[Icamie-Teyla] En marge des discussion à l'ASEA

Scène se déroulant en marge des discussions entre le Royaume de Teyla et les représentants de l'ASEA,
ainsi que des discussions relatives à la candidature de la République Fédérative d'Icamie pour intégrer l'organisme.

Ambiance

Jaçara Alves Îareçé.........................Yara Jaci.........................Maxime Che Fang

Maxime Che Fang ouvrit la porte de petit salon où l'on faisait patienter les plus hauts dignitaires, en portant trois petites bouteilles d'eau minérale. Difficile en la regardant comme cela de s'imaginer que de toute la troupe envoyée par la République Fédérative d'Icamie pour défendre et négocier son statut auprès de l'Alliance pour la Sécurité Economique Aleucienne, elle en était peut-être celle qui avait le plus d'expérience de ce genre d'attroupements. Tout le monde connaissait Yara Jaci, la Ministre des Relations Extérieures d'Icamie, avec sa plume et sa verve propre. On pouvait se douter du rôle de Jaçara Alves Îareçé, directrice du renseignement diplomatique, avec sa coupe de cheveux professionnelle et son tailleur serré assez proche de celui portée par les gardes du corps de la délégation. Maxime, elle, était la seule qui avait échappé au terrible fardeau gouvernemental : trop contraignant. Elle préférait le monde du privé, de l'entreprise, où elle avait prospéré dans les médias - entre autres aventures -.

" Tenez, j'espère qu'elle sera bonne. Elle vient des sommets d'Achos. " fit l'entrepreneuse en Icamiaba, en tendant une à une les bouteilles à ses deux comparses, " A douze imas, elle a clairement intérêt à l'être. "

" Pourquoi vous avez pris celle-ci ? " demanda la directrice du renseignement en regardant l'étiquette, interloquée, " Ils n'en avait pas de moins chère ? "

" Oh, si, mais je m'en fous. J'ai un assistant pour les faire passer en notes de frais. J'avais envie de boire de l'eau achosienne. "

" Sssht. " intima Yara Jaci, avant de se tourner vers Jaçara, en pointant l'écran de télévision qui leur permettait de suivre les échanges, " Le Stérusien, on sait qu'il va nous faire chier, mais le Teylais, là. Qu'est-ce qu'on a sur lui ? "

" Pierre Lore ? Pas grand chose. D'après ce que j'ai de la liaison à Manticore, il a fait l'impression à l'Ambassadrice Dos Santos d'un homme méthodique, carré et alerte. Il l'a reçu une fois au ministère pour discuter des instituts Gaboymila, dans une petite salle à côté d'un local de maintenance. Elle a raconté qu'il y faisait chaud et moite, qu'il n'y avait pas de ventilation et que la machinerie couvrait les discussion environ toutes les cinq minutes. C'était assez désagréable. "

" Soleil ... " souffla la ministre en regardant Pierre Lore sur l'écran, " Il l'a cuisiné dans un cagibi pour un institut culturel ? C'est qui ce malade ? C'est quoi son passif, le contre-espionnage ? "

" Pas à notre connaissance. Notre dossier sur lui est encore incomplet. C'est une inconnue dans les négociations. "

Maxime Che Fang dévissa le bouchon de sa bouteille, prit une grande gorgée.

" C'est un toquard, Yara. " commenta-t-elle, appuyée l'épaule contre l'un des piliers de la salle, " Je l'ai croisé dans le couloir, il se plaignait de l'architecture pendant que ses assistants portaient ses dossiers en paniquant. Il vient leur juste leur servir la soupe ... "

" Tsk tsk tsk " claqua la ministre, en claquant des doigts en direction de l'écran, et en particulier vers les stylos sur le pupitre de Pierre Lore, " C'est tout sauf un toquard. Regardez comme il range ses stylos en permanence. Il ne laisse rien au hasard. Il ne va rien se passer avec lui. Il est là pour les jauger. "

" Évidemment qu'il ne va rien se passer. Il ne sait même pas ce qu'il fait ici, le pauvre ... "

" Jaçara, comment Dos Santos a perçu Pierre Lore dans le cagibi ? "

" Il n'a pas cillé. Il est resté calme. Méthodique. Discours maîtrisé. Il parlait de sujets annexes, comme s'il voulait la tester sur son sérieux. Il a écorché beaucoup de noms Icamiens. Dos Santos pense que c'était à dessein. " la directrice du renseignement réfléchit quelque instants, " Il rangeait ses stylos. Il avait une tasse sur son bureau placée spécifiquement pour récolter les gouttes d'une fuite qui tombait du plafond ... Il a aussi sorti trois ou quatre fois un déodorant en stick pour s'en remettre sous les bras. Mais Dos Santos a noté qu'il avait quand même des auréoles assez grandes sous les bras. "

Maxime Che Fang se renfrogna,

" Yuk ! Toquard et dégueulasse ! " La milliardaire reprit une gorgée d'eau, " Comment elle a tenu, Dos Santos ? "

" C'est une ancienne des troupes de choc. " répondit Jaçara du tac-au-tac, en tournant le visage vers une Maxime qui haussa les sourcils, visiblement impressionnée.

