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Almanach généraliste de l'actualité Polk

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Almanach généraliste de l'actualité Polk


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Almanach du 30 septembre 2014
Le parti modernist prend la tête de la mission à la diplomatie : assistons-nous à un tournant historique pour la Polkême ?

Ils cherchaient à s’en emparer depuis des décennies, elle leur avait toujours été refusée, jusqu’à ce jeudi 20 septembre 2014. A l’occasion d’un changement de rapports de force au sein des deux chambres, le parti izolacionist (toujours majoritaire) a fait le choix de reporter ses forces sur les missions à la nature et au développement économique. Ce choix est le fruit d’une stratégie de bluff de la part des modernistes, en faisant pression sur ces deux missions et par un astucieux jeu de chaises musicales, ont forcé les isolationnistes à abandonner la mission à la diplomatie dont ils ont pu s’emparer. Trop tard pour changer leur fusil d’épaule, à une voix prêt et sur le coup de minuit, la mission votait pour donner mandat au député Pol Vol Kan, membre du parti modernist et élu à la chambre nobiliaire. « Nous ne pouvons que nous réjouir de cette victoire historique » s’est félicité Tomas Praznik, chef du groupe modernist à la chambre roturière « mon collègue Pol Vol Kan sera assurément un atout pour la Polkême, qui saura je n’en doute pas dépoussiérer un peu le vieux royaume. »

« Dépoussiérer le vieux royaume » ce sont les éléments de langage de la nouvelle campagne du parti modernist, mais qu’est-ce que cette victoire de leur formation politique peut réellement changer ? D’une part, la Polkême a annoncé être prête à de nouveau accueillir des ambassades étrangères sur son sol, ce qui ouvre la voie à de potentiels accords politiques avec des nations étrangères. Si le parti modernist a tenu à rassurer les chambres en expliquant qu’il n’avait pas pour projet de bouleverser le statut quo en Polkême du jour au lendemain, la possibilité de voir la Polkême se rapprocher de ses voisins immédiats met un pied dans la porte à de futurs traités plus ambitieux. « C’est un échec dont nous assumons la responsabilité » a déploré Václav Vol Lage, le chef du parti izolacionist et président de la chambre nobiliaire « nous ferons tout ce qui est en notre mesure pour empêcher les modernistes de saboter le sain équilibre de la société Polk, y compris poser un recours devant le Roi. » Le porte-parole des Vol Drek a toutefois reconnu la victoire de Pol Vol Kan, sans le féliciter cependant.

Isolée depuis les années 50, la Polkême avait consciencieusement tenu à rester à l’écart des troubles internationaux et de « l’hystérie contemporaine » comme l’avait autrefois qualifiée Arben Vol Drek, feu notre ancien souverain. Si des voix se sont élevées depuis maintenant plusieurs années en faveur d’un retour au monde, le parti izolacionist avait fait de la clôture du pays son cheval de bataille, argumentant que seul l’isolement et la fermeture des frontières du royaume pouvaient assurer sa souveraineté et préserver son exceptionnalisme culturel. La victoire du parti moderniste a donc de quoi inquiéter les plus conservateur alors que la crise en Translavya n’est toujours pas réglée et que les réfugiés continuent de poser problème. De ce point de vue, certains observateurs font valoir que la réouverture de la diplomatie était nécessaire, compte tenu des enjeux régionaux de plus en plus vifs, il était nécessaire que le Royaume se dote à nouveau d’un corps de diplomate pour reprendre des négociations avec ses voisins. « La Polkême peut exister hors du monde, mais elle ne peut pas régler seule les problèmes du monde » a conclu Pol Vol Kan dans son bref discours de remerciement à ses collègues après le vote de son mandat.

Qui est Pol Vol Kan, le député missionné à la diplomatie ?

Nos amis de la Brann le connaîtront sûrement mieux que nous puisque Pol Vol Kan gouverne au nom du Roi Vlastimil la baronnie de la Brann du nord, frontalière avec la jeune République Translavique. Un choix qui ne doit rien au hasard, les territoires orientaux de la Brann étant les plus en contact avec nos voisins de Translavya. Les députés à la mission de la diplomatie ont publiquement justifié le choix du patriarche de la famille Vol Kan en raison de « ses compétences » et son « expérience dans la gestion des flux économiques et migratoires transfrontaliers. » La crise de Translavya, qui a vu son économie divisée par deux et son territoire réduit d’un tiers suite à l’offensive balistique communiste, est plus que jamais au cœur de l’actualité. Les terres riches et prospères de Polkême n’ont pas vocation à accueillir tous les indigents de Translavya et Pol Vol Kan a très tôt pris à bras le corps le problème de l’immigration, qualifiée de « nouvelle invasion tatare » par des députés du parti izolacionist. Si les modernistes se montrent plus mitigés, Pol Vol Kan a toutefois répété que « la Brann ne faillira pas à son rôle de rempart de la Polkême. »

Âgé de 47 ans, fils du Baron Petr Vol Kan, il hérite de son titre à l’âge de 35 ans ce qui fait de lui à l’époque l’un des plus jeunes nobles de Polkême. Elu député en 2009 sous l’étiquette modernist, il incarne rapidement l’aile opportuniste du pari en prenant position tour à tour pour et contre certaines propositions de loi, dans le but de négocier le soutien de la majorité par ailleurs. Une attitude qualifiée de « responsable » par Tomas Praznik qui lui a renouvelé à plusieurs reprises sa confiance et voit en lui « un homme d’Etat capable malgré son jeune âge ». Pol Vol Kan est par ailleurs connu pour être un amateur de fauconnerie, père de deux petites filles qu’il dit « lui manquer » et qu’il retrouve lors de ses passages au manoir Vol Kan dans sa région natale.

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Le député Vol Kan en commission, @ChambrePublique

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Almanach du 1er octobre 2014
Stupeur sur la Polkême : l'assassinat du régent Senèar choque le pays et provoque l'ire de la Couronne

La tolérance aura fait long feu, les Blêmes ont une fois de plus montré toute l'étendu de leur barbarie en assassinant lâchement le Régent Senèar de Port-Ponant. Connu pour être un diplomate (jusqu'à être parfois accusé par certains députés de se montrer trop conciliant), il a été victime d'un attentat ce 1er octobre. De ce qu'on en sait, sa voiture a été bloquée dans une rue par des travaux non prévus sur l’itinéraire. Une dizaine d'homme ont alors surgit des bâtiments alentours, profitant de ce que les hussards avaient du mal à manœuvrer à cause de l’exiguïté de la route, et se sont emparé de la personne du régent. Méthodes sordides montrant toute l'horreur de cet acte terroriste : ces lâches l'ont immédiatement empalé dans une ruelle perpendiculaire avant de prendre la fuite.

Père de quatre enfants, Artan Senèar était un haut fonctionnaire de la Couronne, ancien parlemntaire élu à la chambre roturière au parti izolacionist, il s'était fait remarqué pour sa capacité à chercher des compromis. Tous ses collègues et son administration se lamentent de perdre « un homme admirable, travailleur et soucieux du bien commun. » « Artan n’était jamais dans la provocation, toujours dans le respect des autres. Il a tendu la main aux Blêmes et les Blêmes l’ont assassiné » témoigne en larme la vice-régente pour la région de Gurapest. Un hommage national lui sera rendu en début de semaine prochaine et son corps sera enterré selon les rites catholans à Buchkova, sa ville natale.

