11/05/2017
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[NS - Burujoa] Rencontre dans les jardins kotarakyans

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Rencontre dans les jardiens kotarakyans
Empire Burujoa - République Socialiste du Negara Strana


La Résidence Royale de Kotarakyat, lieu d'accueil de la rencontre


En ce début de période sèche, le Negara Strana florissait dans l'air apaisé. Loin des pluies impérieuses, le calme régnait dans les rues de la capitale stranéenne malgré l'effervescence liée à l'arrivée des beaux jours. Les nombreux bars et restaurants s'emplissaient à vue d'oeil, à l'instar des rues que les stranéens foulaient avec plus de gaité désormais. Les fontaines avaient retrouvées leur eaux, les arbres leurs fleurs, et surtout, Kotarakyat avait retrouvé ses rayons de soleil ininterrompus. Cette équilibre qu'affichait la Ville du Peuple se reflétait moins dans les couloirs et jardin de la Résidence Royale, dont les préparatifs étaient en cours de finalisation pour accueillir la délégation burujoise. Alors que les jardiniers se taillaient les dernières haies et que les balayeurs enlevaient les dernières poussières, le Secrétaire Générale du Commissariat des Affaires Etrangères, responsable du protocole diplomatique, s'agitait de toute part, donnant des instructions à tout va. "Redressez moi ces drapeaux voyons !". "Comment voulez vous accueillir le gratin impérial et diplomatique burujois avec si peu de lumière ? Ouvrez moi ces volets, bon sang !". Il grondait d'énervement, il grondait de stresse et les murs semblaient murmurer de curiosité.


Il parrait que certains membres de la famille impériale seront là ! ... J'ai entendu dire que les burujois sont beaucoup plus malaimable qu'il n'y parrait ... J'ai de la famille là bas, tu les entendrais parler de l'Empereur et de ses enfants ! De véritable Dieu vivant pour ses fanatiques ! ... Mais que nous veulent-ils ? Sommes nous pas de la vermine à leurs yeux ? ... Ils m'ont l'air sympathique ces gens du Burujoa, ne refusons rien à des camarades nazumis ... Vous m'exaspérez, terminez votre travail avant qu'il ne soit trop tard !


Pour le lieu de la rencontre, la Première Commissaire du Peuple avait effectivement choisi la Résidence Royale, et plus précisement ses jardins. Ce vaste batiment, dont une partie a disparue symboliquement avec l'institution royale, impressionne généralement ses hôtes, d'autant plus lorsqu'ils sont issus de la royauté. En outre, Kawaya Haryanto a conscience que cette première entrevue est d'une importance capitale. Comme pour tout nouvel interlocuteur et partenaire, il est important de ne pas oublier l'aspect cérémonial. Une visite des lieux étaient prévues afin de mettre en exergue la beauté du lieu, mais aussi pensée de manière à ce que les visiteurs burujois ne s'ennuient point. Les jardins, qui avaient été longuement arrosés lors de la dernière saison des pluies, avaient été entretenus avec soin et efficacités par les jardiniers de la Résidence. Point important pour la Première Commissaire du Peuple, l'itinéraire devait comprendre le jardin des orchidées, son préféré, ce qui n'avait rien d'original tant il était prisé par les touristes. Cette petite balade doit s'achever au Kiosque, monument phare du jardin, que le Roi et Calife Muhammed VI fit construire à sa femme qui y passa une grande partie de son temps. Avec le temps, il avait rejoint le statut du jardin d'orchidée, devenant un lieu culte des Jardins de la Résidence. De plus, son emplacement, isolé du bruit ambiant de la ville et de ses nombreux scooters, constitue le lieu parfait pour accueillir la délégation burujoise.


Jardin de la Résidence Royale où discuteront les délégations


A l'aéroport, le Président de la République du Negara Strana, Akarsana Suwarno, attendait la délégation burujoise. Le Chef de l'Etat s'était proposé pour accueillir ses homologues burujois, du tarmac de l'avion jusqu'à la Résidence Royale qu'il ferait visitée. Fidèle à la politique à laquelle il s'est tenue lors de son mandat, il avait annoncé à sa camarade Haryanto qu'il se retirerait des discussions, du moins allégoriquement, lorsque celles-ci quitteront le terrain plat des échanges de politesse et de surface. Akarsana Suwarno n'était pas seul, il était également accompagné de Muerta Mahendra, Commissaire aux Affaires Etrangères délégué à la Coopération Nazumi, et accessoirement Secrétaire Générale du Nouveau Parti Socialiste. Ce dernier était pressé de rencontre les burujois et de débuter les négociations. Néanmoins, il était heureux d'avoir à ses côtés Suwarno, le Garant de la Nation, qui était bien plus à l'aise dans ces situations. Lorsque la délégation arriva, les deux hommes alla à sa rencontre.


