11/05/2017
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Autour d'une liqueur : la politique bergrosish

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Monastère politique
Le Monastère du Pic

Doté d'un fonctionnement à la fois décentralisé et organisé autour des monastères, la politique bergrosish à l'échelle nationale se fait en règle générale au Monastère du Pic, édifice impressionnant bâtis dans les sommets mêmes de Bergrun. Si ce n'est pas le plus ancien des monastères, c'est celui qui par divers leviers et facteurs historiques s'est imposé comme le centre politique des échanges entre les différentes mairies et autres monastères. C'est également l'une des distilleries de Pflanzenlikor les plus renommées, que l'on retrouve inévitablement pendant les rencontres (ce serait même la raison pour laquelle les moines se regrouperaient ici, selon la rumeur).
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Pendant l'opération hotsalienne à l'encontre de la Rache, en début juin 2014

L'Archimoine Ludwig Hauschka montait les dernières marches d'un pas lourd. L'escalier était raide et long mais fort heureusement le soleil se levait à peine et sa lueur se dessinait sur les massifs. En cette matinée de juin, il faisait encore bien frais mais la chaleur n'allait pas tarder à monter.

-Vous allez bien mon père ?

D'un geste de la main, l'Archimoine chassa le moinillon qui l'accompagnait :

-Très bien ! Parfaitement ! Dépêchons-nous, je tiens à arriver avant les autres !

Aussi pressé fut-il, la réalité était que les jambes de l'Archimoine ne pouvait que difficilement tenir un rythme supérieur, quelle qu'en fut sa motivation. Mais son objectif était atteint et aucune autre délégation de moines n'étaient arrivés avant lui.
Il faut dire qu'il était huit heures tapante et que la rencontre ne commençait formellement qu'à dix heures, soit midi dans les faits. Le retard traditionnel des moines n'était que d'une heure, mais dans le cas du Monastère du Pic, on passait à deux lorsque la condition physique générale des moines laissaient à désirer.

11h48, l'ensemble des représentants monastiques de tout Bergrun étaient arrivés, accompagnés des maires des plus grandes villes ayant pris la peine de se déplacer à l'occasion. Tout ce beau monde était sur une terrasse surplombant la vallée, avec une jolie table de bois massifs agrémentée d'un d’autant plus joli festin : liqueur, charcuterie, fromage, pain, tout ce qu'il fallait pour initier la rencontre, ce que Ludwig fit :

"Mes frères, mes fils, le sujet de cette séance concerne les actualités récentes concernant la Rache, odieux brigands qui parsèment la Kresetchnie aux endroits de l'Hotsaline et Altarie. Nos deux nations consœurs ont initié des opérations armées pour réprimer ces occupations avec ce qui s'annonce un succès admirable, mais nous constatons l'implication croissante de puissances étrangères et malvenues, à savoir l'Impérialiste Raskenois et la Grande Ripoublique de Velsna."

"En effet, c'est l'occasion de constater la conciliance de l'Altarie avec l'Impérialiste, une chose inquiétante que nous ne constatons que trop." Répondit Luka Wehausen, moine présent aux Assemblées Permanentes de Krésetchnie "Nous avons pu le constater dernièrement et cela ne peut s'expliquer que par deux choses selon moi : de la naïveté ou des intérêts douteux."

"Si les rat-skenois viennent, c'est qu'il y a des ressources fossiles à exploiter ! Ils ne prendraient pas la peine d'investir des moyens si ce n'était pour étendre leur influence impérialiste. Et nos confrères de l'Altarie en sont sûrement bien conscients et désireux d'en obtenir des bénéfices ! Probablement sont-ils corrompus par des lobbyistes du Rat-sken !"

"Cela expose tout de même une grosse faiblesse de la Krésetchnie et plus précisément de Bregrun." Reprit l'Archimoine "Nous ne disposons que de moyens militaires limités alors que nous sommes entourés de rapaces auxquels s'ajoute la Ripoublique ! Et nous bergrosish sommes en partie responsable avec une absence flagrante d'effort. Nous devons affronter l'avenir, qui est incertain. La Krésetchnie est de plus en plus décentralisée et compte sur l'autonomie de ses membres. Si nous tenons à nous affirmer contre la prédation de nos voisins, nous allons devoir acquérir les moyens de nos ambitions !
Mes frères, je suis heureux que nos pensées convergent. Nous allons pouvoir aborder plus en détail une question importante : comment nous organiser ? Nous allons devoir recruter, équiper, former, loger, et surtout, superviser. Jusqu'à présent, la police est à la charge des mairies et a pour seule responsabilité l'ordre civil des villes. Nous parlons là de constituer un corps armé avec des fonctions bien élargies et un lot de contraintes."

