21/02/2015
17:12:03
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La Réminiscence des troubles - La campagne des frères Agricola

Résurgence de l'AIAN: l'arrivée des frères Agricola



Aller hop hop on va se battre

« Adolfino, réveille-toi. ». En ouvrant les yeux, Adolfo ne voit que la grosse tête de son frère au-dessus de lui. « On arrive bientôt. Tu devrais essuyer ce filet de bave, ça te donne un charme mais c’est déconseillé devant le beau monde. ». Ignacio s’étire dans son siège et regarde par le hublot : il la voit, cette île brumeuse. L’île celtique, l’Achosie du nord est en vue, ou plutôt la Strombolaine, suivant à qui on s’adresse pour la nommer. Les commentaires de son frère l’agacent, pais il n’y prête pas attention : « ça sent la merde, le poisson pourri et la baleine d’ici. Tu ne trouves pas ? Quel trou à rat…C’est bien parce qu’on est obligés d’y aller… » dit-il, ce à quoi Adolfino a cette réponse laconique, mais qui résume à merveille cette mentalité propre à certains sénateurs : « La Strombolaine c’est Velsna, et Velsna c’est la Strombolaine. ».

Deux hommes d’âge mûr, mais qui paraîtraient jeunes au Sénat des Mille, en comparaison de leurs confrères, s’apprêtent à poser le pied sur le tarmac d’une petite piste à l’extérieur de la cité de Velathri. Pourquoi ? Après tout, rares sont les sénateurs à poser le pied sur ce territoire isolé de la Grande République. Et quand ils le font, c’est que la situation l’exige. Les achosiens du nord, même ceux de langue velsnienne, sont des gens méfiants. Ils n’aiment pas que les gens du continent ne se mêlent de leurs affaires. Et pourtant, même eux sont au rendez vous sur cette piste, accompagnés de Michele Petrola, le sénateur-ambassadeur de Velsna auprès des pays de l’île celtique. Les salutations sont cordiales, mais tout aussi laconiques que les conversations que les deux frères ont ensemble. La poigne de Petrola est chaleureuse, mais ferme :
- Excellences sénateurs Agricola, c’est un honneur de vous recevoir ici. J’ose espérer que le voyage s’est bien passé, et que cette nomination subite ne vous a pas mis dans l’embarras. Ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit pareille nomination. D’ailleurs je devrais m’adresser à vous en tant que stratèges-sénateurs désormais…
- En effet – lui répondit Ignacio Agricola, le ton sévère – Non, nous ne sommes pas surpris. Son excellence DiGrassi nous avait déjà informé de son intention il y a de cela plusieurs semaines. Nous ne sommes pas là pour passer des vacances, nous avons conscience. Je vous en prie, sénateur-ambassadeur, ouvrez-nous la marche. Nous avons beaucoup de travail à abattre.

Les frères Agricola. On disait d’eux, ces sénateurs ONDehors, beaucoup de choses au Sénat. Ils faisaient partie de cette nouvelle génération qui s’était distinguée durant la guerre civile pour avoir refusé de ployer le genou devant Dino Scaela. Bien que méfiants de DiGrassi et opposés à lui sur un grand nombre de sujets, ils l’avaient rejoint à son débarquement d’Umbra, attachés à la continuité du système républicain. On les disait insensibles à toute forme de corruption ou de pot de vin, ce qui était rare dans les rangs du Sénar. Ils étaient peu aguerris de la chose militaire, mais avaient la réputation d’être des organisateurs efficaces. Ils s’étaient fait une réputation dans la nouvelle législature en tant que procurateurs de la monnaie, et c’était eux qui avaient organisé les saisies des biens des anciens collaborateurs de Scaela, au moyen de méthodes que l’on pourrait qualifier de peu conventionnelles. Peu aguerris qu’ils étaient, ils le compensaient par une grande curiosité sur un vaste nombre de sujets. Ils s’adressaient à Michele Petrola comme on pose des questions lors d’un interrogatoire :
- Étant un observateur de terrain, que pouvez vous me dire au sujet des activités de l’AIAN ? Quels changements avez-vous pu observer ?
- Des petites choses au premier abord, mais qui en s’accumulant font apparaître une situation des plus délicate, excellence Adolfino. Des signes épars qui forment une immense et inquiétante toile
– leur répondit Petrola, tout en comparaison au monde des arts qu’il apprécie tant – Des rassemblements discrets à l’abri des regards qui se multiplient, des publications de journaux clandestins dont les titres se font de plus en plus nombreux, des troubles à l’ordre public qui éclatent de plus en plus régulièrement. Rien de tout cela n’a l’air coordonné pour l’instant mais je puis vous confirmer une chose : c’est à coup sûr la main de l’AIAN.
- N’avons-nous pas en cœur à nous en débarrasser il y a 20 ans ? – reprit, Adolfino, curieux -
- Certes. Je le croyais également, que cet attentat l’an passé n’était qu’un acte isolé. Mais j’avais tort, nous avions tous tort, et les craintes des sénateurs de Velathri et de Strombola semblent plus fondées que nous aurions pu le penser. C’est pourquoi vous êtes là aujourd’hui.

