Posté le : 11 sep. 2024 à 07:40:59
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Camarades ou pas camarades II: Estalie
« Comment ça il n’y a personne pour les accueillir ? Vous vous foutez de moi ? » . La journée avait commencé ainsi pour le secrétaire général du PEV. Ce n’était qu’une fois la buvette atteinte sur les coups de 9h du matin, que Géorgi Marcos décida de se quérir des nouvelles concernant la réunion de la plus haute importance avec les représentants du gouvernement estalien, parvenu en émissaire au siège de l’UICS. Il fallu qu’il croise un représentant du parti eurycommuniste zélandien pour comprendre : les choses avaient fait du surplace depuis quelques temps, ce à quoi le secrétaire eu une réaction pour le moins épidermique, son café débordant du golbet, prit dans le coup de sang de celui qui l’avait en mains :
« Vous savez camarades, le droit à la paresse n’est pas une excuse pour rien foutre non plus. D’autant que cela m’étonnerait fort de la part de mes camarades qu’ils profitent de leur sieste pour faire grandir et cultiver leur esprit militant. Enfin, c’est quoi ce bazar ? On accueille l’un des pôles du socialisme eurysien en devenir pour leur poser un lapin un fois arrivé à Lyonnars ? Ce n’est pas facile de travailler avec vous parfois, avec toute mon amitié fraternelle messieurs, j’estime que vous êtes parfois bien emmerdants. Ils sont où les loduariens ? Ils sont où les kah-tanais ? C’est sûr que pour nous les casser nos camarades communalistes sont toujours au rendez-vous, mais quand c’est vous accueillir leurs camarades anarchistes, ils ne sont pas là. Bon, aller, je prends le relais. Quelqu’un peut me dire dans quelle salle on les a fait venir ? Pietro ! Lâche ton café, on y va. ».
Géorgi Marcos et l’un des membres du comité central du PEV, Pietro Lograno, firent leur subite entrée dans la salle de réunion, en présence des représentants de la Poetoscovie qui étaient bien seuls, face aux estaliens. Rapidement et sans prendre un temps dans d’interminables salutations, Marcos salua les membres de la délégation estalienne, en particulier Piotry Hussak : « Bien le bonjour camarades, vous excuserez le petit retard que nous avons eu. Les loduariens n’ont pas pu se libérer finalement, aussi, c’est moi qui tâcherais de représenter les membres de ma famille politique. Géorgi Marcos, secrétaire général du Parti Eurycommuniste Velsnien. ». Les velsniens se gardèrent bien de dire qu’ils n’avaient prévenu personne de leur reprise en main de cette rencontre, mais quoi qu’il en soit, il semblerait que personne ne viendrait leur faire un reproche à ce sujet.
Feuilletant les pages de la déclaration que les estaliens ont amené avec eux, Marcos ne fit pas dans la dentelle au vu du retard accumulé par l’UICS.
- Camarades. Je vous remercie pour ces documents. Nous avons pour notre part déjà prit les devant en ce qui concerne les renseignements que nous pouvions glaner au sujet de votre mode de gouvernement et de pensée. Pour être honnête et sans manquer de respect à nos autres camarades, vous êtes certainement les candidats avec le dossier le plus complet que nous ayons vu à l’UICS jusqu’à maintenant. Nous ne sommes pas issus de la même famille politique, nous n’allons pas nous en cacher, et pour notre part, nous pensons qu’un Etat fort servi par une avant-garde de professionnels constitue pour Velsna un meilleur plan d’action dans la quête de la société socialiste. Mais malgré cela, on dirait bien que vous, êtes en train de faire éclore un contre-modèle tout à fait fascinant, et que l’on pourrait rapprocher sans problème à ce que nos camarades kah-tanais mettent en application dans leur patrie depuis bien longtemps, quoiqu’il y a des différences notables que je vous laisse, à vous et à nos amis du Grand Kah. Il semblerait en effet que vous cultiviez des spécificités propres. J’ai hâte par exemple, de vous entendre échanger avec les camarades du Grand Kah à propos de la nature de la structure familiale. Cela promet pour nous de bons moments, pas vrai Pietro ?
Pietro Lograno émet un rire nerveux : « Oui Géorgi, je pense qu’on n’en ratera pas une miette. »
- Donc de ce point de vue-là, je pense que nous n’allons pas nous éterniser. Il n’y a rien dans vos doctrines qui ne soient en opposition marquée avec les principes que prônent notre organisation. Considérez que notre avis est positif sur ce sujet. Toutefois, il y a un point que nous aimerions aborder avec vous, et qui est de l’ordre de la géopolitique. Une formalité avant que nous vous admettions parmi nous. L’Estalie s’est faite remarquée à l’international pour les altercations qu’elle pourrait avoir eu avec certains de ses voisins. Nous ne vous en tenons pas rigueur, soyez rassurés, et à vrai dire, vous avez plutôt l’air d’avoir la posture de l’agressé dans cette affaire, si je me fie aux informations que nous avons. Mais nous voudrions connaître vos intentions vis-à-vis de ces querelles. Aussi je vous pose cette question : vous qui avez prit connaissance de ces gouvernements ouvertement hostiles à notre cause, que préconisez-vous à leur endroit ? Devons nous faire preuve à votre avis de tempérance tout en faisant des opérations d’entrisme à leur encontre ? Ou devrions nous utiliser les moyens que procurent l’organe de propagande de l’UICS afin de déstabiliser ces régimes ? Quitte à les mettre définitivement en porte à faux avec notre organisation ? Étant donné qu’il y a peu de membres actifs de notre organisation dans votre région, vous seriez un peu comme notre boussole dans l’attitude à adopter vis-à-vis de ces gouvernements.