03/04/2016
19:36:33
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Conférence d'Anslav - Reconstruire un pays (DCT - Loduarie - Estalie - Drovolski)

Conférence d'Anslav: reconstruire un pays


Erik VonEcker
L'hôte fringuant de la journée


Cela fait désormais plusieurs mois: la Tranaslavye des scientistes n'est plus, désormais partagée entre deux sphères d'influence distinctes, l'une sous l'égide de l'OND, l'autre sous celle de la Loduarie Communiste. Chacun d'entre eux réclame être le libérateur le plus juste, promettant l'avenir le plus radieux pour la Translavye, du moins celle qui est sous sa direction. Tout cela toutefois, est officieux. En théorie, les deux gouvernements sont supposé être indépendants et en responsabilité de leurs moyens. C'est la théorie, la pratique est différente. Si le secrétaire général de la Loduarie Communiste a ainsi laissé aux eurycommunistes translaves carte blanche dans la reconstruction d'un modèle politique viable, ce n'est qu'en s'assurant que celui-ci soit compatible avec les principes du socialisme loduariste. Il en allait de même entre l'OND et la République translave. Les deux pays n'étaient que les pions d'un échiquier plus vaste au centre duquel les deux Translavye attiraient l'attention du moment.

Le secrétaire général provisoire de la DCT, Erik VonEcker n'était pas dupe, il en avait conscience. La tutelle loduarienne était pour le moment nécessaire, rien que pour empêcher toute tentative audacieuse d'une OND décidément plus active qu'auparavant. Il est réaliste, certes, mais le vieux secrétaire est sincère dans son opinion vis à vis des deux systèmes économiques qui se font désormais face: le socialisme doit triompher de la République translave. Et si ce n'était pas par les armes, ce serait par la production, le bien être et le bonheur. L'armée, la Translavye ne peut pas encore en assumer toutes les responsabilités, mais VonEcker entendait se concentrer sur ce qu'il pouvait résoudre dans l'immédiat: la relance de l'industrie, la reconstruction du logement, le redémarrage de la production agricole... Et pour le moment, il fallait repartir de zéro: les scientistes avaient laissé un pays pour ainsi dire en ruines, et ce qui n'était pas inutilisable fonctionnait mal, et ce dans tous les domaines. C'est le constat qui est dressé au début de cette conférence rassemblant les dignitaires de trois pays en plus de la Translavye, et sur qui reposera certainement une bonne part des investissements nécessaires pour tenir la cadence des aides financières de l'OND, dans l'autre camp.

On décida de la tenue de la conférence dans une salle annexe d'un ancien hôtel particulier d'Anslav, reconverti en lieu provisoire de réunion du Comité central des administrés de la DCT. On avait passé des semaines à effacer systématiquement toute trace de l'ancien régime au travers de toute la ville. Le globe jaunâtre, ancien symbole des fascistes translaves, trônait autrefois sur presque chaque bâtiment de l’administration, et par endroit, on pouvait encore distinguer le support des visses des plaques de signalisation faisant figurer le "globe jaune de la science".

Erik VonEcker accueillit ses homologues dans cette pièce, non sans un grand sourire. Car malgré l'aide d'urgence loduarienne et leur présence à la réunion, les cadres de la nouvelle DCT se sentaient remarquablement seuls sur la scène internationale. Pour l'instant, les translaves ne pouvaient compter que sur leur développement propre afin de reconstruire, ce qui n'était pas le cas en RT, où les capitaux des libéraux affluaient déjà. Aussi, qu'ils soient socialistes ou non, toutes les propositions intéressaient le Comité central translave, ce qui explique en partie la présence d'un envoyé d'un pays tel que Drovolski à cette réunion. Dernier arrivé: les délégués estaliens, détenteurs d'une forme du socialisme certes différente de celle qui était en train d'être construit en DCT, mais dont le soutien était recherché afin de légitimer un pays qui actuellement, n'est pas encore reconnu par beaucoup de nations. Hoencker salua chacun d'entre eux, et leur fit une présentation générale de la situation:
- Camarades et excellences, je vous souhaite la bienvenue au Comité Central de la DCT. Pardonnez su tout n'est pas encore au point, il y a beaucoup de choses qui restent à faire pour que cet endroit devienne véritablement digne de nous. Toujours est-il que vous la bienvenue ici. Cela étant, mettons nous au travail. Je suppose que vous vous êtes tous tenus au courant de la situation socio-économique de ce pays au travers des rapports que nous nous sommes efforcés de faire: agriculture, logement, énergie, industrie, tout est contenu dans ces documents que nous vous mettons à disposition. Nous attendons donc vos propositions afin d’accélérer un processus de reconstruction qui s'annonce long et laborieux. Concernant l'aspect lié au complexe militaro industriel, notre camarade loduarien aura la main. Quelqu'un parmi nous veut commencer ?
Maria Szuba

Tout d'abord, j'aimerais me présenter. Nous ne nous connaissons pas vraiment au sens strict du terme. Je suis Maria Szuba, Ministre des Mines et du Labeur, et j'ai été l'homologue privilégiée avec l'ancien régime. Grâce à cette position, j'ai eu l'occasion de suivre de près les activités économiques passées du pays. En tant que ministre de jure, nommée par le Parti central, j'adopterai, comme le veut la coutume ici, une approche collectiviste. J'espère, comme par le passé, éviter toute confrontation avec mes propos actuels.

Elle manipule quelques papiers et reprend :

Tout d'abord, soyez rassurés quant aux affaires militaires et aux industries affiliées : mon gouvernement ne proposera jamais de traités honteux, symboles d'impérialisme. Nous ne sommes pas ici pour imiter l'OND, mais pour faire renaître le rêve socialiste à travers un pouvoir politique et économique indiscutable, tout en renonçant définitivement au mode de gouvernance de l'ancien régime, celui des social-traîtres.

Elle prend la carte des anciennes concessions minières, comme pour souligner un paradoxe :

Comme vous le savez, le Drovolski possède une économie fondée sur l'énergie nucléaire et l'exploitation de grandes mines. Avant les événements que nous connaissons, plusieurs industriels nationaux exploitaient ici divers filons de métaux, notamment du charbon et du fer. Dans cette optique, le Drovolski se porte garant de la viabilité de la réouverture de ces mines et est prêt à financer, par l'équipement nécessaire, le redémarrage de ces activités, notamment dans le nord du pays. La proximité géographique avait nécessité un projet de connexion ferroviaire, projet qui n'a malheureusement pas abouti et a même été détruit. Il serait bénéfique pour votre approvisionnement de rouvrir cette voie.

