21/02/2015
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Collègis federaus de la Prefectura

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Collèges fédéraux de la préfecture de Faustinans

Sénat antique

La Préfecture de Faustinans est un état unitaire fortement décentralisé, ayant adopté au sortir de près de 2 000 ans d'histoire un subtil équilibre entre démocratie directe au niveau local technocratie méritocratique au niveau fédéral, concrétisé dans une forme originale de gouvernement synodique basé sur les conseils.

• I : Curie municipal

Le premier et le plus important niveau de l'échelon institutionnel est celui du municipe. Chaque municipe est gouverné, tant du point de vu législatif qu'exécutif, par une assemblée locale que l'on nomme "Curie".

C'est ce niveau qui permet à l'ensemble de la population de participer activement à la vie locale. En effet, les curies ne sont pas composées de députés ou de délégués de métier, mais fonctionnent sur le principe de la démocratie directe. Les "curies", qui constituent l'organe législatif de ce niveau institutionnel, se rassemblent plusieurs fois par an afin de voter l'ensemble des lois et législations applicables sur le territoire du municipe. Les modalités de participation à la curie est à la libre administration des populations, et plusieurs systèmes assez différents coexistent : suffrage à bulletin secret ou main levée, différents âges minimum, durée de résidence, un vote par personne ou par foyer fiscal, etc. Une règle universelle néanmoins : tous les citoyens n'acquièrent pas le droit de vote automatiquement. Il est octroyé en échange de la réussite à un examen scolaire qui comprend un volet culture générale, à l'échelle nationale. Il peut être passé dès 15 ans, tous les 6 mois, sans aucune limite de passage. Le refus de réaliser son service militaire à l'âge légal, par ailleurs, suspend ce droit.

Cet échelon règle l'ensemble des aspects de la vie de la municipalité : du prix des places de stationnement à l'ouverture ou fermeture de classes en passant par les subventions aux associations et la gestion de la voirie.
Les décisions arrêtées par la curie de chaque municipe est ensuite implémenté par ses organes exécutifs, qui sont librement définis par les citoyens. La plupart du temps, un conseil municipal à mandat impératif est élu pour œuvrer à l'implémentation des décisions, à travers différents services municipaux dont le financement est décidé par la curie.

• II : Conseil de vallée

Les vallées ont toujours conditionné chaque aspect de l'existence au sein des Nant (nom local des vallées). Même si les limites géographiques ne valent plus réellement de nos jours avec le développement d'infrastructures de transport efficaces, les vallées recoupent toujours une communauté d'intérêt et une communauté historiquement soudée, et dont les juridictions peuvent parfois se superposer sur un même territoire selon les droits considérés (pâture, coupe de bois, etc.). Alors même qu'il n'était pas imposé par les institutions nationales à l'origine, la coutume a préservé le "conseil de vallée" car il était empiriquement pertinent au point qu'il a maintenant été formellement intégré au millefeuille institutionnel.

Dans ces assemblées, les délégués désignés par chaque curie, toujours via un mandat impératif, rencontrent leurs homologues afin de traiter des problématiques propres à la communauté : financements et accessibilité des établissements d'enseignement secondaire, gestion des axes de transports inter-municipaux, gestion des entreprises inter-municipales (comme les stations de ski, etc.), des problématiques de préservation de l'environnement ou de gestion des déchets, de traitement de l'eau, etc. Les décisions prises par chaque conseil de vallée sont ensuite implémentées directement par les conseils municipaux au niveau de la curie, les délégués mandataires restant chargés de s'assurer de la bonne exécution des décisions.

Cet organe est en général assisté, en particulier pour l'implémentation des décisions, par un collège dédié des membre de la chambre lauréate (cf. ci-dessous) originaire de la vallée en question. Ce collège lauréat fait également office de "cours suprême" dans le cas où l'intérêt fondamentale des citoyens est menacé par des blocages faute d'accords entre municipalités.

• III : Sénat préfectoral.

Le troisième et dernier échelon administratif est celui du "Sénat préfectoral". Il est constitué de deux chambres distinctes :
> Une chambre haute, dite chambre lauréate constituée sur concours, chaque citoyen pouvant prétendre à l'intégrer simplement sur la base de ses connaissances et de son intellect. Chaque mandat dure 3 ans, et la chambre est renouvelée annuellement par tiers. Il n'existe pas de limites de mandat, tant que le lauréat est en mesure de conserver son siège par ses résultats.
> Une chambre basse, dite chambre préfectorale étant constituée à parité de la chambre haute ainsi que des délégués municipaux, désignés par mandats impératifs.
Ses domaines de compétences sont très encadrés et limités. Ainsi, le Sénat gère la politique monétaire, la défense, les affaires étrangères, migratoires et douanières, la politique fiscale fédérale, ainsi que les règles de base du droit pénal, électoral et du travail. Toute compétence qui ne lui est pas spécifiquement attribuée ne relève pas de sa compétence.

