21/02/2015
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Ministère de la Réintégration des Territoires Occupés

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MINISTÈRE DE LA RÉINTÉGRATION DES TERRITOIRES OCCUPÉS


Mariya Dovhan, Ministre de la Réintégration des Territoires Occupés
Mariya Dovhan
Ministre de la Réintégration des Territoires Occupés


Le Ministère de la Réintégration des Territoires Occupés est sous la direction de Mariya Dovhan, la Présidente du partie réclamiste la Voix des Exilés, et Vice-Présidente du Conseil de Réclamation Nationale. Comme son nom le laisse suggérer, cette administration a vocation à mettre en œuvre les moyens nécessaires à la restauration de la souveraineté de la République d'Hotsaline sur l'intégralité de son territoire légal, en particulier ceux qui se trouvent sous l'occupation de l'Empire Raskenois et de l'Organisation des Raches. Pour ce faire, le ministère travaille en synergie avec les services diplomatiques du Conseil de Réclamation Nationale, s'agissant des ministères des Relations Confédérales et Extra-confédérales, afin d'explorer les options diplomatiques susceptibles de concourir à la réintégration des territoires hotsaliens occupés depuis 1994. Dans l'hypothèse où aucune solution diplomatique ne serait possible, le ministère prépare également l'éventualité d'un conflit armé en collaborant avec le Ministère de la Planification Industrielle, afin de doter le pays des moyens de conduire sa politique régionale. Au-delà de la seule reconquête des terres occupées, le ministère a également pour mission de préparer et mettre en œuvre leur réintégration administrative, politique et économique à la République d'Hotsaline une fois le contrôle retrouvé.

HISTORIQUE DES PUBLICATIONS



14/06/2014 - L'Administration Militaire de Gradenbourg : autopsie d'une invention qui n'a de gradenbourgeois que le nom
01/07/2014 - Approvisionnement stratégique : un voisinage problématique
02/07/2014 - Stockage des carburants : un défi technique à la hauteur de la résilience hotsalienne
02/02/2015 - L'éradication des Raches : et après ?
Carte de l'appartenance originelle des territoires de l'Administration Militaire de Gradenbourg
Carte de l'appartenance originelle des territoires de l'Administration Militaire de Gradenbourg


L'ADMINISTRATION MILITAIRE DE GRADENBOURG : AUTOPSIE D'UNE INVENTION QUI N'A DE GRADENBOURGEOIS QUE LE NOM

Le 29 mai 1994, la Confédération de Kresetchnie a dû faire face à la plus grave agression militaire de son histoire en voyant déferler sur son territoire plus de cinquante mille bottes raskenoises. Concentrant leur offensive sur le Gradenbourg et l'Hotsaline, les hordes germaniques se sont enfoncées dans les terres kresetchniennes au gré de combats qui ont duré plus d'une année, causant des dizaines de milliers de victimes, avec un unique objectif : conquérir le plus de territoire possible. Il ne peut en être autrement, tant les motivations avancées par la propagande raskenoise pour justifier cette intervention sont d'un caractère fallacieux évident. D'après l'empire germanique, la République de Gradenbourg aurait servi de refuge à des dissidents républicains à l'issue de la guerre civile qui avait déchiré Rasken quelques années auparavant. Les dissidents en question, qui n'étaient ni plus ni moins que les derniers défenseurs d'un modèle authentiquement démocratique face au nouveau régime impérial corrompu et soumis aux intérêts d'un lobby des hydrocarbures devenu omnipotent, étaient par ailleurs accusés de crime de guerre par la monarchie raskenoise. Que nos lecteurs ne nous croient pas pris de bouffées délirantes à la lecture de ce qui va suivre : nous ne faisons que restituer crûment la version officielle avancée par la propagande raskenoise. Celle-ci arguait en effet que lesdits dissidents, furieux de leur défaite, auraient ni plus ni moins qu'empoisonné les cours d'eau du pays avec des armes bactériologiques pour en massacrer la population civile, afin de se venger de leurs vainqueurs monarchistes ! Les républicains se seraient ainsi trouvés à l'origine de la diffusion d'un virus qui aurait causé pas loin de deux millions de morts. Rien que ça ! On n'est pas très loin ici du fameux cliché de « l'empoisonneur de puits » dont la populace eurysienne d'antan aimait affubler les Juifs en préparation du prochain pogrom, mais passons. Toujours est-il que c'est cette justification, aussi absurde soit-elle, qui aura servi de prétexte officiel à l'invasion de la Kresetchnie.

