Le Petit Duché
Posté le : 29 oct. 2024 à 16:26:50
61
Premier journal du duché, ses informations sont fiables et vérifiées.
Posté le : 05 fév. 2025 à 08:07:31
26609
Si la gauche a gagné une bataille, elle ,n’a pas gagné la guerre, en effet, depuis sa récente victoire aux élections marcinoises, les anarchistes se croyaient déjà à la Vice-Royauté, mais les Néos-antériniens en ont décidé autrement. Et pourtant, la bataille semblait presque pliée, l’extrême droite était balbutiante, les conservateurs humiliés et les autonomistes avaient du mal à rassembler une majorité à l’Assemblée Confédérale. Mais il semblerait que les analystes n’aient pas pris en compte le nouvel homme fort de la Nouvelle Antrania ; Charles des Bournos, qui dirigeait l’ex Nouvelle-Antérinie avant la sécession des Etznabiens. Ce dernier réussit à rassembler une grande partie de la droite sous un programme ultra-libéral tout en conservant une certaine rigueur morale, lui permettant ainsi de fédérer les deux grands blocs tout en s’assurant que les anarchistes soient discrédités en jouant ainsi sur quelques habiles tirades poussant le Grand Duché à mieux s’intégrer sur le continent. Finalement, une sinistre affaire de blasphème permettra à la droite de faire front commun contre le P.A.S (Parti Anarchiste Scintillanais) tout en influençant la gauche modérée pour que cette dernière fasse barrage à l’extrême gauche. Mais d’un autre coté, la droite nationaliste s’est quant à elle vu refuser la plupart des sièges et finalement, elle a du se contenter de quelques miettes chez les électeurs mécontents. Cela nous permets bien entendu de revenir sur les élections législatives, mais aussi sur les nouvelles orientations du gouvernement de Monsieur des Bournos.
Avant d’aborder les élections législatives en elles mêmes, il est plus que nécessaire de contextualiser la situation scintillanaise, qui non seulement est nécessaire à comprendre afin de pouvoir comprendre certaines dynamiques politiques locales (à commencer par le néo-libéralisme ambiant) et plus simplement des phénomènes sociaux nouveaux, dus pour la plupart à la Crise, le nom donné au Grand Duché à la sécession des Etznabies. Et nous devons ainsi rappeler comment cet évènement a été vécu, ses impacts aussi bien sociaux qu’économiques sur la vie locale et bien entendu le déroulé du référendum organisé par les autorités antériniennes et les rachistes de l’Etznab. Pour mieux comprendre comment la situation a été vécue à la Nouvelle Antrania, nous avons eu une entrevue avec le Directeur du Centre Ducal d’Études Sociologiques et Politiques, et son analyse est sans appel :
La Crise est certainement le point central de l’histoire antérinienne de ce siècles, d’abord à cause de cette guerre d’indépendance d’une violence inouie, mais aussi car elle marque un avant et un après, elle n’est pas seulement un évènement qui aurait du marquer la force du déclin antérinien, c’est celle qui a démontré la capacité des politiques antériniens à se relever de tels évènements, car oui on ne peut dire que la disparition des trois quarts de la Nouvelle Antérinie a été considérée comme une malchance, un coup du sort qui sera en bout de compte considérer comme particulièrement malheureux mais sans réels impacts pour la fonctionnement de l’Empire et de l’ancienne colonie… Au contraire d’ailleurs, on aurait pu voir apparaître un sentiment de rejet et d’isolationnisme qui aurait pu devenir le premier pas vers la chute et l’effondrement final de l’Empire, marquant non seulement la fin d’un empire millénaire, mais aussi menant à la naissance de zones instables à travers le monde, ouvertes, par conséquent aux ingérences étrangères, en fait les « colons » auraient été remplacé par d’autres colons, sauf que ces derniers seraient de riches hommes cravatés, jaunes, noirs ou blancs vivant dans les riches quartiers des grandes capitales eurysiennes, aleuciennes ou encore nazuméennes.
