"Je pense que le point de rupture entre la classe politique velsnienne et sa population laborieuse, dont les fissures ont été crées par la guerre civile, a été atteint aujourd'hui. Les velsniens veulent être récompensés pour leurs sacrifices. Lorsqu'ils voient des tanskiens avoir quatre semaines de congés pays par an, lorsqu'ils voient même des dictatures comme la Loduarie consacrant les 35 heures, ils se demandent: "Pourquoi pas nous ?". Et comment leur en vouloir ?"
- Antonella D'Angela, journaliste à l'Economiste, 22 octobre 2014
La loi des 47 heures...certains conservateurs et libéraux velsniens se réjouissaient de cette "avancée". Après tout, avant il n'y avait guère de limite de temps de travail. Dans l'esprit de l'élite aristocratique velsnienne, un pas avait été fait à destination des salariés du pays, tel que le programme des Hommes du Patrice l'avait promis. On avait versé des primes à la reconstruction à la fin de la guerre, on avait légalisé les syndicats et le principe de la grève, on avait versé des primes et des cadeaux temporaires aux familles en difficulté. Mais, à bien des égards, c'était là des mesures d'urgence cédées à contrecœur par un pouvoir qui n'avançait pas aussi vite que la société qu'il était censé gouverner. Les idées, parmi la population, n'étaient guère promptes à êtres anesthésiées par des demi-mesures. La loi des 47 heures fut le facteur déclencheur de ce qui allait suivre, mais les revendications des mécontents s'arrêtaient-elles là ? Non, le problème était bien plus global, et si les velsniens s'accordaient pour dire que leur situation n'avait guère beaucoup évolué, que ce soit dans un gouvernement scaelien que dans un gouvernement républicain, ces derniers avaient, selon leurs priorités, des causes différentes de leur détresse.
La plus simple résidait paradoxalement dans la croissance économique extraordinaire que l'économie velsnienne connaissait. En effet, si celle-ci avait explosé, cela ne s'était guère ressentit sur l'évolution du salaire médian des velsniens, qui ressemblait à peu de choses près à l'encéphalogramme plat d'un mourant. Des mesures de redistribution, le gouvernement velsnien n'en connaissait pas, empêtré dans un logiciel politique où ce n'était pas le rôle de l'Etat, malgré l'instauration de taxes symboliques à l'égard des sénateurs. L'impôt sur les sociétés n'existe pas, pas plus qu'il n'existe de système de cotisation, d'impôt d'activité ou même un impôt sur le revenu, pour des velsniens qui n'ont connaissance que de l'impôt par tête. Si celui-ci paraît placer tout le monde sur un pied d'égalité, qu'en est-il de l'équité ? En parallèle, le coût de la vie a augmenté en même temps que le prix de l'immobilier, devant l'explosion du revenu des grands propriétaires qui eux, avaient su profiter de la guerre suivant leur proximité avec le nouveau pouvoir, pour accaparer davantage de terrain revendu au prix fort. Le chômage, arrivé à un plus bas historique, constitue également un problème chronique pour les entreprises velsniennes, organisées en corporations de métiers, qui tentent à tout prix de maintenir le coût du travail artificiellement bas. Là aussi, les derniers mois ont vu une cristallisation parmi les salariés du pays, qui ont peu à peu pris conscience que pour la première fois, le marché du travail semble pencher en leur faveur.
Malgré quelques mesures prises, les consignes gouvernementales en matière de travail ont bien grand mal à circuler dans le milieu de l'entreprise, dont on rappelle que la Grande République se maintient en retrait constant des affaires des corporations de métiers, rassemblées en "conventions sectorielles". Si plusieurs avertissements sur cette situation explosive ont été donnés par des sénateurs du P.E.V, ceux-ci ne semblent pas avoir été pris au sérieux jusqu'au jour fatidique du 22 octobre 2014.
Le déclencheur de la grève n'est rien d'autre que le résultat d'une accumulation de frustration au sein de l'un des épicentres de la politisation ouvrière velsnienne: les ateliers du Groupe automobile Strama, dans la banlieue de Saliera, où une grève locale avait déjà éclatée lors des élections au début de l'année. Strama est l'une des premières entreprises velsniennes a s'être dotée d'un comité d'entreprise composé pour un tiers de salariés de l'entreprise, chose rarissime à Velsna. Plusieurs semaines durant, et sachant le bilan financier de l'entreprise particulièrement bon pour l'année 2014, les salariés du comité ont fait la proposition d'une augmentation générale des salaires des 19 000 employés du site. Refus catégorique de la direction. Les négociations se sont enlisées, sur fond de formation d'un syndicat, chose rendue possible avec la légalisation récente des associations et fraternités de salariés, et sur encouragement de la direction du P.E.V. . A l'annonce de la décision définitive, la contagion du mécontentement s'est progressivement propagée à toutes les chaînes de montage du site. Au milieu de l'après-midi, le site tombe à l'arrêt dans son intégralité. Ce n'est pas la première grève sauvage que connaît le groupe automobile: les signes avant-coureurs, comme les débrayages temporaires, grèves du zèle et autres moyens détournés s'étaient multipliés au fil des mois. Mais c'est la première fois qu'aucune voiture ne sortait plus des chaînes. Loin d'être spontanée, certains groupes d'ouvriers s'étaient semble t-il, entendus à l'avance afin de contacter des "camarades" opérant dans les différents services de fournisseurs d'électricité de la cité de Saliera. Ainsi, malgré les tentatives de la direction de rallier les salariés ne ralliant pas la cause des grévistes, aucune chaîne n'a pu redémarrer le 22 octobre.
