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Atlas de l'Azur [Géographie]

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Atlas géographique de l'Azur


I - Géographie physique
1. Présentation générale
2. Climat
3. Hydrographie
4. Géologie
5. Sites remarquables

II - Géographie humaine
5. Démographie
6. Aménagement du territoire
7. Cultures, langues, ethnies
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I - Géographie physique


1. Présentation générale


Au centre de la Corne de l’Afarée s’élève, entouré de massifs montagneux d’ancienneté diverse, le Plateau d’Azur. Son altitude moyenne dépasse les mille mètres, et il reçoit à peine davantage que quatre cents millimètres de pluie en moyenne ; il appartient au domaine aride. Ce fameux plateau se trouve entre les quinzième et trentième parallèles de l’hémisphère Sud et occupe une superficie d’un grand demi-million de kilomètres carrés. Il est le berceau d’une longue histoire naturelle et humaine, et est à peu près entièrement contrôlé par l’Etat actuel qui lui a donné son nom : l’Azur. De cet espace géographique on donnera ici une présentation générale.


D’abord de ses frontières ; les limites naturelles de cet espace correspondent quasi-exactement à celles, politiques, du pays qu’elles renferment. Venant par l’Océan des Perles, dans lequel s’avance la Corne de l’Afarée, il faut aller au-delà des régions du Faravan, et des Stan de Fakir et Faris, en traçant son doigt vers la gauche de la carte ; laissez les Monts Zabrouz, qui se trouvent au Faravan ; traversez les Plaines Centrales, vaste espace de faible altitude qui est le berceau des Faravaniens ; arrivez à la pente des Monts Elgros, qu’en Azur on appelle Algorz ; c’est là la frontière occidentale de l’Azur. Cette muraille géologique est relativement jeune : autour de soixante millions d’années, elle s’est formée par collision de plaques tectoniques. Elle court du nord au sud jusqu’à la mer, dépasse les quatre mille mètres en plusieurs points, et culmine au Dazaran (alt. 4850 m) ; à l’est s’étend le Faravan, et à l’Ouest le pays d’Azur.

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Vallée de Syrane orientale, dans les contreforts de l'Algorz.

La frontière orientale est donc fixée par l’Algorz. Oblique, elle touche à son point nord la frontière occidentale en formant l’angle d’un triangle presque isocèle. Ce point se trouve en Asarbeylik, la province septentrionale de l’Azur, point de passage immémorial entre les deux chaînes de montagnes. Car de l’autre côté se trouvent les Monts du Tigre. Ceux-ci s’élancent du nord-est au sud-ouest et ses pentes séparent l’Azur du désert occidental, dont les planes étendues sablonneuses sont d’une aridité des plus extrêmes. Pour le reste, le massif du Tigre se trouve entièrement en Azur, essentiellement dans la bien-nommée province de Tigrane. Issues des mêmes convulsions géologiques que l’Algorz, les masses du Tigre en sont plus considérables encore ; en lieu d’une fine et rectiligne trajectoire, elles se répandent largement dans des directions multiples ; elles culminent très-haut, jusqu’au Mont Argad (alt. 6134 m) et ses dépendances, et hébergent de puissants glaciers, que le froid conserve éternellement au milieu du désert. Les vallées de Tigrane, érodées par les ruisseaux sauvages qui s’en échappent, sont le siège de la culture azuréenne traditionnelle.

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Le Mont Argad (alt. 6134 m) vu depuis la vallée de Chandar.

Reprenons le tracé des frontières en descendant le cours du Tigre vers le bas. Cheminons à présent jusqu’au bord gauche de la base du triangle, en laissant le doigt se promener vers l’extrémité de ces reliefs ; le Tigre se perd dans la province des Cyrisiades. Nous voyons donc les deux côtés du triangle azuréen bien identifiés par les arêtes de montagnes très-hautes ; il ne reste plus qu’à en tracer le troisième côté, parallèle au sud, qui sépare le Plateau des dépressions topographiques méridionales.

