30/07/2017
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Commisariat à l'industrie - Rapports

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Commissariat à l'Industrie



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Audit des unités de production du secteur de l'extraction et des industries lourdes



Camarades commissaires provisoires,

Je vous fais joindre ce jour cette note consacrée à l’audit du secteur secondaire de l’économie de notre patrie socialiste. Tout comme mes camarades du commissariat à l’agriculture, j’estime que tenir compte de la réalité du terrain est la seule façon que nous aurons de sortir notre pays de la situation actuelle, qui en ce qui concerne la majeure partie des industries, est pour le moins précaire, ainsi que je vais vous en faire la démonstration. Il sera également nécessaire d’établir les besoins du peuple en fonction de critères mis à disposition du Comité Central, car la relance des industries liées à la consommation me paraît constituer un élément à ne pas négliger. Sera également consigné dans ce rapport l’état des industries lourdes et de haute technologie.

Industries d’extraction :

En premier lieu, il paraît de bon ton d’aborder la question de la première étape de la transformation de produits industriels, à savoir le secteur de l’exploitation minière. Le regroupement de ces dernières en une seule entité étatique nous a ainsi permis de dresser un tableau relativement complet des ressources exploitables sur le territoire de la DCT. Pour commencer, la faible superficie du pays ne permet pas de bénéficier d’une grande variété de biens à tirer de nos sous-sols. C’est une difficulté que le régime scientiste avait connu, mais qui se renforce encore en ce qui nous concerne, étant donné la division du territoire. Nous n’avons pas le contrôle des mines d’or localisées dans le sud du pays, pas plus que nous ne possédons aucune ressource en lithium, en cobalt ou en nickel, des produits nécessaires à la transformation des produits industriels, du moins pour les deux derniers cités. Il me paraît indispensable de nouer des liens diplomatiques le plus rapidement possible avec nos camarades de l’UICS afin de répondre à cette demande. A l’état naturel, nous pouvons toutefois nous réjouir de posséder du fer, de l’argent et du cuivre en grande abondance. Nous n’aurons ainsi pas besoin d’importer ces produits à l’étranger, d’autant que la liste de nos débouchés potentiels est relativement courte. Côté pétrole, nous avons bien des réserves dans nos eaux territoriales, toutefois celles-ci doivent faire l’objet de prospections afin de nous assurer de la viabilité financière d’une exploitation.

Nous en venons à un aspect désagréable de notre problème : nous possédons des ressources certes, mais ces dernières sont-elles correctement exploitées par notre secteur minier ? Pour l’instant, la réponse est non. En effet, le secteur, en particulier en ce qui concerne certains minerais, semble avoir été délaissé par le régime scientiste ces dernières années. Il existe des secteurs miniers liés à l’industrie de l’armement qui toutefois, ne sont pas affectés à ce problème, car les fascistes semblent avoir investit tous leurs efforts dans l’exploitation purement militaire de ces ressources, niant au peuple translave le droit à y avoir accès. Les équipements d’extraction, de manière générale, sont dans un état de maintenance acceptable, mais ne sont que rarement affectés aux bonnes priorités. La plupart des cadres du secteur, qui était déjà nationalisé sous l’ancien régime, étaient des responsables du parti scientiste au pouvoir, et sont pour partie en attente de leur procès, ou se sont enfuis du pays. Par conséquent, la main d’œuvre du corps des ingénieurs est gravement insuffisante et les ouvriers se sont pour l’instant réorganisés, avec notre autorisation, en coopératives autogérées, se fondant sur leurs propres expertises. Cette situation, je tiens à le dire doit demeurer temporaire, en premier lieu parce que le parti et le pays doivent à mon sens exercer la propriété en mains propres d’un secteur aussi stratégique, mais également parce que nos ouvriers ne sont pas des ingénieurs, et ne possèdent pas la formation nécessaire au fonctionnement à pleine capacité de la plupart des mines. Par conséquent, il nous paraît obligatoire de recourir à une main d’œuvre qualifiée provenant de Loduarie, renommé par sa qualité de formation dans le secteur de l’extraction minière, ainsi que nos camarades estaliens.

Nous disposons ainsi de deux solutions afin de palier à nos problèmes, auxquelles je propose d’adhérer toutes deux : faire venir du personnel qualifié afin de former sur place une nouvelle génération de travailleurs-ingénieurs, ou envoyer directement des ouvriers volontaires afin de faire leurs classes à Lyonnars. Afin de trouver des volontaires, l’idée d’un système de loterie parmi les ouvriers est à retenir.


