25/09/2017
03:28:03
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[RP INTERNE] : Un arbre se mit à parler tafanien

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Waiara essuya la sueur qui coulait sur son front, réajusta son casque trop grand pour un homme de sa carrure. L'humidité pesante commençait à l'affaiblir, lui, l'homme de Nuku'Apia plus habitué au vent de la mer qu'à la chaleur de la jungle. Il conduisait de plus en plus mal et nous lui répétions sans cesse d'être prêt à prendre une pause. Il a toujours refusé et conduisait le convoi toujours plus à l'intérieur des terres volcaniques de Villas. Ralentissant, il faufila le véhicule sur un maigre chemin entre deux murs verts. Il était inquiet, la sueur le rendait mal à l'aise. Le soleil était haut.

Une détonation juste derrière lui souffla notre véhicule sur quelques pas. Il freina, s'arrêta brusquement et ouvrit la porte. De la poussière rentra dans le véhicule et davantage d'humidité. Je me retourna, vit le véhicule derrière nous fumant, un homme en sorti, en feu, il ne fit pas plus de quelques mètres avant de s'effondrer. Waiara referma aussitôt la porte, « Contact, contact. », mon voisin hurlait dans la radio. Un son sourd sur la vitre, un second, un troisième puis Waiara s'effondra sur le volant du véhicule, la fenêtre ouverte de sa portière l'avait trahie.

Derrière, un engin n'eu pas le temps de freiner et vint heurter un arbuste qui s'effondra. D'autres balles vinrent percuter le blindage du véhicule, le dernier de notre maigre colonne. Nous n'avions plus que deux véhicules, séparé par une carcasse en feu. Le son continu du klaxon ponctué par les percussions sur la carlingue. Mise à part la fenêtre ouverte, nous étions en sécurité qui sait pour combien de temps. Rapidement, conscient que notre sécurité était de courte durée, le gars à ma gauche décida de sortir en courant, s'allongea dans un ravin et ouvrit le feu dans la jungle, indistinctement. L'autre véhicule fit de même. Paniqué, je mis plus de temps à les suivre. Personne ne vint voir si Waiara était encore en vie, et moins encore cherchèrent à vérifier l'état de ceux à bord du véhicule en feu. Après quelques cris, rien n'en sortait à part des flammes.

Tous les tirs venaient du côté gauche de la route, on se réfugia côté droit, l'abri derrière nos véhicules. Les tirs partirent dans tous les sens. Je lança quelques grenades par dessus le véhicule sans savoir où viser. Je ne comprenait rien. Le bruit d'un radio qui parlait à peine Tafanien, le son continu des armements et rapidement les gémissements de l'un des nôtre touché à une cuisse. Nous étions une dizaine dans l'incompréhension la plus totale. Du bétail perdu dans la jungle. La situation semblait pourtant stable et explicable aisément : un ou plusieurs hommes cachés derrière des arbres, des véhicules sur une route, et nous de l'autre côté de la route. La jungle devant et derrière nous. Nous étions des proies. On savait qu'une plaine existait derrière nous à une centaine de mètres.

Après quelques instants et quand le mot se répandit, le radio appela un hélicoptère. T-10 minutes. Il nous fallait attendre mais un gars en bout de colonne en décida autrement et se mit à courir dans la jungle vers la plaine. Un second suivi après une poignée de secondes. Il ne m'en fallut pas plus et je m'élança en prévenant au moins mes deux voisins. Excepté le blessé, tout le groupe suivi le mouvement et au bout de quelques minutes nous atteignions la plaine. On s'allongea en lisière, et mécaniquement on se mit à tirer devant nous, oubliant qu'à 100 mètres à peine il y avait l'un des nôtres. Après plusieurs minutes, un hélicoptère vint nous chercher pour nous évacuer. Nous étions 15 sur la route, nous sommes revenus à 8.

Cela fait désormais deux jours que l'embuscade à eu lieu. Waiara et l'autre sont en vie, les miliciens les ont diffusés sur les réseaux aux côtés des deux VPRHM. Les 5 autres sont morts. Le gouvernement, lui, étouffe l'affaire. Je n'ai pas tiré une seule balle et on me dit que j'ai vécu la guerre. Mauvaise journée, et j'ai le sentiment que ça ne fait que commencer.