Dans un bureau de la base, qui a l’air de ne pas avoir été occupé depuis un très long moment, les trois sénateurs sont autour de cette table en chêne poussiéreuse. D’un grand revers de main, Ignacio Agricola la retire en faisant voler ces particules à la lumière des lampes.
- Je vous remercie de votre franchise, excellence-ambassadeur – enchaina Ignacio à son compère – Nous avons reçu l’assurance de DiGrassi d’avoir carte blanche sur tous les aspects de cette opération. Nous voulons nous assurer que les sénats de Velathri et de Strombola soient au même diapason que nous, vous serez notre courroie de transmission, Michele. Vous avez toute notre confiance pour gérer les aspects médiatiques de cette opération. Nous prenons le reste en charge.
- Cette opération…son excellence DiGrassi vous a fait don de troupes ? Déjà ?
- En effet, voyez vous-même.

Ignacio avança sur la table une fiche avec beaucoup de nombres… Petrola ouvra grand les yeux, écarquillés, illuminés comme des lanternes. Il n’eut qu’une réaction :
- Eh bien…je crois que Velsna n’a jamais levé une telle armée…du moins pas depuis des siècles. Et DiGrassi a bien voulu vous faire don de tout ça ? J’ai du mal à lui demander des nouveaux stylos à l’ambassade d’Achos vous savez…sans parler du Sénat. Une telle levée va nécessiter un vote en haut lieu de ces excellences.
- L’AIAN se réveille en masse, on les tuera en masse.
- assène Adolfino – Ignacio, donne-moi une carte, n’importe laquelle. Ne vous en faites pas pour le Sénat excellence, je pense que l’annonce de l’AIAN à Menkelt aura tôt fait de convaincre nos excellences de l’urgence de la situation.

Le cadet de la fratrie déploie sur la table une carte de l’Achosie du Nord devant son frère et l’ambassadeur Pétrola. Adolfino tapote du doigt sur le fond de carte :
- La couverture du terrain est la clé d’une lutte anti-terroriste efficace. Voyez ça comme des braqueurs dans une banque : leur priorité est de s’assurer qu’il n’y a pas de caméras pour les regarder et les écouter. Notre priorité est que ces caméras restent allumées et entretenues en permanence, qu’il n’y ait aucun angle mort. Nous les ferons courir jusqu’à l’épuisement. Où que l’AIAN puisse se cacher, nous devrons toujours les avoir à l’œil. Et pour cela il faut quadriller le territoire, que ce soit sur le plan administratif ou militaire. Les habitants doivent ressentir le fait que notre cité se soucie d’eux en haut lieu, ainsi que de leur sécurité. Pour cela je recommande que nos troupes soient le moins visibles possible de la part de la population citadine, juste assez pour donner l’illusion que la vie poursuit son cours normalement, sinon ce sera la porte ouverte pour que les 30% d’achosiens vivant dans nos cités rejoignent les terroristes.
En revanche, nous pulluleront dans les campagnes. Il faut nous focaliser sur les éléments suivants :
. Premièrement, la surveillance constante de tous les axes routiers, y compris les axes secondaires. S’il fait mettre des patrouilles sur des sentiers de forêt, nous le ferons et nous aurons carte blanche.
. Ensuite, la reconstruction des cantonnements que nous avons délaissé depuis la fin des troubles. Nous allons en remettre en état une dizaine sur tout le territoire, tous sous le commandement d’un capitano qui aura la charge de la surveillance d’un secteur défini autour de sa base, mais il faut s’assurer que ces patrouilles soient à intervalles irrégulières, sans quoi les terroristes comprendront le dispositif et ses rotations.
. Le bouclage préventif de la frontière achosiennes, qui devra toutefois se faire avec peu de troupes afin de ne pas contrarier nos voisins. Vous savez comme ils sont susceptibles… Nous allons là également remettre en état les checkpoints sur les principaux axes routiers qui passent la frontière. Cela évitera les catastrophes comme celle que nous avons pu connaître l’an dernier.
. Enfin, le bouclage systématique des côtes de l’Achosie du Nord par la Marineria. On m’a d’ores et déjà assuré de la disponibilité de la Classis I pour effectuer des itinéraires de patrouille.
Ignacio, excellence Petrola, qu’est-ce que vous en pensez ?


