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Palabras Libres


Palabras Libres est aujourd'hui l'un des nombreux acteurs dynamiques d’un paysage mĂ©diatique en pleine transformation dans la RepĂșblica de Caribeña. AprĂšs des dĂ©cennies de monopole public, les mĂ©dias sont dĂ©sormais gĂ©rĂ©s collectivement par des corporations de travailleurs. Ces professionnels, organisĂ©s en coopĂ©ratives et collectifs indĂ©pendants, façonnent un espace mĂ©diatique pluraliste et diversifiĂ©, tout en garantissant un contenu enracinĂ© dans les besoins et les prĂ©occupations des citoyens.

La UniĂłn, ancien journal unique, est Ă  prĂ©sent l'initiative phare d'une coopĂ©rative de journalistes et de travailleurs de l'imprimerie. Ce quotidien continu de paraĂźtre chaque jour de la semaine sous un modĂšle autogĂ©rĂ©, oĂč les dĂ©cisions Ă©ditoriales sont dĂ©mocratiquement dĂ©battues par l'Ă©quipe. Son contenu reflĂšte les rĂ©alitĂ©s locales, les prĂ©occupations sociales et les opinions diverses, tout en conservant une accessibilitĂ© tarifaire proche de ses origines. Depuis cette transition, ses articles couvrent des points de vue variĂ©s, favorisant une analyse critique et pluraliste plutĂŽt que des orientations partisanes. Son hĂ©ritage est qu'il Ă©tait le journal officiel de l'organe du parti de la RĂ©volution.

VisiĂłn, la chaĂźne la plus populaire du pays, est elle aussi passĂ©e sous gestion coopĂ©rative par les Ă©quipes de production, techniciens, journalistes, prĂ©sentateurs et autres travailleurs du secteur audiovisuel. DĂ©sormais, chaque membre a un droit de regard sur les contenus diffusĂ©s, avec un accent mis sur la diversitĂ© culturelle et le respect de l’indĂ©pendance journalistique. Ses programmes phares continuent Ă  sĂ©duire les auditoires grĂące Ă  des initiatives collaboratives. L’émission RaĂ­ces, par exemple, propose non seulement une exploration des traditions caribeñas, mais invite Ă©galement les spectateurs Ă  contribuer Ă  travers des reportages citoyens. Les dĂ©bats de Plaza PĂșblica ont Ă©tĂ© enrichis par une vĂ©ritable pluralitĂ© des invitĂ©s, avec des voix provenant des diffĂ©rentes sphĂšres sociales et politiques. Noches de Cine s'est transformĂ©e pour mettre davantage en avant des films produits de maniĂšre indĂ©pendante, souvent crĂ©Ă©s par des collectifs locaux de cinĂ©astes. Enfin, VisiĂłn Educa reste un pilier fondamental, Ă©laborĂ© en coopĂ©ration avec des enseignants et chercheurs, pour garantir une variĂ©tĂ© Ă©ducative diversifiĂ©e et actuelle.

Marea, quant Ă  elle, a su tirer parti de cette libĂ©ralisation afin de s'imposer parmi les plateformes numĂ©riques les plus utilisĂ©es. Ce rĂ©seau social autogĂ©rĂ© par de jeunes crĂ©ateurs de contenus, des dĂ©veloppeurs et des modĂ©rateurs indĂ©pendants, se distingue par ses fonctionnalitĂ©s participatives et collaboratives. L’application s’est enrichie d’un module permettant aux citoyens de proposer et de diffuser leurs propres reportages en complĂ©ment des nouvelles plus traditionnelles diffusĂ©es par les coopĂ©ratives de presse Ă©crite ou audiovisuelle. Son interface moderne et son orientation vers l’interaction directe entre les travailleurs des mĂ©dias et le public contribuent Ă  en faire une source d’information de premier plan pour les jeunes gĂ©nĂ©rations.

Des changements réalisées en date du 10 Août 2015 en République Socialiste de Caribeña.
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Cuisine Conjugale: Une Source de Tension à Caribeña?

Plaza PĂșblica - 25 Mai 2014


Dans une rĂ©vĂ©lation controversĂ©e, la Society for the Prevention of Ominous, Unusual and Substandard Edibles a dĂ©voilĂ© que prĂšs de 43% des maris caribeños sont insatisfaits de la cuisine de leurs Ă©pouses, une situation qui, selon les chercheurs Óliver Lain et Juan Collazo, pourrait mener Ă  la discorde conjugale, la malnutrition, et mĂȘme une fatigue de la mĂąchoire due Ă  une mastication excessive. Cela a Ă©tĂ© le sujet dĂ©battu dans la soirĂ©e de ce 25 mai, prĂ©sentĂ© par votre animateur prĂ©fĂ©rĂ© AdĂĄn Pardoooooooooooo!!

Lors d’une prĂ©sentation des rĂ©sultats, sur le plateau, un homme anonymisĂ© a exprimĂ© son mĂ©contentement Ă  travers un tĂ©lĂ©viseur roulĂ© dans la salle: « Ma maman Ă©tait la meilleure cuisiniĂšre
 Ma femme fait des arepas trois fois par semaine, mais c’est plutĂŽt de la polenta
 Nous mĂ©ritons un repas dĂ©cent. » Cette plainte nostalgique a Ă©tĂ© suivie par une suggestion radicale pour envoyer les Ă©pouses Ă  des cours de cuisine obligatoires afin qu’elles apprennent Ă  cuisiner « comme nos mĂšres le faisaient. »

Cependant, la rĂ©action ne s’est pas fait attendre. Diana Noboa, reprĂ©sentante du groupe Stressed Wives Not-so-Anonymous, a rapidement rejetĂ© cette idĂ©e, en poussant le chariot tĂ©lĂ©visĂ© hors de la piĂšce. Elle argue que les femmes de Caribeña sont dĂ©jĂ  surchargĂ©es par leurs multiples responsabilitĂ©s quotidiennes: « Si Son Altesse m’aidait, j’aurais un peu de temps pour moi, et il pourrait enfin avoir un repas dont il est satisfait. ». Elle appelle Ă  une campagne nationale pour encourager les maris Ă  contribuer davantage aux tĂąches domestiques. Mais le dĂ©bat a pris un tournant encore plus sombre avec l’intervention du cĂ©lĂšbre psychiatre Santino Sancho, reconnu pour quelques Ă©tudes douteuses... Il a suggĂ©rĂ© de lui mĂȘme que « les femmes ont perdu la joie du service » et proposant des solutions extrĂȘmes comme la mĂ©dication, l’électrochoc, voire la lobotomie pour ramener les femmes Ă  un Ă©tat « naturellement soumis ».

Diana Noboa n’a pas pu rĂ©sister face aux commentaires du psychiatre, l’empoignant comme elle le pouvait, avant qu’AdĂĄn Pardo, votre animateur prĂ©fĂ©rĂ©, ne les sĂ©pare en arguant que tous les points de vue sont bienvenus ici. Plaza PĂșblica se veut ĂȘtre un lieu de dĂ©bat calme et sage. Sur le rĂ©seau social associĂ© Ă  notre talk-show, Marea, vos rĂ©actions ont Ă©tĂ© particuliĂšrement nombreuses. Vous avez Ă©tĂ© choquĂ©s par les propos du psychiatre Sancho mais aussi par la violence de Madame Noboa : « Oh le bordel que c’est pour seulement de la cuisine mal foutue
 », « Je crois que le psychiatre Sancho a besoin d'aller consulter justement un psychiatre », « C’est pas plus simple de faire sa propre bouffe sinon?! »

Mais la morale de ce dĂ©bat est revenue Ă  la rĂ©ponse la plus votĂ©e par le sondage que nous vous avons proposĂ©, suggĂ©rant qu’il faudrait une campagne nationale exhortant les hommes Ă  « Montrer de la classe - Ne vous asseyez pas sur votre cul ».

(Note HRP)Plaza PĂșblica, talk-show n°1, rassemble des citoyens de tous horizons avec des experts politiques, des politiciens et tout un gratin d'autres personnes pour dĂ©battre de sujets d’actualitĂ© importants. Ce programme trĂšs suivi en soirĂ©e renforce le dialogue dĂ©mocratique et social.
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Les Violettes violents exigent du sang !

La UniĂłn - 02 Juin 2014

Secte Ordre de la Violette


Les membres d’un nouveau culte religieux Ă©trange, appelĂ© l’Ordre de la Violette, demandent au gouvernement d’apaiser leur puissant dieu en lui offrant un sacrifice humain. C’est, en tout cas, la nouvelle la plus surprenante de ce dĂ©but de semaine. Notre pays, comptant une population de 7 millions d’habitants, n’a pas une communautĂ© religieuse significative, car 87 % d’entre nous, soit environ 6 090 000 Caribeños, se dĂ©clarent athĂ©es. Ainsi, il est particuliĂšrement Ă©tonnant de voir une communautĂ© religieuse gagner en influence. La secte a fait surface dans la rĂ©gion de Santos, oĂč un individu s’est manifestĂ© sur la place principale du village d’Ermembra pour formuler une requĂȘte surprenante au nom de la libertĂ© religieuse. Cette rĂ©union a alarmĂ© et inquiĂ©tĂ© les autoritĂ©s locales.

« Qu’avons-nous Ă  perdre ? Il suffit de sacrifier quelques sans-abri ; cela apaisera la dĂ©esse assoiffĂ©e de sang de ce groupe, Ă©liminera les vagabonds disgracieux qui nuisent au bien-ĂȘtre public, et tout le monde rentrera heureux Ă  la maison, » s’est Ă©criĂ© FabiĂĄn Leoz, un Ă©minent dĂ©fenseur des libertĂ©s religieuses de la rĂ©gion de Santos. Pendant ce temps, un autre haut membre, trop zĂšle, de l’Ordre de la Violette s’est exprimĂ© anonymement, adoptant une position encore plus extrĂȘme: « Nous devons aller bien au-delĂ  de quelques mendiants ! Vous devez adopter une loi selon laquelle le premier-nĂ© de chacun doit ĂȘtre sacrifiĂ©, en direct Ă  la tĂ©lĂ©vision si possible. Pensez aux audiences ! »

Au sein du Parti de la RĂ©volution, le secrĂ©taire Salvador Aparicio s’est prononcĂ© en faveur des libertĂ©s religieuses, mais a dĂ©clarĂ© que dans ce cas prĂ©cis, nous avions affaire juste Ă  des fous. Selon lui, l’Ordre de la Violette serait issu d’un rĂ©seau religieux descendant de la branche chrĂ©tienne Ă©tablie sur notre pĂ©ninsule depuis l’époque de l’ex-dynastie Pareja. Les autoritĂ©s restent donc vigilantes face Ă  tout conflit pouvant Ă©clater dans la rĂ©gion de Santos, frontaliĂšre du DuchĂ© de Sylva, oĂč les tensions montent Ă  cause de ces hystĂ©riques violettes. Cette situation est illustrĂ©e par la rĂ©action du prĂȘtre Eduardo, qui a interpellĂ© ses fidĂšles en pleine priĂšre dans sa petite chapelle : « Vous n’allez pas Ă©couter ces Violettes, n’est-ce pas? Les sacrifices humains ! Nous sommes sĂ»rement trop civilisĂ©s pour permettre de telles pratiques barbares. Ces groupes marginaux fous devraient ĂȘtre arrĂȘtĂ©s, et leurs dirigeants devraient ĂȘtre exĂ©cutĂ©s ! ».‹‹ Le secrĂ©taire Salvador Aparicio a commentĂ© l’incident en apaisant la situation et en proposant une solution plus mesurĂ©e: « Qui est un fou ? Je suis d’accord que ces pratiques devraient ĂȘtre interdites, mais au lieu de sombrer au mĂȘme niveau que ces fanatiques et de tuer nos semblables, pourquoi ne pas simplement lancer un programme de rĂ©Ă©ducation ? MĂȘme la pire des personnes peut devenir un membre utile de la sociĂ©tĂ©, avec suffisamment de temps, de soins et beaucoup de financement. »

Un autre aspect qui prĂ©occupe les autoritĂ©s est l’utilisation de priĂšres diffusĂ©es par des Ă©missions radiophoniques qui atteignent mĂȘme au-delĂ  de Caribeña, notamment dans les rĂ©gions du Grand-Kah et du Sylva, en raison de leur proximitĂ© gĂ©ographique. L’Ordre de la Violette utilise ces Ă©metteurs radios pirates dans le but explicite de gonfler ses rangs. En consĂ©quence, le Parti de la RĂ©volution et les autoritĂ©s appellent tous les Caribeños Ă  rester prudents, Ă  faire preuve d’esprit critique et de luciditĂ© face Ă  l’Ordre de la Violette, et Ă  rĂ©sister Ă  la lobotomie que leurs idĂ©es religieuses pourraient exercer sur nous, citoyens caribeños.