Les deux chambres fonctionnent en symbiose :
> La chambre basse a pour fonction de définir l'ensemble des besoins exprimés par la population dans le cadre de la politique intérieur. Les délégués municipaux apportent leur vision et leur expérience du terrain, permettant de remonter le plus fidèlement possible les préoccupations quotidiennes des citoyens, tandis que les lauréats apportent leur vision macro et dégagées des contraintes propres aux situations individuelles pour cadrer l'ensemble. Cette chambre fixe les objectifs politiques. Elle dispose donc, si on peut adapter le vocable à ce système, du pouvoir législatif, ou du moins de la partie amont de ce pouvoir, visant à définir les objectifs des lois.
> La chambre haute a pour fonction essentielle de mettre en place les instruments, en concertation avec la chambre basse, de ces politiques. Elle dispose donc de l'autre partie du pouvoir législatif, à savoir définir les moyens d'action permettant d'atteindre les objectifs dictés par la chambre basse.

En dehors de cette fonction, la chambre basse est divisée en collèges, correspondants à l'ensemble des pouvoirs fédéraux dévolus au sénat préfectoral. Ces collèges, de taille variable, sont composés selon le domaine d'expertise des lauréats reçus à la chambre haute, et ont pour fonction de mettre en place les actions définies par la chambre haute. Ils constituent donc pour ainsi dire les ministères du gouvernement. Il n'y a cependant pas de ministre en Faustinans de par le fonctionnement en collège (on trouve également le nom de conseil de temps à autre). Les collèges sont présidés par la personne ayant eu le meilleur score lors de leur accession à la chambre haute, avec le titre de Préfet. Ils ne disposent cependant pas de droits particulier en dehors de celui d'intégrer le directoire.

Le directoire constitue l'organe qui peut être apparenté au chef d'état. Les membres du directoire, tous préfets de leur collège respectifs, sont présidés par le doyen des Préfets qui le préside prenant le titre de Princeps Præfectus (traduit historiquement par Prince des Préfets à l'époque monarchique, mais la traduction Premier Préfet ou Premier des Préfets lui est maintenant préférée, plus juste étymologiquement et moins "royal" dans son acceptation moderne). Le Premier Préfet dispose de la charge honorifique de porte-parole du gouvernement, et a notamment la fonction de le représenter lors des cérémonies protocolaires. A l'étranger, il peut être suppléé par le Préfet du collège des Affaires Etrangères.

Tomé Zonzo
Le Premier Préfet Tomé Zonzo
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Salle de collège fédéral

Session plénière ordinaire du collège des Affaires Etrangères de la Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti du 14-12-2014:

Portrait du préfet Ismaïlia
Portrait d'Edmond Ismaïlia, préfet du collège des affaires étrangères

Le préfet Ismaïlia prend la parole :

Préfet Edmond Ismaïlia : Très estimés collègues et camarades. Je vous remercie de votre présence en cette session ordinaire du collège des affaires étrangères du 14 décembre 2014. Il s'agit, comme d'habitude, de définir les actions diplomatiques du gouvernement pour la quinzaine à venir.

Sénateur Saldes : Ca devrait être vite vu : on renouvelle la position de la quinzaine précédente. Et de celle d'avant. Et encore d'avant. Neutralité absolue sur tous les sujets, les Vallées Fortunées ne trempent pas dans la fange où baignent les nations barbares d'Eurysie. Ce n'est pas là notre vocation. Comme ça on clôture rapidement la session et on ne rate pas la croziflette à la cantine ce midi !

Préfet Edmond Ismaïlia : Ehmmm. Et bien justement. Il me semble que cette assemblée devrait modifier cet ordre du jour eut égard aux récents développements que nous avons tous pu constater sur la scène continentale, et aux développements à venir.

Sénateur De Biche : Ahh, je comprends, M. le préfet. Votre mandat arrive à échéance à la fin de l'année civile, et vous craignez de ne pas avoir laissé votre trace dans l'histoire avec cette mandature. N'ayez craintes, le collège des affaires étrangères n'est pas l'endroit où briller, vous ne serez pas le seul. La neutralité ne fait pas les grandes diplomates, mais fait des peuples prospères. Allez demander aux Krésetches ce qu'ils en pensent.

Préfet Edmond Ismaïlia : Justement, je pense à la prospérité des citoyens des Vallées. Je ne fais que ça. Et je ne suis pas persuadé qu'une neutralité en tout temps et en toute occasion serve systématiquement notre prospérité justement. Par cette attitude, nous paraissons lâche et oublieux des troubles qui grèvent le continent.

Les différents membres du collège se regardaient avec étonnement. Jamais jusqu'à maintenant un membre du collège n'avait exprimé aussi clairement son souhait de sortir du paradigme bien établi de la neutralité perpétuelle de la préfecture, consacrée 420 ans plus tôt.

Sénateur Saldes : Vous voulez dire que vous souhaitez que le gouvernement s'implique dans les affaires du monde ? Ce n'est pas vraiment une attente populaire, de ce qui ressort des remontées de terrain... Qu'est-ce que vous avez en tête ? Souhaiter un joyeux Noël aux fins de race couronnées voisines ? La belle affaire...

Sénateur De Biche : Noël c'est ringard. Envoyons un carton pour souhaiter de joyeuses Saturnalia au pape en Catholagne. Avec une citation à comparaitre pour fête-jacking pour avoir collé l'anniversaire de son prophète barbu à ce moment-là. Vu le pognon qu'il carotte à tous les endoctriné du continent, il doit avoir de quoi régler ça à l'amiable.