Avec un ton plus sévère mais toujours cordial :

Nous avons demandé à vos prédécesseurs de moderniser leurs réacteurs nucléaires, et dans le contexte actuel, comme mon ministère vous l’a déjà communiqué, cela devient urgent. À ce titre, le Drovolski est prêt à fournir de l'électricité à ses propres frais à la DCT, par exemple via des FLO-600, avec l'engagement de collaborer à l'amélioration de vos réacteurs. Sachez qu'en tant que puissance nucléaire, une coopération est non seulement possible, mais encouragée par mon gouvernement. De plus, il vous manque plusieurs métaux essentiels à cette industrie, que mon pays est prêt à vendre à des partenaires de confiance comme vous, à prix coûtant.

Elle prend un ton plus réservé et ajoute :

Voici les quelques sujets qui me semblent prioritaires. En dehors de cela, peut-être pourrions-nous discuter des quelques vies humaines que nous avons pu épargner grâce à notre aide humanitaire. Est-elle efficace ?

Elle glissa un papier sur le fonctionnement économique du Drovolski pour s'assurer de la bonne compréhension de l'hôte des lieux : Convention économique de Trenzalore
Même si les Estaliens étaient arrivés en dernier lors de la réunion, ces derniers hâtèrent non seulement de préparer leurs dossiers en toute hâte mais d'également se présenter et entamer la poursuite de leur propre agenda. Un des hommes de la délégation se leva :

"Bonjour à tous, je me nomme Milov Vidik, je suis le nouvel ambassadeur de la Fédération des Peuples Estaliens chargé des relations communes entre notre Fédération et la Démocratie Communiste de Translavya. Avant de commencer à entrer dans le vif du sujet, j'aimerais tout de même présenter en préambule les objectifs que l'Estalie souhaite remplir en DCT. En effet, la DCT est au cœur d'une confrontation à la fois politique, économique et idéologiquement entre le bloc de l'UICS, dont nous faisons partie, et l'OND qui a construit un Etat à son image au sud de votre pays. Nous considérons qu'en l'état de notre proche géographie, il est du devoir de l'Estalie de maintenir la flamme du socialisme dans cette région du monde. Il est donc vital selon nous que la protection octroyée à la DCT ne se contente pas uniquement à la reconstruction même si celle-ci reste essentielle au bon fonctionnement de la DCT et de son modèle socialiste. Nous devons ensemble conserver à l'esprit que nous faisons bloc commun ensemble et que la politique estalienne, de son côté, se charge d'être impitoyable quand cela s'avère nécessaire pour le bien des acquis révolutionnaires dans nos pays respectifs. Je vous remercie."

Le ton de l'ambassadeur estalien rimait entre invective (envers qui ?) et ardeur révolutionnaire. Mistohir avait choisi un idéaliste comme ambassadeur, un homme persuadé de la supériorité idéologique estalienne et qui, sans pour autant imposer son opinion fermement husakiste, restait un belliciste comme on en voyait fréquemment dans les rangs de l'AAR et de l'ALO. Alors que l'ambassadeur se rassoit et discute avec ses compères sur la démarche à suivre. La délégation estalienne était assez exceptionnelle pour cette occasion : en dehors de l'ambassadeur, c'était un comité tout entier composé d'experts économiques, culturels, militaires et sociaux qui composaient la délégation actuelle envoyée par la Commission aux Relations Extérieures. Des gens peu sensibles au discours idéaliste de leur ambassadeur, l'air plus cynique et professionnel. Un des hommes se leva, visiblement le chef du de département économique du comité :

"Comme l'a souligné notre ambassadeur, la reconstruction fait partie des pièces maîtresses de l'avenir translavyen. L'agriculture tout d'abord, victime d'une politique agricole scientiste négligente et d'une inflation galopante, est selon nous une première priorité. Nous estimons que pour que le secteur agricole de la DCT puisse prospérer à nouveau, la gestion agricole doit être réformée, de nouvelles méthodes agricoles doivent être introduites, le parc agricole doit être rénové, les infrastructures de production doivent être renforcés, le cadre des coopératives agricoles doit être renforcé, les prix alimentaires contrôlés et le corps agronomique réorganisé. En somme, l'Estalie est prête à accompagner la DCT dans les processus que je viens de mentionner : l'envoi d'experts agronomiques estaliens, l'exportation d'outils agricoles afin de mener à la mécanisation avancée des terres agricoles, l'investissement dans la réhabilitation des conserveries et des élevages et la mise en place de programmes de secours alimentaires sont autant de moyens que l'Estalie propose afin de restaurer le secteur agricole. Bien entendu, notre aide ne se limite pas à ces quelques suggestions et je vous laisse le plaisir de m'indiquer vos propres propositions quant au domaine agricole."

Le chef du département économique se tut alors, regardant ses compères translavyens d'un air interrogatif, s'attendant à recevoir ainsi leur réponse quant aux propositions estaliennes.
Le secrétaire général provisoire fit silence durant toute la présentation de la Szuba. VonEcker avait parfaitement conscience de sa position de demandeur, et non de receveur. Ce faisant, la négociation allait être compliquée et le translave partait donc logiquement dans une position défavorable, que ce soit par rapport aux estaliens et aux diplomates du Drovolski, qui attendraient sans doute des contreparties à de tels investissements qui leur sont proposés, qu'au représentant de la Loduriee, qui n'hésiterait pas à poser des lignes rouges dans l'éventualité où les deux autres interlocuteurs auraient des proposition jugées trop audacieuses, que les translaves seraient tentés d'accepter. VonEcker marchait donc sur des œufs, et répondit à Szuba après un court moment de réflexion:
- Chère ministre, je vous remercie pour cette présentation. Vous semblez là avoir cerné ce que la Translavye attend de vous: à savoir, une urgence au sujet de l'approvisionnement en énergie du pays. Votre pays est l'un des leaders mondiaux sur la question, et il me semblait normal de faire appel à vous sur la question. Qui plus est, votre convention nous montre bien que nos modèles économiques sont compatibles. Car il faut bien prendre compte que tout investissement de votre part ne peut pas se traduire par un dopage en capitaux de nos entreprises, et c'est là l'une des conditions que je souhaiterais poser dans le cadre de cette négociation. Même si j'ai pertinemment conscience que nous ne sommes pas en position de faire la fine bouche: nous avons malheureusement des principes.

