[Icamie-Teyla] En marge des discussion à l'ASEA

Scène se déroulant en marge des discussions entre le Royaume de Teyla et les représentants de l'ASEA,
ainsi que des discussions relatives à la candidature de la République Fédérative d'Icamie pour intégrer l'organisme.

Ambiance

Jaçara Alves Îareçé.........................Yara Jaci.........................Maxime Che Fang

Maxime Che Fang ouvrit la porte de petit salon où l'on faisait patienter les plus hauts dignitaires, en portant trois petites bouteilles d'eau minérale. Difficile en la regardant comme cela de s'imaginer que de toute la troupe envoyée par la République Fédérative d'Icamie pour défendre et négocier son statut auprès de l'Alliance pour la Sécurité Economique Aleucienne, elle en était peut-être celle qui avait le plus d'expérience de ce genre d'attroupements. Tout le monde connaissait Yara Jaci, la Ministre des Relations Extérieures d'Icamie, avec sa plume et sa verve propre. On pouvait se douter du rôle de Jaçara Alves Îareçé, directrice du renseignement diplomatique, avec sa coupe de cheveux professionnelle et son tailleur serré assez proche de celui portée par les gardes du corps de la délégation. Maxime, elle, était la seule qui avait échappé au terrible fardeau gouvernemental : trop contraignant. Elle préférait le monde du privé, de l'entreprise, où elle avait prospéré dans les médias - entre autres aventures -.

" Tenez, j'espère qu'elle sera bonne. Elle vient des sommets d'Achos. " fit l'entrepreneuse en Icamiaba, en tendant une à une les bouteilles à ses deux comparses, " A douze imas, elle a clairement intérêt à l'être. "

" Pourquoi vous avez pris celle-ci ? " demanda la directrice du renseignement en regardant l'étiquette, interloquée, " Ils n'en avait pas de moins chère ? "

" Oh, si, mais je m'en fous. J'ai un assistant pour les faire passer en notes de frais. J'avais envie de boire de l'eau achosienne. "

" Sssht. " intima Yara Jaci, avant de se tourner vers Jaçara, en pointant l'écran de télévision qui leur permettait de suivre les échanges, " Le Stérusien, on sait qu'il va nous faire chier, mais le Teylais, là. Qu'est-ce qu'on a sur lui ? "

" Pierre Lore ? Pas grand chose. D'après ce que j'ai de la liaison à Manticore, il a fait l'impression à l'Ambassadrice Dos Santos d'un homme méthodique, carré et alerte. Il l'a reçu une fois au ministère pour discuter des instituts Gaboymila, dans une petite salle à côté d'un local de maintenance. Elle a raconté qu'il y faisait chaud et moite, qu'il n'y avait pas de ventilation et que la machinerie couvrait les discussion environ toutes les cinq minutes. C'était assez désagréable. "

" Soleil ... " souffla la ministre en regardant Pierre Lore sur l'écran, " Il l'a cuisiné dans un cagibi pour un institut culturel ? C'est qui ce malade ? C'est quoi son passif, le contre-espionnage ? "

" Pas à notre connaissance. Notre dossier sur lui est encore incomplet. C'est une inconnue dans les négociations. "

Maxime Che Fang dévissa le bouchon de sa bouteille, prit une grande gorgée.

" C'est un toquard, Yara. " commenta-t-elle, appuyée l'épaule contre l'un des piliers de la salle, " Je l'ai croisé dans le couloir, il se plaignait de l'architecture pendant que ses assistants portaient ses dossiers en paniquant. Il vient leur juste leur servir la soupe ... "

" Tsk tsk tsk " claqua la ministre, en claquant des doigts en direction de l'écran, et en particulier vers les stylos sur le pupitre de Pierre Lore, " C'est tout sauf un toquard. Regardez comme il range ses stylos en permanence. Il ne laisse rien au hasard. Il ne va rien se passer avec lui. Il est là pour les jauger. "

" Évidemment qu'il ne va rien se passer. Il ne sait même pas ce qu'il fait ici, le pauvre ... "

" Jaçara, comment Dos Santos a perçu Pierre Lore dans le cagibi ? "

" Il n'a pas cillé. Il est resté calme. Méthodique. Discours maîtrisé. Il parlait de sujets annexes, comme s'il voulait la tester sur son sérieux. Il a écorché beaucoup de noms Icamiens. Dos Santos pense que c'était à dessein. " la directrice du renseignement réfléchit quelque instants, " Il rangeait ses stylos. Il avait une tasse sur son bureau placée spécifiquement pour récolter les gouttes d'une fuite qui tombait du plafond ... Il a aussi sorti trois ou quatre fois un déodorant en stick pour s'en remettre sous les bras. Mais Dos Santos a noté qu'il avait quand même des auréoles assez grandes sous les bras. "

Maxime Che Fang se renfrogna,

" Yuk ! Toquard et dégueulasse ! " La milliardaire reprit une gorgée d'eau, " Comment elle a tenu, Dos Santos ? "

" C'est une ancienne des troupes de choc. " répondit Jaçara du tac-au-tac, en tournant le visage vers une Maxime qui haussa les sourcils, visiblement impressionnée.