Rires dans la salle. Même le préfet ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire à l'idée.

Préfet Edmond Ismaïlia : C'est une idée. Mais je pensais surtout nous positionner sur des sujets chauds du continent, pour nous replacer sur la carte diplomatique vis à vis du reste des nations du monde. Par exemple, en nous exprimant fermement sur la situation en Kresetchnie justement.

Les rires se turent immédiatement. Maintenant, les membres du collège se demandaient vraiment s'il était fou.

Sénateur Saldes : Vous voulez nous impliquer dans ce panier de crabe à des centaines de kilomètres de chez nous ? Mais c'est de la folie pure ! Qu'aurions-nous à y gagner à part des maux de tête et la possibilité que cela nous explose à la figure ?

Préfet Edmond Ismaïlia : Une prestance et une présence internationale.

Voyant que personne ne réagissait, le préfet reprit.

Préfet Edmond Ismaïlia : Une sécurité nationale accrue. Vous n'êtes pas sans savoir, ou si, peut-être justement ne savez-vous pas, mais ces fanatiques des chevaliers de Léandre sont fortement impliqués dans les évènements de Kresetchnie.

Sénateur De Biche : Ils se sont pris une branlée surtout...

Préfet Edmond Ismaïlia : Que nenni ! Certes, ils ont laissé des hommes sur le terrain, mais ils ont gagné un nombre d'adepte important chez les Raches. Comme vous le savez, une partie de notre fonction est de surveiller l'ensemble des forces religieuses du continent pouvant à termes faire peser une menace sur notre sécurité nationale, compte tenu de notre degré d'évolution civilisationnel plus élevé que nos voisins. Et l'idée de croiser le fanatisme religieux Léandrais avec celui martial des Raches ne me dit rien qui vaille. Il remonte des observations sur place qu'un certain nombre de conversions ont lieu.

Les membres du collège, maintenant, écoutait avec un peu plus d'attention des propos du préfet. Peut-être avait-il un point. Mais de là à faire sortir la préfecture de sa neutralité fossilisée...

Sénateur Saldes : C'est tiré par les cheveux quand même, cher collègue... Quand bien même des conversions ont lieu, ils sont coincés dans cette vallée qui sera très certainement leur tombeau.

Sénateur De Biche : Hmmm... Il me semble avoir lu que des accords de laissez-passer seraient en cours.

Sénateur Saldes : Vers où ?

Sénateur De Biche : Aucune idée.

Préfet Edmond Ismaïlia : Les chevaliers de Léandre sont une organisation Siliquéenne, donc les voir à termes rejoindre la Manche Silice ne semble pas tenir de l'impossible.

Sénateur Saldes : C'est une organisation terroriste chez nos voisins Siliquéen, je doute qu'ils radinent tous là-bas. Mais soit. Nous nous rapprocherons du gouvernement Siliquéen si la menace s'affine. En attendant, je pense que personne ici n'estime souhaitable que nous nous départissions plus avant de notre neutralité.

La majorité des membres hochèrent la tête pour acquiescer, et Edmond su qu'il ne servait à rien d'insister. Il se contenta de la petite victoire que représentait le fait de s'inquiéter officiellement des activités des Chevaliers de Léandre auprès de la Manche Silicie. Ils votèrent rapidement la résolution, l'odeur de la croziflette remplissait déjà les alentours. Elle sentait bon.
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Salle de collèges fédéraux

Session plénière extraordinaire du collège des Affaires Etrangères de la Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti du 31-12-2014:

Portrait du préfet Edmond Ismaïlia
Portrait d'Edmond Ismaïlia, préfet du collège des affaires étrangères

Le préfet Ismaïlia prend la parole :

Préfet Edmond Ismaïlia : Très estimés collègues et camarades. Je vous remercie de votre présence en cette session extraordinaire du collège des affaires étrangères du 31 décembre 2014. Il s'agit, une fois n'est pas coutume, de délibérer de la demande de formalisation de relations diplomatique avec la Karty.

Sénateur De Biche : Heureusement que c'est aujourd'hui et pas demain. Aucune chance que quelqu'un ici ne rate le repas du réveillon à la cantine, donc on était déjà tous sur place !

L'ensemble des sénateurs acquissent de la tête. Déjà, un léger brouhaha commence à se faire entendre, les uns et les autres spéculant sur le contenu du menu. Le préfet Ismaïlia ramène le calme.

Préfet Edmond Ismaïlia : En effet, c'est heureux, j'en conviens volontiers. Mais du coup, concernant le sujet à l'ordre du jour ?

Sénateur Saldes : Qu'est-ce qu'on mange là-bas ? C'est un très bon indicateur de l'avancement civilisationnel d'une nation, ce qu'on y mange ! Par exemple, j'ai vu passer l'autre jour le menu d'une rencontre diplomatique organisée par la République d'Achos : ils ont servi du saumon avec du fromage de chèvre ! Je tremble à l'idée qu'on ouvre un jour des relations diplomatiques avec des barbaroï de la sorte !

Préfet Edmond Ismaïlia : Et bien, majoritairement du choux, de la pomme de terre et de la charcuterie, si j'en crois mes...

