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Encyclopédie de Bergrun

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Présentation de Bergrun :


Généralités :



Nom officiel : Klosterbund Von Bergrun (Ligue Monastique de Bergrun)
Nom courant : Bergrun
Gentilé : Bergrosish

Inspirations culturelles : Massif de la Chartreuse, Alsace, délires de zinzolins monastiques et alcooliques
Situation géographique :

Langue(s) officielle(s) : Allemand
Autre(s) langue(s) reconnue(s) : Russo-Ukrainien et Français

Drapeau :
Drapeau minimaliste qui fait logo

Devise officielle :
Hymne officiel :
Monnaie nationale : Kasse (symboles : K')

Capitale : Kalsteinstadt

Population : 2 325 000 habitants


Aperçu du pays :



Présentation du pays :
Les premières traces de Bergrun avec cette délimitation territoriale datent du Duché de Gradenbourg lors de l'apogée de l'Empire Kaulthe. Les Massifs de Bergrun étaient alors habités par différentes tribus et villages progressivement assimilés au gré des conquêtes, avec une culture entièrement diluée dans celle des colonies kaulthes. Est alors fondé le Landkreis Bergrun, un comté assujetti au Duché de Gradenbourg et administrant l'ensemble des massifs selon une société féodale.
C'est pendant cette période qu'est formée une succession de monastères dans les différentes régions des massifs avec une fonction politique, visant à convertir les peuplades locales et lutter contre les religions païennes, principalement shamaniques. C'est une extension du pouvoir comtale et un élément de consolidation de la société et du système alors établis de force. Les monastères constituent à terme de véritables ordres de moines guerrier avec une fonction inquisitoriale, faisant office de police religieuse mais aussi et surtout politique. Il y a également des engagements armés pour définitivement mettre fin aux mouvements religieux préexistants et constituant des nœuds d'influence contrariant les comtes se succédant sur place.
Malgré cette guerre religieuse visant à “tuer” les dieux païens en détruisant leurs temples, ouvrages, artefacts, autels et idoles, ces croyances persisteront à une échelle plus réduite et subtilement ancrée dans la culture tribale.

Le modèle féodal et les ordres de moines guerriers perdront progressivement en influence avec la déstabilisation de l'Empire Kaulthe jusqu'à la sécession de Krésetchnie. Si le modèle comtal est alors complètement balayé et rejeté, les monastères perdureront dans une forme nouvelle avec un syncrétisme intégrant le shamanisme au catholicisme bergrosish qui s'éloignera de son origine Kaulthe. Cela entrainera un regain dans l'importance des monastères qui deviendront des éléments culturels majeurs de la région au point d'avoir un véritable rôle officiel dans la politique.
Les monastères deviennent alors des centres administratifs et économiques, autour duquel orbitent les processus décisionnels lors de votes arbitrés par les moines, véritables garants des institutions.

L'économie quant à elle tourne avant tout autour de la production et exportation du terroir : tisanes, caramels et surtout la très célèbre Pflanzenlikor, une liqueur à la recette extrêmement complexe comptant pas moins de cent trente plantes différentes cultivées en montagnes. L'importance de la Pflanzenlikor dans les exportations et la culture locale en font un produit majeur de l'artisanat, dont le secret de production jalousement gardé par les monastères contribuent à leur influence politique.

Mentalité de la population :
Les Bergrosish sont reconnus pour leur chauvinisme exacerbé, extrêmement attaché à leur terroir. Ils ne sont pas pour autant nationaliste et s'avèrent même ouverts à l'étranger, en particulier pour vendre leurs produits ou des visites touristiques dans leurs montagnes. Ce sont également de bons vivants pacifiques avec une innombrable multitude de festivals divers, occasion de faire la fête et consommer de la Pflanzenlikor en abondance. Ils ont pareillement développé une sainte horreur de l'autorité héritée de la sécession de la Krésetchnie qui se répercute ainsi dans le modèle économique : si les moines ont le monopole de la Pflanzenlikor, l'industrie reste extrêmement décentralisée sous la forme d'une multitude d'ateliers d'artisans, et les plus importants d'entre eux comptent systématiquement un syndicat s'évertuant à faire respecter les droits des travailleurs.

Place de la religion dans l'État et la société :
Si le catholicisme a longtemps été un élément politique et par extension de répression des mouvements shamaniques, sa place a évoluée avec le temps pour devenir un élément secondaire de l'autorité monastique. Les moines tirent leur influence avant tout par leur rôle administratif et économique que religieux. Le syncrétisme avec les mouvements shamaniques a finalement achevé de réduire le rôle formellement institutionnel du catholicisme à un élément purement culturel, non pas moins influent.