ÂĄVive de pie, ama sin cadenas!

(Note HRP)La Unión (qui signifie "Le Syndicat") est le quotidien imprimé et distribué chaque jour de la semaine, sauf le dimanche. En réalité, La Unión est l'organe officiel du Parti de la Révolution. Le journal est vendu pour une somme symbolique de quelques piÚces caribeñas, représentant la somme symbolique de 1 $ depuis sa création en 1995. C'est de surcroßt le quotidien le plus lu et distribué parmi la population.
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Promesses pétroliÚres au large de Caribeña: Les études préliminaires révÚlent un potentiel

La UniĂłn - 20 Juillet 2014

Recherche offshore


C'est une dĂ©couverte qui pourrait changer le paysage socio-Ă©conomique de notre patrie socialiste. Dans un communiquĂ© Ă©manant du ministĂšre de l'Énergie et des Ressources Naturelles, un rapport intriguant a Ă©tĂ© publiĂ© Ă  l'ensemble de la sphĂšre publique pour une nouvelle importante. Depuis dĂ©jĂ  janvier dernier, les Caribeños de la façade maritime de la province de Santos observent plusieurs modestes bateaux scientifiques menant des expĂ©ditions au large des cĂŽtes, le tout Ă©veillant la curiositĂ© de tous. Les rumeurs circulaient parmi les locaux par le bouche-Ă -oreille, mais rien n'Ă©tait sĂ»r car le projet Ă©tait tout de mĂȘme gardĂ© secret. Ernesto Valdez, le ministre du ministĂšre en question, a donc rĂ©pondu par le communiquĂ© suivant, Ă©tablissant les rĂ©sultats prĂ©liminaires figurant sur le rapport et suggĂ©rant la prĂ©sence potentielle de gisements offshore prĂšs des cĂŽtes nord de Caribeña. Selon le Dr. Elena Rodriguez, gĂ©ologue en chef du projet, les donnĂ©es sismiques 3D recueillies sur une zone de 5000 kmÂČ rĂ©vĂšlent des structures gĂ©ologiques prometteuses. « Nous avons identifiĂ© plusieurs formations qui prĂ©sentent des caractĂ©ristiques typiques des rĂ©servoirs pĂ©troliers, notamment des piĂšges structuraux et stratigraphiques, » explique-t-elle.

L'Institut National de Géologie (ING) s'est tout de suite montré enthousiaste à cette collaboration avec plusieurs équipes d'experts, mais demande à avoir du matériel plus précis et de pointe pour répondre aux questions qui subsistent. Certains éléments attisent l'incertitude. Selon l'ING, il faudrait des moyens technologiques de pointe, incluant des relevés magnétométriques et gravimétriques, ainsi que des analyses géochimiques des sédiments marins. Mais le bémol réside dans le fait que les moyens caribeños ne répondent pas à ces exigences. De ce fait, le camarade ministre Ernesto Valdez reste lucide et parle de progrÚs encourageants, mais indique qu'il faudra sûrement trouver des acteurs étrangers pour nous aider dans ce processus de découverte, tout en choisissant le bon partenaire et sans renier les valeurs socialistes économiques inhérentes au systÚme économique. Les zones les plus prometteuses se situent dans le bassin de Caribe Norte, à environ 150 km au large des cÎtes. Les modÚles géologiques suggÚrent la présence potentielle de plusieurs réservoirs à des profondeurs variant entre 2000 et 4000 mÚtres sous le fond marin. Dans ce rapport, le Dr. Carlos Menendez, expert en géophysique marine à l'Université Nationale de Caribeña, explique : « Les données sismiques montrent des anomalies d'amplitude et de vitesse caractéristiques des accumulations d'hydrocarbures. Cependant, seuls des forages de confirmation pourront déterminer la viabilité commerciale de ces gisements potentiels. Mais à ce jour, Caribeña ne dispose pas de matériel adéquat pour une bonne extraction sans préjudices ».

Les villes cĂŽtiĂšres de toute la patrie espĂšrent ĂȘtre l'une des points phares pour ĂȘtre la collaboratrice majeure de certaines extractions, en rĂȘvant d'un dĂ©veloppement Ă©conomique et social important si de tels gisements se trouvaient prĂšs d'elles. Dans une prise de parole improvisĂ©e dans la rue, notre camarade prĂ©sident de la rĂ©publique Sol Marquez s'est montrĂ© ouvert Ă  une collaboration potentiellement plurilatĂ©rale. Conscient des dĂ©fis techniques que reprĂ©sente l'exploitation offshore, le gouvernement a annoncĂ© la crĂ©ation d'une commission spĂ©ciale chargĂ©e d'Ă©tudier les meilleures options pour dĂ©velopper cette ressource. Le camarade Marquez a soulignĂ© que tout partenariat Ă©ventuel avec des entitĂ©s Ă©trangĂšres se ferait dans le strict respect de notre souverainetĂ© nationale et des intĂ©rĂȘts du peuple caribeño.


(Note HRP)La Unión (qui signifie "Le Syndicat") est le quotidien imprimé et distribué chaque jour de la semaine, sauf le dimanche. En réalité, La Unión est l'organe officiel du Parti de la Révolution. Le journal est vendu pour une somme symbolique de quelques piÚces caribeñas, représentant la somme symbolique de 1 $ depuis sa création en 1995. C'est de surcroßt le quotidien le plus lu et distribué parmi la population.
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Alerte rouge dans l'armée: Nos soldats font la grÚve de la révolution !

Revolución del Pijama - 05 Août 2014


Camarades, accrochez-vous Ă  vos bĂ©rets ! Un peloton entier de nos vaillants dĂ©fenseurs a dĂ©cidĂ© de prendre des vacances non autorisĂ©es de la rĂ©volution. Apparemment, ils « ne voyaient tout simplement pas l'intĂ©rĂȘt de tout cela Â». Qui aurait cru que dĂ©fendre le paradis socialiste pouvait ĂȘtre ennuyeux? Naturellement, cette petite escapade a dĂ©clenchĂ© un vĂ©ritable feu d'artifice d'idĂ©es au sommet. Comment raviver la flamme rĂ©volutionnaire dans le cƓur de nos troupes? Les propositions fusent comme des balles de AK-47 un jour de parade.

Le camarade Miguel « Bouche-trou idĂ©ologique Â» Rojas pense que nos soldats ont besoin d'une bonne dose de propagande... euh, d'Ă©ducation politique. Il propose d'envoyer des commissaires politiques pour rappeler Ă  nos gars pourquoi ils devraient ĂȘtre ravis de patauger dans la boue. Rien de tel qu'un bon discours sur la lutte des classes pour motiver les troupes, n'est-ce pas? De son cĂŽtĂ©, la Dr. Carmen Ortiz veut transformer notre armĂ©e en convention de science-fiction. Des chars Ă  vapeur? Des dirigeables de combat? Des bobines Tesla? Pourquoi pas des sabres laser tant qu'on y est? Elle promet que ça va coĂ»ter un bras (et peut-ĂȘtre une jambe), mais hĂ©, au moins nos soldats auront l'air cool en dĂ©sertant! Le sergent Pablo « DĂ©mocratie ou rien Â» Morales a une idĂ©e rĂ©volutionnaire: et si on laissait les soldats choisir leurs officiers? Parce que rien ne dit « armĂ©e efficace Â» comme un vote Ă  main levĂ©e en plein milieu d'une bataille, pas vrai? Enfin, un « expert Â» Ă©tranger suggĂšre d'installer des tireurs d'Ă©lite derriĂšre nos propres lignes. Rien de tel que la peur d'une balle dans le dos pour motiver les troupes ! On se demande pourquoi on n'y a pas pensĂ© plus tĂŽt.

Le camarade PrĂ©sident Sol Marquez a dĂ©clarĂ© : « Toutes ces idĂ©es sont... intĂ©ressantes. Peut-ĂȘtre devrions-nous simplement leur offrir plus de congĂ©s payĂ©s? Â»

En attendant, le MinistĂšre de la DĂ©fense a lancĂ© une nouvelle campagne de recrutement avec le slogan accrocheur: « Rejoignez l'armĂ©e : oĂč chaque jour est une surprise (mĂȘme pour nous) ! Â». Restez Ă  l'Ă©coute, camarades. La prochaine Ă©tape de notre glorieuse rĂ©volution pourrait ĂȘtre... n'importe quoi, apparemment.

(Note HRP)DiffusĂ©e tous les soirs Ă  22h sur VisiĂłn, "RĂ©volution en Pyjama" est le talk-show le plus effrontĂ© (mais toujours idĂ©ologiquement correct) de Caribeña. AnimĂ©e par le charismatique camarade Jorge RamĂ­rez, ancien professeur d'histoire devenu comĂ©dien, l'Ă©mission mĂȘle habilement humour, actualitĂ©s et propagande lĂ©gĂšre.
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Le Camarade Président Sol Marquez traversera le pays pour le 20Úme anniversaire de la Révolution

Par Maria Gonzalez, correspondante spéciale de La Unión (Maravilla)

Sol Marquez


La prochaine DĂ­a de la RevoluciĂłn, qui marquera les 20 ans de la libĂ©ration de Caribeña face Ă  la dynastie Pareja et Ă  ses oligarques algueranos, s’annonce d’ores et dĂ©jĂ  mĂ©morable. Comme chaque annĂ©e, le principal rassemblement de cette fĂȘte nationale aura lieu dans la capitale, Maravilla, mais aussi dans toutes les localitĂ©s qui, Ă  leur Ă©chelle, rĂ©uniront les habitants pour cĂ©lĂ©brer ce moment crucial. Bien que le programme soit en grande partie identique Ă  celui des deux derniĂšres dĂ©cennies, l’édition de 2015 apportera une nouveautĂ© majeure: un vĂ©ritable pĂ©riple Ă  travers le pays, menĂ© par le Camarade PrĂ©sident Sol Marquez en personne. Il a en effet annoncĂ© qu’il traversera tout le territoire par convoi, invitant la population Ă  se joindre Ă  lui pour une marche historique Ă  travers les diffĂ©rentes rĂ©gions.

À la suite de cette annonce, une liste des localitĂ©s traversĂ©es a Ă©tĂ© publiĂ©e, chacune d’elles se prĂ©parant avec ferveur Ă  accueillir le PrĂ©sident et sa dĂ©lĂ©gation avec les plus grands honneurs, conformĂ©ment Ă  son statut de HĂ©ros de la RĂ©volution. Partout, les habitants se mobilisent pour rendre hommage Ă  celui qui incarne la lutte pour la libertĂ© et l’indĂ©pendance. En tant que libĂ©rateur et figure centrale de la RĂ©volution, Sol Marquez demeure, pour tous, le HĂ©ros incontestĂ© de Caribeña.

Le tout prend des airs de campagne Ă©lectorale, car les Ă©lections prĂ©sidentielles se tiendront en juin prochain. La DĂ­a de la RevoluciĂłn tombe Ă  point nommĂ©: tout en cĂ©lĂ©brant la fĂȘte nationale, Sol Marquez pourrait Ă©galement mener une campagne Ă©lectorale surpassant ses concurrents, cette marche historique Ă©tant financĂ©e par l'effort collectif. Cependant, le Camarade Marquez a prĂ©cisĂ© qu’il n’était pas encore certain de se prĂ©senter comme candidat Ă  la prochaine Ă©lection prĂ©sidentielle. En effet, le bureau politique du Parti de la RĂ©volution serait actuellement en quĂȘte d’un successeur, bien que la possibilitĂ© d’une nouvelle candidature de Marquez reste en suspens. La prudence est donc de mise. Il a tout de mĂȘme scandĂ© qu'il prendrait sa dĂ©cision finale une fois la traversĂ©e achevĂ©e, afin de voir si nous, le peuple, sommes toujours derriĂšre lui.

Quoi qu’il en soit, Sol Marquez dĂ©butera son pĂ©riple Ă  Maravilla, la capitale, avant de se diriger vers le nord, en passant par la ville d’Alta, situĂ©e dans la province septentrionale. Il redescendra ensuite Ă  travers plusieurs localitĂ©s et communes, traversant les deux derniĂšres provinces, reprĂ©sentĂ©es par la ville de Viento Verde, nichĂ©e entre montagnes et jungle, pour enfin atteindre Puerto Soledad, situĂ©e sur la cĂŽte sud de Caribeña.

Ce sera une premiĂšre pour le Camarade PrĂ©sident Sol Marquez, ainsi que pour nous tous, Caribeños, qui l’accueillerons avec les cĂ©lĂ©brations les plus Ă©clatantes, en l’honneur de la rĂ©volution de nos terres caribeñas.

