21/02/2015
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Bibliotèca federala de Gran-Puèi

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Bibliothèque fédérale de Gran-Puèi

Bibliothèque de Gran-Puèi
Le siège de la bibliothèque fédérale de Gran-Puèi

La bibliothèque fédérale de Gran-Puèi n'est pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser, uniquement un lieu. C'est une organisation fédérale indépendante dont un des objectifs est d'assurer la préservation de l'ensemble des médias considérés comme nécessaire à la sauvegarde du patrimoine humain avec, naturellement, un fort tropisme pour tout ce qui trait aux Vallées Fortunées. Les fonds historiques les plus précieux, conservés dans une ancienne forteresse complètement restaurée afin de permettre la conservation optimale des ouvrages, renferment selon certains l'âme même du pays.

Un second objectif est d'assurer l'édition, la mise à disposition et la promotion des œuvres et médias œuvrant à l'avancement de l'humanité.
Loin d'être un unique bâtiment localisé dans la capitale, l'institution dispose d'antennes dans la majorité des centres urbains du pays mais également une forte présence en ligne. Elle a justement en effet entrepris une grande campagne de numérisation de ses collections, afin non seulement de les sauvegarder sur un nouveau support numérique mais également de les mettre à disposition du plus grand nombre, tant en Faustinans qu'à l'étranger, puisque ses collections sont libres de droit.

Index :
I. Histoire de la Praefectua Praetorio Gallia Fausti Nanti
II. Peuples de la Préfecture de Faustinans
III. Onomastique et symboles de la Préfecture de Faustinans
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I. Histoire de la Praefectua Praetorio Gallia Fausti Nanti

  • 1. Période pré-rémienne (jusqu'en -50 AEC)

  • Gravures rupestres dans le chaine des Claramondes
    Gravures rupestres dans le chaine des Claramondes

    Le peuplement de l'espace géographique qu'occupent de nos jours les vallées fortunées toujours été limitées par les contraintes environnementales sévères qu'imposent la montagne et la mer, tant par le climat que la géographie. De cet état de fait découle un peuplement assez différent : relativement dense et précoce sur le littoral, alors que tardif et parcellaire en zones montagneuses. Tardif, parce que la fin de la dernière glaciation il y a 10 000 ans de ça a vu ses effets n'être sensibles que bien plus tardivement en montagne qu'en plaine. Les glaciers occupaient encore un nombre important de vallées, y compris celles des principaux fleuves du pays, alors que les plaines de l'Eurysie étaient déjà mise en valeurs par les peuplades néolithiques, en particulier lacustres au bord des nombreux lacs. Et parcellaire parce que malgré le réchauffement, les zones potentiellement habitables à l'année restaient fortement limitées. En bord de littoral, en revanche, le peuplement a lui été bien plus précoce, et même assez dense de par les ressources hydriques permettant la mise en culture de terres abondantes.

    En montagne, la vie urbaine s'est donc très majoritairement développée autour des lacs, avec l'apparition d'une culture lacustre assez particulière qui s'est implantée sur les rives des nombreux lacs ayant vu le jour avec le retraits des langues glacières vers les sommets. On retrouve par exemple des ruines de villes sur pilotis étonnamment bien conservées dans la vase du lac d'Aigues, avec notamment la découverte en 1907 de la fameuse pirogue d'Aigues, témoin étonnant de cette culture lacustre si particulière.
    Plus près de la côte, les populations se sont fait nécessairement plus présentes de par le climat nettement plus clément et le terrain plus praticable, et on a pu noter l'apparition des premières vraies religions découlant de ces centres urbains plus développés, religions structurées autour de Dieux issus des éléments, en témoigne l'exceptionnelle vallée dites "des gravures" dans le sud des Claramondes.