Son frère se pencha sur la carte, et prit le temps de réfléchir à ses prochains mots. Petrola, lui, paraissait avoir décroché et en était encore à rationaliser toutes les informations qu’il venait de recevoir :
- Tu veux étouffer l’AIAN… c’est astucieux mon frère, mais tu sais qu’il faudra plus que ça pour les débusquer. La meilleure défense, c’est une bonne offensive.
- Je sais, Ignacio, ce n’est là que la première partie du plan : il faut nous déployer, occuper le terrain, sympathiser avec la population. Une fois que l’AIAN sera isolée, nous n’aurons plus qu’à la traquer. Et cette fois il n’y aura pas d’autre manche…


Adolfino, vient tapoter les épaules de son frère et de l’ambassadeur Petrola :
- Mes excellences sénateurs : je peux vous promettre que dans six mois nous serons à nouveau réunis sur la place San Stefano sur le même char, et que nous aurons le droit au même triomphe que celui qu’a eu DiGrassi lorsque les enfants Scaela se sont retrouvés en pleine baignade.

Les trois hommes sortirent de la pièce, laissant cette note sur la table. Les premiers effectifs déployés en Achosie du Nord d’ici à quelques jours :


La "Grande armée des frères Agricola", premier déploiement en Achosie du nord :

Trois grandes tribunes de 10 000 hommes chacune, divisée en 10 régiments de 1000 hommes déployés comme suit:

Infanterie :
30 000 soldats professionnels (ALI 10: 7 000, ALI 9: 12 000, ALI 8: 8 000, Ali 7: 3 000)
900 mitrailleuses lourdes de niveau 7 et 1 500 lvl 6,
1000 mortiers légers de niveau 7
1000 lance-roquettes de niveau 7
500 lance-missiles antichar de niveau 5, 400 lvl 6
1000 lance-missiles antichar de niveau 7

Transport et véhicules de combat :
100 véhicules blindés léger de niveau 10
100 transports de troupe de niveau 10
100 véhicules de combat d'infanterie de niveau 10
40 chars d'assaut de niveau 4
40 chars légers de niveau 4

Artillerie :
50 canons tractés de niveau 5
50 mortiers tractés de niveau 5
30 lance roquettes multiples de niveau 4

Logistique :
110 camions de transport de niveau 2
200 camions citernes de niveau 6

Génie :
10 bulldozers de niveau 10
3 pont-mobile de niveau 8
10 chars de dépannage niveau 10

Commandement :
35 véhicules de transmission radio de niveau 6
5 véhicules radar de niveau 10

Avions et transport aérien :

Une cinquantaine d'avions de chasse de divers niveaux (sera explicité en cas de problème)
3 drones de niveau 5 (redéploiement depuis Raskenà


Renforts à venir en cas de problème...
La Campagne des frères Agricola: Faire la guerre chez les velsniens



