26/02/2015
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Opération Tukozal - Nouvelle-Antérinie

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Opération Tukozal

Ce topic servira au détail des évènements causés par la Rache Etznab en Nouvelle-Antérinie. Un résumé rapide de chaque post sera également présent ci-dessous.
L'objectif principal de la Rache en Nouvelle-Antérinie est la création d'un État natif libre à la place de la colonie. Pour ce faire, l'organisation est prête à tout face aux populations eurysiennes, et ne reculera pas devant une intervention militaire, même venant des alliés de l'Antérinie.
Le nom "Tukozal" provient du mot "colère" en akaltien, et a été choisit pour sa symbolique de la rancoeur qu'éprouvent les indigènes à l'égard des colons antériniens qui causent leur malheurs depuis longtemps.

  • J-9 | Préparatifs
  • Une livraison d'armes en provenance d'Akaltie est récupérée, non sans une altercation avec les forces de l'ordre.
  • Jour 1-3 | Premières conquêtes
  • Après des mois de préparation, la Rache Etznab est enfin prête à sortir de l'ombre. Le territoire contrôlé par l'organisation passe donc de quelques kilomètres carrés de montagne à toute une zone du Sud de la Nouvelle-Antérinie. Le commandement central est également déplacé à son emplacement définitif.
  • Jour 4-21 | Stagnation
  • L'avance rapide du début de l'opération n'a pas duré. Les troupes restent bloquée au nouveau centre de commandement pendant que les chefs s'activent à trouver des ravitaillements et à gérer le début de territoire indépendant.
  • Jour 9 | Découverte sur les militaires kartiens
  • Un faux sans-abri, qui surveillait la préfecture de La Nouvelle Antrania, aperçoit le général kartien. Grâce à cela, il est identifié et sa stratégie de combat habituelle est définie avec l'aide des services secrets akaltiens.
  • Jour 22 | Arrivée du ravitaillement
  • Après plusieurs jours d'attente, les nouvelles armes et les vivres promis par les divers fournisseurs de la Rache Etznab commencent à arriver par l'aérodrome rudimentaire installé à Celem-Libre. Après quelques temps, les etznabistes ont assez de ressources pour redémarrer leurs avancées.
  • Jour 23 | Reprise des conquêtes
  • Suite à la réception des ravitaillements, la Rache est prête à repartir. La motivation des hommes donnée par ce redmarrage après une attente insoutenable leur fait plus que doubler la superficie contrôlée en à peine plus de 24 heures.
  • Jour 24-28 | Les conquêtes continuent
  • L'avancée des troupes rachites ne s'arrête pas, et le moral des troupes est au plus haut. A l'inverse, du côté des antériniens, le moral ne suit pas, notamment suite aux exactions de la Rache Antérinienne.
  • Jour 29 | La bataille de la côte
  • Au 29ème jour, les troupes etznabistes sont enfin découvertes par un régiment de l'armée antérinienne et une violente bataille s'en suit. Plusieurs morts et prisonniers sont déplorés de chaque côté, malgré une victoire de la Rache.
  • Jour 34 | Négociations de paix
  • Le gouvernement antérinien ne souhaite pas la région se transformer en terrain de guérilla et décide d'en finir vite. Les représentants des deux Raches sont convoqués et un accord est trouvé avec l'Etznab, mais pas avec la Rache antérinienne. La colonie sera donc soumise à un référendum portant sur son indépendance.
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Onze heures du soir, derrière un grand hangar dans la banlieue de La Nouvelle Antrania, en Nouvelle-Antérinie (ville portuaire sur la côte Ouest de l’Aleucie). Deux hommes de forte carrure attendent sur le coin du bâtiment. Peu de temps après, un camion arrive en cahotant et s’arrête dans une pétarade. Heureusement, le quartier n’est que peu habité et personne d’autre en semble le remarquer ou s’en soucier.
Un troisième homme descend du camion, une arme à la main.
« Le code ?
- "Vive les hamajaks", répond l’un des deux locaux.
- C’est bon, suivez moi. Voici la livraison prévue : cinq caisses d’armes dernière génération et cinq autres de munitions. Les trois mitrailleuses lourdes et les deux lance-roquettes sont dans le fond, dit-il rapidement avec un fort accent du Sud de l’Akaltie.
- Parfait, répondent les locaux »
Une fois le matériel déchargé et le camion reparti, les deux locaux rangèrent le tout dans le hangar devant lequel ils se trouvaient. Il devait normalement attendre ici une bonne semaine, avant d’être récupéré et convoyé jusqu’au Sud de la colonie, vers le territoire contrôlé par la Rache Etznab.
Malheureusement pour les résistants, tout ne se passa pas comme prévu. Lorsqu’ils ouvrirent la porte du hangar quelques jours plus tard, des détonations retentirent instantanément.
« Merde, on se recule ! cria le chef du groupe
- Abattez-les ! hurlait un autre »
Ils se faisaient tirer dessus par plusieurs policiers antériniens en planque dans le bâtiment.
Après quelques minutes de tirs des deux côtés, plus aucun ne provint des forces de l’ordre dans le stockage. Après vérification, les cinq hommes étaient morts ou en passe de l’être. Ils furent abattus froidement, comme une vengeance pour le militant etznabiste qui n’avait pas survécu à la fusillade.
« Bon, on se magne de prendre les caisses et on quitte la ville au plus tôt »
Ils prirent évidemment soin de faire disparaître les corps, en les jetant du haut d’une falaise isolée à l’écart de la ville et donnant sur la mer. Ainsi, personne ne devrait les retrouver avant qu’ils ne soient plus du tout identifiables.
Ainsi se fît une livraison supplémentaire, qui allait certainement enfin combler les besoins du groupe natif, qui devait lancer une grande offensive peu de temps plus tard.

