La pièce était confortable et coquette, tout en bois et en pierre. Elle avait presque un air de maison de campagne, et c'était malgré tout un imposant édifice de la capitale, un immeuble à la sylvoise rejetant le béton et le plâtre. Des tapisseries et tableaux décoraient la pièce dans un style un peu ancien même si d'autres décorations relevaient l'aspect moderne. C'est autour d'une belle table de marbre sur des pieds de bois rouge que discutèrent les deux, accompagnés de conseillers :
"Bien, je vais aller droit au but pour ne pas vous faire perdre de temps. Le Duché et Antegrad se rapprochent de plus en plus ce qui est une bonne chose et nous tenons à exploiter ces opportunités. Or nous sommes également au fait des difficultés rencontrées par votre nation : crise économique, migratoire, les deux ne faisant pas bon ménage tel qu'on l'observe dans l'ensemble de l'UAA. Et la chose a attiré l'attention du Duché avec plusieurs solutions que nous proposons.
Les problématiques sont les suivantes : des populations musulmanes inemployées et un manque de capitaux, entrainant un cercle vicieux avec un déclin de l'économie et une fuite de capitaux, appauvrissant la population, réduisant la consommation et, encore, décourageant les investisseurs. Vous l'avez compris, il est capital d'inverser la tendance, ce que le Duché peut proposer. Nous avons deux axes de solutions complémentaires et dynamiques : relancer la consommation et l'activité économique qui se soutiennent mutuellement. La consommation permet de faire tourner les entreprises, donnant des emplois pour enrichir les populations qui consommeront alors. Il s'agit ni plus ni moins qu'inverser la tendance précédemment citée.
Pour se faire, les deux axes que souhaitent opérer les investisseurs que je représente sont les suivants :
-Établir des entreprises d'usuriers qui permettront aux citoyens d'Antegrad d'acquérir des crédits de consommation. Que ce soit pour acheter des voitures, du multimédia, de l'électroménager ou de l'ameublement, cela leur permettra de contribuer à l'économie. De nombreux acteurs que je représente sont prêts à mettre à disposition des fonds pour alimenter ce dispositif.
Il faut ajouter à cela des commandes de produits d'Antegrad à destination du Duché, pour stimuler vos industries et contribuer à rapprocher nos pays.
-Et pendant que la consommation reprend de la vigueur, les groupes sylvois pourront également investir dans l'industrie d'Antegrad pour suivre la tendance. Votre pays est notablement riche en ressources naturelles, nous pouvons ainsi ouvrir de nombreux ateliers avec deux fonctions : acheter aux fournisseurs d'Antegrad leurs produits, et employer des citoyens d'Antegrad, y compris des réfugiés du Diambée.
Ainsi, l'économie se relancera progressivement, le chômage baissera, cela renforcera la reprise de la consommation ainsi que l'attractivité du pays auprès d'investisseurs, notamment sylvois, pour poursuivre la reprise de la croissance."
Cécilia déploya un diaporama sur un vidéoprojecteur :
"Plusieurs entrepreneurs présentent déjà diverses idées, avec des cités ouvrières et villes usines inspirées de modèles d'innovation et croissance que l'on retrouve dans le monde. L'idée serait très adaptée à la situation d'Antegrad : l'afflux de réfugiés dans un contexte de crise limite la disponibilité des logements. En intégrant lesdits logements directement à des cités liés aux ateliers et usines, cela répondrait à ce besoin tout en rendant particulièrement intéressant pour les ouvriers venus du Diambée ces emplois.
Appartements, pas de contraintes de déplacement pour aller travailler, accès à une cantine commune, ce sont de nombreuses facilités particulièrement arrangeantes pour les travailleurs, de quoi motiver à trouver un emploi.
Bien, est-ce que vous avez déjà quelque chose à ajouter sur ces premières propositions ?"