Activités étrangères en Polkême
Posté le : 30 sep. 2024 à 19:09:31
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Posté le : 14 déc. 2024 à 11:53:36
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- Confidentiel Icamie -
Et cette importance, j'avoue avoir du mal à la voir.
J'essayerais de rester poli tout au long de ce rapport, mais je risque d'avoir du mal. Je n'ai eu aucune instruction en dehors de faire un rapport sur la situation. Le genre de travail qu'un chercheur en sciences sociales aurait probablement fait mieux que moi. J'imagine que vous vous dites qu'au bout de mes cinq dernières opérations au Belograd, j'ai pu me rôder aux pays dont le niveau de modernité était tout relatif et la rusticité était de mise. Grand bien vous fasse. C'est que vous n'êtes jamais allés en Polkême. La Polkême, la Polkême, c'est carrément un autre monde.
Ce pays a un truc. Quelque chose. Un grain. S'y infiltrer n'était certainement pas le plus compliqué. On est rentré avec l'équipe depuis un port de la Pal Ponantaise. C'était déjà assez bizarre, mais ça semblait encore aller. C'était malsain, mais de ce genre de malsain que l'on peut encore comprendre. Des gens qui pouvaient paraître dangereux, sur un malentendu, et puis tout ce délire de "Blêmes" qui avait l'air d'intéresser en haut-lieu. C'est bien la seule chose qui relit les deux pays, ça, les Blêmes. La crainte des Blêmes. La peur panique, j'aurais même tendance à dire. Il y a quelque chose contre les Blêmes. Lorsque nous en étions encore aux Guerres de la Ligue contre ce qu'il restait de l'Empire de Mazaticue au XIème siècle, ils en étaient à coloniser la Pal, à essayer d'intégrer les locaux. Ils n'ont jamais réussi. Laissez-moi vous dire que ce n'est pas étonnant. Ce n'est pas étonnant vu la mentalité blême. Ce n'est pas étonnant non plus vu la mentalité polk ; les locaux de Polkême. Ce pays. Ce pays ... Il est en retard, je vous dis. Ils ont intégré un autre peuple, les "Branns", de ce que j'en ai compris. Allez trop savoir comment. Quelque chose lié à la démographie, je crois.
Enfin, de toutes façons, ce n'est pas important. La Polkême est un trou à rat. C'est un lieu enclavé qui ne dispose d'aucun accès à la mer à part par la Pal .. Et la Pal est quasiment autonome. La Polkême, elle, n'a pas l'air intéressée par l'extérieur. Elle est bloquée sur ... le passé. Le vieux passé. Le passé chiant. Ici, tout est gris et morose, à l'échelle du drapeau ... Et même en s'infiltrant comme touriste, il ne faut pas être particulièrement intelligent pour se rendre compte que la population n'a pas la vocation affichée de se rendre accommodante pour l'étranger. Ils ont l'électricité, certes, mais encore ... C'est probablement la plus grande avancée qui ait été appliquée ici, alors qu'ils utilisent des chevaux, des charrues et des bicyclettes à une échelle si grande que les favelas de Rio Formosa passent pour une plaque modale de l'Aleucie du Sud. Ce pays est piégé dans le passé. Le vrai passé. Le lourd passé. Je ne parle pas du simple passé patriarcal eurysien ... Celui-là, on le connaît bien et on s'y est faites ; il m'a toujours fait rigolé, et il m'a bien aidé sur certaines opérations ... Non, je parle du passé rétrograde. Luddite.
Ces types vivent dans un conte de fée. Un conte de fée eurysien chiant. Oui, tout est gris et morne. A tel point qu'ils cultivent des fleurs colorées par champs entier et vont jusqu'à en gober pour probablement essayer de s'égayer un peu la vie. C'est à rendre fou n'importe qui. Oui, ils essayeront de vous dire que c'est "responsable", que c'est du "respect de la nature". Mon cul. C'est des passéistes. Le monde va les bouffer. Prenez note. La Polkême va disparaître. Ça prendra 10 ans, 30 ans ou 50 ans ... Mais elle va disparaître. Elle n'est pas adaptée à la réalité.
Vous voulez mon avis ? Je vous le donne : ils n'ont pas réussi à dompter les Blêmes parce que les Blêmes savent rigoler, au moins. Ils savent raconter des histoires. Ils savent vivre. Le Blême sait s'adapter à la modernité du Monde et sait progresser. Il est bizarre, oui, et il a ses lubbies ... mais enfin, quand on vit dans un monde qui nous reproche nos traditions mortuaires parce que nous conservons nos défunts en nous au lieu de les laisser pourrir en terre ou de les brûler sans le moindre respect, j'aurais tendance à les classer dans la moyenne haute des Eurysiens fréquentables. Le Polk, lui, est rétrograde et buté. Il est piégé dans le passé. Il n'y a rien à en tirer. Je crois même que le Polk est peut-être un peu jaloux du Blême. C'est peut-être de là que vient sa haine. Peut-être que les Polks ont raison. Peut-être qu'il y a une différence de race entre eux et les Blêmes. Peut-être qu'il y a bien une différence génétique ... Et dans ce domaine-là, je peux vous le dire, le Blême a gagné la lotterie de l'évolution en Eurysie.
Mon rapport ?
Faites le minimum en Polkême. Donnez-leur l'impression d'être considérés. Achetez-leur du maquillage pour leur faire plaisir.
Intéressez-vous au Pal Ponantaise. C'est là que se joue l'avenir du pays ... Ne serait-ce que parce qu'il y a des ports, là-bas.
Les Blêmes sont l'avenir. Pas les Polks.
Croyez-moi.
- Considération du Comité en attente de réflexion -
- Débriefer // Disparaître l'Agent Margaux pour prévenir l'infiltration blême ?
- Superviser // Intégrer le Royaume de Polkême dans le cadre du Projet Cuca ?
- Influencer // Diriger la diplomatie fédérale vers l'ouverture de liens avec le Royaume de Polkême ?
- Limiter // Contrôler les liens avec le Pal Ponantaise ?
- Soutenir // Étudier le Royaume de Polkême dans son rôle de pivot // précurseur de la lutte contre l'influence blême ?
Posté le : 18 déc. 2024 à 21:53:41
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L'homme portait en lui l'histoire de sa culture et de son pays, cela était certain. En plus de la charrette, le cheval devait supporter le poids de la lourde épée à deux mains de l'homme, forgée par l'un des artisans de la capitale du Royaume de Teyla, Manticore. Bien que l'épée était dans son fourreau, lui aussi décoré d'une sublime manière et annonçant que l'épée avait une longue histoire à raconter, elle n'en restait pas moins dangereuse. Celle-ci pendait à la taille de l'homme, dégageant une aura de force, de puissance et de prestige. Elle avait servi à blesser de nombreux hommes et femmes à travers le monde, mais aussi à tuer les ennemis de l'homme qui transportait l'épée. Il ne put dire si elle avait servi plus à tuer qu'à blesser. Il ne se souvenait pas de tous ceux qu'il avait mis fin à leur séjour sur Terre de manière précipité, bien que la plupart restaient dans un coin de son esprit, dont des souvenirs remontaient de temps en temps, à la lumière d'un rêve ou d'un cauchemar. Il se souvient toujours du premier qu'il avait tué. Ce n'était pas un homme, mais une femme qui avait posé trop de questions, qui avait trop d'indices sur ce qu'il devait rester caché aux yeux du grand public. Si seulement Anne avait accepté son offre à l'époque, elle n'aurait pas été enterrée dans un cercueil vide.
