Apex Energy
Apex Energy est une entreprise publique sur le sol Raskenois, chargée de l’intégralité de l’approvisionnement énergétique du pays. Son objectif est de maintenir, par tous les moyens, un approvisionnement stable et constant afin de ne pas perturber la vie économique de la nation. Pour en arriver là où elle est aujourd'hui, l’entreprise a parcouru un long, très long chemin. Tout commence en 1918 avec la création de l’entreprise privée Apex. Cette petite entreprise s’est spécialisée dès sa création dans l’extraction pétrolière, une source d’énergie en plein essor. Son créateur, Jeremias Breytenbach, y voyait un moyen de s’enrichir facilement. Cependant, les premières années de l’entreprise ne furent pas un long fleuve tranquille. Pendant les quatre premières années de son histoire, aucune découverte ne fut faite. Pire, son dirigeant, Jeremias Breytenbach, pensa même à jeter l’éponge. Cependant, Jeremias s’accrocha, et ce fut une bonne décision, car un an après, en 1923, la première découverte d’Apex fut officialisée avec Eisenbrand, un géant de quasiment 5 milliards de barils de réserve exploitable. La joie liée à la découverte d’un si gros gisement ne fut pas de longue durée, car l’année suivante, en 1924, une deuxième découverte fut officialisée avec Feuerklang, un gisement encore plus grand qu’Eisenbrand, estimé à plus de 5,5 milliards de barils de réserve exploitable. Jeremias se voyait déjà comme un magnat du pétrole, un producteur majeur de la région, et cela aurait dû être le cas, mais la réalité fut toute autre.
En effet, le gouvernement de la République de Brod Flor de l’époque, sous la présidence de Wilhelm Wagner, fit voter une loi en 1925 afin de pérenniser son approvisionnement en énergie. Cette loi stipulait que la production d’Apex devait suivre de près la consommation du pays afin de ne pas épuiser trop rapidement les gisements. Cette loi limita fortement la hausse de la production d’Apex ainsi que les ambitions de richesse de son fondateur.
En parallèle d’Apex, une autre entreprise commença à faire parler d’elle : Energy Kraft. Fondée en 1928 par Fritz Potthast, cette entreprise se spécialisa dans le raffinage du pétrole brut. Sa croissance fut bien moins problématique qu’Apex, car à peine deux ans après sa création, Energy Kraft inaugura sa première raffinerie. En 1932, soit deux ans plus tard, Apex franchit un jalon important : sa production dépassa pour la première fois la barre des 100 000 barils par jour. Durant les années suivantes, rien de marquant ne se produisit, à l’exception de l’inauguration d'une deuxième raffinerie par Energy Kraft en 1938. La prochaine date importante arriva en 1947. Cela faisait déjà un certain temps que le gouvernement y réfléchissait, mais cette année-là, la nationalisation d’Apex fut actée. Un an seulement après cette nationalisation, l’entreprise désormais publique dépassa la barre des 200 000 barils par jour. Cette année fut également marquée par la découverte du troisième gisement Raskenois, baptisé Erdschatten. Comparé à ses deux grands frères, ce gisement était bien plus petit, avec des réserves récupérables de 3,8 milliards de barils, le classant dans la catégorie des grands gisements, et non des gisements géants comme Feuerklang ou Eisenbrand.
À partir de 1951, le pays entra en guerre civile. Les deux camps qui s'affrontèrent étaient, d’un côté, le futur camp impérial dirigé par la générale Kristina Schützenberger, et de l’autre, le camp républicain dirigé par le président Friedrich Weber, alors en plein milieu de son mandat. De 1951 à 1976, il ne se passa presque rien, si ce n’est que la loi sur le pétrole, stipulant que la production devait suivre de près la consommation, fut abrogée par les deux camps. Cette abrogation visait à financer l’effort de guerre, d’abord du côté républicain, puis au fur et à mesure que les troupes de la générale Schützenberger gagnaient du terrain, du côté impérial. À la sortie de la guerre civile en 1976, le camp impérial victorieux rétablit la loi de 1925, réduisant ainsi drastiquement la production.
