11/05/2017
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À la conquête de nouveaux marchés [Velsna x Zélandia]

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Trente juillet 2014,
Commune de Noordcroen,
Au Nord du Détroit éponyme.


🎼 Is this music?


Le Soleil brille au-dessus du port de l’ancienne cité Norjienne et comme à son habitude, un vent du Nord-Est continu de souffler sur les polders et les toits à pignons ; Faisant aussi tourner les pales des moulins et frissonner les tulipes bien plantées et bien rangées dans leurs hectares de champs.

Sur le quai diplomatique de la commune, un groupe de Zélandien attend. Ce dernier est composé de membres du Secrétariat Fédéral au Commerce Extérieur, mais aussi du directeur de la réussite économique et du miracle politique entre la Fédération des Communes Zélandiennes et la Grande République de Velsna, la Compagnie Navale Zélando-Velsnienne pour le Commerce (C.N.Z.V.C. pour les intimes), élut donc Directeur (ou P.D.G.) des intérêts Zélandiens de la compagnie : Jan van Eck et suivit de quelques autres collaborateurs et "camarade"-actionnaires.
Un homme qui aurait pu venir du siècle dernier ; raie au milieu et cheveux blonds coiffés à la brillantine, moustache en guidon, cravate croisée et costume tweed noire. Ce dernier n’a cependant pas sorti pour la rencontre ni chapeau haut de forme ou melon, ni gants : pas la saison. Son nez est néanmoins chaussé d’une petite paire de lunettes rondes.
Il est à noter que certains de ses collaborateur le surnomment en privé : “le Velsnien”, en raison de ses goûts conservateurs en matière d’habillement.

À ses côtés se tient le Secrétaire Fédéral au Commerce Extérieur de la Fédération : Mlle. Fleur Wessels. Instigatrice de cette rencontre — sa première depuis son élection en 2011 et sa seconde si l'on compte l'évènement qu'était la naissance du Triumvirat Velsnien de 2012 — ; cette dernière, toujours accompagnée de ses inséparables boucles d’un noir de jais est simplement habillé d’un tailleur jupe bleu marine. Dans l’attente de ses invités, elle regarde avec attention la photo d’un tableau qu’elle achètera le soir même pour garnir sa — déjà grande maintenant — collection, et représentant une bataille navale entre une flotte Velsnienne, et une Zélandienne. — « C’est fou d’ailleurs, vous ne trouvez pas ? Que deux nations qui ont passé des siècles à parasiter leurs routes commerciales respectives, finissent par se les partager par le biais d’une compagnie binationale » a-t-elle dit à l’attention de van Eck. Ce dernier répondit positivement par un hochement de tête ainsi qu’un — « oui en effet ».

Quelques minutes après ce court échange, le navire battant pavillon Velsnien s’arrima au quai, leurs homologues débarquèrent et le Conseil d’Administration de la C.N.Z.V.C. était maintenant au complet.
De quand datait la dernière occasion au cours de laquelle représentants des gouvernements velsnien et zélandien avaient eu l'occasion d'un véritable entretien ? Beaucoup se rappelaient que lorsque Velsna eu plongé dans la crise, des zélandiens étaient présents ce jour là. Tant se choses s'étaient succédé par la suite qu'on eu l'impression que cela s'était produit il y a des décennies. Les évènements furent si denses dans le temps, et si chargés en Histoire, que bien peu des témoins velsniens des accords concluant la formation de de la compagnie trans-nationale velsniano-zélandienne étaient encore politiquement actifs, ou même tout simplement en vie. L'ambassadeur de l'époque, Vittorio Vinola, était mort. Dino Scaela était en exil fortunéen, condamné à ne jamais revenir sur le sol sacré de la République. Un grand nombre de sénateurs ayant participé à l’accueil de la délégation de Zélandia étaient eux même morts, en exil ou avaient perdu les dernières élections sénatoriales. Autrement dit, nous étions dans cette situation étrange où les responsables politiques velsniens devaient se faire les continuateurs d'un traité signé par des individus qu'ils avaient vaincu. Entre temps, Velsna avait connu son lot de réformes, tout en se drapant dans la continuité d'une oligarchie qui lâcha du leste afin de perdurer, une République que DiGrassi voulait irréprochable, incorruptible et montrant un visage aspirant davantage à la confiance qu'une instabilité chronique. Pour l'instant, c'était pari réussi. A voir ce que cela donnerait avec les zélandiens.

Depuis lors, Velsna vivait au rythme de figures politiques nouvelles, aux profils plus divers qu'auparavant avec l'arrivée d'une opposition qui ne soit pas issue de l'ancienne aristocratie sénatoriale. Si DiGrassi, le vainqueur de la guerre civile et "le restituteur du Sénat" avait eu l'occasion de prendre le pouvoir pour lui, il ne l'a pas fait, et prend désormais part à un gouvernement qui, si il est en théorie conservateur, vit au rythme des concessions qu'il doit faire au peuple afin d'assurer la pérennité de cette République. Lui-même, en dehors des affaires militaires, semble s'être effacé des affaires publiques. C'est ainsi que le "Bureau du Grand commerce et des étrangers" est né, fruit de la cession d'une partie du portefeuille de DiGrassi, celui des affaires étrangères en l'occurrence, à une certaine Julia Cavalli, sénatrice nouvellement élue.