Là un très gros moine, avec une voix caverneuse et un nez dont la combinaison de l'ampleur et de la teinte dispensait d'un éthylotest pour savoir son état les trois quarts du temps, prit la parole tout en reposant le verre de sa main et mâchouillant du sauciflard :

"Mes frères, je vous rejoins tout à fait. Nous voyons bien que nous ne pouvons pas compter sur les altariens et devons tout faire nous-mêmes ! Je recommande hic que nous levions de petites troupes dans l'ensemble des villages et que nous les organisions autour des monastères, comme toujours ! Il faut que nos ordres reprennent leurs responsabilités ancestrales !"

"Nos responsabilités ancestrales ?" Demanda un moine famélique mais avec un nez tout aussi empreint du terroir "Voyons, qu'est-ce qu'on ne doit pas entendre ! Nous ne pouvons quand même pas évoquer la période coloniale kaulthe et le rôle qu'avaient nos prédécesseurs à l'époque inquisitoriale ?!"

"Bah écoute le cure-dent..."

"Mais je ne te permets pas !"

"Je parle juste de hic rester dans la tradition des monastères d'organiser la vie à Bergrun, pas de faire une descente chez ta grand-mère parce qu'elle a mis une effigie de Belenos à côté de la croix du petit Jésus !
Bah là simplement, les mairies constitueraient les petits groupes d'hommes en arme, et on s'occuperait de centraliser leur formation et les opérations ! C'est pas difficile à comprendre !"

Le ton monta pendant une bonne demi-douzaine de minutes avant de s'apaiser sous la médiation de Ludwig (qui menaçait simplement de balancer tout le monde de la terrasse à coup de douze). Pour faire la paix, on célébrait durant trois quarts d’heures le généreux buffet (déjà bien entamé mais fort heureusement ravitaillé à rythme régulier).

"Délicieux ce fromage de brebis."

"Ah, pas de brebis mais ça commence par la même lettre !"

Les deux moines éclatèrent d'un rire gras avant que l'Archimoine ne les reprenne.

"Mes frères, concentrons-nous ! Nous sommes d'accord pour que les monastères administrent la formation des groupes armés. Mais quid de leur équipement ?"

"Nous avons déjà des ateliers d'armes de chasse en Bergrun et je suis sûr que nous pourrions les développer pour produire des armes performantes. Mais la question du financement demeure."

"Il faudra faire des quêtes ! Si les mairies pourront gérer avec leurs impôts le recrutement et équipements des soldats, tout ce qui concerne la centralisation devra aussi être financé."

"On devrait peut-être également tirer dans nos caisses monastiques, la vente de bière marche plutôt bien en ce moment."

Succession de contestation, chaque moine se plaignant de ses maigres récoltes, accidents de production et faible attractivité, même si le principal problème qui plombait les ventes était l'évaporation de l'alcool quand on le laisse à côté de moines ma foi fort chaleureux. Mais l'Archimoine était catégorique :

"Mes frères, nous n'avons pas le choix et devrons concilier quête et caisse ! Vous savez que les bergrosish sont radins et ne donneront pas assez, car nous aussi, nous allons devoir constituer des forces monastiques en plus !"

Là prit la parole un moine carré, presque littéralement si on plissait les yeux d'un peu loin. Il était extrêmement trapu avec de véritables jambons faisant office de bras à force de couper des bûches. C'était un moine charpentier mais aussi un chasseur, un maçon, un agriculteur et, plus encore, un moine dévoué : Patrik Proch. De sa mâchoire, elle aussi très carrée, il s'exprima avec vivacité :

"Mes frères, ce serait un plaisir que le Monastère Mayenburg constituerait un ordre de moine guerrier pour servir de noyaux durs aux futures forces de Bergrun ! Nous comptons déjà un nombre appréciable de chasseurs bien formés à la discipline des armes à feu, un savoir que nous pourrions parfaire en collaboration avec nos confrères hotsaliens.
D'ailleurs vous avez goûté au pâté de sanglier que j'ai ramené ?"