La même année, Energy Kraft fut à son tour nationalisée, puis fusionnée avec Apex pour former Apex Energy. L’année suivante, en 1977, il fut décidé qu’Apex Energy serait la seule entreprise autorisée sur le territoire Raskenois à s’occuper du secteur énergétique, incluant l’extraction d’hydrocarbures, la production électrique et le transport de l’énergie en général. En 1978, le site de Tremblay fut inauguré avec le premier réacteur de recherche Raskenois, Gretel 1. Plus tard, entre 1996 et 1997, Apex Energy inaugura les deux tranches du barrage d'Osterwald pour une capacité totale de 4000 MW.
À partir de 1998, les dirigeants de l’entreprise commencèrent à émettre des inquiétudes quant au futur de l’approvisionnement énergétique de Rasken. En effet, les gisements actuellement en exploitation avaient tous plus de 50 ans, voire plus de 70 ans pour les plus anciens. Et la loi de 1925, limitant la production, commençait à montrer ses limites. Comme si une entité supérieure les avait entendus, l’année suivante, Apex fit sa dernière découverte de pétrole, bien que modeste comparée à ses trois prédécesseurs. Le gisement baptisé Lagerstätte ne disposait que de 1,1 milliard de barils exploitables. Les dirigeants d’Apex n’attendirent pas longtemps avant de fixer la marche à suivre : Lagerstätte fut développé de manière agressive, sa production passant de zéro en 2000 à 160 000 barils par jour quatre ans plus tard, en 2004. Cette montée rapide permit de réduire la production des trois autres gisements et donc de les économiser encore un peu plus. Cette mise en production rapide repoussa le pic de production, qui aurait normalement dû avoir lieu en 2001. Au lieu de cela, la production pétrolière continua à augmenter pendant la décennie. Cependant, les analystes ne se faisaient pas d’illusions : si le pic n’avait pas eu lieu en 2001, il n’avait été que retardé et devrait survenir durant la décennie 2010.
À partir de 2005, Apex commença à prospecter le plateau de Crystal. Bien que cet environnement soit inhospitalier, certains chercheurs estimaient qu’il pourrait receler des réserves significatives. La même année, un nouveau gouvernement fut élu, moins opposé à l’énergie nucléaire que le précédent. Tout au long de l’année, des discussions eurent lieu au sein de l’Assemblée nationale pour décider si Rasken devait ou non se lancer dans l’atome. Finalement, le besoin croissant de remplacer les centrales à charbon en raison de leur pollution, ainsi que le bon fonctionnement du démonstrateur industriel Katia, suffirent à convaincre l’Assemblée et le gouvernement. À partir de cette date, Apex fut chargée de développer les infrastructures nécessaires au lancement d’un programme nucléaire à grande échelle afin de fermer la totalité des centrales à charbon d’ici 2024.
En 2011, comme l’avaient prédit les analystes, les quatre gisements Raskenois dépassèrent leur pic de production. Dès lors, le pays dut apprendre à vivre avec de moins en moins de pétrole produit sur son sol. Cependant, cette triste nouvelle fut éclipsée quelques mois plus tard par une autre annonce d’Apex Energy. En effet, les prospections du plateau de Crystal avaient été menées à terme et les résultats étaient très positifs : pas moins de six gisements furent découverts, et tous étaient classés dans la catégorie des super géants, c’est-à-dire possédant chacun plus de 10 milliards de barils exploitables. Le plus grand, Smaragdglut, atteignait presque les 60 milliards. La même année, l’entreprise inaugura ses deux premiers réacteurs nucléaires à la centrale d’Osterwald. Ces réacteurs, appelés RPR (Réacteur Pressurisé Raskenois), appartiennent à la génération 3+ et ont une puissance de 1200 MW. L’inauguration des deux premières tranches n'était que le début, car la centrale d’Osterwald accueillera à terme six réacteurs de 1200 MW. Viennent ensuite la centrale d’Ortmann, avec les mêmes caractéristiques, et enfin la centrale de Brandis, qui possédera le même nombre de réacteurs, mais avec une puissance de 1600 MW.