26/11/2014
21:56:30
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

Conférence d'Anslav - Reconstruire un pays (DCT - Loduarie - Estalie - Drovolski)

Conférence d'Anslav: reconstruire un pays


Erik VonEcker
L'hôte fringuant de la journée


Cela fait désormais plusieurs mois: la Tranaslavye des scientistes n'est plus, désormais partagée entre deux sphères d'influence distinctes, l'une sous l'égide de l'OND, l'autre sous celle de la Loduarie Communiste. Chacun d'entre eux réclame être le libérateur le plus juste, promettant l'avenir le plus radieux pour la Translavye, du moins celle qui est sous sa direction. Tout cela toutefois, est officieux. En théorie, les deux gouvernements sont supposé être indépendants et en responsabilité de leurs moyens. C'est la théorie, la pratique est différente. Si le secrétaire général de la Loduarie Communiste a ainsi laissé aux eurycommunistes translaves carte blanche dans la reconstruction d'un modèle politique viable, ce n'est qu'en s'assurant que celui-ci soit compatible avec les principes du socialisme loduariste. Il en allait de même entre l'OND et la République translave. Les deux pays n'étaient que les pions d'un échiquier plus vaste au centre duquel les deux Translavye attiraient l'attention du moment.

Le secrétaire général provisoire de la DCT, Erik VonEcker n'était pas dupe, il en avait conscience. La tutelle loduarienne était pour le moment nécessaire, rien que pour empêcher toute tentative audacieuse d'une OND décidément plus active qu'auparavant. Il est réaliste, certes, mais le vieux secrétaire est sincère dans son opinion vis à vis des deux systèmes économiques qui se font désormais face: le socialisme doit triompher de la République translave. Et si ce n'était pas par les armes, ce serait par la production, le bien être et le bonheur. L'armée, la Translavye ne peut pas encore en assumer toutes les responsabilités, mais VonEcker entendait se concentrer sur ce qu'il pouvait résoudre dans l'immédiat: la relance de l'industrie, la reconstruction du logement, le redémarrage de la production agricole... Et pour le moment, il fallait repartir de zéro: les scientistes avaient laissé un pays pour ainsi dire en ruines, et ce qui n'était pas inutilisable fonctionnait mal, et ce dans tous les domaines. C'est le constat qui est dressé au début de cette conférence rassemblant les dignitaires de trois pays en plus de la Translavye, et sur qui reposera certainement une bonne part des investissements nécessaires pour tenir la cadence des aides financières de l'OND, dans l'autre camp.

On décida de la tenue de la conférence dans une salle annexe d'un ancien hôtel particulier d'Anslav, reconverti en lieu provisoire de réunion du Comité central des administrés de la DCT. On avait passé des semaines à effacer systématiquement toute trace de l'ancien régime au travers de toute la ville. Le globe jaunâtre, ancien symbole des fascistes translaves, trônait autrefois sur presque chaque bâtiment de l’administration, et par endroit, on pouvait encore distinguer le support des visses des plaques de signalisation faisant figurer le "globe jaune de la science".