Exclamation générale d'approbation ! Il faut dire que ledit pâté était fort bon et, bien que sacrément corsé (le sanglier en question avait sûrement beaucoup couru dans sa vie), débordait de saveur. Il était d'autant plus délicieux quand on le savourait sur une grosse tranche de pain. Une demi-heure supplémentaire fut perdue à apprécier le troisième service du buffet et, bien qu'on commençait à avoir mal aux cheveux, se dessinaient déjà les décisions suivantes :
-Laisser les mairies organiser un ensemble d'unités de combat dont elles auront la charge du recrutement, formation et équipement.
-Centraliser la supervision desdites unités au Monastère de Mayenburg qui reprendra la tradition des moines guerriers.
-Organiser des entraînements conjoints avec l'Hotsaline pour monter en niveau dans l'armée bergrosish.
-Distribuer quelques missives insultantes aux impérialistes, ripoublicains et altariendutout.
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L'ethnocentrisme hotsalien et les questionnements qu'il instigue en Bergrun.

Les successions de crises abordées par la Krésetchnie, tel que l'invasion du Gradenbourg par l'Empire Ratskenois et celle de la bande de Kranung par la Rache suivis de l'état d'urgence ayant maintenu au pouvoir de façon autocratique Leonid Kravchuk, avait amené à une succession d'interrogations visibles en Hotsaline. Étaient de là partis un ensemble de débats avec des réponses qui posaient davantage de questions encore chez les moines de Bergrun. Les réflexions faisant suite à l'après état d'urgence et à la définition de la démocratie hotsalienne avait amené à des élaborations plutôt douteuses du point de vue de certains moines, définissant un hotsalien avant tout selon des critères ethniques, et le droit selon des principes communautaires. La chose était confortée sur l'étude de la libération de la bande de Kranung, ou plutôt de la suite des choses avec un tri minutieux entre les descendants de populations autochtones et les étrangers qui composaient la Rache. Cette définition purement ethnique, même génétique, de la population et communauté hotsalienne provoque un malaise face aux dérives que la chose pourrait poser, et plus généralement, sur la pertinence même de cette définition.

La question du racisme, de la distinction et hiérarchisation des humains dans la société selon des critères exclusivement génétiques était la première critique et la plus évidente. Cette position était non seulement difficilement défendable d'un point de vue moral, mais donnait également une définition très simpliste, lacunaire même, d'une communauté. Si les notions de tradition et cultures constituent une fondation crédible à la définition d'un peuple, comme un ensemble partageant les mêmes valeurs et directions, l'intégration de critères génétiques semblent alors d'autant plus incongrue tant la chose n'a pas d'influence directe sur lesdites traditions. Si un descendant d'étrangers est né dans un pays, y a grandi, appris la langue, vécu avec les habitants (au sens large) en sociabilisant, partageant avec eux la vie en société et les responsabilités intrinsèques, est-il toujours un étranger ? Lui qui a accepté et été accepté par ce pays, ne peut-il donc prétendre en être un citoyen, un membre à part entière du peuple ? Et là encore, accepter un individu comme partie intégrante de la société selon un critère génétique amène à se questionner sur des cas de figure plus particulière : un descendant d'hotsalien expatrié à l'autre bout du monde et s'étant vidé de toute la culture, tradition et responsabilité hotsalienne, serait toujours selon le droit du sang un hotsalien à part entière ? Davantage qu'un individu ayant accepté la société, la communauté hotsalienne pour en être accepté en retour ?

