12/11/2014
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Chroniques citoyennes et Altas historique.

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Chroniques citoyennes et Altas historique.


Les chroniques citoyennes mettront en avant des moments de vie de citoyens et citoyennes ou de la République Translavique ou y habitant. Voici les liens des différentes chroniques :

  • Un teylais parmi la foule, écrit le 17/10/2014. Une chronique qui décrit l'émigration d'un teylais vers sein la République Translavique.


L'Atlas historique répertorie les différents articles scientifique, de blogs sur des éléments historique en lien avec la République. On y retrouve aussi des textes d'époques sur des évènements majeures ou mineures, mais décrivant la société translave de l'époque. Voici les liens des différents posts en lien avec l'Atlas historique :

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Un Teylais parmi la foule :

Teylais


Cela faisait quelques jours, ou bien une semaine, que la scission de la Translavya avait été officialisée. Mathis Aurélien, un banquier de trente-deux ans, avait du mal à se rappeler la date exacte. Après tout, ce n’était pas sa patrie, et la guerre éclair qui avait eu lieu avant son arrivée ne le concernait pas et les conséquences de cette dernière encore moins. Toutefois, il savait que la séparation de la Translavya en deux entités administratives bien différentes résultait d'une situation officieuse qui avait commencé il y a de cela trois à quatre mois. Les journaux et les médias teylais rapportaient les informations essentielles sur la Translavya et les folies que pratiquait le régime d'avant-guerre. Depuis l'intervention de l'Organisation des Nations Démocratiques, de la Gallouèse et de la Loduarie Communiste, les informations étaient plus nombreuses dans les médias teylais, pas un journal télévisé ne manquait de parler des négociations qui n'aboutissaient pas, puis de la scission et des conséquences de celle-ci. Ils n'ont pas oublié de rappeler la croissance économique fulgurante du pays après la guerre. Cela avait mis du baume au cœur de Mathis, qui n'était pas entièrement satisfait de son départ et de sa promotion dans un pays qui venait de sortir de la guerre, et dont Mathis pensait qu'il pouvait réentrer dans le cercle infernal de la guerre à tout instant.

Mathis avait quitté son pays natal pour débarquer en République Translavique, il y a déjà deux mois. Son employeur, une banque teylaise, la plus puissante du Royaume qui il y a des siècles avait contraint à la démission plusieurs ministres et conseillers de Sa Majesté, l'avait affecté dans un poste à haute responsabilité ici afin de s'assurer de la bonne installation de la nouvelle filiale régionale. Sa responsabilité était grande parce qu'il devait aussi prendre contact avec les autorités locales et le gouvernement central, dans le but d'émettre plusieurs rapports au gouvernement, afin que celui-ci dirige les réformes du bon côté, le côté du capitalisme.

Le voyage tumultueux de Mathis a commencé dans un port teylais. Sur les quais, Mathis se retrouva seul devant le paquebot qui devait l'amener à destination. Pourtant, il aurait voulu avoir une famille et des proches à qui dire au revoir. La réalité fut tout autre, il n'avait ni famille ni ami à qui dire au revoir. Pour eux, c’était la goutte de trop. Cela faisait des années qu’ils supportaient ses absences répétées, mais cette fois-ci, sa famille vit cela comme une trahison. Ils avaient toujours tenté d'être compréhensifs face aux horaires de travail de Mathis, le système teylais, tout le monde le subissait, mais depuis plusieurs années, Mathis semblait s'éloigner encore plus des siens, mais aussi de lui-même. Il ne prenait plus soin des relations qu'il entretenait, mais aussi de lui-même, de son corps, de sa santé mentale et physique. Sa famille l'a averti, mais Mathis est resté sourd et s'est enfermé encore plus profondément dans le travail.