Industries lourdes, l’intérêt de la relance par la consommation de masse :

De manière générale, nous devons considérer que le processus de transformation des matières premières de nos propres moyens dans la mesure de nos possibilités. Toutefois, il nous faut être réaliste, car la plupart de nos industries lourdes souffrent des mêmes problèmes que le secteur de l’extraction, à savoir un manque criant de personnel qualifié suite à une fuite du personnel scientiste et un délabrement relatif du secteur. Certes, nous pouvons nous enorgueillir que notre partie du pays a hérité, à contrario de la RT, d’une industrie automobile notable par exemple. Mais celle-ci a été complètement reconvertie à des fins militaires par l’ancien régime, au cours de la guerre l’opposant à la Loduarie et à l’OND. Ce faisant, si les chaînes de productions sont nombreuses, elles sont à réorganiser de la cave au grenier par les comités d’administrés ayant la responsabilité de ces unités de production. Autres secteurs sur lesquels nous pouvons nous appuyer : un grand nombre de forges, d’ateliers métallurgiques et autres centres de transformation de l’acier. Mais si nous avons des infrastructures d’un standard convenable à l’Eurysie de l’est, comme énoncé dans notre partie relative au secteur de l’extraction, nous n’avons que peu de points d’approvisionnement pour les exploiter correctement. Or notre priorité doit être de rééquiper le pays dans un grand nombre de secteurs tertiaires, comme le transport personnel et collectif, nécessaire à l’initiation d’une croissance économique durable. Si nous nous fondons sur notre enquête, à peine 22 ménages sur 100 sont ainsi équipés d’une automobile, et la plupart des tronçons du réseau ferré national nécessite une maintenance accrue, ainsi que de nouveaux équipements.

Si le régime scientiste n’a pas compris cet intérêt, il est un impératif de doter chaque habitant de ce pays d’un niveau de confort qui permettrait d’éteindre toute critique au sujet de la DCT. Cela passe notamment par un investissement massif dans le secteur de l’automobile, mais également dans les biens ménagers dont nous allons évoquer rapidement le cas, car comme toute l’industrie civile translave, celle-ci s’est effacée au profit des équipements militaires sous le régime fasciste. La situation est particulièrement préoccupante quant à la disposition d’un certain nombre de biens de confort indispensables : toujours selon notre enquête, 30% des ménages translaves ne disposent pas de téléviseur, 70% n’ont pas d’accès internet, la moitié n’ont pas accès à une machine à laver personnelle, tandis qu’un ménage sur trois n’a plus accès à un moyen de réfrigérer ses aliments. Je pense ainsi, camarades commissaires, que se concentrer sur l’économie de l’armement comme le faisait le régime scientiste, alors même qu’une partie non négligeable de la population doit être soudoyée à la cause socialiste par un meilleur confort relève d’une erreur qu’il ne faut en aucun cas imiter. Concernant l’industrie de l’armement, je suggère donc de nous reposer dans un premier temps sur nos camarades loduariens avant d’envisager de remettre en marche un complexe militaro industriel d’importance. La guerre des idées se déroulant entre OND et monde libre socialiste ne doit pas simplement se traduire par les armes mais également par l’élévation général de notre niveau de vie. Le monde sera certainement très attentif au soin que nous apportons à développer une société de consommation alternative n’ayant rien à envier à ce qui se fait en Eurysie de l’ouest. Et il se trouve qu’à cet instant, nous avons davantage besoin de fours et de gazinières que de chars.


Bien fraternellement,
Votre camarade commissaire à l'Industrie, Paula Speilberg.
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Commissariat à l'Industrie




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Rapport d'évolution du secteur minier et industriel de la DCT(2014-2017).

Evolutions et solutions entre 2014 et 2017 :

Entre 2014 et 2017, le paysage industriel de la Démocratie Communiste de Translavya a connu une transformation profonde, marquée par l'effondrement de la Loduarie qui privait notre économie d'un appui logistique et technologique essentiel, et par l'arrivée en force de l'Estalie dont les coopératives ont investi des pans entiers de notre appareil productif. Les difficultés soulignées en 2014, qu'il s'agisse du manque de main d'oeuvre qualifiée, du déficit d'infrastructures adaptées ou de l'orientation trop militarisée héritée du régime scientiste, n'ont pas disparu ; elles ont été partiellement contournées, partiellement résorbées mais aussi déplacées puisque leur résolution a engendré de nouvelles dépendances.