L'homme qui se rapprochait de la frontière, d'un pas constant, laissait se soulever au rythme du vent une longue cape orange et rouge, sur laquelle semblaient rugir les deux dragons du blason du Royaume de Teyla. Le tissu de la cape abîmé trahissait son âge et qu'elle accompagnait l'homme depuis plusieurs années déjà au fil de ses voyages et des aventures à travers le monde. Bien qu'usée, la cape sublimée par la lumière de la torche gardait un éclat qui ferait rougir le plus grand des couturiers. La Couronne teylaise ne reculait devant aucune dépense afin de garder le prestige de la première monarchie mondiale (si on se fie à l'atlas), et garder les dorures et les ors de la monarchie teylaise, bien que cette dernière se montrât sous un signe sobre devant le peuple teylais. Catherine III était trop intelligente pour savoir que la diplomatie est faite de symboles et la monarchie teylaise était l'un de ces symboles, bien que la constitution du Royaume de Teyla ne laissât aucune place à une diplomatie menée par le souverain, seul le Premier ministre avait cette prérogative. Toutefois, les traditions étaient fortes, plus fortes que les Premiers ministres, que les gouvernements qui se succédaient d'année en année alors que le souverain restait sur le trône pour des décennies dans le meilleur des cas.
En dessous de la cape, l'homme portait une armure des nobles teylais similaire aux armures des temps anciens, bien que modernisée. Cet anachronisme faisait sourire l'homme sur son cheval. Personne ne pouvait deviner qu'un glock était caché dans l'une de ses jambières. Qui aurait pu deviner qu'un homme qui faisait tout pour avoir les symboles et les tenues d'une autre époque avait emprunté à son époque l'une des armes les plus fatales, bien plus que son épée ? Néanmoins, bien que son voyage pouvait paraître périlleux, il n'avait pas ce glock, mais seulement son épée pour se défendre des pillards qui agissaient encore après le conflit dans les campagnes et alors que les autorités translaves s'occupaient avant tout de reconstruire l'économie du pays et la démocratie. Il n'avait vu aucun pillard durant son voyage, uniquement la misère qui traversait chaque pays qui avait subi un conflit armé. Il avait offert à boire et à manger à plusieurs personnes durant son voyage, alors qu'habituellement on lui offrait le couvert et le gîte. Les rôles s'étaient inversés, marquant un tournant dans la Translavya qu’il traversait.
L'homme à la mâchoire carrée s'arrête net et descendit de son cheval lorsqu'il arriva à la frontière et prit soin de ne pas traverser la frontière. Ses jambes s'enfoncèrent dans les hautes herbes de la frontière. L'homme ignorait les hautes herbes, alors que ses pas brisaient l'herbe sous son poids. Est-ce rassurant que l'homme ne traversait pas la frontière ? Qui était-il ? Pourquoi avait-il des symboles du Royaume de Teyla et de la monarchie teylaise sur lui ? Pourquoi était-il en Translavya ? Était-ce une forme d'avertissement ou au contraire un signe de paix ? Personne en dehors de cet homme à la mâchoire prononcée pouvait répondre aux questions que les Polks se poseront lorsqu'ils verront cet homme. L'homme avait les symboles de la monarchie teylaise les plus importants sur soi et la cape brodée dans une couture soyeuse ne laissait transparaître aucun doute sur le rang de l'homme et pourtant que faisait un noble teylais ici ?
L’homme, tenant toujours fermement les cordages du cheval de sa main gauche et la torche de sa main droite, restait là, debout, regardant fixement les terres du Royaume de Polkême, attendant, mais quoi ? Si la zone était habitée par les Polks ou que des voyageurs traversaient la région, ils pourraient apercevoir une lueur dans la nuit noire, une lueur qui allait rester jusqu'au petit matin, jour après jour, nuit après nuit jusqu'à ce qu'on décode le message transmis par la présence de cet homme. Attendait-il quelqu'un ou quelque chose, qu'un événement se produise pour partir ou alors traverser la frontière ? Il n'était pas ennemi des Polks, sinon il aurait traversé la frontière et au regard de son rang, il pouvait très bien soulever une armée. Or, il était seul sur cette plaine à l'herbe trop haute. Les animaux semblaient le regarder avec insistance, ne comprenant pas pourquoi cet homme si singulier restait planté ici, comme un épouvantail ou un messager des temps anciens. L'inquiétude montait dans la nature et peut-être chez les Polks, alors que le vent faisait virevolter la lumière projetée dans la plaine par la torche. Une flamme atteignit presque le visage de l'homme, mais l'homme ne bougea pas d'un cil, comme s'il était impassible aux éléments de la nature.
Posté le : 28 déc. 2024 à 11:38:44
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Les nobles avaient perdu le pouvoir au Royaume de Teyla jusqu'à devenir insignifiants en dehors de Sa Majesté. Ils se sont faits remplacer au fil des décennies par les politiques de métier et aguerris par l'expérience des anciens. Les nobles avaient bien tenté de résister à cet inévitable course en avant, mais ils ne purent rien faire. Pour survivre, une partie de la noblesse avait décidé de rejoindre leurs adversaires, se fondre dans la masse afin de mieux trahir, de voir reculer l'influence des politiques de métier. Mais cela était se renier aux yeux de la noblesse la plus conservatrice. Elle voyait son influence s'éroder, mais elle ne bougeait pas, comme figée par la peur, la crainte ou la bêtise. La diplomatie teylaise, au fil des années, avait fini par ne plus exercer des dossiers complets sur les Royaumes dont la monarchie était forte, avec un pouvoir politique entre les mains des nobles. Un sentiment de supériorité ? Oui, vous dira tout Teylais. Ce phénomène fut accentué avec la période de repli sur soi, d'isolationnisme de plus en plus fort durant les années 1970 à 2010.
Aux yeux du Royaume de Teyla, le Royaume de Polkême restait entouré d'une aura mystérieuse. Le Royaume de Teyla, bien que territorialement issu de l'Eurysie de l'Ouest, concentrait ses efforts diplomatiques en Eurysie de l'Ouest, une partie du Paltorerra et l'Aleucie du Sud, les zones dans lesquelles on trouvait le plus de démocraties libérales à l'image du Royaume de Teyla. La diplomatie teylaise souhaitait entretenir des relations diplomatiques privilégiées avec les démocraties libérales et les régimes qui souhaitaient sortir de leur autoritarisme ou totalitarisme. Certaines zones géographiques, comme l'Eurysie de l'Ouest, s'expliquaient notamment par la présence de membres de l'Organisation des Nations Démocratiques ou encore par la présence de nations hostiles au Royaume de Teyla ou à cette organisation.