Sénateur Sennheim : Ah c'est pas mal ça !

Le sénateur Saldes fit un petite moue

Sénateur Saldes : C'est bien des goûts d'alémanique ça... Vous êtes voisins en même temps, je ne suis pas surpris !

Sénateur Sennheim : Je ne vous permets pas de critiquer la gastronomie des alémaniques ! Elle vaut bien celle des gens du Sud !

L'assemblée fut cette fois-ci prise d'une hilarité générale. Même le préfet, pourtant tenu par son rôle à une impartialité de coutume, ne réussit pas à réfréner un petit rire. Le sénateur Sennheim se renfrogna sur son siège.

Préfet Edmond Ismaïlia : Allons, allons, chacun se fera sa propre opinion. Quoi qu'il en soit, nous devrions baser nos critères sur des éléments plus tangibles. Sénateur Sennheim, vous qui semblez les connaitre le mieux, que pouvez-vous nous dire ?

Sénateur Sennheim : Et bien c'est une nation militariste, impérialiste, nationaliste.

Sénateur De Biche : Tous les -iste qu'on aime ça...

Sénateur Sennheim : Effectivement. Et en bisbille avec l'ogre Loduarien, par dessus le marché.

Le sénateur De Biche leva les mains et les laissa retomber sur les cuisses dans un mouvement de lassitude.

Sénateur De Biche : Et bien ça me semble réglé, on leur dit merci mais non merci.

Sénateur Sennheim : Pas si vite. C'est également un pays à l'armée chatouilleuse et bien équipée. Je ne saurais que trop recommander d'établir des relations de bon voisinage, de non-ingérence mutuelle, et ne pas trop leur souffler dans les bronches.

L'assemblée vota rapidement à main sur le sujet. La position quasi unanime arrêtée fut d'établir des relations diplomatiques formelles, avec ouverture d'ambassade, accords de non-ingérence et expédition de cadeaux pour la nouvelle année - Vin blanc liquoreux de Mourlane, foie gras, figues séchées - mais de s'en tenir là. Allez plus avant n'était pas souhaitable pour aucune des deux populations. Déjà, les sénateurs se levaient pour rejoindre la cantine quand le sénateur Sennheim leva la main :

Sénateur Sennheim : Et pour le nom, on s'adresse comment à eux ?

Préfet Edmond Ismaïlia : Quel est leur nom officiel déjà ?

Sénateur Sennheim : Saint Empire de Karty.

Les sénateurs se regardèrent alors. Cela allait poser un léger problème.

Préfet Edmond Ismaïlia : Hmm. Il va falloir la jouer fine.
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Salle de collèges fédéraux

Session plénière ordinaire du collège de Défense de la Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti du 07-01-2015:

Portrait du préfet du collège de Défense Aloïs Schlettstàdt
Portrait d'Aloïs Schlettstàdt, préfet du collège de Défense

Le préfet Schlettstàdt prend la parole :

Aloïs Schlettstàdt : Bonjour mesdames, bonjour Messieurs.
Merci de votre présence ce jour. Certains d'entre vous me connaissent de la mandature précédente où je siégeais déjà au sein de ce collège, que j'ai maintenant l'honneur de présider. Ils savent que je suis un homme de peu de mots, mais un homme de faits. Aussi, je vous propose de passer directement au point central de l'ordre du jour qui nous intéresse.

L'ensemble des membres, après quelques applaudissements épars tout de suite calmés par le préfet, se penche sur la documentation déposée sur les pupitres. Une grande carte s'affichait au mur.

Préfet Aloïs Schlettstàdt : Comme vous le savez peut-être, les membres du collège des Affaires Etrangères souhaitent faire sortir progressivement notre pays de son isolement diplomatique. Il ne nous appartient pas de commenter les décisions de nos collègues, bien que j'espère que les membres de ce collège qui siègent aussi avec eux leur ait expliqué l'ensemble des risques associées au fait de se départir de ce qui a fait notre prospérité depuis près de quatre siècles. Quoi qu'il en soit, il convient à chaque début de mandature de revoir la doctrine de défense du pays, et de l'adapter au besoin. Présentement, il convient de conserver à l'idée que le risque de conflit sur le sol national, quoi que toujours très faible, vient mécaniquement de sensiblement augmenter. Je vous prie d'observer la carte suivante :

Carte de Faustinans détaillant les différents fronts de replis

Préfet Aloïs Schlettstàdt : Le cœur de la doctrine de défense nationale ne change pas : il est, en l'état du rapport de force, illusoire d'imaginer vaincre un ennemis mieux armé et plus nombreux en plaine dans un combat régulier. Aussi, toute la logique de la doctrine de défense repose sur une analyse bénéfice / coût. Il s'agit de rendre une conquête et une occupation ennemis insupportable en terme de coût financier et humain. Un potentiel agresseur ne doit pas craindre d'être défait sur le champ de bataille, mais craindre de voir ses forces si fortement diminuées, harassées et occupées qu'il s'exposerait alors par ailleurs dangereusement et longuement en immobilisant son capital humain et industriel pour un retour sur investissement faible.

