions-nous pas établir dès maintenant une relation de confiance mutuelle? Allons droit au but. Avez-vous pour ambition de promouvoir la libération des peuples opprimés à l’échelle mondiale, dans une approche interventionniste semblable à celle du Grand Kah? J’aimerais cerner l’étendue de vos aspirations pour orienter notre discussion. »
Pourtant réputé pour, l'attitude de Sol Marquez n'avait pas manqué de surprendre les stranéennes qui cachaient difficilement leur etonnement, à l'exception de l'impénétrable Siska Widiastuti. En y réfléchissant un peu plus, cela ne les étonnait guère connaissant la réputation de rockstar qui le suit, mais la surprise demeurait. Les révolutionnaires ne constituent pas un groupe homogène de personne, loin de là. Les stranéens avaient l'habitude de cotoyer les kahtanais qui pouvaient avoir ce genre de comportement mais qui gardaient un certain sérieux. Etant le foyer du socialisme mondiale, ils possédaient cette aura, qu'ils devaient conserver afin de rester cette grande soeur modèle. La République de Caribeña était elle, la soeur rebelle de la famille. En tout cas, cette impression se dégageait et semblait se confirmait avec la présence de Sol Marquez. Au contraire, la République Socialiste du Negara Strana a toujours suivi les pas de sa grande soeur, se trouvant gêné lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu. Le respect du protocole n'avait rien du respect chez les stranéens, mais tenait plus de la psychorigidité. Gênée, Kawaya Haryanto lâcha parfois des petits rires mais gardait une façade seraine, voulant garder l'impression devant le caribeños. L'homme était somme toute attachant et son caractère semblait tenir davantage de la gentille maladresse que de l'irrespect.

Suite à sa question directe, Siska Widiastuti eut le reflexe de sortir son classeur lié aux Armées Populaires, puis celui d'ouvrir ses documents sur son ordinateur. Calista Yulianti avait d'ores et déjà sortie son carnet de notes, et se contenta seulement d'ouvrir la page concernant les affaires militaires.

Kawaya Haryanto: "Il est évident que le Negara Strana, terre du taihoranisme depuis plus d'un demi siècle, est un pays révolutionnaire et socialiste. Notre engagement se concrétise tant par nos actes diplomatiques, tel que notre adhésion à l'Union Internationale des Communistes et Socialistes ou à l'International Libertaire, que par notre population, fermement socialiste et internationaliste. En outre, notre République même porte en elle les valeurs de l'anti impérialisme et anti colonialisme, naissant à l'isssu d'une dure guerre d'indépendance face à l'Empire Aichi. Vous identifiez donc bien là des caractéristiques fondamentales de notre Etat et de notre diplomatie.

Maintenant, pouvons nous vous fournir des armes ? D'abord, je tiens à saluer votre honnêteté, valeur que j'apprécie particulièrement. Laissez moi être franche avec vous en retour. Si le Negara Strana a des intentions similaires à celle du Grand Kah, elle n'a pas les mêmes moyens de concrétisation. Par cela, j'entends, bien sûr, la qualité et quantité des armes mais aussi la situation géopolitique. Effectivement, s'il est possible de vous armer, la dissuasion stranéenne est moins importante que la dissuasion kahtanaise, pour des raisons évidentes. Une fois ces éléments pris en compte, je peux vous assurer que la République Socialiste et l'Armée Populaire sont prêtes à soutenir la République République de Caribeña. La lutte des classes doit s'étendre internationallement, et nous soutiendrons toujours les opprimés face aux oppresseurs.
"


A la suite de sa prise de parole, Siska Widiastuti redressa ses lunettes de vue puis continua les propos de Kawaya Haryanto.