On aurait alors légitimement pu s'attendre, si tant est que l'on accorde le moindre crédit aux motivations officielles avancées par Rasken, que les troupes de l'Empire quittent les lieux une fois les fautifs présumés capturés. Pourtant, s'en est suivie une occupation militaire prolongée des territoires hotsaliens, gradenbourgeois et avourgeois conquis par Rasken au cours du conflit, au motif cette fois de la nécessité de l'établissement d'une zone tampon pour protéger le territoire national des incursions des Raches, qui venaient d'établir leurs positions en Hotsaline et en Altarie du fait de l'affaiblissement des défenses locales, justement causé par... l'invasion raskenoise. Des circonstances commodes, qui ont permis à Rasken de justifier, certes très maigrement, mais justifier tout de même, l'occupation des terres kresetchniennes sous l'égide de l'Administration Militaire de Gradenbourg, une autorité d'occupation militaire qui s'étend sur l'ensemble des territoires krestechniens ainsi placés sous le joug d'Eberstadt.

Si l'Administration Militaire reprend à son compte le nom de la République de Gradenbourg, presque entièrement occupée, elle n'en a justement que le nom. Si l'on s'intéresse en effet de plus près à l'origine des territoires ainsi placés sous l'autorité de l'AMG, on constate (voir la carte ci-dessus) que le Gradenbourg n'en constitue que la moitié. Une portion montagneuse justificative, au nord, est une propriété légale de la République de l'Avène Libre, tandis que toute la moitié sud du territoire de l'Administration Militaire de Gradenbourg appartient en vérité à la République d'Hotsaline. Par ailleurs, si l'on se livre à une analyse de la composition démographique et ethnique des populations locales, le résultat est sans appel. Car si l'invasion raskenoise de 1994 a effectivement donné lieu à d'importants déplacements de population, et notamment un exode massif de réfugiés hotsaliens depuis le massif de Stina, aujourd'hui occupé par Rasken, vers les plaines de Posiv, il n'en demeure pas moins qu'il reste plusieurs centaines de milliers d'Hotsaliens au sud de l'AMG, qui continuent de subir l'occupation ennemie. Le terme d'ennemi n'est pas choisi à la légère ici, car bien que les combats entre Rasken et la Kresetchnie aient effectivement cessé en 1995, aucun traité de paix n'a jamais été signé entre les deux parties, encore moins concédant la souveraineté des territoires occupés aux autorités raskenoises. Cette occupation demeure donc, encore à ce jour, totalement illégale, tandis que les forces raskenoises déployées en Kresetchnie sont toujours considérées comme hostile par les gouvernements kresetchnien, avourgeois et hotsalien.

La situation est d'autant plus grave que le narratif raskenois a encore évolué depuis vingt ans pour justifier la pérennité de l'Administration Militaire de Gradenbourg. Toutes les considérations sécuritaires sont aujourd'hui passées à la trappe pour revendiquer une appartenance prétendument légitime du Gradenbourg à la nation raskenoise, sur la base d'arguments ethniques et culturels absolument fallacieux. Si les prétendus rapports historiques et généalogiques entre Rasken et le Gradenbourg sont évidemment une fable, et que le surnom de « petite Rasken » inventé par les cabinets de propagande raskenois les plus obscurs pour qualifier le Gradenbourg ne correspond à aucune forme de réalité idiomatique ou historique, les revendications territoriales de l'Empire Raskenois ne concernent plus aujourd'hui la seule République de Gradenbourg, mais les terres de l'AMG tout entière, territoires hotsaliens et avourgeois compris. De quoi tordre définitivement le cou au mythe larmoyant édifié de façon grotesque par Rasken autour de prétendues retrouvailles familiales entre fratries gradenbourgeoises et altariennes. Car si ces sornettes pour bonnes femmes suffisent peut-être à arracher quelques larmes dans les chaumières d'Altarie, n'importe quel analyste sérieux ne verra dans la propagande raskenoise que poudre aux yeux visant à satisfaire des ambitions impériales, qui se résument à la conquête du territoire le plus vaste possible, au mépris de toute considération culturelle, historique, et surtout démocratique. Les Hotsaliens du massif de Stina et les Avourgeois occupés par l'AMG désirent-ils devenir raskenois ? Permettez-nous d'en douter.