La diplomatie teylaise pouvait se vanter d’avoir consolidé sa position dans ces régions clés. Les relations entretenues avec des nations de l'Organisation des Nations Démocratiques, couplées à des alliances et des partenariats comme avec l'Hotsaline ou encore la Fédération de Stérus, avaient fini par achever le processus qui visait à écarter la menace de la Loduarie Communiste. Ce fut un long processus qui avait duré quatre longues années, mais le gouvernement d'Antoine Carbasier puis celui d'Angel Rojas, toujours en poste, avaient réussi cette mission qui était devenue prioritaire. Toutefois, la menace loduarienne n'était pas complètement maîtrisée. Il restait un lointain fracas se dissipant dans une pièce sombre, qui pouvait bouleverser la tranquillité de l'Eurysie de l'Ouest. Alors que la politique diplomatique teylaise dans les régions stratégiques semblait atteindre une relative stabilité et tranquillité, un débat naquit dans la Résidence Faure. Certaines zones, comme la Nazum, étaient complètement délaissées par le Royaume et son gouvernement. L'Eurysie centrale et sud étaient de ces zones délaissées.
Mais elle regagnait un intérêt particulier auprès de certains membres du gouvernement et de la Couronne. En outre, l'apparition de la République Translavique rebattait les cartes et, en plus de cela, cette dernière subissait un boom économique conséquent, bien aidé par les aides financières et les investissements massifs venus du Royaume de Teyla et du Duché de Sylva principalement. Elle avait dépassé le stade des 260 milliards de PIB, un exploit tel que la nation avait dépassé les 200 milliards avant même sa voisine communiste, alors que l'écart était de 110 milliards en faveur de la Démocratie Communiste de Translavya. Cela expliquait l'intérêt naissant, mais pas la présence d'un émissaire teylais à la frontière Translave-Polk. Sa Majesté Catherine III avait entendu que le Royaume d'Eurysie centrale avait eu des problèmes avec un pays communiste, cela attira l'attention de la Couronne qui y vit une opportunité d'entamer des relations diplomatiques avec ce Royaume mystérieux.
Les communistes n'étaient pas la seule raison de la visite d'une personnalité teylaise. En outre, on trouva important de rassurer le Royaume de Polkême qu'il n'était point la cible de l'Organisation des Nations Démocratiques et encore moins du Royaume de Teyla ou encore de la République Translavique. Au contraire, le Premier ministre translave avait assuré au gouvernement de Sa Majesté qu'il ne voulait aucunement se mettre à dos les Polks. Il avait déjà bien à faire avec les communistes translaves, d'un autre pays que le sien désormais, depuis la scission.
Le Teylais ne répondit pas tout de suite. Comment devait-on s'adresser à ce qui devait être un Noble Polk ? Il ne le savait pas à vrai dire, il était tout aussi ignorant quant à l'identité des hommes qu'il avait en face de lui. L'homme aurait pu lui dire qu'il était un demi-frère du Roi qu'il y aurait cru s'il ne connaissait pas l'arbre généalogique de la famille royale polk. Du moins, il le connaissait dans les grandes lignes, assez pour sa mission qu'il était venu accomplir armé d'une épée, d'une torche, d'un cheval et d'une charrette remplie de diverses fournitures.
"Ce ne sont pas seulement les bannières du Royaume de Teyla que je porte avec moi, Votre Seigneurie. Mais son honneur, son prestige, sa dévotion pour la liberté des peuples, la souveraineté des nations. Enfin, je porte avec elles l'assentiment de Sa Majesté Catherine III, dont j'ai eu l'honneur de recevoir directement les instructions avant de fouler ces terres."
L'émissaire marqua une pause, regardant ses interlocuteurs. Ce qu'il venait de dire aurait marqué tous ceux qui connaissaient le système politique teylais. En outre, Sa Majesté n'a officiellement aucune prérogative diplomatique. Seul le gouvernement, dont le Premier ministre est vu comme le chef de la diplomatie teylaise, ainsi que le Parlement, par la ratification des traités, ont des prérogatives diplomatiques. D'un geste vif, il ouvrit son fourreau et prit son épée, dont il mit la pointe au sol. Il était habitué à faire ce geste, ce qui expliquait la rapidité. Il mit le genou à terre.
"Main de la Reine, Main par la tête, le cœur et le sang. Loyal jusqu'à ma mort, mais même dans la mort, je serai loyal envers Sa Majesté Catherine III. Je suis Main par la tête parce que c'est à travers ma raison, mes réflexions et mon verbe que je défends les intérêts du Royaume de Teyla. Que je négocie dans l'ombre avec les partenaires et les ennemis du Royaume de Teyla. Je suis main par le sang parce que quand mon sang coulera pour le Royaume de Teyla, je serai prêt à cela, comme chaque homme est prêt à travailler. Je suis main par le cœur, car c'est dans mon amour pour le Royaume de Teyla que je trouve ma force et ma raison d'être.
Enfin, je suis main de la Reine, pour vous dire les vœux du Royaume de Teyla à propos de la Polkême. Ces vœux sont simples : le respect de votre souveraineté et une mission de dialogue."
Il s'arrêta et se releva. Puis d'un ton normal, sur un ton utilisé par chaque personne à tout instant :
"Il me semble que je me suis présenté."
Posté le : 29 déc. 2024 à 13:32:00
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Les trucs magiques ? C’est Carnavale !
Les trous dans le scénario ? C’est Carnavale !
Quand c’est génial c’est Carnavale !
Il se passe des choses bizarres à Carnavale ! C’est une boîte noire... C’est un peu mystérieux... Ça fait des envieux ! Il se passe des choses étranges à Carnavale ! C'est pas normal ! C'est Carnavale !
Carnavale ! Carnavale ! C'est le grand capital !
Carnavale ! Carnavale ! C'est la grande capitale !
Mais alors qu’est-ce qu’elle fait là Ema ? Elle est venue se reposer parce que son fils la fait chier ? Se tirer le visage parce que c’est une vieille peau ? Se faire refaire les lolos ? Mettre son cerveau dans une cuve pleine d’eau ? Elle vient demander un prêt ? Parce que son pays est ruiné ? Elle vient mendier à la banque ? Parce que son pays est rempli de saltimbanques ?
Mais bientôt on saura !
Posté le : 31 déc. 2024 à 18:35:25
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"Finalement, vous y arrivez ! C'était pas si dur finalement !
- Je vous avais bien dis que j'avais pas pratiqué de cheval depuis des années."