Viennent également les questions sur les limites arbitraires concernant la définition génétique d'un hotsalien. Si ce critère est déjà réprouvé par nombre de bergrosish avec un malaise prononcé, ils expriment qui plus est des interrogations d'un ordre plus technique sur la définition même du génome hotsalien. En vue de l'évolution de la génétique selon les mutations et les migrations, cette définition précise des génomes répondant aux critères hotsalien se retrouve à plutôt répondre à un contexte historique, où est décrété “C'est la population à partir de telle année sur telle zone qui correspond à la définition génétique de l'hotsalien”, ce qui conforte l'idée de certains que la définition d'une communauté hotsalienne devrait se faire sur lesdits critères historiques, sociétaux et culturels plutôt que génétiques. L'immense caractère de la définition actuelle permettrait même des prétextes fallacieux pour finalement intégrer ou exclure des populations de la société hotsalienne, sous prétexte qu'elles auraient été métissées, ou inversement, qu'on élargit le “génome de l'hotsalien”.

Certains moines reviennent toutefois sur ces questions avec une approche bien plus radicales et favorables à la vision hotsalienne, en rappelant en particulier de remettre dans son contexte le raisonnement ayant amené à une telle définition. Ces critères pour déterminer la communauté hotsalienne se font suite à des mouvements de populations très distincts ayant amené à une perturbation de la société hotsalienne. On ne définit pas des critères génétiques par simple racisme, bien triste réduction du processus ayant amené à cette décision, mais par simplicité de distinguer une communauté native perturbée par des mouvements germains et sémites. Faut-il la rappeler les principes très clairement exprimés et pourtant omis par les détracteurs, de “bon sens communautaire exprimant l'ensemble communautaire et ethnique hotsalien”, qui permet explicitement de traduire cette définition génétique comme une continuation de la communauté hotsalienne en proie à des troubles et influences d'ethnies clairement distinctes.
Ce mouvement de soutien au raisonnement ethnique hotsalien a d'autant plus choqué qu'il faisait ensuite le rapprochement au principe de Prédestination et Corruption totale : les hotsalien ont été prédestinés par la volonté absolue du Bon Dieu à être hotsalien, en tant que peuple, famille et communauté. Le terme “famille” n'est d'ailleurs pas pris au hasard puisque permettant justement le rapprochement avec l'identité génétique et la mise en place d'une généalogie définissant qui est part intégrante de la famille ou non.

Et toujours avec cette même radicalité, ces soutiens étendent le principe de Prédestination aux membres de la Rache ayant envahi la bande de Kranung, ou aux raskenois en Gradenbourg : ils auraient, eux aussi, eu leur destin déjà prédéfini par le Bon Dieu, non pas pour être gracié, mais au contraire damné. Mais si ces soutiens radicaux expriment clairement que ces étrangers et leurs descendants ne font pas partie de la famille hotsalienne et n'ont pas leur place dans leur foyer, ils ne sont pas tous d'accord sur le traitement à appliquer aux membres de la Rache non armé dans les zones libérés. Les plus radicaux des radicaux répète qu'ils sont très clairement damnés par la volonté du seigneur et que leur place est maintenant en enfer, sans aucun espoir de recevoir les bonnes Grâces et d'accéder au paradis tout simplement parce qu'ils ne peuvent ni renoncer au mal, ni saisir le salut qui leur est proposé selon les principes de la corruption totale.
Mais c'est là où les radicaux divergent, avec certains qui affirment qu'une rédemption est encore possible à condition d'éloigner de toutes tentations du pêché et de leur instiguer les enseignements qui les permettront de renoncer au mal, suivre Dieu et accepter le don du Salut. Pour ce faire, est proposé une vie pieuse de labeur... dans des mines de charbon. Ainsi sera déclaré “De prière et d'abnégation, un individu peut affronter les épreuves du Bon Dieu, s'éloigner des tentations semées par Satan, et accéder aux bonnes Grâce comme le veut notre seigneur”.

Au-delà de l'incohérence théologique d'enfermer sous terre proche de l'enfer, à l'abri du ciel (dans tous les sens du terme) un individu pour qu'il abandonne le mal et accède au paradis, cette solution proposée qui n'est rien de moins que de la déportation et travail forcée dans des conditions douteuses a aussi eu son lot de réactions. Mais même du côté des moins radicaux opposés à une définition génétique de la communauté hotsalienne, on trouve des amateurs de cette idée qui, d'un point de vue pragmatique, répond à pas mal de contraintes.
La première est évidemment l'isolement d'individus dangereux. Nul doute que des membres de la Rache ne sauraient être laissés en liberté ni ne pourrait se réintégrer dans la société sans un travail actif de cette dernière. Le travail dans une prison en montagne, organisé autour d'une mine de charbon qui règlera l'activité et la vie de ces communautés pénitentiaires, sera un moyen de pénitence en contribuant à la société, en plus d'être un honnête travail, lavant des pêchés et éloignant de la tentation du mal. C'est ainsi que les débats dévièrent non pas sur la moralité d'une telle entreprise, mais plutôt sur comment rendre morale et respectueuse des enseignements du Bon Dieu une telle chose.