Mais les conséquences sont certainement plus palpables pour les néos antériniens, à commencer bien sur par la Nouvelle Antrania, seconde bourse antérinienne, qui se serait retrouvée plongée dans les multiples tensions inter-ethnniques entre les rachistes de la R.R.N.G.A, et les etznabiens tout en prenant en compte la majorité eurydescendante, pouvant mené a des situations digne de l’Ouwalinda préoliganienne, et qui aura finalement les mêmes conséquences pour certaines ethnies.. Heureusement, un compromis a été trouvé, mais bien sur, si ce dernier permets à 1 millions de personnes de conserver leurs liens avec l’Empire, ce traité ne fait pas que des heureux, notamment lorsque les élites locales perdent petit à petit le contrôle sur ce qui s’avérait être la « réserve à nourriture de la Nouvelle Antérinie » tandis que des grands groupes pourront ainsi se charger de mettre la main sur l’approvisionnement en denrées alimentaires…
Mais si les changements économiques sont importants, les changements sociaux le sont encore plus, déjà, la confiance, le lien social qui unissait les scintillanais s’est amoindrie durant quelques semaines, en premier lieu à cause des crimes de guerre, que l’Antérinie (et bons nombres de scintillanais) qualifient de crimes contre l’Humanité, et ces derniers furent bien entendus commis par des natifs (extrémistes et ayant des tendances à la violence gratuite), permettant à une droite radicale d’exploiter ce ressentiment, parfaitement légitime, pour en faire une arme de propagande. Et les violences à l’encontre des minorités natives furent commises durant quelques heures, avant que la police n’intervienne pour stopper ce déferlement de haine. Mais quelque chose s’est brisé, les natifs, certes reconnaissants aux forces policières, se sont certainement sentis exclus de la Société locale, au départ ouverte, mais qui devient, petit à petit de plus en plus conservatrice, voire toute aussi réactionnaire que l’Antérinie eurysienne. Et là est le problème, d’abord car cela ne ferait que rendre l’image du Grand Duché détestable pour les populations natives et surtout pour les nations attachées aux droits de l’Homme. Cela est d’autant plus regrettable, que cette vague de violence, brève mais tout de même marquante, a pu décider les populations natives à vivre en parfaite indépendance vis à vis des antériniens eurydescendants.
Or, cela est d’autant plus regrettable que les Etznabies auraient pu s’étendre sur une seule province, et non pas sur les trois quarts du Grand Duché de la Nouvelle Antérinie, en effet, la plupart avaient des professions intellectuelles importantes, et nombre de ces derniers étaient réputés pour être des avocats brillants, même si la plupart des natifs appartenant aux catégories sociales supérieures, mais néanmoins, quelques dizaines d’avocats, de juristes et d’hommes d’affaires sont partis de la Nouvelle Antrania pour former ce que l’on pourrait qualifier la future élite politique locale, même si beaucoup de natifs sont restés fidèles à l’Antérinie et ce malgré des débordements plus que violents à leur encontre. Cela est en grande partie due à une violente répression de ces émeutiers qui furent pour la plupart dispersés à coup de lacrimos et de matraques… Tandis que les autorités coloniales, à commencer par Charles des Bournos, se précipitèrent pour tenter de rassurer les natifs et les antériniens pro-natifs, cet incident n’a fait que fragiliser la confiance existant au sein de la société scintillanaise sans pour autant amener une méfiance entre les groupes ethniques, cela est en fait une sorte de rejet de la colère « populaire » sur les natifs qui a permis de faire émerger l’extrème droite anti-native, tandis qu’un front pro-natif est né, c’est en quelque sorte un regain d’importance sur ce qui pourrait devenir la « question native ».
Mais ce n’est pas tout, si la Crise, a été à la fois révélatrice sur les tensions internes qui concernent l’intégration des populations natives, elle a aussi en grande partie renversé l’économie locale, le sociologue rappelait justement que cela fut un choc pour l’alimentation du Grand Duché, et surtout ce qui concerne les populations les moins aisées, et permettant aux grandes sociétés de prendre le contrôle du marché local, et à commencer par Terrabilis et les Compagnies Commerciales Afaréennes. Cela bien entendu marque la fin des entreprises néos antériniennes, d’ailleurs l’économiste Armand du Plessis du Petit Duché n’hésite pas à se montrer des plus soucieux pour l’économie locale :
Ce qui est terrifiant est avant tout la chute plus que probable des grandes sociétés de distribution néos antériniennes, et c’est cela qui doit être pris en compte ; et ce pour des raisons avant tout politiques et économiques, d’abord car les conservateurs sont connus et reconnus pour leur protectionnisme, rendant toute alliance (au départ) entre ces derniers et les néos libéraux impossible. Mais pourtant, il faut se rendre à l’évidence, et les grandes sociétés antériniennes et marcinoises se partageront le marché, et ce avec les néos antériniens qui applaudiront, trop heureux de pouvoir compter sur d’autres pour un approvisionnement assuré, tandis que les anciennes grandes entreprises locales devront se contenter de quelques miettes dans cet immense marché en reconstruction. Il est nécessaire pour cela de rappeler ce qu’était la seule, l’immense société qui dominait alors le marché intérieur de la distribution en Nouvelle Antérinie.