Erik VonEcker accueillit ses homologues dans cette pièce, non sans un grand sourire. Car malgré l'aide d'urgence loduarienne et leur présence à la réunion, les cadres de la nouvelle DCT se sentaient remarquablement seuls sur la scène internationale. Pour l'instant, les translaves ne pouvaient compter que sur leur développement propre afin de reconstruire, ce qui n'était pas le cas en RT, où les capitaux des libéraux affluaient déjà. Aussi, qu'ils soient socialistes ou non, toutes les propositions intéressaient le Comité central translave, ce qui explique en partie la présence d'un envoyé d'un pays tel que Drovolski à cette réunion. Dernier arrivé: les délégués estaliens, détenteurs d'une forme du socialisme certes différente de celle qui était en train d'être construit en DCT, mais dont le soutien était recherché afin de légitimer un pays qui actuellement, n'est pas encore reconnu par beaucoup de nations. Hoencker salua chacun d'entre eux, et leur fit une présentation générale de la situation:
- Camarades et excellences, je vous souhaite la bienvenue au Comité Central de la DCT. Pardonnez su tout n'est pas encore au point, il y a beaucoup de choses qui restent à faire pour que cet endroit devienne véritablement digne de nous. Toujours est-il que vous la bienvenue ici. Cela étant, mettons nous au travail. Je suppose que vous vous êtes tous tenus au courant de la situation socio-économique de ce pays au travers des rapports que nous nous sommes efforcés de faire: agriculture, logement, énergie, industrie, tout est contenu dans ces documents que nous vous mettons à disposition. Nous attendons donc vos propositions afin d’accélérer un processus de reconstruction qui s'annonce long et laborieux. Concernant l'aspect lié au complexe militaro industriel, notre camarade loduarien aura la main. Quelqu'un parmi nous veut commencer ?
Maria Szuba

Tout d'abord, j'aimerais me présenter. Nous ne nous connaissons pas vraiment au sens strict du terme. Je suis Maria Szuba, Ministre des Mines et du Labeur, et j'ai été l'homologue privilégiée avec l'ancien régime. Grâce à cette position, j'ai eu l'occasion de suivre de près les activités économiques passées du pays. En tant que ministre de jure, nommée par le Parti central, j'adopterai, comme le veut la coutume ici, une approche collectiviste. J'espère, comme par le passé, éviter toute confrontation avec mes propos actuels.

Elle manipule quelques papiers et reprend :

Tout d'abord, soyez rassurés quant aux affaires militaires et aux industries affiliées : mon gouvernement ne proposera jamais de traités honteux, symboles d'impérialisme. Nous ne sommes pas ici pour imiter l'OND, mais pour faire renaître le rêve socialiste à travers un pouvoir politique et économique indiscutable, tout en renonçant définitivement au mode de gouvernance de l'ancien régime, celui des social-traîtres.

Elle prend la carte des anciennes concessions minières, comme pour souligner un paradoxe :

Comme vous le savez, le Drovolski possède une économie fondée sur l'énergie nucléaire et l'exploitation de grandes mines. Avant les événements que nous connaissons, plusieurs industriels nationaux exploitaient ici divers filons de métaux, notamment du charbon et du fer. Dans cette optique, le Drovolski se porte garant de la viabilité de la réouverture de ces mines et est prêt à financer, par l'équipement nécessaire, le redémarrage de ces activités, notamment dans le nord du pays. La proximité géographique avait nécessité un projet de connexion ferroviaire, projet qui n'a malheureusement pas abouti et a même été détruit. Il serait bénéfique pour votre approvisionnement de rouvrir cette voie.

Avec un ton plus sévère mais toujours cordial :

Nous avons demandé à vos prédécesseurs de moderniser leurs réacteurs nucléaires, et dans le contexte actuel, comme mon ministère vous l’a déjà communiqué, cela devient urgent. À ce titre, le Drovolski est prêt à fournir de l'électricité à ses propres frais à la DCT, par exemple via des FLO-600, avec l'engagement de collaborer à l'amélioration de vos réacteurs. Sachez qu'en tant que puissance nucléaire, une coopération est non seulement possible, mais encouragée par mon gouvernement. De plus, il vous manque plusieurs métaux essentiels à cette industrie, que mon pays est prêt à vendre à des partenaires de confiance comme vous, à prix coûtant.

Elle prend un ton plus réservé et ajoute :

Voici les quelques sujets qui me semblent prioritaires. En dehors de cela, peut-être pourrions-nous discuter des quelques vies humaines que nous avons pu épargner grâce à notre aide humanitaire. Est-elle efficace ?