" Vous vous trompez. " commenta la ministre, en contemplant le personnage sur l'écran avec une attention presque maniaque " Cet homme est un professionnel. C'est un chasseur. Il jauge ses proies ... Il est ici en safari ... "

Elle se retourna vers Jaçara et Maxime.

" Je dois le rencontrer. "

UNE RENCONTRE FORTUITE

Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.
Autres personnages
Garde du corps et proche de Pierre Lore.

En sortant de la réunion qui venait de se terminer avec les représentants des États membres de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, le ministre lâcha un soupir de soulagement discret, presque imperceptible. Les débats lors de la réunion avaient été passionnants pour un homme comme Pierre Lore, mais ils avaient été éreintants par leur complexité, mais aussi par leur durée. Voilà plus de cinq heures qu'il était entré dans la pièce où chaque représentant des membres de l'Alliance l'attendait de pied ferme, pour voir si le Royaume de Teyla pouvait être considéré comme un État sérieux, un partenaire de confiance. Après avoir rangé deux stylos dans la poche intérieure de sa veste de costume, le ministre tendit les mains d'un geste robotique vers son garde du corps. Le garde du corps, dans un geste tout aussi robotique, sortit de sa poche intérieure un petit récipient contenant du gel hydroalcoolique, tenant le flacon dans une posture rigide, non naturelle.

Sans aucun mot, sans même regarder son garde du corps ou encore le récipient des yeux, le ministre tendit les mains vers le récipient, à une distance parfaite de celui-ci permettant au fluide d'arriver dans le creux de ses mains. Cela était devenu une habitude, une routine depuis la prise de fonction de Pierre Lore en tant que ministre de Sa Majesté, Catherine III. Ses mains se rencontrèrent, se détachèrent, puis revinrent se frôler, entrelacées comme dans une danse silencieuse, qui ne disait pas son nom. Cette danse continua pendant de longues secondes, durant lesquelles les conseillers du ministre, à l'exception de son garde du corps, se sentirent tous gênés par la scène, surtout Camille Hutin, conseiller proche et envoyé par le Premier ministre, afin de juger les compétences de son nouveau ministre. C'était un moment silencieux, contrastant avec la longue réunion qui venait d'avoir lieu, dont les bruits d'activation des micros, des claquements des chaises, des paroles des uns et des autres résonnaient encore dans l'esprit du ministre.

Il reprit sa marche au sein du siège de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne après cette brève interruption, considérée comme cruciale par Pierre Lore. Les conseillers regardaient autour d'eux tout en étant gênés par la situation, mais ils ne savaient pas que la situation pouvait être encore plus gênante. C'est alors que le groupe d'étrangers teylais arriva devant une porte menant dans un petit salon où l'on faisait attendre les hauts dignitaires étrangers. Pierre Lore voulait être dans un endroit calme où il pouvait discuter avec ses conseillers. Alors, Pierre Lore décida d'entrer dans la salle. Dans un élan non contenu, il ouvrit la porte d'un geste brusque. Le battant se fracassa contre le mur avec un bruit lourd et brusque, faisant sursauter toutes les personnes se trouvant dans la salle à cet instant. Sans le vouloir, Pierre Lore laissa une trace du passage du Royaume de Teyla au siège de l'ASEA, car le fracas du choc s'était accompagné d'une trace sur le mur, de la poignée de porte.

D'un geste, il s'excusa auprès de l'assistance pour son geste et sa violence qu'il n'avait lui-même pas voulue. La fatigue accumulée lors de la longue réunion fut sûrement la raison de ce geste incontrôlé. Rien ne pouvait effacer l'impact de ce moment, ni l’écho qui résonnait encore dans la pièce. Le garde du corps, quant à lui, resta impassible, son visage de marbre ne trahissant aucune réaction face à la situation. Contrairement aux conseillers, qui eux, espéraient se fondre dans le décor. Le ministre, d'un regard incongru, balaya l'assistance du regard. Il parla à voix basse, croyant sans doute être discret, mais en réalité, chacun dans la salle pouvait l’entendre distinctement. Est-ce vraiment une maladresse ou un stratagème, de rappeler que malgré sa fatigue, il restait, tout comme le Royaume, au centre du jeu et des discussions ?

-"Ce fut long", dit-il d'une voix exténuée, mais je pense qu'on s'en est très bien sortis. "Félicitations à tout le monde. Il y en a du monde, dit donc. Cela fait un joli fan club pour cette jeune organisation, qui, j'espère, réussira tout comme l'OND a réussi."