Si vous avez lu notre rapport publié sur le secteur de l'énergie, vous êtes au fait de notre situation sur le sujet. En soi, l'énergie est l'un des quelques secteurs qui n'est pas déficitaire, ce qui en théorie est une bonne chose. Mais notre problème réside dans le fait que le parc nucléaire est totalement obsolète d'un point de vue sécuritaire, avec des réacteurs d'ancienne génération qui demandent une mise à niveau, à défaut d'en avoir de nouveaux. C'est pourquoi je tiens à vous poser une première question qui n'engage à rien. Selon vous, quelle solution serait la moins coûteuse et la plus efficace, sachant que notre parc actuel remplit nos besoins: adapter les réacteurs RBMK existants à de nouvelles normes ? Ou renouveler du tout au tout le parc nucléaire ?

En ce qui concerne le secteur minier, j'ai également une proposition à vous faire. Vous avez fait de nombreux investissements auprès de l'ancien régime, et il serait dommage de perdre ces capitaux pour vous. Mais nous sommes face à un dilemme: nous avons reçu bdes directives, et nous ne pouvons nous permettre de décevoir les membres du comité central: le secteur minier sera entièrement nationalisé. Cependant, vous ne perdrez pas vos investissements, puisque nous vous proposons d'amortir ces pertes en exportant une quantité de charbon et de fer correspondant aux pertes engendrées par la mise sous contrôle de ces mines. Nous pourrions également vous fournir en d'autres ressources comme le Cobalt ou le Bauxite, dont nous disposons de bons gisements. Qui sait, si vous êtes disposés à nous faire part de votre expertise dans le domaine de l'extraction, nous pouvons nous rendre redevables autrement que par cette méthode, en reconnaissant de manière officielle le caractère profondément écologique du Drovolski et en nous alignant sur la défense de vos intérêts sur ce sujet sur la scène internationale. Ce n'est qu'une piste mais c'est une proposition sérieuse que je vous fais.


Quant à nos camarades estaliens, je vous remercie de votre analyse très juste de la situation avec l'OND et les libéraux, celle-ci est presque parfaite. Sur le sujet de l'agriculture, nous sommes prêts, bien entendu à accepter cette généreuse proposition. Nous avons déjà prospecter l'état du secteur dans le cadre du rapport du commissariat à l'agriculture, que je vous invite à consulter, ainsi que notre plan quinquennal qui aborde également la question en détail. Vos experts et vos machines outils seront accueillies avec plaisir, et nous nous sommes déjà engagés à réformer l'ancien système scientiste en donnant des marges de manœuvre aux coopératives agricoles à qui nous avons confié le secteur. Pour l'instant, nous pensons tout comme vous qu'une centralisation des unités de production agricoles relève d'une mauvaise manœuvre, aussi nous sommes alignés sur votre position de manière pragmatique. Mais la grande question est la suivante: si nous acceptons votre proposition, que voudrait la Fédération de nos camarades estaliens en retour ? Car il ne faut bien entendu pas faire la confusion entre partage et mise en commun. La Loduarie nous aide, le PEV nous aide, vous également, mais rien n'est jamais gratuit
Maria Szuba

À la bonne heure, on ne m'appelle pas "Madame Planification" pour rien, n'en déplaise à Solidar. Mon ministère, à travers les commissaires aux labeurs, a déjà demandé une expertise et des recommandations concernant vos réacteurs, selon un dispositif qui nous semble tout à fait recevable. Par mesure de clarté, et dans un souci de vous inspirer confiance, je vais vous présenter les avantages et inconvénients inhérents à notre proposition.

Tout d'abord, les recommandations concernent presque exclusivement des équipements auxiliaires, ce qui en réduit le coût, au point que nous pourrions envisager de vous en faire cadeau pour célébrer la normalisation de nos relations. Cela comprend des échangeurs de vapeur pour remplacer les séparateurs de vapeur, des recombineurs de dihydrogène, et des couvertures de cadmium. Tout ce que je viens d'évoquer est décrit ci-contre, mais en résumé, il s'agit d'ajouter une barrière de confinement par la paroi de l'échangeur, d'empêcher tout phénomène d'explosion en éliminant le dihydrogène produit par radiolyse, et enfin de rompre avec ce que l'on appelle un "facteur de vide" positif, c'est-à-dire un phénomène auto-accélérateur du cœur. Cette démarche assure une modernisation efficace de vos cœurs pour un coût réduit.

Cependant, et il y a un "cependant" important, changer le facteur de vide pour un facteur négatif, c'est-à-dire un cœur qui tend à s'arrêter, nécessite du combustible enrichi que votre pays ne produit pas et qui est plus coûteux que le combustible naturel. Naturellement, nous nous proposons pour vous en fournir, mais nous pensons que privilégier la Loduarie serait préférable en termes d'acceptation populaire. Voici donc les quelques remarques concernant les réacteurs RBMK.

Pour ce qui est de votre proposition minière, nous sommes satisfaits et pouvons vous assister dans la reprise de notre procédé, si c'est celui que vous choisissez. Le Drovolski a une affinité particulière pour le procédé sulfurique, comme en témoigne son atmosphère. Il s'agit d'un acide peu cher et très puissant. Nous avons donc choisi d'exploiter un minerai de szomolnokite, une pierre riche en soufre qui se prête bien à la lixiviation par voie acide. Nous extrayons le fer sous sa forme ferreuse par solvant, puis recyclons l'acide sulfurique pour un nouveau cycle. C'est un procédé très bien maîtrisé par la reine du soufre, CMD-SCM.

Après discussion, le LHV m'a indiqué qu'une ligne électrique sous-marine ou terrestre est préférable à l'envoi de FLO-600, mais cela reste votre choix. Concernant nos propres attentes, j'aimerais poser quelques contreparties que mon pays souhaiterait obtenir dans le cadre de notre rapprochement, à savoir :

- Rompre définitivement et de manière irréversible avec les politiques internationales de l'ancien régime, attaquer une centrale nucléaire, la pire des offenses à l'intelligence n'est pas admissible
- Se positionner en soutien aux politiques écologiques du Drovolski sur la scène internationale.
- Initier un rapprochement culturel par des échanges universitaires.
- Entretenir dans la plus grande cordialité une démarche de coopération économique régionale pour éviter de se nuire mutuellement sur certains marchés, ou de se piéger par un protectionnisme néfaste pour nos citoyens.