Elle glissa un papier sur le fonctionnement économique du Drovolski pour s'assurer de la bonne compréhension de l'hôte des lieux : Convention économique de Trenzalore
Même si les Estaliens étaient arrivés en dernier lors de la réunion, ces derniers hâtèrent non seulement de préparer leurs dossiers en toute hâte mais d'également se présenter et entamer la poursuite de leur propre agenda. Un des hommes de la délégation se leva :

"Bonjour à tous, je me nomme Milov Vidik, je suis le nouvel ambassadeur de la Fédération des Peuples Estaliens chargé des relations communes entre notre Fédération et la Démocratie Communiste de Translavya. Avant de commencer à entrer dans le vif du sujet, j'aimerais tout de même présenter en préambule les objectifs que l'Estalie souhaite remplir en DCT. En effet, la DCT est au cœur d'une confrontation à la fois politique, économique et idéologiquement entre le bloc de l'UICS, dont nous faisons partie, et l'OND qui a construit un Etat à son image au sud de votre pays. Nous considérons qu'en l'état de notre proche géographie, il est du devoir de l'Estalie de maintenir la flamme du socialisme dans cette région du monde. Il est donc vital selon nous que la protection octroyée à la DCT ne se contente pas uniquement à la reconstruction même si celle-ci reste essentielle au bon fonctionnement de la DCT et de son modèle socialiste. Nous devons ensemble conserver à l'esprit que nous faisons bloc commun ensemble et que la politique estalienne, de son côté, se charge d'être impitoyable quand cela s'avère nécessaire pour le bien des acquis révolutionnaires dans nos pays respectifs. Je vous remercie."

Le ton de l'ambassadeur estalien rimait entre invective (envers qui ?) et ardeur révolutionnaire. Mistohir avait choisi un idéaliste comme ambassadeur, un homme persuadé de la supériorité idéologique estalienne et qui, sans pour autant imposer son opinion fermement husakiste, restait un belliciste comme on en voyait fréquemment dans les rangs de l'AAR et de l'ALO. Alors que l'ambassadeur se rassoit et discute avec ses compères sur la démarche à suivre. La délégation estalienne était assez exceptionnelle pour cette occasion : en dehors de l'ambassadeur, c'était un comité tout entier composé d'experts économiques, culturels, militaires et sociaux qui composaient la délégation actuelle envoyée par la Commission aux Relations Extérieures. Des gens peu sensibles au discours idéaliste de leur ambassadeur, l'air plus cynique et professionnel. Un des hommes se leva, visiblement le chef du de département économique du comité :

"Comme l'a souligné notre ambassadeur, la reconstruction fait partie des pièces maîtresses de l'avenir translavyen. L'agriculture tout d'abord, victime d'une politique agricole scientiste négligente et d'une inflation galopante, est selon nous une première priorité. Nous estimons que pour que le secteur agricole de la DCT puisse prospérer à nouveau, la gestion agricole doit être réformée, de nouvelles méthodes agricoles doivent être introduites, le parc agricole doit être rénové, les infrastructures de production doivent être renforcés, le cadre des coopératives agricoles doit être renforcé, les prix alimentaires contrôlés et le corps agronomique réorganisé. En somme, l'Estalie est prête à accompagner la DCT dans les processus que je viens de mentionner : l'envoi d'experts agronomiques estaliens, l'exportation d'outils agricoles afin de mener à la mécanisation avancée des terres agricoles, l'investissement dans la réhabilitation des conserveries et des élevages et la mise en place de programmes de secours alimentaires sont autant de moyens que l'Estalie propose afin de restaurer le secteur agricole. Bien entendu, notre aide ne se limite pas à ces quelques suggestions et je vous laisse le plaisir de m'indiquer vos propres propositions quant au domaine agricole."