    Les structures sociales se sont progressivement consolidées afin de faire apparaître de vrais ensembles tribaux, en général divisés par vallées. De part leur position dans les monts, ces tribus sont restées relativement à l'écart des jeux de pouvoirs de l'époque classique, en dehors de précoces colonies hellènes sur les côtes. Ces dernières ont néanmoins joué un rôle majeur dans l'implantation de la culture Helléno-rémienne qui s'imposera par la suite. Cette implantation culturelle, qui s'étale sur deux siècles entre l'implantation des premiers comptoirs et la soumission des vallées, ne s'est toutefois pas faite sans heurts. Ces conflits ont contraint les cités Hellènes à demander la protection de la puissance locale montante : la République Rémienne. L'ensemble du territoire de la préfecture est donc passé sous contrôle Rémien à la fin du Ier siècle avant l'ère commune.


  • 2. Période rémienne directe (-50 AEC - 500 EC)

  • Arènes de Perrot, un des trois amphithéâtres préservé en Faustinans
    Arènes de Perrot, un des trois amphithéâtres préservé en Faustinans

    Sous la domination Rémienne, les territoires occupés par les anciennes tribus sont réorganisés selon le système provincial Rémien et des terres longtemps ennemies sont rassemblées au sein d'une même subdivision administrative. Les élites locales, s'efforçant de s'assimiler à la puissance occupante adopte progressivement les mœurs rémiennes à la faveur de la volonté de cette dernière de se les concilier, pour finir par proposer une élite aristocratique calqué uniformément sur le monde rémien. Le monde tribal a vécu, et toute la région est maintenant parfaitement rémiennisée. Ces élites sont récompensées en devenant les premières populations non-rémiennes de souche à être proclamées citoyens Rémien par l'Empereur Claude le Britton en 60. Cet événement est d'autant plus exceptionnel que le discours qui l'accompagne a été gravé sur de grandes plaques de cuivre, retrouvées par hasard sous le soc d'une charrue au début du XXème siècle, et maintenant conservée au Musée d'Histoire Rémienne de Droin, sous le nom de tables Claudiennes.

    Cet période relativement paisible va durer plus de 500 ans (si on élude cependant les sommes toute relativement fréquentes guerres civiles) jusqu'à l'effondrement définitif de l'Empire Rémien d'Occident sous les assaut répété des tribus barbares venu du nord et de l'Est de l'Eurysie, elles-mêmes poussées par une peuplade provenant probablement du Nazum. Afin de lutter contre cette menace, l'empire commence par diviser son administration en deux afin de la rendre plus efficace, c'est la partition de l'Empire. Ce n'est toutefois pas suffisant, et face au déséquilibre démographique opposant les légions du limes à des peuples entiers, les autorités impériales ont été contraintes de se résoudre à concéder des terres d'Empire à certaines de ces peuplades, en leur octroyant le droit de percevoir l'impôt normalement dévolu à l'administration impériale et de conserver leur droit germanique interne en échange d'un serment de fidélité et de l'engagement à défendre la terre concédée et les citoyens rémiens l'habitant. C'est ce qu'on appelle un feodus, qui est la structure juridique de base constituant le futures royautés barbares.

    Une telle mesure désespérée ne pouvait pas fonctionner de manière éternelle, et au fur et à mesure où les royautés barbares s’affirmaient localement, l'autorité impériale s'amenuisait proportionnellement, jusqu'au moment où les royaumes Balthe ou Hasding finissent par ne simplement plus reconnaître l'Empereur comme souverain tutélaire ou à s'arroger des titres permettant de traiter d'égal à égal avec lui, conservant simplement une suzeraineté de principe. C'est dans ce contexte de désagrégation avancée qu'une partie de l'Empire Rémien correspondant approximativement aux Vallées Fortunées voit s'établir une forme de gouvernement originale.