Siska Widiastuti: "Pour reprendre et préciser le propos de madame la Première Commissaire du Peuple, j'aimerais ajouté que nous nous engagerons pas dans n'importe quelle situation, sous pretexte de la libération internationale des peuples. Quand bien même l'anti-impérialisme et l'anti-colonialisme sont des valeurs fondamentales pour nous, préservez les révolutions abouties et réussites le sont davantage. Nous pouvons vous soutenir par la livraison de matériel militaire, mais celle-ci doit en aucun cas conduire à un risque important pour l'existance des Etats caribeños et stranéen. Dans ce cadre, est-il possible de préciser votre demande et d'expliciter vos intentions ?"
Sol Marquez s’efforçait de maintenir une posture digne dans son fauteuil tout en écoutant attentivement ses interlocutrices stranéennes, cherchant à préserver une prestance diplomatique qu’il jugeait scrutée de manière bien trop sévère de nos temps. Observant attentivement les lèvres de Kawaya, il esquissa un sourire discret, charmé par cet accent stranéen. Marquez, peu habitué aux Nazumis et encore moins aux discussions très formelles en face à face, trouvait cette expérience particulièrement singulière. Lorsque Siska eut terminé de parler, il interrompit brusquement ses hôtes en frappant de manière inattendue sur la table, saisissant l’occasion pour rebondir.
« Regardez, Mesdames, vous avez saisi l’essentiel ! Les moyens sont une chose, mais la volonté prime toujours dans la révolution. Je prends pour exemple les guérilleros caribeños dont j’ai fait partie. Nous n’avons pas attendu d’avoir une armada de chars d’assaut pour combattre l’impérialisme. Je comprends votre prudence avec la géopolitique et tout ce tralala. L’objectif d’acquérir des armes est d’abord de protéger la révolution au sein des terres caribeños, de consolider un sanctuaire pour les survivants de n’importe quelle révolution. Vous savez, nous n’avons pas besoin d’un arsenal gigantesque pour défendre nos terres puisque c’est dans la stratégie et la conviction que l’Histoire se joue dans chaque conflit. Donnez n’importe quelle arme à un Caribeños et il se sacrifiera pour la révolution, pour défendre sa maison. Un minimum de votre part serait déjà un grand atout pour notre défense. »

Sol Marquez marqua une courte pause en tapotant des deux mains sur la table avant de reprendre la parole avec assurance. Bien que cela ne soit pas intentionnel, sa voix, naturellement forte, portait à travers la salle.
« Ne vous alarmez pas à l’idée que l’on puisse reprocher au Negara Strana de militariser Caribeña. Nous assumerons toujours, coûte que coûte, les conséquences de notre révolution. J’attends également de rencontrer les responsables du Grand Kah pour voir si je peux compter sur eux, afin que vous ne soyez pas les seuls à pouvoir me soutenir. Mais passons aux faits concrets. Je souhaite que Caribeña prenne une part active là où l’anticolonialisme émerge. Je veux que chaque tribu, chaque groupe, agisse en sachant que les guérilleros caribeños leur apporteront toujours un soutien sous n’importe quelle forme, que ce soit en armement, logistique, soins médicaux, éducation… en somme, sur tous les fronts. Vous sentez-vous capables d’utiliser votre diplomatie, comme vous le faites déjà, pour soutenir n’importe quel guérillero? »
Au fur et à mesure que Sol Marquez, malgré la façade, Kawaya Haryanto sentait Siska Widiastuti se tendre, elle qui était habituée au formalisme le plus total. Pendant la prise de parole du caribeños, elle lui lança un regard de reconfort mais celle ci ne le vit pas. Ce qui était assez marrant, c'est que Calista Yulianti, elle, était totalement ancrée dans la discussion et buvait les paroles du Camarade Marquez. Entrainée par son explication, elle lui réponda directement.

Calista Yulianti: "Camarade Marquez, bien sûr que nous soutiendrons les guérilleros. La Grande Révolution Stranéenne a pu se faire par la rébellion et la guérilla. Face au colon aichi, nous nous sommes battus jusqu'à l'indépendance pour être libre et établir le socialisme. Notre leader, le regretté Pradipta, l'avait compris: il fut nécessaire, les années qui suivirent l'Indépendance, de consolider les germes socialistes de notre pays. En tant que communiste, vous rejoignez très justement ces principes et je m'en vois satisfaite. Dans ce cadre, je vous l'affirme, camarade: il n'est pas question, pour nous, de laisser le feu d'une révolution s'éteindre. Nous le ravivrons autant que nous pouvons. Même si je partage en partie le point de vue de la camarade Widiastuti, je pense que nous pouvons nous fier à votre analyse: le Negara Strana ne risque pas si gros, et une entraide accompagnée d'une diplomatie fine pourra nous permettre d'agir comme nous le voulons."