Vous voyez donc sur la carte suivante les grandes lignes de la construction du "réduit national des Claramondes". Après une défense avancée en plaine à l'aide d'obstacles naturels que sont les fleuves et les massifs de moyenne montagne, l'effort se concentre sur la défense du cœur montagneux du pays, comme l'ont fait l'ensemble de nos prédécesseur les 2 000 ans passés. Pour ce faire, il n'est pas nécessaire de disposer d'un armement de pointe. Vous ne verrez personne réussir de larges manouvres de blindées dans des vallées encaissées à plus de 1 000 mètres d'altitude. Tout doit reposer sur la légèreté et la mobilité des troupes, et ses capacités d'interdiction.

Cependant, les 10 000 hommes actuellement dans les rangs de l'armée régulière auront une forte tâche à défendre un territoire qui reste vaste. Aussi, à la lumière des récents développements initiés par le collège des affaires étrangères, je pose les recommandations suivantes :
  • Triplement des effectifs de militaire professionnels dans l'année à venir.
  • Augmentation des capacités de l'artillerie tractée, plus agile que l'artillerie blindée automotrice.
  • Renforcement des capacités d'interdiction du ciel.
  • Renforcement des capacités de l'infanterie à travers son équipement en moyens anti-char et anti-personnel.
Les gadgets, les drones, les avions de chasse, les chars d'assauts, tout ce qui est couteux, joli, précieux et difficilement valorisable dans une guerre hybride en terrain difficile, ce sera pour plus tard. L'important est de rapidement augmenter le potentiel de dissuasion du pays à travers sa capacité à rendre le pays invivable, pas d'en faire une force de corps expéditionnaires de luxe ou de parade.

Sénateur Mòdna : Et qu'en est-il, dans ce plan, des possessions ultra-marine ? Sans flotte aérienne, sans marine, il nous sera impossible de les défendre efficacement.

Préfet Aloïs Schlettstàdt : C'est juste. Mais compte tenu de leur valeur stratégique relative et de la faible population qui y vit, leurs besoins passent au second plan. Le meilleur moyen d'assurer leur défense est de s'assurer que les affaires étrangères ne font pas de bêtises. Du moins dans un premier temps. Nous parons au plus pressé et tentons de rattraper le retard dans ce domaine engendré par le faux sentiment de sécurité engendré par notre situation de neutralité. Nous devons passer à la neutralité armée, et ce d'autant plus dans ce continent perpétuellement au bord de l'affrontement.
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Salle de collèges fédéraux

Session plénière extraordinaire du collège des Affaires Etrangères de la Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti du 25-01-2015:

Portrait du préfet Edmond Ismaïlia
Portrait d'Edmond Ismaïlia, préfet du collège des affaires étrangères

Le Sénateur De Biche prend la parole:

Sénateur De Biche : Bon, je résume rapidement pour les nouveaux venus. Le préfet Ismaïlia, qui est toujours parmi nous pour notre plus grand bonheur [rire dans la salle] avait souhaité ouvrir un peu plus sur le monde. Alors, je ne sais pas à quel point, M. le préfet, vous avez de l'influence auprès des instances du sport automobile de notre pays, mais force est de constater qu'ils ont prit votre désidérata au pied de la lettre avec l'ouverture au monde des Mel Mèja. Quel succès ! Et quels tracas pour nous !

Préfet Edmond Ismaïlia : Je n'y suis pour rien du tout, je n'ai même pas le permis, c'est ma mère qui m'amène au bureau les jours de grève !

Les sénateurs issus de l'ancienne mandature rigolent à la boutade tandis que les nouveaux de savent pas si c'est du lard ou du cochon et hésitent sur la conduite à tenir. Le préfet est connu pour venir régulièrement au bureau avec des tupperwares plein de biscuits sablés fait par sa mère, et cette dernière est devenue un running gag reprit par l'intéressé. Quant à savoir si elle l'amène vraiment, certains sénateurs ne manqueront pas de faire le pied de grue afin de vérifier la véracité des dires au prochain mouvement social.

Sénateur De Biche : Je vous crois, pas besoin de détails ! Toujours est-il qu'on va se retrouver avec les projecteurs braqués sur le pays pendant quelques jours. Il convient donc d'être irréprochable sur tous les plans. Ce sera l'occasion d'apparaitre comme un partenaire fiable, sérieux, engagé pour le progrès technique et l'égalité de tous !

Sénateur Sennheim : Tout ça avec une simple course ? Ben mon vieux, vous voyez les choses en grand !

Préfet Edmond Ismaïlia : La course est un vecteur d'image. Elle promeut une vision de l'innovation technique et du génie créatif humain. Elle promeut également l'égalité de tous devant un règlement unique.

Sénateur Sennheim : Parlons-en du règlement, justement... Vous avez vu les zouaveries inscrites par certaines écuries ? Les types qui ont rédigé ça sont trop rationnels, ils ont pas pensé au fait que de par le monde, y'a des types qui raisonnent avec autre chose que leur cerveaux. Elle va être belle l'image du pays quand trois ou quatre types se seront enroulés autour d'un arbre en mondiovision...

Sénatrice Zugliano : Si on en arrive à la course sans un mort. Quand on voit les fions que se balancent par médias interposés les Velsniens et les Achosiens, on peut craindre un drame avant l'heure...