Bien que les etznabistes se soient montrés plus discrets après cet imprévu, par crainte de représailles du gouvernement de la province, aucun signe d’inquiétudes ne semblait en émaner dans les semaines qui suivirent. La raison était tout simplement que la présence des policiers était une initiative personnelle du groupe, ayant entendu un soir l’un des militants parler de ce transfert important et rêvant d’une promotion à la suite d’un succès simple à leurs yeux. Avec la disparition totale des corps, les autorités n’ont pas immédiatement conclu à des assassinats, et même une fois cette hypothèse mise sur la table, les meurtres furent sans grands doutes associés aux guerres de gangs pour le contrôle de points de vente de produits illicites.



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Opération Tukozal, jour 1-3

Enfin. Les militants de la Rache Etznab allaient enfin pouvoir sortir de leurs cols de montagne froids, et se diriger vers les jungles humides et les plaines chaudes pour en libérer les populations de l’oppression eurysienne qu’ils subissaient de manière injustifiée depuis des siècles, et qui avait déjà failli causer leur perte.
La première étape était simple et concise : le but était d’atteindre le lac Celem, à quelques 60 kilomètres de leurs positions, pour y établir la capitale d’un nouvel État, libre et sans colons.
Le lac avait été choisit du fait de sa symbolique, reliant la majorité des cours d’eau et donc des ethnies premières du Sud néo-antérinien, et étant stratégiquement situé entre deux chaînes de montagnes, idéales pour le repli en cas de échec de la mission.
Heureusement pour la Rache, l’armée antérinienne métropolitaine n’avait pas réellement été prévenue des évènements en cours en Aleucie, l’armée et la police locales jugeant que l’ampleur de la guérilla serait trop faible pour avoir besoin de renforts.
Les premiers kilomètres se firent donc sans le moindre mal, et la population des villages traversés, majoritairement des natifs peu aisés, était en liesse devant les libérateurs de la colonisation. Régulièrement, notamment près d’intersections routières ou ferroviaires, une petite dizaine d’homme était laissée pour garder le territoire. Cela était prévu par le plan, mais dans la pratique était visiblement inutile devant la réaction des habitants.
Le début des ennuis arriva avec l’élargissement de la rivière suivie par les guérilleros, et les petites villes présentes sur ses bords. Leur population était en plus grande partie d’origine eurysienne, et se montrait largement moins favorable aux etznabistes. Heureusement, dès qu’ils voyaient les mitrailleuses installées à l’arrière des camions, les locaux ne bronchaient plus. Les quelques policiers du coin furent surpassés par le nombre et les armes et rapidement maîtrisés et jetés dans les cachots, sous bonne garde.
L’objectif fut donc atteint sans grandes encombres, en quelques jours à peine. Le tout nouveau commandement central, et théoriquement définitif, s’installa dans la mairie du petit village de Sainte-Cassandre-du-Lac, renommé pour l’occasion en Celem-Libre.