" Vous vous trompez. " commenta la ministre, en contemplant le personnage sur l'écran avec une attention presque maniaque " Cet homme est un professionnel. C'est un chasseur. Il jauge ses proies ... Il est ici en safari ... "

Elle se retourna vers Jaçara et Maxime.

" Je dois le rencontrer. "

UNE RENCONTRE FORTUITE

Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.
Autres personnages
Garde du corps et proche de Pierre Lore.

En sortant de la réunion qui venait de se terminer avec les représentants des États membres de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, le ministre lâcha un soupir de soulagement discret, presque imperceptible. Les débats lors de la réunion avaient été passionnants pour un homme comme Pierre Lore, mais ils avaient été éreintants par leur complexité, mais aussi par leur durée. Voilà plus de cinq heures qu'il était entré dans la pièce où chaque représentant des membres de l'Alliance l'attendait de pied ferme, pour voir si le Royaume de Teyla pouvait être considéré comme un État sérieux, un partenaire de confiance. Après avoir rangé deux stylos dans la poche intérieure de sa veste de costume, le ministre tendit les mains d'un geste robotique vers son garde du corps. Le garde du corps, dans un geste tout aussi robotique, sortit de sa poche intérieure un petit récipient contenant du gel hydroalcoolique, tenant le flacon dans une posture rigide, non naturelle.

Sans aucun mot, sans même regarder son garde du corps ou encore le récipient des yeux, le ministre tendit les mains vers le récipient, à une distance parfaite de celui-ci permettant au fluide d'arriver dans le creux de ses mains. Cela était devenu une habitude, une routine depuis la prise de fonction de Pierre Lore en tant que ministre de Sa Majesté, Catherine III. Ses mains se rencontrèrent, se détachèrent, puis revinrent se frôler, entrelacées comme dans une danse silencieuse, qui ne disait pas son nom. Cette danse continua pendant de longues secondes, durant lesquelles les conseillers du ministre, à l'exception de son garde du corps, se sentirent tous gênés par la scène, surtout Camille Hutin, conseiller proche et envoyé par le Premier ministre, afin de juger les compétences de son nouveau ministre. C'était un moment silencieux, contrastant avec la longue réunion qui venait d'avoir lieu, dont les bruits d'activation des micros, des claquements des chaises, des paroles des uns et des autres résonnaient encore dans l'esprit du ministre.

Il reprit sa marche au sein du siège de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne après cette brève interruption, considérée comme cruciale par Pierre Lore. Les conseillers regardaient autour d'eux tout en étant gênés par la situation, mais ils ne savaient pas que la situation pouvait être encore plus gênante. C'est alors que le groupe d'étrangers teylais arriva devant une porte menant dans un petit salon où l'on faisait attendre les hauts dignitaires étrangers. Pierre Lore voulait être dans un endroit calme où il pouvait discuter avec ses conseillers. Alors, Pierre Lore décida d'entrer dans la salle. Dans un élan non contenu, il ouvrit la porte d'un geste brusque. Le battant se fracassa contre le mur avec un bruit lourd et brusque, faisant sursauter toutes les personnes se trouvant dans la salle à cet instant. Sans le vouloir, Pierre Lore laissa une trace du passage du Royaume de Teyla au siège de l'ASEA, car le fracas du choc s'était accompagné d'une trace sur le mur, de la poignée de porte.

D'un geste, il s'excusa auprès de l'assistance pour son geste et sa violence qu'il n'avait lui-même pas voulue. La fatigue accumulée lors de la longue réunion fut sûrement la raison de ce geste incontrôlé. Rien ne pouvait effacer l'impact de ce moment, ni l’écho qui résonnait encore dans la pièce. Le garde du corps, quant à lui, resta impassible, son visage de marbre ne trahissant aucune réaction face à la situation. Contrairement aux conseillers, qui eux, espéraient se fondre dans le décor. Le ministre, d'un regard incongru, balaya l'assistance du regard. Il parla à voix basse, croyant sans doute être discret, mais en réalité, chacun dans la salle pouvait l’entendre distinctement. Est-ce vraiment une maladresse ou un stratagème, de rappeler que malgré sa fatigue, il restait, tout comme le Royaume, au centre du jeu et des discussions ?

-"Ce fut long", dit-il d'une voix exténuée, mais je pense qu'on s'en est très bien sortis. "Félicitations à tout le monde. Il y en a du monde, dit donc. Cela fait un joli fan club pour cette jeune organisation, qui, j'espère, réussira tout comme l'OND a réussi."