Carte des obédiences du voisinage problématique de la Confédération de Kresetchnie
Carte des obédiences du voisinage problématique de la Confédération de Kresetchnie


APPROVISIONNEMENT STRATÉGIQUE : UN VOISINAGE PROBLÉMATIQUE

Si l'approche diplomatique est celle qui doit être privilégiée selon les recommandations de la Présidente du Conseil, il n'en demeure pas moins que le Ministère de la Réintégration des Territoires Occupés a vocation à envisager toutes les options possibles pour parvenir à reprendre les terres illégalement occupées par les Raches et l'Empire Raskenois. Par la force des choses, cette invitation à la diplomatie n'a guère vocation à devenir beaucoup plus qu'un simple vœu pieu, si l'on prend un tant soit peu la peine d'analyser la situation régionale. D'un côté, l'Organisation des Raches n'est rien d'autre qu'un ramassis de crapules qui n'existent que pour la violence et ne comprennent rien d'autre. De l'autre, Rasken n'est guère différent, s'agissant de ce régime impérial dont les ambitions en Eurysie centrale se limitent à la conquête du territoire le plus vaste possible sur le dos des peuples de Kresetchnie, et dont les passions militaristes et expansionnistes ne se raisonnent autrement que par la présentation d'un rapport de force défavorable. Reconquérir les terres du massif de Stina par la voie diplomatique semble donc être mission impossible, du moins pas sans faire en sorte de pouvoir opposer à Rasken un potentiel militaire suffisant pour que l'empire d'Eberstadt trouve moins d'avantages que de risques à en poursuivre l'occupation.

L'éventualité de l'éruption d'un conflit en grande échelle dans la région des Belkariem est très loin d'être improbable. Entre la haine quasi séculaire entre Rasken et l'Hotsaline, le chaos provoqué par l'offensive contre les Raches, l'interventionnisme guerrier de la Mährenie, ou encore le récent déploiement velsnien... La zone a mille et une raisons de s'embraser, avec la Kresetchnie en plein milieu. Or, la confédération est sûrement celle qui aurait le plus à perdre dans l'hypothèse où la situation dégénèrerait. En effet, le moins que l'on puisse dire, c'est que le voisinage de la Kresetchnie est tout sauf amical. D'un côté se trouvent Rasken et ses alliés de l'Union Économique Eurysienne, qui lui sont alliés par un traité de défense mutuelle de par leur participation commune à l'organisation continentale. Dans le cas où l'Hotsaline aurait à répondre à des agressions raskenoises, il y a donc gros à parier que la Tcharnovie soutiendrait ses alliés germaniques en vertu de leurs accords communs, en dépit de la bienveillance de façade que l'Union Confédérale affiche à l'égard de la Kresetchnie. La réponse tcharnove aux propositions de Troïtsiv de formation d'un grand ensemble économique régional fut en cela édifiante : lorsqu'il sera nécessaire de choisir, Bennesbourg préfèrera toujours l'UEE. Mais il ne s'agit pas là du seul danger : de l'autre côté, tapie en embuscade sur le flanc est de la confédération, la Mährenie n'attend que le premier prétexte pour déferler sur la Kresetchnie comme sur Rasken pour conformer le redécoupage politique de la région à ses propres intérêts. Pétri d'un anarcho-bolchévisme nauséabond et d'un expansionnisme latent, le nouveau gouvernement de Lennard Rossmann fait bien peu d'efforts pour dissimuler son hostilité à l'égard de la nouvelle démocratie parlementaire hotsalienne, dont l'ethnonationalisme fait naturellement frémir les idéologues de l'universel.