Le territoire contrôlé par la Rache Etznab suite à ces premières conquêtes.
En rouge, le territoire contrôlé par la Rache Etznab suite à ces premières conquêtes.


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Opération Tukozal, jour 4-21

Après un si bon départ, les optimistes furent déçus par la stagnation des prises de territoire en Nouvelle-Antérinie. En effet, le commandement central était surtout très occupé par sa mise en place, et préférait poser les bases d’un futur État viable sur le long terme que de continuer à étendre un beau projet certes, mais qui risquait fort de ne pas durer et d’éclater très peu de temps après sa fondation officielle.

Les chefs de l’organisation avaient fort à faire de leurs journées. Ils pensaient notamment à l’approvisionnement, dont la proportion apportée par l’agriculture et les ressources des territoires contrôlés avaient été largement surestimée. Ils étaient donc coincés en attendant d’en trouver plus, faute de quoi entretenir des centaines d’hommes parcourant des dizaines de kilomètres chaque jour, dans une jungle familière mais malgré tout hostile, le tout en devant de temps à autres se battre contre les forces de l’ordre (malgré leur faiblesse et leur incompétence, due à l’inintérêt du gouvernement pour ces régions reculées et relativement pauvres).

Les communications avec le gouvernement de l’Akaltie, grand pilier des finances de l’opération, étaient rendues difficiles sans être interceptées par les antériniens, suite aux tensions présentes depuis plusieurs mois dans la région. Les autorités ne surveillaient pas réellement les ondes, mais un surplus inhabituel de celles-ci risquait de leur mettre la puce à l’oreille. Il fallait donc ne les utiliser que pour des messages de la plus haute importance. De plus, l’arrivée de plusieurs tonnes de nourriture et équipements en Nouvelle-Antérinie ne pouvait pour l’instant se faire que par le port de La Nouvelle Antrania, et une si grande quantité manquerait beaucoup trop de discrétion. Il fallait donc attendre, et faire passer tout ceci au compte-goutte.

Un accès à la côte devenait également vital. La plupart des commandants etznabistes y émettaient cependant des réserves à cause des principaux axes de communication Nord-Sud qui longeaient la côte. Si les antériniens n’étaient pour l’instant pas réellement au courant de l’ampleur qu’avait pris la Rache, leur présence au bord de ces routes et voies ferrées ne passerait clairement pas inaperçue.

L’opération était donc au point mort, en attendant plus de matériel et de ravitaillements.



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Pendant l'Opération Tukozal, jour 9

Dans une rue de La Nouvelle Antrania, de bon matin. Un simple sans abri en apparences fait la manche devant la préfecture, comme à son habitude. Des éclats de voix retentissent de l’autre côté de la rue : plusieurs hommes en uniforme approchent, accompagnés de quelques fonctionnaires antériniens, reconnaissables à leurs costumes d’un bleu foncé particulier. Ils discutent visiblement d’un problème d’approvisionnement électrique, sans doute à propos de la toute nouvelle base de l’armée kartienne installée à plus de 170 kilomètres au nord de la capitale provinciale. Le pauvre homme, d’ordinaire occupé à quémander, semble prêter une attention toute particulière à ces individus qui se rapprochent de plus en plus de lui. Lorsqu’ils passent devant lui, celui qui semble être le plus haut gradé s’approche et jette une pièce dans son gobelet. En le remerciant, le sans-abri en profite pour discrètement loucher sur le badge que porte le militaire sur sa poitrine. « 241 Ivan Krutöy » y est inscrit.

Un peu plus tard, dans une pièce sombre du premier étage d’un vieil immeuble semblant sur le point de s’effondrer, dans un quartier mal famé de la ville.
« Voilà, c’est tout ce que j’ai vu, dit le faux sans-abri.
- Très bien, t’aurais moyen de le décrire à Citlali pour qu’elle fasse un portrait-robot du gars ? Ça pourra nous servir à l’identifier facilement si jamais on le recroise, histoire de le prendre en filature et d’en apprendre un peu plus à son sujet, dit l’un des etznabistes
- Sans problème »
Et il passa dans la pièce d’à côté.