Quelque part en haute Polky, dans les vallons de la baronnie de Canerki, deux cavaliers s'avançaient discrètement dans l'obscurité nocturne. Malgré les péripéties qu'il a fallu traverser à travers les zones montagneuses du nord de la Polkeme et la légère inexpérience de l'équitation d'un des hommes, les deux hommes avaient pu traverser les chaînes montagneuses sans encombre. Yuri se tenait ferme sur son cheval, se maudissant d'avoir arrêté si tôt l'équitation lorsqu'il était petit. Ce n'était pas dans ses habitudes, rien que le moyen de locomotion pour arriver dans ce pays lui retournait l'esprit. C'est pour votre couverture, lui avait-on dit. C'est vrai que dans un pays où le cheval reste un moyen de locomotion principal de ce pays, l'individualisation de l'automobile ne s'était pas réalisée dans ce pays et ce, de façon purement volontaire tant le pouvoir en place avait misé sur le cheval sous forme de politiques publiques. De ce fait, ça aurait été étrange de débarquer en SUV à travers la campagne polk, les soupçons auraient tués la mission avant même qu'elle puisse commencer. Pour Yuri, ça restait du charabia, un retour en arrière sans intérêt qui constituait une faiblesse plus qu'une force mais son compagnon d'infortune, du pays, n'était pas de cet avis étrangement. Je n'arrive pas à cerner ces gens se dit-il intérieurement, essayant par tous les moyens possibles de poser des mots sur le caractère pour ainsi étrange que lui ressentir ce pays. Il se retourna vers son camarade, Albert, qui scrutait toujours l'horizon, à la recherche d'une présence humaine quelconque. Il savait que la famille Vol Bretz et surtout leurs sous-fifres locaux n'étaient très...amicaux avec les étrangers. Encore moins avec les socialistes pour ainsi dire. Il fallait rester prudent.
"Je reste dubitatif.
- Je vous demande pardon, sergent ?
- Cette nation a été isolée pendant des décennies et en voilà les conséquences, se réduire à traverser le pays à cheval. De la description que vous m'en avez faite à Mistohir, ce pays ressemble aux vieux récits médiévaux qu'on m'a conté.
- C'est l'impression que ça donne aux étrangers, je ne peux pas le nier. Néanmoins, vous devez voir les choses autrement.
- Que voulez-vous dire ?
- Ecoutez, sergent. Je ne suis qu'un guide et un informateur, et de surcroît probablement un des seuls socialistes que vous trouverez en ces terres, je n'ai pas de légitimité à vous dire comment faire votre boulot. Néanmoins, je pense que si vous voulez accomplir votre devoir, la première étape serait de comprendre comment les gens fonctionnent ici.
- Vous êtes là pour ça, non ?
- D'une certaine manière, oui. Mais c'est vous qui prenez les décisions, pas moi.
- Hm, ça va, j'ai compris."
Il est vrai que la mission de Yuri n'était pas simple. Elle ne l'était jamais. Néanmoins, Yuri avait l'expérience subversive de nations pour ainsi dire moins caractérisés, dont la proximité culturelle par un mode de vie moderne et la présence de conventions sociales modernes qui facilitaient la compréhension du terrain. Ici, rien de tout ça, c'était comme s'il avait débarqué sur une autre planète. Pourtant, ce pays n'est qu'à un bon millier de kilomètres des frontières estaliennes, comment l'environnement autour de lui peut-il changer à aussi peu de distance de sa terre natale qu'il connaissait comme le fond de sa poche ? Ce pays l'intriguait. Et c'était bien la première fois en cinq ans de loyaux services, d'abord dans les forces spéciales royales puis au SRR. La Kartvélie, le Nordfolklande, Velsna. Il avait tout fait, tout ce qui faisait bien joli sur son CV. Mais la Polkeme ? Etrange nation, tout au mieux. Et que lui avait-on demandé d'en faire ? Comme d'habitude : un bazar, un bordel, un enfer. Sauf qu'ici, la tâche va se révéler ardue.
"Vous dites que vous êtes un des seuls socialistes dans la région ?
- C'est exact.
- Et il n'existe pas d'opposition ? Un parti ? Une organisation clandestine ?
- Rien de tout cela, malheureusement. Le pays ne compte que deux vagues tendances politiques officielles, rassemblées autour d'une monarchie qui n'en est plus une là aussi.
- Des isolationnistes et des modernistes, de ce que j'ai compris ?
- C'est ça. Dans les faits, si les deux semblent en opposition, la vérité est que cela ne concerne que la politique étrangère. La conservation de leur statut social et l'accumulation des richesses au sein de leur structure oligarchique est, à l'intérieur, leur seule préoccupation. Et au milieu de tout ça, il y a nous.
- Comment se fait-il que les socialistes soient si peu nombreux en ces lieux, dans ce cas ? Cela devrait être l'inverse.
- Les Polks ont étés chouchoutés à l'anticommunisme le plus simple qui puisse exister, l'isolation et le nationalisme ont ensuite pris le relais pendant plusieurs décennies. Pour ainsi dire, je n'ai appris l'existence de la Révolution de Novembre que l'année précédente, lorsqu'ils ont ouvert le pays.
- Près d'un an après quand même.
- C'est ça. La seule chose que je savais sur l'Estalie à l'époque relevait uniquement de son régime monarchiste. Autant dire que mes informations dataient."
L'isolement avait donc joué un grand rôle et un particularisme très caractéristique dans ce pays mais pour Yuri, ça ne suffisait pas. Son pays aussi s'était volontairement isolé diplomatiquement, autant pour des raisons politiques mais aussi intellectuelles et philosophiques. Pourtant, son pays avait fait l'effort d'adopter au moins la modernisation de ses institutions, la Grande Guerre de 1869 résonant à l'époque comme un traumatisme. Un traumatisme que les Polks n'avaient pas subis. C'était peut-être ça qui avait dévié la Polkeme de la direction classique des nations : la Polkeme n'a jamais été envahie par un adversaire techniquement et technologiquement supérieur et n'a jamais pu constater de ses propres yeux de l'obsolescence de ses traditions archaïques, aussi belles soient-elles. La Polkeme n'avait jamais été menacée d'anéantissement par un de ses voisins plus modernes, plus puissants. La Polkeme n'avait pas eu sa Kartalie à elle. Aux raisons historiques, Yuri accordait une part d'incompréhension. Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien en se remémorant les écrits d'un philosophe helionisien en tête. Et pour tout dire, c'est ce qu'il ressentait à cet instant : un vide de connaissances assez profond qu'il n'arriverait à combler qu'une fois qu'il comprendrait le cinquième de ce qui se passe dans cet étrange pays qu'il a eu l'audace de pénétrer.
"Et qu'en est-il des socialistes ?
- Oh, des socialistes, vous en trouverez peu. On doit être une bonne centaine à tout casser, haha !
- Cela ne me fait pas rire, Albert.
-Désolé sergent. Tout ce que je peux vous dire, c'est que les socialistes ici sont ici plus rares que les étrangers. Ils existent, bien sûr, mais ils restent minoritaires. Et encore, je ne vous parle que des socialistes, je ne parle même pas des anarchistes qui doivent certainement se compter sur les doigts d'une main. Une partie du peuple doit certainement vouloir du changement aussi, d'une certaine manière, mais personne ici n'est prêt à une révolution quelconque.
- Et existe-t-il un mouvement ? Une organisation clandestine que je puisse contacter ?