La réaction de la classe politique est immédiate : condamnations de tous bords et appels à une réponse ferme. Le porte-parole de la Couronne s'est immédiatement exprimé, témoignant de l'émotion qui a saisit Vlastimil Vol Drek notre Roi, à l'annonce du massacre de son serviteur : « Sa Majesté promet que ce crime ne restera pas impuni et que les coupables seront traqués sans relâche. Un nouveau régent pour la Pal ponantaise sera nommé dans les prochains jours, avec pour mission de rétablir l’ordre et de rendre justice. La Couronne en appelle aux conseils des chambres pour réfléchir à étendre ses prérogatives en régions de Blême, pour protéger la population du terrorisme et garantir l’indivisibilité de la Polkême. »

Les chefs de parti se sont également exprimé dès que l'assassinat a été connu publiquement : Tomas Praznik, chef du groupe modernist, a tenu à assurer de « son immense préoccupation quant au retour du terrorisme blême » et a appelé à une réponse ferme et rapide pour « décapiter l’hydre ». Václav Vol Lage, le chef du parti izolacionist, s'est quant à lui montré plus incisif, fustigeant « le laxisme régnant en Pal ponantaise » et « une trop grande tolérance vis-à-vis de l’extrêmisme méridional. » Il a également adressé une critique au parti modernist, dont la victoire à la mission pour la diplomatie survient la veille de ce drame « attention à ne pas envoyer des signaux de faiblesse à nos ennemis. Le moindre relâchement de la Polkême sera interprété en ce sens, nous ne devons pas céder un pouce de terrain à ceux qui veulent nous diviser. »

Très attendue, la réaction du parlement Pal a également été unanime, tous les partis ont fait le choix d'une déclaration commune, lue par Apostol Pop en conférence de presse sur les marches de l'hôtel de ville de Gurapest. « Nous adressons nos plus sincères condoléances à la famille du régent Senèar, un homme de compromis et de dialogue, avec qui il nous a toujours été possible de travailler. La violence ciblée contre des innocents ne sera jamais une solution pour faire avancer un agendas politique pourtant légitime, qui se trouve aujourd’hui entaché par ce meurtre. Nous déplorons que cette situation ait mené à de telles extrémités et réaffirmons notre totale volonté de collaborer avec la Couronne de Polkême et les chambres parlementaires dans la nécessaire défense des populations civiles Blêmes et Polk. »

Un discours policé, y compris venant de formations politiques qui n'ont cessé d'appeler à la haine et à la violence physique contre les Polk, mais stratégique alors que le spectre de la dissolution et fermeture de son parlement plane de nouveau sur la Pal. De nombreux parlementaires de la mission à la sécurité intérieure ont en effet appelé à « suspendre toute collaboration avec les élus de la Pal ponantaise jusqu’à ce que l’ordre et la justice soient définitivement rétablis » et que « cesse toute ambiguïté vis-à-vis des déclarations violentes à l’encontre des Polk, ces déclarations ayant in fine pour aboutissement d'encourager au drame. » Le député Matko Bizjak (izolacionist) a notamment dénoncé « la mise sur le même plan du peuple polk meurtri et du peuple blême meurtrier » et sommé les parlementaires blêmiens à « un impératif travail de purge dans leurs rangs, la dénonciation et la mise au ban de toutes les personnalités politiques ayant appelé ou incité à la haine des Polk et de la Polkême. »

Suspendus au évolutions de l'enquête en cour, le parlement Pal ainsi que les deux chambres de Polkême ont remis à l'ordre du jour la question du terrorisme pour les deux prochaines semaines. Le porte-parole de la Couronne a conclu son intervention en annonçant que « Les Vol Drek espèrent leur voir présenté sous dizaine une série de propositions pour mettre définitivement fin à la menace terroriste blême. »


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Almanach du 3 octobre 2014
Apostol Pop convoqué au palais des Vol Drek : ce qu’il faut retenir de leur entrevue

En réponse à l’assassinat du régent Senèar, notre monarque Vlastimil Vol Drek a convoqué le chef du parlement Pal, Apostol Pol, au palais royal de Volvoda. Une rencontre à huis clos et sans représentants des chambes parlementaires de Polkême, ces dernières ayant demandé à rencontrer Apostol Pop par ailleurs un peu plus tard dans la semaine. On ne savait rien des intentions de notre souverain, sinon que la rencontre s’est faite en présence de sa royale maman, Ema Vol Drek et du secrétaire d’Etat à la Nation, Mátyás Nemes.

Aucun compte rendu ne nous a été fait mais Apostol Pop a accepté de s’exprimer brièvement à la sortie de l’entrevue : « Sa Majesté et moi avons eu une longue discussion, nous avons évoqué le drame qui a frappé le pays avec le meurtre d’Artan Senèar. J’ai assuré Sa Majesté de la coopération absolue du peuple de Blême et de ses institutions dans l’enquête visant à identifier et capturer les meurtriers. Sa Majesté m’a par ailleurs confirmé dans mon rôle et m’a assuré qu’aucune remise en question du parlement Pal n’était envisagée à ce stade. Le peuple de Blême et le peuple polk doivent travailler ensemble pour surmonter les épreuves qui leur sont envoyées et nos combats politiques doivent rester ce qu’ils sont : politiques, c’est-à-dire dans le stricte cadre du débat et de la négociation. La violence n’est jamais une solution et nous éloigne de nos objectifs réels aussi je m’adresse à présent aux Blêmes de Pal ponantaise pour les enjoindre à renoncer à toute action armée, qui ne serait qu’une folie et nous conduirait au drame, en plus de réduire à néant tous les progrès réalisés ces deux dernières décennies en matière d’autonomie régionale. »

Guère de changement par rapport aux déclarations faite le lendemain du meurtre, donc. On apprend cependant – de seconde main – que les Vol Drek se prononceraient en défaveur de la dissolution des institutions Pal. C’est un message important envoyé aux chambres qui restent cependant souveraines en la matière. Une séance exceptionnelle de débats doit commencer dès demain pour établir une série de mesures visant à répondre à la crise que traverse notre nation. Apostol Pop sera auditionné dans ce cadre par la mission à la Sécurité intérieure, ainsi que les deux autres chefs de coalition du parlement Pal.

L’Empire Constitutionnel de Drovolski nous adresse ses condoléances : qu’en penser ?

On ne les attendait pas forcément mais le Dauphin Serge de Drovolski a tenu à nous adresser publiquement ses condoléances suite à l’assassinat du régent Senèar, a révélé le cabinet de Pol Vol Kan, missionné à la diplomatie. Un beau geste à l’heure où notre nation traverse des heures sombres, bien qu’il provienne du peuple notoirement dépourvu de moral que sont les Mesolvardiens. Les Vol Drek ont répondu avec la même déférence, donnant le ton de nos relations cordiales avec l’Empire. Séparée de lui par les Translavyas, la Polkême doit voir dans le Drovolski un partenaire régional, sinon un allié, et traiter son peuple avec la cordialité d'un hôte envers un étranger. Quels que soient ou aient pu être les différents qui nous opposent aux tatares, l’ouverture de la Polkême au reste du monde impose de dépasser les anciennes méfiances. Pour citer le député Pol Vol Kan « donnons une chance à la diplomatie, alors peut-être, la diplomatie nous portera chance. »


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Almanach du 4 octobre 2014
Éditorial : l’exportation du bois de Polkême nous tronc le cul

Bien que repoussée dans l'agendas en raison de l’actualité dramatique, la question de l’exportation du bois de Polkême en direction de la Translavya reste à l’ordre du jour des deux chambres et sera débattue la semaine prochaine. Disons-le tout net : c’est une mauvaise idée. Certes la balance commerciale polk est déficitaire à ce stade, mais compte tenu des volumes de matières premières qui entrent et sortent de notre pays, ce n’est pas l’exportation de quelques troncs d’arbres qui ramènera tout ça à l’équilibre. D’autant que nos chers Translavyens n’auront pas éternellement besoin de matériaux de construction : une fois leurs maisons debout, les commandes cesseront. Ce n’est donc pas un marché d’avenir que ce voisin minable nous offre, mais bien une supplique larmoyante que nous serions bien avisés de refuser tout net. Les forêts de Polkême sont un joyau séculaire, millénaire parfois, préservé depuis des temps immémoriaux de la coupe, l'élagage est un art entretenu avec soin pour des usages millimétrés et dignes des plus hautes maisons nobles. On se souvient qu’il n’y a pas si longtemps encore, les Vol Drek offraient un arbre à leurs plus loyaux serviteur et que le privilège de la taille était accordé avec parcimonie.

