Posté le : 22 oct. 2024 à 22:12:33
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Opération Tukozal, jour 34
Après la bataille qui a eu lieu dans le sud de la colonie, le gouvernement antérinien décide de rapidement mettre un terme aux hostilités en négociant plutôt qu'en envoyant ses soldats se faire massacrer. Les rachites des deux groupes acceptent, et la réunion qui suit se tient seulement quelques jours après l'arrêt temporaire des combats.
Les trois groupes représentés ici sont : l'Empire Colonial Antérinien (AN), la Rache Etznab (ET) et la Rache Antérinienne (RA).
Charles des Bournos (AN) : Bonjour, la situation actuelle est pour le moins grave et complexe, nous ignorions que les populations natives du Grand Duché avaient des griefs importantes à l'encontre de l'Empire pour que cela dégénère en guerre ouverte contre les troupes impériales et les institutions de l'Empire. Mais d'un autre côté vos hommes se sont rendus coupables de crimes graves, contre l'Humanité en premier lieu et même de crimes de guerres mais ce qui m'étonne, c'est que les représentants indépendantistes portent des uniformes différents ?
Muluc K'awai (ET) : En effet, bien que nous nous revendiquions tous de la Rache, ce grand réseau libérateur, nos courants ne sont absolument pas affiliés autrement que par leurs noms. Le notre ne prône que la liberté et l'autodétermination des peuples, alors que le leur ne cherche qu'à leur profit. Et ce sont eux qui ont commis ces crimes, nous n'avons que peu de morts sur la conscience, et c'était à chaque fois de la défense, légitime à nos yeux. Après cette bataille, nous sommes venus ici dans l'espoir de ne pas avoir à en subir une seconde et de pouvoir enfin proclamer l'indépendance des régions natives de la "Nouvelle-Antérinie" comme vous l'appelez.
Charles des Bournos (AN) : Une chose en explique une autre, bien, maintenant que certaines zones d'ombres ont été éclairées, je me fie à vous Monsieur K'awai quant à vos remarques sur les deux branches rachites qui sont devant mes yeux... Donc il s'avère que vous souhaitez l'indépendance ? De toute la colonie ? Ou avez vous l'humilité de vous contenter des territoires qui sont sous votre domination ?
Muluc K'awai (ET) : L'idéal pour nous serait de chasser tous les antériniens et eurysiens de la colonie. Cependant, nous sommes réalistes et savons que cela sera proche de l'impossible, si ce n'est complètement impossible de vider une ville entière peuplée de plus de 600.000 habitants sans doute attachés à leur région. Nous proposons donc gracieusement de conserver la Nouvelle Antrania ainsi que quelques territoires autour, sur la péninsule, puisqu'ils ne sont pas vraiment habités par d'autres que des colons. Nous réclamons par contre que tout le reste de la province soit proclamé indépendant. Quoi qu'il arrive, nous en contrôlons déjà la grande majorité et les axes de communications. Un découpage suivant la ligne de front n'aurait aucun sens et coûterait cher pour peu de choses, et nous n'accepterons pas de reculer.
Charles des Bournos (AN) : Vous avez raison, il est clair que la situation actuelle à défaut de ne pas être hors de contrôle est tout bonnement trop complexe, de plus ces territoires ne rapportent que très peu à la Couronne et n'ont aucun interêt stratégiques. Non pas qu'une résistance acharnée des rachites de la Rache Etznab effraient les tacticiens impériaux mais une guerre sanglante qui se déclare risquerait de rebattre les cartes de la politique antérinienne. Mais néanmoins je remarque que vous avez raison sur un autre point, les antériniens (natifs ou issus de la métropole) vivant à la Nouvelle Antrania sont bien trop attaché au Grand Duché pour l'abandonner, ils sont aussi bien trop fidèles pour trahir l'Empire. Autrement dit vous souhaitez occuper un territoire peuplé par 300.000 personnes (en comptant les descendants de colons) en laissant la ville sous souveraineté impériale ?
Muluc K'awai (ET) : Voilà, nous ne cherchons pas à la revendiquer puisqu'elle n'est pratiquement peuplée que d'eurysiens. Du reste, ce que vous me dites là me semble très encourageant, et je me retrouve dans vos propos. Cela veut-il dire que nous arrivons rapidement à un accord ?
Atahualpa le sanglant (RA) : Intéressant, une fois de plus les esclaves se montrent peu intelligents, une fois de plus ils se contentent du minimum et seraient capables de laisser la partie la plus riche, la plus peuplée et surtout la moins nativisée aux colons ! Encore une fois ils nous montrent qu'ils sont des faibles cédant à la pression des vils eurysiens, mais nous, nous ne céderons pas, vous nous accuser de crimes de guerres, cela est faux et frauduleux, car le seul crime est d'avoir refusé l'indépendance pleine et totale de la colonie antérinienne. Sachez Monsieur le gouverneur que nous ne céderons pas et que nous nous battrons jusqu'au bout pour sauvegarder les natifs du génocide eurysien !
Muluc K'awai (ET) : Bien, merci de faire avancer ces négociations cher homologue, pourriez-vous nous en dire d'avantage sur votre point de vue ? Le nôtre n'est pas la recherche à tout prix de richesse, mais celle de faisabilité et de viabilité du pays. Nous sommes conscients qu'il vaut mieux faire des concessions que de tout prendre, et de finir avec des tensions envers l'Antérinie. En faire un partenaire économique serait largement plus intéressant, puisque la Nouvelle Antrania sera bien obligée de s'approvisionner dans notre pays en toutes sortes de ressources, notamment alimentaires. Cela me paraît bien mieux que d'en chasser les habitants qui en partiraient avec une rancœur bien plus grande que celle de la perte des trois quarts de la colonie.
Charles des Bournos (AN) : J'ignorais que massacrer des natifs était un acte de résistance, monsieur le trafiquant, j'ignorais aussi que les enfants pouvaient participer à ce genre de conversations, pour une fois je me dois de rejoindre l'opinion de Monsieur K'awai et de dire qu'il a raison. Ensuite je suis certain qu'antériniens et natifs ne verraient aucun problèmes à s'allier pour endiguer le terrible fléau qu'est le trafic de drogue non ? Pour revenir à vos déclarations, Monsieur le représentant de la Rache Etznab nous sommes d'accord que tout cela doit ce faire pacifiquement, et l'Empire refuse de sombrer dans une guerre d'indépendance trop coûteuse en vie et en matériel pour qu'une suivante recommence une décennie plus tard, mais afin de m'assurer que vous représentez bien l'opinion publique locale, la majorité silencieuse, permettrez vous aux antériniens de lancer un référendum à l'échelle provinciale pour nous assurer du soutien des locaux ?
Suite et fin dans le post d'après.