Dans le secteur minier, la priorité a d'abord été donnée à la remise en exploitation des gisements de fer, d'argent et de cuivre, nos seules ressources abondantes. Grâce à l'envoi de 3200 ouvriers translaves en Loduarie entre 2014 et 2015, formés dans les écoles techniques de Lyonnars, ainsi qu'à la venu d'environ 500 ingénieurs estaliens détachés par des coopératives minières, la productivité des mines a augmenté de 47% en trois ans. Cette hausse a permis de couvrir entièrement les besoins en métaux de base pour la sidérurgie locale, ce qui n'était pas le cas en 2014, et de dégager un excédent de cuivre exporté via Oklanov aux pays de l'UICS et en Estalie également. Cepenant, l'absence de lithium, de cobalt et de nickel reste un handicap majeur pour toute industrie moderne, problème qui a pu être compensé via la conférence d'Anslav et d'autres contrats à long terme post-2016 avec l'Estalie pour la fourniture de cobalt et de nickel transitant via le réseau ferroviaire estalo-translave. Cette intégration logistique a permis de stabiliser les approvisionnements mais elle a placé le secteur minier national sous une dépendance accrue vis-à-vis des corridors commerciaux contrôlés par les coopératives estaliennes. La restructuration du secteur minier a d'abord nécessité un effort de remise en état des infrastructures. En 2014, plus de la moitié des puits de cuivre et de fer présentaient un niveau de maintenance jugé insuffisant par le Commissariat à l'Industrie. Entre 2015 et 2016, un plan de modernisation a été lancé, combinant crédits étatiques et apports de capitaux étrangers : 22 puits ont été rééquipés avec des foreuses et des systèmes de ventilation fournis par les coopératives estaliennes tandis que 14 autres ont dû être fermés, faute de rentabilité ou de risques trop élevés pour la sécurité des ouvriers. Cette rationalisation a permis d'augmenter la productivité par mine active de près de 65% en trois ans mais au prix d'une concentration des exploitations ; deux grands bassins miniers (Ankov et Chernomach) produisent désormais plus de 80% des volumes extraits. L'organisation du travail a également été profondément modifiée. Les coopératives ouvrières spontanées créées en 2014 ont été maintenues mais réencadrées dans un système de gestion mixte : elles conservent une autonomie dans la répartition du travail et dans la gestion des salaires mais doivent appliquer des normes de productivité et de sécurité imposées conjointement par l'Etat translave et les coopératives estaliennes en partenariat dans les mines translaves. En 2017, on estime qu'environ 62% des mineurs translaves travaillent encore dans des coopératives autogérées mais celles-ci sont désormais largement dépendantes de l'apport technologique estalien et des circuits logistiques contrôlés par les coopératives estaliennes. Enfin, un dernier point mérité d'être souligné : l'émergence d'un embryon d'exportations. Si le fer et l'argent restent consommés localement, le cuivre est produit en excédent et trouve un débouché limité mais régulier. En 2016, près de 18 000 tonnes de cuivre brut ont été expédiées via Oklanov à destination des pays de l'UICS et de l'Estalie via le chemin de fer Fransoviac-Anslav, diminuant ainsi la balance commerciale déficitaire du pays. Ces exportations restent modestes à l'échelle de l'économie nationale mais elles marquent une première insertion dans les flux commerciaux régionaux, insertion cependant entièrement médiée par les coopératives estaliennes.