Jaçara Alves Îareçé.........................Yara Jaci.........................Maxime Che Fang

La surprise fut la première réaction de l'assistance. La surprise, oui, de voir débarquer toute la délégation teylaise dans une salle que les Icamiennes pensaient pouvoir encore avoir à elles seules. Le surprise quand la porte s'ouvrit avec fracas et percuta le mur en y imprimant la marque de la poignée.

Le surprise, puis le silence. Un silence pesant, troublant, tout juste interrompu par le toussotement gêné d'un assistant icamien en costume, les bronches probablement irritées par sa proximité avec les bouches d'aération. Un silence lourd, de ceux que l'on ne trouve que dans les braquages à l'Oskalienne.

Pierre Lore les observe. Yara Jaci le toise en retour. Jaçara Alves Îareçé reste professionnel, mais son instinct prend tout de même le dessus alors que son regard parcourt un à un tous les membres de la délégation teylaise. Maxime Che Fang est égale à elle-même. Elle laisse échapper un soupir de lassitude.

La confrontation silencieuse ne dure qu'un instant, mais il est suffisant. La délégation teylaise semble mal à l'aise, la délégation icamienne l'est tout autant. Aucune de ces deux nations n'était censée rencontrée l'autre dans les murs du bâtiment de l'Alliance pour Sécurité Économique Aleucienne, et pourtant, voilà qu'elles se retrouvaient face-à-face.

Pierre Lore esquisse un mouvement. Une main tendue à l'excuse pour cette entrée fracassante. Et pourtant, il reste. Pourtant, il s'installe. Il pénètre dans la salle avec ses aides, qui se glissent ça et là. A leur tours, Icamiens et Teylais se bousculent sans faire exprès, s'excusent mutuellement, demandent si telle ou telle chaise est occupée, ou bien si l'on peut récupérer une table, ou bien une prise pour pouvoir brancher son ordinateur.

Rapidement, la pièce se transforme en camp de base pour la délégation teylaise tout autant qu'elle l'est pour la délégation icamienne. Une colonisation malheureusement de leur espace de travail qui semblait partie pour reproduire une version miniature de leur histoire ... Bien que la rapidité à s'adapter aux nouvelles conditions des assistantes et assistants icamiens démontre une capacité d'adaptation assez fantastique, à base de cascades de multiprises et de valises converties en chaises ou tables de fortune.

Une coopération qui se révèle plus compliquée par endroits, comme lorsque les Teylais peinent à s'installer à côté d'une paire d'agentes de la sûreté icamienne, qui n'ôtent pas leurs lunettes de soleil, préfèrent les dévisager et allonger leurs jambes sur les chaises en mâchonnant bruyamment du chewing-gum. Ou bien encore lorsque l'assistant de Maxime Che Fang voit sa table coloniser, et que sa patronne lui signifie quelque chose en langue icamiaba. Quelque chose qui surprend une Jaçara peu rompue à entendre la patronne s'exprimer aussi familièrement et crûment ... Mais l'assistant s'excuse, explique la situation et récupère sa table.

Ne reste finalement que Yara Jaci, qui vient d'obtenir ce qu'elle recherchait : son entrevue avec le ministre des affaires étrangères Teylais, d'une méthode trop idéale pour ne pas en être suspecte. Suspecte comme toutes les actions supposées pathétiques de cette homme spécialiste des méthodes de diplomatie asymétrique ...

" Mes félicitations à vous, monsieur le Ministre. " signifie une Yara Jaci soudainement charmante et tout sourire, en allant à la rencontre de Pierre Lore avec ce volontarisme et cette bonhomie typiquement icamienne, le tout dans un teylais particulièrement adroit, si l'on exceptait son accent, " Et merci pour ces compliments, mais nous ne sommes malheureusement pas plus le fan club que des émissaires venus nous entretenir à notre tour avec l'ASEA. Enfin, permettez-moi de me présenter : Jaci. Docteur Yara Jaci. Ministre des Relations Extérieures de la République Fédérative d'Icamie. J'ai pu voir votre interaction avec les représentations de l'Association. Félicitations, encore une fois. "

Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.
Autres personnages
Garde du corps et proche de Pierre Lore.

C'est bel et bien la surprise qui fut la première réaction intérieure du ministre des Affaires Étrangères Teylaise et de sa troupe de conseillers, face à la prise de parole soudaine de celle qu’ils avaient tous prise pour une diplomate Icamienne. Le garde du corps du ministre, lui, n'était pas surpris, il avait anticipé cette action de la part de l'Icamienne, comme une probabilité. Cela lui permit de se retenir de pousser en arrière la ministre Icamienne, il se contenta de regarder brièvement la ministre et fit un signe discret à Pierre, pour lui signifier que tout était ok, qu'il ne craignait rien, hormis peut-être la formalité de devoir serrer la main de son homologue.

