21/02/2015
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[Westalia - Sterus] Rencontre des meilleurs rivaux aleuciens

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Drapeau Westalien Drapeau Stérusien


Rencontre diplomatique entre la Grande République de Westalia et la Fédération de Stérus

Columbia, Westalia, le 22 décembre 2014

Avec l'annonce officielle d'une rencontre avec la Fédération de Stérus sur le sol westalien, journalistes comme politiques étaient toute oreille et yeux tendus vers Columbia, capitale fédérale et pour l'espace de quelques heures point culminant de l'Aleucie, alors que deux des nations les plus prometteuses du continent se réunissent au même endroit, sans le cadre très précis que peut représenter l'ASEA. Westalia et Stérus sont des nations indissociables de cette nouvelle alliance, à la fois pays moteurs et sur le devant de la scène, ont les dépeints bien souvent comme les "meilleurs rivaux" dont les visions s'opposent, étant sûrement les membres de l'organisation qui débattent le plus ardemment sur les sujets présentés, voilà peut-être pourquoi ils apparaissent, à eux deux, comme les principaux visages de cette dernière. Pour autant, si certains sujets majeurs les divisent, les relations restent cordiales et le respect reste globalement mutuel. Avec la proposition de cette rencontre, le nouveau gouvernement stérusien souhaite briser le statu quo des relations qu'entretiennent les deux pays depuis bientôt deux ans, non sans peur de mettre un coup de pied dans cette fourmilière dont nul ne sait ce qui en sortira réellement. Chaque délégation possède ses cartes à jouer et cette rencontre, plus que celle de deux pays alliés, pourrait être celle qui aura le plus d'impact sur l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, une sorte d'entente en comité restreint... Du moins, dans l'optique où celle-ci aboutirait à quelque chose. D'un côté, si les deux nations arrivent à s'accorder sur certains sujets et faire preuve de compris en définissant ensemble une ligne directrice précise pour l'ASEA, Westalia et Stérus aurait l'influence suffisante pour imposer celle-ci et donner un puissant souffle à cette dernière. D'un autre côté, certains sujets font tellement l'objet d'opinions contraires, que le retour au statu quo pourrait être à prévoir, au meilleur, une dégradation des relations et de la cohésion de l'alliance, au pire. C'est peut-être pour cela que Columbia va être, l'espace d'un instant, le centre d'intérêt de toute l'Aleucie, tellement l'issue de cette rencontre pourrait avoir des répercussions historiques sur le continent. Tout dépendra des différents acteurs qui se présentent à celle-ci, des intentions encore non-dévoilés et des stratégies diplomatiques de chacun.


A l'aéroport fédéral Stanislas Asfort, une grande piste est dégagée pour permettre l'atterrissage de l'avion consulaire stérusien. Principale porte d'entrée dans le pays, modernisé et élargie au milieu de l'année 2014, il est l'un des symboles de ce que les westaliens appel "l'ouverture sur le monde", soit la sortie de l'ère isolationniste. Depuis cet événement, le nombre de destinations internationales ne cessent de se multiplier, tout autant que les échanges humains avec l'extérieur, qui semblent être devenus chose commune en très peu de temps. A la sortie de son avion, le Consul et sa délégation sont accueillis sur un tapis pourpre stérusien et l'hymne de la Fédération, "Amor patriae", retenti en fond, joué par le chœur de la Garde Républicaine. Entourés d'une rangée de militaires en tenue de cérémonie, ces derniers peuvent voir arriver deux grands hommes âges et un plus petit, visiblement plus jeune, pour le saluer. Le premier homme de grande taille n'est autre que le Président Fédéral Victor Hardenbor, le dirigeant de la Grande République, le second est le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx, le charismatique chef du gouvernement, et le dernier, plus jeune que ces deux compères, le Ministre Fédéral aux affaires étrangères Henry Takajiwa, également connu comme l'architecte de la diplomatie westalienne. Ces derniers s'expriment en Italien madrerian, la récente nouvelle langue officielle du pays et la plus à même de fluidifier les échanges avec les stérusiens.