(Note HRP)La Unión (qui signifie "Le Syndicat") est le quotidien imprimé et distribué chaque jour de la semaine, sauf le dimanche. En réalité, La Unión est l'organe officiel du Parti de la Révolution. Le journal est vendu pour une somme symbolique de quelques piÚces caribeñas, représentant la somme symbolique de 1 $ depuis sa création en 1995. C'est de surcroßt le quotidien le plus lu et distribué parmi la population.

20 Octobre 2014
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La Grande Marche des 20 ans : Le Camarade Président Sol Marquez parcourt la Nation

La UniĂłn

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- 15 Juin 2015
La Marche RĂ©volutionnaire a dĂ©butĂ© en trombe dans la capitale ce 15 juin pour cĂ©lĂ©brer les 20 annĂ©es de la RĂ©volution et de la chute de la dynastie Pareja. Quatre grandes Ă©tapes sont retenues pour la marche du Camarade PrĂ©sident Sol Marquez Ă  travers tout le territoire. C'est dans une effervescence particuliĂšrement grandiose que le PrĂ©sident Sol Marquez a dĂ©butĂ© sa marche depuis Maravilla en participant Ă  la cĂ©rĂ©monie d'ouverture par son grand discours d'introduction. Au vu de la gĂ©ographie, le contingent du PrĂ©sident Marquez effectuera cette marche sur une durĂ©e totale de 18 jours, une disposition logistique considĂ©rable dans le but de rencontrer le plus de citoyens caribeños et de fĂȘter la RĂ©volution dans le plus de localitĂ©s possibles.

Notre capitale Maravilla marque donc ce premier jour. Au deuxiĂšme jour, le contingent partira en direction de Santa Selva. Le Camarade PrĂ©sident traversera la jungle tropicale et espĂšre y rencontrer les communautĂ©s indigĂšnes qu'il affectionne tant. Le troisiĂšme jour, direction Matacos, ville urbaine situĂ©e proche de la frontiĂšre kah-tanaise. Une premiĂšre Ă©tape de seulement trois jours pour la province Palmera. La deuxiĂšme Ă©tape concerne la province Altiplano pour remonter tout au nord afin d'embrasser la Costa Libre Norte, la façade maritime nord du territoire, avec une traversĂ©e de la Sierra Del Sarbasa pendant les deux jours suivants. Le contingent s'arrĂȘtera les jours 6-7 Ă  Alta, la mĂ©tropole du nord, pour une grande cĂ©rĂ©monie. La troisiĂšme Ă©tape marque un retour Ă  la province Palmera pour les jours 8-9 oĂč le Camarade PrĂ©sident Marquez et son contingent reviendront vers le centre par la route cĂŽtiĂšre, le temps de pouvoir saluer une partie de la cĂŽte meurtrie par la catastrophe du Deltacruzando. Le jour 10 signe un nouveau passage Ă  Maravilla. Pour la quatriĂšme Ă©tape, la marche se dĂ©place vers le sud. C'est au tour de la province de Selda Verde d'accueillir l'Ă©vĂ©nement. Une traversĂ©e de deux jours de la jungle vers Viento Verde permettra d'organiser, au 13e jour, une cĂ©lĂ©bration centrale. Le jour 14 sera cĂ©lĂ©brĂ© dans la ville de Trinidad et le 15e jour Ă  Tanboka, le cƓur tropical de Caribeña. Enfin, la cinquiĂšme et derniĂšre Ă©tape concernera la province Perla avec un seiziĂšme jour dans la ville de Puerto Salta et les deux derniers jours (17-18) Ă  Puerto Soledad pour la grande cĂ©rĂ©monie finale.

Le trajet est donc tracé en forme de S afin de couvrir les quatre provinces, tenir compte du relief montagneux et des jungles, et faire des pauses dans les principales villes. De ce fait, l'organisation tient à assurer que d'immenses marches populaires se dérouleront sur les tronçons accessibles, que tout le monde peut y participer et que les déplacements motorisés se feront uniquement sur les passages difficiles. Des cérémonies sont prévues dans chaque ville importante, ainsi que des rencontres avec la population locale. Notre équipe technique et journalistique sera en mesure de suivre et de couvrir l'intégralité de l'événement par la télévision et la radio.

Cette Marche RĂ©volutionnaire revĂȘt une symbolique particuliĂšre car elle emprunte en partie le chemin inverse de l'exil forcĂ© qu'avait subi le Camarade PrĂ©sident Marquez sous la dynastie Pareja. En effet, c'est depuis Puerto Soledad, oĂč s'achĂšvera la marche dans 18 jours, que le futur leader de la RĂ©volution avait dĂ» fuir la rĂ©pression du rĂ©gime il y a 25 ans. La prĂ©sence de vĂ©tĂ©rans de la lutte rĂ©volutionnaire aux cĂŽtĂ©s du PrĂ©sident pendant certaines Ă©tapes de la marche rappellera ces moments historiques. Le DĂ©partement de la Culture a d'ailleurs prĂ©vu l'installation de panneaux commĂ©moratifs le long du parcours, marquant les lieux significatifs de la rĂ©sistance populaire contre l'ancien rĂ©gime. Ces mĂ©moriaux permanents transformeront l'itinĂ©raire de la marche en un vĂ©ritable chemin de mĂ©moire pour les gĂ©nĂ©rations futures.

(Note HRP)La Unión (qui signifie "Le Syndicat") est le quotidien imprimé et distribué chaque jour de la semaine, sauf le dimanche. En réalité, La Unión est l'organe officiel du Parti de la Révolution. Le journal est vendu pour une somme symbolique de quelques piÚces caribeñas, représentant la somme symbolique de 1 $ depuis sa création en 1995. C'est de surcroßt le quotidien le plus lu et distribué parmi la population.

15 Juin 2015
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Sol Marquez se retire - Salvador Aparicio, l’hĂ©ritier du Partido de la RevoluciĂłn, entre en lice pour la prĂ©sidentielle

La UniĂłn

Salvador Aparicio


- 16 Juillet 2015
Le Partido de la RevoluciĂłn a officiellement dĂ©signĂ© son candidat pour l’élection prĂ©sidentielle de septembre prochain. Nous vous annonçons avec gravitĂ© que l’actuel PrĂ©sident, Sol Marquez, a dĂ©cidĂ© de ne pas briguer un cinquiĂšme mandat consĂ©cutif.

AprĂšs la marche historique marquant les 20 ans de la RĂ©volution, le Camarade PrĂ©sident a ressenti toute l’admiration que vous continuez Ă  lui tĂ©moigner. Cependant, il a Ă©galement pris conscience des failles de son administration, notamment en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de politique familiale. La catastrophe du Deltacruzando a profondĂ©ment marquĂ© son esprit et Ă©branlĂ© sa confiance en ses capacitĂ©s. Avec humilitĂ© et dans un geste empreint de responsabilitĂ©, il reconnaĂźt les limites de son mandat. Pour le bien et l’avenir de la RĂ©volution, Sol Marquez a dĂ©cidĂ© de se retirer de la scĂšne politique pour un avenir extra-territorial.

Le Camarade PrĂ©sident s’adressera officiellement Ă  la nation une derniĂšre fois lors de la passation de pouvoir au futur prĂ©sident, Ă©lu par le peuple.

Par ailleurs, le Bureau Central de l’Information a annoncĂ© que le Partido de la RevoluciĂłn a choisi son candidat. Salvador Aparicio portera les couleurs du PR lors de l’élection prĂ©sidentielle. Il affrontera le candidat de la FederaciĂłn Anarquista, dont le nom reste encore Ă  ĂȘtre dĂ©voilĂ©.

Salvador Aparicio, figure respectĂ©e et expĂ©rimentĂ©e, est depuis de nombreuses annĂ©es premier secrĂ©taire au ministĂšre de l’Éducation nationale. Docteur et professeur de sociologie, il enseigne Ă  l’UniversitĂ© des Sciences Sociales de Maravilla depuis plus de 40 ans, oĂč il a marquĂ© plusieurs gĂ©nĂ©rations d’étudiants par son Ă©rudition et son engagement. Le Bureau Politique du Partido de la RevoluciĂłn dĂ©crit Salvador Aparicio comme un homme profondĂ©ment enracinĂ© dans les idĂ©aux rĂ©volutionnaires, portĂ© par un pacifisme inĂ©branlable et une humanitĂ© sincĂšre. Ses qualitĂ©s reflĂštent le profil d’un homme politique pleinement engagĂ©, prĂȘt Ă  relever les dĂ©fis qui l’attendent avec dĂ©termination et rigueur. Parmi ses prioritĂ©s, il place au cƓur de son projet le renforcement de l’État socialiste et la consolidation de la dĂ©mocratie directe, deux piliers qu’il considĂšre essentiels pour l’avenir du pays. Salvador Aparicio aspire Ă  ce mandat non pas par ambition personnelle, mais par une volontĂ© claire celle d'obtenir la confiance du peuple dans une dĂ©marche libre, sans influence ni dĂ©terminisme.
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Florentino Valdez, architecte invisible de l'Ă©conomie portuaire

La UniĂłn

Florentino Valdez


- 10 Août 2015
Parmi les figures Ă©nigmatiques qui jalonnent l’histoire rĂ©cente de Caribeña, Florentino Valdez s’impose comme l’un des hommes les plus influents quoique profondĂ©ment dissimulĂ© dans les interstices de la bureaucratie et des allĂ©es labyrinthiques du pouvoir. Si son nom est rarement citĂ© en public, son empreinte, elle, est manifeste dans certains ressorts mĂ©connus de notre passĂ©, et peut-ĂȘtre encore dans notre prĂ©sent.

Notre histoire commence en 1980, sous le rĂšgne de la dynastie Pareja, dans une Ă©poque oĂč Caribeña brillait de ses ambitions portuaires et de son ouverture commerciale. Cette promesse gĂ©ographique et Ă©conomique semblait Ă  premiĂšre vue bĂ©nĂ©fique pour tous ; pourtant, cette prospĂ©ritĂ© servait surtout Ă  enrichir des circuits parallĂšles oĂč se mĂȘlaient corruption, trafic maritime et pĂšgre organisĂ©e. Sur les quais portuaires du pays, dans les annĂ©es 1970, un simple employĂ© administrativo, alors ĂągĂ© d’une vingtaine d’annĂ©es, entamait ce qui allait devenir une ascension fulgurante dans les cercles du pouvoir maritime: Florentino Valdez.

Au fil des quinze premiĂšres annĂ©es de sa carriĂšre, des quais modestes aux bureaux climatisĂ©s d’administration portuaire, Valdez sut naviguer avec brio parmi les mĂ©andres d’un systĂšme gangrĂ©nĂ© par l’ambition et les dĂ©tournements. Entre ses 25 et ses 40 ans, il devint une figure incontournable des infrastructures portuaires, s’imposant non seulement par ses compĂ©tences techniques mais surtout par son art consommĂ© des relations humaines. RespectĂ© administrateur pour certains, stratĂšge silencieux pour d’autres, il bĂątit patiemment un rĂ©seau d’alliances opportunes. Ce rĂ©seau, solidement ancrĂ© au cƓur de l’administration maritime, allait devenir son arme la plus redoutable. Mais derriĂšre l’image d’un bureaucrate appliquĂ© se cachait un homme aux vellĂ©itĂ©s bien plus vastes. Divers tĂ©moignages de l’époque rapportent que Florentino Valdez entretenait des liens prĂ©occupants avec des figures controversĂ©es des cĂŽtes paltoterranes. On murmure qu’il aurait collaborĂ© avec des contrebandiers renommĂ©s et s’acoquinait facilement avec les trafiquants au sommet de leur art, notamment durant l’expansion des circuits maritimes liĂ©s Ă  la drogue. À ce moment-lĂ , la poudre blanche (nom de code qui dĂ©signait la cocaĂŻne dĂ©chaĂźnant l’appĂ©tit des annĂ©es 1980) circulait Ă  flot dans le pays, et les ports de Caribeña reprĂ©sentaient des points nĂ©vralgiques de ce commerce.