Dans un tel contexte, la question de l'approvisionnement de la Kresetchnie se pose, si jamais par malheur cette configuration hasardeuse devait laisser place à un conflit ouvert à grande échelle. Il va de soi que la confédération ne pourrait compter sur le soutien de ses voisins pour faire passer des denrées sur son territoire, surtout si elle se trouve en guerre contre chacun d'entre eux, dans le pire des scénarios. Un ravitaillement aérien semble également difficilement envisageable, compte tenu de l'improbabilité de la maîtrise du ciel que laissent présager les capacités actuelles de l'armée de l'air hotsalienne. Comment préparer le pays au pire, lorsqu'il semble évident qu'il ne pourrait que subir une défaite par attrition si celui-ci survenait ?

Des usines ne pouvant plus produire d'armes faute d'approvisionnement en matières premières, des convois militaires cloués sur place par le manque de carburant... Un scénario catastrophique, mais guère inévitable car, pour l'heure, l'Hotsaline reste en capacité d'importer les denrées dont elle a besoin depuis les quatre coins du monde. Et lorsqu'il s'agit de la guerre, aucune ressource n'est périssable en dehors des rations alimentaires que la république produit déjà en quantité suffisante pour nourrir toute la confédération. La solution semble donc toute trouvée : importons tout ce dont nous avons besoin, et même bien au-delà de nos besoins, pour constituer les réserves les plus vastes possibles. Parcourue par un réseau de silos et de hangars souterrains entièrement remplis de barils de carburant, de fils de cuivre et de lingots d'alliages, l'Hotsaline aura largement de quoi tenir le siège. Pour mille ans, peut-être pas, mais pour cinq au moins, peut-être que oui !

Conteneur de stockage souterrain de carburant
Les conteneurs de stockage souterrains étanches ont l'avantage de protéger le carburant des aléas météorologiques et de la contamination par l'eau.


STOCKAGE DES CARBURANTS : UN DÉFI TECHNIQUE À LA HAUTEUR DE LA RÉSILIENCE HOTSALIENNE

Dans notre précédent rapport, nous exposions la nécessité de constituer d'importants stocks de matières premières stratégiques afin de prévenir l'isolement géographique de la Kresetchnie en cas de conflit, et les pénuries qui pourraient s'ensuivre pour l'industrie et les forces armées. L'objectif ainsi fixé était de parvenir à accumuler de quoi alimenter la machine de production hotsalienne pour une durée minimale de cinq ans, afin de disposer de quoi fournir un effort de guerre continu et prolongé. Si le stockage des minerais industriels sur une période dépassant largement ce délai peut se faire sans obstacle, il en va différemment des carburants. Bien qu'il constitue une ressource essentielle en cas de conflit, notamment pour ce qui est tout simplement de faire tourner les moteurs des véhicules de l'Armée de Réclamation Nationale, le composé organique qu'est l'essence peut être soumis à tous types de phénomènes chimiques qui en dégradent la qualité, au point de les rendre inutilisables au bout d'un certain temps. En effet, sa durée de conservation maximale dans des conditions normales dépasse difficilement les trois mois, pour atteindre les six mois tout au plus dans certains cas.

Les facteurs de détérioration sont nombreux :
  • L'oxydation au contact de l'oxygène contenu dans l'air, provoquant la formation de dépôts
  • L'évaporation des composants volatils, qui réduit la capacité de combustion de l'essence
  • La formation de goudrons et de gommes, qui viennent encrasser les injecteurs et réduisent également la capacité de combustion
  • La contamination par l'eau ou par des impuretés, qui dégradent la qualité de l'essence et favorisent la corrosion

Nous disposons cependant de deux leviers efficaces pour prévenir ou ralentir ces phénomènes : la maîtrise de conditions de conservation optimales, et l'ajout d'additifs aux carburants stockés.

À chacun des facteurs de détérioration précédemment cités correspondent en effet un certain nombre de produits additifs qui peuvent être injectés dans l'essence pour en augmenter très significativement la durée de conservation : antioxydants, inhibiteurs de peroxydation, inhibiteurs de corrosion, agents stabilisateurs de gommes, biocides, agents de dispersion, stabilisateurs thermiques... La plupart sont des produits de l'industrie pétrochimique, synthétisés chimiquement à partir de composés obtenus durant les processus de raffinage. Dans les conditions de conservation normale, l'ajout d'additifs combinés peut étendre la durée de vie de l'essence pour une période estimée à deux ou trois ans.