Par cela, je veux dire — et cela vous paraîtra peut-être amusant — que le Drovolski ne possède pas de mine de charbon, et la rupture des approvisionnements translaves aurait pu faire grimper le prix de l'acier. Heureusement, nous avons du stock. Ainsi, nous aimerions simplement obtenir l'engagement d'un rétablissement prochain.


Recommandation RBMK
Tandis que le reste de comité d'experts qui composait la délégation entretenait fermement leurs dossiers méticuleusement, ayant été convoqués principalement pour trancher dans le vif du sujet et aborder des questions d'ordre technique comme cette conférence avait pour but d'éclaircir, il n'y avait plus que l'ambassadeur pour répondre des intérêts purement géopolitiques de l'Estalie, qui pour le coup, lui semblaient parfaitement claires. Et c'est relativement visible dans la façon dont il s'exprime par ailleurs, plein d'assurance mais aussi empreint d'un certain détachement émotionnel de ce qu'il disait. Aucun tact : pour lui, ce qu'il proposait relevait du naturel, pour ne pas dire de l'anodin, là où l'évidence estalienne ne devait pas forcément l'être pour leurs homologues :

"Bien entendu, l'Estalie s'attend à des contreparties mais nos intérêts sont surtout géopolitiques et économiques. Dans un premier temps, et cela me semble naturel, c'est évidemment le souhait de rapprocher nos nations d'un point de vue économique en éliminant les barrières commerciales entre nos deux pays et en facilitant l'échange de biens et de personnes entre nos deux nations. C'est non seulement une condition impérative de votre reconstruction (mes collègues vous ont proposés l'importation de nos machines-outils notamment) mais aussi une opportunité pour nos producteurs à qui on offre un débouché suffisant. Bien entendu, le prix fixé sera un prix d'ami, en accordance avec vos moyens actuels, et l'Estalie sera même prête à offrir son surplus issu de ses plans triennaux si nécessaire. Néanmoins, il faut évidemment que le cadre commercial qui entoure cet échange soit mis en place. Evidemment, sur le plan économique, nous pourrons en rediscuter et en bons frères socialistes, nous serons prêts à fournir les forces de l'économie estalienne à votre pays.

D'un ordre ensuite plus...géopolitique, disons. Votre pays se situe géographiquement très proche du nôtre, c'est un fait, même plus proche que la Loduarie. Ce qui veut aussi dire que l'OND est tout aussi proche de nous que vous ne l'êtes avec nous. Ce n'est pas un fait qui satisfait en haut lieu à Mistohir. Vous comprendrez que votre région, certainement instable et avec des voisins au choix à la solde l'OND ou se vautrant dans des régimes oligarchiques désuets comme les Polks, est source d'intérêt mais aussi source de méfiance pour notre gouvernement. Or, pour nous défendre et défendre la cause socialiste, fortement menacée dans la région, l'Armée Rouge ne peut qu'opposer qu'une résistance à l'échelle nationale. L'Armée Rouge est encore récente structurellement, notre projection de force n'est pas pleinement opérationnel. Aussi, installer une base militaire estalienne sur votre sol nous facilitera la tâche. Autant pour nous que pour vous. Je ne remets pas en question les capacités militaires loduariennes mais si guerre il y a, l'OND et leurs forces aéronavales n'auront que peu de mal à venir à bout de la marine loduarienne et leur couper la route dans la région qui est la vôtre, surtout que les Loduariens finiront par partir. Un allié plus proche ne vous sera que plus bénéfique, votre régime n'est clairement pas dans une position sécurisée et Mistohir soupçonne même fortement l'OND de préparer la réunification par la subversion. Pour nous, c'est un moyen d'agrandir nos capacités de projection dans la région et de persuader les onédiens de rester dans leur coin.
"
Le secrétaire VonEcker semblait pour le moment relativement satisfait de la tournure de la discussion. Les représentants paraissaient être pour l'instant sur la même longueur d'onde. La peur qu'avait VonEcker de se retrouver cornérisé par des injonctions et des perspectives de négociation inégales se dissipaient progressivement. Le discours de "Madame planification" était on ne peut plus clair, mais le secrétaire avait, semble t-il, que quelques informations à rajouter à ce sujet:
- C'est une étude de perspectives bien complète que vous proposez, et nous en acceptons les conseils à cœur joie. Nous vous faisons confiance pour établir une fourchette honnête des coûts d'un e telle opération de remise à niveau des RBMK. Une question en revanche: travailler avec les ingénieurs loduariens sur cette entreprise, en toute bonne coopération, ne serait pas trop dérageant pour vous. En effet, en absence de personnel que nous jugeons qualifié, la plupart de réacteurs sont pour l'heure sous surveillance de corps d'ingénieurs loduariens, la plupart des anciens cadres translaves s'étant compromis avec le régime scientiste. Aussi, au delà même d'une affaire de mise à niveau du réseau, nous avons besoin d'une filière nucléaire qui pourrait à long terme compter sur du personnel translave, afin de remplir un idéal d'autonomie stratégique et de souveraineté. Aussi, ce serait volontiers dans cette perspective que nous pourrions orienter l'accord inter-universités que vous proposez: à savoir des jumelages entre principalement, des écoles d'ingénieurs des mines et des facultés consacrées à la filière nucléaire. Que pensez vous de cela ? Pour cette affaire de perte financière prévue de par la nationalisation de nos mines, auriez vous également l'amabilité de nous fournir un bilan estimant l'étendue de vos pertes ? Que nous puissions prévoir la part de production annuelle de charbon et de fer, et nous acquitter de la somme dû dans un laps de temps acceptable.

En ce qui concerne vos demandes, en dehors des points que je viens d'évoquer et qu'il convient de rajouter, elles me paraissent toutes de l'ordre de l'acceptable. Il sera juste nécessaire de consulter nos camarades loduariens afin de valider cet accord.


Le secrétaire se tourna ensuite vers son homologue estalien:
- Vos propositions sont intéressantes, camarade, en particulier le sujet des barrières douanières commerciales. Aussi, nous sommes disposés, en cas d'aide que vous avez mentionné dans le cadre de l'outillage agricole, ainsi que d'autres secteurs dont vous aurez tout le loisir de m'évoquer, à réduire de moitié nos tarifs douaniers à l'importation par rapport aux autres pays. Aussi, je pense que vous trouverez satisfaction dans votre quête de débouchés commerciaux. Bien évidemment, l'idéal serait de faire de même pour les produits d'exportation translave terminant leur course en Estalie. L'ouverture de lignes de fret aérien entre nos deux territoires serait également recommandable. Sur cette question, nous sommes donc d'accord.