En effet, maintenant, Terrabilis devient l’incontestée sur le marché local, sa croissance phénoménale et ses capacités à s’implanter à travers le monde fait de cette dernière l’acteur économique majeur dans la région, notamment après la chute d’Aleucialiment, l’ex firme qui dominait alors le marché scintillanais. En effet il est important de rappeler que cette dernière ne pouvait s’imposer uniquement grâce à sa maîtrise des sites de production agricole, lui permettant d’arguer une vision « écologique » et « propre » de l’alimentation tout en étant un « moteur pour l’économie ducale », ainsi il faut bien comprendre que avec la perte de leur base arrière, la société néo-antérinienne perd justement ce qui se révélait être son principal argument commercial, tandis que les politiques d’ouverture économique qui suivirent ne firent que précipiter l’entreprise dans la tombe, tout en laissant entrer le loup dans la bergerie. Car Terrabilis est extrêmement compétitive, et depuis les négociations entre le gouvernement impérial et ducal avec les etznabiens et les akaltiens, les risques de voir cette dernière évincer son rival afaréen pour certainement rendre le marché pour l’instant oligarchique (environ 75 % de ce dernier est dominé par la C.I.A et Terrabilis) en un marché monopolistique si la compagnie afaréenne venait à se faire dégager de ses positions. Notamment depuis l’implantation de Terrabilis en Hernandie.
Et au niveau politique aussi cela se ressent, le lobbying qu’exercent ces deux entreprises est très important, elles ne le font pas pour des raisons idéologiques, mais surtout pour des raisons économiques, la loi de l’utilité prime sur les idéaux, d’autant plus lorsque les hommes d’affaires tiennent les vannes à monnaie… Ainsi les partis à obédience conservatrice furent promus et renforcés alors que les groupes de gauche furent bien entendu désavantager, notamment dans cette société particulièrement conservatrice. »
Ainsi il faut retenir que le contexte a joué un rôle décisif, capital, dans cette nouvelle élection, d’autant plus lorsque le gouvernement antérinien, composé d’excentrique dandys (nous devrions penser à Monsieur d’Antrania, actuel ministre des affaires étrangères) ayant fait pour la plupart fortune dans la haute fonction publique, et ayant survolé les concours académiques des grandes écoles antériniennes ne peuvent soutenir leurs candidats, amenant les entreprises à s’en charger,quitte à y préférer des personnages moins protectionnistes, et plus en adéquation avec leurs intérêts économiques, tels que les néos libéraux.