Victor Hardenbor : Monsieur le Consul Crisobal Pandoro, c'est un honneur de pouvoir accueillir le dirigeant d'un pays allié tel que la Fédération de Stérus, d'autant plus récemment élu par son peuple. Nous attendions cette rencontre avec impatience et nous espérons que vous pourrez profiter de la beauté et de l'hospitalité de notre pays tout au long de votre séjour.

Henry Takajiwa : J'ai eu l'occasion d'échanger avec plusieurs dignitaires stérusiens et c'est un plaisir de pouvoir rencontrer le nouveau dirigeant de la Fédération, ami de Westalia. Nous avons de nombreux sujets à discuter et je suis persuadé que nous ressortirons plus fort et unis à l'issue de ces échanges, pour le bien de nos peuples et de la puissante alliance que nous formons en Aleucie.

Après quelques salutations formelles, les différents diplomates et dirigeants des deux nations se prêtent au jeu des photographes qui illustrent ce moment historique. A la suite de ceci, les deux délégations se rendent au convoi sécurisé qui les mènerons jusqu'au Musée de la Révolution. Voyageant principalement dans le centre historique de la capitale, les représentant de la Fédération peuvent profiter de la vue des bâtiments à l'architecture néoclassique surreprésentés et des avenues richement décorées, traces de l'époque d'opulence de la Ier République Westale, et ornées de drapeaux westaliens et stérusiens. Une beauté qui aurait été presque parfaite, si un activiste équipé d'un panneau "Sterus get out!" n'aurait pas gâché la scène, avant d'être rapidement interpellé par des agents en civils. D'une voix rassurante, le Ministre Fédéral Takajiwa rassure de l'exceptionnalité de la chose, bien qu'un peu dans l'embarras. Probablement un militant nationaliste qui a un peu trop pris au cœur les paroles de son leader, qui s'est récemment démarqué pour des propos très hostiles sur la Fédération. Arrivé au Musée, le dirigeant Stérusien a le droit à une visite de la plus prestigieuse collection d'objets historiques de la Grande République, mais également du monde entier, présentée en personne par le Président de l'Association of Westalian Explorers and Archaeologists (AWEA), le groupe d'historiens et d'archéologues le plus connu du pays et jouissant d'une popularité très particulière auprès du public. La plus grande salle couvre la période de la Révolution Westalienne (1811 à 1813), précédée d'une salle parlant de l'exil des métropolitains fuyant la guerre de l’effondrement et de la prise de pouvoir du Roi Edward Ier sur la colonie, devenant de facto un Etat indépendant, avant de se faire renverser par un mouvement républicain au cours de la Révolution. Des salles qui tendent à rappeler que les westaliens ont une forte tendance à la résilience et à leur détermination à atteindre leurs objectifs, souvent envers et contre tous.

Opéra Royal
L'Opéra Royal (Royal Opera), principal théâtre de la ville de Columbia

This land is mine

A la suite de cette visite fort instructive sur l'histoire du pays, la délégation se dirige vers l'Opéra Royal, à quelques rues du Musée. Centre important de la culture du pays, il est surtout caractérisé par un style architectural dit "Rémien oriental", originaire d'une mouvance assez particulière du néoclassicisme westalien. Si à l'origine ce théâtre fut battit sur Ordre du Roi Edward Ier, il sera incendié au cours de la Révolte de Saint-George (ancien nom de Columbia), avant d'être reconstruit dix ans plus tard sous la forme qu'on lui connait aujourd'hui. Bijou d'architecture, on y joue nombre de pièces classiques du répertoire de la Grande République, mais également des opéras, des concerts, et même des conférences depuis quelques années. C'est un lieu incontournable de la bourgeoisie Columbienne, qui est très souvent au rendez-vous des événements tenus en ce lieu magnifiquement décoré. Après une visite de l'Opéra Royal, le Consul Crisobal Pandoro et sa délégation sont invité à une représentation d'un classique des années 60 westalien : "This land is mine", un chant qui raconte la colonisation de Westalia, une œuvre patriotique et très populaire qui donne à la création du pays une aura presque biblique, dans une logique néo-coloniale encore très appréciée aujourd'hui. Pour la plupart des westaliens, c'est un grand classique de la musique et considéré comme une chanson donnant leurs terres comme celles des westaliens, pas seulement celle des austariens, des nipozams, des madrerians ou des hamajaks, mais celle de tous ces peuples qui forment ensemble Westalia.