En revanche, le sujet militaire est plus difficile, et ma réponse risque de vous frustrer. Aussi, veuillez ne pas la prendre mal. La Translavye, pour le moment, est un pays en reconstruction, dont l'autonomie est encore limitée sur ce plan. En premier lieu, la sécurité de la Translavye est assurée pour l'instant, par les forces de libération loduariennes. L'administration militaire est provisoirement de son ressort, aussi je ne suis pas compétent sur la question, et ce serait à mon camarade loduarien ici présent de vous donner ou non un aval à cette question. Cela dit, je comprends vos inquiétudes vis à vis de l'OND. Cette organisation est de plus ambitieuse dans ses revendications d'imposer un modèle politique uniforme à tout le monde, y compris à nous. C'est là où je souhaite en venir au second problème que soulève votre requête: l'OND, en ce moment, surveille chacun de nos mouvements et attend le moindre prétexte pour achever sa conquête de la Translavye. Elle agira sans le moindre complexe à la moindre suspicion de béllicisme, et elle accepte déjà très difficilement les forces loduariennes déjà présentes. Ce faisant, je ne pense pas sur le court terme, que votre proposition soit prudente, à moins que nos camarades loduariens ne disent le contraire. Cependant, sur le plus long terme, ce sera peut-être possible.

Forcément, la réponse translave ne semblait pas vraiment ravir les Estaliens, on pouvait remarquer une pointe de déception dans le regard de l'ambassadeur et certainement dans le regard du seul homme en uniforme qu'il y avait dans la délégation, très certainement un membre de l'Armée Rouge. En tout cas, l'ambassadeur n'en démordait pas, son objectif restait le même, celui de satisfaire les exigences estaliennes, quitte à ce que cela ne se fasse pas immédiatement après la conférence :

"Je comprends vos craintes, monsieur le Secrétaire et je peux effectivement consentir à comprendre votre point de vue et la situation assez bancale dans laquelle vous évoluez très certainement. Il est évident qu'un renfort en force de troupes estaliennes sur le sol translave pourrait être mal vu par l'OND et être perçu comme un acte belliciste qui donnerait le pas de charge à leurs troupes au sud de la ligne de démarcation. Néanmoins, je repose la problématique car elle reste la même : que ferons-nous quand la Loduarie ne sera plus là ? Car il est évident que l'armée translave finira par prendre la relève. Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne crois pas en la paix dans ce pays avec l'OND. Là où Lyonnars fait l'acte de bonne foi de préparer son départ, les onédiens restent et mieux encore, ils vassalisent ! Ce n'est pas une démarche qui vise à assurer la stabilité après la guerre contre le régime scientiste. Non, c'est une préparation à la guerre en se servant de vos confrères sudistes comme ambassadeurs de la mort. Il n'y a, à mon sens, que peu de chances que cette situation reste au beau fixe. J'ignore combien de temps vous avez devant vous mais j'aimerais que vous preniez cette dimension en compte : vous êtes plus proche de la guerre que de la paix, soyons francs.

Bien entendu, j'entends vos arguments et je les écoutes. Nous ne sommes pas pressés non plus de venir chez vous : comme je vous l'ai dit, l'Estalie a des capacités de projection encore limitées même si elle progresse dans ce sens. De ce fait, ce que je propose n'est évidemment pas d'accueillir toute une armée chez vous mais une force symbolique et la construction d'une base, sans plus. Peut-être pas immédiatement mais dans quelques mois, le temps que la reconstruction progresse aussi de son côté. Il est à noter que pour l'opinion publique estalienne, une simple force symbolique de quelques dizaines d'Estaliens suffirait à rassurer au minimum nos concitoyens. J'ignore si vous le savez mais notre aide se fera aussi sous l'incitation de nos citoyens à vous aider et il me semble évident que votre pays n'a pas réputation d'une grande sécurité : vous comprendrez donc que des experts venant volontairement sur le sol translave, aussi incités financièrement que nous pouvons le permettre, auront besoin d'un sentiment de sécurité et je pense qu'une présence au moins symbolique et de la communication autour pourrait satisfaire l'opinion publique de s'investir dans votre reconstruction. C'est donc aussi dans un sens une manière de vous reconstruire.
"

Après son long monologue, l'ambassadeur estalien se rassoit tandis qu'un autre expert de la délégation estalienne se lève, commençant à énoncer les premières mesures que propose l'Estalie en ce qui concerne l'industrie :

"J'aimerais attirer l'attention, avant que vous ne repreniez sur la question militaire, camarades, sur la situation de l'industrie translave. Nous étions en train de parler de la question commerciale il y a quelques minutes et il semble apparaître dans les dossiers du Commissariat à l'industrie que la DCT manque de ressources clés comme le lithium, le cobalt et le nickel. Si nous manquons de lithium de notre côté et ne pouvons vous en fournir, il est évident que l'exportation de cobalt et de nickel peut se faire en plus ou moins grandes quantités si les accords commerciaux que nous avons énoncés sont mis en place, cela devrait grandement faciliter le commerce de ces minerais et fournir en quantité suffisante l'industrie translave pour la relancer et diminuer ses coûts d'exploitation, surtout que le système de prix Joduliak mis en place en Estalie nous permet de conserver des prix relativement attractif en temps normal sur ce type de minerais. Pour le reste, de ce que pourrait proposer l'Estalie comme aides, nous pourrions mettre notre expertise informatique au service du gouvernement et de la bureaucratie translave afin qu'elle puisse disposer de bases de données plus large quant à sa politique industrielle étatisée. Nous pourrions également établir des programmes de formation à l'étranger pour les ingénieurs translaves, notamment le temps qu'un système éducatif solide soit reconstitué en DCT, afin de former les ingénieurs et les experts translaves afin de rendre votre pays indépendant en terme de développement en capital humain. Enfin, l'Estalie pourrait potentiellement détourner une partie de son programme du KROMEVAT II (même si cela doit être négocié au Congrès et au Comité de Planification) afin de financer et fournir en matériel et en hommes un programme de modernisation des infrastructures. L'ingénierie estalienne a beaucoup appris de ses propres plans triennaux et de son industrialisation quant à la modernisation de nos propres infrastructures et nous serions prêts à partager ces expériences avec vous."
Selon nos estimations, le gisement aurait pu produire 24 600 tonnes de charbon noir par an pendant 45 ans, avec une décroissance progressive du rendement et possiblement l'arrêt économique de la mine dans 60 ans. Le charbon noir est particulièrement pur et peut être utilisé très simplement en métallurgie après un passage en cokerie. Son usage dans la production d'électricité est peu raisonnable, car bien trop coûteux par rapport à des charbons de moindre qualité comme le lignite ou la tourbe. Dans ce cadre, je pense qu'une évaluation est possible ; nous aimerions qu'elle soit exprimée directement en tonnes de charbon.