- Je suis désolé, sergent. S'il y avait un mouvement de cette nature, vous pouvez être certain que je serais jamais venu jusqu'en Estalie pour quémander votre aide.
- Tu as raison. Si ce mouvement n'existe pas, je vais devoir le créer de toutes pièces.
- Tout seul ?
- J'ai carte blanche du SRR ici. Autant vous dire que je sui un peu le maître des opérations.
- Si je peux être honnête avec vous, sergent, vous aurez plus de chances d'aboutir à quelque chose de concret chez les Pals que chez les Polks.
- Pourquoi donc ?
- Les Pals sont exclus du pacte racial polk depuis des siècles, ils sont traités avec mépris par le pouvoir en place. C'est une marche, rien de plus. C'est donc le terrain de jeu sadique de tout Polk un peu fortuné voulant s'amuser un peu. Autant vous dire qu'avec un esclavage pareil, les Pals seront bien plus réceptifs à votre message."
Il n'avait pas tort en soit. Ce n'était pas les ordres qu'on lui avait donné mais la piste restait intéressante. Pour l'heure, son but n'était pas de fomenter une quelconque révolution, même si la finalité reste toujours la même pour les agents du SRR, rien ne se fait sans la perspective, même très lointaine, d'une libération des peuples. Il devait d'abord trouver des informateurs et rester prudent : ne pas connaître la manière de vivre et de penser d'un pays peut réserver de très mauvaises surprises aux agents étrangers. Au moins, l'avantage reste qu'il était en terrain slave. Contrairement à un Azuréen, personne ne le soupçonnerait immédiatement pour une couleur de peau un peu trop prononcée. En scrutant l'horizon, Albert prononça quelques mots en polk, un dialecte qui sonna incompréhensible pour l'estalien.
"Qu'avez-vous dit ?
- La nuit est bien étoilée, ce soir, sergent."
La remarque était pour ainsi dire anodine, manquant cruellement d'intérêt à être commenté, Yuri se contenta de sourire en retour. Il devait faire remonter une nouvelle demande au SRR quand il arrivera à destination du prochain village : faudrait qu'on lui envoie un putain de traducteur.
Oui, en centré.
Posté le : 01 jan. 2025 à 12:17:58
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Les mots intriguèrent la Main de la Reine. Est-ce une invitation à fouler le pied en terre polk ? Il n'en était pas sûr, mais il aurait bientôt la réponse. Il ne savait pas quoi répondre à la dernière question du Baron. En outre, les affaires pour lesquelles il était ici présent, toujours debout, pouvaient être considérées comme des affaires relevant de l'État central, mais elles pouvaient tout autant être traitées par un baron local, se dit-il intérieurement. Il prit plusieurs secondes de réflexion, il devait s'assurer de faire le bon choix, de peser ses mots, de choisir délicatement la teneur de son propos afin de ne point faire paniquer le baron en face de lui. Il devait être diplomate.
- Sire, c'est un honneur et un plaisir de vous rencontrer et de vous parler. Je ne passerai pas cette frontière sans y être invité. Il me semble que fouler le pas chez vous sans y avoir été invité pourrait paraître comme une insulte diplomatique.
La Main de la Reine fit apparaître un sourire ironique sur son visage alors que pendant sa prise de parole son corps entier, en dehors de son visage, resta immobile. On aurait pu se demander si cet homme clignait même des yeux.
- Selon vous, sire, qui serait prêt à me recevoir pour traiter des blêmes en votre honorable Royaume ? Nous avons remarqué avec nos partenaires de la République Translavique des phénomènes étranges au sein de ladite République. Hélas, les autorités Translaves ne semblent pour le moment donner une grande priorité à ces phénomènes que nous trouvons bien étrangers à ce que nous sommes habitués et qui attirent notre attention, plus que celle des Translaves. Sans que nous ayons des preuves concrètes, nous pensons que ces évènements peuvent être liés au Grand-Duché de Transblêmie. Un être humain qui subit une combustion spontanée sans qu'on puisse trouver d'explication, je suis sûr que vous conviendrez que le Grand-Duché est très certainement lié à ce phénomène.
Dans la charrette derrière moi, outre divers cadeaux pour vous, sire, mais aussi Son Altesse Royale Vlastimil Vol Drek, j'ai avec moi des documents provenant des archives teylaises qui concernent le Grand-Duché. Il me semble, sans vouloir me confondre en mensonge, que votre Royaume a pu subir des évènements similaires. Il paraît pertinent à Sa Majesté que nous discutions de ce que nous pouvons faire afin que ces évènements puissent peut-être cesser...
Jamais l'homme n'avait prononcé le mot de surnaturel. En outre, l'homme qui se trouvait être la Main de Sa Majesté ne croyait pas aux forces supérieures et encore moins aux phénomènes paranormaux. Toutefois, il dut avouer que pour l'instant ces phénomènes restaient inexplicables pour les autorités translaves mais aussi pour les autorités teylaises.
Posté le : 13 mars 2025 à 01:25:05
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Il comprit alors mieux pourquoi les rares socialistes présents en ce pays n'avaient jamais su s'organiser autour d'un mouvement quelconque : bien qu'ils auraient pu avoir la capacité de parcourir le pays, trouver des compères qui feraient de même est tout autant difficile que d'entrer en contact avec eux. Le risque est trop grand pour beaucoup. Donc certains se laissent aller dans une vie banale, malgré l'éveillement de leurs conditions aliénantes, d'autres fuient pour rejoindre ce qu'on leur a promis comme des paradis : la DCT, la Loduarie, l'Estalie, le Grand Kah. Malgré ces difficultés apparentes à joindre chaque contact socialiste connu de ce pays, on pouvait néanmoins imaginer qu'avec ses efforts, l'agent du SRR réussirait au moins à constituer un commando local. Peut-être pas assez pour effectuer une action révolutionnaire quelconque, mais suffisamment pour terroriser le régime en place avec des coups de mains. Oh, ça, il savait faire. Il savait prendre en otage la progéniture d'une de ses cibles pour lui soutirer des infos, il savait ordonner le massacre des civils lors d'une attaque en false-flag, il savait faire péter des centrales électriques en coupant l'électricité aux hôpitaux et en provoquant des centaines de morts dans ces derniers. Oui, il savait le faire puisqu'il avait eu le malheur de le faire. Yuri n'était pas un saint, il était certain que si Dieu existe, il n'approcherait pas ne serait-ce que d'un centimètre des portes du paradis. Mais loin de la caricature du militaire sanguinaire et violent, Yuri était ce genre d'agent cynique, sceptique contre tout et bien que convaincu de la justesse de sa mission, il ne tirait aucun plaisir de son travail. Le travail qu'on lui avait donné en Polkême allait peut-être changer cela. Partout où il était allé, il n'avait fait que saccager la région : au lieu de comprendre le pays, il cherchait les moyens de le détruire. Ici, bien qu'en apparence similaire, sa mission consiste à comprendre cette nation, sa culture, la mentalité de ses habitants. Bien que ce rôle qu'on lui a donné n'a rien d'une mission culturelle (car il sait bien que les informations qu'il récoltera seront analysées dans tous les sens par ses collègues du SRR), il sentait qu'il allait enfin pouvoir souffler. Enfin, presque.