Si le contexte social eu été différent, cette contestation n'aurait jamais dépassé les murs des ateliers du groupe automobile, mais ce 22 octobre, les conditions, précédemment citées, semblaient réunies au sein de la majorité du corps social velsnien, pour qu'un évènement inouï dans la cité sur l'eau survienne: le mouvement s'est amplifié. D'usine en usine, de complexe logistique en complexe logistique, les centres de production du pays semblent s'arrêter. Pire, la contestation a rapidement été relayée par une élite intellectuelle acquise à cette cause qui auparavant, n'existait pas. Les laborieux velsniens, possèdent désormais des relais politiques et médiatiques qui peuvent transformer le fait local en fait national. Sénateurs eurycommunistes, libertaires, voire même certains libéraux, semblent déjà vouloir se saisir de ce moment que certains identifient déjà comme inédit. Ce n'est qu'une question de temps pour que le milieu étudiant, dont beaucoup de membres d'associations libertaires formées durant les dernières élections, prenne la cadence. Reste épargné pour le moment l'encadrement des entreprises, certains secteurs peut syndiqués et politisés, ainsi que les services. Mais pour combien de temps ?
Règles: Une grève est en train de prendre de l'ampleur à Velsna et risque de provoquer des transformations radicales de la société suivant son issue. Faites ce qu'il faut pour encourager son étouffement ou sa propagation à toutes les strates de la société. Tentez de mettre en avant des revendications au profit d'autres, ou bien plaidez pour une "convergence des luttes". Chacune de ces tentatives sera jugée en fonctions de deux facteurs: le jet de dés et la pertinence objective de l'action (dépendant du contexte politique actuel du pays). Deux jauges sont instaurées, et sur lesquelles vous pourrez influer: le "rapport de force", qui détermine l'ampleur du ralliement de la population à l'un des deux camps: le gouvernement et ses soutiens (patronat, élite aristocratique sénatoriale) ou l'opposition gréviste et ses soutiens (partis d'opposition, syndicats, associations étudiantes et groupes d’intérêt). La deuxième jauge, la "tension", déterminera l'ampleur de la violence du dit rapport de force.
Revendications actuelles du mouvement:
- Augmentation générale des salaires
- Instauration de deux semaines de congés payés
- Passage aux 40 heures par semaine
- Instauration systématique de comités d'entreprise
Jauge de rapport de force: -1
-10 : fin de la grève/victoire des conservateurs
-5/-9: essoufflement du mouvement/éparpillement
-1/-5: grèves perlées, dispositifs de nuisance inefficaces ou ignorés
0: protestations notables et relais locaux, mouvement de grève continu et soutenu, manifestations régulières,
1/5: manifestations spontanées et/ou importantes, ralliement des petits cadres et ingénieurs, paralysie partielle de certains secteurs de l'économie
5/9: grève générale, paralysie totale de l'économie, manifestations quotidiennes, ralliement des "classes moyennes"
10: fin de la grève/victoire des grévistes
Jauge de tension sociale: 2/11
1: Passivité du gouvernement
2-4: Mesures juridiques contraignantes à l'encontre des grévistes/répression syndicale/heurts sporadiques en manifestation, embauche de casseurs de grève.
5: Enrôlement de services d'ordre et de milices contre les occupations d'usines, violences policières et syndicales notables, blocages
6/8: Violence policière institutionnalisée, charges "non réglementaires", assassinats de syndicalistes, d'employeurs et d'hommes politiques
9/10: Tirs à balles réelles dans la foule
11: La colonne infernale de Carlos Pasqual
Aide au RP:
Entreprises velsniennes et industries touchées par le mouvement social (exemples):
- Les Arsenaux de Velsna (SAV) (construction navale militaire) (Point chaud du mouvement social)
- Les Armureries de la Velsna (SHAV) (armement)
- Chantiers Navals Laurenti Alfonso (construction navale civile, transports, fret naval et ferroviaire) (Point chaud du mouvement social)
- Groupe Automobile Strama (construction automobile) (Point chaud du mouvement social)
- Ateliers du groupe Falieri: (Industrie textile)
- Ateliers du groupe Oliviera: (Industrie du luxe et de haute-couture)
- Groupe Balbo (transport routier)
- Société des gondoliers de Velsna (transport par gondole)
Hauts lieux de contestation étudiante et intellectuelle:
- École des Arts nobles Luca Garini (Point chaud du mouvement social)
- Haute École de Philosophie politique de Velsna
- École de l'Amirauté de la Marineria
- Institut technique d'Umbra
- Salons de madame Paula
- Société des honnêtes archéologues de Velsna
Lieux de pouvoir (exemples):
- Palais du Patrice (siège du pouvoir exécutif et législatif)
- Bureau de l'Arsenal (siège de la Marineria et de l'armée)
- Place San Stefano (lieu de rassemblement habituel des velsniens) (Point chaud du mouvement social)
- Place de l'achosien pendu (lieu de rassemblement secondaire)
- La "Géode" (siège du Parti Eurycommuniste velsnien, situé à Saliera) (Point chaud du mouvement social)
- Cour des justes (plus haute instance juridique du pays)
Evènements récents:
- Grande journée de mobilisation du 31 octobre 2014 (+1 de rapport de force pour les grévistes)