Souvenez vous qu'hier encore la fonction de garde champêtre était l'une des plus estimable à la cour. Pensez bien que dans ces forêts profondes chassaient jadis nos ancêtres. Que chacun de ces troncs noirs a vu s’épanouir, rêver, chanter et aimer le peuple polk. Combien de nos lignées eurent un maillon conçu sur le tapis de mousse de ces clairières amicales ? Combien de ces troncs majestueux a observé silencieusement le miracle de la vie se réaliser ? Sommes nous prêts à envoyer à l’étranger ces témoins immémoriaux, totems du destin de toute notre nation ? Ils seraient débités dans une terre hostile, autrefois combattue, serviront de bois de chauffage ou pire pour des maisons – que dis-je ? des terriers – de tatares ? Ceux qui sont morts sous ses arbres, dont le sang s’est répandu dans la terre et qui a abreuvé leurs racines, les chevaliers d’hier et d’aujourd’hui, hussards et cosaques de la Brann, qui repoussèrent hier l’envahisseur au nom de nos forêts, ceux-là jamais n’auraient accepté qu’on coupe un seul arbre pour l’offrir à leurs ennemis.

Dans ce bois vieux, c’est l’identité de notre nation qui réside. Son beauté joyeuse, ses images d’Épinal, son roman, ses mythes et ses contes. A l'ombre des arbres la princesse Dalma retrouvait le chevalier Dániel Gál. Le roi Nándor Vol Drek rendait justice et le prince Miklós pourfendait les loup-garou du Dek d'une épée taillée dans une branche. Sommes nous vraiment prêts à brader tout cela pour quelques monnaie de singe, de l’argent Translave – c’est-à-dire de l’argent communiste – qui ne vaut que la valeur qu’on lui accorde par pitié ? Sommes nous prêts à voir fleurir les maisons polk en dehors de notre pays ? peupler ces austères steppes de ces joyaux d’architecture traditionnelle ? Que les tatares rentrent dans leurs maisons de béton gris et laissent aux peuples plus civilisés le plaisir des foyers chaleureux. Nous n’avons rien à gagner à une telle transaction, sinon le sentiment tapissé de moraline d’avoir rendu service à un indigent. Mais l’honneur, c’est bon pour l’homme, pas pour la nation, et les chambres tout comme notre monarque feraient preuve de sagesse en refusant cette indigne tractation. N’insultons pas les translaves, mais qu’ils sachent où est leur place : dans la boue de la guerre, du socialisme et de la médiocrité. Leur projet de civilisation dystopique a cherché à s’affranchir de toutes les règles de la nature et du génie humain, elle en paye aujourd’hui le prix, et aucun arbre ne devrait être décapité pour compenser ces erreurs.

par Flórián Borbély, directeur de rédaction de l'Alamanach généraliste.


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Almanach du 19 octobre 2014
Vladimír Vol Veyne nommé Régent de Pal ponantaise

Le porte-parolat des Vol Drek vient tout juste d’en faire l’annonce : Sa Majesté Vlastimil Vol Drek, sur conseil des deux chambres de Polkême, a fait le choix d’élever le très illustre Vladimír Vol Veyne, Baron de Konstantiniepr, au titre de Régent de Pal ponantaise. Fidèle serviteur de la Couronne de Polkême, il saura à coup sûr ramener l’ordre et la justice en terre Blême.

Originaire de la région de Konstantiniepr au nord de Volvoda, les familles Vol Veyne et Vol Drek sont apparentées par le mariage de la cousine de Sa Majesté Vlastimil, fille du Prince Barnabás, avec le Baron Vladimír. Il sera le bras armé de la famille royale dans la région barbare de Pal ponantaise et bénéficie pour sa mission des vertus et des ors de la Polkême.

En plus des bataillons de hussards confiés par la Couronne, Vladimír Vol Veyne amène avec lui deux compagnies de cosaques de sa propre maison pour sa propre sécurité et celle de Port Ponant. Avec eux, le nouveau Régent ne craint pas la lâcheté des malfaisants Blêmiens et de leurs sorcelleries.


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Le superbe quoique inquiétant Baron de Konstantiniepr saura mater les félons.


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Almanach du 27 octobre 2014
La Rosevosky déploie des troupes à la frontière : décryptage d'une manœuvre géopolitique complexe

Bien qu'un déploiement aussi massif de troupes à notre frontière soit de nature à inquiéter, il convient en premier lieu de rassurer nos lecteurs. A ce stade il est assez peu probable que nous assistions à davantage qu'une escalade verbale et diplomatique avec la Rosevosky. Non pas que des tensions militaires de basse intensité soient impossibles mais pour des raisons peu glorieuses, ni eux ni nous ne sommes en mesure de supporter un conflit ouvert de haute intensité en l'état actuel des choses. On l'oublie parfois mais l'économie rosevoskienne est tout à fait négligeable, à peine supérieure à celle de la Pal ponantaise qui ne dispose que d'une force de gendarmerie en dehors des troupes qu'y stationne la Polkême. Bien sûr nous ne sommes pas à l'abri d'une mauvaise surprise ou d'un coup de folie communiste mais les experts estiment qu'à l'heure actuelle la Rosevosky n'a pas les moyens de menacer la Polkême.

Ce qui est plus probable en revanche c'est qu'elle cherche à provoquer une escalade diplomatique afin d'envoyer un message à ses alliés et plus particulièrement aux forces communistes qui occupent en ce moment la Translavya du nord. La Rosevosky occupe en effet un territoire stratégique, à cheval entre la Leucytalée et la mer Blême. Elle se situe surtout à l'ouest de la République translavique dont elle n'est séparée que par la Pal, un territoire fait de steppes très facilement praticables pour une armée motorisée. Autrement dit malgré sa faible économie elle peut revendiquer plusieurs atouts qui feraient d'elle une alliée de choix pour les communistes en Eurysie du sud en cas de reprise du conflit avec l'OND et la République translavique.

Nous faisons donc l'hypothèse que Klaus Annouil cherche à montrer ses muscles et sa volonté d'incarner une arrière base stratégique pour la Loduarie. Si les tensions venaient à s'intensifier avec la République translavique, la Rosevosky pourrait encercler cette dernière ou tout du moins l'obliger à garder un œil sur sa frontière ouest et y poster des troupes au cas où. Mais pour que ce plan aboutisse, elle devra forcément passer par les 500 kilomètres de la Pal, il lui faudrait donc un prétexte. Je pense que ce à quoi nous assistons à l'heure actuelle c'est la Rosevosky qui sonde nos réactions pour voir comment se positionner par rapport au conflit translavyen. Si elle estime que nous sommes faibles, avec le soutien de la Loduarie elle pourrait décider de forcer nos frontières pour pénétrer la Pal et atteindre la République translavique par l'ouest. Si elle juge que nous représentons une menace trop importante elle pourrait préférer un soutient par la mer, ce qui demanderait de déplacer le gros de sa flotte dans ses ports de la mer Blême et cela s'anticipe un peu.