C'est là qu'intervient ensuite l'optimisation des conditions de conservation. La qualité du carburant est effectivement très sensible aux facteurs environnementaux tels que l'exposition à la lumière et à la chaleur, les variations de température, l'exposition à l'eau... Autant d'éléments qui viennent agir comme des catalyseurs des réactions de dégradation naturelle du produit. Il apparaît donc que le soin porté aux dispositifs de stockage sera déterminant dans la réussite du plan d'accumulation de ces ressource stratégiques. Par conséquent, il sera nécessaire de mettre en place des centres de stockage spécialisés, remplissant les conditions suivantes afin de maximiser la durée de conservation des carburants :
  • Fraîcheur et stabilité de la température, via une installation souterraine et réfrigérée
  • Absence d'exposition à la lumière, par l'étanchéité des conteneurs de stockage et leur ensevelissement
  • Étanchéité totale des conteneurs de stockage
  • Stockage à grande contenance plutôt que dans des conteneurs plus petits, afin de minimiser la surface potentiellement en contact avec l'air

Si ces conditions sont respectées dans des installations prévues à cet effet, et que la qualité des carburants est contrôlée de manière régulière pour identifier rapidement les carences éventuelles, la prolongation de la durée de stockage peut être estimée, en combinaison avec l'ajout des additifs, à une durée maximale de cinq ans, soit l'objectif de constitution de stocks fixé par le ministère pour l'ensemble des matières premières stratégiques. Une consommation prématurée des réserves les plus anciennes pourra être envisagée afin d'éviter la perte des stocks ainsi constitués, si jamais leur horizon de conservation maximal approchait avant l'éclatement d'un conflit majeur.

La construction du réseau d'infrastructures nécessaires à la mise en œuvre de ce projet représente un véritable défi technique, et surtout financier, compte tenu des quantités concernées. Mais qu'importent les ressources dépensées et le sang versé, l'État de Réclamation Nationale fera le nécessaire pour assurer la survie, la liberté et l'unité de la nation hotsalienne. Слава Хоцалини ! Слава Богам !

Genetic clustering
L'analyse génétique et la clusterisation apparaissent comme le meilleur moyen de trier les populations qui peuples les territoires libérés de l'occupation des Raches.


L'ÉRADICATION DES RACHES : ET APRÈS ?

Lancée à la fin du mois de mai 2014 par la Présidente Elena Vasylenko, l'opération de reconquête du territoire occupé par l'Organisation des Raches suit toujours son cours au bout de huit mois de conflit. Pourtant, on peut d'ores-et-déjà la considérer comme un succès : les deux tiers de la zone ont été libérés avec des pertes extrêmement minimes, et le front a connu une progression continue depuis le début de l'offensive. Ce délai est avant tout dû à l'approche extrêmement prudente des forces hotsaliennes, qui cherchent en premier lieu à économiser les vies de leurs hommes, dans la mesure où la récupération de ces territoires n'a rien d'une urgence, et sera vraisemblablement réalisée quoi qu'il arrive. S'il ne fait aucun doute que les terres occupées par les Raches auront toutes été reprises d'ici quelques mois, la question de l'après commence à se poser, y compris déjà dans les zones qui ont été libérées par l'Armée de Réclamation Nationale.

Les forces que les troupes kresetchniennes ont dû affronter au cours des premiers mois du conflit s'élèvent certes à quelques milliers de miliciens, mais ce sont pas moins de 235 000 personnes qui peuplent les territoires occupés par l'Organisation des Raches en Kresetchnie, bande de Kranung et Hotsaline réunies. Dans de telles conditions, difficile d'imaginer que tous les habitants de la zone soient des « terroristes » à éliminer, comme peuvent se plaire à l'affirmer de manière simpliste certains acteurs de la région. Bien que les populations hotsaliennes locales aient majoritairement fui ces territoires en réaction à leur invasion par les Raches en 1995, on sait de source sûre qu'ils sont au moins plusieurs dizaines de milliers à ne pas avoir pu abandonner leur domicile à temps, face à la surprise provoquée par le déferlement des miliciens sur le sol hotsalien. Parmi les résidents actuels des territoires libérés, beaucoup, si ce n'est la majorité, restent des Hotsaliens qui subissent l'occupation étrangère depuis deux décennies, ou sont les descendants de ceux qui ont assisté à l'invasion. Les flux migratoires liés à l'entrée des troupes des Raches dans la région ne sont pas uniquement le fait des combattants, mais également de leurs familles et d'autres représentants des ethnies, principalement d'origine tcharnove, dont l'Organisation revendique l'indépendance politique. On se retrouve donc face à un territoire mêlant des populations hotsaliennes autochtones et des communautés allogènes résultant de la colonisation par les Raches, entre lesquels il sera désormais nécessaire de faire le tri pour administrer à chacun un traitement approprié.