Politique et institutions :



Institutions politiques :
Le Klosterbund Von Bergrun est avant tout une démocratie décentralisée avec une vie politique officiellement centrée sur les mairies. Les maires ont une fonction administrative locale dans les petites villes et villages de la région, mais s'articulent autour des monastères qui servent d'échelon administratif intermédiaire. L'influence économique et culturelle des moines doublée de leur rôle administratif en font des autorités reconnues dans la supervision générale et l'arbitrage des décisions régionales, jusqu'à l'échelon supérieur qu'est le Klosterbund Von Bergrun lui-même, c'est-à-dire la ligue monastique regroupant les moines supérieurs de chaque monastère.
Bergrun se démarque alors avec un fonctionnement très informel à l'échelle régionale et des lois fonctionnant avant tout sur des coutumes plutôt que des écrits formalisés, chose qui se remarque avec l'absence de constitution.

Principaux personnages :
Ludwig Hauschka, Archimoine de la Ligue Monastique, autrement dit l'arbitre ultime chargé de présider les décisions et conseils qui y sont tenus.

Luka Wehausen, moine reconnu pour représenter Bergrun dans l'Assemblée Permanente du Conseil des États de Krésecthnie.

Frieda Potthast, moniale en charge du secrétariat des affaires étrangères de Bergrun

Politique internationale :
Bergrun est notablement ouverte à l'étranger pour exporter ses produits culturels et faire promotion du tourisme sur place, constituant ensemble l'essentiel des recettes de la région. La politique y est également favorable à la Confédération de Krésetchnie dans sa dynamique actuelle : décentralisée et accordant un important degré d'autonomie à ses membres. Les Bergrosish sont par ailleurs conscients de l'importance structurelle et sécuritaire de la Confédération, et ce, d'autant plus depuis l'invasion menée par l'Empire Raskenois.
Et si les Bergrosish sont formellement anti-autoritaires, la politique ne s'encombre pas de telles considérations quand il s'agit de commercer.
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Les mouvements politiques de Bergrun.


La politique bergrosish est décentralisée à outrance et intriquée avec les courants religieux, à l'image de l'administration du pays. Chaque mouvement ne compte pas de meneur prédéfini, bien qu'il y ait souvent quelques figures charismatiques et bruyantes, et est grandement affilié à une confession. Tous les membres de la communauté étant liés à des monastères dont les moines se chargent de donner la messe, il n'y a rien de surprenant à ce que les convictions politiques de chacun soient intimement liées aux convictions religieuses. Ajoutons que des moines et moniales occupent assez fréquemment des postes important avec une grande influence sur la population au-delà de la religion, tel que l'enseignement dans les écoles de village, dans l'administration, les hôpitaux, ce qui leur confère de fait une influence assez prononcée sur l'opinion populaire. Mais cette décentralisation de la religion exercée par divers monastères autonome amène à de nombreuses variations locales avec chacune leurs impacts sur la politique, parmi lesquels on compte :

Les Augustiniens, adeptes de la Prédestination et de la Corruption totale.

Profondément Déterministe et Nécessitariste, la Prédestination dit que le Bon Dieu a déjà choisis ceux qui seront bons, droits et qui connaitront la vie éternelle, et ceux qui seront mauvais et s'éloigneront du bon chemin pour sombrer dans la damnation. Considérant que certains individus sont de fait mauvais ou bons, les adeptes de ce courant adoptent généralement une pensée assez radicale et simple, proche des idées conservatrices.
Au-delà de l'exclusion de certaines politiques complètement incompatibles avec la Prédestination, comme la justice réhabilitative balayée au profit d'un système plus punitif (puisque les criminels sont faits ainsi) ou encore un respect réactionnaire des traditions, les Augustiniens se livrent souvent à une politique raciste ou xénophobes. Les raskenois ont envahi le Gradenbourg et certains territoires hotsalien puisqu'ils sont par essence mauvais, et les nations qui les soutiennent le son également. Les membres de la Prédestination apprécient qualifier les raskenois de Rat-skenois, Velsna de Ripoublique, l'Altarie d'Altariendutout, Sylva de Duchié et les mésolvardiens de Drovols-kystes (de par leur proximité économique et industrielle). Quant à l'UEE, elle est simplement qualifiée de UEE, le terme lui-même étant considéré comme une insulte impossible à empirer.
Les Augustiniens sont pareillement les plus grands soutiens de l'Hotsaline dans sa vision ethnocentrée, puisque parfaitement en accord avec les principes de la Prédestination : un hotsalien l'est parce qu'il a été choisi par le Bon Dieu pour l'être. Une rachiure ne saura devenir hotsalien parce qu'il est, a toujours été et sera toujours une rachiure.


