11/11/2014
08:13:21
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[RIMAURIE-HOTSALINE] Rencontre à Hahnemann

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Dans son bureau du Ministère, Emanuel s'impatiente. Il doit recevoir un représentant de la République d'Hotsaline d'une minute à l'autre mais ce dernier est en retard. Depuis maintenant vingt minutes il ne cesse de tourner en rond, complètement paniqué, seul dans la pièce. Il faut le comprendre, le moment tombe mal : le Führer est en voyage à Karty pour l'enterrement du Kaiser Van Blonski et ne reviendra pas avant plusieurs jours. Emanuel endosse donc à lui seul l'entière responsabilité de la rencontre sans n'avoir reçu aucune indication de son supérieur, il n'a même pas la moindre idée de ce que peut bien faire venir faire ce représentant en Rimaurie. Qu'importe, il arrive et il a bien l'intention de faire bonne impréssion.

Soudain, l'argentier frappe à la porte et lui annonce que la voiture cérémonielle officielle descend l'avenue depuis l'aéroport, conduisant son illustre passager. Emanuel se dépêche de sortir, la Garde de Cérémonie se met en position, tout les officiels l'attendent. La portière s'ouvre.
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C'est la diplomatie hotsalienne qui avait sollicité cette rencontre avec le gouvernement rimaurien. Les deux pays n'entretenaient jusqu'alors aucune relation diplomatique officielle, alors même que la Rimaurie prenait une importance galopante dans le concert des nations eurysiennes. Elle bénéficiait en effet d'une croissance économique importante qui la hissait peu à peu au rang des nations qui comptaient, tandis que les tensions récentes qui avaient opposé l'État de Rimaurie à la Loduarie communiste n'avaient pas été sans attirer l'attention générale sur le pays. Si le nationalisme viril affiché par le régime rimaurien était de nature à rendre tous choses les gouvernements libéraux les plus niaiseux et à provoquer l'agitation du côté des bolchéviques les plus excités, il ne braquait en rien le Conseil de Réclamation Nationale hotsalien, qui pouvait s'accommoder de n'importe quelle doctrine chez ses partenaires, dès lors qu'elle ne menaçait ni la sécurité, ni les intérêts stratégiques de l'Hotsaline. S'agissant du communisme, les Hotsaliens avaient par ailleurs leurs propres démons à affronter en Eurysie centrale, où ils se trouvaient pris en tenaille entre une Mährenie surarmée et interventionniste, et une Kaulthie communaliste dont la seule existence suffisait à tendre les membres du Conseil de Réclamation Nationale. Par conséquent, Troïtsiv compatissait volontiers aux récents déboires connus par ses homologues rimauriens.

Mais au-delà de ce désamour partagé à l'égard des communistes, que la coalition gouvernementale hotsalienne s'était évertuée à tenir à l'écart du pouvoir, le gouvernement d'Elena Vasylenko voyait en la Rimaurie une opportunité intéressante de tisser des liens avec les États se trouvant à la périphérie de l'Union Économique Eurysienne. Si l'Hotsaline peinait à accorder sa confiance au noyau dur de l'organisation, du fait de la participation de son ennemi raskenois à celle-ci, le statut d'État partenaire de la Rimaurie la rendait bien plus fréquentable aux yeux de Troïtsiv, qui voyait en elle un partenaire stratégique potentiel, notamment pour ce qui est des questions économiques. Prise au piège entre les montagnes d'Eurysie centrale où elle se trouvait cernée par Rasken et ses alliés de l'UEE, quand ce n'était pas par les communalistes kaulthes et mähreniens, la Kresetchnie se préparait au pire. À cette fin, il paraissait nécessaire de commencer dès à présent à constituer un stock de matières premières stratégiques, la confédération étant naturellement condamnée à s'en trouver privée si le scénario d'un conflit à grande échelle venait à se concrétiser, du simple fait de son isolement géographique. Or, la Rimaurie se trouvait en capacité d'exporter des ressources qui intéressaient particulièrement l'Hotsaline, et c'était là la principale raison de la présence de la Ministre des Relations Extra-Confédérales à Hahnemann.