    En effet, alors que la Pars Occidentalis de l'Empire s'effondrait sous les coups de boutoir des invasions barbares d'une part, et de l'effondrement social et sociétal de l'Empire d'autre part, la région actuelle des Fausti Nanti (qui ne portent pas encore ce nom), appuyé sur la montagne du Grand-Puy et les longues vallées encaissées environnantes, parvient à conserver une administration militaire rémienne. L'aristocratie gallo-rémiane locale arrive en effet à s'allier dans des conditions plus favorables qu'en plaine avec différentes tribus germaniques et à conserver le système gouvernemental pré-effondrement du foedus. Toutefois, une gestion au plus juste de ces tribus permet de maintenir le statu quo et d'éviter l'accaparement des rouages de l'état par ces derniers. Ces tribus finissent par s'acculturer totalement à la population gallo-rémiane et leurs élites intègrent les élites locales, préservant le modèle d'administration de l'empire tardif au détriment du droit familial barbare. De fait, étant d'une part resté nominalement membre de l'Empire et relativement épargné des dévastations que connurent le reste de l'Occident, les débris de l'ancienne Préfecture du Prétoire des Gaules recentrés sur quelques vallées préservées prit le nom de Préfecture du prétoire de la Gaule des vallées fortunées (dans le sens de chanceuses).


  • 3. Période rémienne indirecte (500 - 1500)

  • Trémisou d'or avec sur une face le portait de l'Empereur d'Orient et sur l'autre face celui du Préfet de Faustinans

    Une fois la réalité de l'effondrement de l'autorité Rémienne devenue apparente, lorsque les rois voisins finirent par s'affranchirent de leur soumission de façade à l'Empereur d'Orient, les préfets résistèrent à l'envie de se saisir eux-mêmes de la titulature royale, et se "contentèrent" de leur titre officiel de Préfet, qui reste la plus haut charge administrative impériale après celle d'empereur. En dehors de quelques bandes de mercenaires rapidement assimilées, la population du pays était essentiellement constituée de citoyens romans, et c'est la fiction de l'autorité impériale qui légitimait le pouvoir du gouvernement préfectoral. Cet état de fait, incompréhensible pour les royautés barbares ne faisant pas la distinction entre l'état et le patrimoine privé de son dirigeant, nommèrent l'endroit "Royaume des Rémiens", qu'on retrouve fréquemment utilisé dans les chroniques de l'époque ou encore chez des universitaires étrangers. Participant régulièrement aux opérations romanes lorsque la situation géopolitique le permettait, cet état de semi-appartenance à l'empire Roman continua jusqu'au VIIème siècle, date à laquelle l'Empire d'Orient qui dominait encore une partie de la péninsule sise à l'Est de la préfecture et la totalité du pourtour oriental de la mer intérieur fit face à un nombre important de revers contre leurs adversaires orientaux et du faire face à la montée des armées de l'Islam, qui réduisirent ce qui était encore un empire multiethnique sans rival à un état Hellène rentré dans le rang.

    Le titre de "Royaume Rémien" n'est pourtant pas tout à fait usurper par la préfecture. En effet, le territoire de par son éloignement ne sera que très peu influencé par les réformes administratives mises en œuvre depuis la capitale en orient. Alors même que là-bas la chrétienté demeurait orthodoxe et que les évolutions ont consacré la création des thèmes, rien de tout cela n'arrivera jusque dans les Vallées Fortunées. En effet, par mimétisme culturel avec ses voisins, l'évolution politique de la préfecture suivi, dans une certaine mesure celle de ses voisins. Malgré une survivance bien plus prononcé d'une société urbaine que chez eux dans les centres urbains, de taille modeste, du pays, et du droit rémien qui l'accompagnait dans la vie quotidienne, l'organisation sociale se féodalisa à l'image de ses voisins. Certes les titulatures s'adaptèrent afin de conserver la fiction de l'héritage rémien, certes les villes conservèrent avec leurs consuls et autres patriciens un poids certain qui fit justement contre-poids à l'enchâtellement de la noblesse.

    A la fin du XVème siècle, la situation politique des Fausti Nanti était bien plus similaire à celle de ses voisins immédiats qu'à celle de sa lointaine métropole. Pourtant, dans les mentalités, la préfecture restait éminemment Rémienne. Aussi, la chute de l'Orient, après des décennies d'agonies, face aux armées turciques, ont provoqué une onde de choc dans l'état.