Les Pélagianistes, défenseurs du Libre Arbitre.

Ce sont les adeptes à l'exact opposé des Augustiniens, défendant l'idée que chacun est libre de choisir de vivre sur le droit chemin ou non. Chacun peut alors se repentir et se saisir de la grâce du Bon Dieu ou décider d'en rester éloigné. En exact contraire des adeptes de la Prédestination, les Pélagianistes font preuve de pensées bien plus tolérantes et patientes, riches en espoir. Ils sont également les plus critiques de l'ethnocentrisme hotsalien en développant des thèses assez construites pour les contredire. Ce sont aussi les plus en faveur d'un accueil des anciens membres de la Rache, qui, selon eux, ont encore la possibilité de se repentir avec une vie pieuse et loin de toutes tentations. C'est surtout au niveau de la nature de ladite vie pieuse qu'il y a une divergence, certains parlant de communautés pénitentiaires recluses en ermites pour expier leurs pêchers, là où d'autres défendent une intégration répartie dans des monastères et villages.

Les Paganistes, aux courants multiples.

Ce sont là les réminiscences des croyances originelles de la région avant la colonisation kaulthe et l'envoi de missionnaires. S'il y a eu un important travail de conversion, des cultes shamaniques et druidiques ont persisté et laissé une empreinte immuable sur la région et ses traditions. Les monastères implantés ont alors été influencés pendant leur travail de conversion en intégrant de jeunes autochtones pour les convertir, donnant de nouvelles générations de moinillons avec un enseignement païen et chrétien.
Le terme Paganiste reste toutefois extrêmement vague et désigne en réalité un ensemble de monastères avec une conception religieuse hybridée par les traditions ancestrales de la région. On y retrouve un attachement à la Terre et aux Montagnes bien plus important, ce qui amène consécutivement à des idées nationalistes et écologiques : la Terre Sacrée doit être préservée d'une destruction excessive et d'une invasion étrangères.
Les Paganistes sont conséquemment très favorables à l'ethnocentrisme hotsalien mais également fermement opposé à l'actuel échange de charbon allant de Bergrun à l'Hotsalie, contribuant à la destruction du sol bergrosish et de l'air. Inutile de dire qu'ils sont tout autant fermement opposés à l'accueil de rescapés de la Rache, même (et surtout) dans des mines de charbon.


Les Catholiques, descendants revendiqués de l'Inquisition Kaulthe.

La conquète de Bergrun s'était faite en grande partie avec l'appui de l'Inquisition Kaulthe pour assurer l'occupation, en s'occupant d'établir une certaine unité sur les tribus disparates avec une religion homogène. La chose s'est faite avec succès dans un nombre assez limité de région, mais avec un héritage certain, via un véritable effacement des religions très localisées à l'époque. Cette destruction des écrits, temples et artefacts suivis de l'exécution des chefs religieux et d'un endoctrinement aboutis de la jeunesse appuyé par des migrations Kaulthes a imposé un catholicisme rigoureux et radical.
Les Catholiques sont les plus en faveur d'un dogme et d'une lutte active contre l'hérésie, aussi bien au sein de Bergrun qu'à l'extérieur. Le catholicisme doit s'étendre.
C'est en conséquence qu'est prôné un modèle sociétal bien plus autoritaire, militariste et interventionniste à la hauteur des moyens du pays. Les Catholiques appellent à l'armement de groupes mercenaires étrangers, au financement de partis et cultes catholiques, à la diffusion de propagandes et l'envoie de missionnaires. Ces revendications sont pleinement assumées publiquement et considérés comme une nécessité.
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L'Inquisition Catholique Impériale Kaulthe.


Plus généralement appelée Inquisition Kaulthe, ou simplement Inquisition lorsque l'on parle spécifiquement de Bergrun, est un ordre de moines guerriers formé assez spontanément durant la conquête de l'actuelle Bergrun par l'Empire Kaulthe lors de la formation du Duché de Gradenbourg. Il s'agissait plus précisément d'une unité militaire et administrative directement issue d'une adaptation locale des forces de conquêtes Kaulthes pour répondre aux spécificités géographiques et culturelles de Bergrun, pour mener à bien tant les missions d'invasion que d'occupation.