ProtĂ©gĂ© par l’appareil rĂ©pressif et administratif des Pareja, Valdez sembla intouchable. Il opĂ©rait, selon les tĂ©moins, comme un intermĂ©diaire prĂ©cieux dans les dysfonctionnements d’un systĂšme profondĂ©ment corrompu. Cependant, contrairement Ă  d’autres qui succombĂšrent Ă  l’appĂąt du gain ostentatoire, il fit preuve d’une discrĂ©tion Ă  toute Ă©preuve. Valdez ne cherchait pas les projecteurs. Il leur prĂ©fĂ©rait l’ombre protectrice, opĂ©rant loin des feux des projecteurs qui illuminaient les figures plus en vue du rĂ©gime Pareja. C’est prĂ©cisĂ©ment dans cette ombre qu’il tissait ses connexions. Il collaborera avec des barons du crime local, banquiers peu scrupuleux, importateurs et exportateurs vĂ©reux. Cependant, ce manque apparent de visibilitĂ© n’était pas un dĂ©faut mais bien une stratĂ©gie mĂ»rement rĂ©flĂ©chie. Si Valdez apparaissait comme un rouage essentiel mais discret sous le rĂ©gime des Pareja, c’est qu’il en avait saisi les failles bien avant de se les approprier. Contrairement Ă  d'autres figures davantage investies dans des engagements idĂ©ologiques ou des querelles partisanes, Valdez cultivait une philosophie qu’il ne cachait pas. L’argent est apolitique, sans odeur ni attache, aussi fluide que les vagues qui frappaient les quais portuaires. Selon d’anciens collĂšgues, il disait souvent que le pouvoir n’avait aucune couleur ni drapeau ; il se nĂ©gocie ou se vole, mais il se contrĂŽle toujours avec des chiffres et des opportunitĂ©s.

C’est Ă  partir de 1985 que l’étoile de Florentino Valdez se mit Ă  briller au grand jour, du moins dans les cercles de pouvoir proches des quais de Maravilla. À cette date, il accĂ©da Ă  la direction gĂ©nĂ©rale de l’administration maritime, prenant les rĂȘnes du plus important port de Caribeña. À cette Ă©poque, Maravilla reprĂ©sentait la vĂ©ritable colonne vertĂ©brale du commerce caribeño, captant environ 75 % de la richesse du commerce exportĂ© ou importĂ© dans le pays. Ce poste offrit Ă  Florentino Valdez une mainmise inĂ©dite sur les flux Ă©conomiques et maritimes de la rĂ©gion, consolidant son rĂŽle de pivot entre les intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de l'État et les zones grises des affaires.

Comment cet homme aurait-il agi sous les gouvernements rĂ©volutionnaires qui succĂ©dĂšrent Ă  l’ùre Pareja ? Les rĂ©ponses Ă  cette question varient. Certains y voient l’Ɠuvre d’un homme pragmatique qui, ayant su tirer profit de la corruption dynastique, s'imposa avec la mĂȘme efficacitĂ© sous un systĂšme qui prĂ©tendait faire table rase du passĂ©. D’autres, Ă  l’inverse, le prĂ©sentent comme une relique toxique, attirĂ©e irrĂ©mĂ©diablement par les coulisses troubles du pouvoir Ă©conomique. Une chose est certaine c'est que Florentino Valdez illustre cette tension permanente qui tire Caribeña entre ses Ă©lans idĂ©alistes (l’ordre participatif instaurĂ© par la rĂ©volution) et les rĂ©alitĂ©s souvent impitoyables des instincts humains.

Un imprĂ©vu dans les hautes sphĂšres: Florentino Valdez prend les rĂȘnes de PetroCar

Le projet de gisements offshore, prĂ©sentĂ© par le ministĂšre de l'Énergie comme une opportunitĂ© historique pour Caribeña, prend un tournant inattendu. En effet, Florentino Valdez a Ă©tĂ© nommĂ© Ă  la tĂȘte de PetroCar, l’entreprise Ă©tatique crĂ©Ă©e spĂ©cifiquement pour superviser toute l’exploitation des Ă©ventuels gisements pĂ©troliers dans le bassin de Caribe Norte. Cette dĂ©cision marque la fin du mandat de Maria Rodriguez, qui occupait jusqu’à prĂ©sent ce poste stratĂ©gique avec, selon plusieurs observateurs, une ligne rĂ©solument collaborative.

La nouvelle, annoncĂ©e dans un bref communiquĂ© officiel de PetroCar ce vendredi, a immĂ©diatement Ă©veillĂ© l’attention de nombreux suiveurs des affaires publiques et Ă©conomiques, tant sur le territoire national qu’au-delĂ . Si l’arrivĂ©e de Valdez Ă  la tĂȘte de l’entreprise suscite des interrogations, c’est, avant tout, en raison de son passĂ© marquĂ© par la discrĂ©tion et son habiletĂ© Ă  manƓuvrer dans les zones grises du pouvoir Ă©conomique.

Maria Rodriguez, issue des milieux acadĂ©miques de Maravilla et formĂ©e Ă  l'ingĂ©nierie Ă©nergĂ©tique, reprĂ©sentait une figure de consensus au sein de PetroCar, notamment dans les nĂ©gociations prĂ©liminaires entamĂ©es avec des entreprises kah-tanaises et sylvoises. Sous sa direction, la ligne de PetroCar visait Ă  tirer parti des compĂ©tences techniques des partenaires voisins pour surmonter les limites technologiques de Caribeña, tout en privilĂ©giant des accords respectueux des principes souverains et Ă©galitaires du modĂšle socio-Ă©conomique national. L’arrivĂ©e de Florentino Valdez semble introduire une dynamique tout autre. Si aucun commentaire officiel n’a Ă©tĂ© fait quant aux raisons de ce remplacement, plusieurs sources parmi les experts proches du ministĂšre de l’Énergie Ă©voquent des « divergences stratĂ©giques » entre Maria Rodriguez et certains membres influents au sein de la commission spĂ©ciale rĂ©cemment instaurĂ©e par le prĂ©sident Sol Marquez pour encadrer le projet. Dans les coulisses, il est dit que Rodriguez favorisait des nĂ©gociations prudentes, cherchant Ă  Ă©viter tout dĂ©sĂ©quilibre gĂ©opolitique dans la recherche de partenaires Ă©trangers.

Au contraire, Florentino Valdez, bien qu’il ait encore Ă  exprimer publiquement sa position, est perçu comme un pragmatique aux orientations bien plus directes, certains diraient opportunistes. HabituĂ© Ă  Ă©voluer dans les entrelacs complexes de l’économie portuaire, Valdez n’est pas Ă©tranger aux nĂ©gociations impliquant plusieurs acteurs aux intĂ©rĂȘts disparates. Cependant, l’homme traĂźne Ă©galement une rĂ©putation d’opacitĂ©, son passĂ© sous la dynastie Pareja ravivant les souvenirs d’une Ă©poque oĂč les riches infrastructures du pays passaient souvent sous contrĂŽle d’intĂ©rĂȘts qui servaient plus les Ă©lites d’un rĂ©seau qu’un projet commun national.

Pour l’heure, les associations syndicales de travailleurs Ă©nergĂ©tiques et maritimes, tout comme certains collectifs de communautĂ©s cĂŽtiĂšres historiquement ignorĂ©es par les grands projets d’amĂ©nagement, ont exprimĂ© des inquiĂ©tudes. Antonio PĂ©rez, porte-parole de l’Union Nationale des Travailleurs Portuaires, rĂ©sume ainsi le sentiment ambiant: « Maria Rodriguez avait peut-ĂȘtre des dĂ©saccords avec certains membres du gouvernement ou des entreprises partenaires, mais elle incarnait une stabilitĂ© et une transparence que le peuple caribeño attend de PetroCar. Valdez, lui, est une Ă©nigme
 et l’histoire rĂ©cente de notre pays montre que les Ă©nigmes au pouvoir ne sont pas souvent dans l’intĂ©rĂȘt du peuple. »

Quelles conséquences pour les négociations internationales?

Cette nomination surprise pourrait avoir de lourds effets sur les tractations en cours avec les partenaires Ă©trangers. Les entreprises sylvoises et kah-tanaises, qui avaient manifestĂ© leur intĂ©rĂȘt pour une collaboration technique avec PetroCar, pourraient rĂ©examiner leur position Ă  la lumiĂšre de cette rĂ©organisation interne. Florentino Valdez, par son passĂ©, pourrait rassurer certains acteurs du secteur privĂ© dans sa capacitĂ© Ă  « faire avancer » les projets, mais pourrait Ă©galement susciter des rĂ©serves de la part d’institutions ou d’États partenaires attachĂ©s Ă  des rĂšgles de gouvernance rigoureuse.

Lors d’un entretien rĂ©cent, non officiel mais largement relayĂ© par les analystes, l’économiste indĂ©pendant Silvia Montes a donnĂ© son Ă©clairage sur les consĂ©quences possibles de ce changement : « La nomination de Valdez semble signaler une volontĂ© de prioriser des rĂ©sultats rapides, quitte Ă  mieux intĂ©grer des projets moins scrupuleux aux exigences socio-environnementales prĂŽnĂ©es par les valeurs historiques de notre modĂšle. À court terme, cela pourrait accĂ©lĂ©rer certaines Ă©tapes ; mais Ă  moyen et long terme, la question de la transparence et de la rĂ©partition juste de ces possibles revenus pĂ©troliers reste posĂ©e. »

En parallĂšle, des interrogations surgissent concernant l’étendue de l’autoritĂ© consolidĂ©e par Florentino Valdez dans ce rĂŽle. PetroCar se prĂ©pare en effet Ă  gĂ©rer non seulement l'extraction, mais aussi la possible diversification industrielle gĂ©nĂ©rĂ©e par cette ressource, secteurs tels que la pĂ©trochimie et la logistique Ă©nergĂ©tique. Cette concentration de pouvoirs, entre les mains d’un homme habituĂ© aux coulisses, soulĂšve donc des attentes mais aussi des craintes.

La RĂ©publique socialiste Ă  un carrefour?

Quelles orientations prendra dĂ©sormais PetroCar? L’arrivĂ©e de Valdez Ă  ce poste stratĂ©gique pourrait redessiner les cartes, tant sur le plan national qu’international. Alors que Sol Marquez appelle Ă  la prudence et au pragmatisme dans ce projet potentiel prĂ©tendument historique, cette rĂ©organisation interne incite Ă  garder un Ɠil critique sur l’évolution des nĂ©gociations et des dĂ©cisions. Reste Ă  savoir si l'ambitieuse vision d’un dĂ©veloppement Ă©nergĂ©tique national durable et participatif survivra aux rĂ©alitĂ©s complexes de cette Ă©tape stratĂ©gique. Aux citoyens comme aux experts de notre patrie d’ĂȘtre vigilants car les ressources naturelles, si elles se confirment, doivent ĂȘtre gĂ©rĂ©es en faveur du bien commun, et non d’intĂ©rĂȘts obscurs. Florentino Valdez est dĂ©sormais Ă  la tĂȘte d’un navire riche de promesses mais naviguant sur des eaux houleuses, et le peuple caribeño attend de voir dans quelle direction il choisira de le conduire.

(Note HRP)La UniĂłn, ancien journal unique, est Ă  prĂ©sent l'initiative phare d'une coopĂ©rative de journalistes et de travailleurs de l'imprimerie. Ce quotidien continu de paraĂźtre chaque jour de la semaine sous un modĂšle autogĂ©rĂ©, oĂč les dĂ©cisions Ă©ditoriales sont dĂ©mocratiquement dĂ©battues par l'Ă©quipe. Son contenu reflĂšte les rĂ©alitĂ©s locales, les prĂ©occupations sociales et les opinions diverses, tout en conservant une accessibilitĂ© tarifaire proche de ses origines. Depuis cette transition, ses articles couvrent des points de vue variĂ©s, favorisant une analyse critique et pluraliste plutĂŽt que des orientations partisanes. Son hĂ©ritage est qu'il Ă©tait le journal officiel de l'organe du parti de la RĂ©volution.
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La nouvelle Úre Aparicio: un présent tempéré, un futur incertain

La UniĂłn

Caribena


- 22 Septembre 2015
AprĂšs le dĂ©part de Sol MĂĄrquez, qui avait exercĂ© vingt annĂ©es de mandat Ă  la tĂȘte de la prĂ©sidence de l’État de Caribeña, l’élection prĂ©sidentielle de cette annĂ©e revĂȘtait un caractĂšre inĂ©dit. Enfin, inĂ©dit dans une certaine mesure, puisqu’il s’agissait certes d’un nouveau candidat, mais toujours sous la banniĂšre du Parti de la RĂ©volution, au pouvoir depuis 1995. Cette fois-ci, c’était Salvador Aparicio qui avait Ă©tĂ© dĂ©signĂ© par le bureau politique. Pour la premiĂšre fois, cependant, il devait affronter un candidat de la FĂ©dĂ©ration Anarchiste, dĂ©sormais autorisĂ©e Ă  siĂ©ger Ă  l’AssemblĂ©e Nationale: Diego Lobo.