Palais d'Argent
Le Palais d'Argent, résidence officielle du Président Fédéral de la Grande République de Westalia

Après un repas composé de spécialités westaliennes, les deux délégations allaient enfin pouvoir entamer les discussions diplomatiques tant attendues par tous. Jusqu'à présent, la visite de certains lieux de la capitale et de certaines œuvres ne semblaient pas totalement dénuée de sens. D'un côté, on rappelle aux stérusiens les éléments en commun avec l'histoire de la Grande République, pour démontrer que ces deux peuples ne sont pas aussi éloigné culturellement que ce que l'on pourrait croire. D'un autre côté, d'autres éléments indiquent clairement de la force d'autonomie et de décision des westaliens, voilà tout un tas de sous-entendus pour mettre en bouche le début de cette rencontre. Réunis autour d'une table, dans une grande pièce du Palais d'Argent, les différents dignitaires des deux nations se font désormais face, n'attendant que de débuter les échanges. Si le Premier Ministre Fédéral fut une personnalité très active dans la matinée et durant le repas, il n'est désormais plus présent, comme le veut le protocole et la constitution, qui le limite aux affaires intérieures du pays, bien qu'ayant le droit de faire une présence honorifique dans l’accueil de représentants étrangers sur le sol de la Grande République.

Victor Hardenbor : Chers amis stérusiens, j'espère que cette matinée et ce repas en Westalia ont pu détendre votre venue sur nos terres. Dans cette ambiance conviviale, il va désormais être temps pour nous tous d'entamer le moment le plus important de cette rencontre, soit les échanges diplomatiques que vous avez demandé à avoir avec notre gouvernement. Si je ne m'avance pas trop, ceux-ci portent principalement sur nos positions diplomatiques, politiques et tout particulièrement sur l'ASEA. J'espère également des sujets plus recentrés sur nos relations bilatérales, mais je vous fais avant tout confiance pour entamer ces échanges. Monsieur le Consul, je vous laisse nous faire part du premier sujet que vous souhaiteriez aborder avec nous.

L'attention est désormais portée sur le dirigeant stérusien et sur quel sujet il souhaitera amener en premier sur le devant de la table avec la délégation westalienne. En face, les regards sont devenus bien plus sérieux que lors de cette précédente matinée bonne enfant. Le contexte est plus sérieux et l'attitude stérusienne pourrait avoir un grand impact, non seulement sur cette rencontre, mais également sur sa réception à l'extérieur de celle-ci.

Victor Hardenbor Henry TAKAJIWA
Le Président Fédéral de la Grande République de Westalia, Victor Hardenbor, et le Ministre fédéral aux affaires étrangères, Henry Takajiwa.
Il était rare, très rare qu'autant de journalistes se rendent en même temps dans un pays pour une simple visite diplomatique. Au sein de la fédération, cela faisait maintenant des jours que l'annonce de cette visite avait été annoncée au grand public. Et loin de déchaînées les passions elle avait surtout suscité la controverse. Pourquoi le consul se rendait en Westalia ? L'objectif principal était affiché depuis le discours de politique général, il fallait briser la glace et aller à l'essentiel avec ce pays. Mais pourquoi maintenant ? Quelques semaines seulement après son élection, pourquoi le consul se rendait si précipitamment en Westalia ? La peur principale des gens était de voir le consul Pandoro sortir de l'ASEA. Il était déjà sorti quasiment manu militari de la CAN à peine 3 jours après son élection et avait bel et bien dit que l'ASEA ne constituait pas une organisation vitale pour la fédération. C'est pour cette raison qu'il avait parlé de la nouvelle alliance Stérusienne "CITADEL". Mais la plupart des experts locaux s'accordaient à dire que CITADEL n'était pas aussi prometteuse que l'ASEA et que nul ne pourrait prédire combien de temps encore CITADEL vivra. Alors, depuis le jour du discours de politique général, les journalistes ne faisaient que, sans cesse, de relater l'historique récent des relations Stéruso-Westalienne. On pouvait et sans faire de faux-semblants dire que celle-ci était tendu, parfois même musclés. Pour autant, les deux états ont su mettre de côté chacune de leur division quand il s'agissait de protéger les intérêts de l'alliance. Westalia et venu en aide à la fédération durant la crise Poétoscovienne, tout comme la fédération à mis ses services de renseignement au service de Westalia durant le conflit (toujours en cours) avec Antegrad. Au sein de la fédération, on représentait souvent l'ASEA comme une famille. De cette manière, on pouvait identifier les membres de cette famille et mieux comprendre les réactions et agissements des membres. La fédération de Stérus et Westalia étaient souvent représenté comme deux cousins qui ne s'entendent pas forcémenent et qui durant les repas de famille se parlent, mais sans non plus trop entrer dans les détails. Mais qui pour autant ont le sens de la famille et ne tolèrent pas que d'autres s'attaquent à ceux avec qui ils partagent le pain.