Concernant les échanges universitaires et la formation du personnel, c'est une mission que nous pouvons largement ajouter au programme de modernisation de votre parc nucléaire. De surcroît, cela pourrait bénéficier de l'appui populaire que susciterait l'approvisionnement électrique en provenance du Drovolski. Aucun problème pour nous à collaborer avec des Loduariens. Pour ce qui est de l'aspect stratégique, le LHV peut s'engager à produire sur votre territoire les éléments précédemment présentés, limitant ainsi la dépendance.
Le Général Francis, Général en charge de l'opération militaire Loduarienne en Translavya, avait été chargé de représenter la Loduarie au sommet de reconstruction de la Translavya. Sa nomination avait été réalisée avant tout pour rappeler une chose : c'était pour des questions militaires que la Loduarie était en Translavya, et c'était pour des questions militaires qu'elle agirait. Et également que jusqu'à maintenant, la Loduarie assumait le fait qu'elle ne laissait aucune liberté militaire à la Translavya.
Non avare de paroles, il finit par prendre la parole.

Bon, nous avons de nombreux sujets à couvrir.
Camarades Estaliens, tout d'abord merci pour votre proposition d'établissement d'une base militaire en Translavya, mais nous ne pouvons l'autoriser. Car cela serait initier une spirale de l'escalade dont nous ne souhaitons pas. J'ai parfaitement compris votre crainte de ce que l'OND pourrait faire en face, soit dit en passant, mais nous aurons du crédit à ne pas faire la même chose qu'eux. Si on initie rien, alors rien ne se passera. Jouer aux têtes brûlés ne fera rien pour arranger la situation.
Et s'il vous plaît, croyez vous vraiment que si l'OND se décide un jour d'attaquer la Translavya, nous n'aurions rien fait au préalable et nous resterons les bras croisés ? Certes nous sommes loin de la Translavya, mais nous sommes proches de pays de l'OND. Et que désormais, la Translavya est de facto un allié de la Loduarie, ce qui voudra dire que toute attaque contre la Translavya sera une attaque contre la Loduarie. Aussi simplement que cela. Et en parallèle, nous enseignons ce que nous pouvons aux soldats Translaviques, avec notre longue expérience de la guerre dont je ne crois pas que vous puissiez vous targuer d'avoir. Nous sommes un pays qui s'entraîne depuis des années à devoir faire face militairement à l'ONC, je crois que nous pourrons enseigner à la Translavya comment faire face à l'OND si il le faut.

Excellence Mesolvardienne, la Loduarie est ouverte à une coopération entre Drolovski et elle pour la résurgence d'une énergie nucléaire fiable en Translavya. À vrai dire, mon estime que chaque réacteur nucléaire dont nous avons hérité devrait être démantelé dans les plus brefs délais, et remplacé par l'un des réacteurs de dernière génération Loduarien, qui constitue à ce jour l'un des plus puissants et des plus avancés technologiquement en service dans le monde. Et concernant l'approvisionnement de la Translavya en combustible nucléaire, nous sommes disposés à vous laisser exporter le vôtre en Translavya. Nous n'avons pas d'intérêt spécial à le faire nous même, et vous êtes juste à côté, ce qui sera plus efficace.

La Loduarie laisse également libre cours à l'actuel gouvernement de transition pour tout ce qui ne concerne pas les questions militaires. Par ailleurs, la Loduarie est naturelle prête à aider et financer si cela est demandé, naturellement.
Face à l'intervention loduarienne en ce qui concerne la question militaire, l'ambassadeur leva un sourcil. Il était évident que l'homme en face de lui restait un militaire et non un diplomate et manquait de toute évidence de tact quand il s'agissait d'exprimer un refus sans une pointe de mépris. L'ambassadeur l'avait peut-être pris personnellement et tandis qu'il faisait signe au reste de la délégation de poursuivre leur étude de la question de la reconstruction avec les camarades translaves, l'ambassadeur se chargea de réexpliquer la position estalienne sur la question militaire, il avait visiblement été mal compris et l'enjeu de cette question allait bien plus loin que l'intérieur des frontières de la DCT :

"Je crois comprendre, général, que vous vous méprenez sur la nature d'une présence militaire quelconque de notre part. Aucun traité de défense mutuelle ne nous lie, certes, mais vous devez admettre que le monde socialiste se protège mutuellement et doit chercher à créer un système de défense commun surtout dans le cas de la Translavya qui n'est rien de moins que la fenêtre du modèle socialiste de l'UICS et celui de l'OND plus au sud. De ce fait, il est évident qu'en cas d'affrontement que nos intérêts doivent converger dans la protection de la DCT. Je n'ai pas émis clairement l'idée que vous seriez en incapacité d'aider la DCT mais j'estime juste de dire qu'en l'état de votre position géographique et celle des nations de l'OND par rapport à la Translavya, l'efficacité de la défense régionale incombe à ce que ce soit des acteurs locaux qui puissent être en mesure de réagir en premier lieu puis dans un second temps des forces plus lointaines. C'est une question d'efficacité, rien de plus et rien de moins, tout en agissant comme une démonstration de force pour notre opinion publique vis-à-vis de la Translavya. Il n'y a pas eu de sous-entendu quant à votre formation militaire des unités translaves, nous vous en laissons le monopole. Encore une fois, rien ne presse et nous sommes prêts à entendre les solutions de rechange à l'idée d'une base militaire. En tout cas, la défense régionale doit pouvoir se coordonner en cas d'attaque car comme je l'ai déjà mentionné à nos camarades translaves, les troupes onédiennes ne comptent pas partir de si tôt et je crains par ailleurs que les troubles récurrents entre la Polkême et le Rosevsky soient un prétexte supplémentaire pour l'OND d'investir militairement la région. Nous ne pouvons ignorer le contexte régional qui est loin d'être l'image d'un havre de paix."
Maria prit un moment pour réfléchir, puis prit la parole :

"Nous partageons votre avis sur le fait que, à terme, les réacteurs RBMK doivent être mis au rebut. Cependant, dans le contexte actuel, il est impensable de parier sur une activité à forte intensité de capital. Il est donc nécessaire de redémarrer au moins deux à quatre cœurs de réacteur pour fournir une énergie très bon marché au pays, malgré l'aide en électricité que nous lui promettons.

