Posté le : 22 août 2024 à 15:38:10
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Alors que les préparatifs battent leur plein au Negara Strana pour accueillir la famille impériale burujoise, à Karaimu on prépare plutôt les bagages. Bien évidemment, ce ne sont pas l’empereur, l’impératrice ou le prince héritier qui vont chercher leurs valises dans le cagibi, les remplir et ensuite les porter eux-mêmes le jour du départ à l’aéroport. Non, la Cité impériale de Karaimu dispose de suffisamment de domestiques pour s’occuper de cela. Mais ce ne fut pas sans mal pour eux.
“C’est où le Niagara Strava ? Non ! Nagera Strada ! T’es sur que c’est pas le Biagara Natra ? N’importe quoi, c’est le Tegara Natra…”
L’impératrice Katherine Ière qui était avec ses dames de compagnie dans son dressing personnel les reprit.
“Nous allons au Negara Strana, ce n’est pas si compliqué que cela.”
“Et c’est où ce charmant pays ? En Aleucie il me semble ? Mais non, c’est en Afarée, il doit y faire chaud. Avec un nom comme ça, ça ne peut être qu’en Eurysie. Ca me fait plus penser au Nazum, mais au Nazum looooiiiiiinnnnnn.”
L’impératrice Katherine Ière retient un petit rire en entendant les messes basses de ses serviteures.
“Le Negara Strana est au Nazum, juste à côté du Xinemane, à 400 kilomètres à vol d’oiseau. Le vol devrait être assez rapide, ça va nous changer des interminables aller-retour vers Cendane, Tairopototo ou la Maronhi.”
“Et il y fait quel temps ? J’imagine qu’il doit y faire sec ? Au pire, prenons un peu de tout, on n’aura pas de supplément bagages.”
Du côté des appartements du prince héritier, on se pose également beaucoup de questions. Le jeune homme de tout juste 19 ans, à la beauté légendaire et destiné à devenir empereur, au moment venu, accompagne désormais ses illustres parents dans tous leurs voyages. Alors que la tradition veut que le prince héritier soit servi par de jeunes domestiques, qui seront ensuite amenés à travailler pour lui pendant son règne, sa beauté est si envoûtante que l’administration du palais s’est résolu à ne mettre autour de lui que des eunuques en pré retraite, les seuls qui ne lui poseront aucun problème.
“Votre Excellence, comment vous souhaitez vous habillez pour vous rendre en terre communiste ?”
“On ne va pas chez les communistes voyons… Et puis prenez surtout des vêtements “occidentaux”, je ne pense pas qu’ils vont apprécier les robes en soie fine, les bijoux en or massif ou encore les souliers en velours. Et pareil, pas de montre, pas de chichi, juste des bracelets.”
Après tout cela, la famille impériale respecta son rituel de départ en commençant par une cérémonie de purification au Grand Temple de Karaimu puis l’impératrice et le prince héritier assistent seuls à un office à la cathédrale de tous les saints du Burujoa, à Karaimu. Ensuite, ils se rendent à l’aéroport international de Karaimu - Orotori ou les attendent un de leur avion réservé. Là, une petite cérémonie de départ à lieu, sa majesté Tadashi IV remet symboliquement ses différents pouvoirs à sa garde proche, le commandement exécutif de l’armée est confié au Chef d’Etat major de toutes les Armées Impériales, les pouvoirs de police sont étendus pour la Gouverneure Générale de Karaimu et enfin un des principaux directeurs de département, ici Nae Burujoa, directrice du département de l’information et de la propagande obtient le droit de signer les décrets impériaux.
En vol, l’ambiance n’est pas des plus sereines, si l’empereur Tadashi IV est serein, il n’en n’est pas de même du reste de sa suite. L’impératrice Katherine Ière se demande si elle a pris suffisamment de vêtements, la cheffe de la diplomatie Keiko Burujoa s’interroge sur le contenu des discussions avec un pays résolument socialiste et enfin le prince héritier Leonhardt s’inquiète de savoir si les stranéens ont également peur des hommes aux cheveux blonds.
“Mais enfin ! Tout va bien se passer ! Nous sommes les Burujoa, merde ! Cathy… si t’as pas assez de vêtements, tu devrais bien pouvoir t’en acheter là bas. Keiko, ce sont eux qui nous ont invité, au pire on peut parler chiffon, cuisine et météo. Et enfin Leo, ça c’est pas si mal passé, ton visage finit toujours par faire craquer tout le monde…”
Le grand aéronef de la famille impériale se posa à l’aéroport, le camion escabeau s’approcha puis la porte de l’appareil s’ouvrit. L’empereur sortit en premier, accompagné de sa femmme qu’il croche par le bras pour descendre les marches, suivi par la cheffe de la diplomatie, la princesse Keiko Burujoa et son mari, Shu Burujoa, le directeur du département des Finances et enfin le beau prince héritier, Leonhardt Burujoa.
“Enchanté votre excellence Suwarno, c’est un véritable plaisir que de venir en votre ravissante contrée. Notre voyage s’est extrêmement bien passé, je vous en remercie de vous en soucier.”
L’empereur serra chaleureusement la main de son homologue, le chef d'État stranéen Akarsana Suwarno puis en fit de même à Murti Mahendra. Il présente ensuite sa famille à la délégation locale, sa femme la ravissante impératrice Katherine Ière, sa soeur et son beau frère, Keiko et Shu Burujoa, parmi les plus hauts fonctionnaires burujois et surtout son fils ainé, le magnifique et irrestible prince héritier Leonhardt. Si les salutations de Catherine, Keiko et Shu furent amicales et chaleureuses, l’ambiancé était un peu différente au moment de Leonhardt, tant le jeune homme est absolument fascinant.
Après ce léger moment de flottement, tout ce petit monde monta dans des voitures pour le palais royal local, devant accueillir la rencontre diplomatique.