Le Parti de la RĂ©volution avait besoin d’un souffle nouveau, et le dĂ©part de Sol MĂĄrquez avait quelque peu perturbĂ© les esprits caribeños. Mais ce dĂ©part offrait aussi une opportunitĂ©, celle pour Salvador Aparicio de dĂ©montrer que la RĂ©volution inaugurait une nouvelle Ăšre, sans toutefois remettre en question, ni nuancer, les vingt annĂ©es de pouvoir de Sol MĂĄrquez. Aparicio s’appuyait sur cette transition pour rappeler que la RĂ©volution devait se renouveler, avec de nouvelles figures capables de relever les dĂ©fis cruciaux de l’heure: juguler l’inflation, lutter contre la pauvretĂ© extrĂȘme, la corruption et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, rĂ©pondre Ă  l’instabilitĂ© financiĂšre qui frappait Caribeña.

Cette vision faisait Ă©merger un besoin de pluralitĂ©. Et bien qu’Aparicio ait dĂ» faire face Ă  des contestataires, il dĂ©fendait sa volontĂ© de respecter les voix plurielles de ce pays et de ne pas rĂ©pĂ©ter les erreurs du passĂ©, celles que la RĂ©volution avait combattues face Ă  la dynastie Pareja: « Reproduire une dynastie socialiste aprĂšs avoir combattu une dynastie coloniale, Ă  quoi bon? Cela reste un pouvoir confisquĂ© par quelques mains
 ».

Depuis que la FĂ©dĂ©ration Anarchiste avait Ă©tĂ© acceptĂ©e Ă  siĂ©ger au sein de l’AssemblĂ©e Nationale en 2009, aprĂšs une longue bataille d’égo entre le camarade prĂ©sident Sol MĂĄrquez et le reprĂ©sentant anarchiste Diego Lobo (lui-mĂȘme aujourd’hui candidat), Aparicio soulignait qu’il Ă©tait impensable de limiter la reprĂ©sentation nationale Ă  deux clans. Mais cette posture lui avait valu de nombreuses critiques, on l’accusait ouvertement d’ĂȘtre celui qui allait littĂ©ralement tuer le Parti. Et pourtant, c’était lui qui avait Ă©tĂ© choisi par le bureau politique, sans doute parce qu’il comptait parmi les plus proches alliĂ©s de Sol MĂĄrquez. Il avait su convaincre ce dernier qu’il serait un digne successeur et le mieux placĂ© pour incarner cette nouvelle Ăšre rĂ©volutionnaire.

Salvador Aparicio voulait du changement. Il l’a promis, il l’a scandĂ©, et les urnes ont validĂ©. Avec son large sourire et son discours de victoire vibrant, il l’a encore martelĂ©: « Caribeña entre dans une nouvelle Ăšre rĂ©volutionnaire! Â». Mais derriĂšre ce cri de ralliement, nombreux sont ceux qui se demandent si le vent qui souffle sur la prĂ©sidence Aparicio n’est pas en train d’éroder les falaises du dogme. Car une chose est sĂ»re, quelque chose est en train de bouger. Et avec 68 % des suffrages, le nouveau prĂ©sident a dĂ©sormais les coudĂ©es franches pour commencer son chantier, mĂȘme si le danger de l’immobilisme rĂŽde encore entre les colonnes du pouvoir.

Les rĂ©sultats des lĂ©gislatives, eux, n’ont rien apportĂ© de neuf. Les 197 siĂšges du Parti de la RĂ©volution demeurent fermement en place, une muraille infranchissable face aux maigres 3 siĂšges de la FĂ©dĂ©ration Anarchiste. Diego Lobo, malgrĂ© son air de tribun passionnĂ©, n’a pas rĂ©ussi Ă  mordre plus profondĂ©ment sur la citadelle rĂ©volutionnaire. Mais ce statu quo institutionnel fait dĂ©jĂ  grincer des dents
 Certains au sein du Parti voient en Salvador Aparicio des idĂ©es trop modernes, presque dĂ©viantes. « Une libĂ©ralisation lĂ©gĂšre? Et puis quoi encore? Â», s’étrangle un membre historique du Parti qui s’est confiĂ© sous couvert de l’anonymat. Et pourtant, l’idĂ©e est bien lĂ .

Oui, Salvador Aparicio ose. Dans les coulisses, il Ă©voque une rĂ©forme qu’il appelle pudiquement une ouverture contrĂŽlĂ©e, mais qui pour certains rĂ©sonne comme une hĂ©rĂ©sie —> permettre, sous surveillance Ă©troite de la Commission de Planification Économique, la crĂ©ation libre de petites et moyennes entreprises. Libre, ou presque. Car rien, dans la vision d’Aparicio, ne doit menacer les piliers de la planification centrale. Cependant, pour la premiĂšre fois depuis des dĂ©cennies, l’idĂ©e mĂȘme qu’un ouvrier ou un artisan puisse devenir entrepreneur — sans forcĂ©ment passer par une coopĂ©rative — fait son chemin dans le palais prĂ©sidentiel. Le but, selon ses conseillers, est de canaliser l’énergie populaire, relancer des secteurs atrophiĂ©s et, surtout, freiner l’érosion Ă©conomique qui pousse les plus jeunes Ă  chercher des rĂ©ponses autrement
 ailleurs
 comme on le sait au Kah ou au Sylva


Cette petite rĂ©volution dans la RĂ©volution s’inscrit dans un programme bien plus vaste de relance Ă©conomique. Salvador Aparicio est conscient que Caribeña, en Ă©tat de respiration Ă©conomique assistĂ©e, ne peut plus se permettre de vivre en autarcie. La relance passe par des partenaires extĂ©rieurs, et le prĂ©sident compte faire signer prochainement l'accord historique avec Azur, un nouvel acteur pĂ©trolier ambitieux. Ce pacte, qui met fin Ă  des annĂ©es de tensions sur l’importation d’hydrocarbures, permettra au pays de sĂ©curiser de nouvelles sources d’approvisionnement Ă  des tarifs prĂ©fĂ©rentiels. Pour Salvador Aparicio, c’est aussi un moyen de dĂ©poussiĂ©rer l’image isolĂ©e de Caribeña sans basculer dans une dĂ©pendance humiliante. « Le pĂ©trole est une arme, mais nous devons apprendre Ă  la manier prudemment Â», a-t-il dĂ©clarĂ© lors d’un rĂ©cent discours devant un parterre de journalistes.

Mais la relance ne s’arrĂȘte pas lĂ . On parle d’un grand plan pour revitaliser la production de cannes Ă  sucre et ses filiĂšres dĂ©rivĂ©es. Le sucre sera-t-il l’or blanc de la nouvelle Ăšre rĂ©volutionnaire? C’est en tout cas l’ambition affichĂ©e. Avec des subventions massives pour moderniser les coopĂ©ratives agricoles et un objectif clair, celui de tripler les exportations d’ici 2030. Le gouvernement croit dur comme fer Ă  une reprise des exportations rĂ©gionales et cherche Ă  diversifier les dĂ©rivĂ©s sucriers, notamment dans l’agriculture Ă©nergĂ©tique, en pariant sur l’éthanol. Une idĂ©e suffisamment Ă©loignĂ©e de la rhĂ©torique rĂ©volutionnaire classique pour gĂ©nĂ©rer rancƓurs et applaudissements Ă  parts Ă©gales.

Et pourtant, Salvador Aparicio marche sur un fil. D’un cĂŽtĂ©, il veut insuffler du mouvement, car il sait qu’un Parti sclĂ©rosĂ© peut mourir d’immobilitĂ©. De l’autre, il promet de ne jamais trahir l’hĂ©ritage de son mentor Sol MĂĄrquez. Mais comment prĂ©tendre incarner une nouvelle rĂ©volution tout en gardant un pied ferme dans l’orthodoxie rĂ©volutionnaire vieille de plus de 20 ans? Cette question hante les corridors du pouvoir et alimente les ragots parmi les dĂ©tracteurs
 qu’ils soient anarchistes ou issus de son propre Parti. Car si certains lui reprochent d’introduire un dĂ©but de libĂ©ralisme Ă©conomique sous couvert de pragmatisme, d’autres l’accusent de rester coincĂ© dans les dogmes poussiĂ©reux de la vieille garde. Apericio semble, pour l'instant, rĂ©concilier ce clivage en jouant l'Ă©quilibriste.

Mais attention, cet Ă©quilibre pourrait vaciller. L’ouverture Ă©conomique contrĂŽlĂ©e qu’il propose pourrait bien, Ă  terme, semer les graines d’une contestation inattendue. Multiplier les petits entrepreneurs, c'est aussi multiplier les voix individuelles, parfois dissonantes, dans un modĂšle politique oĂč l’unitĂ© a toujours primĂ©. L’ùre Aparicio ne fait que commencer, mais si une chose est claire, c’est que la promesse d’un souffle nouveau porte son lot de paradoxes. Ce vent va-t-il consolider ou fracturer les fondations du Parti de la RĂ©volution? Une chose est sĂ»re : Salvador Aparicio n’a pas fini de provoquer des remous au sein du pays.

Salvador Aparicio
Salvador Aparicio victorieux lors de son investiture
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Alliance historique en gestation: Caribeña et le Grand-Kah, une fraternitĂ© idĂ©ologique au service d’un renouveau militaire

La UniĂłn

Guardia


- 25 Octobre 2015
Les discussions informelles entre Caribeña et le Grand-Kah laissent transparaĂźtre, Ă  demi-mot, les ambitions de ces deux nations voisines, liĂ©es dans l’ombre par une connivence subtile mais indĂ©niable. Si leur collaboration reste volontairement discrĂšte aux yeux du monde, un ballet souterrain se joue entre diplomates caribeños et kah-tanais, Ă  l’abri des projecteurs et des dĂ©bats publics. Le Grand-Kah, rarement mentionnĂ© dans le discours national de Caribeña, demeure, paradoxalement, Ă  la fois le voisin idĂ©ologiquement le plus proche et le plus Ă©loignĂ© sur le plan tangible et visible. Pourtant, cette perception, atrophiĂ©e par le mutisme officiel, pourrait radicalement basculer Ă  la lumiĂšre des rĂ©centes informations obtenues grĂące Ă  une source proche de l’ambassadeur caribeño, Diego HernĂĄndez, en poste au Grand-Kah.

Dans les corridors du pouvoir caribeño, un dĂ©bat s’anime, presque avant-coureur d’un bouleversement stratĂ©gique. Alors que la Garde, hĂ©ritiĂšre des guĂ©rilleros de la RĂ©volution de 1995, se dĂ©bat pour se structurer en vĂ©ritable armĂ©e conventionnelle, l’administration de Salvador Aparicio semble vouloir hĂąter une refonte ambitieuse. Le Commissariat Ă  la DĂ©fense a d’ailleurs ravivĂ© la question il y a dĂ©jĂ  un mois, Ă©voquant Ă  demi-mot la nĂ©cessitĂ© de reformer une force de projection rĂ©volutionnaire capable de porter les valeurs de justice sociale au-delĂ  des frontiĂšres. Une force qui, si elle venait Ă  voir le jour, pourrait servir Ă  ce que Caribeña prĂ©sente depuis toujours comme un idĂ©al intransigeant, celui de libĂ©rer les peuples opprimĂ©s et incarner, sur le champ de bataille comme ailleurs, cet inlassable combat pour l’émancipation. Cette rhĂ©torique, inaltĂ©rable depuis vingt ans, rĂ©sonne encore dans les consciences collectives. Elle incarne le noyau dur de l’idĂ©ologie caribeña: un engagement sans concessions, souvent abrupt et parfois solitaire, pour une cause supĂ©rieure.

Mais de quoi ces discussions informelles dĂ©battent-elles, prĂ©cisĂ©ment? Si l'on en vient Ă  Ă©voquer la nĂ©cessaire transformation des forces armĂ©es caribeñas en une vĂ©ritable armĂ©e conventionnelle, dotĂ©e d’une capacitĂ© de projection cohĂ©rente avec ses ambitions rĂ©volutionnaires, alors le rĂŽle du Grand-Kah devient central dans l’appui qu’il pourrait offrir Ă  Caribeña. La situation actuelle, il faut le souligner, est loin d’ĂȘtre reluisante. En effet, les forces armĂ©es caribeñas, incarnĂ©es par la Guarda, reposent encore sur un matĂ©riel obsolescent, hĂ©ritĂ© Ă  la fois des derniĂšres annĂ©es du rĂ©gime des Pareja et de l’époque tumultueuse de la RĂ©volution. Ce matĂ©riel, faute d’investissements soutenus et d’un entretien rĂ©gulier, s’est irrĂ©mĂ©diablement dĂ©gradĂ© au fil des annĂ©es. Aujourd’hui, en 2015, le dernier rapport du Commissariat Ă  la DĂ©fense dresse un constat alarmant: les capacitĂ©s de dĂ©fense territoriale, tout comme celles d’une Ă©ventuelle projection extĂ©rieure, sont jugĂ©es non seulement insuffisantes, mais carrĂ©ment critiques. Le Commissariat va jusqu’à qualifier l’état des infrastructures militaires d’« extrĂȘmement prĂ©occupant Â».