Dans ce triangle tient le Plateau d’Azur. Il faut encore lui rajouter la province de Mirobansar pour achever le tour des frontières du pays. Celle-ci occupe la plaine au sud-ouest, dans le vaste bassin du fleuve qui porte le même nom. Humide, copieusement arrosée de pluies tropicales, son sol d’une fertilité considérable est autant le vecteur d’une grande richesse agricole que de l’appétit des conquérants venus du désert ; l’Histoire explique pourquoi cet ultime élément, géographiquement distinct du Plateau, complète le puzzle de l’Azur.


Que le terme de « plateau » n’égare pas le lecteur inattentif ; l’intérieur des contours tracés précédemment ressemble à tout sauf à un espace plan. Il s’élève et s’affaisse sans cesse, accuse des reliefs importants, s’hérisse de barres rocheuses et se creuse de vallées, surtout dans sa partie occidentale, où se déploient les Monts du Tigre, le massif de Daria, les défilés des Cyrisiades. La partie orientale est certes moins accidentée ; l’altitude y est, à vue lointaine, plus régulière, bien qu’elle soit importante. Entre ces deux régions se trouvent des dépressions topographiques plus ou moins anciennes, bassins endoréiques propices à l’émergence d’oasis, dont la première est celle du Shediz.

Le Shediz accueille un lac, qui porte son nom, d’une superficie d’environ mille kilomètres carrés ; celui-ci, scintillant comme un mirage dans une région aride, est alimenté par les eaux des oueds descendant du Daria et du Tigre. Ces oueds, rivières temporaires, existent lorsque les fabuleuses masses de chaleur et d’humidité des régions tropicales remontent vers le nord, poussées par les vents maritimes, et éclatent en orages sur les façades montagneuses, générant des crues puissantes et dévastatrices. Des rivières souterraines, provenant de la calcaire région de Syrane orientale, alimentent également la résurgence de nappe phréatique qui se produit au Shediz. En tout, voilà comment existe ce lac miraculeux, aux abords duquel s’est élevée la civilisation azuréenne. Cette profusion d’eau douce ne doit cependant pas faire oublier qu’elle est une formation exceptionnelle, véritablement une oasis ; l’assèchement y est constant et intense. Selon les variations saisonnières, le niveau du lac peut passer du simple au demi, mettant les installations agricoles en péril.

D’autres oasis similaires au Shediz existent, essentiellement dans la partie ouest. La partie est, quant à elle, ne jouit pas d’aussi idéales enclaves de vie au milieu du désert. Quand à la partie sud, le Mirobansar qu’on a déjà évoqué plus haut, elle bénéficie d’un régime hydrique et de conditions géoclimatiques radicalement différentes.
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2. Climat


L’Azur est un pays généralement aride. Les précipitations moyennes y sont de quatre cents dix-huit millimètres, inégalement réparties entre les régions montagneuses, les régions de steppe et l’humide région de plaine tropicale du Mirobansar. Températures et précipitations sont liées à la saison. L’hiver austral, qui dure de juin à septembre (mai à octobre pour les altitudes élevées), est la saison la plus rigoureuse. Le thermomètre affiche zéro dès les huit cents mètres d’altitude ; un anticyclone s’installe généralement sur le désert, et le froid devient très sec, bien que l’air en soit très pur. La neige est rare, sauf en montagne ; d’une manière générale, l’hiver est ressenti surtout dans ces régions. En plaine, il s’avance surtout par la saison sèche, pendant laquelle le débit des cours d’eau et des oueds se raréfie à tel point que beaucoup de marigots, oasis et torrents disparaissent complètement. La température moyenne avoisine les dix degrés centigrades.


L’équivalent du printemps austral se produit aux alentours de septembre, et se manifeste par une brusque inversion des rapports thermométriques. La radiation solaire, gonflant d’énergie les masses d’air tropicales autant qu’elle intensifie la chaleur continentale, met en mouvement de considérables flux atmosphériques ; chargés d’humidité évaporée des mers chaudes, ces nuages remontent très-vite vers le nord, dispersent l’air froid et sec, le rencontrent et se mêlent brutalement à lui, provoquant d’immenses et fabuleux orages : la dépression atmosphérique au-dessus du Plateau crée un constant appel d’air qui aspire, à la manière d’une pompe, l’air tropical humide. Ce que les Azuréens appellent la « saison des orages », qui n’est donc autre que la mousson, se prolonge sur l’essentiel de l’été, et amène autant l’eau que la chaleur. L’eau en revanche tombe essentiellement sur les versants méridionaux des abords du Plateau, et en minorité seulement sur les déclivités arides d’altitude, d’où l’aridité générale mentionnée plus haut. La chaleur en revanche se disperse très bien et crée un vent de sud caractéristique.