Il se trouvait dans un village situé au nord de Vaclavavek. Selon son second polk, Albert, ce dernier avait pu contacter un des manants du village, un jeune homme de 21 ans, un des rares polks dans tout le pays à avoir eu entre les mains la Déclaration de l'Anarchisme Renouvelé entre les mains. "C'est pas commode d'avoir ce genre d'ouvrages, le titre est assez explicite" se disait alors Yuri. A tous les coups, le jeune homme s'était fait pendre par les pieds pour posséder un tel ouvrage entre ses mains. Au cas où, sous son manteau de voyageur, le sergent estalien conservait près de lui son fusil Colt-ESH, au cas où il tomberait sur une troupe d'illustres paysans venus lui faire la peau.
Pourtant, lorsqu'il entra dans le village, rien à signaler. Bien que certaines personnes le dévisageaient, rares étaient ceux qui s'attardaient sur les deux cavaliers, souvent trop occupés à leurs tâches quotidiennes pour y prêter attention. Albert arrêta son cheval devant une des maisons du village, légèrement en retrait de toutes les autres. Albert descendit et vit un vieil homme devant la façade avant de la maison, profitant visiblement du temps clément rarissime en ce mois de janvier. Albert s'avança :
"Nous cherchons un certain Patrik, il est ici ?
- C'est mon petit-fils. Il prépare le repas de ce midi.
- Puis-je entrer ?
- Je vous en prie."
Le vieil homme regarda le jeune polk entrer dans sa demeure puis fixa l'Estalien. Le vieil homme savait visiblement qui il était. "Merde" se dit alors Yuri, son gamin a dû avoir une grande gueule et lui a tout raconté. Yuri n'avait aucune idée des intentions de ce vieil homme puis celui-ci commença à le sermonner. Yuri le regarda d'un air hautain et méprisant, comme si un vieil homme pouvait casser en quelques mots sans queue ni tête la grande marche socialiste de l'Histoire. Néanmoins, Yuri laissa l'homme continuer sa tirade jusqu'à son terme : il avait une sainte horreur qu'on lui coupe la parole, alors il évitait de faire de même avec autrui, aussi méprisable soit son interlocuteur. Une fois le sermon du vieillard achevé, Yuri ne put s'empêcher de lâcher un rictus méprisant à son interlocuteur. Puis il reprit :
"Vous n'êtes pas un sage mais un esclave. Tu te crois sage, vieil homme, mais tu n'es qu'un serf qui a appris à aimer ses chaînes. Tu te drapes dans tes champs et tes verges comme dans un linceul, refusant de voir que ce que tu appelles tradition n'est qu'un enclos où l'on vous garde dociles, où l'on vous nourrit juste assez pour que vous ne pensiez point à la faim, où l'on vous berce de contes sur la noblesse bienveillante pendant qu'elle s'engraisse sur votre dos.
Tu parles de liberté mais quelle est cette liberté qui t'attache à un seigneur à qui tu dois obéissance, à qui tu verses l'impôt, à qui tu offres ton labeur en échange d'un vague sourire et d'une promesse de charité si le malheur frappe ? Tu refuses que l'on t'impose une idéologie mais tu acceptes sans broncher une société où ta place est dictée par la naissance et non par le mérite. Où est la liberté dans une vie où ton destin est écrit avant même que tu n'apprennes à respirer ?
Tu rejettes la théorie sous prétexte qu'elle est froide et lointaine. Quelle commodité absurde ! Il est facile de mépriser la pensée quand on n'a jamais eu à se battre pour ses droits. Tu dis ne pas vouloir être "éclairé" par des étrangers, mais as-tu seulement levé la tête pour voir si ta propre lanterne n'était pas une illusion entretenue par ceux qui ont intérêt à ce que tu restes dans l'ombre.
Tu te crois fort parce que tu travailles de tes mains, mais c'est une force aveugle, une force servile. Une force qui courbe l'échine au lieu de la redresser. Tu dis que la vie n'a pas a être facile : soit, je l'admets car c'est une banalité. Mais pourquoi refuserais-tu aux tiens une vie meilleur, sous prétexte que toi, dans ton orgueil arriéré, tu veux souffrir ? Qui es-tu pour condamner tes enfants à la même existence de labeur stérile, simplement parce que tu n'as jamais osé imaginer autre chose ?
Et cette noblesse que tu défends...que tu dois être naïf pour me sortir de telles absurdités. Tu crois qu'elle partage tes peines ? Qu'elle se soucie de tes douleurs ? Ils te parlent à la taverne et cela te suffit ? Dieu tout puissant, quelle misère ! Tu est un chien qui se contente d'une caresse entre deux coups de bâton de son maître. Quand viendra la famine, quand viendra la guerre, où seront-ils, ces nobles que tu chéris ? Ils seront loin, bien loin, pendant que toi, tu mourras sur leur terre qu''ils n'auront même pas eu à défendre eux-mêmes.
Tu dis que nous ne sommes que des spectres, que nous apportons la mort. Mais qui est donc plus mort que l'homme qui vit sans se révolter ? Qui donc est plus spectre que celui qui erre dans la servitude, en appelant cela la fraternité ? Tu craches sur l'égalité, mais ce n'est pas l'égalité que tu hais, c'est la possibilité qu'un jour un fils de paysan puisse s'asseoir à la même table qu'un seigneur sans devoir courber l'échine. Tu rejettes la modernité sous prétexte qu'elle détruit tes rivières et tes champs. Or, ce n'est pas l'industrie qui te menace, c'est ton immobilisme. Ce n'est pas la ville qui est un tombeau, c'est ton village figé dans un autre siècle.
Donc oui, je suis là. Et je ne partirais pas. Parce que ton monde est condamné, non par nous ou par la nation d'où je viens et encore moins par l'idéologie qui anime ma patrie, mais par la rigidité de ta patrie. Ton monde tombera, parce que rien n'est éternel, pas même votre illusoire harmonie. Et ce jour-là, quand tes seigneurs s'enfuiront, quand tes champs brûleront, quand tu verras que ta "fraternité naturelle" n'était qu'une rêve, qu'une utopie, alors à cet instant, tu comprendras. Trop tard, certes, mais tu comprendras."
C'est au moment où il acheva sa tirade. Le vieil homme, bien que peu convaincu et persuadé que l'Estalien était plongé dans la plus profonde des erreurs, ne se contenta que de répondre d'un soupir las. Il était trop vieux et fatigué pour s'engager dans un débat sans fin. Peut-être que dans sa jeunesse, il aurait montré la voie à ce soubresaut issu de terres lointaines dont il n'a que vaguement entendu parler. Son petit-fils sortit de la maison, s'excusant auprès de son grand-paternel avant de prendre son cheval pour suivre les deux hommes. Yuri n'avait pas le temps de discuter, il avait eu tout juste le temps de sermonner à son tour le vieillard avant qu'Albert n'amène le jeunot avec lui. Il avait cependant épuisé sa salive, vu le regard sceptique que lui avait lâché le vieil homme.