Contexte historique :

Lors de la conquête de l'actuelle Bergrun durant le XIII siècle suite à l'invation de l'Hotsaline, les montagnes sont alors occupées essentiellement par des villages fortifiés en montagne. On y vit de l'élevage de chèvres et vaches en particulier, ainsi que de la culture de plantes variées en fonction de l'altitude. Au niveau du sol, à proximité des fleuves, les champs sont bien plus développés avec de grosses cultures de céréales, tandis qu'à flanc de montagne, l'agriculture est bien plus restreinte. L'environnement même limite les possibilités de faire une société unie : la circulation est difficile et les axes de circulation très peu développés par les habitants suite à un manque de motivation. Les échanges sont alors restreints à d'audacieuses caravanes de marchands bravant les reliefs avec des convois de mules très bien adaptées à ces terrains escarpés.

Si cet environnement particulièrement accidenté a été un frein à la formation d'une nation monolithique, elle a également protégé la région des invasions et permis aux villes et villages fortifiés sur des terrains facilement défendables de tenir le terrain contre des voisins potentiellement belliqueux. Les terrains difficiles rendaient qui plus est délicat une occupation, ajoutant à une conquête pénible une occupation tout aussi complexe de par les contraintes de circulation qui s'imposaient aux renforts, ravitaillements et même aux messagers. Cette configuration en forteresse naturelle a permis à de nombreux cultes païens d'Eurysie de l'Est de perdurer à petite échelle, d'où l'extrême hétérogénéité des courants religieux autochtones.

C'est dans ce contexte qu'arrive l'armée impériale Kaulthe, propulsée par son élan après l'invasion de l'Hotsaline : un territoire extrêmement contraignant à traverser et occupé par des villes et villages fortifiés tirant profit des reliefs, le tout occupé par des sociétés hétérogènes. L'armée traditionnelle Kaulthe typique du Moyen Âge : des groupes de piquiers, vougiers, guisarmiers et autres piétons équipés d'armes de hast, appuyés par des archers, arbalétriers et chevaliers (alors une cavalerie lourde dédiée au choc). Ne disposant pas de grands espaces pour tirer profit d'armées taillées pour les batailles rangées en terrain ouvert, l'armée impériale rencontre très vite des difficultés stratégiques. Les fortifications locales ne sont pas systématiquement très imposantes, mais l'emploie d'imposantes machines de siège est proscrit par les reliefs.
En face, les Montagnards (terme généralement utilisé pour désigner ces groupes autochtones) emploient massivement des tirailleurs, des fantassins légers équipés de frondes, javelots et arcs, voyageant à dos de mules. Ils ne cherchent jamais l'affrontement direct mais tiraillent les armées Kaulthes à coup d'embuscades et escarmouches sur des points concentrés, jouant sur la difficulté des colonnes de piquiers de se mettre en formation.

Les rares villages conquis le sont à un prix élevé, et plus élevé encore en est l'occupation face à des populations particulièrement hostiles et difficiles à administrer. Parlant des patois avec un socle commun mais des variations prononcées, avec chacun leur propre culture et modèle de gouvernance (en fonction des traditions druidiques ou shamaniques impliquées), cela devient rapidement un défi de taille pour les armées Kaulthe de diriger ces territoires conquis.

Évolution des colonnes en compagnies :

C'est face à cet ensemble d'éléments de contexte que se forme assez spontanément l'Inquisition Kaulthe, via des adaptations tant militaires qu'administratives. Ces transformations sont qui plus est accéléré par Merelim II, particulièrement contrarié par le coût de ces invasions. La combinaison de vétérans de l'Hostaline et de Bergrun amène les hommes d'armes de l'époque à tirer des leçons et entièrement revoir leur fonctionnement. Les grandes armées taillées pour le combat en terrain dégagé (avec la combinaison d'armées de piquiers servant d'enclume, et de chevaliers lourds servant de marteau) est abandonné au profit d'une réponse simple : "faire comme les Montagnards mais mieux."

Sont ainsi constituées de petites compagnies d'armes composées d'infanterie légère. L'objectif est de gagner en souplesse tactiquement et stratégiquement. Tactiquement, parce que les Inquisiteurs ne fonctionnent pas en grandes armées mais en petits groupes mobiles, beaucoup moins contraints par l'environnement. Les longues armes de hast qui dominaient les batailles rangées sont troquées pour des lances de moindre taille et des sabres ou épées courtes. Les équipements les plus lourds sont au final les pavois et écus, qui offrent une bonne protection contre les armes de jet des tirailleurs montagnards. Et les archers ne sont plus distincts de l'infanterie de mêlée, mais directement intégrés dedans pour profiter de la protection des pavois et écus contre les javelots et frondes adverses. Ces petites compagnies d'inquisiteurs sont capables de rapidement se mettre en formation et riposter, même lorsqu'elles sont prises au dépourvu sur des terrains difficiles lors d'embuscades.
Mais c'est surtout stratégiquement que la formation de ces compagnies d'inquisiteurs change l'équilibre des forces : l'armée Kaulthe ne repose plus sur de grandes armées difficiles à déplacer en terrain difficile et comptant sur un commandement centralisé. On passe sur un format plus petit et avec bien plus d'initiative. Non seulement les compagnies répondent plus rapidement aux embuscades, mais elles peuvent prendre l'initiative de poursuivre leurs assaillants, d'elles même tendre des embuscades, de surpendre l'ennemi, le tout sans dépendre d'une colonne de piquier excessivement lente et peu discrète.