Sénateur Saldes : Ouais. D'un autre côté, je peux comprendre les Velsniens. Ils ont du se faire servir un saumon au fromage de chèvre ou des panses de brebis farcies aux couilles d'oursins en gelée de framboise ou je ne sais quoi, moi aussi je serai bougon avec ça dans l'assiette.

Sénatrice Zugliano : Quand bien même, s'ils commencent à se sortir les tripes avec quatre angles de caméra en plein milieu de Gran-Puèi, ça va pas être foufou l'ambiance.

Préfet Edmond Ismaïlia : On va faire les choses biens, promis. Camps de base distants, protection dédiée, et tout le toutim.

Sénatrice Zugliano : Ce sera un minimum. Parce qu'en plus, il va y avoir quelques pointures parmi les pilotes invités. L'Icamie et le Teyla, par exemple, nous envoient des rejetons des familles régnantes comme pilote.

Sénateur Sennheim : C'est vraiment un sport de bourgeois, le sport auto...

Sénateur Saldes : C'est vrai que question pognon, faut pas être timide pour performer. Donc c'est sur que c'est pratique si tu confonds le patrimoine de l'état avec le tien.

Préfet Edmond Ismaïlia : On va pas refaire le monde, chers collègues. Tout le monde n'a pas eu la lucidité ou la possibilité de se passer de ses têtes couronnées et d'atteindre les hauteurs morales et du sens de l'état de nos concitoyens. Mais du coup, en tout état de cause, il conviendra probablement de prendre contact avec les gouvernements respectifs dans ce cas de figure précis, accueillir un membre d'une famille régnante et sa sécurité est trop important et trop engageant pour le traiter comme un non-évènement.

Sénatrice Zugliano : Secondé. C'est même essentiel. Mais on s'occupera de coucher tout ça à l'écrit cet après-midi non ? Il est midi douze là, et je pense que comme moi tout le monde doit commencer à avoir faim.
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Salle de la cantine de la chambre haute du parlement

Session plénière ordinaire de la cantine de la Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti du 28-01-2015:

Portrait du repas du jour
Portrait du repas du jour : Cordon bleu au munster sauce morilles et spätzle

L'heure du repas, pour sacrée qu'elle soit, n'en reste pas moins une occasion d'aborder des sujets importants. La notion de déjeuner de travail a rarement aussi bien porté son nom qu'au Faustinans

Sénateur Sennheim : Pas mal du tout, le repas aujourd'hui !

Sénateur Saldes : Il faut reconnaitre que pour une fois, je suis obligé de concéder que c'est tout à fait au niveau. Mais bon, il y a des pâtes, donc l'influence des vallées gallo-italiques voisines est certaines. Remarquez, c'est tout sauf une mauvaise chose !

Sénateur Sennheim : Quelle mauvaise foi...

Préfet Edmond Ismaïlia : Allons allons, pas de différents diplomatiques entre nous s'il vous plait !

Rires à la table. Quelques miettes de panures volent d'une assiette à l'autre à cause des pouffades.

Sénateur Saldes : En parlant de différents diplomatiques, comment ça s'est terminé cette histoire avec le Karty ?

Préfet Edmond Ismaïlia [la bouche pleine] : Comme une lettre à la poste, il n'y ont vu que du feu.

Sénateur Modnà : C'est quoi cette histoire encore ? Vous allez pas déjà nous causer des problèmes alors qu'on a que 10 000 bleu-bite sous les uniformes et un dotation en équipement d'un autre âge !

Préfet Edmond Ismaïlia : On avait reçu une demande d'ouverture de la part du Karty, mais on ne savait pas trop comment s'adresser à eux ?

Sénateur Modnà : Comment ça, ça ne doit pas être bien compliqué d'utiliser leur titulature officielle ?

Sénateur Saldes : Pas vraiment, ils se sont nommé Saint-Empire de Karty. Or, la reconnaissance de cette titulature par notre gouvernement revient à reconnaitre la légitimité de l'Imperium chrétien de Karty. Le problème, c'est que par essence l'Imperium au sens où l'entend l'église, et donc par extension sa signification en Karty, c'est le pouvoir absolu revendiqué par son dépositaire sur l'ensemble de la monde, comme unique intermédiaire entre Dieu et sa création qu'est le monde. Ainsi, même inconsciemment, ils revendiquent une primauté sur les autres nations de par la façon dont ils décrivent la nature de leur pouvoir. Voir même une souveraineté. Et en tant que voisin, il est essentiel de ne pas ouvrir la porte à ce genre de précédents.

Sénateur Modnà : Pfff.... Ils sont pas mégalos les curetons, ça va. Y'a pas un de leurs pêchés qui est l'orgueil ? C'est pas la cohérence qui les étouffe.

Préfet Edmond Ismaïlia : En effet, mais ça c'est pas un scoop et on doit faire avec. Du coup, on s'est pas mal creusé la soupière pour savoir comment s'adresser à eux. Il fallait d'une part ne pas les froisser parce que comme vous dites ils peuvent cogner dur et ce sont nos voisins, mais il fallait d'autre part le faire sans pour autant accepter leur titre de Saint-Empire qui engendrerait de facto une reconnaissance par la préfecture de souveraineté supérieure de leur Etat au nom d'un pseudo-droit divin.