C'est donc dans cet atmopshére très tendue que bon nombre de journalistes avait fait le déplacement. Ils étaient tous venus au moins 1 journée en avance pour ne surtout pas manquer l'arrivée du consul à la sortie de l'avion. Il faut dire qu'au sein de la fédération, le consul n'est pas réellement vu comme un simple représentant étatique, un président ou Premier ministre. Le consul en exercice est réellement vu comme une forme de saint qu'il est plus qu'important de respecter et de considérer. Même quand vous n'avez pas voté pour lui, vous lui devez le respect et devez bénir son rôle. Véritable descendant des saint empereur de Stérus, les consuls ont également une tache que peu de monde pourrait assumer, ils doivent honorer le poste qu'est celui d'empereur, mais sans en avoir le titre. C'est pour cette raison qu'un consul déchu ne peut revenir sur le devant de la scène. Car ce poste est tellement considéré au sein de la fédération, il y a tellement un aspect divin à ce rôle que si vous venez à manquer à votre devoir alors vous n'êtes plus digne de rien. C'est pour cette raison qu'ici les candidats au poste de consul sont très régulièrement des personnes étant soit des chefs de parti soit encore jeune politiquement. Car les plus grandes carrières politicienne ne peuvent accepter de voir toute leur vie bafouer lorsqu'ils seront destitués.


Quand l'avion arriva à l'aéroport fédéral Stanislas Asfort, le consul était dans un esprit plutôt jovial ce matin-là. Mais le consul comme beaucoup de Stérusien était ce qu'on appelle au Catloma "Un gars du sud". Alors l'idée de sortir de cet avion et sentir le froid Westalien de décembre n'était pas ce qui lui donnait le plus envie. Il se permit même dans l'avion de faire une petite blague à son directeur de cabinet "Cette rencontre promet d'être une des plus froides de ma vie". Le directeur qui au début ne comprit pas la blague se contenta d'un léger sourire avant de replonger son nez dans son ordinateur. Pandoro était un blagueur, un bon vivant, mais il allait devoir pour cette rencontre rester le plus sérieux possible. D'autant que son homologue Westalienn Hardenbor n'était pas l'homme le plus souriant ou le plus agréable à première vue. Lorsqu'il sortit de l'avion et qu'il avança il pu voir arriver au loin devant lui les deux représentants Westaliens, son directeur de cabinet qui voulut lui aussi tenter une blague mis sa mains proche de sa bouche pour que personne ne puisse lire sur ses lèvres et dit en latin "Je ne savais pas que l'on visitait un EPHAD" Pandoro se retourna et lui dit en Italien "La prochaine fois abstenez vous". Le ton de la rencontre était donné, le consul avait mis son masque de dirigeant d'un pays fier et puissant.