Mais cela devient alors un argument contre la Prédestination, puisque établissant clairement que tout individu peut accéder au salut (les radicaux rétorqueront que seul ceux ayant été choisis par Dieu saisiront cette opportunité, comme ils en ont tout le temps eux), mais surtout, qu'une intégration dans la société, dans la communauté, est tout à fait possible et se base sur une acceptation de et par celle-ci plutôt qu'une proximité génétique.
Certains moines voient là même l'occasion de faire un exemple en faisant de ces déportés de la Rache de parfaits petits bergrosish, pratiquant la voie du Seigneur et participant à la société sans la bousculer ni la détourner.
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Les moines s'étaient rencontrés à nouveau au Monastère du Pic pour discuter de la situation. Ce fut une nouvelle discussion particulièrement longue et éprouvante, si pénible qu'il fallait établir une logistique pour réapprovisionner par trois fois en boisson et charcuterie les orateurs. Le sujet portait sur le référendum des territoires occupés et de l'acceptation de leur libération et réintégration. C'était une excellente chose et pour le moment, les Ratskenois ne semblaient pas avoir tenté quoique ce soit, tandis que la Ripoublique de Velsna avait approuvé. Tout allait sur le papier dans le sens de la Krésetchnie, à un point où on se demandait s'il n'y avait pas anguille sous roche. Il restait à voir combien de temps mettront les forces raskenoises à partir, est-ce qu'ils utiliseront des prétextes pour retarder leur décision, quels pièges est ce qu'ils avaient laissés... Un second point était de savoir dans quel état seront retrouvés les territoires de l'Hotsaline, Avène et Gradenbourg. Leurs économies et industries auront elles été métamorphosées pour s'intégrer dans un dispositif raskenois dont elles dépendraient ? Quid de l'administration et des influences qu'elle aura eu ? Autrement dit, une grande victoire, mais non définitive et, tant que l'on n'aura pas un meilleur aperçu de la situation, on ne pourra pas définitivement prendre pour acquis ce terrain-là.

Pour autant, on partait du principe que les ratskenois ne se montreraient pas trop audacieux dans leurs manigances et que la Krésetchnie allait enfin connaitre un peu de paix, et pouvoir concentrer sur attention sur d'autres points de tension. En effet, si se débarrasser de Rasken était définitivement une grande avancée, il restait d'autres sujets d'attention : Altrecht, Mährénie (extension kahtanaise), Kaulthie (qui devenait juste une extension estalienne à ce stade). La priorité semblait être orientée vers la Kaulthie qui semblait complètement assujetie et releguée au poste de base avancée pour l'Estalie, là où la Mährénie faisait au moins semblant d'être indépendante. Des armées y étaient déployées et des investissements massifs opérés par l'Estalie, qui traitait la région comme une base où on investit dans des fortifications et dispositifs d'accueil des troupes. Le premier et plus criant des problèmes concernait le manque de renseignement sur place. C'était un très gros point noir sur les anticipations et l'adoption d'une bonne posture géopolitique compte tenu de l'impossibilité de définir clairement les intentions des gouvernements Kaulthes et Estaliens. La Kaulthie conservait une image d'ancien empire coloniale pour les bergrosish malgré son revirement communaliste, lui donnant de fait l'image d'une menace latente. La chose paraissait confirmée quand ce communalisme l'amenait juste à se laisser asservir par l'Estalie, une puisse ultra-militariste et expansionniste.

Les moines se mirent donc d'accord sur travailler sur l'acquisition d'informations en Kaulthie, notamment sur les relations avec l'Estalie et les intentions de ces derniers. La Mährénie, elle, sera en second plan pendant un temps.
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