Akarsana Suwarno: "Bonjour et bienvenue au Negara Strana, amies du Nazum. Nous sommes honorés de vous accueillir sur nos terres. J'espère que le voyage fut agréable vos Excellences."

Murti Mahendra: "Bonjour et bienvenue vos Excellences. Veuillez-vous nous suivre afin que nous puissons vous guider à la Résidence Royale."
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Alors que les préparatifs battent leur plein au Negara Strana pour accueillir la famille impériale burujoise, à Karaimu on prépare plutôt les bagages. Bien évidemment, ce ne sont pas l’empereur, l’impératrice ou le prince héritier qui vont chercher leurs valises dans le cagibi, les remplir et ensuite les porter eux-mêmes le jour du départ à l’aéroport. Non, la Cité impériale de Karaimu dispose de suffisamment de domestiques pour s’occuper de cela. Mais ce ne fut pas sans mal pour eux.

“C’est où le Niagara Strava ? Non ! Nagera Strada ! T’es sur que c’est pas le Biagara Natra ? N’importe quoi, c’est le Tegara Natra…”

L’impératrice Katherine Ière qui était avec ses dames de compagnie dans son dressing personnel les reprit.

“Nous allons au Negara Strana, ce n’est pas si compliqué que cela.”

“Et c’est où ce charmant pays ? En Aleucie il me semble ? Mais non, c’est en Afarée, il doit y faire chaud. Avec un nom comme ça, ça ne peut être qu’en Eurysie. Ca me fait plus penser au Nazum, mais au Nazum looooiiiiiinnnnnn.”

L’impératrice Katherine Ière retient un petit rire en entendant les messes basses de ses serviteures.

“Le Negara Strana est au Nazum, juste à côté du Xinemane, à 400 kilomètres à vol d’oiseau. Le vol devrait être assez rapide, ça va nous changer des interminables aller-retour vers Cendane, Tairopototo ou la Maronhi.”

“Et il y fait quel temps ? J’imagine qu’il doit y faire sec ? Au pire, prenons un peu de tout, on n’aura pas de supplément bagages.”

Du côté des appartements du prince héritier, on se pose également beaucoup de questions. Le jeune homme de tout juste 19 ans, à la beauté légendaire et destiné à devenir empereur, au moment venu, accompagne désormais ses illustres parents dans tous leurs voyages. Alors que la tradition veut que le prince héritier soit servi par de jeunes domestiques, qui seront ensuite amenés à travailler pour lui pendant son règne, sa beauté est si envoûtante que l’administration du palais s’est résolu à ne mettre autour de lui que des eunuques en pré retraite, les seuls qui ne lui poseront aucun problème.

“Votre Excellence, comment vous souhaitez vous habillez pour vous rendre en terre communiste ?”

“On ne va pas chez les communistes voyons… Et puis prenez surtout des vêtements “occidentaux”, je ne pense pas qu’ils vont apprécier les robes en soie fine, les bijoux en or massif ou encore les souliers en velours. Et pareil, pas de montre, pas de chichi, juste des bracelets.”

Après tout cela, la famille impériale respecta son rituel de départ en commençant par une cérémonie de purification au Grand Temple de Karaimu puis l’impératrice et le prince héritier assistent seuls à un office à la cathédrale de tous les saints du Burujoa, à Karaimu. Ensuite, ils se rendent à l’aéroport international de Karaimu - Orotori ou les attendent un de leur avion réservé. Là, une petite cérémonie de départ à lieu, sa majesté Tadashi IV remet symboliquement ses différents pouvoirs à sa garde proche, le commandement exécutif de l’armée est confié au Chef d’Etat major de toutes les Armées Impériales, les pouvoirs de police sont étendus pour la Gouverneure Générale de Karaimu et enfin un des principaux directeurs de département, ici Nae Burujoa, directrice du département de l’information et de la propagande obtient le droit de signer les décrets impériaux.

En vol, l’ambiance n’est pas des plus sereines, si l’empereur Tadashi IV est serein, il n’en n’est pas de même du reste de sa suite. L’impératrice Katherine Ière se demande si elle a pris suffisamment de vêtements, la cheffe de la diplomatie Keiko Burujoa s’interroge sur le contenu des discussions avec un pays résolument socialiste et enfin le prince héritier Leonhardt s’inquiète de savoir si les stranéens ont également peur des hommes aux cheveux blonds.