Mais pourtant le soutien des riches entrepreneurs ne fut pas automatique pour le Premier Ministre, il a du en premier lieu écarter les concurrents du Parti, puis les partis d’opposition qui semblaient revigorer par les victoires du F.L.A et l’entrée du P.C.A au sein de l’Union Internationale du Communisme et du Socialisme, tandis que les partis classiques, à savoir les autonomistes (qui n’avaient obtenus aucun siège à Kalindi) étaient humiliés par le P.P.A qui réussit à rassembler ces derniers sous son égide, tandis que les conservateurs, habituellement majoritaires devaient céder la place aux autonomistes amenant une animosité certaine entre les deux partis, et renforçant surtout les divisions à droite. La gauche elle, majoritaire dans les sondages, se voyait déjà hégémonique à la Nouvelle Antrania mais du très vite se rendre compte que la population restait profondément libérale et particulièrement conservatrice sur le plan des valeurs, alors comment expliquer ces erreurs de sondages ? Les sondeurs se seraient ils trompés dans les chiffres ? Auraient ils inversés quelques données ? Le directeur du Centre d’Étude Politiques de la Nouvelle Antrania nous donne quelques précisions :
« Je dois avouer que c’est compliqué de répondre à une telle question, d’abord, car elle nécessite que nous nous replongeons dans la situation locale, avec une rigueur et un sérieux qui doit dépasser les a priori, ainsi si je devais résumer en quelques mots ce qu’il c’est passé en Nouvelle Antérinie, je dirais cela :
Depuis l’indépendance des Etznabies, des points centraux sont réapparus dans le débat public, la place des indigènes (que l’extrême droite remets constamment en cause), les relations vis à vis d’Antrania et de sa fille aleucienne, la gestion économique et des entreprises du Grand Duché et bien sur, les échanges entre l’Etznabie et la Nouvelle Antrania. Mais aussi la question sécuritaire, que pose la R.R.N.G.A, et plus généralement la lutte contre le trafic que drogue, en provenance des grands états de la région, à commencer par le Costa Suenaleja et l’Icamie, même si l’Hernandie, du fait de ses liens économiques avec les banques de la Nouvelle Antrania pourraient nous pousser à repositionner les limites que nous imposeront aux oligarques hernandiens.
Ainsi les populations, initialement conservatrices, voire même réactionnaires auraient pu s’ouvrir aux anarchistes, qui à défaut de ne pas révolutionner les mœurs locales, auraient pu y laisser germer les graines de ce que l’on pourrait qualifier de « proto-anarchisme » et permettre ainsi à leurs collègues de Marcine d’avoir de solides arguments pour prouver qu’une alliance avec la Confédération est possible, ouvrant ainsi la porte aux idées de Reaving. Mais il semblerait que la droite se soit alliée trop tôt, qu’elle a pu redonner confiance aux électeurs de cette tendance tout en humiliant les principales figures anarchistes en appuyant sur leur mode de vie dissolu. Or, il faut surtout comprendre que la Droite, dans cette configuration, n’a connu qu’un léger coup de « blues » (si vous me pardonnez l’expression), elle est toujours hégémonique, ce n’était qu’un coup de fatigue avant de reprendre le dessus, finalement elle n’a fait que se ressourcer, ça arrive souvent de voir la droite scintillanaise prendre du retard lors des élections locales, mais pourtant, elle conserve tout de même son influence et son importance lors des résultats locaux.
Je pense d’ailleurs, que les propositions de la gauche anarchiste étaient bien trop modernes, cette dernière visait à terme de faire cesser les activités boursières de la Nouvelle Antrania ! Elle mettait ainsi un bon nombre d’entreprises sans le sous, tandis que la population locale, qui travaille majoritairement dans le secteur tertiaire, se retrouverait au chômage. Et vous imaginez bien que c’est hors de question pour un cadre de se voir « réduit » à exercer des métiers agricoles, même les bobos, réputés pour leur hypocrisie, ne s’y abaisseraient pas ! Dès lors, il faut croire que les propositions anarchistes étaient encore une fois trop hâtives, alors que la Droite, silencieuse au départ, réussit à rassembler ses électeurs en repensant complètement sa stratégie. C’est certainement le point fort de cette dernière, qui peut changer rapidement de programme tout en s’adaptant aux exigences locales. Car comme vous le savez, cette dernière se doit de posséder une capacité de résilience hors du commun pour atteindre de tels scores. »