Forces de Défense de Maoti Iara
15 soldats professionnels (-7, 2 capturés)
15 ALI lvl 8 (-7, 2 capturés)
4 mitrailleuses lourdes lvl 5 (-1 capturé)
3 véhicule blindé léger lvl 3 (-3, 2 capturés)
1 hélicoptère de transport moyen lvl 2


Milice de Libération de Maoti Iara
24 conscrits (-5)
24 ALI lvl 6 (-5)
1 mitrailleuse lourde lvl 5


HRPIl s'agit la du premier affrontement entre des milices armées en formation depuis un an dans la jungle villasienne et des forces gouvernementales
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Le groupe descendait la colline après l'avoir arpenté toute la journée. Je les observait au loin, perché sur ma casemate, la seule construction bétonnée du camp. Une longue colonne avançait en file discontinue, certains semblaient parlaient, d'autres souffraient, la plupart semblaient épuisés. Une trentaine d'hommes détrempés tant par l'humidité de la jungle ambiante que par leur propre transpiration qui noyait le vêtement et le corps dans un bain chaud constant qui, faute d'abri et de repos, pouvait durer des jours ainsi. Salonu dirigeait la colonne, il en était le seul eurysien, le reste n'était qu'un mélange de maoteurysiens, nazuméens principalement wanmiriens et une poignée de villasiens. Une trentaine au total, je les comptait tant bien que mal, il en manquait trois. Le groupe en était à sa première patrouille, ils étaient arrivés au camp il y a de cela deux nuit.

Salonu me raconta plus tard qu'ils tombèrent sur des Tafaniens par hasard. Ici, ils sont partout, derrière le moindre arbre, la moindre branche, la moindre feuille il peut s'en cacher un. Ils ne connaissent pas plus la jungle que nous. Personne ne connait cette jungle. Elle est inviolée de la présence humaine, du moins elle l'était. Mais ils peuvent attendre, des jours durant, dans la boue, dans un petit trou avec des boules de riz froid comme seule nourriture. Si nous savions attendre tant qu'eux nous pourrions aussi être capable des même exploits, peut-être. Mais faire cohabiter dans une même colonne tant d'hommes d'origines différents est déjà bien assez compliqué. Nous ne sommes qu'à une petite heure de vol de Nuku'Apia, enfin si un avion pouvait atterrir là, et pourtant la vie humaine semble ici si lointaine. Les hommes qui arrivent dans cette jungle ne tiennent pas bien longtemps. Le gouvernement, ou ce qu'il en reste, recrute à tour de bras un peu partout sur Villas et les envoi à Tafanu. Des centaines tous les mois. Nous sommes ici quelques milliers, c'est presque toute l'armée. Et tous les mois, des centaines disparaissent. Un premier tiers peut-être part dès sa première paye. Certains reviennent dans les mois voir les semaines qui suivent puis repartent. La désertion est bien organisée. Elle fait tourner l'économie, nourrit des familles, alimente des malfamés, paye les factures et les petits commerces. Alors le gouvernement laisse faire. Il récupèrera cet argent d'une manière ou d'une autre, par des taxes ou des corruptions, peu importe. L'autre tiers ensuite, meurt ou se blesse dans le premier mois. Ils sont recrutés, on leur apprend à tirer et à marcher en ligne un peu espacé, puis des hélicoptères ou des petites embarcations font le trajet jusqu'à la baie de Maoia. Dernière ville avant la fin. Ils y passent généralement la matinée ou l'après midi et pour les plus chanceux, la nuit. Après ça une camionnette viens vous chercher. Si vous avez à nouveau de la chance, c'est un Viper, un petit véhicule blindé tanskien. Ca n'est pas le confort, ça n'a pas de climatisation, mais ça a quelques suspensions, ça tombe moins en panne et surtout, on ne meurt pas à l'impact d'une mine ou d'une balle. Rien n'indique que l'on arrivera à bord, mais l'on délaye un peu l'inévitable. Et puis vient le dernier tiers, celui qui tiens le premier mois, la première escarmouche, la traversée ou qui n'a pas déserté. Eux, moi compris, nous pouvons tenir ici indéfiniment, nous semblons intuables, increvables.