Yuliya Yavshko, Ministre des Relations Extra-Confédérales de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline
Yuliya Yavshko
Ministre des Relations Extra-Confédérales de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline

Mes hommages, Excellence. Je vous transmets les salutations de la Présidente du Conseil de Réclamation Nationale de la République d'Hotsaline, Elena Vasylenko. Sachez qu'elle regrette profondément que le Führer ne se soit pas trouvé en mesure de se libérer pour la recevoir en personne. Toutefois, nous comprenons qu'un homme de son envergure puisse avoir d'autres impératifs, surtout en ces temps troublés où votre pays est en proie à de multiples agressions, tant intérieures qu'extérieures, de la part de la vermine rouge. Je suis convaincue, toutefois, que nous parviendrons tous deux à mener un échange fructueux qui marquera le début d'une coopération mutuellement bénéfique entre nos deux nations.
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Bienvenue, je vous remercie de votre présence en notre beau pays, madame, et je remercie également madame la Présidente Vasylenko pour ses salutations. Comme, vous l'aurez compris, le Führer ne sera malheureusement pas présent à cette rencontre mais sachez que je ferais tout pour qu'elle se déroule dans les meilleurs conditions et qu'elle soit lucrative à tous. Bien, sans plus tarder je vous propose de commencer directement. Pourriez vous m'expliquer plus en détail en quoi consisterait ce partenariat dont vous parliez dans votre lettre, s'il vous plait ?
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La transition du ministre rimaurien était quelque peu abrupte. Yuliya Yavshko aurait aimé pouvoir accorder un peu plus de temps aux discussions préliminaires, notamment s'agissant d'échanger des points de vue sur la situation actuelle de l'Eurysie. Quoi qu'il en soit, il revenait à son hôte de donner le ton de la conversation. Elle espérait toutefois avoir l'occasion d'élargir ultérieurement son propos.
Yuliya Yavshko, Ministre des Relations Extra-Confédérales de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline
Yuliya Yavshko
Ministre des Relations Extra-Confédérales de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline

Si tel est votre souhait, Excellence, commençons par là.

Vous n'êtes certainement pas sans connaitre la situation stratégique précaire dans laquelle évoluent l'Hotsaline et la Kresetchnie. Notre pays se trouve en effet cerné par un voisinage dangereux, voire hostile. D'un côté, les nations de l'Union Économique Eurysienne pourraient représenter une menace si un conflit venait à éclater avec l'Empire Raskenois. Ce pays s'est déjà livré à une invasion militaire à grande échelle de la Kresetchnie il y a vingt ans de cela, en vue de s'en approprier les terres, et continue depuis lors de se livrer à l'occupation illégale d'une partie du territoire kresetchnien, dont il ne dissimule en rien ses intentions d'annexion et d'intégration à son empire. De l'autre, nous partageons également des frontières avec les États communistes de Kaulthie et de Mährenie, cette dernière n'hésitant pas par ailleurs à s'ingérer dans les affaires de notre confédération, en négociant notamment l'avenir de nos territoires avec Rasken au moment même où nous parlons.

Avec un tel voisinage, vous comprendrez aisément que l'approvisionnement en ressources et en matières premières puisse être un sujet d'une importance vitale pour l'avenir de notre pays. Si la région est loin d'être démunie en terme de ressources pétrolières, leur exploitation est assurée de manière quasi hégémonique par la compagnie raskenoise Apex, à laquelle nous ne pouvons envisager un seul instant de nous associer, pour des raisons évidentes. Il semble toutefois que le territoire rimaurien dispose des ressources que nous recherchons. Par conséquent, seriez-vous en disposition, et en capacité, de convenir d'un accord d'export de carburants en grande quantité vers l'Hotsaline ? Davantage que de subvenir à nos besoins immédiats, notre objectif serait de constituer d'importantes réserves de ressources, afin de prévenir une situation où la Kresetchnie se trouverait provisoirement en incapacité de s'approvisionner au-delà de ses frontières.

En plus des carburants et des ressources fossiles, les minerais industriels font également partie de nos préoccupations. Si la Rimaurie pouvait nous fournir certaines de ses ressources minières ou des alliages stratégiques, nous nous ferions une joie d'ajouter une clause en ce sens à notre accord.
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L'Hotsaline est, aux yeux des Rimauriens, une oasis de paix enclavée au milieu des capitalo-impérialistes Raskenois et des anarcho-communalo-communistes Kaulthiens et Mähreniens, deux idéologies que nous abhorrons au plus haut point et que nous combattons avec ardeur autant chez nous qu'à l'étranger. Aussi, nous considérons comme un devoir de soutenir tout état, toute organisation, toute personne partageant notre lutte contre la barbarie inhumaine qui se déchaîne en vos terres.