Cristobal Pandoro : Monsieur Hardenbor, c'est un réel plaisir pour moi de réaliser ma première visite dans un pays membre de l'ASEA chez vous et qui plus est, réaliser la première visite d'un dirigeant Stérusien sur votre sol. Tout l'honneur est pour moi, même si permettez moi de dire que la prochaine fois, je préférerais faire cette rencontre au mois d'août. Ajouta Pandoro en souriant. Cette blague n'était pas anodine, elle était toute calculée. En fonction dans la réaction de Mr Hardenbor, il allait pouvoir déterminer l'humeur et le mindset avec lequel son homologue était présent.

Monsieur Takajiwa : tous les Stérusiens qui ont pu travailler à vos côtés m'ont dit ho combien votre professionalisme et votre travail vous honores. En ma qualité de consul, je vous affirme qu'avoir un homme comme vous pour l'épauler est, je pense un réel honore pour monsieur Hardenbor.


Pour la première fois, depuis, sont arrivée en Westalia, il eut le sentiment de familiarité avec ce qu'il voyait. L'architecture néo-classique Westalienne était à quelque chose prés exactement la même que celle de la fédération. Évidemment la fédération, c'était elle plus attaché à reproduire à l'identique les bâtiments d'inspiration Héllenique et Rémien qu'a s'en inspirer. Mais Cristobal aimait beaucoup ce genre d'architecture, il la considérait même presque comme meilleure. Le fait est que reproduire purement et simplement ne donne aucun aspect sentimental. Alors que le néo-classique s'inspire de l'architecture passée, mais en permettant d'y ajouter sa touche personnelle. Quoi qu'il en soit les rues Westalienne n'ont rien à envier aux rues de Stérusienne, bien que Cristobal en bon Stérusien considère Barba comme la plus belle ville sur terre, il se montre très surpris de la beauté de ce qu'il voit. Lorsque cet activiste arriva, Cristobal ne put s'empêcher de lâcher un petit sourire. "Il semblerait que certains Westaliens ne connaissent pas le sens de l'accueil". Cristobal poursuivit ensuite la visite en compagnie de ses homologues.

Après cette longue journée de visite et ce copieux repas, il fut à présent le moment de passer aux choses sérieuses. Cristobal pu constater a quel point la pression dans la salle monta d'un cran. Comme si les Westaliens attendaient prét à dégainer leurs attouts diplomatiques. Mais la facon d'attendre de savoir ce que nous allions dire était aussi une facons de montrer qu'ils attendaient de savoir si nous étions ici dans une optique de confrontation ou d'échange.

Monsieur Hardenbor, je commencerai par un bilan. Un bilan des relations qui unissent nos pays depuis maintenant 2 ans. Nous avons ensemble participé à la création de l'ASEA, nous nous sommes entendu sur la création de l'ASNA sur les propositions qui y ont été émises. Contrairement à ce que l'on peut penser, nous avons ensemble fait front commun pour ne pas accepter une potentielle résolution qui permettrait à l'ASEA de former un parlement commun. Je pense donc que nous pouvons dire que nous sommes aligné sur la vision de la place de l'ASEA. À titre personnel, nous n'avons aucune envie de voir l'ASEA devenir une organisation supranationale, reléguant chacun de nos états au rang de "provinces" d'une forme des États-Unis d'Aleucie. Pour autant, nous croyons dur comme fer à en cette organisation en son développement.

La ou nous avons souvent tendance à nous diviser sur l'ASEA serait plutôt au niveau de sa militarisation. Il va de soi et sans vouloir offenser votre noble nation que la Westalia est jusqu'ici le seul état fondateur de l'organisation qui ne s'est pas engagé sur le plan militaire. Vous avez refusé de voir s'installer des soldats de l'ASEA sur votre sol et refusé à ma connaissance d'en envoyant à l'étranger. Tout comme vous avez refusé de répondre à l'appel des armes de la fédération au moment de la crise avec la Poetoscovie. Non pas que nous désirons tendre nos relations. Mais vous devez comprendre que la fédération qui est aujourd'hui sur la bonne voie pour devenir la première puissance de l'organisation, ne peut accepter d'assurer seul la sécurité des autres états bien moins militarisé. Le fait est que tous les états membres les moins puissants se trouvent dans le sud de l'Aleucie, au niveau de mon pays. Comprenez donc que je serais le premier et le plus disposé à intervenir pour soutenir ces états en cas d'attaque sur leur sol. Et je dois vous avouer que nous aimerions à présent avec vous, discuter de l'orientation de la militarisation de l'ASEA. Nous estimons qu'il est temps pour l'organisation de débuter une vraie politique militaire conjointe.