Paysage typique d'Achosie du nord


30 000 soldats. C’est là un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis le XVIIIème siècle dans le cadre d’une levée militaire velsnienne. Parmi les rangs du Sénat, on avait conscience de la gravité historique de la décision, et les oppositions s’étaient empressées d’exprimer leur opposition au projet. Peine perdue avec une majorité qui estimait nécessaire de rappeler aux strombolains leur appartenance à la Grande République, et comme pour montrer que la cité sur l’eau se souciait de leur sort, ces derniers ayant lancé plusieurs appels à l’aide au cours de l’année 2013 et 2014. Car il faut rappeler que la fidélité des cités libres qui constituent l’unité de base de l’administration républicaine repose en grande partie sur la capacité du gouvernement velsnien à défendre les uns, et à intimider les autres. Les impôts contre la protection, ce sont les termes du rapport entre les cités et la capitale, un rapport de force qui repose sur une forme d’hégémonie, et qui résume bien la violence intrinsèque au régime politique en vigueur depuis le IXème siècle. En échange de quoi, les cités libres ont toutes les latitudes du monde pour exercer leur autonomie, dans le respect de « la liberté des cités velsniennes » tel qu’elle a été proclamée, sans quoi ce rapport de force se muerait en tyrannie, terme fourre-tout redouté par tous les politiciens du pays.

Ils viennent des quatre coins de la République, les conscrits commencent à affluer en Achosie du nord : ils sont d’Umbra , de Vatluna, Nowa Velsna, Tercera, Tarquina…on recense même un petit contingent ayant fait le trajet depuis l’île de Tavaani pour atterrir dans cet endroit froid et où la population locale les observait avec méfiance. On ne demandait à ces soldats conscrits rien de moins que d’abandonner tous leurs projets à court terme, leurs familles et leurs vies jusqu’à ce que leurs cités effectuent la rotation annuelle qui les ramènerait chez eux…ou lorsque cette campagne touchera à son but. Le tout en échange d’une promesse de bons salaires et de primes de la part du sénateur assumant le commandement de l’armée. Tout le monde se devait de faire des sacrifices, y compris le stratège Adolfino Agricola. Celui-ci avait épousé Imilce, une femme issue d’un milieu notable d’Achosie du nord. Celle-ci avait fait le chemin aux côtés de son mari dans l’espoir d’y intégrer le corps diplomatique de la Grande Tribune dont Adolfino avait assumé le commandement, peut-être dans l’espoir de peser sur les décisions et les relations qu’entretiendrait le chef de guerre nouvellement nommé avec les élites achosophones de la région. Aussi, il lui avait demandé de refaire ses valises immédiatement au prétexte de sa protection.

Celui-ci l’avait surpris un jour en train de préparer ses affaires pour le départ, se glissant derrière elle avec un air faussement navré :
- Tu es prête, Imilce ?
- Ça avance…comme tu peux le constater.

Elle avait cette expression de reproche qui indiquait le désir de ne pas s’encombrer d’explications, ce qu’Adolfino fit l’erreur de commettre :
- Bien. Tu seras plus en sécurité à Velsna, Imilce.
- Ma sécurité…tu sais très bien que c’est faux. Je ne risque rien ici.
– lui répondit-elle avant que son regard ne devienne plus noir encore – Ne me prends pas pour une idiote, tu prends en otage ton épouse achosienne, c’est une façon de t’assurer que mes compatriotes ne rejoindront pas l’AIAN.
- La guerre a ses lois, c’est comme ça.
- Alors cesse de prétendre que c’est pour ma sécurité !
– lui cria t-elle -
Imilce avait raison. Proposer des formations et des études gratuites pour les enfants de l’élite notable achosophone, des perspectives qui les encouragent à partir travailler à Velsna…telles étaient les méthodes détournées et « douces » de s’assurer que les citoyens influents de cette communauté ne se révoltent pas, et retenir leurs proches à la capitale, là où des pressions pourront s’exercer plus efficacement sur eux. Depuis la fin de la première guerre de l’AIAN, le mariage au sein des élites velsniennes et achosiennes avait également cette fonction, et c’est ainsi qu’Adolfino et Imilce s’étaient retrouvés à partager un lit.

Les premiers jours au camp militaire étaient consacrés à l’accueil et l’affectation des premières troupes arrivées sur place. Si la plupart des soldats avaient déjà effectué leur service militaire obligatoire de deux ans, certains d’entre eux avaient été appelés alors qu’ils étaient en pleine formation. Ils et elles ont tous entre 20 et 35 ans, sont ouvriers, ingénieurs, agriculteurs, comptables, étudiants…un condensé de la société velsnienne répartis dans quelques camps militaires éparpillés à travers l’Achosie du nord.