Version finale du portait-robot du commandant de la base de Karty[center]Le général kartien Ivan Krutöy
Le lendemain, au nouveau commandement central de la Rache de Nouvelle-Antérinie.
« Parfait, on va envoyer ce nom aux services de renseignement akaltiens, ils nous trouverons bien quelques détails ou points faibles sur ses stratégies habituelles. Je compte pas aller me frotter aux kartiens, c’est pas dans les plans, mais il pourrait leur prendre l’envie de se mêler du grabuge qu’on va causer. Donc vaut mieux en savoir un maximum à leur sujet, surtout leur chef. Allez transmet ça à nos hommes en Akaltie.
- Oui tout de suite, juste le temps de régler le bidule sur la bonne fréquence. »



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Opération Tukozal, jour 22

« Chef, ça y est, le matériel de notre contact arrive ! »
Un des gardes de l’aérodrome nouvellement installé à proximité du commandement central déboula en trombe dans le bureau du plus haut gradé de la base.
« Parfait, c’est pas trop tôt, depuis le temps qu’on était bloqués ici ! Y a de la bouffe aussi ?
- Je sais pas, l’avion avait même pas encore finit d’atterrir quand je suis venu, donc de là à savoir en détail ce qu’y a dedans…
- Bon, allons voir ça de plus près. »
Et les deux hommes sortirent de la pièce, directement rejoints par quelques autres qui avaient entendu la conversation depuis le couloir. Une fois dehors, ils embarquèrent tous dans la jeep qui avait amené le garde et foncèrent vers la sortie du village. A l’aérodrome, ils saluèrent les pilotes et allèrent rapidement vérifier le contenu de la soute.
« Les munitions, les caisses de nourriture, les pièces de rechange… Je crois qu’on a enfin ce qu’il faut pour redémarrer les avancées, les gars vont être contents de bouger à nouveau au lieu de continuer à attendre sans rien faire. »

Le nouveau (et d’ailleurs premier) plan de ravitaillements était simple : lorsqu’un contact (nouveau ou déjà bien connu) avait des armes ou de quoi ravitailler les troupes à faire parvenir aux etznabistes, il devait tout d’abord faire transiter ses marchandises par le Sterus, dont le gouvernement avait accepté de collaborer discrètement en fermant les yeux sur les chargements qui y passaient. Depuis le port ou aéroport où les marchandises étaient arrivées, elles étaient convoyées par des etznabistes jusque dans les montagnes du nord, quelque part dans une région à peu près inhabitée de Nouvelle-Sicile. Un autre aérodrome y avait été aménagé, et des pilotes étaient en permanence présents sur place avec quelques gros avions, vieux mais ayant fait leurs preuves dans les transports à haut risque. Ils pouvaient ensuite tranquillement décoller, direction Celem-Libre, à 400 kilomètres à l’ouest environ. Ainsi arrivaient petit à petit les moyens de reprendre les avancées en Nouvelle-Antérinie, jusqu’ici stoppées.



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Opération Tukozal, jour 23

Enfin, après des semaines d’attente, les hommes de la Rache Etznab purent enfin redémarrer et repartir prendre le contrôle de nouvelles terres. Encore une fois, peu d’incidents se produisirent.
Le plus notable d’entre eux fut la résistance d’un maire de commune, fortement pro-antérinien et qui couru vers les soldats à leur arrivée, armé d’un petit pistolet. Des coups de semonce en direction du ciel ne suffirent pas à le stopper, et alors qu’il s’apprêtait à tirer sur le chauffeur du véhicule de la Rache, l’un des gardes de l’arrière tira le premier. Malheureusement, ce dernier avait trop bien visé et la balle avait atteint la tête. Il était mort sur le coup.
Son corps étendu au sol fit s’enfuir en courant les quelques courageux du village qui ne s’étaient pas encore barricadés dans leur maison. Cet évènement passé, les quelques hommes laissés dans le petit bourg pour en garder le contrôle ne remarquèrent pas plus de troubles que la norme, la perte de leur maire (pas forcément apprécié de tous) avait grandement calmé les envies de rébellion des villageois.


Le territoire contrôlé par la Rache Etznab suite à ces nouvelles conquêtes.
En rouge, le territoire contrôlé par la Rache Etznab suite à ces nouvelles conquêtes.