Face Ă  cette rĂ©alitĂ© prĂ©occupante, les diplomaties du Grand-Kah et de Caribeña entament des discussions prometteuses, susceptibles de conduire Ă  un accord historique entre les forces armĂ©es des deux nations. Ces pourparlers explorent un mĂ©canisme sans prĂ©cĂ©dent, celui d’une mise en commun stratĂ©gique des ressources militaires, oĂč le Grand-Kah proposerait de fournir des Ă©quipements modernes aux soldats caribeños, d’assurer leur entretien, et de partager ses capacitĂ©s de projection. Tout cela s’appuierait sur la proximitĂ© idĂ©ologique qui lie les deux pays, unis par des valeurs qui transcendent les frontiĂšres. Il s’agit lĂ  d’une dĂ©cision d’une portĂ©e considĂ©rable, une lourde responsabilitĂ© capable d’impulser un tournant dĂ©cisif dans la trajectoire de Caribeña. Cette alliance militaire pourrait concrĂ©tiser ces ambitions, et de dĂ©terminer Ă  affirmer son statut d’acteur rĂ©gional incontournable dans le Paltoterra. Une telle avancĂ©e serait bien plus qu’une simple manƓuvre stratĂ©gique: elle incarnerait la volontĂ© de Caribeña de prouver que sa RĂ©volution, ancrĂ©e dans les valeurs d’émancipation et de justice sociale, surpasse en tous points le rĂ©gime colonial qu’elle a renversĂ©.
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La DerniĂšre Heure de Roberto Mina

La UniĂłn

Roberto Mina


- 25 Novembre 2015
C’est une figure controversĂ©e de l’histoire de Caribeña qui vient de s’éteindre dans des circonstances tragiques. Roberto Mina, ancien gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e nationale sous la dynastie Pareja, avait marquĂ© les heures sombres de cette Ă©poque. Pendant plusieurs annĂ©es, il fut l’homme de main du rĂ©gime, symbolisant la violence autoritaire qui frappait les opposants et les populations marginales. AprĂšs l’effondrement de la dynastie lors de la RĂ©volution de 1995 et la prise de Maravilla, Roberto Mina fut capturĂ© par les forces rĂ©volutionnaires et emprisonnĂ©, son nom restant Ă  jamais associĂ© Ă  des actes d’une brutalitĂ© inouĂŻe.

Roberto Mina fut notamment l’instigateur de massacres sanglants contre les populations autochtones de la jungle, particuliĂšrement dans la province de Selda Verde. Parmi ces tragĂ©dies, le sort tragique de la tribu Moka reste gravĂ© dans la mĂ©moire collective: cette communautĂ©, refusant de se soumettre Ă  l’autoritĂ© des Pareja, avait tentĂ© de rĂ©sister avec l’aide des guĂ©rilleros locaux. Mais sous les ordres de Roberto Mina, l’armĂ©e coloniale n’épargna personne, Ă©crasant la rĂ©bellion avec une fĂ©rocitĂ© qui fit frissonner mĂȘme les plus loyaux partisans du rĂ©gime.

Son nom reste Ă©galement associĂ© au meurtre de Marco Cambeiro, jeune Ă©tudiant et emblĂšme naissant des mouvements rĂ©volutionnaires dans les milieux universitaires. Dans un acte d’une froideur implacable, Mina avait ordonnĂ© un raid contre une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale regroupant plusieurs leaders Ă©tudiants favorables Ă  la RĂ©volution. Marco Cambeiro, arrĂȘtĂ© au milieu du chaos, fut exĂ©cutĂ© d’une balle dans la tĂȘte – un geste qui rĂ©sonna comme un aveu de la terreur institutionnalisĂ©e par le rĂ©gime. Poussant encore plus loin l’horreur, Roberto Mina fit exposer le corps sans vie de Cambeiro sur le toit de l’UniversitĂ© d’Alta, dans une tentative macabre d’intimider la jeunesse en effervescence. Ce geste, loin de briser les esprits, fit de Marco Cambeiro une figure martyre et galvanisa l’élan rĂ©volutionnaire.

CapturĂ© lors du raid final de la RĂ©volution sur la capitale Maravilla, Roberto Mina et ses troupes figuraient parmi les derniers dĂ©fenseurs acharnĂ©s de la dynastie Pareja, retranchĂ©s dans le Palais prĂ©sidentiel en guise de baroud d'honneur. Lorsque les guĂ©rilleros prirent d'assaut le palais, Mina fut arrĂȘtĂ© aux cĂŽtĂ©s de sa famille – sa femme et ses enfants, qu'il avait embarquĂ©s avec lui dans ce dernier bastion sans que leurs raisons de cette dĂ©cision ne soient claires. Ce fut la fin pour l'ancien gĂ©nĂ©ral, dont la dĂ©votion au rĂ©gime colonial allait dĂ©sormais ĂȘtre jugĂ©e par ses vainqueurs. En 1995, Roberto Mina fut traduit en justice dans le cadre des procĂšs expĂ©ditifs organisĂ©s par le nouveau pouvoir rĂ©volutionnaire, dĂ©terminĂ© Ă  purger le pays de l'ancien rĂ©gime Pareja. AccusĂ© d’innombrables exactions, il fut condamnĂ© sans grande surprise Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ© et incarcĂ©rĂ© dans le fort de Pozo, une prison forteresse situĂ©e sur une Ăźle au sud de Puerto Soleidad. Ce lieu, auparavant utilisĂ© par la dynastie Pareja pour emprisonner ses opposants politiques, devint un terrible symbole d’ironie historique: il abrite dĂ©sormais les anciens colonisateurs et sbires du rĂ©gime dĂ©chu.

Le fort de Pozo, tout comme sous l’ancienne dynastie, reste un lieu mystĂ©rieux, une boĂźte hermĂ©tiquement close dont peu de nouvelles filtrent, abritant un certain pan de l’histoire rĂ©volutionnaire. On sait qu’il regorge littĂ©ralement des figures dĂ©chues de l’ancien rĂ©gime, promues hier au sommet du pouvoir et aujourd'hui rĂ©duites Ă  l’oubli, coupĂ©es du monde et oubliĂ©es des vivants. LĂ -bas, entre ses murs de pierre et sa solitude impĂ©nĂ©trable, Roberto Mina purgea sa peine durant vingt-cinq longues annĂ©es, loin de tout regard et de toute pitiĂ©.

À 77 ans, Roberto Mina n’était plus que l’ombre de lui-mĂȘme, son corps affaibli par les dĂ©cennies passĂ©es dans l’isolement du fort de Pozo, marquĂ© par les privations et l’abandon. Les annĂ©es de dĂ©tention s’étaient Ă©coulĂ©es dans un silence opaque, entourĂ©es d’un mystĂšre tenace sur les Ă©preuves endurĂ©es dans cette forteresse oubliĂ©e. Finalement, dans un dernier Ă©lan d’humanitĂ©, la justice fut saisie de son cas, alertĂ©e par son Ă©tat de santĂ© critique. Un mĂ©decin fut dĂ©pĂȘchĂ© pour examiner Mina, et son rapport, accablant, fit Ă©tat de graves nĂ©gligences mĂ©dicales et d’un dĂ©labrement physique irrĂ©versible. En rĂ©ponse, la cour de justice d’Alta, aprĂšs dĂ©libĂ©rations, dĂ©cida d’ordonner une libĂ©ration anticipĂ©e. La perpĂ©tuitĂ© imposĂ©e Ă  l’ancien gĂ©nĂ©ral fut jugĂ©e caduque, non par clĂ©mence mais par constat: son Ă©tat le rendait inoffensif pour le prĂ©sent, bien qu’il restĂąt une cicatrice pour l’histoire. Il ne semblait plus reprĂ©senter un danger, si ce n’est pour les souvenirs qu’il incarnait. La dĂ©cision marquait un Ă©trange Ă©pilogue Ă  une vie controversĂ©e.

C’est ainsi que, le 21 novembre, Roberto Mina recouvra sa libertĂ©, quittant les tĂ©nĂšbres de la prison aprĂšs vingt-cinq ans, trois jours seulement avant de trouver une fin brutale. À l’aube de son retour Ă  la vie civile, il fut retrouvĂ© assassinĂ© dans la maison de son Ă©pouse, qui l’attendait patiemment depuis toutes ces annĂ©es, elle aussi fauchĂ©e aux premiĂšres heures de sa libĂ©ration. La police, alertĂ©e par cette double tragĂ©die, ouvrit une enquĂȘte pour meurtre. Les premiers Ă©lĂ©ments confirmĂšrent la piste d’un assassinat minutieusement planifiĂ©. Des traces subtiles d’effraction furent relevĂ©es sur les lieux du crime, tĂ©moignant de l’intervention discrĂšte de tiers. Le couple fut exĂ©cutĂ© d’une balle dans la tĂȘte chacun, une mise Ă  mort froide et prĂ©cise. Au-dessus de leur lit conjugal, une banderole sinistrement dĂ©ployĂ©e portait, tracĂ©e Ă  l’encre rouge, l’inscription : « Allez Basta ! Vengeance pour Marco Cambeiro ».

Dans un communiquĂ© officiel, la police a dĂ©clarĂ© se trouver dans une impasse, faute d’indices substantiels sur les lieux du crime. Aucun suspect n’a pu ĂȘtre identifiĂ© pour le moment, laissant l’enquĂȘte au point mort. Roberto Mina, bien qu’il ne fĂ»t pas le dernier des tyrans de la dynastie Pareja encore en vie – certains demeurant cachĂ©s, emprisonnĂ©s ou en libertĂ© –, incarnait aux yeux de nombreux citoyens un symbole des heures les plus sombres du rĂ©gime colonial. Son nom, lourd de mĂ©moire, rĂ©sonnait comme l’une des figures les plus infĂąmes de cette Ă©poque.

La nouvelle de sa disparition a rapidement suscitĂ© des rĂ©actions contrastĂ©es. À Alta, des rassemblements spontanĂ©s ont Ă©clatĂ© dans les rues, marquĂ©s par une joie Ă©trange et contenue. Ces dĂ©monstrations semblaient moins pleurer la perte d’un homme que cĂ©lĂ©brer la fin d’un chapitre sombre et chanter une ode renouvelĂ©e Ă  la RĂ©volution, comme un rappel des luttes passĂ©es et des victoires arrachĂ©es au fil des dĂ©cennies. Pour beaucoup, la mort de Roberto Mina symbolise la disparition d’un spectre oppressant, en dĂ©pit des zones d’ombre qui subsistent autour de ses derniĂšres heures.
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CONFESSIONS, CRIMES ET FOI - UNE AFFAIRE RELANCE LE DÉBAT SUR LE SECRET RELIGIEUX

Publié le 05.12.2015 par La Unión


PĂšre Morales


La tueuse en sĂ©rie Vanessa DĂłria, recherchĂ©e depuis plus de dix ans, a enfin Ă©tĂ© capturĂ©e aprĂšs douze ans d'une enquĂȘte complexe et haletante. Mais un Ă©trange rebondissement a choquĂ© l’opinion publique. DĂłria aurait avouĂ© ses crimes il y a dix ans
 Ă  un prĂȘtre, lors d’une confession religieuse. Le prĂȘtre, conformĂ©ment Ă  la tradition des lois du silence confessionnel, avait gardĂ© secrĂštes ses rĂ©vĂ©lations, refusant d’en informer les autoritĂ©s civiles.

Depuis cet aveu, au moins cinq personnes supplĂ©mentaires ont trouvĂ© la mort lors du sombre parcours de DĂłria. La police a arrĂȘtĂ© le religieux, le dĂ©clarant complice par omission et accusant le sceau de la confession d’avoir condamnĂ© inutilement plusieurs vies. Cette affaire a dĂ©clenchĂ© un dĂ©bat intense et passionnĂ© dans le pays, opposant la sacralitĂ© des pratiques religieuses aux impĂ©ratifs de justice et de sĂ©curitĂ© publique.

Le secret religieux: Un principe sacré à préserver?

Face aux accusations, le prĂȘtre incriminĂ©, PĂšre Ignacio Morales, a dĂ©fendu ses actions — ou plutĂŽt son inaction — depuis sa cellule de dĂ©tention.