"Il y a une taverne dans le coin ? J'ai soif."
(Pour une fois, en justifié)
Posté le : 16 mars 2025 à 17:41:14
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Kedves testvérek Krisztusban,
Mély aggodalommal és súlyos felelősséggel, de határozott eltökéltséggel fordulok hozzátok ma. Mint a Szentséges Catholagne-i Egyház bíborosa, kötelességem és esküm, hogy őrizzem az egyházunk integritását és szentségét, ezeréves intézményként, amelynek az igazság és igazságosság fényének kell lennie egy gyakran igazságtalanság és korrupció által árnyékolt világban. Példaként kell állnia minden hívő és nem hívő számára, függetlenül korábbi hibáiktól, és függetlenül attól, hol élnek ezen a világon. Nyugtatnia, enyhítenie és védelmeznie kell.
Ma szembesülünk egy komoly veszéllyel, amely fenyegeti vallásos küldetésünket. Egy olyan veszély, amely megpróbálja megrontani a szent és rendkívül fontos folyamatot, a pápaválasztást. A Carnavale Hercegség, ismert extravagáns gazdagságáról, kétes tetteiről és sötét befolyásáról, megpróbálja befolyásolni a bölcs választó bíborosok szavazatát a saját jelöltje, a mindössze 17 éves Fulbertrand Bienheureux javára, aki az oligarcha családok parancsára pályázik a pápaságra, egy olyan földön, ahol az isteni fény alig tud áthatolni a mérgező felhőkön és a gyárak szennyezett kibocsátásain.
Ez a manipulációs kísérlet súlyos sértés a hitünk és az egyházunk ezeréves hagyománya ellen, de sértés az Atya, a Fiú és a Szentlélek ellen is. A konklávé egy szent pillanat, ahol a Szentlélek vezeti döntéseinket teljes égi tisztaságával. Minden külső beavatkozás, amely személyes vagy anyagi érdekekből fakad, különösen kapzsi érdekekből, ezen isteni folyamat megrontását jelenti.
Emlékeztetnünk kell, hogy az egyházunk Jézus Krisztus tanításain alapul, aki a tisztaságra, alázatosságra és igazságosságra hív fel minket. Carnavale tettei, amelyek megpróbálják megrontani a pápaválasztási folyamatot egy botrányos, 3000 Carnavalais Csekk ajánlatával és egy névtelen számla nyitásával a Castelage Hercegi Bankban, majdnem sátáni jellegűek, és ellentétesek a keresztény értékekkel. Az egyházunk szent intézményét saját céljaikra akarják használni, ezzel eltérítve a mi isteni küldetésünket.
Felszólítalak, kedves hívek, imádkozzunk együtt az egyházunk védelméért ezekkel a gonosz erőkkel szemben. Imádkozzunk, hogy a választó bíborosokat az isteni bölcsesség és kegyelem vezesse, ne pedig a földi csábítások. Imádkozzunk, hogy az igazság fénye világítsa meg az útunkat, és védjen meg bennünket a korrupció sötétségétől.
Együtt maradjunk ébren és állhatatosak a hitünkben. Nem szabad megengednünk, hogy néhányak önző érdekei eltérítsék az egyházunkat a szent küldetésétől. Segítsen minket Szűz Mária, az egyház anyja, és vezessen minket ezekben a nehéz időkben.
Mint az egyház fia, mindig Jézus Krisztus tanításai és azok példája vezettek, akik életüket az igazság és igazságosság szolgálatába állították. Már gyermekkoromtól tanúja voltam a társadalmi igazságtalanságoknak és a legszegényebbek szenvedéseinek. Ezek az élmények egy olyan eltökéltséget ébresztettek bennem, hogy minden formájában harcoljak a korrupció és a hatalom visszaélése ellen. És a korrupció bizonyára az egyik legtöbb szenvedést okozó tett ezen a világon.
Ma, amikor ezzel a manipulációs kísérlettel szemben állunk, fontosabb, mint valaha, hogy emlékeztessünk a hitünk alapvető értékeire. Kötelezettségünk, hogy megvédjük az egyházunk integritását, és hogy megvédjük az igazságosság és igazság elveit, amelyek a küldetésünk szívében vannak.
Hívom mindannyiukat, hogy csatlakozzanak hozzám ebben a harcban az igazságosságért és igazságért. Együtt fel tudjuk szólaltatni a hangunkat, és meg tudjuk védeni a hitünk szent értékeit. Imádkozzunk, hogy a Szentlélek vezesse cselekedeteinket, és adjon nekünk erőt, hogy ellenálljunk minden formájának a korrupciónak.
Felszólítom a Szentszéket, hogy konkrétumokat tegyen ezzel a manipulációs kísérlettel szemben, amely nem az első. Az aquitagnais vallási hatóságok már korábban is figyelmeztették a Szent Anyaegyházat az előző konklávé alatt, és ma ismét felszólítunk.
Áldjon meg és védjen meg minket Isten ebben a szent küldetésben.
Minden odaadással és bizalommal a isteni Gondviselésben,
Alexius Palamas Bíboros.

Chers frères et sœurs en Christ,
C'est avec une profonde inquiétude et avec gravité, mais aussi avec une détermination inébranlable que je m'adresse à vous aujourd'hui. En tant que cardinal de la très Sainte Église de Catholagne, mon devoir et mon serment est de veiller à l'intégrité et à la sainteté de notre Église, une institution millénaire qui doit être un phare de justice et de vérité dans un monde souvent obscurci par l'injustice et la corruption. Elle doit être un repère pour tous les croyants et non-croyants, peu importe leurs erreurs passées, quelles que soient leurs localisations en ce monde. Elle doit rassurer, apaiser, protéger.
Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une menace grave pour sa religieuse mission. Une menace qui vise à corrompre le processus sacré et d'une importance extrême qu'est l'élection papale. La principauté de Carnavale, connue pour ses richesses extravagantes, ses agissements contestables et ses influences obscures, tente d'influencer le vote des très sages cardinaux électeurs en faveur de leur candidat, Fulbertrand Bienheureux, un jeune homme de seulement 17 ans, prétendant à la fonction papale sur commande des grandes familles oligarchiques de cette terre où la lumière divine peine à entrer au travers des nuages toxiques et des émanations polluées des usines.
Cette tentative de manipulation est une insulte d'une gravité sans nom à notre foi et à la tradition millénaire de notre Église, mais aussi une insulte au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Le conclave est un moment sacré où celui-ci, l'Esprit Saint, guide nos délibérations avec toute sa clarté céleste. Toute ingérence extérieure, motivée par des intérêts personnels ou matériels, encore plus par des intérêts cupides, est une profanation de ce processus divin.