Quoi qu'il en soit le Régent a eu raison de fortifier nos frontières, cela envoie le message que nous ne tolèrerons pas le passage d'une armée étrangère sur la Pal. Outre garantir notre souveraineté cela confirme notre neutralité dans le conflit et devrait rassurer la République translavique quant à nos intentions de ne pas participer ou permettre passivement une offensive sur sa frontière occidentale.


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Almanach du 29 octobre 2014
Éditorial : la Rosevosky voit rougevosky

L'information a fuité directement sur le bureau de la rédaction, manifestement très vexé par notre précédent papier qui proposait une analyse de la manœuvre rosevoskienne à nos frontières, leur chef d'Etat Klaus Annouil serait allé se plaindre de nous par l'intermédiaire de sa ministre des Affaires étrangères au député Pol Vol Kan. Stupeur et tremblement à la rédaction, comment une innocente analyse géopolitique des événements des derniers jours a-t-elle pu provoquer tant de remous qu'un chef d’État en personne s'en indigne ? Avons nous commis quelque faute impardonnable ? Ou faut-il voir dans l'exercice bien banal de la liberté de la presse un crime dont les rosevoskiens ont le secret ? Puisque Klaus Annouil semble nous lire avec assiduité (ce dont nous le remercions chaleureusement), la rédaction se propose de lui répondre ici-même, en espérant dissiper tout malentendu.

Sans liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. Voilà une maxime qui mériterait d'être méditée, d'autant plus qu'il n'y a eu dans nos colonnes, aucun blâme. Chacun après tout fait ce qu'il veut dans son pays, y compris tirer à vu sur de pauvres ères, y compris dérouler du barbelé sur soixante kilomètres de steppe. Après tout, cela ne nous regarde pas. Tout au plus exprimions nous un certain scepticisme quant aux capacités militaires de la Rosevosky qui, à ce jour, n'a jamais fait état de sa puissance, du moins pas que nous sachions. Il n'y avait là aucune critique cependant, à vrai dire nous nous en félicitions même puisque pour l'heure, c'est notre incapacité mutuelle à nous blesser qui aura permis, aux dernières nouvelles, l'élaboration d'un compromis entre la Polkême et la Rosevosky.

Point d'éloge de la faiblesse cependant, mais un rappel honnête qu'il n'est pas utile de montrer les crocs lorsqu'on est édenté. Que chacun se bâtisse une industrie, il sera toujours temps de déployer des troupes aux frontières plus tard. Que monsieur Annouil se rassure également : certes les Blêmiens sont parfois effrayants, avec leur manie de s'habiller en noir, mais leur plus haut fait à ce jour n'aura été que de s'assassiner mutuellement (et parfois l'un de nos Régent) sans jamais faire de dégâts qui ne se matent d'une tape ferme sur les doigts. Sa Majesté Vlastimil le sait bien, et tous les Vol Drek également, les Blêmes aboient davantage qu'ils ne mordent, et en la matière Klaus Annouil devrait s'y connaitre. Mis à part quelques histoires d'horreurs et un ou deux cauchemars, il est peu probable que les Blêmes importunent son peuple, sinon en faisant la manche dans les transports en commun, pour les quelques uns qui auront réussi à passer le rideau de barbelés que nous promet la Rosevosky à sa frontière.

En ce qui concerne maintenant les menaces proférées à notre encontre, que notre précédente analyse sur les rodomontades frontalières aurait été désagréable aux oreilles de Klaus Annouil, elles sont fort impolies. Il aurait été plus agréable de sa part de nous écrire directement pour nous faire part de sa propre version des choses et c'est avec plaisir que nous l'aurions publiée dans ces colonnes. L'invitation vaut d'ailleurs toujours puisque si Klaus Annouil souhaite que nous lui envoyions un journaliste pour une interview, à condition qu'il s'engage à ne pas tirer à vue sur lui lorsqu'il s'approchera du poste frontière, c'est avec un immense plaisir qu'il aura voix au chapitre dans nos pages. Nous sommes même prêts à lui offrir une rubrique mensuelle ! Ce sera l'occasion d'expliciter davantage le fond de sa pensée car, il faut bien l'avouer, quant à comprendre ce qui a pu lui passer par la tête en déployant des centaines de soldats aux frontières d'un pays qui n'avait rien demandé, cela nous échappe encore. Qu'il nous pardonne donc d'avoir tenté de décrypter ses si mystérieux projets, la curiosité, certes, est un vilain défaut, mais pour un journaliste c'est avant tout un gagne-pain.

A bon entendeur, et sans rancune,
par Flórián Borbély, directeur de rédaction de l'Alamanach généraliste.


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Almanach du 30 octobre 2014
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Pour la veille de la Toussaint, la Polkême s’illumine de mille feux !

C’est l’une des fêtes les plus importantes de Polkême, celle consacrée aux morts le 31 octobre et, le lendemain, aux Saints et aux forces lumineuses qui viennent les renvoyer pour nous dans la tombe. Symbole du syncrétisme catholico-païen de notre beau pays, la Toussaint et sa veillée : la fête des morts, sont deux jours particulièrement importants et qui font l’objet de célébration dans tout le pays. Il faut prendre cela au sérieux car lorsque le soleil se couche, les morts marchent parmi nous. Il est dès lors nécessaire de sortir masqué, à la fois pour ne pas se faire reconnaître, mais aussi pour leur permettre de déambuler librement sans attirer l’attention. Le costume est un élément essentiel de cette veillée, protection et marque de politesse afin d’accueillir convenablement les défunts de retour pour une nuit.

Mieux vaut ne pas rester seul en cette soirée du 31 octobre. Les maisons regorgent de coins sombres et nos ancêtres pourraient être tentés de les visiter. Assurons nous de leur laisser le champ libre en nous rendant aux feux du village, organisés par toutes les communes. L’occasion de retrouver voisins, amis et maccabées anonymes pour des danses et des chants autour du brasier. La traditionnelle ronde de conjuration des forces du mal et la célébration aux étoiles sont des danses faciles à maîtriser auxquelles même les plus jeunes pourront s’essayer. Plus technique, la valse du Kòrn demande d’avoir une bonne endurance… et de ne pas craindre de tenir la main du croque-mitaines qui, dit-on, aime se joindre aux danseurs. Celle qui partage avec lui quelques pas pourrait bien tomber enceinte ! Quant à ses messieurs, ils n'ont à craindre que des idées floues et un mal de tête à la messe du lendemain.

Le traditionnel jeu du saute-feu se tiendra quand les étoiles seront toutes apparues. Espérons seulement que le ciel ne soit pas couvert. Les plus vaillant essaieront alors de bondir au-dessus du brasier sans se roussir les pieds. Le risque en vaut la chandelle : on dit que le meilleur sauteur se verra accorder un vœux et passera le reste de la nuit protégé par la Sainte-Barbe. Petits et grands auront avant été invités à jeter tous dans le foyer un morceau de bois coupé dans leur jardin et ainsi enrichir les flammes et la lumière de la communauté d’une contribution personnelle.

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31 octobre : quelles fleurs pour la fête des morts ?

Demain c’est la Toussaint, c’est donc cette nuit que les morts se réveillent en Polkême, pour une petite promenade. N’oubliez pas de soigneusement fermer portes et volets lorsque le soleil se couchera, et de préparer quelques friandises et offrandes pour les visiteurs de minuit ! C’est novembre, saison des chrysanthèmes. Particulièrement appréciée des morts, elles décoreront merveilleusement jardins, balcons et paniers garnis. Outre son parfum discret mais prononcé, les chrysanthèmes se déclinent en plusieurs couleurs ce qui vous permettra de varier les couleurs au sein d’un bouquet, ou de faire des compositions de plusieurs bouquets de fleurs !

