25/02/2015
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Presse d'investigation - SARGHAT [Opposition]

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VIVE LA LIBERTÉ ! VIVE LA VÉRITÉ !

Depuis 1975, Sarghat défend la liberté d'informer, de connaître, de déranger ! Notre travail est reconnu depuis de longues décennies au service de l'information et de la démocratie pour le peuple azuréen. Investigation, rigueur professionnelle, méthode et intégrité sans concession sont nos mots d'ordre. Tout ce qu'ils ne vous diront pas, vous le trouverez ici !

L'Histoire d'un Journal qui a payé le Prix du Sang

1975 : Alors que l'exécution des militants communistes Jaffer Sanat, Mahmud Ben Kervish et Kemal Kiliçdaroğlu se tient à Agatharchidès, Ibrahim al-Fatwawi, simple étudiant en droit, photographie et rapporte les événements de l'insurrection anti-dictature qui se produit dans la région natale de ces trois héros de la démocratie. Tigranacerte, alors ville moyenne gangrenée par la pauvreté et la corruption de son élite locale, retrouve sa dignité populaire et nationale en se dressant, telle David contre Goliath, face aux troupes de police qui répriment toute protestation.

Courant dans les rues de la ville encombrées de blindés, de fumées d'incendies, de gaz lacrymogènes, de tessons de verre et de départs de feu, le signe de ralliement de la jeunesse en révolte est le glapissement strident et caractéristique du thaelab, le renard de la région. Pendant les événements, Ibrahim, équipé d'un simple appareil photo, relate ce qu'il voit, et distribue ses notes à ses amis de la capitale. D'un simple tract et de quelques photos, al-Fatwawi continue le reportage de l'Histoire ; alors que la police du régime disperse les contestataires, ses écrits implacables se répandent dans la population. La connaissance des faits à Tigranacerte enflamme les milieux estudiantins et déclenche trois ans d'une terrible répression policière, judiciaire et gouvernementale contre les partisans de la liberté. La police se met à sa recherche, sans succès.

Pendant trois ans, il édite depuis Bandarhan, au Faravan, les premières éditions du Cri du Renard, journal dont l'encre est trempée dans le sang des martyrs. Rejoint par d'autres membres de sa génération, rejetant la dictature et embrassant à pleins bras le vent nouveau de liberté qui souffle, il fait l'inventaire des crimes et des malversations de la dictature. La Semaine des Manguiers, pendant laquelle la foule définitivement insurgée contre l'Etat prend le contrôle du Ministère de la Sécurité nationale, voit l'apogée de ce combat pour la démocratie et contre le régime dictatorial.

De son engagement aux côtés des forces démocratiques, Sarghat conserve la vivacité de la plume, l'intransigeance de l'investigation, l'exigence absolue de percer à jour tout ce qui se fait dans le dos et contre le peuple. Vous ne trouverez en Azur aucun journal dont la probité, la rigueur journalistique et l'exemplarité démocratique arrive à la cheville de Sarghat. Cela, nous le devons à nos sept collègues journalistes, emprisonnés pendant les années de la dictature, et à notre collègue Meryem al-Fatwawi, propre soeur d'Ibrahim, fondateur du journal, assassinée par les chiens du Ministère de la Police alors qu'elle enquêtait sur la sordide affaire des forages de pétrole empoisonnant les eaux de la vallée de Danchir.

Pour elle, pour nos martyrs, pour nos lecteurs, pour tous les partisans de la liberté de l'information en Azur et dans le monde, Sarghat continuera à se battre !

Edition du 27.11.2014 - Comment Battûri veut vous faire les poches
Edition du 12.12.2014 - La vérité sur l'Union Economique Eurysienne
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COMMENT BATTÛRI VEUT VOUS FAIRE LES POCHES

"Contrat du siècle", "la plus grosse commande d'armements de l'histoire de l'Azur", "une carte essentielle pour notre souveraineté" : la presse gouvernementale ne tarit pas d'éloges après nos révélations sur l'existence d'un faramineux appel d'offre passé par le ministre de la Guerre, Muhiedin ibn Battûri, aux marchés d'armements internationaux.

al-batturi
Muhiedin ibn Battûri n'est pas étranger à une affaire de pots-de-vin dans l'armée remontant à 2003.


Le travail d'investigation réalisé par nos soins a pourtant permis d'établir le pot-aux-roses : l'Azur se prépare à acquérir 5 sous-marins, dont au moins trois capables de propulser des engins offensifs, et pas moins de 36 missiles, dont un tiers environ de têtes balistiques intercontinentales. La commande, qui a autant inquiété les chancelleries internationales qu'elle a ravi de bonheur les pires industriels militaires, est certes de taille ; et nous sommes en mesure, pour la première fois et avant tout autre média, et alors même que le gouvernement refuse de se prononcer sur un budget, d'en communiquer le montant !