  • 4. Période indépendante calviniste (1500 - 1850)

  • Vue du port de Golin en plein boom économique
    Vue du port de Golin en plein boom économique

    Se retrouvant de facto seul, et étant témoin pour la seconde fois de l'effondrement du cadre civilisationnel dans lequel ils évoluaient, ces événements eurent un profond impact sur la société rémienne des Vallées Fortunées. Cherchant à comprendre pourquoi une civilisation qui avait dominé le monde pendant si longtemps se retrouvait dans un tel état de faiblesse, les élites parvinrent à la conclusion que la religion catholique dans la façon dont elle était pratiquée était à blâmer, entre autres facteurs, pour leur infortune. Cette remise en question a lieu au moment idoine puisqu'au même moment émerge la réforme, qui changea drastiquement la façon de concevoir le culte catholique. Trouvant dans ce que beaucoup considéraient un retour aux sources du christianisme un moyen de revenir à un état plus virginal du culte, les Vallées Fortunées s'aquirent massivement au Calvinisme.

    Par ailleurs, la chute de l'orient a entrainé un exode massif d'intellectuels vers ce qu'ils considéraient comme la dernière terre Rémienne. Ces intellectuels virent avec leurs bibliothèques et autres travaux, et en particulier la masse des écrits philosophiques antiques. La redécouverte de ces écrits et de l'histoire antique, associée à la crise morale religieuse a permis le retour en vogue des écrits stoïciens et Euryphonéens (HRP : Aristotéliciens). La place de la religion, et en particulier du clergé, s'est retrouvée très fortement réduite dans le fonctionnement de l'état, alors même que les structures municipales se sont émancipées des tutelles des propriétaires fonciers au profit des bourgeoisies marchandes avec la redécouvertes des textes traitant de la république rémiane et de la démocratie Philoséenne.

    Pour autant, cette profonde remise en question et cette révolution institutionnelle a failli causer la perte de la préfecture, qui s'est retrouvé d'une part en proie à une profonde crise interne. Pendant près de cinquante ans, le climat social s'apparente à une guerre civile larvée entre les tenant de la tradition chrétienne, bien que réformée, et les tenant d'une restauration antique, avant qu'un compromis soit trouvé. La préfecture s'est alors trouvé face à une coalition d'états voisins désireux de détruire dans l'œuf ce qu'ils percevaient comme un danger pour l'ordre social. Ces derniers, après avoir manqué leur objectif en soutenant le camp catholique dans la guerre civile, souhaite mette un terme à la progression des idéaux calvinistes dans le sud de l'Eurysie, ou pire, stoïcistes. La préfecture a fortement pliée mais, comme un millénaire plus tôt, arc-bouté sur son relief, elle a pu tenir suffisamment longtemps dans son réduit afin de causer un épuisement conséquent des finances de la coalition pour les pousser à la paix. Cette paix qui en a découlé a cependant définie l'orientation diplomatique du pays pour les quatre siècles à venir : repliée sur son cœur géographique, elle a été contrainte de s'engager à respecter une paix et une neutralité perpétuelle, par le traité de Gran-Puèi de 1594.

    La préfecture, repliée sur ses montagnes, va alors pourtant rentrer dans une période de croissance économique. Sa neutralité imposée va permettre une stabilité politique propice aux affaires. De par son environnement géographique intéressant, maitrisant les cols permettant le passage entre l'Eurysie du Sud-Ouest et l'Eurysie du Sud et l'accès à une façade maritime, la bourgeoisie de Faustinans va réussir à tirer le maximum de son positionnement diplomatique imposé. Au cours des XVIIème et XVIIIème siècle se mettent en place les premières grandes corporations dont certaines ont survécu jusqu'à de nos jours. Ce mercantilisme va permettre une importante croissance économique. A l'instigation de marchands venus du nord de l'Eurysie séduits par les perspectives de stabilité et la position géographiquement intéressante de par sa position de maitresse des cols et son accès jalousement défendu à la mer, une première révolution industrielle a eu lieu avec l'arrivée de la vapeur. Cette nouvelle technologie, va profondément marquer la société Faustinane.