Je disais donc qu'ils sont tombés sur des Tafaniens par hasard. Ils descendaient une autre colline, quelques kilomètres plus au sud, les soldats du Taf ou du MLMI, peu importe, étaient assis par terre, adossés aux arbres ou à des souches. Leurs fusils, récupérés sur d'autres cadavres, qu'ils soient des forces armées ou du MLMI, cela n'a pas d'importance, posés au milieu. Ils rigolaient, parlaient, certains faisaient la sieste même. Il est bien de dormir quand cela est possible, même cinq minutes. Ils étaient habillés ou torse-nus, propres ou sales, mais certainement tous jeunes. Une partie était peut être même mineur, Salonu n'a pas pu vérifier leur âge, aucun d'eux ne transporte le moindre papier. Alors le moment ne dura pas bien longtemps. En descendant de la colline, la colonne tomba nez à nez avec eux. Les jeunes échappaient ici aux corvées familiales, à l'éducation de leurs frères et sœurs, à l'entretiens de leurs anciens, à la moisson ou à la pêche avec leurs parents. Ils combattaient pour un idéal dont ils ignoraient sans doute le sens, aucun ne sait lire sans aucun doute. Mais ils sont payés, d'une manière ou d'une autre ils le sont, bien plus que si ils s'éduquaient, vendaient leur récolte ou pire, cherchaient un travail en ville. Donc ils se battent, échappent à leurs villages, et meurent. Ils étaient à l'aise, souriants, apaisés quand la colonne leur tomba dessus par le plus grand des hasards. Salonu me raconta qu'il dut recharger son arme dans l'urgence, elle ne l'était pas, mais déjà la mort s'enclenchait. Les autres de la colonne, quelques maoteurysiens et wanmiriens ouvrirent le feu sans viser, le reste était trop loin. La plupart n'eurent sans doute pas eu le temps de comprendre. Ils leur tombèrent dessus, littéralement, Salonu faillit trébucher sur l'un d'entre eux avant de s'en rendre compte, la jungle était trop dense. Fusils en bandoulière, et par pur réflexe de peur, l'avant de la colonne fit feu. Cela aurait pu être d'autres soldats des forces de défense, la finalité aurait sans doute été inchangée. Pas de place à l'hésitation ou au doute. Les autres essayèrent de réagir et furent tués, ils essayèrent de se saisir de leurs armes et furent tués, ils essayèrent de fuir et furent tués, sans doute.

Ici, la mort frappe dans l'indifférence la plus totale. Des hommes meurent chaque jour. Parfois un seul, parfois en nombre, mais ils meurent. Cela fait désormais trois ans que des hommes meurent à petit feu dans la jungle de Tafanu. Ils meurent dans l'anonymat absolu de la jungle. Parfois, on récupère des corps, parfois on ne peut pas, c'est aléatoire. Alors la plupart ne sont pas vraiment morts, ils sont disparus, absents ou en congés de longue durée. De l'autre côté, il n'y a pas de gouvernement qui tiens les données. Ils administrent une bonne partie de l'île, organisent des unités, collectent une forme d'impôt, recrutent et nous tuent. Ils doivent aussi savoir, ou du moins avoir un ordre d'idée, mais ils ne partagent rien. Le faire nuirait à la cause, à l'exception de quelques cas. Ici un soldat qui fut torturé sans rien dire, il ne connaissait de toute manière rien. Là, un jeune homme de 15 ans tué devant sa ferme. Un bon martyr. Les hommes meurent en masse, sans nom, sans chiffres, sans nouvelles. Le gouvernement continue parce qu'il se doit de le faire, mais là-bas, à Villas, personne n'en parle vraiment. Meurent ici des inconnus de là-bas qui sont pour nous des compagnons d'un jour ou d'une semaine. Ceux d'un mois deviennent des amis. Et pour ceux-là, et donc pour moi, nous ne pouvons nous arrêter, nous ne savons plus quoi faire. Cela fait trois ans que je me bat, sept que je suis dans l'armée et j'ai 23 ans. Recruté à 16 ans, j'ai menti sur mon âge, le colonel d'alors n'était pas regardant.



Pertes du conflit de Tafanu sur les trois dernières années (et décomptées de l'atlas)

Forces de Défense de Maoti Iara
950 soldats professionnels (nombre inconnus entre morts et disparus)
1021 réservistes (nombre inconnus entre morts et disparus)
950 ALI niveau 8
1021 ALI lvl 7
54 mitrailleuses lourdes niveau 5
21 mortiers légers niveau 3
9 véhicules blindé légers niveau 3
17 véhicules utilitaires niveau 5
12 camions de transport niveau 4

Milice de Libération de Maoti Iara
3214 conscrits (nombre inconnus entre morts et disparus)
3214 ALI lvl 6
42 mitrailleuses lourde niveau 5
55 lance-roquettes niveau 4