« Le sceau de la confession est inviolable dans notre foi », a dĂ©clarĂ© Morales lors d’un entretien avec La UniĂłn. « Lorsqu’une personne entre dans le confessionnal, elle ne parle pas Ă  moi, mais Ă  Dieu. Nos textes sacrĂ©s nous ordonnent de ne jamais divulguer ce qui est confessĂ©, peu importe l’ampleur des crimes. J’ai pardonnĂ© cette femme, car je croyais en ses remords et en son repentir. Mon devoir, c’est la rĂ©demption de l’ñme, non l’application des lois humaines. Donner ses aveux Ă  la police aurait Ă©tĂ© trahir mes convictions les plus profondes. »

Cette position, dĂ©fendue par de nombreuses figures religieuses dans le pays, met en avant la complexitĂ© du rĂŽle des prĂȘtres dans les sociĂ©tĂ©s modernes. Jusqu’oĂč le devoir spirituel peut-il aller, et quels sont ses coĂ»ts sociaux? La police de Maravilla, de son cĂŽtĂ©, est catĂ©gorique. Ce silence a coĂ»tĂ© des vies. Pour le sergent HĂ©ctor Vargas, membre de l’unitĂ© qui a capturĂ© Vanessa DĂłria aprĂšs plus d’une dĂ©cennie de traque, l’indignation est palpable.

« Cinq vies ! Cinq jeunes vies perdues Ă  cause d’un religieux qui refusait de faire preuve de bon sens », s’écrie Vargas. « Peu importe de quelle religion il s’agit. La loi s’applique Ă  tous les citoyens. Si vous avez connaissance d’un crime ou d’un danger imminent pour la population, vous appellez les autoritĂ©s. La religion n’exempte personne de ses responsabilitĂ©s morales et lĂ©gales. » Les enquĂȘteurs soulignent Ă©galement que l’arrestation de DĂłria aurait pu ĂȘtre rapide et efficace si le prĂȘtre avait simplement transmis l’information Ă  la police, au moins de maniĂšre anonyme. « Sa foi n’a pas empĂȘchĂ© cinq meurtres. HonnĂȘtement, ça me laisse sans voix. »

Un précédent dangereux?

La dĂ©fense du prĂȘtre Morales repose sur un point clĂ©: les lois sacrĂ©es transcendent, selon lui, celles des hommes. Cette ligne de dĂ©fense soulĂšve toutefois l’inquiĂ©tude chez de nombreux observateurs. En effet, plusieurs analystes et militants des droits civils craignent qu’une mise en avant de ce type d’arguments n’ouvre la porte Ă  des dĂ©rives.

« Cette logique est extrĂȘmement dangereuse », prĂ©vient Ángela LĂłpez, juriste et spĂ©cialiste des droits humains. « Si nous permettons aux groupes religieux, quels qu’ils soient, d’affirmer que leurs rĂšgles internes dĂ©passent les lois communes, nous mettons en pĂ©ril l’un des fondements de notre sociĂ©tĂ©: l’égalitĂ© devant la loi. OĂč s’arrĂȘte cette logique? Pouvons-nous accepter que des crimes horribles soient couverts par des traditions obscures ou des interprĂ©tations bibliques? » Selon la juriste, il est crucial que les institutions religieuses, surtout dans ce cas, l'Église caribeña, collaborent avec les autoritĂ©s civiles, sous peine de compromettre inutilement la sĂ©curitĂ© de tous.

Cependant, les dĂ©fenseurs du rĂŽle prĂ©Ă©minent des pratiques religieuses sont tout aussi nombreux. PĂšre SimeĂłn, une figure bien connue des cercles religieux de Caribeña, pointe du doigt ce qu’il considĂšre comme une attaque contre la foi.

« Vous ne comprenez pas ce que reprĂ©sente le sceau de la confession ! Ce n’est pas une simple rĂšgle : c’est une alliance sacrĂ©e entre l’homme et Dieu ! Soutenir les actions de PĂšre Morales, c’est dĂ©fendre toutes les religions face Ă  l’intrusion d’un État qui prĂ©tend tout contrĂŽler. Si les autoritĂ©s forcent les prĂȘtres Ă  briser leur silence, bientĂŽt nous pourrions voir toutes les confessions criminalisĂ©es, et nos places de culte n’auraient plus leur raison d’ĂȘtre. C’est une pente glissante. » affirme-t-il.

Une ligne Ă  tracer entre foi et loi?

Cette affaire met en lumiĂšre les tensions spĂ©cifiques et parfois paradoxales entre les institutions religieuses et la sphĂšre juridique dans un pays comme Caribeña. Sous son rĂ©gime socialiste, oĂč l'État maintient historiquement une posture de laĂŻcitĂ©, la religion a pourtant persistĂ© comme une force forte et vivante dans la sociĂ©tĂ©. Une bonne partie de la population caribeña conserve sa foi chrĂ©tienne, et le rĂ©gime socialiste, malgrĂ© son cadre laĂŻc, a cultivĂ© une relation complexe avec la religion, mĂȘlant mĂ©fiance institutionnelle Ă  une forme de collaboration pragmatique dans les questions sociales et communautaires. Dans ce contexte, trouver un Ă©quilibre est particuliĂšrement complexe : d'un cĂŽtĂ©, les impĂ©ratifs idĂ©ologiques du socialisme veulent placer les lois civiles et l'autoritĂ© de l'État au-dessus de tout dogme religieux, mais de l'autre, la ferveur spirituelle d'une population profondĂ©ment croyante ne peut ĂȘtre ignorĂ©e — d'autant que l'Église participe activement Ă  certains projets sociaux et de solidaritĂ© encouragĂ©s par le rĂ©gime.

Mais cette situation soulĂšve une autre rĂ©flexion pour les citoyens de Caribeña. Face Ă  un contexte socialiste oĂč la religion est tolĂ©rĂ©e mais encadrĂ©e, certaines interrogations Ă©mergent. Jusqu’à quel point la spiritualitĂ© peut-elle interagir avec un État fondĂ© sur des principes laĂŻcs et collectivistes? Peut-elle survivre ou mĂȘme prospĂ©rer sans interfĂ©rer avec les institutions?

Si le cas de Vanessa DĂłria et PĂšre Ignacio Morales provoque aujourd’hui une vive controverse, il soulĂšve surtout une problĂ©matique latente dans une nation Ă  la fois socialiste et croyante, la foi et l'ordre civil peuvent-ils coexister pleinement, ou bien l'une finira-t-elle toujours par prĂ©valoir sur l'autre?
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MODERNISATION MILITAIRE - ENTRE AMBITIONS REVOLUTIONNAIRES & DILEMMES ECONOMIQUES

Publié le 15.12.2015 par La Unión


Sebastian Lucena


Caribeña se trouve Ă  un carrefour dĂ©cisif qui aura un impact durable sur son modĂšle militaire, Ă©conomique et social. La possible alliance stratĂ©gique avec le Grand Kah, destinĂ©e Ă  moderniser et restructurer l’armĂ©e rĂ©volutionnaire, suscite autant d’espoirs que d’inquiĂ©tudes dans la population et au sein de l’élite politique. Le dĂ©bat s’intensifie alors que le Camarade PrĂ©sident Salvador Aparicio dĂ©voile son projet de construction de 50 usines militaires, une initiative monumentale pour garantir l’indĂ©pendance militaire du pays.

Entre la crainte d’une dĂ©pendance excessive Ă  une Grande SƓur Ă©trangĂšre et les risques de dĂ©sĂ©quilibres Ă©conomiques internes, la modernisation des forces rĂ©volutionnaires met Ă  nu les tensions entre les idĂ©aux de la RĂ©volution et les rĂ©alitĂ©s budgĂ©taires du moment.

Le grand pari prĂ©sidentiel: souverainetĂ© militaire par l’industrie nationale

Depuis son investiture, le PrĂ©sident Aparicio a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de redresser les forces armĂ©es de Caribeña, longtemps marginalisĂ©es par des dĂ©cennies de contraintes Ă©conomiques. Si l’alliance en cours de nĂ©gociation avec le Grand Kah introduit une assistance logistique, technologique et en formation, Aparicio semble vouloir limiter la dĂ©pendance extĂ©rieure en misant sur une solution profondĂ©ment nationaliste, celle de la construction locale de cinquante usines militaires. Selon le Commissariat de la DĂ©fense, ce projet transformerait Caribeña en une puissance auto-suffisante dans la production d’armements, d’équipements et de vĂ©hicules militaires. « GrĂące Ă  ces usines », a dĂ©clarĂ© rĂ©cemment le commissaire Julian Montenegro, « notre pays pourra rĂ©pondre Ă  ses besoins de dĂ©fense tout en prĂ©servant ses valeurs rĂ©volutionnaires d’indĂ©pendance. C’est un projet de long terme qui ne signifie pas abandonner nos prioritĂ©s sociales. »

Pour autant, la mise en Ɠuvre d’un tel programme pose la question de son coĂ»t. Les premiĂšres estimations montrent que ces 50 usines (avec tout ce que cela englobe) entraĂźneraient une augmentation massive du budget militaire, atteignant jusqu'Ă  34,5 % du PIB national. Ce chiffre est alarmant, particuliĂšrement dans une pĂ©riode oĂč le pays commence Ă  peine Ă  sortir de l’inflation grĂące aux accords bilatĂ©raux avec le Califat de l’Azur.

« Un investissement de cette ampleur aurait des consĂ©quences disproportionnĂ©es sur l’économie civile. Il faudrait rediriger des fonds essentiels Ă  l’éducation, Ă  la santĂ© et Ă  la recherche, ce qui pourrait entraĂźner une dĂ©gradation gĂ©nĂ©rale des conditions de vie des citoyens. », avertit Lucia Ortega, Ă©conomiste et analyste pour le Centre d’Études Sociales d'Alta.

Le général Lucena et l'héritage révolutionnaire

Parmi les figures influentes de ce dĂ©bat, le nom du gĂ©nĂ©ral SebastiĂĄn Lucena continue de peser dans la balance. Compagnon d’armes du feu prĂ©sident Sol Marquez, cet architecte de la RĂ©volution, hĂ©ros des campagnes contre la dynastie Pareja, propose une vision singuliĂšre pour l’avenir de l’armĂ©e caribeña. Alors que certains le qualifient de gardien des idĂ©aux rĂ©volutionnaires, le gĂ©nĂ©ral Lucena voit dans le projet des 50 usines une opportunitĂ© historique de redonner Ă  Caribeña la stature qu’elle mĂ©rite. « Une RĂ©publique socialiste ne peut exister sans avoir la capacitĂ© de dĂ©fendre elle-mĂȘme ses idĂ©aux et ses frontiĂšres », a-t-il dĂ©clarĂ© lors des commĂ©morations de la victoire de San Feliciano. « Cette armĂ©e ne doit pas simplement protĂ©ger nos terres. Elle se doit ĂȘtre une armĂ©e prĂȘte Ă  rĂ©pondre aux dĂ©fis rĂ©gionaux et aux menaces internationales. »

Cependant, Lucena reste l’un des critiques les plus acerbes de l’alliance avec le Grand Kah. Selon lui, ce partenariat frĂŽle la dĂ©pendance et s’éloigne de l’esprit d’autonomie rĂ©volutionnaire qui a portĂ© Caribeña Ă  l’indĂ©pendance. « Nous avons libĂ©rĂ© ce pays avec peu de moyens, mais avec notre propre volontĂ©. Ce principe ne doit jamais ĂȘtre sacrifiĂ©, quelle que soit la modernisation nĂ©cessaire », prĂ©vient-il.

Un projet tenable?

Alors que le gouvernement dĂ©fend les bĂ©nĂ©fices Ă  long terme de ces investissements militaires, de nombreux experts Ă©conomiques s’inquiĂštent des rĂ©percussions sur une Ă©conomie encore fragile. L'accord bilatĂ©ral avec le Califat de l’Azur a permis au pays de stabiliser sa balance commerciale en Ă©changeant le sucre caribeño contre du pĂ©trole azurien, donnant un Ă©lan significatif Ă  l’industrie agricole. Un tel Ă©quilibre risque de s’effondrer si une part disproportionnĂ©e des ressources est allouĂ©e Ă  des usines militaires.

Actuellement, la recherche et le dĂ©veloppement reprĂ©sentent Ă  peine 5 % du PIB, tandis que les dĂ©penses sociales en santĂ© et Ă©ducation peinent Ă  suivre les besoins grandissants de la population. Construire 50 usines militaires, c’est risquer de replonger dans une inflation destructrice et de sacrifier les investissements nĂ©cessaires dans l'Ă©ducation, la santĂ© et les infrastructures civiles.

