Commissariat à l'Agriculture

Camarades commissaires provisoires,
Je vous adresse ce rapport dans le cadre de la grande enquête de recensement de toutes les unités de production du pays, vous renseignant ainsi sur l’état de santé général des forces productives du pays, dans les secteurs primaire. J’espère par là même, fournir au Présidium et au Commissariat général des pistes prioritaires afin d’améliorer durablement la vie des travailleurs et travailleuses de ce pays.
Pour commencer, il est inutile, camarades, de nous voiler la face sur la réalité de la situation de ce pays tel que nous le prenons. Il est nécessaire d’évaluer la gravité de la catastrophe dans laquelle le régime des fascistes scientistes a plongé le pays ces dernières années. Au contraire, c’est là une occasion inespérée de repartir de l’avant et de bâtir une nouvelle nation, malgré les moyens limités mis à notre disposition.
Audit des secteurs agricoles et d’extraction de ressources
Pour comprendre de quelle situation nous partons, il nous fait prendre en exemple les secteurs considérés comme relevant comme de la production primaire. Le redécoupage des anciennes subdivisions administratives en comités locaux nous a permis d’obtenir plusieurs chiffres particulièrement édifiants. Sur les 511 comités d’administrés locaux que compte notre nouveau découpage, 200 sont dans une situation d’insécurité alimentaire à l’heure actuelle, ce qui rend vulnérable aux maladies une partie de la population translave.
Les raisons de l’effondrement du secteur agricole sont multiples, mais sont pour la majorité, à remettre sur le compte de la gestion de la patrie par le régime scientiste. Curieusement, ce n’est pas tant les destructions causées par la libération du pays qui sont son plus grand déterminant. Les bombardements aériens n’ont pas été particulièrement lourds, et se sont concentrés dans les zones urbaines ou dans les zones rurales à intérêt stratégique. Cet évènement semble n’avoir été que le clou du cercueil de la RFS de Translavye. L’effondrement présente des caractéristiques globales et systémiques. La RFS n’a pas été simplement touchée par la guerre, mais semble avoir été affectée par l’incompétence notoire de l’élite dirigeante scientiste dans les sujets relatifs à l’agriculture. Le gouvernement, qui pourtant assumait avoir le contrôle total de ce secteur économique, n’a pas exercé la moindre augmentation de dépense ou de subvention liée à l’activité primaire, quand le le secteur de l’armement a connu durant la même période une multiplication par 10 de sa valeur de l’année 2010. Conséquence : les paysans se reposant en permanence sur l’expertise des ingénieurs agronomes scientistes ne semblent en réalité n’avoir eu que peu de soutien pour assister au développement de leurs activités, tandis que le corps d’experts envoyés par les scientistes était caractérisé par plusieurs problèmes majeurs.
En premier lieu, les 4 000 ingénieurs agronomes promis par le gouvernement n’étaient en réalité pas plus de cinquante, au plus fort développement du corps. La sacralisation de la science promue par ces derniers semble n’avoir concerné que leurs affiches de propagande. Ensuite, c’est le degré de compétence des ingénieurs en lui-même qui pose question, et aurait été largement sous-estimé. Si les cultures sous OGM promues par le gouvernement ont conduit à une hausse sensible de la production, le gouvernement s’est donné corps et âme à un recours massif aux pesticides ayant conduit à un empoisonnement d’une part non négligeable des sols du pays, et sur le long terme, à un épuisement de ces derniers. Revendique technocratique, le régime ne semble en avoir eu que le nom car les sols et le personnel ne sont pas les seules problématiques qui nous sont imposées. Sur les 7 122 unités de production agricoles recensées lors de notre redécoupage, 76% n’ont pas accès à des outils agricoles permettant selon nous, de remplir leur potentiel productif. Si la plupart sont motorisées, une majorité des véhicules : tracteurs, remorques, machines-outils diverses…sont considérées obsolètes selon les standards actuels de l’agriculture loduarienne et capitaliste d’Eurysie de l’ouest. Au total, 32% du parc agricole motorisé a plus de 30 ans. Pour finir, l’incompétence notoire des ingénieurs agronomes scientistes a conduit à une sous exploitation de la plupart des terres agricoles en raison d’une affectation parfaitement inadaptée de certains types de culture. Ces derniers semblent s’être évertués à la culture de denrées nécessitant d’importantes quantités d’eau, et qui ne correspondent pas aux standards de ces latitudes. Nos commissaires ont ainsi été témoins d’unités agricoles affectant une grande part de leurs terres à la culture du soja ou du maïs, là où le blé, l’orge et le seigle seraient des choix beaucoup plus prudents et n’affectant que dans une moindre mesure le niveau général des nappes phréatiques.
La politique de l’élevage n’a guère été mieux gérée : 25% du cheptel total des bovins est considéré comme en mauvaise santé par les experts au Commissariat de l’Agriculture. Ce chiffre monte à 34% chez les moutons. La raison est sans doute liée à la mauvaise qualité de l’eau et l’insuffisance des mesures sanitaires quant au bon logement de ces animaux, ce qui rejoint notre propos sur le manque de moyens accordé au secteur agricole.
La pisciculture connait elle, des difficultés similaires, mais dont les facteurs ne sont (pour une fois) pas tous du fait de l’ancienne politique du régime. En effet, si la surpêche des années précédent notre Révolution a donné lieu a une baisse notable des prises, l’augmentation du niveau général de l’acidité des eaux territoriales translaves sont à mettre au crédit des activités pour le moins néfastes du Drovolski, dont les rejets d’immondices sans le moindre traitement de déchets, a donné lieu à une propagation de toxines, et de débris dont la taille avoisine parfois celle d’une petite ville. La navigation a de fait été rendue plus difficile avec le temps, sans que notre gouvernement n’ait émis la moindre protestation officielle. Dernier problème : là encore, l’état des infrastructures liées à l’industrie de la pêche souffre d’une déliquescence avancée. Trois quarts des conserveries du pays sont dans un état de sous-production par rapport à leur capacité théorique.
Au-delà de ces problèmes propres au secteur, l’agriculture est affectée à l’instar de tous les secteurs de l’économie par la politique inflationniste translave, qui s’est caractérisée par une augmentation sans précédent du prix de la moindre denrée. En plus de ne pas avoir véritablement profité aux producteurs, dont les ventes se sont effondrées tout en ayant aucun autre débouché commercial, cette situation a participé à l’émergence d’un véritable sentiment de méfiance de la population envers des agriculteurs qui échouent à lui procurer des biens aussi élémentaires que de la farine ou des œufs. L’une des tâches centrales de notre Comité central et du parti sera donc de restaurer le rapport de confiance entre producteurs et consommateurs dans les plus brefs délais.
Très fraternellement,
Votre camarade commissaire à l'Agriculture et aux forêts, Anatoly VonSchliffe.