“Mais enfin ! Tout va bien se passer ! Nous sommes les Burujoa, merde ! Cathy… si t’as pas assez de vêtements, tu devrais bien pouvoir t’en acheter là bas. Keiko, ce sont eux qui nous ont invité, au pire on peut parler chiffon, cuisine et météo. Et enfin Leo, ça c’est pas si mal passé, ton visage finit toujours par faire craquer tout le monde…”

Le grand aéronef de la famille impériale se posa à l’aéroport, le camion escabeau s’approcha puis la porte de l’appareil s’ouvrit. L’empereur sortit en premier, accompagné de sa femmme qu’il croche par le bras pour descendre les marches, suivi par la cheffe de la diplomatie, la princesse Keiko Burujoa et son mari, Shu Burujoa, le directeur du département des Finances et enfin le beau prince héritier, Leonhardt Burujoa.

“Enchanté votre excellence Suwarno, c’est un véritable plaisir que de venir en votre ravissante contrée. Notre voyage s’est extrêmement bien passé, je vous en remercie de vous en soucier.”

L’empereur serra chaleureusement la main de son homologue, le chef d'État stranéen Akarsana Suwarno puis en fit de même à Murti Mahendra. Il présente ensuite sa famille à la délégation locale, sa femme la ravissante impératrice Katherine Ière, sa soeur et son beau frère, Keiko et Shu Burujoa, parmi les plus hauts fonctionnaires burujois et surtout son fils ainé, le magnifique et irrestible prince héritier Leonhardt. Si les salutations de Catherine, Keiko et Shu furent amicales et chaleureuses, l’ambiancé était un peu différente au moment de Leonhardt, tant le jeune homme est absolument fascinant.

Après ce léger moment de flottement, tout ce petit monde monta dans des voitures pour le palais royal local, devant accueillir la rencontre diplomatique.
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Si le fait n'est pas étonnant de l'autre côté de l'Azur, il était rare de voir arriver l'entierté d'une famille impériale au sein de la République Socialiste. Même si certains avaient été étonné de leur venue, l'accueil dans les rues était bon. Près du chemin du convoi, on put apercevoir de nombreux curieux qui essayaient d'entrevoir l'Empereur Tadashi IV ou la princesse Keiko Burujoa.

"C'est une princesse papa, tu te rends compte ou pas ! La maitresse a dit que c'était une vraie de vraie, je te jure!"

Le simple titre de princesse de la responsable diplomatique du Burujoa suffisait à enchanter les petits stranéens dont l'existence de princesse se limitait aux contes. Tout de même, de nombreuses jeunes femmes étaient venus aux alentours du convoi et de la Résidence Royale pour essayer de repérer le bellissime prince héritier Leonhardt, dont la beauté a pu être admirer jusqu'au Negara Strana. Près de la Résidence Royale, beaucoup de stranéo-burujois ou de burujois kotarakyans s'étaient également regroupés, arborant le drapeau de l'Empire. Une fois le convoi arrivé et la famille sortit, la foule s'excita.

"Wow, c'est bien eux ! Qu'ils sont sophistiqués et majestueux !", "高貴なブルジョア君主万歳!" (vive les nobles monarques burujois!) lançaient le groupe de burujois.
"La princesse papa !! Elle est là la princesse !! Elle n'a pas de robe ni de couronne par contre..." disaient les enfants stranéens.
"Ah!!! Il est là !! Il est trop beau, je m'en remettrai jamais !!", "Il est encore plus beau en vrai !!", "Il est beau pour un métisse eurysien, c'est pas souvent qu'on en voit des commes ça !" s'extasiaient les jeunes stranéennes de la foule.


De l'autre côté, au porche de la sublime Résidence Royale, se tenait Kawaya Haryanto, Première Commissaire du Peuple, accompagnée de Siska Widiastuti, Commissaire aux Affaires Etrangères. Les deux femmes furent rejoint par leurs camarades stranéens, puis allèrent saluer la famille impériale burujoise. Alors que Haryanto arborait son grand sourire habituelle et sa chaleure humaine, Widiastuti demeurait froide, fidèle à elle même. Après avoir été pris en photos une multitude de fois durant ces salutations, les deux délégations entrèrent dans le palais. Ici, Akarsana Suwarno guida le groupe dans leur visite alors que la Première Commissaire du Peuple menait la discussion afin de mettre à l'aise ses invités. Après avoir vu l'intérieur de la Résidence, le petit groupe se dirigea dans les jardins. En son sein, ils s'arrêterent plusieurs fois pour admirer les plantes, notamment au jardin des orchidées. Pendant cette balade, Siska Widiastuti commença déjà à discuter avec Keiko Burujoa.