Le ministre feignit une quinte de toux, après la prise de parole de Yara Jaci*. Il trouvait l’accent de cette dernière agressif et surtout incompréhensible. Il devait tenter de comprendre les mots de la ministre, avant de répondre. Des jurons lui passèrent par la tête, des pensées qu'il effaça très vite, il ne devait pas se laisser aller parce qu'on l'avait dérangé dans ses projets et dans ce qu'il espérait être un endroit tranquille et peu nombreux en âmes. À côté de l'accent icamien, il trouva soudainement l'accent loduarien agréable. Alors qu'il toussait, l’un de ses conseillers se précipita, inquiet de la situation, pour lui tendre un mouchoir. Pendant un bref instant, ce même conseiller regarda le visage du ministre, imaginant déjà devoir courir vers l’entrée pour récupérer le défibrillateur aperçu plus tôt. Après une vingtaine de secondes, la toux se calma et le ministre feignit, encore, de reprendre ses esprits. Une fois cela fait, il se leva et dit :

"Oh, Enchanté Votre excellence, dit-il sur un ton enjoué sans montrer un signe de main. Lui qui voulait ne pas montrer de signe de surpris, c'était raté. Roche Lore en synonyme me concernant, outre ma blague, Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères de Sa Majesté Catherine III dite Reine de la Prospérité. C'est un honneur de vous rencontrer, notamment par nos liens passés. Merci pour vos compliments, je pense m'en être bien sortie aussi, sans vouloir me montrer hautain. Si je peux me permettre, si vous ne faites partie du fan club de cette organisation que faites-vous ici ? De plus, vous ne nous présentez pas, dit-il en pointant du doigt les deux personnes accompagnatrice de la ministre étrangère."

En arrière-plan, on pouvait observer les conseillers du ministre qui pianotaient sur leurs téléphones de fabrication teylaise ou sur leurs tablettes de fabrication icamienne. Malgré l'âge avancé des conseillers, on pouvait lire la panique sur leur visage, une panique qui n'avait pas lieu d'être, cela était simplement une discussion entre deux individus exerçant leurs fonctions. Les conseillers recherchaient de manière effrénée des informations sur les personnalités icamiennes présentes, afin de les transmettre à Pierre Lore. Un ministre qui est maniaque, avec de forts tocs, qui adore ses habitudes et la routine, pris au piège dans une conversation imprévue avec un haut émissaire et une membre éminente d'un pays qu'il ne faut pas vexer, la situation ressemblait à l'enfer pour les conseillers. La probabilité que le ministre fasse une gaffe ou créer un incident diplomatique augmenté exponentiellement de minute en minute, selon ses conseillers.

Conversation entre un conseiller et le Premier ministre, Angel Rojas.

* : Tu peux bien sûr roll pour voir si tu tombes dans le panneau ou au contraire voir si le subterfuge fonctionne.

Jaçara Alves Îareçé.........................Yara Jaci.........................Maxime Che Fang

Yara Jaci resta de marbre ; ou bien de roche, selon le trait d'humour dorénavant consacré. La doctoresse était à l'affût, prête à l'échange, à la discussion. Prête à la passe d'armes, même. Un diplomate de poigne et de conviction, voilà qui était rare dans le monde contemporain, mais un diplomate capable de maintenir un tel niveau de présence, de charisme, de pression et de relâchement tout à la fois ? Capable de faire tout cela, en n'y paraissant rien ? Capable de faire tout cela, avec des allergies le prenant si violemment ? Ces personnes étaient rares, que ce soit parmi les hommes ou les femmes. Ce Pierre Lore était un phénomène, elle en était parfaitement convaincue.

Une conviction qui ne se retrouvait pas forcément chez ses camarades de discussion : Jaçara, qui soutenait le regard du garde du corps plus grand qu'elle comme s'il en était là de son honneur de fille vachère amatrice de duels au revolver dans un débit de boisson de l'Ouest sauvage de l'Aleucie coloniale, perdit son échange. Elle le perdit, car Pierre Lore avait réussi ce que son garde du corps avait échoué à faire. Pierre Lore avait fait douter la cheffe du renseignement diplomatique icamien.

Oui, la question se posait véritablement, maintenant. Qu'est-ce que c'était que cet humour ?

Qu'est-ce que c'était que cette personne ?

Maxime Che Fang, pour sa part, était dépitée. Quelque chose qui n'avait pas changé depuis que Pierre Lore lui avait fait l'affront de pénétrer dans la bâtiment. Enfin, elle ne pouvait rien y faire : deux de ses plus gros clients étatiques se rencontraient, et elle était bien trop calculatrice pour se risquer à mettre en péril le chiffre d'affaires de son entreprise en se mettant à dos le Royaume de Teyla ou Yara Jaci. Elle savait garder la tête froide ... quand il n'était pas question d'automobile, en tout cas. Elle toussota poliment, et finit sa bouteille d'eau bien trop chère.