Nous devons nous rappeler que notre Église est fondée sur les enseignements de Jésus-Christ, qui nous appelle à la pureté, à l'humilité et à la justice. Les agissements de Carnavale, en tentant de corrompre le processus d'élection papale par une proposition outrageuse de 3 000 Chèques Carnavalais et l'ouverture d'un compte anonyme à la Banque Princière Castelage, sont quasiment sataniques dans leur nature et sont aux antipodes des valeurs chrétiennes. Ils cherchent à utiliser notre sainte institution pour servir leurs propres fins, détournant ainsi notre mission divine.
Je vous exhorte, chers fidèles, à prier ensemble pour la protection de notre Église contre ces forces malveillantes. Prions pour que les cardinaux électeurs soient guidés par la sagesse et la grâce divine, et non par les tentations terrestres. Prions pour que la lumière de la vérité éclaire nos chemins et nous protège des ténèbres de la corruption.
Ensemble, nous devons rester vigilants et fermes dans notre foi. Nous ne devons pas permettre que les intérêts égoïstes de quelques-uns détournent notre Église de sa mission sacrée. Que la Vierge Marie, mère de l'Église, intercède pour nous et nous guide dans ces temps troublés.
En tant que fils de l'Église, j'ai toujours été guidé par les enseignements de notre Seigneur et par l'exemple de ceux qui ont consacré leur vie à la justice et à la vérité. Depuis mon plus jeune âge, j'ai été témoin des injustices sociales et des souffrances des plus démunis. Ces expériences ont forgé en moi une détermination à lutter contre toute forme de corruption et d'abus de pouvoir. Et la corruption est définitivement l'un des actes engrangeant le plus de misère dans ce monde.
Aujourd'hui, alors que nous sommes confrontés à cette tentative de manipulation, il est plus important que jamais de rappeler les valeurs fondamentales de notre foi. Nous devons nous engager à protéger l'intégrité de notre Église et à défendre les principes de justice et de vérité qui sont au cœur de notre mission.
Je vous invite tous à vous joindre à moi dans cette lutte pour la justice et la vérité. Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix et défendre les valeurs sacrées de notre foi. Prions pour que l'Esprit Saint guide nos actions et nous donne la force de résister à toute forme de corruption.
J'appelle le très Saint-Siège à prendre des mesures concrètes devant cette tentative de manipulation qui n'est pas la première. Les autorités religieuses aquitagnaises avaient déjà tenté d'avertir la Sainte mère Église lors du conclave précédent, et nous reprenons cet appel aujourd'hui.
Que Dieu nous bénisse et nous protège dans cette mission sacrée.
Avec toute ma dévotion et ma confiance en la Providence divine,
Cardinal Alexius Palamas.

Posté le : 05 avr. 2025 à 17:57:36
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Communiqué officiel du comité central du Parti Eurycommuniste velsnien, 28 mars 2016

La terrible nouvelle et le grand malheur viennent se jour frapper tous les peuples libres, et les travailleurs du monde entier, par l'annonce du décès de notre cher et grand camarade Lorenzo, secrétaire général de la Loduarie Communiste, ce 28 mars 2016. Le peuple héroïque de la Loduarie Communiste et son gouvernement venant nous apprendre la triste nouvelle de la disparition du grandiose bâtisseur du loduarisme, de la figure la plus importante de l'eurycommunisme du XXIème siècle.
Tout d'abord, par ces mots, nous nous adressons en premier lieu au peuple loduarien, de la part de tous les exploités, de tous les écrasés, de tous les sans-rien, qui ont porté sa figure comme étendard d'une société résolument nouvelle et révolutionnaire.
Une peine immense emplit nos cœurs. En cette journée cruelle de deuil universel, nous assurons au peuple loduarien de notre fraternelle et indéfectible solidarité. Tous les travailleurs de Velsna, et tout le peuple de Velsna, tous les vrais camarades, tous les vrais amis de la paix universelle et de la République de l'amour humain partagent une même douleur. Pour tous les exploités de la classe ouvrière velsnienne, le camarade Lorenzo, malgré sa mort, ne cessera jamais, ô grand jamais, d'être perçu par tous les velsniens comme un grand artisan d'une société alternative et belle: celle du socialisme.
Nous rendons hommage à celui qui, en 2001, a allumé une étincelle d'espoir dans une Loduarie alors rongée par une junte militaire fasciste. Qui parmi les opposants de ce grand homme aiment à rappeler à quoi ressemblait la Loduarie avant l'ascension au pouvoir du camarade Lorenzo ? Qui parmi les nations capitalistes osera omettre que durant ces quinze années de mandat, ce grand libérateur des peuples s'est contenté de gouverner sur un qtatut-quo ? Non. La Loduarie communiste, nous pouvons le dire, a permis à des millions de travailleurs de sortir de la misère et de l'analphabétisme. Lorenzo a récupéré une Loduarie roulant à la charrue, et il la laisse aujourd'hui avec l'un des plus grands parcs nucléaires du monde, avec un réseau routier et ferré modernisé, avec des logements gratuits pour tous les travailleurs.
Et cette étincelle qui s'est allumée en Loduarie en 2001 a eu tôt fait de devenir un grand feu de joie, car le camarade Lorenzo ne se serait jamais contenté de libérer un seul pays: il fallait émanciper toujours plus de peuples, libérer toujours plus de travailleurs. Nous n'oublierons jamais l'action du secrétaire général en faveur du bonheur et de la libération des peuples: en Okaristan, en Translavye, et partout où le drapeau de la Révolution prolétarienne a été planté, tantôt avec succès, tantôt avec regret.
Le nom de Lorenzo illumine de sa resplendissante clarté le chemin à suivre pour réaliser le plus grand rêve de l'humanité: le chemin du communisme ! Nous, membres du comité central du Parti Eurycommuniste Velsnien, que nous saurons puiser dans la vie et l’œuvre du camarade Lorenzo, dans la clarté de ses perspectives révolutionnaires, dans l'audace et le caractère concret de ses directives, dans sa liaison constante avec les masses laborieuses, des forces chaque jour renouvelées, pour en suivant la trace du camarade secrétaire, être dignes du qualificatif de "loduariste".
Les eurycommunistes velsniens sauront rester fidèles aux principes loduaristes, contre les déviations de la ligne telle qu'édictée par le camarade Lorenzo, réaffirmant sans cesse la fermeté de notre tâche de libération et d'émancipation du genre humain. Nous prenons acte, par ta mort, camarade Lorenzo, du rôle fondamental de tous les partis frères dans l'apport aux masses laborieuses de la formation nécessaire à la lutte pour leurs droits.
Camarade Lorenzo, nous te disons adieu: ami de tous les travailleurs, de tous les opprimés, de tous les laissés pour compte. Tu as fait honneur à la quête du paradis socialiste, et nous tous, ouvriers de tous les pays: velsniens, loduariens, estaliens, translaves, qu'ils soient dans le monde socialiste ou capitaliste, nous reprendrons le drapeau.
Ta mémoire vivra dans nos actes, tes enseignements éclaireront toujours notre route. Nous ne cesserons jamais d'aller de l'avant, vers le communisme.