Nous accueillons très favorablement votre décision de nous confier le marché de l'uranium et avons bien pris en compte votre remarque concernant le futur possible déploiement de réacteurs Lodurariens. Nous pensons cependant qu'une collaboration entre nos instituts serait un exemple parfait de socialisme et une démonstration de la réussite des peuples à travers la coopération libératrice du communisme. À ce titre, il nous semblerait opportun de proposer, ensemble, la conception d’un cœur de réacteur moderne alliant nos technologies respectives, peu coûteux grâce à la proximité du Drovolski et rentable en tirant parti de nos avantages communs. En un mot, la Translavya pourrait devenir l'exemple d'un socialisme réussi, grâce à la coopération atomique des puissances véritablement engagées dans le soutien des peuples par le nucléaire.

Ainsi donc, nous proposons de, convertir quatre cœurs de réacteur RBMK, connecter nos réseaux électriques et reconstruire une industrie nucléaire nationale basée sur la coopération dans le pur socialisme. Que les sociaux-traîtres envient notre réussite, le paradis socialiste de l’atome !"
Pris entre deux feux, le secrétaire général VonEcker voulait à tout prix éviter un haussement de ton entre les garants actuels de la reconstruction de la Translavye, les loduariens, et ses deux seuls potentiels débouchés commerciaux susceptibles d'apporter des investissements à un pays dans le besoin. Si il n'était pas en position de droit de regard sur les affaires militaires de la Loduarie, il tint cependant à tempérer le jugement de son compère d'Eurysie occidentale sur l'approche du secgteur nucléaire de sa part:
- Si je puis me permettre, camarade. Notre consœur de Drovolski touche un point: nous avons des besoins urgent, et nous devons allouer nos ressources suivant des priorités. Nous avons besoin de nos réacteurs, et maintenant, qu'ils soient de type RBMK ou de dernière génération loduarienne. Il sera toujours temps d'aborder plus tard l'élaboration de nouveaux projets quant à l'ouverture de réacteur dernière génération. Mais si la remise à niveau des réacteurs existants suffit à alimenter nos besoins de reconstruction du pays, il vaudrait mieux aller vers cette solution. Il nous faut du bon marché, il nous en faut beaucoup et rapidement. Hors, construire de nouveau réacteur en partant de zéro nous prendra des années. C'est un projet ambitieux que nous notons pour le moyen ou le long terme, mais je pense qu'il serait plus aisé de valider la solution de notre consœur. Ce faisant, je propose une coopération entre ingénieurs translaves, loduariens et de Drovolski pour la tenue du présent projet: la réaffection de six réacteurs dans les plus courts délais.

Au sujet des mines de charbon, chère consœur, je suis au fait de la nature des échanges tels que votre État exige les modalités. Supprimer la valeur d'échange dans le cadre de notre transaction pour laisser place à un rapport direct entre valeur d'usage et valeur travail, voilà sans aucun doute un point sur lequel nous allons nous entendre. Ce faisant, vous serez dédommagée en tonnes de charbon comme prévu, suivant les capitaux que vous avez déjà engagé dans vos investissements, accompagné d'un supplément pour compenser votre peine. Je pense qu'il serait une offre raisonnable que de vous faire grâce de 20% du potentiel productif total de ce gisement. Cette offre vous paraît-elle vous convenir ?


Sur cette note, revenons donc aux questions de nos camarades estaliens. En effet je dois l'admettre maintenant que vous le mentionnez, nos rapports sont un peu avares concernant ces secteurs de l'activité minière. Toutefois, cela ne signifie pas que nous ne disposons d'aucune donnée. Conformément à ce qui est énoncé dans le dit rapport, nous sommes dans le besoin d'une importation massive de cobalt, nécessaire pour un grand évantail de produits indispensables, batteries en premier lieu, que l'Estalie pourrait fournir. Nous évaluons la demande de cette ressource à 3 000 tonnes pour l'année 2015 à venir, et en cas de croissance de la DCT, ce chiffre pourrait augmenter avec le temps. Concernant le nickel, nous avons des besoins similaires. Quant à ce que nous pourrions échanger, nous sommes disposés, si vous êtes dans le besoin de cette ressource, à exporter à prix coûtant et suivant les accords que nous allons mettre en place, une part égale de pétrole en valeur d'usage à ce que nous vous demanderions en cobalt et en nickel.

Concernant votre proposition de formation universitaire offerte aux translaves, nous acceptons volontiers cette proposition. Je vous fais donc l'offre d'un échange inter-établissements afin d’accélérer l'afflux de cadres formés dans les secteurs stratégiques de la reconstruction translave, si cela vous convient bien entendu. Nous sommes dans un besoin d'ingénieurs, d'enseignants et de personnel qualifié. Ce faisant, il nous paraît difficile de refuser cette main tendue. Concernant l'apport d'outils informatiques, nous souhaitons garder une partie de la production sur notre territoire, et nous comptions restreindre nos importations à nos partenaires loduariens. Néanmoins, si vous le proposez ainsi, nous pouvons également procéder à l'importation de matériel estalien, d'autant plus qu'il nous paraît important de faire comprendre à nos concurrents onédiens que la société de loisir est également à portée de main de la DCT. Ce faisant, nous l'ajouterons aux termes de notre accord. Il faut néanmoins garder à l'esprit qu'en échange de cela, nous n'aurons sans doute rien à vous offrir avant plusieurs années et qu'il s'agit d'un investissement à long terme.
Maria tente un sourire… Un sourire définitivement mesolvardien, livide mais trop expressif.