Ces compagnies sont également de petites révolutions dans les sièges en appliquant ce principe d'embuscade à outrance. Il n'est plus question d'amasser une importante armée et engager un long siège, mais d'essayer de surprendre les défenseurs d'un village avec une compagnie plus mobile et discrète pour faire une razzia. La petite taille des compagnies les rendant qui plus est assez réactives pour se replier immédiatement si une offensive échoue, ou au contraire appuyer en cas de réussite. Quand une ville n'est pas prenable par une compagnie, elle se contente d'en harceler jusqu'à l'épuisement les occupants en attaquant les cultures et infrastructures extérieures puis en se repliant si les assiégés tentent une sortie en riposte (voir essayer d'attirer la sortie dans une embuscade).

Ce modèle de compagnie permet ainsi un regain de réussite tant tactique que stratégiques, avec la constitution d'une véritable bande frontalière en Bergrun sous contrôle Kaulthe. Il s'agit là d'un poste avancé qui permettra de relais pour lancer le reste des opérations.

Formation de l'Inquisition :

Si les Compagnies connaissent un succès militaire retentissant dans leur conquête, leur évolution se poursuit suite à des échecs dans l'occupation. Tenir de plus en plus de villages à mesure que la conquête avance devient un défi sur lequel il faut se pencher. L'hétérogénéité de ces villages est une difficulté supplémentaire lors des rotations des garnisons, qui doivent sans arrêt se réadapter. Incapable de faire plier les institutions païennes qui dirigent ces communautés, est alors pris la décision très radicales de "tuer" leurs divinités et abolir leurs cultes au profit du Catholicisme Impérial Kaulthe. Les rituels religieux sont interdits, les artefacts brulés, les lieux de culte détruits et les chefs religieux sont soit tués, soit torturés jusqu'à ce qu'ils acceptent de se convertir et prêcher le Catholicisme Impérial. Cette conversion forcée est faite via un petit nombre de moines Kaulthes mais aussi et surtout par les compagnies qui constituent l'essentiel de l'armée restante en Bergrun.

Pour que ce culte soit imposé avec autant de rigueur aux populations occupées, il doit également l'être aux compagnies : c'est là que se forment les Inquisiteurs. Les guerriers deviennent missionnaires et administrateurs en occupant un rôle improvisé de moine. Les compagnies deviennent des ordres de moines combattants vivant dans des garnisons dédiées, qui deviendront rapidement des monastères pour combiner la fonction de centre militaire, religieux et administratif.
L'inquisition atteindra ainsi sa forme finale et poursuivra de cette manière l'invasion, occupation et formation du reste du Comté de Bergrun avec un franc succès. C'est ainsi que s'ancre dans le fonctionnement et la société de Bergrun la place des moines et leur influence sur l'ensemble des échelons religieux, mais aussi sur d'autres domaines comme l'enseignement (avec les écoles de village alors supervisées par des moines).

L'Inquisition lors du déclin Kaulthe :

Une fois Bergrun pacifiée, les monastères perdent progressivement leur rôle guerrier pour adopter une fonction essentiellement policière et administrative. Les siècles se poursuivent avec un endoctrinement progressif de la région selon des strates parallèles aux étapes de l'invasion : les régions frontalières connaissent une transformation sociétale sous un format Kaulthe très prononcé avec une emprise consolidée, tandis que les villages plus périphériques voient un métissage culturel et religieux. Si l'Inquisition fait preuve de rigueur, sa tâche devient rapidement plus difficile à appliquer et le travail de conversion abouti plus difficilement au rythme que s'accélèrent les conquêtes. Pire, l'Inquisition commence de plus en plus à pallier ses manques d'effectifs, provoqués par une augmentation du territoire et des pertes, avec un recrutement local en formant de jeunes moines parmi les populations locales. Ces nouveaux inquisiteurs malgré eux assimilent les principes catholiques impériaux à leurs acquis religieux bien ancrés, amenant à un métissage bâtard.