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Une supercellule orageuse au-dessus de l'Asarbeylik, en été 2008.

Saison de culture par excellence, l’été et ses précipitations font le bonheur des irrigants, qui les collectent par d’ingénieux systèmes. Le pays entier se réchauffe ; et bien que les vingt degrés de moyenne de la Syrane orientale n’incitent en rien à la qualifier de fraîche, c’est à présent l’ensemble du pays qui se recouvre du souffle brûlant du ciel. L’évaporation est intense et les pluies seulement éparses, car apportées par les orages de montagne ; là, il faut renvoyer le lecteur vers toute la littérature qui existe sur le caractère particulier des orages estivaux en Azur. Vers mai, l’été s’adoucit, l’atmosphère devient plus respirable ; l’automne austral prend place et il est le moment de délicieuses festivités. Prolongeant la félicité de l’automne, les localités moins exposées au retour du froid jouissent d’un climat remarquablement doux et sain qui peut se prolonger jusqu’au cœur de l’hiver ; l’implacable rigueur décrite plus haut souffre donc d’heureuses exceptions.


La variation saisonnière n’enlève pas au Plateau d’Azur son caractère généralement aride ; il se classe presque entièrement dans les climats semi-désertiques, les steppes centrales se distinguant par leur relative clémence pour le pâturage. La montagne, en général, observe le même régime que la steppe ; au-delà de deux mille mètres, on entre cependant dans une variabilité des plus fines ; les microclimats de vallée peuvent réserver d’excellentes oasis de culture, où eau et douceur permettent l’établissement sédentaire. Au-delà de trois mille mètres, le climat montagnard s’accentue au point de devenir extrême. Les trente degrés négatifs moyens au pied du Mont Argad (alt. 6934 m) illustrent bien l’impossibilité, même pour les Azuréens, de survivre sur à ces extrémités. D’une manière générale, une fois défini par son aridité et le rythme saisonnier des pluies de mousson qui apporte son lot de crues temporaires, le Plateau d’Azur est surtout une mosaïque de microclimats où chaque vallée profite d’une luminosité, d’un arrosement et d’une ouverture aux vents asséchants spécifiques.


Le tableau ne saurait être complet sans préciser le cas du Mirobansar. Ce fleuve, dont la source se trouve dans les Monts Daria, s’écoule vers le sud dans une région plane, très en-dessous du plateau, dont le relief et la latitude garantissent le caractère tropical et le climat de mousson : chaleur (vingt degrés centigrades en moyenne) et humidité (plus d’un mètre d’eau annuel). Le printemps de septembre signale le début de la mousson, période de crue et d’inondations bienvenues ; on l’a vu, l’élévation soudaine de nuages chauds et lourds de pluie se traduit, plus au nord, par les orages du Plateau. Dans la plaine du Mirobansar, la pluie s’étale de septembre à juin ; la courte saison sèche « hivernale » n’est que le moment d’une interruption temporaire des pluies propice au repos des paysans, et surtout aux préparations pour la mousson suivante.

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Carte des précipitations en Azur.
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3. Régime hydrographique



L’eau est le principe même de la vie ; en Afarée sahrienne, plus que partout, cette maxime est vraie ; elle l’est en Azur avec une acuité particulière. On l’a vu, dans le régime semi-désertique qui règne sur le Plateau, la vie humaine est tributaire des précipitations orageuses, exhalaisons lointaines de la mousson tropicale ; sans elles, point de végétation, d’agriculture, de société. Dans le sud même, arrosé pendant les trois quart de l’année, l’eau est un enjeu majeur ; un excès noie les plantations, un défaut les fait périr. L’eau n’est pas pour rien un élément à part. Elle se transporte par les airs, s’infiltre dans la terre, s’évapore sous le feu solaire ; principe de vie, et de liberté, sa répartition en surface comme dans le souterrain est le facteur maître qui régule la vie naturelle. En Azur, plus qu’ailleurs, c’est l’eau qui explique tout : l’histoire, l’économie, les mouvements des hommes.