Dans l'industrie lourde, la situation initiale de 2014 était marquée par un double héritage contradictoire : d'un côté, un appareil productif relativement vaste comparé à la taille du pays, hérité de l'industrialisation scientiste et partiellement préservé dans le nord ; de l'autre, un usage presque exclusivement militaire de cet appareil, qui avait marginalisé la production civile. Entre 2014 et 2017, l'effort principal a donc portée sur la reconversion industrielle et la remise en état des infrastructures existantes. La priorité fut donnée à l'automobile, secteur jugé central pour répondre à la demande sociale tout en redynamisant un tissu industriel transversal (mécanique, sidérurgie, pièces détachées, transports). Les usines d'Anslav et de Letwa, qui avaient été reconverties à la production de missiles durant la guerre avec la Loduarie, furent partiellement démilitarisées dès 2015 pour reprendre une production de véhicules civils. Le processus fut lent et marqué par de nombreux obstacles : chaînes de montage obsolètes, manque de pièces importées, déficit chronique d'ingénieurs. Néanmoins, les efforts conjugués des comités de gestion d'ouvriers et d'apports extérieurs loduariens et estaliens permirent une montée en cadence progressive. Alors qu'en 2014, moins de 3000 véhicules civils sortaient des chaînes, la production atteignait 25 000 unités en 2016 et on estime qu'en fin d'année, 32 000 unités supplémentaires devraient sortir des usines en 2017. La majorité des modèles produits sont souvent simples et robustes, adaptés aux routes parfois encore dégradées du pays. Ce redémarrage eut un effet direct sur le taux d'équipement : en 2017, près de 35% des ménages possédaient une voiture, contre 22% en 2014. La sidérurgie connut une évolution parallèle. En 2014, une grande partie des hauts fourneaux et aciéries étaient à l'arrêt, faute d'approvisionnements réguliers et de personnel qualifié. Entre 2015 et 2017, un effort de réhabilitation permit la remise en service de six hauts fourneaux et de deux aciéries, modernisés grâce à des financements combinés de l'Etat, de coopératives locales et de capitaux étrangers. La production d'acier brut passa ainsi de 600 000 tonnes en 2014 à 1,2 million en 2017, soit un doublement en trois ans. cet acier alimenta d'abord les industries nationales (automobile, construction, équipement agricole) mais une part croissante fut exportée sous forme semi-finie vers l'Estalie et d'autres partenaires de l'UICS. Ces exportations, encore modestes à l'échelle mondiale, permirent néanmoins de générer des recettes en devises et de réinsérer la DCT dans les flux économiques eurysiens. Les secteurs annexes de l'industrie lourde comme la construction mécanique, la fabrication d'outils et la métallurgie de précision ont également connus une relance mais de manière inégale. Les petites manufactures ont étés les premières à se redresser, souvent grâce à l'autogestion ouvrière et à l'appui logistique loduarienne puis estalienne. Elles permirent de produire en quantité des biens intermédiaires tels que des roulements, des pompes ou encore des pièces mécaniques simples, indispensables à la remise en marche des grandes unités de production. Cependant, les productions les plus avancés comme les moteurs de nouvelle génération ou les machines-outils complexes restent dépendantes d'importations, en particulier depuis l'Estalie. Enfin, le secteur énergétique, indissociable de l'industrie lourde, a dû s'adapter aux besoins accrus des usines réhabilitées. Entre 2014 et 2017, la consommation industrielle d'électricité a augmenté de 52%, obligeant le gouvernement à réactiver plusieurs centrales thermiques et à moderniser le réseau de transport d'énergie. Cette pression sur le système énergétique a mis en lumière la fragilité structurelle de l'appareil industriel : toute augmentation de capacité dépend encore étroitement des investissements dans l'énergie ce qui limité la vitesse de redressement.

Dans l'industrie des biens de consommation, le contraste entre la situation hériitée de 2014 et celle de 2017 est particulièrement frappant. Les rapports initiaux en 2014 soulignaient une pénurie dramatique : une partie importante de la population n'avait pas accès à des équipements domestiques de base tels que le réfrigérateur ou la machine à laver et l'électroménager était pratiquement inexistant en dehors des grandes villes. Cette situation, conséquence directe de la priorité absolue donnée par le régime scientiste aux besoins militaires, fut perçue dès 2014 comme un obstacle majeur à la légitimité du nouveau régime. De ce constat naquit une volonté claire de réorienter l'appareil productif et les importations vers l'amélioration du confort domestique. Entre 2014 et 2017, trois leviers principaux furent activés. Le premier fut la modernisation des petites manufactures existantes. Dans plusieurs villes moyennes (Chernomach, Ankov, Letwa, Lorenzigrad), des ateliers de métallurgie légère et de mécanique furent convertis à al production de machines à laver, de fours et de réfrigérateurs. Ces ateliers, souvent gérés en autogestion ouvrière, bénéficièrent d'un apport de capitaux publics et d'équipements importés. Leur capacité était modeste mais suffisante pour créer une dynamique : entre 2014 et 2017, la production domestique de machines à laver passa de 12 000 à 85 000 unités annuelles et celle des réfrigérateurs de 9000 à près de 60 000. Ces volumes restent insuffisants pour couvrir toute la demande mais contribuent à la baisse des prix et à l'élargissement de l'accès à ces mêmes biens. Le deuxième levier fut celui des importations organisées. L'ouverture des flux commerciaux avec l'UICS et l'Estalie permit d'inonder progressivement le marché translave en téléviseurs, en gazinières et en équipements électroniques. Ces importations représentent en 2017 près de 40% des biens de consommation distribués sur le marché national, contre moins de 10% en 2014. Le succès est particulièrement visible dans le domaine des téléviseurs : la part des ménages équipés, qui stagnait autour de 70% en 2014, atteint aujourd'hui les 85% grâce à la diffusion massive de modèles importés d'Estalie à bas coût. Ce recours massif aux importations eut pour effet immédiat d'améliorer le confort matériel des ménages mais a renforcé également la dépendance aux circuits commerciaux étrangers. Le troisième levier concerna les infrastructures de communication et l'accès à l'information, secteur où le retard était le plus flagrant en 2014 (seuls 30% des ménages disposaient d'un accès à Internet). Les coopératives de téléphonie estaliennes, alliées à des régies locales, ont lancés un vaste programme d'extension du réseau, consistant en la pose de câbles à fibre optique sur les axes principaux et la création de relais régionaux. Si le projet fut ralenti par les contraintes budgétaires et les problèmes logistiques, il permit tout de même de doubler la proportion de foyers connectés, atteignant 40% en 2017. L'écart reste considérable par rapport aux standards internationaux mais cette progression marque une étape significative vers l'intégration de la DCT dans l'économie numérique. D'un point de vue social, les résultats sont tangibles : la proportion des ménages disposant d'au moins trois appareils électroménagers de base (réfrigérateur, machine à laver, téléviseur) est passé de 38% en 2014 à 64% en 2017. Cette amélioration du confort domestique a contribué à stabiliser le climat social dans les zones urbaines, même si les disparités régionales demeurent fortes. Les zones rurales, où la distribution reste compliquée, accuse encore un retard important: en 2017, à peine 45% des ménages y disposent d'un réfrigérateur, contre 80% en ville.