Cette difficulté d'appliquer avec rigueur le Catholicisme Impérial sur les territoires reculés et la "corruption" des nouvelles recrues intégrées dans les monastères périphériques provoquent une mutation du Catholicisme avec une ampleur exponentielle à mesure que l'on se déplace loin des frontières hotsaliennes. Les difficultés de déplacement n'étant pas complètement résolues avec la construction de nouvelles routes et ponts, l'hétérogénéité de la région revient au grand galop avec deux strates opposées de catholiques radicaux et de métissages païens, avec divers échelons intermédiaires entre les deux.

Cette transformation s'accentue avec le déclin Kaulthe jusqu'au XIXᵉ siècle, quand l'influence de l'Empire s'éteint progressivement sur le Comté de Bergrun. Les monastères Catholiques ont de moins en moins de prérogatives et perdent leurs acquis, tandis que les spécificités culturelles païennes ressurgissent en réponse dans une volonté de réaffirmation. Même les Catholiques les plus radicaux, face à la rupture de l'Empire Kaulthe et donc du culte Catholique Impérial, évoluent vers une forme sensiblement moins radicale, se passant tout du moins de l'autorité Impérial comme chef religieux.

L'Inquisition aujourd'hui :

Les monastères ayant perdu l'essentiel de leur fonction militaire en plus d'avoir coupé leurs liens avec l'Empire Kaulthe, l'Inquisition fini par définitivement disparaitre. Les Catholiques continueront malgré tout de s'en revendiquer comme descendants, chargés d'en perpétuer la tâche, associant à cette institution un symbole nostalgique de grandeur et d'ordre : L'Empire Kaulthe était l'apogée du Comté de Bergrun, quand la Kresetchnie actuelle se fait occuper par Rasken. Cette admiration pour un passé fantasmé s'explique également par l'autorité accrue dont jouissait les moines dans l'imaginaire, quand bien même leur place capitale dans la société bergrosish leur confère une influence comparable.
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La Pflanzenlikor :

Description générale :

La Pflanzenlikor est une liqueur originellement produite dans le Monastère du plateau Pflanzen, en plein dans le massif de Bergrun. Elle constitue un élément très important de la culture locale, mais aussi de son économie, de par ses ventes, mais aussi en constituant un élément phare du terroir et de l'imagerie bergrosish, si importante pour la promotion touristique. Il existe diverses variétés de Pflanzenlikor en fonction des parfums et du degré d'alcoolémie, leur donnant un usage plus ou moins adapté à certains cocktails et occasions. C'est une boisson qui, bien que très forte, est pleine de saveur et se démarque des autres liqueurs sur ce point. Son arôme est très caractéristique et complexe avec un agréable léger petit arrière-gout en bouche, le rendant très plaisant à siroter en petites quantités.
La recette de la Pflanzenlikor est extrêmement complexe, nécessitant plus d'une centaine de plantes différentes de Bergrun (certaines uniques à la région, voir spécifiquement issue de sélections et boutures locales) avec une longue succession d'étapes incluant plusieurs phases de macération et distillation avant le vieillissement en fut. La recette est originellement gardée par trois moines supérieur des monastères paiens du Plateau de Pflanzen. Chacun en connaissait les deux tiers (de manière que deux moines puissent assurer la production, mais pas un moine seul) avant que ce savoir soit davantage propagé. Leur nombre s'est maintenant élargis à une bonne centaine répartie dans l'ensemble des monastères, mais tous continuent de n'en connaitre que deux tiers. Il y a toutefois des rumeurs de grimoires regroupant l'intégralité de la recette.
Cette complexité de production explique le caractère unique et inimitable de la Pflanzenlikor, quand bien même sont connus la majorité des ingrédients par le grand public.

Histoire :

Les chroniqueurs et mythes font remonter la création de la Pflanzenlikor aux alentours du premier siècle après Jésus-Christ, bien que la forme finale et connue actuellement est supposée dater du XVIIIème siècle. C'est à l'origine le produit d'un groupe shamanique du plateau de Pflanzen de l'époque où le Massif de Bergrun était encore immaculé de l'Empire Kaulthe. C'est d'ailleurs de là que date la règle des trois shamans connaissant chacun deux tiers de la recette. Ces trois shamans étaient associés à un opidum de la région et utilisaient la liqueur pour les rituels religieux, à l'instar du vin dans les célébrations chrétiennes. Il est supposé que la recette de l'époque incluait en particulier des éléments hallucinogènes, dont des spores de champignon ajouté dans la concoction, à des fins spirituelles.
La recette étant transmise par chaque shaman à son apprenti par voie orale, c'est là qu'on suppose que se fait une bonne moitié de la mutation du produit. S'ajoute à cela les modifications personnelles apportées par chaque shaman et ce qui ne devait compter que quelques étapes et une vingtaine de plantes comme ingrédients arrivent à une bonne centaine d'ingrédients et une quinzaine d'étapes au gré des siècles.