Ainsi, d'après des documents classés du Ministère de la Guerre que nos reporters ont pu consulter, le ministre Battûri tablerait sur un total de 100 000 à 200 000 points économiques internationaux, soit 45 à 90 milliards de Dirhams, une somme très supérieure aux investissements pour l'éducation, le développement rural ou la modernisation des réseaux d'eau potable de nos métropoles, alors même que ces problèmes se posent avec une sévérité particulièrement grave ces derniers temps, la sécheresse faisant peser sur l'approvisionnement électrique et hydrique des villes des contraintes particulièrement lourdes.

Las ! Le Diwan semble avoir choisi sa priorité : acquérir les moyens de la destruction absolue. En vue de détruire qui, comment et quoi ? Le ministre élude la question. Le Parlement lui demande de se prononcer, de s'expliquer, de rendre des comptes : las ! las ! Le ministre a mieux a faire. Et pour cause : l'affaire sent le sapin.

Par le hasard des enquêtes, nous avons établi que Son Excellence le Ministre de la Guerre, M. Muhiedin ibn Battûri, a été impliqué dans une modeste mais étrange affaire de pots-de-vin versés à des militaires par des industriels de Syrane orientale, affaire révélée en 2003 et qui avait entraîné la condamnation de cinq personnes, pour des peines allant de l'amende à dix ans de prison avec sursis. Jamalya al-Sajili, alors épouse du colonel Kader al-Sajili et demi-soeur de l'actuel ministre, avait été inculpée avec son mari pour des motifs de recel et de détournement de fonds publics, assorti d'une association de malfaiteurs en bande organisée requise par le procureur. Dans cette affaire,l'enrichissement personnel de l'alors proche parente de Muhiedin ibn Battûri avait été établi par les faits, et l'intéressée reconnue coupable du détournement de plus de 900 millions de Dirhams, soit un peu plus de 2000 points économiques internationaux.

Bien que cette affaire soit sans lien apparent avec l'actuel dossier du "contrat du siècle" voulu par Battûri, elle informe néanmoins sur les fréquentations du ministre actuel et permet de mettre en perspective son refus d'admettre le montant estimé par le Diwan pour l'achat d'armements que nombre d'observateurs jugent superflus. Elle ne peut que motiver le Parlement, les médias et la justice à s'intéresser de près à la question de cet étrange et colossal appel d'offre, qui propose, avec les deniers publics, d'acheter des produits d'armements qui ne bénéficieront jamais à l'écrasante majorité de la population - en effet, en mer, les sous-marins sont invisibles.
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LA VÉRITÉ SUR L'UNION ÉCONOMIQUE EURYSIENNE

"Craignez Allah et soyez avec les véridiques", écrit l'hypocrite rédaction du journal d'Etat Le Lien Sans Faille dans une note de la rédaction à l'attention de ses lecteurs. Les chefs de ce média contrôlé par l'Etat califal et la théocratie se pourfendent d'excuses bien timides : l'affaire est grave. Reconnaissant eux-mêmes une "contradiction avec les faits" et l'importance de "lutter contre la propagation des fausses nouvelles", ils passent néanmoins sous silence le coeur du problème ; la publication, par les journalistes qu'ils prétendent être, d'éléments parfaitement mensongers.

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Nous publions donc ici les vérités que Le Lien Sans Failles a omis de rétablir. Jamais avare de réactions sensationnelles, stipendiant l'actualité étrangère pour repeindre sous son meilleur jour l'actualité intérieure azuréenne, le journal officiel du régime a inventé des propos fictifs, attribués à des personnes qui ne les ont jamais tenus. Manoeuvre grossière ! Odieuse tentative de berner l'ignorant !

Quand L.L.S.F attribue à un soi-disant "haut fonctionnaire eurysien" la responsabilité de la crise actuelle documentée ayant conduit au retrait de plusieurs pays de l'Union Economique Eurysienne, SARGHAT mène l'enquête pour établir les faits. Ceux-ci contredisent évidemment la thèse du journal conservateur : loin de s'effondrer, l'organisation eurysienne est dans une période de grande clarification idéologique et structurelle.