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Opération Tukozal, jour 24-28

Pour le deuxième jour de la seconde campagne de conquêtes de la Rache Etznab de Nouvelle-Antérinie, les efforts allaient se concentrer vers le sud de la province.
Constitué d’une jungle relativement peu habitée, le plus dur allait être d’avancer sur les routes mal entretenues de la région, par manque de moyens et de main-d’œuvre.
Les populations locales, qui avaient déjà entendu parlé des quelques « exploits » de la Rache Antérinienne, étaient méfiantes devant ces soldats armés qui débarquaient dans leur village en prétendant les libérer. Heureusement pour les etznabistes, les actes d’une violence inouïe de leurs homologues avaient déjà tué dans l’œuf toute tentative ou même idée de résistance chez les habitants.
Le sud fut contrôlé en quelques jours seulement, grâce à ce peu d’opposition et la motivation des troupes.


Le territoire contrôlé par la Rache Etznab suite à ces nouvelles conquêtes.
En rouge, le territoire contrôlé par la Rache Etznab suite à ces nouvelles conquêtes.


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Opération Tukozal, jour 29

Au 29 jour de l’opération, la première grande difficulté se présenta. La journée avait pourtant bien démarré pour l’équipe assez nombreuse qui était chargée de rallier la côte et de préparer l’installation d’un camp et d’un port correct pour recevoir du matériel par navire, ce qui serait moins coûteux que le pont aérien avec le Sterus qui consommait une énorme quantité d’essence chaque jour.
Malheureusement pour les rachites, une division de l’armée néo-antérinienne avait eu l’idée d’envoyer une patrouille en direction du sud de la colonie, dont les communications avaient été coupées quelques jours plus tôt, juste après avoir entendu la rumeur de la disparition de tout un village qui s’était répandue comme une traînée de poudre dans les rues de la Nouvelle Antrania.
Par un mauvais hasard du timing, les différentes troupes arrivèrent pratiquement au même moment à un point donné, ce qui eut immédiatement pour effet de déclencher des tirs préventifs de la Rache, face à ce qu’ils reconnaissaient sans problème comme étant des forces armées antériniennes.
Les deux convois de véhicules s’arrêtèrent brusquement avant de se remettre en marche un court instant pour former des lignes protégeant les combattants. Les échanges de tirs ne s’étaient pas arrêtés pour autant, et plusieurs chauffeurs avaient été touchés et durent être amené en urgence vers l’arrière, dans des fourrés où ils ne risqueraient rien.
Au fur et à mesure que les coups de feu retentissaient, de moins en moins d’hommes étaient visibles de chaque côté, avec une tendance à la réduction plus drastique sur la ligne antérinienne. Entre les morts, blessés et quelques déserteurs, pour certains capturés par l’un ou l’autre camp, le combat n’allait sans doute pas durer très longtemps.
Après près de cinq heures à ce rythme, les antériniens furent forcés de battre en retraite. Quelques rachites les prirent en chasse et dévièrent un camion de la route qui alla s’embourber dans le fossé. Sans tirs supplémentaires, ils firent main basse sur quelques caisses de munitions et une dizaine de prisonniers, pendant que l’armée des colons avait réussi à capturer plusieurs etznabistes imprudent qui avaient tenté sans le moindre succès de les prendre à revers.
Pendant ce temps, sur place, leurs camarades avaient pu commencer à compter les pertes. Elles étaient réellement lourdes pour tout le monde.

Le territoire contrôlé par la Rache Etznab suite à ces nouvelles conquêtes. L'étoile jaune indique le lieu approximatif de la bataille.
En rouge, le territoire contrôlé par la Rache Etznab suite à ces nouvelles conquêtes.
L'étoile jaune indique le lieu approximatif de la bataille.
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Opération Tukozal, jour 34

Après la bataille qui a eu lieu dans le sud de la colonie, le gouvernement antérinien décide de rapidement mettre un terme aux hostilités en négociant plutôt qu'en envoyant ses soldats se faire massacrer. Les rachites des deux groupes acceptent, et la réunion qui suit se tient seulement quelques jours après l'arrêt temporaire des combats.
Les trois groupes représentés ici sont : l'Empire Colonial Antérinien (AN), la Rache Etznab (ET) et la Rache Antérinienne (RA).