La question de la main d'oeuvre qualifiée demeure également comme l'un des enjeux centraux de la reconstruction industrielle. L'effondrement du régime scientiste avait entraîné la fuite ou l'arrestation d'une grande partie des ingénieurs et techniciens supérieurs, laissant le pays avec un appareil industriel relativement intact mais dépourvu des compétences nécessaires pour l'exploiter. En 2014, à peine 35% des postes d'ingénierie et de maîtrise dans les usines étaient occupés et souvent par du personnel peu formé ou réaffecté dans l'urgence. Cette pénurie se traduisait par des rendements faibles, une maintenance chaotique et une incapacité à moderniser les outils de production. Pour répondre à cette crise, plusieurs mesures furent mises en place. La première fut le recours à l'assistance étrangère. Dès 2014, environ 500 ingénieurs estaliens furent détachés dans les secteurs minier, métallurgique et automobile, encadrant les comités ouvriers et formant des équipes de contremaîtres translaves. Parallèlement, des instructeurs loduariens, au nombre d'environ 300, intervinrent dans le domaine de l'extraction et de la métallurgie lourde, apportant leur savoir-faire spécifique dans la gestion des mines. Ces apports extérieurs permirent de combler temporairement les vides les plus urgents mais accentuèrent la dépendance de la DCT à l'égard de ses partenaires étrangers. La deuxième mesure fut la mise en place en 2015 d'un Plan de formation industrielle accélérée qui visait à constituer une nouvelle génération de techniciens et d'ingénieurs locaux. Le plan prévoyait la formation de 12 000 ouvriers qualifiés en trois ans, répartis dans des centres techniques nouvellement créés à Anslav, Oklanov et Letwa. Les résultats furent mitigés mais significatifs : en 2017, environ 9500 ouvriers ont terminés ce cursus, dont la majorité dans les secteurs mécanique, métallurgique et électrique. Cette main d'oeuvre permit de stabiliser la productivité des usines automobiles et métallurgiques et d'assurer une maintenance régulière dans les grandes aciéries. Néanmoins, le niveau de compétence reste inférieur aux standards internationaux : le programme, compressé et orienté dans la panique, produit davantage des techniciens intermédiaires que de véritables ingénieurs capables de concevoir et d'innover. Le troisième levier fut l'envoi de volontaires à l'étranger. Entre 2014 et 2015, environ 3200 ouvriers translaves furent envoyés en Loduarie, principalement dans les académies techniques pour des cursus de 18 à 24 mois. Ces promotions, surnommées les "classes de Lyonnars" sont devenus un vivier de cadres techniques de niveau intermédiaire, affectés en priorité aux mines et aux usines automobiles. Leur retour progressif à partir de 2016 a contribué à combler les lacunes de gestion dans plusieurs complexes industriels. Toutefois, leur nombre reste insuffisant pour couvrir les besoins de l'ensemble du pays. Enfin, la réorganisation des coopératives ouvrières dans le secteur minier et manufacturier a conduit à une hybridation des compétences. Les ouvriers, contraints par la pénurie, prirent l'habitude de résoudre eux-mêmes les problèmes techniques, développant un savoir-faire empirique parfois rudimentaire mais efficace. Cette école de l'improvisation a donné naissance à une génération d'ouvriers hautement adaptables mais limités lorsqu'il s'agit d'intégrer des technologies plus avancées venus désormais d'Estalie.