  • 5. Période moderne (depuis 1850)

  • Gran-Puèi au début de l'industrialisation, premières années du XXème siècle
    Gran-Puèi au début de l'industrialisation, premières années du XXème siècle

    La situation changea au XIXème siècle. L'accroissement de la prospérité économique au travers du développement technique et mécanique va conduire le gouvernement à mettre en place très tôt des politiques d'instruction publique obligatoire afin de former la population. Cette politique va entrainer deux conséquences qui vont structurer la vie sociale des Faustinans jusqu'à nos jours.

    La première conséquence est le développement rapide de l'ingénierie et par conséquent de l'industrie. Celle-ci a été en particulier aidée par le développement important de l'énergie hydroélectrique, qui a fourni et fourni toujours au pays la quasi-totalité de son énergie à un prix très compétitif, ce qui a permis au pays de s'établir comme une puissance industrielle malgré une population limitée. La forte croissance économique débutée au siècle précédent a en effet entrainé une transition démographique précoce pour le pays, alors qu'il souffrait déjà d'un déficit de population du à sa topographie. Cette absence de surpopulation combiné à une neutralité imposée a conduit le pays à ne s'impliquer dans la grande ère de la colonisation et le "Scramble for Afarea", faute de besoin. Les deux seules colonies des Vallées Fortunées, maintenant membre de plein droit de la préfecture, relèvent d'une entreprise privée à vision mercantiliste. Reprises par l'état fédéral, ces colonies n'ont jamais été de peuplement et ont été conservées simplement pour leur utilité économique.

    La seconde conséquence a été le déclassement rapide du christianisme. Grâce aux campagnes d'instruction publique, les gouvernement successifs vont chercher à réduire de plus en plus la place de la religion dans la société. Cette politique va atteindre son paroxysme au début du XXème siècle avec l'expropriation du clergé régulier. Une fois l'influence de la religion et de sa vision conservatrice de la société éliminée au profit de la pensée scientifique inculquée à travers les campagnes d'instruction, les institutions de la préfecture vont alors être progressivement modifiée pour remplacer l'échelon fédéral dont le fonctionnement consistait en un système de diète constituée par des délégués municipaux par un échelon technocratique.

    Cependant, le XXème siècle a également été un siècle marquant un début de déclassement pour les Vallées Fortunées. L'isolation diplomatique dans un monde multipolaire a conduit à ses marchés d'export se restreindre avec un impact significatif sur le PIB alors que la nation s'est retrouvé marginalisée sur les grands enjeux internationaux. La population, attachée à ses traditions, a pour l'instant eu du mal à se remettre en question afin de prendre sa place dans ce XXIème siècle.
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II. Peuples de la Préfecture de Faustinans

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Culturellement, la population de Faustinans descend, dans son immense majorité, des citoyens gallo-rémiens qui vivaient sur le territoire de la préfecture à l'époque antique. L'extrême compartimentation du territoire par le relief a cependant conduit à une segmentation assez prononcée des cultures du pays. Toutes ces cultures forment néanmoins un continuum dont il n'est pas forcement simple de tracer des lignes claires d'une vallée à l'autre et elles restent relativement similaire et de racine rémienne, ce qui permet une intercompréhension assez large, au moins à l'écrit.


• 1. Les Occitano-romans : ~39,74% de la population

Les Occitano-romans représentent le premier groupe culturel et linguistique de la préfecture. Malgré l'autonomie renforcée des vallées, ils conservent une influence considérables sur l'administration de l'état de part leur poids démographique, et le fait que la capitale et le prestige historique qui lui est associé se trouve dans leur zone culturelle. Ils sont ainsi régulièrement sur-représentés dans les institutions fédérales, ce qui n'est pas sans générer quelques crispations de temps à autre. Au sein de ce groupe cohabitent trois sous-ensembles linguistiques distincts qui, bien que parfaitement interintelligibles, revendiquent néanmoins leur particularisme au sein de la grande famille Occitano-Romane :
  • Les vallées de langue Gascone : 25,20%
  • Les vallées de langue Occitane : 8,21%
  • Les vallées de langue Catalane : 6,33%