On peut facilement prévoir que, cherchant à bénéficier de la mansuétude des autorités, les éléments allogènes tentent de revendiquer un caractère autochtone pour se voir octroyer la nationalité hotsalienne. Si une telle perspective serait susceptible de résoudre nombre de troubles politiques et sociaux qui pourraient résulter des tensions intercommunautaires au lendemain du conflit, il apparaît pour le moins inacceptable de voir la communauté nationale altérée dans son essence biologique par des éléments qui n'auraient d'Hotsalien que leur statut administratif. Le tri ne pouvant s'opérer sur une seule base déclarative, l'on pourrait imaginer de mettre en place des enquêtes approfondies, pour chaque individu ou famille, afin d'estimer leur filiation et leur itinéraire géographique en évaluant les témoignages et la cohérence de leur récit. Cependant, une telle approche s'annonce déjà comme extrêmement coûteuse, en plus de demander des moyens humains considérables, pour des résultats qui semblent pour le moins hasardeux. Heureusement, les sciences biologiques modernes nous offrent une alternative bien plus efficace et précise, s'agissant du recours à l'analyse génétique et la technique de clusterisation. Ce procédé consistera à récolter des échantillons d'ADN (par le sang ou la salive) de chacun des résidents des territoires libérés en vue de leur séquençage, pour ensuite se livrer à une analyse statistique qui permettra de déterminer l'origine génétique et géographique de chaque individu.

Les milieux universitaires hotsaliens ont la chance d'être déjà relativement à l'aise avec cette technique, qui a notamment permis de réaliser certaines avancées dans la connaissance de l'origine des peuples qui composent la Kresetchnie. De nombreux échantillons d'ADN venus des quatre coins des Belkariem, et plus largement d'Eurysie, ont déjà pu être analysés et répertoriés par nos chercheurs pour constituer une base de donnée riche et fiable sur laquelle pourrait se reposer une classification des origines génétiques des habitants des territoires anciennement occupés par les Raches. Le recours à une telle méthode constituerait par ailleurs une avancée sociale et scientifique majeure, puisqu'il s'agirait de la première fois que la clusterisation génétique trouverait une application à grand échelle dépassant le cadre récréatif ou purement universitaire.

Une fois ce tri correctement réalisé, reste encore à déterminer ce qui devra être fait des individus dont le patrimoine génétique présente une trop faible similitude avec les moyennes statistiques de la race hotsalienne. La solution la plus efficace et la plus facile à mettre en œuvre, d'un point de vue strictement pratique, serait sans aucun doute l'extermination, par ailleurs recommandée par nos homologues tcharnoves pour l'ensemble de la population locale. Toutefois, un tel choix semblerait malavisé si l'on considère les potentielles retombées diplomatiques d'une pareille entreprise, notamment auprès des démocraties libérales universalistes alliées de la Kresetchnie. Il paraît nécessaire d'opter pour une approche plus consensuelle, qui devra malgré tout nécessiter un éloignement des populations indésirables du territoire kresetchnien pour limiter les risques de contamination raciale à venir, surtout au vu des brassages qui ont déjà dû s'opérer partiellement au cours des deux décennies d'occupation qui ont précédé. Une piste à explorer serait la déportation vers des États plus ou moins voisins de la Kresetchnie, parmi lesquels pourrait figurer la Tcharnovie, au prétexte d'une extradition d'individus considérés là-bas comme criminels de par la seule participation de membres de leur famille à l'Organisation des Raches dans un passé récent. Le sort que leur réserverait l'Union Confédérale laisse certes peu de place au doute, mais il ne concerne plus notre gouvernement, dès lors que ce n'est pas à nous d'en subir les conséquences.

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