" Où avais-je la tête ? Pardonnez-moi ... " énonça méthodiquement la ministre, tout aussi convaincue dans ses paroles que son vis-à-vis pouvait l'être dans ses actes, " Permettez-moi de vous présenter Jaçara Alves Îareçé, la ... "directrice", pourrait-on dire, de nos services de renseignements diplomatiques ... "

" Enchantée. " lâcha très professionnellement l'intéressée, sans manières particulière.

" Et voici Maxime Che Fang, l'une des grandes bienfaitrices de notre nation ; et la présidente directrice générale de Fang Industries, l'un des principaux groupes industriels d'Icamie. "

La capitaine d'industrie semblait s'être métamorphosée quand elle retira la bouteille de ses lèvres et la reboucha. Elle affichait un sourire très aimable et s'inclina même très poliment et avec déférence devant le ministre Pierre Lore.

" Nous nous sommes déjà vus. " ajouta-t-elle, en venant chercher le regard du chef de la diplomatie teylaise, " Au salon des technologies de l'information de Manticore l'année dernière. Un salon très riche en innovations, et une très belle vitrine de Teyla vers le Monde, si je puis me permettre. Je tiens d'ailleurs à remercier votre Royaume pour les opportunités admirables qu'il a confié à mes entreprises, et je m'assure au quotidien de pouvoir être à la mesure des attentes qui ont été placées en nous. "

La ministre des relations extérieures icamienne haussa un sourcil en portant ses yeux vers Maxime.

" Certes, certes. Mais nous ne sommes pas ici pour faire la revue de nos relations commerciales ... " souffla-t-elle avec un soupçon d'agacement dans la voix, " Enfin, pour en revenir à votre question, nous nous sommes déplacés ici pour porter auprès de l'Association pour la Sécurité Économique Aleucienne la candidature de la République Fédérative d'Icamie. Nous plaçons de grands espoirs dans celle-ci, afin que notre nation puisse rejoindre le concert des nations de manière plus appuyée. J'ai grand espoir, aussi, pour que l'Icamie puisse à l'avenir devenir un acteur d'importance sur la scène internationale ; un acteur fiable et honnête, en mesure de tisser des liens avec toutes les nations de bonne volonté.

Je pense que nous avons tous une responsabilité pour faire entendre la voix de nos nations respectives. Et pour faire régner la paix ... dans le Monde. "

Une soupe plate, servie à l'envie à quiconque se retrouvait à un échange international entre éminences diplomatiques.

Un test, en soi. Une pesée. Une mesure des volontés, et des potentiels adversaires ... ou alliés.

Pendant que derrière, une agente du renseignement icamien avait profité de l'occasion pour rentrer en discussion avec un jeune assistant teylais ... Et en était maintenant à lui faire la présentation de son arme de service à la taille ... très respectable.

Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.

Alors qu'une agente du renseignement icamien tentait d'entrer en contact avec un jeune assistant teylais, afin sûrement d'observer le portable du jeune homme d’un coup d'œil, le jeune homme, méfiant, mais qui n'avait pas éteint l'écran de son téléphone dû à la surprise, releva la tête vers l'agente du renseignement. Il la fixa du regard de manière dubitative. Que recherchait cette femme, se demanda-t-il intérieurement ? Puis son regard fut troublé par la vue qu'offrait l'agente sur son arme de service. Son regard intense et rempli de naïveté plongea éperdument à la hanche de l'agente afin de regarder l'arme de service, pendant que l'agente décrivait son arme de sa voix et pouvait scruter sans souci l'écran du téléphone portable du jeune conseiller de Pierre Lore. Elle pouvait lire, le temps nécessaire, la conversation entre le jeune conseiller, du nom de Thomas selon le téléphone, et le Premier ministre Angel Rojas, qui semblait paniqué à l'idée que Pierre Lore soit présent à une rencontre imprévue. Pourquoi un tel comportement ? Cela restait un mystère !

Alors que Pierre Lore restait concentré sur la délégation icamienne, ne voyant pas le subterfuge dans lequel tombait l'un de ses conseillers, il écouta attentivement les paroles des uns et des autres. Son garde du corps regarda brièvement la marque sur le mur qu'avait laissée Pierre Lore et sourit intérieurement, en voyant que Teyla allait laisser un souvenir au sein du siège de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. À vrai dire, il ne savait pas s'il fallait en rire ou en pleurer. En espérant que personne ne sera mis au courant de l'identité de la personne qui a laissé cette marque dans l'administration de l'alliance aleucienne. Dorénavant, c'était à Pierre Lore d'émettre une réponse à ses interlocutrices dans cet antre de la diplomatie mondiale.