Charles des Bournos (AN) : Bonjour, la situation actuelle est pour le moins grave et complexe, nous ignorions que les populations natives du Grand Duché avaient des griefs importantes à l'encontre de l'Empire pour que cela dégénère en guerre ouverte contre les troupes impériales et les institutions de l'Empire. Mais d'un autre côté vos hommes se sont rendus coupables de crimes graves, contre l'Humanité en premier lieu et même de crimes de guerres mais ce qui m'étonne, c'est que les représentants indépendantistes portent des uniformes différents ?

Muluc K'awai (ET) : En effet, bien que nous nous revendiquions tous de la Rache, ce grand réseau libérateur, nos courants ne sont absolument pas affiliés autrement que par leurs noms. Le notre ne prône que la liberté et l'autodétermination des peuples, alors que le leur ne cherche qu'à leur profit. Et ce sont eux qui ont commis ces crimes, nous n'avons que peu de morts sur la conscience, et c'était à chaque fois de la défense, légitime à nos yeux. Après cette bataille, nous sommes venus ici dans l'espoir de ne pas avoir à en subir une seconde et de pouvoir enfin proclamer l'indépendance des régions natives de la "Nouvelle-Antérinie" comme vous l'appelez.

Charles des Bournos (AN) : Une chose en explique une autre, bien, maintenant que certaines zones d'ombres ont été éclairées, je me fie à vous Monsieur K'awai quant à vos remarques sur les deux branches rachites qui sont devant mes yeux... Donc il s'avère que vous souhaitez l'indépendance ? De toute la colonie ? Ou avez vous l'humilité de vous contenter des territoires qui sont sous votre domination ?

Muluc K'awai (ET) : L'idéal pour nous serait de chasser tous les antériniens et eurysiens de la colonie. Cependant, nous sommes réalistes et savons que cela sera proche de l'impossible, si ce n'est complètement impossible de vider une ville entière peuplée de plus de 600.000 habitants sans doute attachés à leur région. Nous proposons donc gracieusement de conserver la Nouvelle Antrania ainsi que quelques territoires autour, sur la péninsule, puisqu'ils ne sont pas vraiment habités par d'autres que des colons. Nous réclamons par contre que tout le reste de la province soit proclamé indépendant. Quoi qu'il arrive, nous en contrôlons déjà la grande majorité et les axes de communications. Un découpage suivant la ligne de front n'aurait aucun sens et coûterait cher pour peu de choses, et nous n'accepterons pas de reculer.

Charles des Bournos (AN) : Vous avez raison, il est clair que la situation actuelle à défaut de ne pas être hors de contrôle est tout bonnement trop complexe, de plus ces territoires ne rapportent que très peu à la Couronne et n'ont aucun interêt stratégiques. Non pas qu'une résistance acharnée des rachites de la Rache Etznab effraient les tacticiens impériaux mais une guerre sanglante qui se déclare risquerait de rebattre les cartes de la politique antérinienne. Mais néanmoins je remarque que vous avez raison sur un autre point, les antériniens (natifs ou issus de la métropole) vivant à la Nouvelle Antrania sont bien trop attaché au Grand Duché pour l'abandonner, ils sont aussi bien trop fidèles pour trahir l'Empire. Autrement dit vous souhaitez occuper un territoire peuplé par 300.000 personnes (en comptant les descendants de colons) en laissant la ville sous souveraineté impériale ?

Muluc K'awai (ET) : Voilà, nous ne cherchons pas à la revendiquer puisqu'elle n'est pratiquement peuplée que d'eurysiens. Du reste, ce que vous me dites là me semble très encourageant, et je me retrouve dans vos propos. Cela veut-il dire que nous arrivons rapidement à un accord ?

Atahualpa le sanglant (RA) : Intéressant, une fois de plus les esclaves se montrent peu intelligents, une fois de plus ils se contentent du minimum et seraient capables de laisser la partie la plus riche, la plus peuplée et surtout la moins nativisée aux colons ! Encore une fois ils nous montrent qu'ils sont des faibles cédant à la pression des vils eurysiens, mais nous, nous ne céderons pas, vous nous accuser de crimes de guerres, cela est faux et frauduleux, car le seul crime est d'avoir refusé l'indépendance pleine et totale de la colonie antérinienne. Sachez Monsieur le gouverneur que nous ne céderons pas et que nous nous battrons jusqu'au bout pour sauvegarder les natifs du génocide eurysien !