Problèmes restants :

Si la période de 2014 à 2017 fut marquée par une amélioration notable des capacités productives et une stabilisation de plusieurs secteurs-clés, elle n'a pas pour autant effacé les difficultés structurelles de l'économie translave. Au contraire, la résolution de certains blocages a mis en lumière de nouvelles contradictions, issues à la fois de la dépendance extérieure, de l'organisation interne du système productif et des limites de la planification. La réintroduction d'ingénieurs étrangers et l'investissement massif des coopératives estaliennes ont permis de remettre en marche l'appareil industriel mais cette situation temporaire a généré une dépendance durable. En 2017, 42% des machines-outils utilisées dans l'industrie lourde proviennent d'Estalie et plus de 60% des pièces de rechange pour les chaînes automobiles sont importées de la Fédération. Cette dépendance réduit l'autonomie industrielle de la DCT et expose l'économie aux aléas politiques de son allié à l'ouest. De plus, la dette contractée auprès des coopératives estaliennes, souvent sous forme de "prêts en nature" (machines, intrants, formation) crée une pression croissante : en trois ans, la balance commerciale de la DCT avec l'Estalie s'est inversée de +2,1% à -9,6% du PIB.

La réorganisation des usines en comités de gestion ouvriers a permis une relance rapide mais la multiplication des structures décisionnelles crée désormais un problème de coordination. Les coopératives minières, par exemple, se plaignent du manque de wagons pour acheminer le fer alors que les usines sidérurgiques signalent des stocks excédentaires. La planification centrale peine à résoudre ces contradictions, faute d'outils statistiques fiables : les rapports sont souvent falsifiés ou embellis pour ne pas déplaire aux supérieurs. En conséquence, certains secteurs connaissent une surproduction (acier, charbon) tandis que d'autres subissent des pénuries chroniques (machines agricoles, produits chimiques). De même, les efforts économiques de la DCT ont surtout porté sur la remise en marche de l'automobile, de la métallurgie et de l'électroménager de base. Or, cette concentration crée des déséquilibres. La chimie, le secteur pharmaceutique ou l'électronique sont quasi inexistantes : la DCT doit importer la quasi-totalité de ses médicaments et 95% de ses équipements électroniques civils. Cela fragilise la croissance à long terme car les secteurs les plus innovants échappent encore totalement au contrôle national. La mise en place de nouvelles chaînes de production automobiles a également permis d'augmenter le nombre de véhicules produits mais la qualité reste médiocre. Les véhicules souffrent de pannes récurrentes, les appareils électroménagers sont réputés pour leur faible durabilité et les pièces de rechange sont rares. Cela reflète un problème plus large : la productivité des usines translaves reste 35 à 40% inférieure à celle de leurs équivalents en Eurysie orientale (sans parler de l'Eurysie occidentale ou même de la République Translavique). L'accent mis sur la quantité plutôt que la qualité reproduit les travers déjà observés dans d'autres économies socialistes. De même, si le chômage massif présent en 2014-2015 a été résorbé, ce fut au prix d'un système de sur-emploi. Les usines et les mines emploient largement plus de travailleurs qu'il n'est nécessaire pour maintenir la paix sociale, ce qui dilue la productivité. En 2017, certaines aciéries fonctionnent avec 20% d'effectifs excédentaires, assignés à des tâches peu productives. Ce phénomène, combiné au manque d'incitations matérielles, démotive une partie de la main d'oeuvre qui travaille à un rythme certes régulier mais lent. Enfin, la reconstruction industrielle s'est concentrée sur quelques pôles urbains (Anslav, Oklanov, Letwa), laissant de côté les zones rurales et périphériques. Les ouvriers de ces centres bénéficient d'emplois et d'un accès accru aux biens de consommation tandis que les campagnes restent marquées par la pénurie et le retard technologique. Cette disparité alimente un ressentiment croissant, perceptible dans les rapports des commissariats régionaux.
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