HRPquelques liens qui permettent de remonter et d'expliquer le conflit qui découle toujours du séisme puis tsunami wanmirien de 2012. J'avais oublié de les mettre lors du précédent post :

Communiqué officiel sur les troubles à l'ordre public en 2013
toute la presse à lire
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L'effet de la nouvelle était terrible. Maoia connue un effet de fuite rarement vu. Dernière ville de paix avant la guerre en Villas. Dernier port de plaisance où venaient des soldats enrôlés, apeurés, peu entraînés et déjà prêts à désertés, et d'où repartaient des contingents correctement empilés et parfaitement ordonnés de cercueils accompagnés d'une garde funéraire d'infirmes et de traumatisés à vie dont personne ne pourrait s'occuper. Maoia avait prit cette semaine là une toute une autre tournure. Les navires partaient pour Tafanu, remplis d'une horde de civils qui quittaient tout en ne partant avec rien. Un sac, parfois une valise était autorisée, mais rien de plus. Sur le port de Maoia jonchait des centaines de sacs et de bagages abandonnés à la hâte. Dans la nuit volait avec le vent des photos de familles, des petits mots d'amours, de simples journaux et carnets de notes, laissez là dans un départ incertain. Des vieillards erraient dans le quartier, laissé à leur propre sort, on préférait les jeunes en âges, les enfants et les femmes, eux ne pourraient partir qu'en dernier, si cela était bien possible. L'ancien, figure vénérable de la famille maoti avait tout perdu. Son aura, son statut, sa famille. Dans la fuite folle d'une population civile craintive et d'un gouvernement dépassé, on ne pouvait plus s'occuper d'eux. Les soldats ne les laissaient pas monter. Ils ralentissaient l'embarquement, demandez des sièges ou des lits dont les navires étaient désormais dépourvus. Il faillait des médicaments, parfois des médecins à bord pour cette traversée. On avait don arrêté, et ils restaient là, à quai. Ils fouillaient dans les bagages, ceux de leurs familles ou d'autres inconnus. le port de Maoia était devenu la plus grande brocante à ciel ouvert du pays, peut être même de l'océan. Le troc avait abolit la suprématie de la monnaie. On échangeait si l'on pouvait, ou alors on arrachait, on volait, on prenait de force ou par le gré de l'abandon. Tee-shirts, chemises, pantalons, shorts, chaussures, paires de lunettes, sacoches et parfois quelques pièces d'électroniques utilisable ou non, des frigos vidés progressivement envahis de mouches. La valeur n'était plus qu'abstraite. Elle était un trait de volonté, un semblant de force ou d'énergie restante. Elle baissait si l'objet appartenait à un malade. La nuit, dans le noir et l'inconnu, elle augmentait considérablement. On ne sait pas ce que l'on vole, alors l'importance y est forcément plus grande. Le cours de la bourse explose pour ne chuter qu'au petit matin, les paris de la nuit on portés leurs fruits, ou pas. L'Etat délaissait volontairement s'occuper du port et de la brocante géante qui s'y installait. Au petit matin, des navires accostaient à nouveau. Le nombre n'était pas connu d'avance, il était un autre pari. la foule reprenait le pavé, se l'appropriait à nouveau pour décrocher un précieux billet gagné à coup de savate, de coudes, de pieds ou d'objets contendants mais discrets. Au navire reparti, le marché reprenait ses aises.

Les militaires s'étaient retirés de la plupart de la ville. Ils restaient là haut, sur les hauteurs, protégeant encore les quartiers riches, la mairie et d'autres bâtiments. La ville perdait peu à peu le contrôle sur tout. En journée, parfois, des véhicules descendaient des hauteurs de la villa Iara, siège local des forces loyalistes. Elles descendaient en trombe, sans s'occuper de la circulation ou des gens marchant sur la route. Une poignée d'hommes en shorts, manches remontés, la plupart non casqués mais toujours armés. Ils s'accrochaient aux harnais de ces véhicules presque décapotable que l'on avait décapoté. Sans prévenir, la voiture se garait au bord d'un immeuble. Les hommes descendaient en sautant, fusil en main, rentraient en trombe dans l'immeuble. Des cris, des sons, parfois des tirs, un, peut être plusieurs, puis le groupe redescendait de l'immeuble accompagné d'un nouveau compagnon. Souvent en bon état, parfois en sang, rarement inanimé. Le moteur toujours tournant, chauffant dans la chaleur quotidienne de cette ville portuaire, la voiture repartait et s'en allait là haut, villa Iara. Elle était inaccessible aux communs des mortels. Depuis la nouvelle, elle s'était retrouvée sous le feu des projecteurs de son activité. Deux catégories de personnes y ont accès : les militaires, ils en gèrent la place, du haut de ce petit balcon à la tanskienne, bâtit dans un beau marbre blanc qui donnait vu sur la ville qui s'étendait en bas, et les rouges, les infidèles, les traitres, les mauvais vilasiens, ou les vilasiens tout court, tout soupçon vous menait ici. Ici, les autres répondaient aux questions des militaires qui obtiennent toujours des réponses. Vraies ou fausses, elles sont obtenues. La véracité n'a pas d'importance, seule l'existence de la réponse compte. A son arrivée, prononcée rapidement sous l'effet de la peur, ou écrite la main broyée la bouche incapable de s'exprimer, une nouvelle voiture descendait en ville et répétait le même ballet infini. La méthode était nouvelle.