Il est recommandé de les déposer avant la nuit sur les tombes afin de ne pas assister au réveil des morts où ils pourraient bien se servir de vous comme vêtements. Anticipez en plaçant les bouquets quelques jours ou quelques heures avant le crépuscule. Un petit geste qui devrait apaiser vos ancêtres si d’aventure ils choisissaient ce soir-là pour se glisser hors de leur cercueil. Un verre de lait et une part de gâteau serait également de bon goût. N’oubliez pas d’en garder une pour les indigents affamés, parmi eux se trouvent peut-être les Saints venus en avance profiter des festivités.


Comme chaque année, la citrouille est à l’honneur, mais d’où vient cette tradition ?

Contrairement à ce que l’on pense parfois, la citrouille sculptée n’est pas du tout un tradition polk mais nous provient en fait à l’origine de l’île d’Eilan More, en Eurysie de l’ouest. Le sire de quelques castel avait dit-on promis aux dieux d’offrir sa fille en sacrifice au feu s’il obtenait victoire à la guerre. Malgré son succès sur le champ de bataille, il refusa de sacrifier sa fille et pour cela se fit punir d’une citrouille enflammée sur la tête. Condamné à éternellement errer dans les limbes le visage en feu, c’est son histoire que nous célébrons en plaçant des bougies dans des citrouilles creusées. Rappel si nécessaire de toujours tenir ses promesses, surtout lorsqu’on pactise avec le diable !


A toutes fins utiles :

Ne dansez pas avec n'importe qui. Des individus mal intentionnés peuvent se cacher sous le masque et la nuit est noire. Restez en vue de vos connaissances, prévenez vos amis si vous décidez de vous éloigner et ne vous aventurez pas seuls dans la forêt loin de l'éclairage public.


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Almanach du 12 novembre 2014
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Quelle est la meilleure littérature du monde ? La Polkême se penche sur cette non-question

En Polkême, on aime lire au coin du feu. « Rien de plus beau qu’un amant qui lit » disait le poète Richárd Fodor en introduction de son célèbre roman Ceux qui fait de nous des hommes. Loin de contester cette belle affirmation, la réciproque est-elle vraie ? Un peuple amateur de littérature serait-il le signe d’une haute forme d'âme ? l'écume d'un génie national ? Derrière des questions purement esthétiques se cachent, on le voit, de véritables enjeux civilisationnels. Reste à la Polkême de trancher pour établir une hiérarchie des nations.

Bandes dessinées kah-tanaise : esthétisation et décadence de la révolution

Les Kah-Tanais sont des oiseaux malheureux, leur littérature est à leur image : tapageuse, cynique et dépressive. Ne tombons pas dans le piège des couleurs bariolées et des visages aux grands yeux (pourtant bridés chez ce peuple nazumoïde) : les Kah-Tanais sont des créatures fourbes dont l’art est tout entier asservi par leur projet révolutionnaire. Paradoxalement rien n’est gratuit pour ces chantres de l’anticapitalisme et ce geste si simple et si touchant d’un homme qui créé est interdit par leurs commissaires au peuple qui déversent avec cynisme des kilotonnes de papier sur leurs ennemis pour les abaisser moralement. La littérature comme opium, saper la vitalité d'âme d'un peuple pour mieux l'annexer.

Les contes Blêmes : embrasser les ténèbres pour conjurer le nihilisme

La littérature blême est notoirement sombre et pleine de monstres. Faut-il y voir quelques relents adolescents d’un peuple qui n’a jamais su s’élever à la dignité d’une nation ? Ou bien assistons nous à la maturité d’un style pour toujours bâtard, condamné à grouiller dans l'ombre du roman national Transblêmien ? A moins que ces morbidités ne cachent un véritable substrat maléfique chez ce peuple civilisationnellement sinistre ? « Il n’y a pas de culture Blême » disent parfois les anthropologues, mais si celle-ci devait exister, elle serait sans aucun doute une fenêtre ouverte sur tout ce que l’être humain a de plus ténébreux, et de fait en s’élevant au rang d’art noir espère enfin être reconnue comme une part entière de l'humanité.

Littérature poëtoscovienne : l’impasse de l’art comme finalité

De toutes les nations à avoir mis l’art sur un piédestal, la Poëtoscovie est sans aucun doute la plus emblématique. A en croire ses journaux, les rues y sont pavées de recueils de poésie et il n’est pas là-bas une âme qui ne soit pétrie d’une noble sensibilité pour la littérature. Pourtant à la façon d’un Midas, tout ce que touche l’État se change en or, devient impropre à rassasier et l'affame en fin de compte. L’art dans ce pays est appréhendé comme une cause nationale et se transforme dès lors en un rouage d'ingénierie sociale. Aliénation parmi les aliénation, même le plus grand et simple geste de l’humanité : celui de créer, créer et vivre hors de l’ombre des institutions, ce geste est interdit aux Poëtoscoviens. Comment dès lors ne pas les considérer comme le plus malheureux des peuples ?

La réflexivité du Banairah : écrire pour se mettre à nu

Il n’y a chez les peuples d’Afarée aucune sensibilité et aucune âme. Ce sont des scientifiques ou des guerriers, dans ce qu’ils ont de plus grand ils sont les deux. Ils cherchent dans les sables et dans les livres ce supplément d’humanité qui leur fait défaut par nature. Incapables de substance, ils concentrent toutes leurs forces sur une forme dont les œuvres les plus magistrales sont des parangons. Le Banaraih, grand pourvoyeur d’œuvres ultramarines, en est l’exemple typique. On ne peut citer un poète, un romancier de cette nation dont le travail ne soit pas mécanique et froid. Pour décrire, ils nous surpassent, mais savent-ils vivre ? Le Banairah ne produira jamais qu’un art mort, il faut faire le deuil de ce continent qui jamais ne contribua à l’histoire de l’humanité.

Mythologie polk : l'art comme il vient et se vit

Le peuple polk est le plus traversé d’art parce qu’il refuse l’esthétisme et vit son humanité toute entière, sans en passer par d’horribles signes. Il y a dans le geste artistique quelque chose de la mort de l’humanité qui se figure et donc se tue, réifiée, transformée en objet de contemplation elle n’existe que dans un système de valeur extérieur qui relève du code et non du sensible. Quiconque prétend faire de l’art sans comprendre que l’art c’est la vie, celui-ci se condamne à semer sur sa route une montagne de cadavres « d’œuvres » dont l’avenir s’est terminé dès lors qu’elles furent couchées sur papier. Nous Polk vivons et savons vivre, nous maîtrisons l’art de vivre et savons que vivre est un art, c’est ce qui rend notre civilisation unique et si douce.

Mention spéciale : Sylva : c’est de la merde.

Si l’envie nous avait pris de nous vomir dans les yeux, nous l’aurions fait plus proprement et dans des conditions sécurisées qu’en ouvrant un roman sylvoi. Certes nous pensons qu’il faut encourager les jeunes auteurs mais nous vous en conjurons, qu’on coupe les mains de ceux-là ! Par pitié, épargnez l’humanité…


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Almanach du 14 novembre 2014
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Sire Demitri Vol Mist, porte-parole de la maison Vol Drek

Déclaration sur les objectifs stratégiques de la Polkême

Après plus de six mois de débats, la consultation de ses partis, de ses barons et de son peuple, les deux chambres sont finalement parvenues à s’arrêter sur un conseil commun quant à la déclaration des objectifs stratégiques et politiques de la Polkême en Eurysie de l’est et dans le monde.