- Je ne suis pas expert en sciences humaines, mais je crois que vous aviez votre tête sur votre cou, certains diront sur vos épaules. Alors que les conseillers du ministre étaient trop mal à l'aise pour émettre une réaction, le ministre gloussa abondamment à sa blague qu'il pensa sincèrement drôle. Le ministre des Affaires Étrangères teylais finit par se tourner lentement vers Jaçara Alves Îareçé puis vers Maxime Che Fang qu'il regarda brièvement. Puis dit, sans tendre une main et sans émettre un geste de sympathie avec son corps :

- Je suis enchanté de faire votre connaissance. Madame Fang, il est vrai qu'en y repensant, nous nous sommes déjà rencontrés. À l'époque, je n'étais pas encore ministre, j'étais qu'un simple député à l'Assemblée nationale. Enfin, tout dépend de quelle période de l'année, nous parlons. J'ai pris mes fonctions vers le mois de mars au ministère, après le départ de mon prédécesseur qui est l'actuel Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Démocratiques. Vous n'avez pas à remercier le Royaume de Teyla. Par ailleurs, sans vouloir paraître sûr de moi, il est très probable que le gouvernement fasse appel bientôt aux services de vos entreprises de la tech, pour un projet qui pourrait bien révolutionner l'urbanisme et le Royaume de Teyla. Je suis sûr que nous trouverons une occasion de discuter de tout cela autour d'une guarana et d'un croissant prochainement ! Par ailleurs, vous me rappelez quelqu'un mais impossible de mettre un nom dessus ! C'est troublant, je dois bien l'avouer.

Pierre Lore réfléchissait intérieurement après la prise de parole de Yara Jaci, la Ministre des Relations Extérieures d'Icamie. Il se demandait pourquoi la ministre devait être accompagnée par une cheffe d'entreprise, qui avait fortement réussi dans sa vie certes, pour une candidature afin d'adhérer à l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Il trouvait cela bien étrange. Même au Royaume de Teyla, nation et système économique dans lequel on laissait faire le marché et la régulation était très faible, on n'imaginait jamais un chef d'entreprise participer avec le ministre en place à une réunion pour une adhésion à une organisation internationale. Peut-être que les Icamiens avaient-ils trop pris au sérieux le mot "Économique" dans le nom de l'alliance ? Toutefois, il devait avouer que l'empire industriel de Madame Fang était un argument de poids pour pouvoir adhérer à des traités économiques. Il répondit sur un ton prudent :

- Je vois, contrairement à vous, je n'ai pas pu observer votre prestation. Mais je suis sûr qu'elle était à la hauteur des enjeux. Je vous souhaite bonne chance quant à votre demande d'adhésion. Je crains que si elle est refusée, l'Alliance Aleucienne s'en mordra les doigts sur le long terme. Votre économie est prospère en tout point, et si j'analyse la situation géographique de votre nation d'un point de vue purement stratégique, vous détenez implicitement les droits de passage d'un détroit en coopération avec l'Akaltie, si je ne me trompe pas. Ce qui est fortement avantageux pour une alliance économique d'avoir ce genre d'avantage à travers l'un de ses membres. Avec l'Alguarena, l'Akaltie et l'Haspargne, vous pouvez totalement devenir un centre du trafic commercial régional important. Nous verrons si les dirigeants de cette alliance sont lucides ou pas.

Quoi qu'il advienne, n'hésitez pas à faire signe au Royaume de Teyla. Nous serions ravis de négocier avec vous un traité économique avantageux pour nos deux parties. Par ailleurs, puis-je vous inviter à manger à la cafétéria ? Il doit bien en avoir une dans ce grand bâtiment à l'architecture quelque peu déconcertante, je trouve. Pardonnez-moi ma proposition, je ne souhaite pas prendre de temps sur votre agenda, qui doit être déjà bien rempli, je présume, au regard de vos nombreuses activités.

Ambiance musicale, because why not

Jaçara Alves Îareçé.........................Yara Jaci.........................Maxime Che Fang

" Nous n'avons pas de craintes pour l'ASEA. C'est une structure qui a l'air d'une solidité certaine. " expliqua la ministre Jaci, après la déclaration de son homologue teylais, " Nous vivons dans un monde incertain, il est vrai. Pour autant, l'Icamie est engagée en faveur de la paix et des échanges plutôt que des guerres, et c'est pour cela que nous visons l'ASEA... Je gage qu'elle saura faire le bon choix : vous l'avez dit, l'Icamie ne manque pas d'arguments ... Et puis, si l'ASEA a réussi à concilier des nations aux intérêts et aux fonctionnements aussi diverses que la Lermandie ou la Fédération du Sterus en paix, il n'y a pas de raisons qu'ils refusent l'adhésion de notre République Fédérale ! "