Stressée, Siska Widiastuti commençait à ne pas cacher son inquiétude. En réaction, la Première Commissaire du Peuple reprit la parole pour recentrer la discussion.


Kawaya Haryanto: "Tout à fait. La République Socialiste encourage et coopère, par nature, avec ses Soeurs dispersées à travers le monde. Ainsi, nous pouvons venir en aide à votre régime pour permettre sa pérénisation. Dans ce cadre, nous pouvons vous proposer des armements allant de la gratuité jusqu'à des tarifs préférentiels afin de vous armer le mieux possible, sans que cela vous coûte trop. Les industries Etaui, qui arment le Negara Strana, disposent de stocks important dont ma camarade Siska Widiastuti peut vous détailler les contenus."


Siska Widiastuti: "Effectivement, nous avons plusieurs types d'armements à disposition. Ce qui pourrait intéresser les guerilleros parmi nos armements sont sûrement les armes légères d'infanterie, les mitrailleuses lourdes et lances-roquettes, respectivement de quatrième et sixième génération. En outre, nous pouvons vous fournir en artillerie, défenses anti aériennes et, voir même, en char léger. Enfin, nous n'avons pas connaissance du niveau technologique militaire de la République de Caribeña mais les Armées Populaires disposent de véhicules de transmissions radios de septième génération.

Ce type de matériel que je viens de vous énoncer ne concerne donc que les Armées de Terre. En amont, nous avions déduis que ce genre d'équipement vous serait le plus utile pour armer des guerilleros. Néanmoins, nous disposons de matériels marins intéressants, au besoin.
"
« Camarades, la situation est claire et simple. Notre glorieuse armée révolutionnaire de Caribeña ne compte que 10.000 soldats professionnels. Ce sont les vrais fils de la révolution, des vétérans forgés dans la lutte contre l'impérialisme, les plus expérimentés et décisifs dans notre victoire contre la tyrannie. Quant à l'armement, c'est vrai, nous ne possédons pas la dernière technologie de l'impérialisme, mais en avons-nous besoin? La révolution se fait avec le peuple armé, avec des fusils dans les mains des ouvriers et des paysans. Oui, nous avons besoin de mortiers, de chars et de véhicules blindés, mais notre vraie force réside dans la volonté inébranlable du peuple. Parlant avec la franchise révolutionnaire qui nous caractérise, nous apprécierions énormément toute aide matérielle de nos camarades. Non pas comme une transaction capitaliste, mais comme un acte de solidarité entre peuples frères dans la lutte contre l'impérialisme. Si vous avez des surplus que vous considérez obsolètes, pour nous ils seraient inestimables. Notre arsenal actuel provient principalement de ce que nous avons capturé au régime impérialiste renversé, et depuis 1995, nous n'avons pas pu l'entretenir correctement. La triste réalité est que notre force militaire est pratiquement paralysée. Nous maintenons quelques installations de base pour entraîner nos guérilleros au tir et aux tactiques de guérilla, mais nous avons un besoin urgent de revitaliser nos capacités pour défendre la révolution.

Il ne s'agit pas ici de mendier la charité. Je vous expose simplement la réalité crue de nos forces armées révolutionnaires. Je ne viens pas avec des demandes formelles ou des requêtes officielles - la décision vous appartient entièrement. C'est à vous de choisir de quel côté de l'histoire vous voulez vous tenir. Sachez que dans cette lutte contre l'impérialisme, vous ne serez pas seuls. J'attends avec intérêt la position de nos camarades du Grand-Kah. J'espère que les autorités kah-tanaises se joindront à notre cause commune et compléteront vos efforts. Permettez-moi d'insister sur ce point : votre présence ici, votre volonté d'écouter la voix de la révolution, mérite déjà notre gratitude. Vous ne repartez pas les mains vides - vous emportez avec vous la flamme de la lutte des peuples opprimés. Et ce que vous proposez, camarades, a une valeur inestimable pour notre combat. »
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