Adolfino, Ignacio et le sénateur Petrola multiplient les réunions sur des sujets divers, car Adolfino n’est pas simplement un stratège, mais a également reçu des compétences liées à l’administration civile dûe à sa nouvelle position de gouverneur militaire de Velathri et de Strombola. Ce faisant, les magistrats du Sénat local devait désormais lui rendre compte de leurs activités dans la région : des procurateurs de la monnaie demandant l’émission de nouvelles monnaies, dont certaines portent l’effigie des frères Agricola, aux requêtes de particuliers au sujet de conflits cadastraux entre agriculteurs achosophones. Ce n’était pas une vulgaire opération militaire, une cohorte de fonctionnaires orbitait désormais autour des deux frères. Ignacio avait hérité de l’aspect civil, l’ambassadeur Petrola de la communication et des relations avec les deux cités libres d’Achosie du nord…et Adolfino se consacrait entièrement à la préparation de la première vague de patrouilles qui débutera d’ici quelques jours.

Très rapidement, Petrola a soulevé le problème du coût financier de l’opération, évaluant les besoins colossaux d’une telle armée. Une inquiétude se profilait : combien de temps est-ce que les sénateurs seraient prêts à financer de tels efforts de leur poche sans la moindre perspective de gain proche. Ce à quoi Adolfino assura ses compères que les fonds seraient illimités : quoi qu’il en coûte, la lutte contre l’AIAN allait au-delà du simple souci de l’équilibre des comptes de la République. Les trois hommes furent confirmés dans leurs espérance lorsqu’un Procurateur de la monnaie sénatoriale confirma cette position : cette opération allait s’inscrire dans une durée inédite.

Lors de la réunion du 26 novembre, à peine arrivés, les trois sénateurs s’affairèrent à leur tâche principale, essayant d’estimer à quelles positions les hommes d’éventuels hommes de l’AIAN seraient le plus susceptibles d’occuper.
- Connaissant un peu la région, je puis vous affirmer que si terroristes il y a, ils seraient plus enclins à se cacher sur la côte de l’espérance, à l’ouest. Le relief est escarpé et permet de disposer d’un grand nombre de cachettes, en plus d’échapper à la surveillance aérienne. – indiqua Petrola –
- Cela m’étonnerait que les terroristes fassent la même erreur qu’en 90, c’est-à-dire croire que ces massifs et ces collines sont imprenables. Ce sont des barbares, mais ils sont loin d’être idiots. – lui répondit immédiatement Adolfino – M’est d’avis qu’ils tenteront à tout prix d’évoluer le plus près possible des populations civiles, quitte à en dévoyer certains dans la complicité. Vous voulez tuer l’AIAN ? Eh bien, il faut réduire à néant le soutien populaire qu’il peut susciter. Et lorsqu’une bombe explose, et seulement dans ces cas-là, il faut nous montrer présents. Nous serons les chevaliers blancs des populations achosophones, quoi que l’AIAN ne dise ou ne fasse. La carotte et le bâton, mes excellences. Nous donnerons à l’AIAN des avantages, de l’argent, débloquerons des fonds de développement. Dans le même temps, le bâton : nous avons déjà des listes de suspects et d’anciens sympathisants de l’AIAN. En cas d’activité notable, nous procéderons à une arrestation préventive et immédiate de tous les noms inscrits sur cette liste. Toute mise en scène de de ces arrestations ou du processus judiciaire est à exclure, l’invisibilisation du malheur est toujours plus efficace que la démonstration. Nous ne voulons pas de martyrs, nous voulons des criminels.
- Mais, mon excellence Agricola – intervient Petrola, hésitant – La liste contient 3 000 noms…
- Alors nous en arrêterons 3 000. – lui répondit-on, laconique – Et j’irai plus loin : les terroristes doivent comprendre qu’ils ne peuvent être en sécurité nulle part. Que ce soit sur le territoire velsnien ou à l’étranger. Nous devons frapper partout. L’administration achosienne a émis il y a peu une liste restreinte de terroristes s’étant réfugié à l’étranger. Nous pourrions commencer par là. L’un d’entre eux est en Rimaurie, je pensais à lui pour notre premier coup de filet.