Sa Majesté Vlastimil Vol Drek a écouté les conseils et a décidé de ratifier cette déclaration en y apposant le sceau royal de la Polkême, la rendant de fait officielle. Ci-dessous la lecture du texte par le porte-parolat des Vol Dreks devant le Palais Royal :

Sur son territoire, la Polkême est seule souveraine des Vrcholky à la mer Blême. Son territoire s’étend sur les deux Polky, la Brann et la Pal. Elle a toute autorité pour gouverner ces régions, y appliquer les politiques qu’elle juge bonnes et appropriées. Toute contestation de ces faits serait considéré comme une insulte et une menace directe à l’encontre de la nation.

Sur sa souveraineté économique et énergétique, la Polkême vise l’autonomie énergétique et l’équilibre de son marché intérieur. Elle est prête à faire des concessions sur son niveau de développement pour préserver sa souveraineté. Questionner ce choix ou tenter d’y porter atteinte en diffusant un mode de vie contraire à ces aspirations, que ce soit insidieusement par le soft power ou ouvertement par la contrebande, pourra être considéré comme un motif d’agression.

Sur ses frontières, en continuité de la déclaration précédente, la Polkême est un sanctuaire préservé des influences néfastes du monde, elle mettra en place tous les moyens nécessaires, y compris par la violence, pour préserver l’inviolabilité de son territoire.

Sur sa doctrine politique, la Polkême est une démocratie à régime parlementaire. Elle respecte les droits humains dans la mesure où ceux-ci sont respectables. Elle n’imposera pas son modèle à ses voisins et n’entend pas se voir imposer de modèle par quelque moyens, diplomatiques ou de pression, que ce soit.

Sur ses relations internationales, la Polkême est une puissance de statut quo. Dans la mesure où ses intérêts vitaux ne sont pas menacés elle conservera de fait une stricte neutralité. Elle ne cherchera pas à bouleverser les équilibres internationaux. Elle ne prendra pas partie dans une guerre.


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Almanach du 05 décembre 2014
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La Polkême survivra-t-elle au siècle ?

Débat stratégique sur l'avenir de la Polkême : le pays saura-t-il s'adapter à la modernité ?

« Il faut vivre avec son temps, et le temps est à la guerre » ainsi concluait Géza Kiss, député missionné de la Guerre, lors de son discours de politique générale et prévisionnelle pour l’année 2015 à la chambre roturière. La guerre, le mot est lâché. Si jusqu’alors le pourtour blêmien avait pu jouir d’une relative tranquillité comparé à l’Eurysie occidentale et septentrionale, la fracture en deux de la Translavya et l’agressivité de la Rosevosky voisine fait craindre le pire. Elles mettent en exergue la faiblesse de nos moyens de défense. D’autres nations sont également scrutées attentivement par la Polkême : l’Estalie non loin grandit de jour en jour à une vitesse inquiétante et l’union des régimes socialistes et communistes pourrait, dans un futur plus ou moins proche, encercler et menacer la société polk. Un conflit en Kartvélie importerait la guerre à 500 kilomètres de nos frontières nord, une guerre à laquelle la Polkême n'est pas prête.

Si vis pacem para bellum, dit le savant. La Polkême ne peut plus se permettre de rester autarcisée. Si elle désire préserver l’harmonie de son mode de vie et la beauté de sa culture, il lui faut se montrer suffisamment inquiétante pour déjouer par avance les menaces que d’autres seraient tentés de faire peser sur elle. « C’est malheureux, mais les hussards ne suffiront pas » disait Géza Kiss : « le monde moderne s’est équipé de missiles et de chars, de robots aveugles et d'intelligence artificielle. Ses avions bombardent sans se soucier de la nature et de la vie, notre doctrine, construite sur le respect et la douceur ne résistera pas à la barbarie qui vient. »

La Polkême doit s’industrialiser, voilà les conclusions du député missionné de la Guerre. Mais à quel prix ? Notre pays a fait le choix historique de refuser la modernisation de son appareil de production. Nous n’avons pas voulu aliéner les hommes et construire une société de marchandises et d’illusions. Mais cet honneur menace aujourd’hui de nous engloutir car la concurrence mécanique et froide ne se soucie pas de la vertu des idées, elle n'a comme étalon que la sombre efficacité guerrière. Qui détruit l’autre détient la vérité, nous crie-t-elle, et peu importe si cette vérité est fausse ou délétère pour tous, l’illusion s’installe par la force et le vrai, le beau et le juste se replient devant son insondable méchanceté.

La Polkême doit s’industrialiser. Soit. Mais où, et comment ? Comment concurrencer un siècle d’usines et d’économies d’échelles ? A l’est, la Translavya et le Drovolski ont depuis longtemps opéré leur tournant dystopique. Leur société n’est qu’enfer, mais enfer productif. Un enfer efficace et menaçant. Notre pays doit-il tout sacrifier au nom de sa sécurité ? Les députés ne semblent pas le penser, alors il faut élaborer une nouvelle doctrine, qui alliera la modernité terrible et glacée, avec la chaleur de la vie, la douceur de la nature, l’harmonie de la fraternité humaine.

Déjà des ateliers sont ouverts, mais le constat est sans appel : avec tout au plus une dizaine de lignes de production, jamais nous n’égaliserons les capacités de nos concurrents immédiats. La production accuse déjà du retard, la faute à un pays trop décentralisé et qui refuse de se doter de véritables zones industrielles, accusées de dénaturer le paysage, tuer la nature, briser les esprits et les corps. « Les usines dévorent les hommes, la Polkême n’enfantera pas des ogres ! » criait à la tribune le député Gál Vol Pitr, membre de la commission de la Nature. Une production à taille humaine, voilà le doux rêve de la Polkême, qui risque de peut-être se transformer en cauchemar…

La technologie noire nous préserve encore du déclassement, mais pour combien de temps ? Certes nous excellons en équipements légers, nos soldats font jeu égal avec le Sire de Transblêmie. Mais le constat est sans appel : une armée moderne ne peut se suffire de cavaliers et de fantassins. Il nous faut moderniser notre appareil de production et rattraper notre retard technologique. Cela prendra des décennies. Pire : nous n’avons pas à ce stade le réseau d’intellectuel capable de supporter un tel rattrapage. Nos savants sont des philosophes, pas des scientifiques. Nous observons la nature, nous ne cherchons pas à la comprendre. Lukács Kornél, député missionné de l’Economie, s’est adressé à Géza Kiss pour dresser ce sombre constat : en aucun cas la Polkême ne peut espérer à courts ou moyens termes rattraper ses ennemis. Il faudrait opérer pour cela un changement profond de société, sans aucune garantis que cela suffise. En l’état actuel des choses, nous sommes condamnés à n’occuper qu’un rôle mineur sur la scène internationale, y compris à l’échelle de l’Eurysie de l’est. Cette position est intenable pour notre sécurité sans nouer des alliances militaires défensives, a tenu à ajouter Pol Vol Kan, député missionné de la Diplomatie. La Polkême doit dresser un cap et s’y tenir, ou elle est condamnée.

Le bilan est terrible et les chambres semblent tétanisées. Un filet de murmures inquiets traversent les députés assemblés. Pour la première fois, izolacionists et modernists oublient leurs querelles. Il faut agir. Faire quelque chose. Mais quoi ? Tous les chemins semblent terriblement jonchés d’ornières et aucune piste n’est satisfaisante. Le futur sera pavé de sacrifices, reste à savoir lesquels la Polkême est prête à consentir.

