
Le secrétaire général provisoire de la DCT, Erik VonEcker n'était pas dupe, il en avait conscience. La tutelle loduarienne était pour le moment nécessaire, rien que pour empêcher toute tentative audacieuse d'une OND décidément plus active qu'auparavant. Il est réaliste, certes, mais le vieux secrétaire est sincère dans son opinion vis à vis des deux systèmes économiques qui se font désormais face: le socialisme doit triompher de la République translave. Et si ce n'était pas par les armes, ce serait par la production, le bien être et le bonheur. L'armée, la Translavye ne peut pas encore en assumer toutes les responsabilités, mais VonEcker entendait se concentrer sur ce qu'il pouvait résoudre dans l'immédiat: la relance de l'industrie, la reconstruction du logement, le redémarrage de la production agricole... Et pour le moment, il fallait repartir de zéro: les scientistes avaient laissé un pays pour ainsi dire en ruines, et ce qui n'était pas inutilisable fonctionnait mal, et ce dans tous les domaines. C'est le constat qui est dressé au début de cette conférence rassemblant les dignitaires de trois pays en plus de la Translavye, et sur qui reposera certainement une bonne part des investissements nécessaires pour tenir la cadence des aides financières de l'OND, dans l'autre camp.
On décida de la tenue de la conférence dans une salle annexe d'un ancien hôtel particulier d'Anslav, reconverti en lieu provisoire de réunion du Comité central des administrés de la DCT. On avait passé des semaines à effacer systématiquement toute trace de l'ancien régime au travers de toute la ville. Le globe jaunâtre, ancien symbole des fascistes translaves, trônait autrefois sur presque chaque bâtiment de l’administration, et par endroit, on pouvait encore distinguer le support des visses des plaques de signalisation faisant figurer le "globe jaune de la science".
Erik VonEcker accueillit ses homologues dans cette pièce, non sans un grand sourire. Car malgré l'aide d'urgence loduarienne et leur présence à la réunion, les cadres de la nouvelle DCT se sentaient remarquablement seuls sur la scène internationale. Pour l'instant, les translaves ne pouvaient compter que sur leur développement propre afin de reconstruire, ce qui n'était pas le cas en RT, où les capitaux des libéraux affluaient déjà. Aussi, qu'ils soient socialistes ou non, toutes les propositions intéressaient le Comité central translave, ce qui explique en partie la présence d'un envoyé d'un pays tel que Drovolski à cette réunion. Dernier arrivé: les délégués estaliens, détenteurs d'une forme du socialisme certes différente de celle qui était en train d'être construit en DCT, mais dont le soutien était recherché afin de légitimer un pays qui actuellement, n'est pas encore reconnu par beaucoup de nations. Hoencker salua chacun d'entre eux, et leur fit une présentation générale de la situation:
- Camarades et excellences, je vous souhaite la bienvenue au Comité Central de la DCT. Pardonnez su tout n'est pas encore au point, il y a beaucoup de choses qui restent à faire pour que cet endroit devienne véritablement digne de nous. Toujours est-il que vous la bienvenue ici. Cela étant, mettons nous au travail. Je suppose que vous vous êtes tous tenus au courant de la situation socio-économique de ce pays au travers des rapports que nous nous sommes efforcés de faire: agriculture, logement, énergie, industrie, tout est contenu dans ces documents que nous vous mettons à disposition. Nous attendons donc vos propositions afin d’accélérer un processus de reconstruction qui s'annonce long et laborieux. Concernant l'aspect lié au complexe militaro industriel, notre camarade loduarien aura la main. Quelqu'un parmi nous veut commencer ?