De temps à autres, depuis le balcon, on pouvait apercevoir une nouvelle colonne noire s'élevant dans le ciel. De là haut, le son de l'explosion se faisait rarement entendre. En contrebas, il venait de faire sauter quelques fenêtres, d'abimer des façades, de soulever une terrasse, d'aménager un petit commerce, et de tuer quelques soldats ou civils qui ne plaisaient plus. Les explosions se faisaient d'abord sur une base hebdomadaire, puis le colis apporté par journal se faisait plus quotidien. Matinal, ou couche-tard, il ne prévenait pas mais l'information se répandait ensuite en ville comme une trainée de poudres "le café de Pepaate a sauté". Le port ne recevait aucun colis. Accord tacite ou choix stratégique, aucune explosion n'y eu jamais lieu, on laissait partir les gens dans une paix toute relative. Maoia se vidait de ses habitants. Chaque jour des véhicules arrivaient aussi du reste de l'île. Des voitures, des cars, des piétons. Les véhicules régulièrement marqués de traces de balles ou de sang. Ils étaient abandonnés prêt du port, donnant un garage à ciel ouvert à celles et ceux qui ne pouvaient se satisfaire de la brocante du port. Celui qui restait devenait riche, en quelque sorte. La voiture pouvait se changer toute les semaines, les tenues aussi. Les autres partaient, fuyaient l'île et la guerre par Maoia. L'idée que les forces doivent partir aussi germa un temps puis plus rien. Un ministre la mentionna en conférence à la capitale, il fut démissionnaire dans la journée, reçu une enquête de la police dans la semaine pour corruption. Après un mois et un procès d'une célérité rare, il prenait pour 11 années et perdait deux de ses biens. Curieusement, après cela, plus aucun ministre n'évoqua l'idée que l'armée pouvait se retirer. Le trafic maritime se résumait ainsi : les navires débarquaient des soldats, rembarquaient des cadavres, des infirmes et des civils.

Il y a un mois, un petit camp à seulement 13 kilomètres de Maoia fut attaqué, 126 soldats, arrivés la veille furent tués ou enlevés dans une attaque surprise qui n'aurait pas du arriver. Elle dura un quart d'heure tout au plus. Des dizaines de militants y trouvèrent la mort. Les assaillants blessés laissés sur place n'ont jamais été constitués prisonniers. Plusieurs soldats furent retrouvés, morts de fatigue, de faim ou exécutés le long d'une route partant vers le nord. La nouvelle arriva le lendemain par un jeune des campagnes qui déposa un journal devant un café d'officier. Dans l'après-midi, le journal explosa tuant 11 officiers. Le soir même, les premiers civils quittaient la ville. Les colis explosifs, les voitures balais vers la villa s'instaurèrent. L'armée prit un autre tournant ailleurs sur l'île. Les rapports à la presse se firent plus rare. Les images des camps ennemis prit n'étaient plus publiques. Le gouvernement ne connaissait plus de règle.


Pertes du conflit de Villas et Tafanu

Forces de Défense de Maoti Iara
137 soldats professionnels (nombre inconnus entre morts et disparus)
137 ALI niveau 8
8 mitrailleuses lourdes niveau 5
11 mortiers légers niveau 3
4 camions niveau 4

Milice de Libération de Maoti Iara
98 conscrits (nombre inconnus entre morts et disparus)
98 ALI lvl 6
4 mitrailleuses lourde niveau 5
5 lance-roquettes niveau 4
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