Ignacio s’avança vers Adolfino avec ce regard qu’il arbore souvent lorsque celui-ci parvient à l’impressionner :
- On peut commencer par ça…mais…c’est tout ? Je te connais trop bien, mon frère, il y a autre chose qu’une chasse aux terroristes et des distributions d’aumônes à des achosiens en quête de reconnaissance. Tu sais pertinemment que tout ça, ce ne sont que des solutions temporaires, et que le poison reviendra. Qu’est-ce que tu as en tête ?
- Dis-moi mon frère, t’as mangé quoi ce matin ? Tu es étrangement lucide et perspicace.
– lui répondit Adolfino, étonnamment léger – Tu as raison. Le problème de l’AIAN est concomitant de deux facteurs : le degré de mécontentement des populations locales et l’existence de la République d’Achos qui donne espoir aux revendications d’indépendance des barbares. Si nous ne pouvons pas nous permettre de régler dans l’immédiat le deuxième problème, nous pouvons le neutraliser en désinfectant la plaie. Les traces resteront, mais la plaie ne sera plus enflammée et douloureuse. Nous devons non seulement rallier les populations locales, mais également rendre légitime une autre forme de surveillance, beaucoup plus durable. Mon frère, tu ne t’es pas demandé pourquoi j’avais eu l’autorisation de lever et d’armer autant de soldats…cela m’étonne.
- Eclaire ta pensée, et arrête de tourner autour du pot, Adolfino.
- Tous les hommes que nous avons mobilisés ne rentrerons pas au pays, Ignacio.
- Comment ça ?
- J’ai l’intention de faire don à tout soldat de mon armée, en fonction de son mérite, de parcelles que nous aurons exproprier à tout soutien avéré de terroristes de l’AIAN. Pour ceux qui en expriment la volonté, je promets qu’ils deviendront des propriétaires prospères. Et je pense que personne ne nous en voudra si les propriétés saisies seront ceux des seuls anciens soutiens de l’AIAN. Or, il se trouve que nous avons besoin de relais efficaces et durables de notre influence dans ces endroits, ce sera plus efficace qu’une armée en cantonnement permanent en tout cas.
- Je dois bien admettre mon frère…tu t’es surpassé. DiGrassi serait fier. Mais ne prends pas la grosse tête, ce n’est que du papier pour l’instant.
- Certes. Mais ce n’est pas en restant plantés devant moi que nous y arriverons. Aller mon frère, en route. Excellence Petrola, vous avez toute la communication qui vous attend. Abreuvez donc Quotidia de nos exploits.



Effets :
- Le Sénateur-stratège Adolfino Agricola devient gouverneur militaire de Strombola et de Velathri à la demande des magistrats locaux, et ses fonctionnaires assument désormais la gestion des prélèvements fiscaux, du maintien de l’ordre et de la justice locale.
- L’armée velsnienne débute la reconstruction ou la remise en état des cantonnements velsniens présents sur le territoire de l’Achosie du nord lors de la période des troubles de l’AIAN (1970-1997).
- L’armée velsnienne assume désormais l’entretien et la construction des infrastructures civiles d’Achosie du nord, ainsi qu'une campagne de prévention et de mise en confiance auprès de la population locale.
- L’armée velsnienne débute son mode opératoire de patrouille systématique du territoire d’Achosie du nord.
- Adolfino et Ignacio commencent à réfléchir à la possibilité de recréer un système de colonie militaire en expropriant les éventuels sympathisants de l’AIAN et en les redistribuant aux soldats de la Grande Tribune d’Agricola.
- Le gouvernement velsnien débute une traque des terroristes de l’AIAN à l’international.
drapeau AIAN


Lettre Ouverte aux Excellences Agricola, malédictions de l'Île Celtes



Messieurs,

Avez-vous peur ? Pensez-vous qu'il soit approprié de dilapider l'argent du Sénat velsnien dans des opérations militaires sur un territoire d'à peine 2 500 km² ? En tout cas, cela nous flatte que vous pensiez autant à nous !

