Une détonation juste derrière lui souffla notre véhicule sur quelques pas. Il freina, s'arrêta brusquement et ouvrit la porte. De la poussière rentra dans le véhicule et davantage d'humidité. Je me retourna, vit le véhicule derrière nous fumant, un homme en sorti, en feu, il ne fit pas plus de quelques mètres avant de s'effondrer. Waiara referma aussitôt la porte, « Contact, contact. », mon voisin hurlait dans la radio. Un son sourd sur la vitre, un second, un troisième puis Waiara s'effondra sur le volant du véhicule, la fenêtre ouverte de sa portière l'avait trahie.
Derrière, un engin n'eu pas le temps de freiner et vint heurter un arbuste qui s'effondra. D'autres balles vinrent percuter le blindage du véhicule, le dernier de notre maigre colonne. Nous n'avions plus que deux véhicules, séparé par une carcasse en feu. Le son continu du klaxon ponctué par les percussions sur la carlingue. Mise à part la fenêtre ouverte, nous étions en sécurité qui sait pour combien de temps. Rapidement, conscient que notre sécurité était de courte durée, le gars à ma gauche décida de sortir en courant, s'allongea dans un ravin et ouvrit le feu dans la jungle, indistinctement. L'autre véhicule fit de même. Paniqué, je mis plus de temps à les suivre. Personne ne vint voir si Waiara était encore en vie, et moins encore cherchèrent à vérifier l'état de ceux à bord du véhicule en feu. Après quelques cris, rien n'en sortait à part des flammes.
Tous les tirs venaient du côté gauche de la route, on se réfugia côté droit, l'abri derrière nos véhicules. Les tirs partirent dans tous les sens. Je lança quelques grenades par dessus le véhicule sans savoir où viser. Je ne comprenait rien. Le bruit d'un radio qui parlait à peine Tafanien, le son continu des armements et rapidement les gémissements de l'un des nôtre touché à une cuisse. Nous étions une dizaine dans l'incompréhension la plus totale. Du bétail perdu dans la jungle. La situation semblait pourtant stable et explicable aisément : un ou plusieurs hommes cachés derrière des arbres, des véhicules sur une route, et nous de l'autre côté de la route. La jungle devant et derrière nous. Nous étions des proies. On savait qu'une plaine existait derrière nous à une centaine de mètres.
Après quelques instants et quand le mot se répandit, le radio appela un hélicoptère. T-10 minutes. Il nous fallait attendre mais un gars en bout de colonne en décida autrement et se mit à courir dans la jungle vers la plaine. Un second suivi après une poignée de secondes. Il ne m'en fallut pas plus et je m'élança en prévenant au moins mes deux voisins. Excepté le blessé, tout le groupe suivi le mouvement et au bout de quelques minutes nous atteignions la plaine. On s'allongea en lisière, et mécaniquement on se mit à tirer devant nous, oubliant qu'à 100 mètres à peine il y avait l'un des nôtres. Après plusieurs minutes, un hélicoptère vint nous chercher pour nous évacuer. Nous étions 15 sur la route, nous sommes revenus à 8.
Cela fait désormais deux jours que l'embuscade à eu lieu. Waiara et l'autre sont en vie, les miliciens les ont diffusés sur les réseaux aux côtés des deux VPRHM. Les 5 autres sont morts. Le gouvernement, lui, étouffe l'affaire. Je n'ai pas tiré une seule balle et on me dit que j'ai vécu la guerre. Mauvaise journée, et j'ai le sentiment que ça ne fait que commencer.
Forces de Défense de Maoti Iara
15 soldats professionnels (-7, 2 capturés)
15 ALI lvl 8 (-7, 2 capturés)
4 mitrailleuses lourdes lvl 5 (-1 capturé)
3 véhicule blindé léger lvl 3 (-3, 2 capturés)
1 hélicoptère de transport moyen lvl 2
24 conscrits (-5)
24 ALI lvl 6 (-5)
1 mitrailleuse lourde lvl 5