C'est donc sans hésiter le moindre instant que l'Etat de Rimaurie et le peuple Rimaurien dans son intégralité se joignent à vous dans votre combat pour l'indépendance et la liberté de peuples trop longtemps opprimés par les jeux d'influence et d'ingérence des puissants. C'est avec la même détermination que nous annonçons notre promesse de vous venir en aide par tout moyens que vous jugerez bon. Vous nous avez demandé du pétrole ? Nous vous en donnerons.

Dans un monde aussi instable que le notre, où les empires s’effondrent, les alliances se brisent et les nations se déchirent, nous pensons que les quelques-un croyants encore en la paix doivent s'entraider et se serrer les coudes. Il n'y a que comme ça que nous triompherons. Il n'y a que comme ça que tous triompherons.
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Yuliya Yavshko, Ministre des Relations Extra-Confédérales de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline
Yuliya Yavshko
Ministre des Relations Extra-Confédérales de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline

Vous me voyez ravie de vous l'entendre dire. Puisque nous semblons d'accord sur le principe, je pense que nous pouvons entrer dans le vif du sujet en parlant chiffres. Seriez-vous en mesure de me communiquer le détail des niveaux de vos productions en hydrocarbures, et pour chacun des minerais industriels dont vous exploitez les gisements ? Parmi ceux-ci, il serait également propice de déterminer dans quelles proportions votre production est déjà consommée par vos propres activités économiques, et quelles quantités vous seriez en mesure d'exporter vers l'Hotsaline.
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Malheureusement, notre production de pétrole est actuellement très faible, aux alentours de 7 000 barils par jour mais nous n'exploitons pas nos gisements aux maximum de leurs capacités et la plupart des puits sont actuellement inactif, la Rimaurie a toujours privilégiée l'importation de pétrole étranger à l'extraction locale. Je pense donc que l'on pourrait aisément atteindre les 20 000 voir 30 000 barils par jour en quelques semaines que nous pourrions exporter en totalité. Cela reste très peu, aussi nous ne pouvons que vous conseiller de trouver des partenaires supplémentaires, nous pourrions vous aider si besoin.

En revanche, notre pays est un grand producteur et exportateur de minerai, notamment de fer, de charbon, d'or et d'argent, avoisinant les quelques cent milles tonnes par jour mais aussi, dans une moindre mesure, de plomb, zinc et de nickel pour quelques dizaines de milliers de tonnes extraites chaque jour. Malgré l'importance des ces minerais dans notre industrie, nous pensons être en mesure de vous fournir entre plusieurs dizaines et plus centaines de milliers de tonnes de métaux divers.
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Yuliya Yavshko, Ministre des Relations Extra-Confédérales de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline
Yuliya Yavshko
Ministre des Relations Extra-Confédérales de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline

Je vois. Actuellement, notre pays cherche à constituer des réserves de matières premières stratégiques afin de pouvoir assurer l'autonomie de son industrie dans l'éventualité malheureuse où notre approvisionnement depuis l'extérieur serait coupé. La Confédération de Kresetchnie étant enclavé dans les montagnes d'Eurysie centrale et entourée d'États possiblement hostiles, vous comprendrez que nous nous devions de préparer le pire. Notre objectif est d'accumuler un stock susceptible d'alimenter notre économie de manière continue pendant une durée de cinq ans. Nous nous donnons deux ans pour le réaliser. Au cours de ces deux années, nous aurions donc besoin d'importer l'équivalent de cent cinquante millions de barils de pétrole, soixante millions de barils d'essence, dix-sept millions de tonnes et d'acier, et deux cent cinquante mille tonnes de plomb. Notre industrie sidérurgique n'étant pas particulièrement développée, nous préfèrerions importer des minerais ferreux déjà raffinés et transformés en alliage. Mais je pense que cela ne devrait pas poser problème pour l'industrie lourde rimaurienne.

À la lumière des chiffres que je viens de vous communiquer, et en considérant la part de votre production qui est déjà consommée par votre propre économie, dans quelles proportions exactement pensez-vous pouvoir subvenir à nos besoins, pour chacune des matières premières que je viens de citer ?
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Et bien, selon mes donnée, l’État de Rimaurie serait en mesure d'exporter environ quatre millions de tonnes d'acier, vingt-deux milles tonnes de plomb et dix-huit millions de tonnes de charbon chaque année. Dans le cas où vous ne trouveriez pas d’alternative pour votre approvisionnement en pétrole et carburant, nous pensons être en mesure d'exporter jusqu'à plus de trois millions de barils de pétrole brut et deux millions et demi de barils d'essences raffinées. Cela vous irait ?
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