• 2. Les Gallo-romans : ~35,31% de la population

Les Gallo-romans sont de loin de second groupe culturel du pays, et le seul à même de rivaliser avec les Occitano-romans. S'ils souffrent d'une sous-représentation dans les instances fédérales, ils compensent cet état de fait par une importante mainmise sur l'appareil industriel du pays. Bénéficiant d'une topographie plus clémente que ses voisins, ils ont pu prendre un essor économique précoce qui leur vaut toujours aujourd'hui de concentrer la majorité des grandes institutions financières et grandes firmes industrielles. Ils sont notamment à l'origine des deux petites colonies Faustinanes. Au sein de cet ensemble cohabitent également plusieurs dialectes particuliers (le normand est uniquement parlé dans la colonie du Mont-Dobiche) :
  • Les vallées de langue Arpitane : 25,60%
  • Les vallées de langue Oïl Orientale : 9,61%
  • Les vallées de langue Normande : 0,10%

• 3. Les Gallo-italiques: ~18.84% de la population

Troisième groupe culturel des Vallées Fortunées, il est le plus distinct et particulier des trois dialectes rémiens du pays. Situé le long d'une vaste vallée à l'extrême Est du pays, il se rapproche des parlés de la Manche Silice. Encore plus qu'ailleurs, la population y est fière de son particularisme et cherche à le défendre à tout prix face aux deux mastodontes que sont les groupes précédents. Pourtant, contrairement à eux, ils sont en interne extrêmement campanilistes et ne collaborent globalement que lorsqu'il s'agit de s'opposer aux deux forces dominantes. Deux dialèctes particuliers cohébitent également, mais eux ne font que friser l'interintellégibilité, qui reste limité même à l'intérieur du groupe.
  • Les vallées de langue Emilienne : 12,56%
  • Les vallées de langue Oïl Orientale : 9,61%


• 4. Les Bas-Alémaniques : ~6,11%

Quatrième et dernier groupe culturel, ils sont l'unique groupe à ne pas être d'origine gallo-rémienne mais bien de ceux de leurs envahisseurs. Descendant des tribus fédérées installées sur le territoire de la préfecture au VIème siècle pour participer à sa défense, ils ont réussi à maintenir un degré d'indépendance linguistique tout à fait étonnant malgré l'écrasante supériorité culturelle rémienne du pays. C'est probablement du à une volonté farouche de la part des bas-alémaniques d'avoir le moins à faire possible avec les autres, se contentant de respecter leurs engagements. De l'eau a passé sous les ponts depuis, bien entendu, mais ils restent à l'écart de la politique fédérale en dehors de leur sur-représentation dans l'armée, dans leurs vallées isolées géographiquement du reste du pays. Ils parlent en revanche, de part leur petite taille et contrairement aux autres, qu'un unique dialecte.
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III. Onomastique et symboles de la Préfecture de Faustinans

Comme tout état doté d'une longue et riche histoire, la Faustinans a à travers les âges porté plusieurs noms, et a utilisé une multitude de symboles pour se représenter et représenter son pouvoir. Dans cette section, nous allons détailler et étudier les plus usités et importants d'entre eux, qui sont employés au quotidien tant par ses habitants que ses services officiels.

• 1. Les différents noms de la préfecture

L'unique nom officiel de l'état est Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti, en rhémien dans le texte, et il est inchangé depuis le IVème siècle de l'ère commune. Il désigne, dans sa traduction la plus littérale, Préfecture du Prétoire (ou Prétorienne) de la Gaule des Vallées Fortunées.

Ce nom désigne, dans son acceptation originale, une division administrative de l'Empire Rhémien tardif, la préfecture du prétoire, plus grande division administrative de l'Etat. Les préfets du prétoire sont les magistrats les plus importants et puissants de l'Imperium après l'empereur lui-même. Cependant, il n'y eu jamais de Préfecture de la Gaule des Vallées Fortunées durant l'existence de l'Empire d'Occident, seulement une préfecture des Gaules. Le vocable Vallée Fortunées lui a été associé au courant du VIème siècle où, alors que le reste de l'Eurysie occidentale s'enfonçait dans la barbarie des invasions germaniques, une partie de cette Gaule, repliée sur les montagnes et les vallées qui la sillonne, à su échapper à ce destin. Ces Vallées Fortunées désignent donc cet espace montagneux de la Gaule qui a su préserver les structures politiques Rhémiennes et échapper au plus dur des dévastations.