Mais pourtant, une alliance entre ses composantes demeurait encore impossible, d’abord car elle était très divisée sur le point idéologique. En premier lieu car les programmes différaient largement entre autonomistes et conservateurs, qui semblaient vouloir se différencier encore plus sur le terrain, d’abord car le sujet principal des élections (qui était le même au niveau impérial) concernait avant tout le statut des colonies et des dépendances d’Antrania et de la Famille impériale, ainsi un terrain d’opposition était déjà trouvé, mais avec la fédéralisation et l’apparition de nouveaux défis électoraux majeurs, que Jean de Lattre avait précédemment cités, et finalement, le grand débat de la droite devenait le rapport à la patrie mère et aux états aleuciens, tandis que la gauche tentait tant bien que mal d’imposer un débat centré autour du capitalisme et d’une abolition de la propriété, choc bien trop grand pour la plupart des néos antériniens. Ensuite, la défaite des conservateurs aux législatives marcinoises eut un impact considérable sur la perception des ces derniers au sein de la droite, en effet, les autonomistes, très proches du P.P.A lors des précédentes élections, prennent dorénavant de haut les conservateurs, et ce pour se montrer plus différenciables des conservateurs, ainsi une alliance à droite paraissait improbable et impossible. »
Ainsi on constate vite que la Gauche a très bien pu profiter de ces dissensions en interne pour espérer surclasser les habituels vainqueurs. Mais malheureusement, du fait de la sociologie de la Nouvelle-Antérinie, ses chances de pouvoir appliquer l’intégralité de son programme sans s’attiser les foudres de la population sont réduites. De plus, la Droite, tout en se divisant, offrait à la gauche un excellent élément pour discréditer cette dernière, elle pouvait ainsi se poser en tant qu’alternative stable et unie, face à une droite en décomposition ou du moins très divisée… Elle réussissait aussi à séduire une grande partie des classes laborieuses et des minorités, à commencer par les Natifs, effrayés par les propos assez radicaux de certains conservateurs, qui entraient directement en conflit avec le grand chef de la C.P.A, à savoir Aimé Kapàn, tandis que des dissensions au sein même des autonomistes en disaient long sur la méfiance vis à vis des autochtones… Ainsi la gauche rassurait ces derniers, tout en calomniant la Droite, et attirant ainsi les électeurs pro-natifs et natifs. En fait, la division de la droite permettait aux Anarchistes, qui profitaient maintenant de l’aura de leurs camarades marcinois, de se hisser, temporairement, en tant que première force politique locale.
D’ailleurs, les débats entre les différentes formations politiques se soldaient souvent en faveur de l’Union Anarchiste, qui démontrait par la même la prétendue solidité de ses arguments, et ce grâce à un élégant militant qui avait un charme étonnant et une prestance oratoire hors du commun. Ainsi les premiers affrontements verbaux entre les conservateurs et l’U.A se solda par la victoire de Jean Etàlan, qui rassurait les Natifs tout en humiliant ceux qui formeront l’extrême droite. N’a t’on pas vu l’élégant jeune homme aux yeux de braises enflammer le plateau d’une émission dédiée au sujet des natifs en disant : « Il est inadmissible de croire que ces hommes ne sont pas tout aussi antériniens que vous et moi ! Enfin, ils se sont battus au coté de la Garde Coloniale durant la Crise et sont reconnus antériniens aux yeux de la Loi ! » tandis que son adversaire, désarçonner ne sut que lui répondre, et fit même pire ; il dérapa et compara un Natif à un « virus », détériorant ainsi l’image de son parti auprès des néos antériniens. Ainsi dans la soirée, les conservateurs ne perdirent plusieurs points dans les sondages, tandis que les autonomistes se décidèrent à exclure (lors d’un congrès qui concerna l’intégralité des encartés) les éléments les plus anti-natifs, ce que firent quelques jours plus tard les conservateurs humiliés et défaits, c’est comme cela que le Tireur titrait : « Après quelques dérapages, la Droite se décide enfin à se défaire des éléments trop anti-natifs ». Tandis qu’un nouveau scandale éclaboussa la gauche…