Des vœux pieux, aurait-il pu apparaître ... Mais l'ASEA était l'horizon d'une très grande partie de la classe politique icamienne au pouvoir, et même pour certains membres de l'opposition. Pour s'inscrire à rebours d'une telle proposition, il n'y avait guère que les dissidents eurycommunistes de l'UNIDEP ou bien les huluberlus du Sénat Fédéral ... Mais encore, l'UNIDEP reposait - heureusement - un groupe minoritaire à l'assemblée et le Sénat était ... le Sénat. Une tâche sur la réputation et l'honneur de la République Fédérative d'Icamie qui, de l'avis de tous dans la pays, n'avait que trop duré. De l'avis de tous, sauf peut-être des plus anciennes membres du Sentier Lumineux pour qui l'honneur et la violence étaient bien les seules vertus que l'on pouvait trouver dans la démocratie. Des valeurs à la hauteur des revers qu'elles avaient essuyé pendant des décennies au pouvoir.

Toujours est-il que la rencontre avec le Ministre des Affaires Etrangères de Teyla pouvait représenter une opportunité au moins aussi intéressante que la rencontre avec le conseil de sécurité de l'ASEA aujourd'hui. Après tout, l'Icamie était à la recherche de débouchés, et la doctoresse Yara Jaci ne manquait pas d'imaginer qu'il valait mieux se retrouver du bon côté d'un personnage aussi important et - encore - difficilement lisible que Pierre Lore. Cet homme avait l'oreille de la famille royale, et une importance certaine dans la vie politique teylaise ... Et une image étonnamment positive de l'Icamie, toutes proportions gardées : après tout, il n'avait pas encore mentionné le Sénat Fédéral ou le cannibalisme, deux grandes problématiques avec lesquelles la diplomatie icamienne devait encore composer envers et contre tout.

Il l'invitait même à déjeuner. Voilà qui paraissait inespéré !

" Du reste ... Ca serait ma foi avec grand plaisir. " Yara Jaci jeta un regard successivement à la directrice de la sûreté diplomatique, puis à la capitaine d'industrie.

La première hocha la tête, la deuxième fit une moue ... Pour une raison bien précise.

" J'ai jeté un coup d’œil à leur menu. C'est pas fameux. " prétexta Maxime avec une pointe de dégoût sur le visage, " Rien que l'entrée ... du Moretum. Et des choux vinaigrés. "

Yara Jaci releva la tête en fronçant les sourcils.

" Cuisine stérusienne. On échappe à la morue listonienne, mais je ne sais pas si on gagne au change ... "

Voilà qui préoccupait la dirigeante de la délégation icamienne ... Et indirectement, la délégation icamienne toute entière.

L'Icamie était certes un pays extraordinairement ouvert d'esprit, en témoigne sa culture cosmopolite et hétéroclite, il n'en restait pas moins que la bonne chère était un pré-requis ...

L'opinion d'un pays se mesurait en partie par sa cuisine ... Et l'ASEA ne marquait pas vraiment de points sur ce domaine ... Si l'on excluait les voisins et frères de sang Yuakanaslaves et Akaltiens ... Mais ceux-là n'étaient pas seulement de l'ASEA. Ils entretenaient des relations de longue date !

Heureusement pour le sauvetage du repas, Maxime Che Fang leva un index.

De son autre main, elle fit signe à son assistant, jusque-là occupé à partager bon gré mal gré une table avec la délégation Teylaise.

" Guilhermo ! " héla-t-elle.



" Madame ? "
" Le restaurant teylais que j'avais repéré dans la centre-ville, là ... "

" " Chez Gaston ", madame ? "
" Oui, voilà. Va chercher la carte sur internet, et prend les commandes pour tout le monde. "

" Tout le monde, comme ..? "
La patronne fit un signe condescendant englobant l'intégralité de la salle.

" Toi, moi, mesdames Jaci et Alves Îareçé. Monsieur Lore ... Tout le monde, quoi. " expliqua-t-elle, comme à un enfant, " Tout le monde, dans la salle. Ici. "

" Même ..? "
" Todos. Minna. Opavave... Tout le monde. " continua-t-elle, toujours plus infantilisante, " Tout ce qui respire dans cette salle... "

Maxime se tourna vers Pierre Lore :

" C'est ma bonne action de la journée. Je ne peux pas humainement laisser quiconque ici subir la "gastronomie" stérusienne. "

" Je ne suis pas certain qu'ils prennent les livraisons, madame ... "
Maxime eût un grand sourire. Un sourire expressif de ceux qui laissaient à penser que leur émetteur était soit très amusé soit ... comme il était commun lorsqu'il se retournait - comme c'était précisément le cas de Maxime en cet instant -, que l'émetteur du sourire allait éventrer l'importun.

" S'ils refusent, tu les rachètes pour moi. Et tu leur dit qu'ils font à emporter, maintenant. Je te fais confiance, Guilhermo. "

La PDG conservait son sourire, et parut très satisfaite de voir son assistant cesser la lutte.