3.1. Bassins endoréiques


L’Azur est essentiellement divisé en deux régions hydrographiques importantes ; le reste du territoire est voué à l’aridité générale, et la présence d’oueds et de ruisseaux n’y est qu’anecdotique – quoique déterminante. Le premier de ces deux bassins est celui qui s’étend des Monts du Tigre à ceux de Daria, et qu’il convient de nommer bassin ou réseau « du Plateau d’Azur ». Il figure sur la carte suivante ; il se déploie, ceinturé de montagnes de divers massifs, et se nourrit d’une multitude de cours d’eau, dont l’immense majorité est temporaire ; ce sont les oueds, nourris d’orages, dont les crues sont aussi dévastatrices qu’éphémères. Ces torrents printaniers alimentent aussi bien les eaux de surface que celles des nappes phréatiques. Elles dévalent les montagnes, et ne se relâchent qu’en touchant au fond de la cuvette des bassins endoréiques.

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Carte du réseau hydrographique des principaux bassins endoréiques.

Le premier de ces bassins est celui du Shediz, qui accueille le lac du même nom. Cette grande dépression altimétrique, qui trouve son origine géologique dans l’existence d’un rift très ancien, forme une plaine vaste en forme de cuvette, au milieu des plateaux rocheux et des contreforts de montagne. Là s’y déversent deux lits essentiels ; le Syr d’une part, qui coule en permanence des Monts Daria au sud, bien que faible en hiver ; l’Oxa d’autre part, qui dévale les Monts du Tigre et arrive par le nord-ouest. En arrivant dans la plaine, ces deux cours d’eau se perdent dans la plaine d’Al-Ayn ; depuis la Haute Antiquité, canaux et rigoles redirigent leurs eaux vers les champs cultivés. Ce qui n’est pas évaporé – à peine cinquante pour cent des volumes entrant en Al-Ayn – se déverse dans le lac Shediz.

Le niveau du lac Shediz est fameusement variable. Les années de sécheresse, souvent froides, en amenuisent considérablement la taille, et l’on trouve dans l’Histoire les traces de grands cataclysmes causés par cette débâcle hydrique. Au contraire, il arriva des années humides où le débordement continu des fleuves a pu causer des inondations. D’une manière générale, dans le même temps qu’il donnait la vie à la région, le Shediz la reprenait régulièrement, selon son erratique humeur.


On l’a vu, le lac Shediz est alimenté par deux réseaux essentiels ; celui de l’Oxa, et celui du Daria. Le premier vient du Tigre, dans le nord ; il est plus court, plus faible aussi, mais plus prévisible ; il est issu de la fonte des glaces dans les grandes altitudes montagneuses, et bénéficie au printemps de la liquéfaction de la neige. Les orages, ponctuels en Tigrane, nourrissent son débit à la marge. Au contraire, le Syr est le tumulte même. Son approvisionnement est effroyablement complexe ; il résulte de la combinaison des orages de mousson, des pluies modestes mais régulières de la Dariane, de la fonte des neiges. Son cours est très exposé aux crues, raisons pour laquelle c’est historiquement sur son lit qu’ont été bâtis les premiers barrages, et ce dès l’Antiquité. Retenir les eaux de crues, et éviter ainsi la catastrophe d’inondations subites, est toujours l’obsession des Azuréens ; dans la vallée du Syr et du Daria, son affluent homonyme des montagnes où il prend sa source, cette réalité s’observe aujourd’hui encore par l’existence d’immenses ouvrages de retenue destinés autant au contrôle des eaux qu’à la production hydroélectrique.