On parle d’industrialiser la Pal ponantaise, repousser les centres de production en dehors des vertes plaines et forêts de notre beau pays. Mais laisser l’industrie aux Blêmes inquiète, en particulier depuis les récents actes de barbarie survenus dans ces contrées. « Les Blêmes ne consentiront pas à s’industrialiser, ce sont des mystiques et des fainéants. La Pal est une terre stérile où nous peinons à faire pousser des vignes, et vous espérer y faire pousser des usines ? » se moque un député que nous n’arrivons pas à identifier. « Ils y consentiront si nous faisons pression sur eux et leur économie. Mieux vaut finir ouvrier que mort de faim » répond un député izolacionist. La remarque fait parler, chacun discute avec son voisin. « Il n’aurait aucun sens de refuser de déléguer notre souveraineté à des organisations internationales pour par ailleurs l’offrir aux Blêmes sur un plateau » tranche Géza Kiss, qui rejette d’un geste de la main l’intervention d’un député de son parti proposant de placer un corps de hussards devant chaque usine.

Chez les modernist, on imagine investir les territoires montagneux, moins habités. Y placer des casernes et des centres de production. « Vous pensez comme un Transblême ! » hurle Péter Soma, député missionné au Patrimoine : « nous cacher dans des montagnes brumeuses comme des rats, comploter, ruminer notre impuissance, voilà votre conception de l’honneur ?? » « Mieux vaut le déshonneur que la soumission aux puissances étrangères » crient en retour des modernist : « vous n’avez aucune solution mais vous dénigrez les nôtres pour masquer votre incurie ! » Lukács Kornél tente de calmer les choses. De toute façon le problème reste le même : la Polkême souffre d’un manque d’infrastructures et d'une faible densité de population, investir dans les montagnes ne ferait que déplacer le problème, obligerait à créer des zones de peuplement et les trains circulent mal sous la neige à 1 500 mètres d’altitudes.

La séance se termine tard, sans qu’aucun consensus ne se dégage. On reporte à demain, on se souhaite bonne nuit et qu’elle porte conseil. Les chapeaux de fourrure balaient le sol en de multiples révérences avant d'être recoiffés avant de sortir dans le froid de l'hiver. Certains députés des deux partis décident de veiller et dressent une liste de gens pertinents à auditionner. Des industriels, des mages, et même Apostol Pop qu’on envisage de rappeler à Volvoda. L’ambiance est fébrile « je ne sais pas si j’arriverai à trouver le sommeil » confie en souriant tristement un député anonyme. Sur la place devant les deux chambres, une dizaine de députés izolacionist ont allumé un feu et se réchauffent les mains en sirotant une liqueur, le regard tourné vers le Palais des Vol Drek, illuminé sur les hauteurs de la cité. « Sa Majesté Vlastimil nous sauvera » nous assure l’un d’eux l’air confiant. « Ce n’est encore qu’un enfant » temporise un autre. Mais tous s’accordent à reconnaitre que les Vol Drek ont su faire preuve de résilience tout au long des siècles.

« S’il faut user de magie, nous le ferons » déclare un peu trop fort un député enivré. Il est rapidement tiré par la manche par ses collègues « pas en public » disent certains. Le sujet est tabou : recourir aux méthodes du Grand-Duc, personne n’ose encore y songer, mais s’il est bien un domaine où la Polkême peut tirer son épingle du jeu, c’est celui des arcanes noires qui depuis un millénaire ont su protéger notre pays.


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Almanach du 20 février 2015
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Échos des deux chambres

Le bipartisme polk se déchire sur la question des ventes d’armes à l’étranger

C’est une décision qui semble avoir été prise dans la panique tant on peine, d’un point de vue extérieur, à bien comprendre ses tenants et aboutissants.

Alors que l’Empire de Karty annonçait annuler une vente massive d’armes d’infanterie à la République d’Antares, le député missionné à la Guerre Géza Kiss a utilisé l’article 24.2 du règlement de la chambre roturière pour soumettre au vote des députés le fait de surenchérir afin de récupérer la commande refusée par Karty. Une séance exceptionnelle, menée quasi sans-débats (en raison du peu de temps alloué au vote par l’article 24.2), et qui a vu un grand nombre de députés revenir en panique vers la chambre pour participer au dernier moment avant la clôture du scrutin (certains n’y sont d’ailleurs pas arrivés). La proposition est passée sur le fil, avec 56 votes favorables au fait d’émettre une contre-proposition à l’appel d’offre de la République d’Antares, et 42 contre. La chambre nobiliaire a emboîté le pas dans la soirée avec un léger rééquilibrage (35 pour, 31 contre), mais pas suffisant pour annuler la proposition. Fait notable : aucune consignes de vote n’ont été données par les partis. Géza Kiss s’est donc vu opposer le vote de certains de ses alliés, et a au contraire reçu un soutien significatif du côté des Modernistes.

Mais que s’est-il donc passé aux chambres pour que s’y déroule un tel galimatias ? Signe de la fébrilité de l’ère du temps sans doute, la démocratie polk nous avait habitué à davantage de savoir-vivre. Le traditionnel bipartisme, que l’on croyait à toute épreuve, s’est-il ébréché ce mardi ? il est encore un peu tôt pour le dire. Reste que l’on n’avait pas assisté à pareil configuration de vote depuis bien longtemps. Géza Kiss, souriant, tempère sur les conséquences de ce que l’on peut bien qualifier de passage en force : « Il fallait prendre une décision immédiatement ou l’opportunité risquait de nous passer sous le nez. C’est vrai que nous n’avons pas l’habitude de prendre des décisions aussi précipitées mais ce n’est qu’un déstockage qui promet de nous rapporter beaucoup dans un contexte où les Modernistes nous disputent le moindre bout de ficelle sur le budget. La Polkême vient de dégager vingt milliards de bénéfices en un trait de plume, tout le monde est gagnant. »

« Tout le monde » ne semble pas de cet avis cependant. Du côté des députés, on alterne entre satisfaction et aigreur d’un vote que certains jugent « volé ». Péter Soma, pourtant Isolationniste comme Géza Kiss, ne semble pas décolérer : « une décision aussi majeure prise sur un coup de tête ! il va nous falloir des mois pour reconstituer nos stocks à un moment où nous sommes menacés de partout, Kiss nous désarme ? Et que dire de l’export : on a fait tout un foin sur la vente d’arbres à la République Translavique et là on se met à vendre de la technologie noire à de parfaits inconnus ? » Soma n’est pas le seul indigné. La chambre nobiliaire est revenu ce mercredi sur la décision de la veille. Des débats houleux, mais dans le vide, considérant l’impossibilité d'annuler le vote dans l’immédiat. Gréta Vol Jakab, baronne de Desmonvoda et missionnée à la Sécurité intérieure, fulmine également : « Je trouve cela nuisible à nos institutions. La Polkême n’a pas pour habitude de ce genre de coups politiques venant de petit aventurier. Je vais écrire à Sa Majesté pour lui demander de retoquer le vote et d’exiger un véritable débat. »

Pas de réaction du côté des Vol Drek pour l’heure. Il est vrai que si les méthodes de Géza Kiss peuvent échauffer le parlementarisme polk, les sommes promises par la République d’Antares sont alléchantes. De quoi faire passer la balance commerciale du pays dans le vert d’environ 20 milliards et permettre enfin à la Polkême de dépasser les 600 milliards de PIB annuel. Un chiffre qui n’est pas que symbolique puisque notre pays semble désormais décidé à courir le contre la montre avec ses voisins, de plus en plus menaçants. La montée en puissance des deux républiques translaves et la chute de la Kartvélie inquiètent d’autant plus la Polkême que l’Estalie semble désormais sans garde-fou en Eurysie centrale. Dans une telle conjoncture, la proposition de Géza Kiss ressemble à un pari risqué. Tandis que certains lui reprochent de désarmer la Polkême au pire moment, d’autres voient dans les fonds antariens une opportunité d’investissement qui pourrait rapporter à longs termes. Lukács Kornél, missionné à l’Économie, résume pour nous les enjeux qui ont présidé au vote du texte : « Personne ne nie qu’il vaut mieux déstocker pour produire plus par derrière. Le problème c’est la temporalité de ces bénéfices : nous n’avons pas encore terminé nos audits de l’état de l’industrie polk. Si les bénéfices adviennent sous six mois, ce sera un bon calcule, mais si nous mettons deux ans à profiter de cette vente et que nos armées sont aux abois jusque-là, le coup de Géza Kiss pourrait bien se retourner contre nous. » Kornél assume néanmoins d’avoir voté en faveur du texte : « Moi je m’occupe du budget et ce que je vois c’est qu’avec cette vente nous nous rapprochons de l’équilibre. »