Reprenons l'affaire depuis le début : le 18 novembre, le Saint-Empire de Karty informe l'U.E.E. de son souhait de quitter l'organisation, ratifié par une large majorité au Conseil des Elus kartyen. L'affaire ébranle le petit monde de la diplomatie. C'était pourtant tout à fait prévisible, comme le rappelle un géopolitologue indépendant tcharnove qui, interrogé par notre reporter, préfère encore garder l'anonymat. "L'Union Economique Eurysienne se porte mieux qu'avant", informe-t-il. "Les seuls pays qui ont récemment quitté l'Union sont tous des Etats autoritaires." Et il rajoute : "Avant l'existence de la Cour de Justice de l'Union (C.J.U.E.E., ndlr), ils profitaient d'une relative tolérance pour contrevenir aux engagements de la Charte de l'Union"."A présent l'institution judiciaire tiendra plus attention au respect de la charte."

Le Karty, à la recherche d'indépendance et de souveraineté ?

Le désaccord idéologique est reconnu par le porte-parolat du Ministère des Affaires étrangères du Saint-Empire de Karty, qui déclare à notre journaliste : "L'ultimatum de l'UEE a été vécu comme une insulte". Les Kartyens ne veulent "se soumettre à aucune organisation extérieure", prétend crânement le dirigeant du régime autoritaire et militariste de Karty. On fera remarquer que dès son départ de l'U.E.E., le Karty a pourtant rejoint l'étonnant et inquiétant Bloc Nationaliste Eurysien, dont les règlements inféodent remarquablement la souveraineté de leurs Etats membres aux directives Traité fondateur. Non, le B.N.E. n'est absolument pas une organisation qui laisse à ses membres une grande latitude d'action, comme l'indiquent plusieurs articles de la Charte du Bloc. Ainsi de l'article 3 : "Chaque nation du Bloc [...] autorise les autres nations à se ravitailler dans ses infrastructures", créant de fait une obligation de mettre les équipements souverains à disposition de l'alliance ; de même de l'article 10 : "Il est interdit de refuser une réforme ou une décision prise par l'Assemblée", stipulant rien de moins que l'exclusion automatique en cas de désaccord avec la ligne du Bloc. Il serait donc factuellement faux de considérer que le Saint-Empire de Karty recherche avant tout son indépendance, comme l'affirme l'officiel kartyen, qui le reconnaît en fin d'entretien : pour lui, le seul problème actuel "se situe juste au niveau de l'U.E.E., à vrai dire".

Vers un antifascisme eurysien ?

Si le Karty, et avant lui la Kartvélie et la Rimaurie, ont fait le choix de quitter l'Union Economique Eurysienne, ce n'est donc pas à cause de réels motifs d'atteinte à leur souveraineté, mais pour des raisons profondément idéologiques, comme l'explique cet expert kartvèle non affilié au gouvernement de son pays. Pour lui, la récente mise à jour organisationnelle et politique de l'Union a pu "ouvrir des débats contre les idéaux de la Kartvélie". "L'exclusion de la Rimaurie, et celle alors imminente du Karty, risquait de laisser la Kartvélie isolée au sein de l'U.E.E., dépourvue de ses alliés traditionnels". D'où, donc, le départ de Tbilgorod, qui a rejoint, comme Volkingrad, le Bloc Nationaliste Eurysien. Plus pragmatique que son alliée, Tbilgorod n'a néanmoins pas complètement claqué la porte de l'Union Economique Eurysienne : "l'U.E.E. et la Kartvélie sont toujours très liées, et celle-ci souhaite plutôt passer au statut de partenaire" de l'organisation, au lieu de s'en couper trop profondément. Cela sera-t-il accepté par les membres restants de l'Union ?

Rien ne permet de le dire. Au contraire, le géopolitologue indépendant tcharnove affirme que les trois pays impliqués dans les récentes scissions de l'U.E.E. sont "juste des fascistes qui ont peur des représailles maintenant que la C.J.U.E.E. existe". L'Union s'avance vers un modèle plus rigoureux, plus contraignant, afin de se purger des démocraties illibérales et des autocraties qui vivotaient en son sein. Elle a d'ailleurs fait des pas en direction d'une autre organisation internationale libérale et démocratique, l'O.N.D., pour aller vers "plus de coopération" avec ce partenaire ; l'O.N.D. et l'U.E.E. "visent toutes deux à la défense de la démocratie" : "nous ne voulons plus coopérer avec les régimes fascistes, nationalistes et impérialistes". L'U.E.E., un repaire d'antifa ?

Qu'est ce que ces changements impliquent pour la lutte idéologique mondiale ? Assurément, il ne faut pas trop faire confiance aux organisations libérales pour promouvoir des systèmes véritablement démocratiques - car la seule démocratie c'est la lutte des classes. La marginalisation politique des Etats d'inspiration autoritaire ou fasciste n'est cependant pas une mauvaise nouvelle. L'expert kartvèle le reconnaît lui-même : à l'U.E.E., il y aurait, selon ses dires, "une montée de la gauche politique". Et en Azur ?

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