C'est à partir du XIIIᵉ siècle qu'arrivent les Kaulthes aux massifs de Bergrun et que commence la colonisation. Ces vers la fin de la colonisation que l'Inquisition Catholique Impériale Kaulthe progresse jusqu'au plateau de Pflanzen et écrase selon ses méthodes habituelles la résistance pour intégrer les villages dans l'Empire. Les shamans sont arrêtés et contraints sous la menace de torture à se convertir et à prêcher la bonne parole pour uniformiser spirituellement, culturellement et administrativement les conquêtes en Bergrun. L'un des shamans sera tué et un deuxième mourra juste après avoir transmis à un apprenti ses secrets sur la Pflanzenlikor. Le troisième cèdera et prêchera le catholicisme avec les inquisiteurs Kaulthes. Avec l'apprenti qui a sauvegardé le savoir de la liqueur, il continue d'en concocter et enseignent à un troisième apprenti, un moine Kaulthe qui supervise les rituels, chacun un tiers de la recette pour perpétuer la tradition. La Pflanzenlikor s'invite alors dans les rituels et se substitue au vin à l'occasion. On suppose que c'est à ce moment que la recette est adaptée pour retirer les éléments hallucinogènes suite à la rigidité du troisième moine Kaulthe, mais les chroniqueurs se contredisent sur la question et certains disent qu'il était uniquement réticent à changer le vin par de la liqueur, mais que les éléments hallucinogènes étaient toujours là, ou au contraire déjà retirés depuis longtemps. Il faut savoir qu'il n'a jamais été clairement établis si des éléments hallucinogènes étaient inclus dans la recette, faute de traces écrites. Il est même supposé que ces hallucinations seraient simplement propres à une consommation d'alcool exaltée dans un rituel religieux très prenant, propice à voir des apparitions divines.

L'uniformisation des relations entre les différentes agglomérations bergrosish sous la colonisation Kaulthe permet une meilleure circulation de la Pflanzenlikor, autrefois cantonnée au plateau éponyme et régions immédiatement voisines à cause de la difficulté de circulation. C'est à partir de là qu'elle s'impose culturellement dans le massif et se fait connaitre à l'extérieur, particulièrement auprès de la cour Kaulthe. Cela devient un produit exotique et un cadeau de luxe, qui tend alors à faire le noble de l'époque jalousement encourager le processus des trois moines et de la transmission orale parcellaire de la recette pour la garder. Ulric D'Ontalie, le vicomte en charge du plateau de Pflanzen, profite ainsi de ce monopole pour s'acheter quelques prestiges et faveurs auprès de la cour impériale à laquelle il se rend occasionnellement. Il transmettra cette emprise à sa dynastie qui se consolidera.

Ce n'est qu'avec le déclin plus tardif, vers le XVIIIᵉ siècle, que la lignée D'Ontalie perd la régence du plateau et que le secret de la liqueur se libéralise. Nait alors une volonté de réellement augmenter la production en jouant sur sa popularité pour tirer un revenu substantiel, doublé d'un souhait de conserver un certain contrôle de la production (pour éviter en partie la réappropriation par des producteurs étrangers) que le savoir se perpétue vers les autres monastères jusqu'à atteindre le format actuel. La Pflanzenlikor s'intègre alors dans un projet d'affirmation nationale bergrosish qui passe par un volet économique. N'ayant jamais été particulièrement industrialisé et exportateurs, la liqueur et l'ensemble du terroir de manière générale sont des atouts pour s'insérer dans le développement des axes marchands internationaux, alors que les prémices de l'industrialisation et mondialisation s'imposent doucement.
C'est également à ce moment que se formalise définitivement la recette qui se stabilisera jusqu'à maintenant. Bien que la transmission orale se poursuive, la quantité de moines impliqués complique la propagation d'un changement anecdotique.

De nos jours, le secret de fabrication tient d'un mélange de volonté de "breveté" un monopole et de perpétuer une tradition très ancienne. La recette complexe complique la reproduction étrangère et contribue à l'unicité de la Pflanzenlikor, à son imagerie très bergrosish qui en fait au final un véritable outil promotionnel. Au-delà de la complexité de la recette, interviennent certains ingrédients uniques, des variétés de plantes qu'on ne retrouve qu'à Bergrun, parfois de sélections spécifiquement opérées sur place dans le but d'améliorer la liqueur.