Le Commissariat de la DĂ©fense nuance toutefois ces inquiĂ©tudes en affirmant que les 50 usines seront construites progressivement sur plusieurs dĂ©cennies, minimisant ainsi l’impact initial sur le budget de l’État. « Nous ne parlons pas de tout rĂ©aliser en une seule fois. Ce plan est pensĂ© pour s’adapter aux Ă©volutions Ă©conomiques du pays », a prĂ©cisĂ© un reprĂ©sentant de l'administration lors d’une confĂ©rence de presse Ă  Maravilla.

Au-delĂ  des questions Ă©conomiques, le projet de modernisation militaire rĂ©pond aussi Ă  des prĂ©occupations gĂ©opolitiques croissantes. Des Ă©tudes rĂ©centes sur le Paltoterra indiquent une recrudescence des tensions rĂ©gionales, notamment avec la possible rĂ©surgence d'une dĂ©stabilisation sur les anciens territoires du Communaterra. Par ailleurs, l’influence des cartels de narcotrafiquants reprĂ©sente une menace de plus en plus directe sur la stabilitĂ© intĂ©rieure de Caribeña. Pour le gĂ©nĂ©ral Lucena, ces dĂ©fis justifient la nĂ©cessitĂ© d'une armĂ©e forte et bien Ă©quipĂ©e, capable d’intervenir dans des contextes variĂ©s, depuis la lutte contre le narcotrafic jusqu’à une possible projection de la solidaritĂ© rĂ©volutionnaire au-delĂ  des frontiĂšres.

Les critiques comme les partisans du plan d’Aparicio convergent sur un point. La transformation en cours de l’armĂ©e redĂ©finira non seulement les prioritĂ©s nationales, mais aussi l’identitĂ© mĂȘme de la RĂ©publique socialiste.
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ALLIANCE STRATÉGIQUE CARIBEÑA-AZUR: DE L'AIDE HUMANITAIRE À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Publié le 08.01.2016 par Economía Popular


les goat


Le premier accord bilatĂ©ral commercial nĂ©gociĂ© par la RĂ©publique de Caribeña avec une nation Ă©trangĂšre d’AfarĂ©e a marquĂ© un tournant dĂ©cisif dans l’histoire Ă©conomique et diplomatique du pays. Cet accord, d’une grande importance pour l’administration de l’époque, s’inscrit dans le contexte de la prĂ©sidence de Sol Marquez, la figure emblĂ©matique de la RĂ©volution nationale. Mais revenons sur les origines de ce pacte, qui a dĂšs lors posĂ© les bases d’une prospĂ©ritĂ© naissante.

Le Califat d’Azur, une lointaine nation du continent afarĂ©en, fut l’un des premiers pays Ă  Ă©tablir un contact direct avec Caribeña aprĂšs la catastrophe naturelle du Deltacruzando en 2014. Par l’intermĂ©diaire de la Beblawi Solidarity Foundation, le cargo humanitaire azurĂ©en MisĂ©ricorde d’AllĂąh accosta au port de Maravilla avec une cargaison d’aide humanitaire. Celle-ci comprenait des tentes de fortune, des hĂŽpitaux de campagne en kit, des conduites destinĂ©es Ă  rĂ©tablir le rĂ©seau d’eau, ainsi que des mĂ©dicaments essentiels, notamment de la pĂ©nicilline et des antibiotiques, pour soigner les blessĂ©s et les infections dans les zones les plus touchĂ©es. Le matĂ©riel de secours incluait Ă©galement des gĂ©nĂ©rateurs Ă©lectriques au diesel et du matĂ©riel scolaire pour permettre une reprise rapide de l’éducation dans les rĂ©gions sinistrĂ©es.

Ainsi, en quelques semaines seulement, une nation jusque-lĂ  peu connue des habitants de Caribeña – bien qu’évoquĂ©e dans les cours d’histoire et de gĂ©ographie – s’inscrivait dans la conscience collective comme un acteur Ă©tranger bienveillant, un alliĂ© venu en aide aux sinistrĂ©s du Paltoterra. Ce geste humanitaire marqua les esprits et ouvrit la voie Ă  une collaboration diplomatique durable.

Prémices d'une relation diplomatique

Face Ă  cette aide gĂ©nĂ©reuse, l’administration de l’époque, dirigĂ©e par le Camarade PrĂ©sident Sol Marquez, saisit rapidement l’opportunitĂ© de nouer des liens avec ce partenaire inattendu. En 2014, Sol Marquez ne cachait pas son enthousiasme. Pour lui, l’intĂ©rĂȘt portĂ© par une puissance afarĂ©enne Ă  Caribeña Ă©tait une preuve que l’isolement du pays n’était pas aussi absolu que certains pouvaient le penser. « Le monde nous regarde Â», affirmait-il alors, voyant dans cette relation naissante une brĂšche dans l’isolement diplomatique de Caribeña.

Une diplomatie amicale se dĂ©veloppa rapidement entre Maravilla et AgatharchidĂšs (la capitale du Califat d’Azur). Ces Ă©changes ne tardĂšrent pas Ă  prendre de l’ampleur, avec des ambitions grandissantes, notamment du cĂŽtĂ© azurĂ©en. En effet, le Califat d’Azur adoptait une stratĂ©gie de diplomatie offensive, cherchant Ă  se positionner comme un acteur de premier plan sur le continent afarĂ©en et, au-delĂ , Ă  devenir une puissance globale.

C’est dans ce cadre que se concrĂ©tisa un potentiel accord de coopĂ©ration Ă©conomique, valorisant deux productions clĂ©s des deux pays: l’agriculture sucriĂšre, pilier de l’économie caribeña, et l’industrie pĂ©troliĂšre du Califat d’Azur. Une complĂ©mentaritĂ© Ă©vidente : Caribeña avait besoin de pĂ©trole pour son dĂ©veloppement Ă©nergĂ©tique, tandis qu'Azur trouvait dans le sucre une ressource stratĂ©gique pour son marchĂ© intĂ©rieur et ses exportations. Ce schĂ©ma d’échange simple mais efficace fut le fondement de l’accord.

Visite historique & Signature de l'accord

Le 28 juillet 2015, cet Ă©change d’envergure prit une dimension historique avec la visite d’État du Calife Kubilay al-MĂąrwĂąni al-DĂźn Ibn Sayyid sur le sol ensoleillĂ© de Caribeña. Ce fut la premiĂšre fois qu’un dirigeant religieux afarĂ©en posait officiellement le pied dans la RĂ©publique socialiste. L’évĂ©nement fut largement couvert par les mĂ©dias, qui n’hĂ©sitĂšrent pas Ă  utiliser l'adjectif historique pour dĂ©crire cette rencontre. Le Camarade PrĂ©sident Sol Marquez, toujours soucieux de renforcer le prestige international de Caribeña, saluait cet acte comme une vĂ©ritable victoire. Il avait rĂ©ussi Ă  intĂ©resser un dirigeant religieux et politique d’envergure Ă  Ă©tablir des liens avec une rĂ©publique socialiste rĂ©volutionnaire, dĂ©fiant ainsi les oppositions idĂ©ologiques apparentes.

Dans le cadre de cet accord historique, le Califat d’Azur s’est engagĂ© Ă  fournir Ă  Caribeña des barils de pĂ©trole en Ă©change Ă©quivalent aux tonnes de sucre caribeño. Cet Ă©change de ressources est vital pour la RĂ©publique de Caribeña, dont l’activitĂ© industrielle repose presque entiĂšrement sur l’or noir. Aucune alternative Ă©nergĂ©tique durable n’existe encore sur le territoire, accentuant la dĂ©pendance vis-Ă -vis des importations pĂ©troliĂšres.

Bien que des gisements de pĂ©trole aient Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s au large de la cĂŽte nord du pays, dans la rĂ©gion de Caribe Norte, leur exploitation reste incertaine. La compagnie nationale PetroCar, en partenariat avec des acteurs Ă©trangers – notamment kah-tanais et sylvois –, mĂšne des efforts de forage, mais les rendements escomptĂ©s ne suffisent actuellement pas Ă  rĂ©pondre Ă  la demande nationale. Ainsi, cet accord avec l’Azur apparaĂźt comme indispensable pour rĂ©pondre aux besoins Ă©nergĂ©tiques croissants du pays.

Retombées économiques et agricoles du partenariat

Le Commissariat de l’Économie, du Commerce et de la Planification, principal acteur de ce partenariat, se montre particuliĂšrement enthousiaste Ă  l’égard de cet accord. Selon lui, « il aurait Ă©tĂ© difficile de trouver un partenaire plus fiable et confiant que le Califat d’Azur Â». Au-delĂ  de la seule dimension Ă©nergĂ©tique, cet accord a Ă©galement un impact profond sur l’agriculture locale. Ce partenariat offre un second souffle au sucre caribeño, alors que les coopĂ©ratives agricoles voient leurs commandes grimper en flĂšche pour satisfaire un marchĂ© afarĂ©en en plein essor. Ce commerce symbolique entre or blanc et or noir dĂ©passe le simple troc Ă©conomique: le pĂ©trole importĂ© est notamment rĂ©utilisĂ© pour moderniser les techniques de rĂ©colte et de production sucriĂšre. Cette Ă©volution profite directement aux coopĂ©ratives agricoles et aux agriculteurs caribeños, qui saluent cette reconnaissance internationale de la qualitĂ© de leur production. Ce succĂšs est d’autant plus retentissant qu’il leur permet de rivaliser avec le sucre sylvois, longtemps considĂ©rĂ© comme un concurrent direct.

Au dĂ©part, rien n’était acquis. Le Califat d’Azur aurait pu se tourner vers des partenaires plus stables, bĂ©nĂ©ficiant d’un meilleur rendement et d’une logistique plus avancĂ©e. Pourtant, le choix d’unir ses forces avec Caribeña traduit une confiance rare et prĂ©cieuse de la part des autoritĂ©s azurĂ©ennes. Cette confiance, bien que fondĂ©e sur des Ă©changes Ă©conomiques pragmatiques, inspire dĂ©sormais les agriculteurs caribeños. Entre deux exigences – amĂ©liorer les rendements et conserver la qualitĂ© irrĂ©prochable du sucre national –, ils redoublent d’efforts pour prouver que ce partenariat est un pari gagnant pour tous.

Les rĂ©visions Ă©conomiques rĂ©centes estiment le Produit IntĂ©rieur Brut (PIB) national de Caribeña Ă  100 milliards d’unitĂ©s internationales pour l’annĂ©e 2015. La Banque Centrale (BCC) demeure optimiste et Ă©voque des projections particuliĂšrement favorables pour 2016, fondĂ©es sur une Ă©volution significative des principaux secteurs Ă©conomiques.

Selon les analystes de la BCC, l'augmentation exponentielle des exportations de produits agricoles combinĂ©e Ă  une importation pĂ©troliĂšre dĂ©sormais ajustĂ©e aux besoins Ă©nergĂ©tiques du pays pourrait entraĂźner une croissance spectaculaire. Si les attentes commerciales sont respectĂ©es, en particulier sur les axes stratĂ©giques de l’économie caribeña, l’annĂ©e 2016 pourrait voir une croissance estimĂ©e Ă  26,67%, portant le PIB national Ă  127 milliards d’unitĂ©s internationales d’ici la fin de l'annĂ©e. Une des principales attentes Ă©conomiques repose Ă©galement sur la mise en Ɠuvre effective du projet de forage pĂ©trolier au large de la rĂ©gion de Caribe Norte. Si ce projet venait Ă  porter ses fruits, il renforcerait l’indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique nationale et stimulerait largement l’activitĂ© industrielle.

Pour le Camarade PrĂ©sident Salvador Aparicio, cette prĂ©vision de croissance est bien plus qu’une simple rĂ©ussite Ă©conomique. Elle reprĂ©sente une opportunitĂ© pour redoubler d’efforts en matiĂšre de dĂ©veloppement social. Une prioritĂ© de son administration reste la lutte contre le narcotrafic, qui gangrĂšne plusieurs rĂ©gions du pays, notamment la ville de San Bacho, un important foyer criminel situĂ© Ă  proximitĂ© de la capitale. Ce cartel local, qui ne cesse de gagner en influence, constitue une menace croissante pour la stabilitĂ© intĂ©rieure. Avec cette croissance espĂ©rĂ©e, Aparicio compte mobiliser davantage de ressources pour renforcer les programmes sociaux et Ă©touffer les activitĂ©s illicites. Cette stratĂ©gie, selon lui, est essentielle pour stimuler une prospĂ©ritĂ© durable tout en luttant contre les dynamiques criminelles qui entravent le potentiel Ă©conomique et social du pays.
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