Ainsi, durant ce début de campagne, la gauche paraissait hégémonique, elle aurait pu obtenir la majorité à la Nouvelle Antrania tout en discréditant la droite, menant ainsi à un potentiel déclin de cette dernière… Mais pourtant, un homme, sorti de nul part réussit à inverser la tendance, et même plus, à pousser son parti, pourtant relégué à la marge de la vie politique scintillanaise, à devenir la première force politique du Grand Duché, et ce grâce à deux évènements, le premier étant une nouvelle scission de la droite, et le second étant une « chance » inespérée qu’il fallait saisir, en effet Etalàn fut accusé de corruption déchaînant ainsi les critiques des autorités conservatrices et surtout menant les scintillanais à se détourner de l’U.A, tout en salissant l’image du parti de gauche, déjà affaiblit par la sécession des mouvances plus modérées, souhaitant se défaire de la mauvaise presse qui pourrait salir à jamais la gauche néo-antérinienne. Tandis que la Droite, au départ humiliée, redevenait fréquentable, et ce grâce au retrait des ultra-radicaux qui forment l’actuelle exrème droite du Grand Duché, et qui se coupe de tout soutien politique. Mais la plus grande réussite de des Bournos fut certainement réussit à rallier les conservateurs et les autonomistes, comme le souligne le politologue Étienne Marchand :
« Il est clair que l’alliance entre le P.N.L, le C.P.A et l’U.P.C peut paraître étrange, paradoxale même, n’a t’on pas vu Kapàn vociférer de manière véhémente contre les Conservateurs, n’a t’on pas vu les conservateurs invectiver leurs collègues plus modérés ? Et pourtant, ils ont réussi ! Et c’est certainement la plus grande originalité de cette campagne. Mais néanmoins, je pense que deux choses ont permis de rassembler ces deux mouvances, même trois si l’on prends en compte la pression du grand patron du P.N.L, Charles des Bournos. La menace de voir arriver un parti anarchiste au pouvoir, les risques étaient bien trop grands pour les partis qui défendaient tout deux une vision libérale, plus proche du corporatisme que de l’ultra-libéralisme, mais quand même. Ensuite, la disparition des tendances anti-natives, qui rendaient une alliance entre les deux partis impossible fut l’élément déclencheur et celui qui fut le plus important, si l’on excepte l’intervention du P.N.L. »
Et pourtant, les deux partis n’étaient pas prêt de s’allier, au contraire d’ailleurs, non seulement les différences idéologiques restaient relativement marquantes, mais pourtant, lors de la conférence de la Nouvelle Antrania, présidée par le P.N.L, fut le premier pas pour restaurée l’importance de la droite, qui redevenait un élément majeur, d’abord car les sondages se rééquilibraient, et puis car les anarchistes commençaient à ralentir et à redevenir inquiétants, notamment à cause des déclarations d’Etàlan qui annonçait vouloir « limiter » le droit à fusionner les entreprises, devenant ainsi l’ennemi numéro 1 pour les grandes sociétés boursières et marchandes, gelant ainsi une grande partie de ses ressources économiques, fournies par Terrabilis (qui craignait de voir apparaître un frein à sa croissance). Et ce fut ces déclarations qui rassemblèrent la droite qui se voyait ainsi unie face à un ennemi commun, et qui pouvait maintenant compter sur une nouvelle proximité idéologique que facilita l’expulsion des groupes anti-natifs et ultra-radicaux.
Ces derniers, qui ternissaient l’image du parti, se firent très vite marginalisés, avant de finalement se faire exclure, et ce bien entendu pour conserver, ou du moins, « limiter la casse » au niveau de l’image des différents Partis composants la Droite. Ces exclusions, amenèrent à la naissance du P.A.C, le Parti Anti-natif et Capitaliste, ce dernier a eu une double-utilité pour les partis de la droite traditionnelle. D’abord, le P.A.C éloignait les éléments trop virulents, les repoussoirs du monde politique scintillanais, qui signifie forcément que l’image des partis (de la droite classique) était moins altérées, et même renforcée, vu que ces derniers montraient qu’ils étaient capables de prendre les mesures qui s’imposaient, et même plus, de défendre les citoyens antériniens d’origine native ! Le second avantage, qui vient en quelques sortes suppléer celui que j’avais évoquer plus haut, était bien sur de pouvoir passer pour une solution éclairée, qui alliait tendances capitalistes et politiques conciliantes vis à vis des populations natives, et même mieux, de former une sorte de barrage à l’extrème droite, sans pour autant tenter le diable en élisant des anarchistes.