Le ressentiment avait grandi au sein de sa famille, tant envers Mathis que le système teylais et son nombre d'heures par semaine ahurissant, qui fatiguait les hommes au mieux d'en prendre soin. Pourtant, au lieu de rejeter la faute sur le système en premier lieu, sa famille rejeta sa haine sur lui. Chaque absence était vécue comme un affront plus grand, plus profond et blessant encore plus grandement sa famille à chaque fois. Son absence au mariage de sa sœur était de trop, sa sœur ne pleura même pas, elle eut un geste montrant toute sa haine. Quand elle eut la confirmation que son grand frère ne viendrait pas, elle cracha puis effaça de sa galerie toutes les photos dans lesquelles il apparaissait. L'immortalisation de souvenirs familiaux remontant parfois à des années, des décennies était perdue à jamais. Les ponts étaient coupés. Le plus étrange, bien que cette rupture fût brutale, elle fut attendue par Mathis et il ne chercha pas à réparer ses absences, ses erreurs. Il savait qu'il était allé trop loin, il n'avait pas besoin d'un psy pour le savoir, mais malgré ce savoir, il n'avait ni la force d'expliquer ses choix, ses absences à sa famille ni de se battre afin de regagner une part de leur confiance. Le combat était fini, pour lui.

Ainsi, c'est donc non accompagné, seul qu'il embarqua sur le paquebot nommé Le Majestueux, en direction de la République Translavique. Il espérait y trouver une vie meilleure, mais il n'avait peu d'espoir d'en trouver, étant donné les événements qu'avait subis le pays. Des rumeurs circulaient, au cœur du Royaume, sur des débats autour d'une Déclaration des Droits des Travailleurs, que les politiques translaves ne voulaient pas répéter les erreurs qu'avait commises le Royaume sur les conditions de travail. Il espérait ainsi y trouver des conditions de travail bien meilleures, pour un salaire moins élevé que celui qu'il touchait au Royaume de Teyla, mais il avait déjà gagné trois semaines de congés payés supplémentaires. Une victoire pour un homme qui ne connaissait pas un mot de la langue locale et qui allait devoir être accompagné en permanence d'un traducteur.

Les conditions à bord du Majestueux étaient rebutantes à bien des égards, pourtant il s'agissait du meilleur moyen pour rejoindre la République. Les voyages de la compagnie privée de Teyla à la Translavya, via deux paquebots privée, Le Majestueux et Le Sublime, n'étaient pas rentables pour un sou. Ces voyages étaient financés massivement par le gouvernement de Sa Majesté, afin de permettre à la République Translavique, de subvenir à ses besoins les plus élémentaires, avec de la main d'œuvre de qualité. Le gouvernement avait tout intérêt à y envoyer des hommes et des femmes, dont la mission officieuse, serait de renforcer l'influence du Royaume, en occupant des postes financiers clés de la République. Le gouvernement n'avait émise aucune publicité dans l'espace public afin de convaincre les teylais d'aller en Translavya, il ne voulait pas perdre de la main d'œuvre qualifié en nombre, mais il incita les entreprises à ouvrir des filiales en Translavya et y envoyer du personnel.

Cette mécanique économique, couplée aux autres nations de l'Organisation des Nations Démocratiques et aux mesures prises par le gouvernement par intérim, a fini par créer un cercle vertueux de l'immigration des Teylais en masse au sein de la République. Les communications modernes ont permis une accélération du bouche-à-oreille ; le pays était certes pauvre, mais le gouvernement par intérim était sur le point de peut-être garantir les trente-cinq heures. Le temps de travail moyen au Royaume était de dix heures au-dessus. Il existait une immigration forcée par les employeurs, mais aussi une immigration de choix due à la circulation des informations.

À la grande surprise de Mathis Aurélien, bien que le paysage n'était clairement pas de son goût, l'accueil fut convivial une fois arrivé en Translavya. Mathis fut accueilli par son traducteur Vladimir, engagé par la banque teylaise pour faciliter son intégration. Cet homme au sourire communicatif prit immédiatement son désormais collègue dans les bras en lui souhaitant la bienvenue dans un accent à couper au couteau. Malgré son âge qui semblait avancé, plus vieux que lui se disait intérieurement Mathis, l'énergie de cet homme semblait sans limites et détonnait avec l'ambiance amorphe du port et des accueils des autres voyageurs teylais. Le Teylais regarda pendant un temps les habits que portait l'homme, qui se retrouvait plus élégant que lui-même, il devait l'avouer à lui-même. Le Translave tutoya immédiatement l'étranger, donnant une atmosphère familière et chaleureuse à cette scène pour le Teylais. Il finit par se dire : et si ma famille était ici ?
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