Le chef du département économique se tut alors, regardant ses compères translavyens d'un air interrogatif, s'attendant à recevoir ainsi leur réponse quant aux propositions estaliennes.
Le secrétaire général provisoire fit silence durant toute la présentation de la Szuba. VonEcker avait parfaitement conscience de sa position de demandeur, et non de receveur. Ce faisant, la négociation allait être compliquée et le translave partait donc logiquement dans une position défavorable, que ce soit par rapport aux estaliens et aux diplomates du Drovolski, qui attendraient sans doute des contreparties à de tels investissements qui leur sont proposés, qu'au représentant de la Loduriee, qui n'hésiterait pas à poser des lignes rouges dans l'éventualité où les deux autres interlocuteurs auraient des proposition jugées trop audacieuses, que les translaves seraient tentés d'accepter. VonEcker marchait donc sur des œufs, et répondit à Szuba après un court moment de réflexion:
- Chère ministre, je vous remercie pour cette présentation. Vous semblez là avoir cerné ce que la Translavye attend de vous: à savoir, une urgence au sujet de l'approvisionnement en énergie du pays. Votre pays est l'un des leaders mondiaux sur la question, et il me semblait normal de faire appel à vous sur la question. Qui plus est, votre convention nous montre bien que nos modèles économiques sont compatibles. Car il faut bien prendre compte que tout investissement de votre part ne peut pas se traduire par un dopage en capitaux de nos entreprises, et c'est là l'une des conditions que je souhaiterais poser dans le cadre de cette négociation. Même si j'ai pertinemment conscience que nous ne sommes pas en position de faire la fine bouche: nous avons malheureusement des principes.

Si vous avez lu notre rapport publié sur le secteur de l'énergie, vous êtes au fait de notre situation sur le sujet. En soi, l'énergie est l'un des quelques secteurs qui n'est pas déficitaire, ce qui en théorie est une bonne chose. Mais notre problème réside dans le fait que le parc nucléaire est totalement obsolète d'un point de vue sécuritaire, avec des réacteurs d'ancienne génération qui demandent une mise à niveau, à défaut d'en avoir de nouveaux. C'est pourquoi je tiens à vous poser une première question qui n'engage à rien. Selon vous, quelle solution serait la moins coûteuse et la plus efficace, sachant que notre parc actuel remplit nos besoins: adapter les réacteurs RBMK existants à de nouvelles normes ? Ou renouveler du tout au tout le parc nucléaire ?

En ce qui concerne le secteur minier, j'ai également une proposition à vous faire. Vous avez fait de nombreux investissements auprès de l'ancien régime, et il serait dommage de perdre ces capitaux pour vous. Mais nous sommes face à un dilemme: nous avons reçu bdes directives, et nous ne pouvons nous permettre de décevoir les membres du comité central: le secteur minier sera entièrement nationalisé. Cependant, vous ne perdrez pas vos investissements, puisque nous vous proposons d'amortir ces pertes en exportant une quantité de charbon et de fer correspondant aux pertes engendrées par la mise sous contrôle de ces mines. Nous pourrions également vous fournir en d'autres ressources comme le Cobalt ou le Bauxite, dont nous disposons de bons gisements. Qui sait, si vous êtes disposés à nous faire part de votre expertise dans le domaine de l'extraction, nous pouvons nous rendre redevables autrement que par cette méthode, en reconnaissant de manière officielle le caractère profondément écologique du Drovolski et en nous alignant sur la défense de vos intérêts sur ce sujet sur la scène internationale. Ce n'est qu'une piste mais c'est une proposition sérieuse que je vous fais.