Nous connaissons vos réticences à cela, mais nous devons parvenir à trouver des accords, car dans le cas contraire, il ne sera plus vraiment utile de rester uni. La Fédération possède des accords de libre-échange avec de très nombreux pays, avec ou sans l'ASEA. Ainsi si celle-ci ne se cantonne qu'à cet aspect nous n'y avons plus vraiment d'intérêts.

Et nous aimerions également discuter d'une chose plus, personnels disons. Il y a de cela quelques semaines, nos services de renseignements ont identifié des activités économiques massive étrangères sur notre sol. Après de très nombreuses recherches, nous avons pu identifier d'où venaient ces activités. Cameus Bondamet, dans le but de ne créer aucune forme de malaise politique avait décidé de contrer ces activités et de les réduire. Mais aujourd'hui, la question se doit d'être posée. Pourquoi la Westalia à massivement déversé des fonds monétaires dans notre économie sans nous avertir ? Car quand nous nous en sommes rendu compte, la quantité était d'une grandeur rarement vue. Non pas que nous sommes contre les échanges économiques entre nos nations, mais il est vrai qu'avec une telle ampleur il y a de quoi se poser des questions. Quoi qu'il en soit, nous sommes sûrs qu'il y a une explication logique à tout cela.
Les dignitaires westaliens écoutent attentivement la prise de parole du Consul. Sans surprise, le Président Fédéral retrouvait face à lui cette condescendance désagréable, propre à chaque échange avec les stérusiens. Ce fut ainsi lors de sa rencontre avec le précédent Consul et cela semble partir pour être de même avec le successeur. Rien d'étonnant quand l'on sait que ce dernier est de la même famille politique que Cameus Bondamet. Les prises de paroles directes épicées d'une touche d'arrogance, la diplomatie westalienne commençait à en avoir l'habitude avec la Fédération. Avec Crisobal Pandoro désormais aux manettes, les conseillers du Président Fédéral se demandaient même si cela n'allait pas être encore plus fréquent, presque au point de faire regretter son prédécesseur. Du moment que le nouveau dirigeant stérusien n'essaie pas d'entraîner l'ASEA dans une nouvelle crise diplomatique ou un conflit armée où la Grande République devrait intervenir pour rectifier le tir, comme la dernière fois, les relations pourront faire preuve d'une plus grande stabilité que par le passé. Victor Hardenbor n'en était pas à sa première rencontre avec un dirigeant étranger et encore moins à son premier échange avec un dur à cuire comme son interlocuteur, lui qui porte déjà plus de quarante années d'expérience sur la très complexe et impitoyable scène politique westalienne. D'un regard sérieux et ne laissant rien passé, il ne perd aucun mot qui est adressé à son pays, ne réagissant pas aux petites invectives et divers accusations du dirigeant stérusiens, prenant quelques notes sur une feuille blanche face à lui et consultant certains de ses conseillers.

Quelques instants après la fin de la dernière phrase prononcée par le Consul de la Fédération, le chef de l'Etat de la Grande République se redresse sur son siège, le dos correctement aligné à son dossier, les mains jointes et posées sur la table, le regard droit dans celui de son interlocuteur. C'est à ce moment-là que l'on comprend à quel point le dirigeant westalien se démarque dans la salle de par sa taille, son âge, mais surtout de son ancienneté et son expérience face à ce genre de situation. Après tout, ce n'était pas pour rien qu'il était à son poste depuis vingt-trois années consécutives.