Qui était donc cette Cavalli qui était sur le point de sortir de sa cabine et de descendre sur les quais du pays zélandien ? Pour beaucoup, une femme à l'apparence beaucoup plus austère que la norme à Velsna, là où la mode est aux couleurs baroques et aux motifs les plus voyants possibles pour qui doit admirer ces excellences du Sénat. Cavalli était tout le contraire d'un politicien tapageur comme Velsna en compte beaucoup, à l'image d'un Herdonia. Non, elle était tout l'inverse. Partisane de la première heure de DiGrassi durant la guerre civile, elle était l'épouse d'un sénateur d'Umbra, qui fut executé par Dino Scaela au lendemain de sa prise de pouvoir. Elle reprit donc son siège dans sa cité natale. Elle s'opposa entre autre à la venue des zélandiens dans la cité, et fit pression pour que le gouvernement de la cité finisse par se ranger du côté du strombolain, facilitant son débarquement au pays. Avocate de formation, elle n'avait jamais eu de mandat avant cela, et fut propulsée après la sénatoriale, à ce poste qui avait été spécialement conçu pour elle. Si dans un premier temps, cela constituait une position intimidante, elle semble s'y être fait ces cinq derniers mois. Elle était le visage d'une République portée sur la lutte anti corruption et du "respect des intérêts de Velsna à l'étranger". Sous entendu que Velsna est depuis la nomination de ce conseil communal, devenue bien plus active et volontaire sur la scène internationale, tout en n'abandonnant pas son exception culturelle et politique revendiquée au milieu des démocraties libérales. Elle s’habillait de blanc, de gris et de noir en permanence, et avait jusqu'à présent montré une attitude digne et sérieuse au poste de représentation à l'international du régime.

Et la voilà désormais en train de descendre le ponton qui relie le navire, une sublime corvette de dernière facteur sortie des entrailles des Arsenaux de Velsna. Accompagnée du nouveau "sénateur-ambassadeur" de Velsna pour "le pays zélandien": Rafael Fermi. Lui, était d'une tout autre trempe que cette femme discrète et sévère. De Velsna, il était un beau reflet de sa classe sociale de notables de province. Le genre aisé, mais qui n'aurait pas eu la fortune nécessaire d'être élu sénateur avant les réformes électorales digrassiennes. Barbe brousailleuse, embonpoint dans un superbe costume, liens plus que louches avec la mafia locale de sa cité natale de Velcal. Incroyablement populaire pour ses positions anti-onédiennes durant la campagne, et son ton informel, il faisait figure de bourgeois de province en quête d’élévation. Mais tout cela, ce n'était que le cadet des préoccupations des zélandiens à côté de l'information principale qu'ils retiendraient sans doute: Fermi était un sénateur ONDehors. Pour finir, les deux sénateurs étaient suivis d'actionnaires de la société trans-nationale, parmi lesquels figuraient également d'autres membres de la plus haute instance législative velsnienne, bien représentatif de la société imbriquée et des conflits d’intérêts entre la politique velsnienne et le monde des affaires. Un comité des plus hétéroclites en somme.

La Maîtresse de bureau s'élança en premier vers son homologue zélandienne:
" Madame Wessels, C'est un plaisir de faire votre rencontre. Comme vous pouvez le voir, notre gouvernement est prêt à perpetuer son engagement vis à vis de ce projet que les évènements ont malheureusement contrarié. Mais c'est chose passée désormais, attaquons le vif du sujet. Où devons nous nous installer ? Je suppose que vous avez établi un ordre du jour, doit-on commencer par un résumé de nos activités respectives ces deux dernières années avec ces excellences représentants et actionnaires ?"

En passant, le sénateur Fermi eu un regard vers le tableau exposé, et avec un léger rictus désagréable, esquissa à lui même un discret:
"J'ai jamais aimé la peinture zélandienne de toute façon..."
Vue aérienne d'Amsterdam

Si Blankenvoorde était, comme la majorité des communes d’Eurysie Zélandienne, c'est-à-dire striée de canaux à la place des rues et des routes ; et que le mode de locomotion principal des citoyens Eurysianer est la bicyclette — la barque et la péniche sont aussi très usitées —. La “Batave Communaliste” comme on l’appelle en opposition à la “Rhêmienne Corrompue” qu’est Amstergraaf, est cependant aussi composée de rues permettant de relier par voie terrestre plus large les principaux bâtiments du pouvoir Zélandien. Aménagement prit sous la monarchie à une époque où les rois s’intéressaient encore à la chose publique ; ces rues servaient alors à ce que les différentes administrations royales puissent communiquer rapidement et efficacement entrent-elles.
C’est donc l’une de ces rues qu’empruntent les véhicules du convoi diplomatique afin de se diriger vers l’hôtel de ville, Assemblée de Conseil — et lieu du pouvoir fédéral accessoirement — de la commune.