"Les modalités exposées et les arguments présentés me satisfont totalement, que ce soit sur le charbon ou le nucléaire. Je peux dès à présent vous garantir la production des éléments de la recommandation dans les plus brefs délais et engager la construction d'une usine pour votre future centrale nucléaire, afin de renforcer votre souveraineté. Concernant la jonction électrique, je vous propose de nous relier par voie marine pour faciliter l’installation de la ligne, de sorte à éviter des zones sans souveraineté et l’installation de pylônes. Il me semble que nous avons traité tous les sujets que le Drovolski avait souhaité aborder avec urgence en ce qui vous concerne.

Je tiens cependant à proposer, bien que ce ne soit en rien nécessaire, l’exportation d’autres métaux. Nous avons un large catalogue de métaux. Vous allez certainement nous demander des métaux pour l’industrie nucléaire, nous en avons conscience, mais si un autre minerai vous intéresse, sachez que le Drovolski est prêt à vous tendre la main pour soutenir votre croissance industrielle.

Pour l’échange universitaire, vos citoyens auront les mêmes droits que tout étranger en formation au LHV, allant du pilotage de réacteurs expérimentaux à l’échange de compétences. Actuellement, trois réacteurs internationaux sont en développement pour des usages variés."


Maria, très heureuse de la situation qui lui avait été offerte, se mit un peu en retrait pour laisser les Estaliens régler leurs quelques points de doute.
Alors que le secrétaire translave donna sa réponse, l'économiste estalien vérifia méticuleusement ses notes, ayant notamment sous les yeux la production annuelle du secteur minier estalien en ce qui concernait le cobalt. Cette industrie était encore jeune, la plupart des mines de cobalt que l'Estalie avait ouvert dataient littéralement d'il y a moins de quatre mois pour la moitié d'entre elles (54% des mines estaliennes de cobalt exactement). La production s'était donc accrue considérablement avec le KROMEVAT II et la demande avec. L'économiste eut un regard perplexe pendant quelques secondes : 3000 tonnes, c'est beaucoup, même pour le formidable outil minier auquel l'Estalie s'apprête à devenir. Quant au nickel, c'était plus simple, la production minière avant la Révolution était bien avancée et le KROMEVAT II avait permis à l'Estalie d'atteindre une production de 90 000 tonnes par an en fin d'année.

"Vos besoins sont assez importants mais atteignables. Le cobalt, même si la production minière estalienne augmente de façon exponentielle, pourrait ne pas satisfaire dans l'immédiat la totalité de vos besoins mais pourra certainement débuter les échanges commerciaux une fois la signature des accords effectuée. Pour nous, cela reste une ouverture au marché translave bénéfique à notre propre économie, les coopératives minières auront une plus grande demande à satisfaire et cela vaut mieux à la fois pour le système des prix de notre pays qui se nourrit de cette demande et de la rentabilité de ces biens sur le marché. Quant au nickel, le raisonnement reste le même, ce sera bénéfique à la satisfaction de vos besoins et au besoin d'exportation minière de nos coopératives. Quant à votre proposition de paiement en pétrole, je pense effectivement que cela peut être un moyen de paiement juste et concordant avec nos besoins de matières premières de notre propre côté. Nous avons certes quelques réserves de pétrole attestées, elles restent modestes et en cas d'exploitation, elles ne tiendraient qu'une bonne dizaine d'années tout au plus. Sans oublier l'opposition politique d'un tel projet d'exploitation, les réserves pétrolières se trouvant assez proches de zones urbaines. Vous pourriez donc être notre solution de substitution en ce sens. Dans cette perspective de commerce, nous proposons donc la construction entre nos deux nations d'un oléoduc afin d'assurer le transport pétrolier. Quant au côté éducatif de la question, cela nous apportera personnellement de l'expérience supplémentaire pour nos institutions éducatives à pouvoir supporter l'éducation de cadres supérieurs étrangers. Notre système éducatif a vocation à être international, à l'image de notre idéologie politique, il est donc nécessaire pour nous d'acquérir l'expérience du partenariat universitaire avec des pays comme le vôtre pour nous assurer de la qualité éducative supérieure du modèle éducatif estalien."

L'expert défile un autre bloc de notes, dédié à la question du logement.

"Enfin, j'aimerais aborder la question du logement. L'Estalie laisse le soin de parler de la question énergétique à la Loduarie et au Drovolski, à moins que la Translavya souhaite se pencher à terme vers nos propres solutions. Nous avons remarqués sur la question du logement le rapport alarmant qui a été fait à ce sujet et les problèmes majeurs qui y sont liés que ce soit la pénurie de logements décents, l'insalubrité, les conditions inadaptées de certains logements aux standards modernes du domaine immobilier, la surpopulation des foyers, les inégalités de distribution et d'accès au logement dû à la nature de la distribution immobilière sous le régime scientiste entre la population et l'élite du régime. On peut aussi noter une certaine mauvaise gestion et des risques de corruption notable dans la fonction publique. Enfin, il semble que l'industrie du bâtiment en Translavya reste au point mort et ses capacités sont relativement insuffisantes.
L'économiste fait une brève pause, s'éclaircissant la gorge avant de passer à une note suivante, énonçant l'ébauche des solutions que pourrait apporter l'Estalie.
L'Estalie pourrait être d'une certaine aide dans le recouvrement des capacités du secteur du logement translave. Il sera nécessaire d'établir un plan de reconstruction massif, très certainement un plan quinquennal ou triennal (ce que nous recommandons davantage) et dans le sens de la reconstruction des logements, notre expertise sera d'une grande aide dans la planification de ce projet. Nous pourrons non seulement vous envoyer des travailleurs qualifiés détournés du KROMEVAT II comme nous l'avons dit précédemment mais également des experts en planification économique ainsi que la SCP, l'Estalie pourrait d'ailleurs se charger (le temps de la réalisation complète du plan) de la construction d'unités modulaires de logement temporaire afin de fournir un logement de qualité temporaire aux familles en attente d'une habitation permanente décente. Nous pourrions également, en connaissance du système do SOES basé en Estalie, vous fournir un registre public des logements accessible en ligne à votre bureaucratie afin de mieux renseigner la population de l'avancement des demandes de logement et les priorités de distribution de ceux-ci afin que cette distribution reste transparente auprès de la population. Enfin, la SCP pourrait mobiliser des équipes mobiles de maintenance d'urgence afin d'assurer les besoins de réparation d'urgence sur les logements collectifs dans les villes comme Anslav pour assurer un niveau de vie décent. Si vous avez d'autres propositions allant dans le sens de l'amélioration des conditions du secteur du logement, je vous en prie, l'Estalie est prête à attendre vos propositions."
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