Muluc K'awai (ET) : Bien, merci de faire avancer ces négociations cher homologue, pourriez-vous nous en dire d'avantage sur votre point de vue ? Le nôtre n'est pas la recherche à tout prix de richesse, mais celle de faisabilité et de viabilité du pays. Nous sommes conscients qu'il vaut mieux faire des concessions que de tout prendre, et de finir avec des tensions envers l'Antérinie. En faire un partenaire économique serait largement plus intéressant, puisque la Nouvelle Antrania sera bien obligée de s'approvisionner dans notre pays en toutes sortes de ressources, notamment alimentaires. Cela me paraît bien mieux que d'en chasser les habitants qui en partiraient avec une rancœur bien plus grande que celle de la perte des trois quarts de la colonie.

Charles des Bournos (AN) : J'ignorais que massacrer des natifs était un acte de résistance, monsieur le trafiquant, j'ignorais aussi que les enfants pouvaient participer à ce genre de conversations, pour une fois je me dois de rejoindre l'opinion de Monsieur K'awai et de dire qu'il a raison. Ensuite je suis certain qu'antériniens et natifs ne verraient aucun problèmes à s'allier pour endiguer le terrible fléau qu'est le trafic de drogue non ? Pour revenir à vos déclarations, Monsieur le représentant de la Rache Etznab nous sommes d'accord que tout cela doit ce faire pacifiquement, et l'Empire refuse de sombrer dans une guerre d'indépendance trop coûteuse en vie et en matériel pour qu'une suivante recommence une décennie plus tard, mais afin de m'assurer que vous représentez bien l'opinion publique locale, la majorité silencieuse, permettrez vous aux antériniens de lancer un référendum à l'échelle provinciale pour nous assurer du soutien des locaux ?

Suite et fin dans le post d'après.
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Muluc K'awai (ET) : Bien sûr, comme je vous le disais il y a un moment, mon groupe recherche l'autodétermination des peuples avant tout ! Nous laisserons chaque commune décider de son rattachement ou non à notre nouveau pays. Comme ceci, aucun village majoritairement penchant pour un côté n'aura à rejoindre l'autre à cause du reste de la province. Cependant, nous voulons être complètement certains qu'aucune fraude n'aura lieu durant ces votes, et que les citoyens ne subiront aucune pression. Nous n'avons pas réellement de méthode à suggérer pour ceci, mais nous pouvons déjà réfléchir à des assesseurs neutres qui surveilleraient la situation dans chaque localité.

Atahualpa le sanglant (RA) : Si Monsieur le gouverneur insiste, il oublie que j'ai des prisonniers antériniens qui pourraient connaître un destin tragique... Ensuite, je trouve qu'un agent infiltré est assez mal placé pour disserter sur la vénalité et surtout lorsqu'il ne maîtrise pas la langue française, car j'y ai répondu, nous ne céderons pas un pouce de terrain et encore moins la Nouvelle Antérinie ou la République Native Rachite du Golfe d'Aleucie aux intérêts de certains et encore moins aux colonisateurs génocidaires antériniens.... Ensuite sachez que votre référendum est un piège et que la tricherie sera de mise, surtout lorsque les etznabistes sont dans le coin à vrai dire... Sachez par conséquent que nous refuserons toutes négociations et que nous perturberons si il le faut les votes des natifs trahissant la cause !

Charles des Bournos (AN) : Vous avez raison, les risques de fraudes sont élevés, et il me parait évident que si rien n'est fait des résultats biaisés pourraient être à signaler, je propose par conséquent qu'une force municipale composée d'observateurs neutres (étrangers si possible), de brigades antériniennes désarmées et des soldats de la Rache Etznab (eux aussi désarmés) puissent vérifier que le tout se passe dans le respect des lois, que la procédure soit habituelle et de sanctionner ceux exerçant une pression quelconque sur les votants, qu'en pensez vous ? Je daignerai aussi répondre à Monsieur le terroriste, en effet il n'est pas forcément pertinent de menacer publiquement et encore moins d'avouer à mots couverts des crimes de guerres... Enfin après tout, que voulez vous, le respect de l’être humain et de sa vie n'est pas acquis pour tout le monde…