Victor Hardenbor : Monsieur Pandoro, je tiens tout d'abord à dire que je partage votre rejet de cette vision d'une ASEA que l'on pourrait qualifier de "fédéraliste", d'une entité qui aurait un pouvoir considérable sur les pays qui en sont membres, au point que ces derniers pourraient perdre de leur autonomie dans leurs décisions individuelles. Un "États-Unis d'Aleucie", comme vous le qualifiez, n'est en effet pas du tout envisageable dans un quelconque futur et je peux vous assurer que notre pays ne se portera jamais partisan d'une potentielle évolution qui amènerait à ce dénouement. La création d'un parlement aseain nécessiterait une révision du traité de Barba et, avec nos deux nations qui s'opposent à une telle proposition, nous pouvons être assurés que cela n'arrivera pas. Notre organisation se doit d'être une marche pour le développement de chacun de ses membres, via la mise en commun de nos forces et de nos intérêts, et non être une entité qui aurait le contrôle sur notre développement. Il reste encore beaucoup à faire pour que cette dernière puisse atteindre un niveau de réussite satisfaisant, son attractivité et son grand potentiel nous font penser qu'il y a toute raison d'être positif quant au futur succès de celle-ci.

Au vu des nombreuses interventions de votre pays, passées comme présentes, il me semble avoir bien compris que la coopération militaire semble être un sujet qui tient à cœur à la Fédération. Si nous jugeons que cet aspect est de nature importante pour l'alliance, puisque ce dernier permet de créer une capacité de dissuasion importante face à tout élément perturbateur extérieur, elle ne doit pas être l'élément central de l'ASEA. Nous pensons qu'il faut avant tout se concentrer sur le développement du marché intérieur et sur la coopération sécuritaire pour faire face aux problématiques actuelles du continent. Si l'Eurysie est une région du monde particulièrement propice à l'explosion de conflits militaires, l'Aleucie reste un continent relativement calme, si ce n'est l'un des plus stables de cette planète. Bien évidemment, cela ne veut pas dire que nous n'avons pas nos propres problèmes : ces derniers ne résident pas dans la présence d'une nation belliciste et perturbant l'ordre régional, comme cela peut être le cas avec la Loduarie, outre-mer, mais plus face à des éléments transverses à chaque pays aleuciens, à savoir : la criminalité, la piraterie, le terrorisme et l'instabilité politique de certaines nations, qui font souvent augmenter les occurrences des premiers cités. Il est donc important pour l'ASEA de saisir cette opportunité de se dresser en tant qu'entité protectrice de l'Aleucie, de mener à bien des projets qui réduiront définitivement l'apparition de ces problèmes, dont la résolution est loin d'être hors de portée, si nous travaillons tous ensemble. De nombreuses occasions sont à saisir pour notre organisation afin de se développer et de gagner en influence, là où certaines puissances ne semblent pas s'investir dans ces sujets, nous avons l'occasion de prouver que des nations émergentes comme les nôtres peuvent gérer ces problématiques de manière autonome.


Si le développement économique était l'un des principaux bénéfices à tirer de l'ASEA, aux yeux de la Grande République, la sécurisation du continent l'était tout autant. Depuis plusieurs mois, Westalia avait multiplié les actions pour protéger du mieux qu'elle pouvait certaines routes maritimes très fréquentées et sujets aux agressions de pirates, osniens et yorks principalement, allant même jusqu'à organisé des opérations de protection depuis l'Occidalie, bordant une région très propice à la piraterie et dépourvue d'une force suffisante pour y faire face, contrairement à la Grande République qui se constitue peu à peu une marine en capacité de répondre à ce genre de problématique. Cependant, seule, la Marine Fédérale n'a pas la puissance de pouvoir apporter une solution définitive à ce sujet, ne pouvant que réduire la douleur infligé par ce dernier dans certaines eaux aleuciennes. Désormais, le Président Fédéral allait répondre à certaines critiques que le dirigeant stérusien a pu avoir sur les positions westaliennes et sur certains malentendus qui nécessitent d'être clarifiés ici même.