Sénateur Modnà [l'oeil inquiet] : Et du coup ?

Préfet Edmond Ismaïlia : On a opté pour Tsarat de Karty. C'était assez malin au final : on reconnait le titre de Tsar dont ils sont fiers et qu'on met en exergue comme un leurre. Il faut dire que ça sonne bien. Mais Tsar est un dérivé du terme César qui est le titre d'Empereur junior dans notre droit rhémien et qui n'est pas dépositaire de l'Imperium, réservé à l'Auguste. Et on occulte par ailleurs tout la dimension sainte et/ou divine. Ceinture et bretelles.

Sénateur Sennheim : C'est la bonne soupière qu'on a creusé ! Pas celle de l'infâme griessuppe qu'on nous a servi la dernière fois.

Sénateur Saldes : Bien d'accord. C'est pas de chez vous d'ailleurs la griessuppe ?

Sénateur Sennheim : Aucun rapport, c'était l'exécution qui pêchait. La griessuppe c'est excellent sinon !

Le sénateur Modnà acquiesça et reprit un bout de cordon bleu. Il ne manquerait néanmoins pas d'en informer le préfet Schlettstàdt : la réforme de la défense devenait plus urgente avec des objecteurs de principe comme ça au collège des affaires étrangères...
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Salle de collèges fédéraux

Session plénière ordinaire du collège de Défense de la Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti du 31-01-2015:

Portrait du préfet du collège de Défense Aloïs Schlettstàdt
Portrait d'Aloïs Schlettstàdt, préfet du collège de Défense

Le sénateur Mòdna prend la parole :

Sénateur Mòdna : Bonjour estimés collègues. Je souhaite profiter de cette séance afin d'informer le collège de Défense du caractère plus urgent qu'anticipé de notre programme de remise à niveau de l'appareil de défense national.

Préfet Aloïs Schlettstàdt : Comment ça ?

Sénateur Mòdna : Il se trouve que j'ai appris par hasard lors du déjeuner à la cantine de vendredi passé que les sénateurs du collège des affaires étrangères pouvaient être ... Comment dire ? Tatillon au delà du raisonnable sur certains points de doctrine lors de leurs communications avec des nations étrangères, au risque de mettre le pays dans le viseur de puissances potentiellement hostiles par manque pragmatisme.

Préfet Aloïs Schlettstàdt : Vous pouvez détailler ?

Sénateur Mòdna : Je pense qu'il est plus sage de ne pas faire de publicité à cette affaire qui est pour l'instant passée sous les radars de tous le monde. Aussi je ne l'évoquerai pas ici, chacun pourra consulter les minutes . Néanmoins, compte tenu de l'influence limité des membres de notre collège sur le leur, il convient de garder à l'esprit ce trait de leur personnalité collective.

Sénatrice Curèz : C'est inquiétant si nos deux collèges doivent fonctionner en silo sans se concerter sur des thématiques aussi structurantes pour l'avenir de l'Etat. Il est essentiel de remédier à ce problème, au moyen par exemple d'une commission mixte paritaire permettant de nous coordonner. Mieux vaut prévenir que guérir.

Sénateur Mòdna : Tout à fait en phase avec vous, Sénatrice. Néanmoins, la prévention ne doit pas se limiter à simplement s'empêcher de provoquer inutilement par des points d'honneur mal placés. Dans certains cas, il nous faudra nous opposer car cela relèvera de l'intérêt supérieur de l'Etat. Et alors, comment prévenir, je vous le demande ? Il est je pense essentiel de compléter la doctrine de défense que nous avons détaillé il y a quelques temps, et concernant laquelle les premières commandes auprès de l'industrie de défense Faustinans commencent par ailleurs à être livrées. En plus de consolider notre réduit national, il nous faut un moyen supplémentaire de couter à un agresseur éventuel. Sur son territoire.

Le préfet Schlettstàdt souri légèrement, car il savait où le sénateur voulait en venir. A vrai dire, il avait compté aborder le sujet lui-même d'ici quelque temps, mais c'est l'occasion qui fait le larron, et l'occasion était belle.

Sénateur Mòdna : Il nous faut développer une force de frappe balistique. Avec une doctrine connue de tous, bien établie et proportionnée. En deux mots : raisonnable mais dissuasive.

Sénatrice Curèz : C'est juste, sénateur. Mais est-ce suffisant ? J'entends par là que nous partons avec un retard considérable. Alors certes, il n'est guère utile de rattraper les premiers arsenaux de la planète pour s'affirmer comme étant en mesure de causer des nuisances considérables, mais au risque de me répéter, je pense qu'il pourrait être judicieux de reproduire à l'échelle internationale ce que nous devrions faire à l'échelle fédérale : créer des ponts.

Préfet Aloïs Schlettstàdt : Des ponts ?