Siska Widiastuti: "C'est un plaisir d'enfin vous recevoir, votre excellence. Le Negara Strana s'est longtemps tenu loin du nord nazum, portant son regard vers le sud. Néanmoins, il est indéniable que l'Empire possède une place d'une importance capitale au sein de l'écosystème nazumi que nous ne pouvons, en aucun cas, ignorée. [...] Nous sommes heureux de pouvoir finalement établir un lien avec vous, votre excellence Keiko Burujoa, et vos honorables peuples. Bien que notre diplomatie demeure tourner vers les pays socialistes, nous restons pragmatiques. Certains peuvent avoir des a priori légitimes sur la nature socialiste de notre République et des potentielles conséquences sur notre conduite internationale. J'estime que la diplomatie doit se placer au dessus des simples discordes idéologiques, et qu'il ne faut point se borner à une idée qui ne peut que mener à notre perte sur le long terme. Les rares corps diplomatiques ayant oubliées ces principes se sont heurtées à la dure réalité des choses, les territoires du Paltoterra Oriental en témoignent assez bien."


Enfin arrivé au Kiosque, les stranéens invitèrent la délégation burujoise à s'installer sur les sièges prévues à cette effet. Le temps était clément, faisant cohabiter les chauds rayons de soleil ainsi que la brise légère et rafraichissante. La météo avait bien été la plus grosse crainte de Haryanto pour cette rencontre. Même si une salle avait été aménagée en cas d'intempéries, le Kiosque du Jardin permettait de discuter au sein d'un paysage doux et enchanteur, ayant plus aux monarques d'antant et devant plaire ainsi à ceux d'aujourd'hui. Une fois la délégation burujoise installée, celle stranéenne s'assit à son tour. Kawaya Haryanto se plaça au milieu. Siska Widiastuti et Murti Mahendra se mirent à sa droite tandis que le Président de la République Socialiste du Negara Strana se mit à sa gauche. Peu après, des domestiques arrivèrent afin de proposer du thé aux prestigieux invités et aux hôtes stranéens, ces derniers acceptant la proposition. Avec le thé, des petits biscuits furent apportés. Une fois seuls, la Première Commissaire du Peuple s'exprima.

Kawaya Haryanto: "Vos excellences, membre de l'honorable famille impériale Burujoa, nous sommes ravis de pouvoir discuter, ici, avec vous. Avant tout, nous tenions à vous remercier d'avoir engager le dialogue à travers la missive envoyer par la princesse Keiko Burujoa. Notre surprise fut grande mais merveilleuse. Nous estimons avec respect l'Empire Burujoa, et nous ne pouvons qu'être honorer de votre venue. Celle-ci marque un tournant dans les relations stranéo-burujoises jusque là quasi inexistantes. En outre, la République Socialiste du Negara Strana, portant la paix et la prosperité des peuples comme priorité, est particulièrement favorable à la mise en place de politiques communes, comme certaines évoquées dans votre missive diplomatique, dont nous allons pouvoir discuter ici même. Voulez vous commencer par traiter d'un sujet en particulier vos excellences ? Sinon, nous pouvons commencer par réfléchir aux politiques possibles quant à la circulation des biens et personnes."
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La famille impériale burujoise ne s’attendait absolument pas à un accueil aussi chaleureux de la part d’un pays socialiste. On n’aurait certainement jamais imaginé voir une telle foule, de tous âges, mais avec tout de même une surreprésentation de jeunes femmes, sur le bord de la route pour accueillir l’autocrate colonialiste le plus célèbre du monde. Les Burujoa, habitués à ce type d'événement dans leur propre empire se contentèrent de saluer la foule de manière très gracieuse, avec tout de même une certaine forme de satisfaction. Le couple impérial formait un amusant contraste entre un empereur très strict, saluant discrètement la foule aux vêtements sombres et traditionnels et une impératrice beaucoup plus souriante, faisant de grandes salutations à la foule et portant des vêtements beaucoup plus riches et imposants. Le prince héritier Leonhardt est un plus tendu que ses parents ou sa tante, sentant peser sur lui beaucoup de regard.

La princesse Keiko, la cheffe de la diplomatie burujoise sortit un peu de sa traditionnelle retenue diplomatique pour répondre à Siska Widiastuti.

“Votre Excellence, avec tout le respect que je vous dois, je ne pense pas que vous avez besoin d’autant vous justifiez sur les relations entre nos deux pays, après tout nous sommes deux pays socialistes…”

Après un court silence et un petit sourire malicieux, la princesse reprit.