Au-delà des enjeux de défense, c’est le fait d’exporter la technologie noire vers l’étranger qui crispe. Fleuron des armées polk jusque dans les années 1950, les fusils de Transblêmie seront progressivement rattrapés puis égalisés aux alentours des années 2010 avec l’apparition du Baba Yaga de fabrication pharo-prodnovienne. Depuis, la technologie noire semble peiner à innover et l’armement mondial apparait soumis à un plafond de verre technologique, ne dégageant que des avancées mineures. C’est le relatif déclassement de l’armement polk qui a motivé la vente des fusils vers la République d’Antares, confie en off un député. « Nous nous enorgueillissions de la technologie noire, la vérité c’est qu’il faut renouveler nos stocks » explique-t-il à voix basse. De quoi se poser des questions sur l’état réel de l’armement polk et de ses capacités de défense en cas de conflit (y compris de basse intensité). « La Polkême n’a rien à craindre, rassure Géza Kiss, la puissance des Vol Drek est bien connue et nos diplomates savent apaiser les tensions. » Un petit clin d’œil à son homologue Pol Vol Kan qui a voté lui aussi en faveur de la loi.

Si l’incompréhension semble régner quelque peu du côté des Isolationnistes, les Modernistes eux ont globalement soutenu le texte. Pol Vol Kan justifie son soutien à une proposition d’un adversaire politique : « Géza Kiss a compris l’air du temps, il est illusoire d’imaginer que nous repousserons les barbares à la seule force de notre cavalerie. Le meilleur bouclier de la Polkême sera son intégration aux flux commerciaux mondiaux. Personne ne va défendre un pays isolé, mais que nous devenions un partenaire commercial et vous verrez les alliés fleurir. » Jean Vasilescu, député missionné à la Recherche, est du même avis : « Les Isolationnistes campent depuis trop longtemps sur leurs positions : nous devons innover, être à l’initiative, attirer les investisseurs. Le reste du monde nous perçoit comme une nation poussiéreuse et dépassée, il faut faire la démonstration de nos atouts. Cette vente, c’est l’occasion de rappeler à tous nos talents, et l’argent sera réinvesti pour innover davantage ! »

Sauf que pour l’heure, personne ne semble s’accorder sur l’utilisation qui sera faite de l’excédent budgétaire dégagé. Les Isolationnistes, qui revendiquent la paternité du vote, ont explicitement déclaré vouloir orienter les capitaux vers leurs missions. « C’est absurde, balaye Pol Vol Kan, on ne peut pas se plaindre d’une part de l’absence de débat et considérer qu’une telle rentrée d’argent ne fasse pas l’objet d’un fléchage concerté. »

La question se pose en effet de savoir dans quoi l’argent antérien sera-t-il investi. Le débat, loin d’être anecdotique, ravive les tensions liées au budget du mois dernier. Une crise toujours non résolue puisque les missions n’ont toujours pas statué sur la proportion du PIB alloué à l’entretien et la production militaire, ainsi qu’à la recherche et développement en matière de défense. Les choix que prendra la Polkême dans les prochains mois seront cruciaux puisqu’ils entérineront la stratégie polk pour les prochaines années. En off, un député confie « ce qui énerve, c’est que Géza Kiss nous a tous forcé la main en imposant la Polkême comme exportatrice d’armes. Les Isolationnistes ne sont pas du tout sur cette ligne, il doit y en avoir un paquet qui grincent des dents en ce moment même. »


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Almanach du 24 février 2015
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La Polkême rend publique sa stratégie militaire pour les prochaines années

Les chambres s’accordent finalement sur un équilibre budgétaire pour la défense

C’était le point de crispation majeur du budget prévisionnel de l’année 2015 mais les chambres roturière et nobiliaire ont finalement trouvé un terrain d’entente concernant l’équilibre économique de la Polkême. « Il ne s’agit pas de chiffres absolu » explique Bertalan Vol Rasp, député missionné au Budget. « Nous avons négocié un budget calculé proportionnellement au PIB. » Le texte, voté par les deux chambres, a été remis à Sa Majesté Vlastimil Vol Drek au titre de conseil. Bertalan Vol Rasp se dit « confiant » quant à la ratification du conseil par la Couronne. « Sa Majesté estimera notre travail à sa juste valeur, je n’en ai aucune doute. »

Les objectifs formulés par le texte concernent l’équilibre entre la part de l’économie du pays attribuée à la défense par rapport aux autres pans de la société. Il clarifie les exigence du gouvernement : quinze usines militaires consacrées à la production d’armes. Dès lors que l’une de ces usines sera réorientée vers l’entretien et le stockage du matériel, la Polkême doit investir pour revenir à l’équilibre des quinze usines sous six mois. Le niveau atteint par le pays en matière de recherche et développement a été estimé satisfaisant et ne fera donc d’aucun nouveaux investissements jusqu’en 2020. En cas d’excédent budgétaire tout le reste des investissements seront consacrés au développement du soft power et du renseignement, « afin de protéger la nation contre les menaces indirectes, préserver nos valeurs et défendre notre mode de vie. »

Par ailleurs, plusieurs députés isolationnistes ont obtenu la mise en place d’une close interdisant à la Polkême de consacrer plus d’un tiers de son complexe militaro-industriel à la production d’armes destinées à l’export. Cinq usines pourront donc être allouées au maximum, en cas de réponse à une commande extérieure. Ces amendements sont une réaction claire à la manœuvre de Géza Kiss qui avait obtenu, deux jours plus tôt, que la Polkême vende pour soixante-milliards une partie de son stock militaire historiques à la République d’Antares.

« Ce budget se veut une réponse proportionnée aux différentes menaces qui pèsent sur la Polkême, explique Bertalan Vol Rasp. Nous souhaitons moderniser notre industrie militaire, tout en nous concentrant sur des menaces plus informelles que sont l’espionnage et la déstabilisation politique. » EN filagramme, c’est la menace que fait peser le Grand-Duché de Transblêmie sur le royaume qui semble particulièrement préoccuper les deux chambres. Dans une séance publique, la mention de rapports alarmants de l’Observatoire inquiet de Blême soulignaient la réindustrialisation rapide de la Transblêmie depuis un an. Mais si les Transblêmes sont les ennemis héréditaires de notre nation, la menace que font peser les nations communistes frontalières sont tout aussi urgentes. Un risque que Vol Rasp dit « calculé » :

« Force est de reconnaître que le député Pol Vol Kan nous a exposé des arguments convaincants sur l’impossibilité à courts termes de défendre le territoire national sans nous rapprocher d’autres nations. Le budget de l’année 2015 n’a pas vocation à assurer notre défense de manière unilatérale, il doit nous permettre d’être considéré par nos voisins comme une puissance régionale, capable de s’imposer dans le concert des nations d’Eurysie de l’est. La neutralité de la Polkême demeure sa force, nous ne prétendons pas remettre en question cela. » Selon les rapports de la mission à l’Économie, compte-tenu des derniers investissements réalisés et les prévisions de croissance, la Polkême devrait atteindre les 600 milliards de PIB à l'horizon du mois de mars 2015.


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