En addition du Shediz, quelques autres bassins endoréiques plus modestes participent à semer dans la terre rocailleuse de l’Azur des îlots de verdure. A l’ouest, Zerzura donne à voir une oasis presque parfaite ; l’oued qui l’alimente, capricieux et stérile, se voit compensé par la résurgence d’un immense aquifère dont la formation remonte au Quaternaire. L’eau à Zerzura est des plus pures, au milieu d’une région connue pour sa salinité, faisant de l’oasis un joyau vert dans le désert. De même, Ectabane jouit d’une accumulation hydrique moins due aux pluies orageuses qu’au reliquat phréatique d’un climat anciennement humide. Plus à l’ouest, il faut mentionner Sijilmassa, cité caravanière bâtie au pied du Mont Dadès (alt. 4201), dont elle se nourrit des eaux de fonte qui s’accumulent à ses pieds. Enfin, au sud, l’oued Hadraousha vient se perdre dans la dépression du même nom, où ne subsiste plus qu’un lac de sel. En Azur le soleil règne en maître ; la plupart des anciennes oasis, soumises depuis des lustres à l’évaporation constante, sont en lutte permanente contre la salinité.
Les bassins endoréiques du Plateau ne sont pas par hasard les endroits où se concentrent les hommes et les activités ; là où se trouve l’eau, se trouvent la vie, la richesse. Au contraire, l’immense majorité du pays environnant est aussi dénuée d’hommes qu’elle l’est de végétation. En Syrane surtout, où la géologie calcaire fait disparaître les eaux de pluie dans des rivières souterraines, la surface se voit particulièrement asséchée. Rares sont les pâturages suffisant à des sédentaires ; le Plateau se voit donc hanté par des nomades.


3.2. Bassin du Mirobansar


La configuration géophysique du Mirobansar diffère radicalement de celle du Plateau. La plaine recueille les eaux de sources multiples, qui s’unifient au fur et à mesure de leur lente et indolente traversée. Le fleuve Mirobansar se nourrit donc d’un grand nombre d’affluents, dont les plus importants sont le Bharat, l’Andhra et le Tamour ; à son estuaire, il déverse dans l’Océan des Perles des millions de mètres cubes d’eau douce qui se mélangent aux flots du rivage, charriant les limons érodés. Le Mirobansar se nourrit essentiellement de pluies. Voie de communication, être divinisé, ce fleuve n’en est pas moins sujet aux variations climatiques, et s’est vu appliquer le même traitement que ses homologues du Plateau ; depuis 1983, l’immense Barrage du Sycomore régule son cours, coupant le flot du vieux dieu-fleuve en deux, et créant le grand lac du Sycomore.

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A son estuaire, le Mirobansar, gonflé de toutes les eaux de son bassin, se divise ; chacun de ses bras a le débit d'une seule rivière.


3.3. Eléments hydrogéologiques sur les Barrages en Azur


On l’aura remarqué, la conformation de son réseau hydrographique a, de tout temps, poussé les Hommes en Azur à maîtriser le destin de l’eau. Afin d’en contrôler la violence et d’en faire la réserve, de nombreux barrages ont été construits au cours de l’histoire, mais aucun n’a eu réellement la capacité d’influer sur le régime même des eaux. Depuis le début de la période moderne, les programmes de construction de barrages, dont les objectifs mélangent considérations hydrologiques, industrielles et politiques, impactent considérablement le paysage hydrique de l’Azur. Aménagés aux fins de l’approvisionnement des villes, ils détournent les eaux des milieux naturels, en causant le dépérissement accéléré. Par endroits, les lacs de retenue se situent au-dessus de roches perméables, et se vident donc lentement dans les nappes souterraines : on observe alors, sous un climat aride, la recharge des nappes ! Ailleurs, le détournement artificiel des oueds conduit à l’asséchement rapide d’eaux souterraines, ce qui met en péril les activités humaines liées aux puits qui en dépendent. La chose est vraie au Mirobansar aussi : depuis la construction du Barrage du Sycomore, en plus des conséquences sociales d’une telle modification du paysage, la régulation du débit du fleuve a entraîné un retrait de son niveau, ainsi qu’un changement dans sa qualité ; moins riche en limons et en matières organiques, l’eau d’irrigation a vu sa valeur changée. Certes, les épisodes de crues, d’inondations, ou au contraire de manque d’eau, peuvent à présent être gérés par l’Etat ; mais il serait malvenu de croire que l’Azur n’en paiera pas le prix à long terme.
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