Place dans l'économie, la société et la culture :

La Pflanzenlikor constitue un élément majeur de la culture et économie bergrosish, les deux éléments se renforçant mutuellement. S'invitant à toutes les occasions, apéros et célébrations ou encore sorties en villes, cette liqueur est devenue omniprésente dans les activités impliquant de l'alcool, même en quantité anodine. C'est également devenu un élément occupant une part importante des exportations de manière directe (vente) qu'indirecte (promotion de l'imagerie bergrosish). Cela contribue grandement à l'influence des moines qui supervise la production des herbes nécessaires avant les étapes finales de production, ce qui en fait des acteurs économiques très influents.
Dépassant de loin les autres produits du terroir (charcuteries, fromages, miels, caramels, tisanes ou nougats) en exportation, la Pflanzenlikor en vient rapidement à amasser davantage de moyens administratifs et matériels pour sa production et promotion, en faisant une institution à part entière cimentée par une tradition ancrée de spiritualité et de secret.
De plus, la production de la Pflanzenlikor intervient sur toutes les strates géographiques de Bergrun, de la collecte des ingrédients à leur préparation jusqu'à la production finale, contribuant à l'intégrer non pas comme un élément propre à une région (bien que ce fut le cas avant, dans le plateau de Pflanzen) mais bien comme une fondation de toute Bergrun, de ses plaines aux sommets des massifs.
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L'Ordre des Artisans :

Collège
Vue du ciel du Collège Monastique

Description générale :

L'Ordre des Artisans est un collège monastique en périphérie de Kalsteinstadt. C'est le principal établissement d'enseignement supérieur en sciences techniques de Bergrun. On y forme les techniciens et ingénieurs du pays avec diverses filières en corrélation avec les besoins de l'industrie nationale, du BTP à l'énergie en passant par la métallurgie et menuiserie. L'Ordre est composé de membres aguerris avec un savoir-faire et une expérience reconnue par leurs pairs. Les étudiants, eux, viennent de lycées généraux ou professionnels et sont sélectionnés sur concours.

Au-delà de l'enseignement de qualité reconnu dans l'ensemble du pays et permettant une insertion professionnelle optimale dans le monde du travail, l'Ordre des Artisans intègre également des organismes de recherches et laboratoires. Les financements issus de la collectivité et des frais d'inscriptions permettent d'assurer les ressources nécessaires aux efforts de développement, en relation étroite avec les groupes industriels. Ces derniers sont par ailleurs d'importants contributeurs via différents dons, un investissement particulièrement rentable de par la garantie de fidéliser une main d'œuvre qualifiée et d'accompagner les efforts de recherche et développement.

Le collège se démarque aussi par sa vie étudiante particulièrement attractive, avec des journées d'intégration particulièrement accueillante et des soirées étudiantes notablement festives. Le collège compte sa propre distillerie dans laquelle peuvent s'impliquer les associations étudiantes pour approvisionner en alcool.

Inventions de ces dernières années :

L'Ordre des Artisans s'illustre régulièrement pour ses apports en sciences techniques et industrielles, mettant en œuvre de nouvelles avancés technologiques. Terreau d'innovation où les artisans disposent d'une grande liberté, ils sont reconnus pour :


Histoire :

Le monastère en lui-même date du VIIIᵉ siècle et évolue progressivement comme un établissement scolaire à partir du XIᵉ siècle. C'est alors une structure modeste comptant uniquement la chapelle et quelques dortoirs. Y sont enseignés l'écriture, les mathématiques et la médecine (consistant essentiellement à désinfecter les plaies à l'alcool). C'est après l'arrivée des Kaulthes au XIIIᵉ siècle que l'infrastructure reçoit une attention particulière de la part de l'inquisition qui veut en faire un lieu d'embrigadement et conversion. Les édifices sont agrandis avec une extension du temple et l'ajout de dortoirs, réfectoire et lieux de vie pour accueillir toujours plus de moines et étudiants. Les enseignements scientifiques et littéraires se poursuivent, l'académie muant par ailleurs en une imprimerie monastique. C'est avec le déclin Kaulthe que le monastère poursuit son évolution et perd sa fonction d'endoctrinement pour davantage se mettre en relation avec les groupes d'artisans. L'Ordre s'illustrera en particulier avec le tournant industriel, durant lequel de nombreuses inventions seront développées sur place, scellant sa relation privilégiée avec les groupes industriels du pays. Depuis, l'Ordre des Artisans a poursuivi son expansion progressive avec un accueil croissant d'étudiants et laborantins.

(à compléter)
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