Quant à l’alliance entre ces derniers, elle avait plusieurs avantages. Le premier étant bien entendu de montrer que ces formations étaient capables de collaborer entre elles pour pouvoir atteindre des objectifs communs, rappelant ainsi que les groupes de droite sont matures et pragmatiques, tout en permettant de rassurer les conservateurs et les autonomistes d’Antrania en montrant qu’une alliance en Outre Mer était encore possible. De plus, les uns et les autres pourraient redevenir de véritables poids dans la politique néo-antérinienne, permettant de concurrencer les anarchistes qui prétendaient être la seule alternative possible pour avoir une gouvernance « stable et pérenne » tout en critiquant sur ce même sujet la droite. Ainsi cette dernière ne se contentait plus des habituels : « ironique pour un parti voulant démolir, enfin déconstruire, nos saintes valeurs » (qui avait tout de même un certain effet sur les candidats…) mais qui pouvait ajouter : « Et pourtant, on réussit bien à s’allier ; il faut dire que des liens idéologiques proches et la détestation des amas de termes savamment stupides permettent de lier la Droite ! »
Alors que « Kapàn et Martin se rabibochent », la gauche elle explose, et ce à cause d’une affaire que le N.A Today révèle sous ce titre : « Etalàn l’anticapitaliste se fait racheter par deux grands groupes boursiers ! ». Cette affaire de corruption, impliquant le chef de l’U.A et plusieurs magnats de la finance antérinienne est certainement l’une des plus intéressantes, de par ces répercussions, mais aussi de par sa complexité. En effet, d’après le rapport d’enquête, « plusieurs millions de talents furent versés au secrétaire général du C.A en échange d’un adoucissement de ses positions sur les fusions acquisitions ». Vu comme ça, il n’y a aucun problème, dans la mesure ou l’influence des lobbyings est important et capital en Nouvelle Antérinie, mais c’est surtout à cause de l’hypocrisie de l’homme politique, qui perd donc tout son crédit auprès des électeurs, et même pire, il s’attire les foudres de l’Église, qui tout en refusant de critiquer ses prises de position, dénonce avec vigueur et énergie « le péché de cet homme qui se vends lui et ses combats » (ce sont les mots de l’archevêque de la Nouvelle Antrania) tandis que le monde politique s’en donne à cœur joie pour critiquer ce comportement, Kapàn dira d’Etalàn que c’est un « lâche incapable d’assumer ces combats, heureusement qu’il n’est pas premier ministre, sinon, il nous aurait déjà vendu aux Kah Tanais… ou aux loups de la finance » tandis que des Bournos est encore plus virulent : « C’est l’hôpital qui se fout de la Charité ! » avant d’encourager les sociaux démocrates et les modérés à faire barrage aux « traîtres » et aux « hypocrites ».
Cette invective, finalement, ne fera que précipiter la chute de l’U.A, qui se voyait déjà au Palais des Vices-Rois, et le P.S.D quitta le navire quelques jours seulement avant le Premier Tour, amenant ainsi une confusion fatale à la Gauche. Mais néanmoins, ce retrait ne s’est pas accompli du jour au lendemain, mais reflète plutot de violentes dissensions au sein même des partis, qui s’opposaient de plus en plus souvent. Déjà au niveau économique, les oppositions étaient violentes, pour ne pas dire explosives, en effet, les sociaux démocrates devenaient les rivaux des anarchistes qui se voyaient contester par ces derniers, notamment à cause de leurs positions ouvertement anti-capitalistes alors que le P.S.D était plutot libéral sur les bords. Ainsi, les affrontements en interne ne faisait que diviser les forces de gauche, qui se trouvait maintenant divisée en deux factions ; les « modérés » (P.S.D et autres formations idéologiquement proches) face aux « radicaux » (anarchistes et communistes). Cette division amène bien sur la méfiance des électeurs, qui perdent confiance en ce parti qui non seulement est dirigé par un « hypocrite » mais aussi qui se scinde en deux blocs rivaux, amenant division et confusion.
Finalement, des Bournos sut exploiter sa position de « non affilié » au sein de la droite traditionnelle pour imposer son parti, et même à fédérer les autres formations de la droite, il put faire rempart à l’extrême gauche, tout en affaiblissant l’extrême droite. Ainsi, il devenait un élément fédérateur digne de confiance pour les électeurs, déçus par les déboires d’Etalàn, accusé par beaucoup d’avoir une vie « dissolue » (comprenez que dans la tradition catholique, la corruption est la porte d’entrée pour les péchés infiniment plus graves…) et « hypocrite », cela lui permit ainsi de devenir la nouvelle figure politique du Grand Duché, et ce grâce aux dissensions au sein de la Droite, qui tente de s’unir en se ralliant à ce dernier, qui joue un rôle d’arbitre et de modérateur au sein de cette dernière. Mais néanmoins, des divisions restent, et il est fort probable que les questions économiques mèneront à de féroces affrontements entre les Libéraux et les corporatistes conservateurs.