Cependant, dans la vie quotidienne, le nom rhémien complet est rarement utilisé, au profit de celui, plus simple, de Préfecture de Faustinans. Ce nom découle de deux transformations successives. La première transformation a conduit à l'abandon pur et simple des deux qualificatifs qui avec le temps sont devenus redondants : Prétoire et Gaule. L'ensemble du décorum accolé à la fonction prétorienne avait déjà été quasiment supprimé dès le Vème siècle, tandis que bien vite, alors que la Gaule revoyait toujours à ce très vaste espace maintenant occupé par une multitude de proto-états, seules les Vallées Fortunées donnaient une réelle précision géographique. De là, une simple évolution linguistique par l'accolage de Fausti et Nanti et l'amuïssement de la syllabe "ti" finale par l'usage a fini par donner le Faustinans moderne.

On a donc observé la transformation suivante :

Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti → Praefectura Fausti Nanti → Préfecture (de) Faustinans


• 2. Le drapeau de la Faustinans

Drapeau de la Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti
Drapeau de la Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti

Le drapeau de Faustinans est directement hérité de la bannière de l'Empire Rhémien d'Occident. Les couleurs déjà, à savoir la pourpre et l'or, renvoient aux couleurs impériales du début de notre ère. Les observateurs remarqueront par ailleurs que l'Empire Rhémien de Théodosine dispose d'une bannière nationale avec une variation des mêmes couleurs (un pourpre plus violacé, en accord avec l'évolution du porphyrogénétisme en orient), ce qui est d'une parfaite logique étant donné la même inspiration originelle.

Toutefois, le concept de bannière très précisément définie est une innovation relativement récente en Eurysie, puisqu'elle émerge à la fin du XIème siècle pour s'établir définitivement au XIIIème. Dès lors, les bannières de l'Empire Rhémien antique n'avaient pas une unicité parfaite, mais plutôt un corpus de meubles et de disposition dans lesquelles piocher. Le chrisme (ou Chi-Rho), symbole des premiers chrétiens, en fut un des plus populaires dans l'Empire Rhémien tardif, tout comme l'aigle impérial (devenu bicéphale chez l'Empire d'Orient, et toujours employé en Théodosine).

La préfecture de Faustinans n'a pas, au début, disposé d'un étendard permettant une identification spécifique de la province : elle utilisait exclusivement les symboles impériaux classiques. L'unique symbole particulier était celui de sa légion résidente, un sanglier-enseigne d'origine Celte aux couleurs impériales. Ce symbole est d'ailleurs toujours celui de l'armée préfectorale. Avec l'isolement géographique de plus en plus sensible, la préfecture a fini par se doter d'un symbole distinct de celui de l'Empire en orient, afin de marquer son particularisme. L'origine est incertaine, mais l'hypothèse la plus probable est la revendication de ce qui était à l'origine un calembour à visée péjorative en élément de fierté : le coq, en rhémien Gallus, à rapprocher de Gallia.

A l'origine simple représentation d'un coq d'or sur champ de gueules, la bannière peut toujours être utilisée dans sa forme carrée, suspendue par le haut à l'image des insignes de légion. Elle s'est vue ajoutée un ensemble de bandes indépendantes à la droite du coq afin de pouvoir être attachée par le côté comme un drapeau moderne, les bandes ayant en plus de leur fonction ornementale l'utilité d'empêcher le drapeau de s'effilocher à force de claquer au vent. Puis dans un souci de rehausser son aspect prestigieux, héritier de la brillante civilisation Rhémienne à son effondrement, la bannière a été régulièrement retravaillée afin d'y intégrer des éléments d'ornementation qui entourent le coq et décorent les bandes.

Drapeau de l'armée Faustinane
Drapeau de l'armée Faustinane
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