“Voyez-vous, Votre Excellence, si l’Empire était une démocratie, même pire, une République, je ne pense pas que nous aurions des relations très cordiales avec l’Organisation des Nations Commerçantes et les Etats capitalistes moralistes. Et au contraire, nous aurions des relations bien plus importantes avec le bloc socialisant. En effet, ma famille se maintient au pouvoir grâce à un “contrat social” extrêmement généreux, ils ferment les yeux sur notre gouvernance népotique et autocratique en échange d’un système éducatif prestigieux et gratuit, d’un système de santé tout aussi prestigieux et tout aussi gratuit… Et encore, ce ne sont que deux exemples, saviez-vous, par exemple, que tout bien culturel matériel découvert dans l’Empire est automatiquement la propriété de l’administration impériale afin que ces derniers soient mis à la disposition du plus grand nombre ? Je ne suis pas sûre qu’un pays comme le vôtre dispose d’une telle politique culturelle détachée des tentacules visqueuses du capitalisme. Ou je pense encore à notre remarquable réseau de transport multicouche et public : vastes réseau autoroutier gratuit, immense réseau ferroviaire abordable, un vrai marqueur de gauche ! Alors qu’au final, notre système autocratique et népotique, garant des libertés individuelles, nous éloigne du monde socialisant, nous permettant de faire des ponts idéologiques avec un certain nombre de pays dans le monde.”

La princesse Keiko marque de nouveau un silence.

“Au final, cette rencontre est tout à fait normale, nous sommes deux pays géographiquement et socialement proches qui décident d'accroître leur amitié naturelle. Pour être tout à fait honnête, nous ne pouvons pas nier non plus que cette rencontre est aussi poussée par une forme de déséquilibre entre les nations, certes l’Empire Burujoa est bien plus puissant que la plupart des autres pays nazumis. Mais son éparpillement à travers le monde nous pousse inexorablement à maintenir les meilleures relations possibles avec nos voisins du monde entier.”

Dans les magnifiques jardins du palais royal, la famille impériale burujoise profite de la quiétude du parc, s'imprègne de l’ambiance si particulière des lieux, de son atmosphère relaxante… L’empereur apprécie beaucoup ce genre d’espace propice à l’harmonie entre le corps et l’esprit, à la réflexion et à la sagesse. Il pouvait ainsi sentir le lien culturel, voire même naturel, qui unit l’Empire Burujoa et le Negara Strana. Il apprécia beaucoup le kiosque choisi pour la rencontre appréciant un lieu emprunt d’histoire et d’ataraxie. Alors que la conversation allait commencer, il cède à sa gourmandise, dévorant plusieurs petits gâteaux. Pour contrebalancer la gloutonnerie de Tadashi IV, le reste de la délégation burujoise ne mangea pas de petit gâteau.

“Votre Excellence, Kawaya Haryanto, très chers dignitaires de la Republik Sosialis Negara Strana, c’est un immense qui est fait à l’Empire Burujoa d’être invité dans un lieu si beau, si calme et inspirant. Je suis sûr que la spiritualité qui entoure ce lieu si unique ne rendra notre rencontre que meilleure. Si j’ai demandé à ma sœur, la princesse Keiko, de vous envoyer une missive c’est parce que j’estime qu’il est indispensable que des pays aussi proches que les nôtres entretiennent des relations, disons, amicales. C’est exact que notre missive faisait état de possibilités politiques possibles dans le domaine des circulations des biens et des personnes dans nos deux pays. Je suis d’accord avec vous que nous pourrions commencer par ce gros morceau.”

Il prit une toute petite gorgée de thé pour mieux continuer.

“En guise de propos liminaires, je tiens à rappeler que depuis le traité de partenariat stratégique entre la République de Maronhi et l’Empire Burujoa, nos deux pays ne sont plus qu’un seul et même espace commun de circulation. Ainsi, si nous aboutissons à un accord de facilitation des entrées dans l’Empire Burujoa, les citoyens stranéens bénéficieront des mêmes facilités pour entrer dans la République de Maronhi. Il en est de même pour les marchandises. Les services diplomatiques burujois ont dors et déjà imaginé plusieurs scénarios à vous proposer aujourd’hui. Nous pourrions déjà déterminer à quel point nous souhaitons ouvrir nos frontières respectives, l’approche la plus conservatrice serait des facilités d’entrée réservé uniquement aux marchandises, une position plus égale voudrait au contraire un système de visa simplifié, voir l’absence total de visa entre le Negara Strana et l’espace unique Burujo-Maronhien. Enfin, l’approche la plus, attention au gros mot, libéral serait une facilité d’entrée des marchandises et des personnes.”
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