Yara Jaci et Jaçara Alves Îareçé restèrent interdites ... Jusqu'à ce que Jaci finisse par se ressaisir.

" Euh ... Et bien ... J'imagine que ... Vous pouvez constater la réactivité du milieu entrepreneurial icamien ... Et je peux vous assurer qu'une bonne partie de l'Icamie peut s'enorgueillir de pouvoir travailler ainsi ... Aherm.

Cela demande un peu d'adaptation, mais c'est efficace, du reste. "

Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.

- Votre point de vue est d'une précision sans faille, répondit Pierre Lore sur le sujet somme toute intéressant de l'avenir de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Je ne vois pas cette organisation faire adhérer des nations sous le prétexte d'une vieille adhésion, tant elle est dans le mal, par exemple. Non, c'est une organisation solide, comme vous le décrivez, qui a l'avenir tout tracé et sur un long fleuve tranquille, comme le dirait mon kiné. Ce n'est pas comme votre Sénat...

Pierre Lore disait ça d'un air innocent et il l'était vraiment. Pour les Icamiens, l'évocation de leur Sénat pouvait apparaître comme un défi, une confrontation ou toute chose pouvant être décrite comme mauvaise. Pourtant, le sentiment de Pierre Lore à cet instant était bon, tout comme son intention était bonne. À l'évocation de l'inévitable institution de l'Icamie pour montrer à ses interlocutrices qu'il connaissait tout de même l'Icamie, il voulait étaler ses connaissances, sa culture générale et qu'il s'intéressait à l'Icamie, peut-être pour les mauvaises raisons ici. Mais qu'importe, le mal était peut-être fait.

Lorsque ses interlocutrices acceptèrent l'invitation à dîner, c'est un Pierre Lore souriant, montrant ses dents, qui se montrait sous son plus beau jour. Il était heureux. Cela allait permettre probablement d'approcher l'une des femmes les plus influentes de la République Fédérative d'Icamie, enfin, c'est ce qu'avait dit l'ambassadrice icamienne coincée dans une pièce de vingt mètres carrés sans climatisation en plein été. Pierre Lore ne pouvait que croire cette femme. Serait-ce le moment de lui proposer d'entrer dans la vie économique teylaise avec le commencement, au sein du Gouvernement de Sa Majesté, d'une réflexion autour d'un projet nommé Projet 2030 par la presse teylaise ? Il n'avait pas la réponse à cette question, mais Pierre Lore était un homme déterminé et il allait devoir se montrer un brin séducteur pour savoir la trempe de cette femme d'affaires et si elle était intéressée par le marché teylais.

"Après, je n'ai jamais vu une entreprise cracher sur un marché", se dit Pierre Lore dans sa tête, tout en regardant fixement et bêtement les Icamiens parler de cette invitation à dîner. Le mal était peut-être fait, mais cette bouffe, elle était bien réelle.

Ce ne sont que des choux, tenta sans grand succès Pierre Lore pour tenter de raisonner Maxime Che Fang et éviter un imprévu de plus durant cette journée de toutes les aventures pour Pierre Lore. Le nouveau ministre des Affaires Étrangères teylaise se retrouvait à l'étranger, sur un autre continent, en compagnie d'inconnus. Enfin, il connaissait Maxime de tête et à travers la presse teylaise, mais ce n'était pas une de ses connaissances personnelles. Et maintenant voilà cet homme... Aux traits repoussants. Pierre Lore fit la moue, pas de doute, mais de dégoût en voyant la dégaine de cet homme marchant dans le siège de l'ASEA, alors que la trace laissée par Pierre Lore et la porte était toujours présente sur le mur. Pierre Lore eut du mal à trouver quelque chose de mignon chez cet homme. "Peut-être ses vêtements ? Non, trop anciens", se dit Pierre Lore. "Alors peut-être ses cheveux ? Non, ils sont gras", se dit encore Pierre Lore intérieurement, alors qu'il soupira avec sa bouche sans rien dire de plus. "Guilhermo, quel drôle de nom..." pensa l'un des conseillers de Pierre Lore.

- Il y a un restaurant teylais ici ? Et bien, je ne savais même pas, à se demander ce que font mes conseillers, dit-il en gloussant. Vous avez parlé de livraison, vous voulez qu'on mange ici ? J'ai entendu dire que les Stérusiens avaient des arènes de combat. Je dis ça, je ne dis rien. Ça ne me changera pas des sports de duels teylais. Je ne pense pas qu'ici les combattants meurent. Au Royaume de Teyla, les duellistes ne meurent pas, dit-il naïvement.

Instinctivement, après la remarque de Yara Jaci sur la réactivité des entrepreneurs icamiens, Pierre Lore sortit de sa bouche : On aura peut-être besoin de cette réactivité prochainement au Royaume de Teyla. Le Gouv..., non, oubliez, se reprit-il.