Traversant le dernier canal par le pont Sander de RuytterAdmiraal lors de la première guerre Velsiano-Zélandienne —, le convoi finit par s’arrêter sur la place s’étalant devant l’hôtel de ville ; ancien palais royal de son état.

Le trajet, en plus d’avoir permis la continuité des politesses d’usage : — « Mme. Cavalli ! Plaisir partagée par moi-même assurément. Mais je vous en prie ; appelez moi Fleur. », permis aussi d’exposer l’ordre du jour de cette rencontre par J. van Eck ; beaucoup plus porté sur le protocole que le Secrétaire Fédéral qui l’accompagne : — « Ces Excellences du Secrétariat Fédéral au Commerce ne sont certes pas très organisées ; il n’en va pas de même de notre côté. Nous avons en effet bel et bien un ordre du jour à proposer et tenant en trois actes : Résumé des activités économiques et commerciales de la compagnie en Aleucie et au Paltoterra ; discussions sur l’ouverture de la compagnie à de nouveaux marchés et enfin ; sur l’insistance des chambres syndicales du commerce [légère crispation sur le “syndicales”] : la mise en place de programmes sociaux internes à la compagnie. Vos Excellences Sénateurs et Maître de bureau, auraient-elles d’autres discussions d’intérêts à l’endroit de ce projet binational ? ».

Les délégations sortirent toutes deux des véhicules diplomatiques qui les avaient conduits dans le centre de l’ancienne capitale royale puis s’engouffrèrent au sein de l’Hôtel de ville ; guidées jusque dans la salle de conférence apprêtée pour cette rencontre.

Le Conseil d'administration de la Compagnie Navale Zélando-Velsnienne pour le Commerce pouvait maintenant débuter.
La Maîtresse du Grand commerce était définitivement l'invitée, y compris dans cette conversation qu'elle avait au creux de la banquette de ce véhicule avec la zélandienne. Celle ci approuva l'ordre du jour proposé par cette dernière. Politesse et courtoisie étaient de mise pour ce visage souvent bien trop sévères avec ses confrères du Sénat. Ces excellences du Sénat, parlons-en, puisqu'il y en avait une avec eux. Le sénateur Fermi grommelait dans sa barbe. Au travers de la vitre défilait les rues de Blankenvoorde: "Communalistes de mes deux...", pensait-il, assez fort pour que quelqu’un puisse distinguer les mouvements de ses lèvres.

Pendant ce temps, Julia Cavalli assurait la façade de la politesse, et répondit une fois arrivés au conseil, quelque peu gênée:
- Le bilan de notre côté...Qu'en dire...Nos activités ont connu un ralentissement certain durant l'année de guerre civile qui a eu lieu. Toute cette histoire est peut-être derrière nous, mais le coup d'état de Scaela a laissé des traces, que ce soit en politique, sur le bilan des activités ou des investissements futurs. Les circuits commerciaux ont connu une certaine désorganisation, bien que l'activité économique velsnienne ait été épargnée dans son ensemble. Le fait que les parts des sénateurs velsniens stockées à la bourse d'Amstergraaf aient été gelées par vos autorités pendant plusieurs mois a également été un coup dur. La mort de Vittorio Vinola a aussi eu son lot de problèmes sous-jaçents puisqu'il était l'actionnaire majoritaire de notre côté. Ce faisant, c'est le gouvernement communal qui tient désormais la majorité des parts velsniennes de l'entreprise. Et comme nous avons une tradition de laissez faire, nous ne savons guère qu'en faire et peu de sénateurs se sont portés volontaires pour nous racheter tout cela.

Malgré tout cela, il y a de quoi être fier de nos efforts pour maintenir cette société à flot. Le nouveau gouvernement prend toujours autant au sérieux cette initiative. Les flux commerciaux de Nowa-Velsna jusqu'au Miridian ont ainsi reprit depuis quelques mois, de même que nos cargos ont reprit les échanges de l'Empire du Nord à l'Alguarena. Pas autant que nous l'aurions voulu nonobstant. Notre chiffre d'affaire net pour l'année 2014 est de l'ordre d'1,2 milliard de florius, et nous espérons doubler d'ici à l'année prochaine. Nous comptons bien profiter de l'embellie écoonomique de Velsna pour étendre notre réseau d'échanges, de même que le développement des intérêts du gouvernement velsnien à l'étranger pourrait nous profiter sur le plan économique. Mais je viendrai plus tard à ce point. Voilà pour le point rapide de nos activités pour cette année 2014.

Je prends le soin de vous laisser commencer pour les autres points. Quant au compte rendu concernant les activités syndicales, je pense que celui-ci sera assez court de mon côté.

La Maîtresse du Grand commerce s’affaissa dans son siège une fois son bilan terminé.
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