Quant à nos camarades estaliens, je vous remercie de votre analyse très juste de la situation avec l'OND et les libéraux, celle-ci est presque parfaite. Sur le sujet de l'agriculture, nous sommes prêts, bien entendu à accepter cette généreuse proposition. Nous avons déjà prospecter l'état du secteur dans le cadre du rapport du commissariat à l'agriculture, que je vous invite à consulter, ainsi que notre plan quinquennal qui aborde également la question en détail. Vos experts et vos machines outils seront accueillies avec plaisir, et nous nous sommes déjà engagés à réformer l'ancien système scientiste en donnant des marges de manœuvre aux coopératives agricoles à qui nous avons confié le secteur. Pour l'instant, nous pensons tout comme vous qu'une centralisation des unités de production agricoles relève d'une mauvaise manœuvre, aussi nous sommes alignés sur votre position de manière pragmatique. Mais la grande question est la suivante: si nous acceptons votre proposition, que voudrait la Fédération de nos camarades estaliens en retour ? Car il ne faut bien entendu pas faire la confusion entre partage et mise en commun. La Loduarie nous aide, le PEV nous aide, vous également, mais rien n'est jamais gratuit
Maria Szuba

À la bonne heure, on ne m'appelle pas "Madame Planification" pour rien, n'en déplaise à Solidar. Mon ministère, à travers les commissaires aux labeurs, a déjà demandé une expertise et des recommandations concernant vos réacteurs, selon un dispositif qui nous semble tout à fait recevable. Par mesure de clarté, et dans un souci de vous inspirer confiance, je vais vous présenter les avantages et inconvénients inhérents à notre proposition.

Tout d'abord, les recommandations concernent presque exclusivement des équipements auxiliaires, ce qui en réduit le coût, au point que nous pourrions envisager de vous en faire cadeau pour célébrer la normalisation de nos relations. Cela comprend des échangeurs de vapeur pour remplacer les séparateurs de vapeur, des recombineurs de dihydrogène, et des couvertures de cadmium. Tout ce que je viens d'évoquer est décrit ci-contre, mais en résumé, il s'agit d'ajouter une barrière de confinement par la paroi de l'échangeur, d'empêcher tout phénomène d'explosion en éliminant le dihydrogène produit par radiolyse, et enfin de rompre avec ce que l'on appelle un "facteur de vide" positif, c'est-à-dire un phénomène auto-accélérateur du cœur. Cette démarche assure une modernisation efficace de vos cœurs pour un coût réduit.

Cependant, et il y a un "cependant" important, changer le facteur de vide pour un facteur négatif, c'est-à-dire un cœur qui tend à s'arrêter, nécessite du combustible enrichi que votre pays ne produit pas et qui est plus coûteux que le combustible naturel. Naturellement, nous nous proposons pour vous en fournir, mais nous pensons que privilégier la Loduarie serait préférable en termes d'acceptation populaire. Voici donc les quelques remarques concernant les réacteurs RBMK.

Pour ce qui est de votre proposition minière, nous sommes satisfaits et pouvons vous assister dans la reprise de notre procédé, si c'est celui que vous choisissez. Le Drovolski a une affinité particulière pour le procédé sulfurique, comme en témoigne son atmosphère. Il s'agit d'un acide peu cher et très puissant. Nous avons donc choisi d'exploiter un minerai de szomolnokite, une pierre riche en soufre qui se prête bien à la lixiviation par voie acide. Nous extrayons le fer sous sa forme ferreuse par solvant, puis recyclons l'acide sulfurique pour un nouveau cycle. C'est un procédé très bien maîtrisé par la reine du soufre, CMD-SCM.

Après discussion, le LHV m'a indiqué qu'une ligne électrique sous-marine ou terrestre est préférable à l'envoi de FLO-600, mais cela reste votre choix. Concernant nos propres attentes, j'aimerais poser quelques contreparties que mon pays souhaiterait obtenir dans le cadre de notre rapprochement, à savoir :

- Rompre définitivement et de manière irréversible avec les politiques internationales de l'ancien régime, attaquer une centrale nucléaire, la pire des offenses à l'intelligence n'est pas admissible
- Se positionner en soutien aux politiques écologiques du Drovolski sur la scène internationale.
- Initier un rapprochement culturel par des échanges universitaires.
- Entretenir dans la plus grande cordialité une démarche de coopération économique régionale pour éviter de se nuire mutuellement sur certains marchés, ou de se piéger par un protectionnisme néfaste pour nos citoyens.