Sénatrice Curèz : Tout à fait, des ponts. Si le collège des affaires étrangères décide qu'il est dans l'intérêt et conforme aux attentes des citoyens que de s'intégrer plus fortement dans le grand jeu diplomatique d'une part, et de le faire de manière à potentiellement froisser quelques plumes - après tout, le monde pullule de fanatiques religieux, de mercantilistes voraces ou nationalistes militaristes - il convient de le faire avec un parapluie. Et un double si possible. Le premier est celui de notre réduit national, que vous venez justement d'évoquer. Le second doit être celui de nos relations avec nos homologues. Tous ne peuvent pas être mauvais, et il convient donc de lier des accords avec des puissances dont nous estimons que leurs valeurs sont en adéquation avec les nôtres, ou à défaut, pas en opposition. Que cela se fasse de manière bilatérale au cas par cas ou via le multilatéralisme d'une organisation supranationale, cela reste à débattre. Mais si nous comptons aller nager dans le marigot, il va falloir faire copain-copain avec les moins moches des autres crocodiles.

Sénateur Mòdna : N'est-ce pas la marcher justement sur les plates-bandes du collège des affaires étrangères ?

Sénatrice Curèz : Comme déjà expliqué, on ne peut pas fonctionner en silo. Nos thématiques et problématiques sont trop entremêlées pour être traitées de manière isolée en ignorant les actions et les objectifs de chacun. C'est au contraire le thème tout trouvé de la première commission mixte paritaire.

Préfet Aloïs Schlettstàdt : Je seconde ce point de vu. Si personne ne s'y oppose, je vais prendre contact dès à présent avec le préfet Ismaïlia afin de mettre cette fameuse commission sur les rails au plus vite.
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Salle de collèges fédéraux

Session plénière extraordinaire du collège des Affaires Etrangères de la Praefectura Praetorio Gallia Fausti Nanti du 15-02-2015:

Portrait du préfet Edmond Ismaïlia
Portrait d'Edmond Ismaïlia, préfet du collège des affaires étrangères

Le Préfet Ismaïlia prend la parole:

Préfet Edmond Ismaïlia : Bonjour mesdames, bonjour messieurs. J'aimerais que nous abordions ce jour de nouveau ce léger tracas qu'est la course des Mel Mèja. Je suis allé hier rencontrer la direction de course qui m'a confirmé l'engagement d'un certain nombre de personnalités notables dans cette épreuve.

Sénatrice Zugliano : Chacun est libre de prendre les risques comme il l'entend. On ne peut pas promouvoir la liberté et la responsabilité individuelle à longueur de temps et derrière adopter une attitude infantilisante.

Préfet Edmond Ismaïlia : Je suis bien d'accord avec vous. Si par exemple la rejetonne du magnat Icamien, mademoiselle Che Fang, se satellise sur orbite en sortant d'un virage 100 km/h plus vite qu'il n'aurait fallu l'aborder, c'est sa responsabilité individuelle. Notre responsabilité collective, en revanche, est de s'assurer que tout ça ne nous pète pas à la figure. Or, un concurrent risque de nous poser de sérieux maux de tête.

Sénateur Sennheim : Le concurrent Loduarien insiste pour qu'on trinque avant lui avant le départ ? Il va nous coucher l'animal !

Rire dans l'assemblée.

Préfet Edmond Ismaïlia : Ah ah ah, je laisse ma place à un courageux, l'alcool de patate très peu pour moi. Plus sérieusement, il s'agit d'un des pilotes Teylais : Lucas Courvoisier.

Sénateur Saldes : Courvoisier comme ... ?

Préfet Edmond Ismaïlia : Oui oui, justement. Le fils cadet de la reine de Teyla. Deuxième dans l'ordre de succession.

Sénateur De Biche : Ah. AH !

Préfet Edmond Ismaïlia : Je vous laisse imaginer le bronx s'il devait s'enrouler autour d'un arbre en direct à la télévision.

Sénatrice Zugliano : Il est doué le petit, ou il est là parce que c'est maman qui allonge les tickets ?

Préfet Edmond Ismaïlia : De ce que m'a dit la direction de course, il n'a pas un mauvais coup de volant. Et je doute fortement que sa mère soit enchantée de le voir tenter le diable sur nos routes.

Sénateur De Biche : Et bien je suppose que nous allons devoir déployer le protocole habituel d'accompagnement du personnel diplomatique chez nous.

Sénateur Saldes : A ceci près que le personnel diplomatique en visite chez nous ne risque pas de mourir dans un accident de voiture à chaque instant.

Sénateur Sennheim : Ca dépend si la visite de la ville de Storchi est au programme ou pas...

De nouveau des rire dans l'assemblée.

Sénateur Saldes : Vous noterez que la direction de course a soigneusement évité d'y passer d'ailleurs, ah ah ah !

Sénatrice Zugliano : Je pense qu'il va être nécessaire de prendre langue avec le gouvernement Teylais pour prendre la température auprès d'eux sur leur façon de voir les choses. Il est important d'éviter toute crise diplomatique avec une grande puissance continentale, surtout une qui de prime abord a plutôt un a priori positif sur la préfecture à un moment où on sort de notre isolement diplomatique.

Sénateur De Biche : J'ai toutefois peur que les Teylais aient des demandes démesurées, en rapport avec la perception qu'ils ont de leurs impératifs de sécurité. Il ne faudrait surtout pas apparaitre comme friable sur notre notion de la souveraineté nationale à un moment où l'ont va être plus exposé que jamais.

Préfet Edmond Ismaïlia : Souplesse des lignes jaunes et fermeté des lignes rouges, en somme.
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