Muluc K'awai (ET) : Une fois de plus, je vais dans votre sens et non celui de M. Atahualpa qui se prétend toujours rachite de manière abusive à mes yeux. Le tout sera de trouver une nation alliée d'aucun de nous et acceptant d'envoyer un grand nombre d'assesseurs, eux aussi neutres et sans lien avec les Raches ou l'Antérinie. De ce fait, je pense que les pays aleuciens seraient à privilégier. Je laisse le soin à vos diplomates de trouver et contacter cette nation, que nos spécialistes étudieront de leur côté pour déterminer s'ils respectent bien tous les critères.

Charles des Bournos (AN) : Bien, mais imaginons que les résultats de ce référendum soient très positifs pour la cause indépendantiste, ce qui le sera très certainement, il nous faudrait négocier les accords de votre indépendance et les relations que vous entretiendrez avec la monarchie antérinienne, en effet nous aimerions que les relations, à défaut d’être excellente soient cordiales, pour plusieurs raisons, premièrement nous souhaitions éviter des tensions à la frontière à cause d'escarmouches entre soldats, nous aimerions aussi nous montrer bon joueur comme disent les cartaradais et ne pas "lâcher" votre état sans faire part d'un minimum de cordialité, considérez cela comme une preuve de bonne volonté certaine venant de la part e l'Empire plutot qu'une tentative d'intrusion dans vos futures affaires diplomatiques…

Muluc K'awai (ET) : Vous m'en voyez ravi, et comme je le disais plus tôt des relations cordiales, au moins pour le commerce, nous intéressent fortement. Je pense aussi que des accords de démilitarisation de la future frontière seront à prévoir, ainsi qu'un pur et simple traité de non-agression.

Charles des Bournos (AN) : Soit, considérez que l'Antérinie est prête à permettre à ces trois provinces de recouvrer l'indépendance et que nous les aiderons à se développer tout en nous montrant des plus cordiaux mais néanmoins (le vice-roi antérinien venait de voir qu'Atahualpa avait quitté la pièce) des accords sécuritaires, se rapprochant des opérations de police antiterroristes devraient être organisées conjointement pour éviter que les zinzolins qui sont vos rivaux ne transforment la région en une poudrière…

Muluc K'awai (ET) : Voilà un autre sujet intéressant de collaboration. Le développement des cartels de drogue ne nous fait pas plus envie qu'à vous, surtout qu'il risquerait à chaque instant de briser la paix que nous mettons actuellement en place, et quelques accords pour l'extradition des prisonniers (sous ces conditions), la coopération des deux services de police et la normalisation de certaines lois sur le sujet seraient également à instaurer entre nos pays.

Charles des Bournos (AN) : Des accords d'extradition de prisonniers, intéressant en effet, nous devrions aussi en profiter pour libérer nos prisonniers de guerre qui ont du se rendre lors de la bataille pour normaliser un peu plus nos relations. Les lois de lutte anti-drogue me paraissent somme toutes assez intéressantes et rien ne risquera d’empêcher tout cela. Avez vous d'autres sujets à mettre sur la table ?

Muluc K'awai (ET) : Pour le moment je ne préfère pas trop m'avancer, puisque je dois encore me concerter avec le reste du commandement de la Rache, et que le référendum n'est pas encore gagné évidemment, donc l'indépendance d'un nouvel État n'est pas encore acquise. Ceci fait que je pense que nous avons fait le tour de la question, reste à trouver un ou plusieurs pays médiateur(s), organiser ces votes et transmettre à tous mes hommes qu'un cessez-le-feu (avant que nous ne signions officiellement la paix) est déclaré. Sur ces entrefaites, je suppose qu'il ne nous reste qu'à nous quitter, jusqu'à la prochaine entrevue qui sera organisée en fonction du résultat du référendum.

C'est ainsi que se terminait une guerre larvé qui durait déjà plusieurs mois, entre massacres et exactions, entre les passions politiques exacerbées et les combats pour défendre l'Empire Colonial Antérinien et pour faire naitre la première république rachite d'Aleucie. Cette conférence deviendra certainement l'un des piliers qui permit l'indépendance d'une partie de la Nouvelle Antérinie...
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