Par cela, je veux dire — et cela vous paraîtra peut-être amusant — que le Drovolski ne possède pas de mine de charbon, et la rupture des approvisionnements translaves aurait pu faire grimper le prix de l'acier. Heureusement, nous avons du stock. Ainsi, nous aimerions simplement obtenir l'engagement d'un rétablissement prochain.


Recommandation RBMK
Tandis que le reste de comité d'experts qui composait la délégation entretenait fermement leurs dossiers méticuleusement, ayant été convoqués principalement pour trancher dans le vif du sujet et aborder des questions d'ordre technique comme cette conférence avait pour but d'éclaircir, il n'y avait plus que l'ambassadeur pour répondre des intérêts purement géopolitiques de l'Estalie, qui pour le coup, lui semblaient parfaitement claires. Et c'est relativement visible dans la façon dont il s'exprime par ailleurs, plein d'assurance mais aussi empreint d'un certain détachement émotionnel de ce qu'il disait. Aucun tact : pour lui, ce qu'il proposait relevait du naturel, pour ne pas dire de l'anodin, là où l'évidence estalienne ne devait pas forcément l'être pour leurs homologues :

"Bien entendu, l'Estalie s'attend à des contreparties mais nos intérêts sont surtout géopolitiques et économiques. Dans un premier temps, et cela me semble naturel, c'est évidemment le souhait de rapprocher nos nations d'un point de vue économique en éliminant les barrières commerciales entre nos deux pays et en facilitant l'échange de biens et de personnes entre nos deux nations. C'est non seulement une condition impérative de votre reconstruction (mes collègues vous ont proposés l'importation de nos machines-outils notamment) mais aussi une opportunité pour nos producteurs à qui on offre un débouché suffisant. Bien entendu, le prix fixé sera un prix d'ami, en accordance avec vos moyens actuels, et l'Estalie sera même prête à offrir son surplus issu de ses plans triennaux si nécessaire. Néanmoins, il faut évidemment que le cadre commercial qui entoure cet échange soit mis en place. Evidemment, sur le plan économique, nous pourrons en rediscuter et en bons frères socialistes, nous serons prêts à fournir les forces de l'économie estalienne à votre pays.

D'un ordre ensuite plus...géopolitique, disons. Votre pays se situe géographiquement très proche du nôtre, c'est un fait, même plus proche que la Loduarie. Ce qui veut aussi dire que l'OND est tout aussi proche de nous que vous ne l'êtes avec nous. Ce n'est pas un fait qui satisfait en haut lieu à Mistohir. Vous comprendrez que votre région, certainement instable et avec des voisins au choix à la solde l'OND ou se vautrant dans des régimes oligarchiques désuets comme les Polks, est source d'intérêt mais aussi source de méfiance pour notre gouvernement. Or, pour nous défendre et défendre la cause socialiste, fortement menacée dans la région, l'Armée Rouge ne peut qu'opposer qu'une résistance à l'échelle nationale. L'Armée Rouge est encore récente structurellement, notre projection de force n'est pas pleinement opérationnel. Aussi, installer une base militaire estalienne sur votre sol nous facilitera la tâche. Autant pour nous que pour vous. Je ne remets pas en question les capacités militaires loduariennes mais si guerre il y a, l'OND et leurs forces aéronavales n'auront que peu de mal à venir à bout de la marine loduarienne et leur couper la route dans la région qui est la vôtre, surtout que les Loduariens finiront par partir. Un allié plus proche ne vous sera que plus bénéfique, votre régime n'est clairement pas dans une position sécurisée et Mistohir soupçonne même fortement l'OND de préparer la réunification par la subversion. Pour nous, c'est un moyen d'agrandir nos capacités de projection dans la région et de persuader les onédiens de rester dans leur coin.
"
Haut de page