Plus sérieusement, si vous pensez que vos petites manœuvres militaires vont nous affoler, vous vous mettez le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! Et soyez prévenus, nous vous rendrons chaque coup. Vous vous préparez comme pour une guerre, et si c'est une guerre que vous voulez, vous l'aurez ! Ne vous fiez pas à nos effectifs réduits : partout où vous serez, nous serons là. Que ce soit en Achosie, sur toute l'île celte, ou même à Velsna. Vous ne connaissez pas l'ampleur de nos forces, et vous ne voulez pas le savoir.

Voulez-vous vraiment revivre les traumatismes des années 80 ? Est-ce cela que vous souhaitez ? Je ne pense pas que la population velsnienne veuille vivre à nouveau dans la terreur et l'angoisse. Mais si c'est ce que vous voulez, nous serons présents, et dans des proportions bien pires qu'auparavant. Aucun Velsnien ne sera en sécurité tant que vous resterez sur cette île, vous voilà prévenus : math o fochyn Velsnian da i'r lladd-dy.

Un message maintenant aux populations achosiennes opprimées : vous n'êtes pas seuls. L'occupation s'intensifie, l'armée velsnienne fera maintenant partie de votre quotidien, mais vous ne devez pas vous laisser abattre. Battez-vous envers et contre tout, cette île est la vôtre, vous êtes les enfants d'Erwys Gwyndel, vous êtes de fiers Celtes. Agissez comme tels !

Et que jamais Velsna n'oublie :

NOUS SOMMES TOUJOURS LÀ, ENVERS ET CONTRE TOUT.


logo AIAN
La campagne des frères Agricola, phase II: bouclage des eaux territoriales velsniennes et début effectif des patrouilles

(HRP: cette action prend place après l'épisode de l'incident du sous-marin loduarien et sa tentative de repêche par les velsniens


Comme prévu par le Stratège Afolfino Agricola, le début du mois de décembre, en dehors de la mésaventure raskenoise ayant causé une baisse des effectifs mis à disposition du commandement de la Grande Tribune velsnienne en Achosie du Nord, se caractérise par le déploiement des 10 000 hommes de la "Grande armée d'Agricole" sur tout le territoire d'Achosie du nord, en particulier dans les zones rurales et reculées ayant été marquée par la première période des troubles.

Au vu de la faible superficie de l'Achosie du nord, la diminution par trois des effectifs engagés n'est pas considéré par le Sénat des Mille et le commandement militaire comme une gêne particulière dans l'exercice de sa mission (HRP: évoqué sur le post précédent). Mais ces excellences de Velsna ne sauraient se satisfaire d'une simple hausse de la présence militaire dans cette zone sensible. Il s'agit d'étouffer purement et simplement tous les accès envisageables au territoire d'Achosie du nord par la contrebande d'armes et d'explosifs, en plus d'opérer une mission de prévention anti-AIAN à l'égard des locaux (dans le cadre du grand plan de réinvestissement financier et politique dans la province de Strombolaine).

Ce faisant, ce 6 décembre 2014 débute la seconde phase de l'étouffement des éventuels trafics. Après avoir remis en état les cantonnements visant à contrôler plus efficacement la frontière de la République d'Achos, la Marineria a mis sur pied la Classis IV "Marella" sous le commandement de l'Amiragglio éponyme. Constituée de navires légers et calibrés pour les eaux peu profondes, cette armada aura la tâche de procéder à l'inspection systématique des cargaisons des navires affrétant en Achosie du Nord, déceler les marchandises suspectes et procéder à l'interrogatoire de ses achemineurs. Toutes les eaux territoriales velsniennes d'Achosie du nord sont concernées par cet ordre de mission, que ce soit la façade orientale ou occidentale de la presqu'île, et il est formellement déconseillé à toute flotte étrangère de stationner dans les dites eaux.

Les effectifs sont mobilisés comme suit:
Classis IV "Marella", effectifs a écrit :
- 2 patrouilleurs niv 7
- 1 sous-marin d'attaque niv 5
- 3 vedettes niv 8
- 2 vedettes niv 6
- 9 vedettes niv 5
- 8 vedettes niv 4
- 4 vedettes niv 3
- une vedette niv 2

Soutien aérien:
- 16 avions de chasse niv1
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