Victor Hardenbor : Pour ce qui est des reproches que vous semblez offrir à notre pays, je vous prie de bien vouloir accepter quelques clarifications à chacun de vos points. Vous comprendrez, en partie avec ce que j'ai dit précédemment, que nous ne souhaitons pas la présence de bases militaires communes sur le territoire westalien, tout comme sur n'importe quel territoire de l'alliance par ailleurs... Excusez-moi, je vais me reformuler, il serait plutôt juste de dire que nous ne voyons pas d'intérêt à ouvrir, de façon permanente, des bases à des militaires étrangers dans un contexte où aucune menace majeure n'est présente pour justifier l'application d'une telle mesure. Nous l'avons déjà déclaré à plusieurs reprises, mais nous ne sommes pas opposés à de la coopération militaire plus étroite avec les membres de l'organisation, que cela soit par la mise en place d'exercice commun ou par la création de canaux de communication militaires et de renseignements pour faciliter notre cohésion et notre efficacité. Il y a bien plus à gagner en organisant des opérations communes, contre la piraterie par exemple, que l'ouverture de structures militaires dans des régions stables et avec aucun risque d'intégrité à proximité. Pour ce qui est de la Poëtoscovie, vous comprendrez que nous n'avons pas voulu participer à une escalade militaire de la crise, puisque nous avions jugé celle-ci résolvable via le dialogue. Choix qui nous a finalement donné raison, puisque nous avons déployé tous nos efforts dans un engagement diplomatique pour la défense de la Fédération, négociant un retour à la normal, pour le bien de tous.

Pour ce qui est de la capacité de défense des membres de l'alliance, la Grande République possède une armée en capacité de défendre ses alliés et nous n'avons à aucun moment émis d'objections au déploiement de moyens militaires en cas d'agression direct d'un État membre de l'ASEA. La Fédération peut donc être dors et déjà rassurée, son fardeau ne saurait être porté seul, puisque, dès lors que nous avons signé le traité de Barba, nous avons mis à disposition nos forces militaires pour le bien de l'alliance dans la nécessité où celle-ci devraient être déployées pour défendre ses signataires. Si un danger futur venait à planer sur l'un de nos alliés ayant des capacités militaires plus réduites, nous serions les premiers à soutenir la mise en place de mesures protectrices, telles que l'établissement de bases militaires qui, dans ce contexte-là, seraient justifiées selon notre point de vue. D'ici à ce qu'un tel contexte apparaisse, il nous faut travailler sur la cohésion militaire entre nos armées, via l'organisation d'exercices réguliers, afin que nos forces puissent apprendre à travailler ensemble et à développer une vraie coordination pour tout futur déploiement nécessaire. Si la Fédération souhaite réaliser ce genre d'exercice avec les armées westaliennes, je peux vous assurer que nous nous montrons totalement ouvert à cette idée et que nous accepterions d'en accueillir sur notre sol, comme de pouvoir en réaliser sur le vôtre.


Le dernier sujet présenté par le Consul avait surpris l'audience westalienne. Le nouveau dirigeant stérusien avait-il bien eu une remontée d'information complète de la part de son prédécesseur ? Cette question d'une influence économique westalienne sur la Fédération était pourtant une activité qui n'avait jamais était caché à ces derniers, tout particulièrement lorsque ceci avait été réalisé à leur profit. Le Président Fédéral se tourne quelques instants vers l'un de ses conseillers, avec lequel il échange en anglais austarien, ce à quoi celui-ci lui présente un dossier estampillé du logo "FICA", l'ouvre et tourne rapidement les pages, ce dernier ne lui étant pas inconnu, puis le referme. Ceci s'étant produit avant le début de sa prise de parole, il reprend finalement ce dossier en main, au moment d'aborder le sujet et le met clairement en évidence, en guise de preuve d'honnêteté pour son interlocuteur.

Victor Hardenbor : Monsieur Pandoro, vous m'excuserez de notre confusion, mais je pense qu'il y a quelques méprises sur ce sujet. L'augmentation de nos activités économiques sur le sol stérusien ont été réalisées dans le cadre des opérations de défense face à l'agressivité de l'influence poëtoscovienne sur votre territoire, tel que nous avons pu en convenir à l'époque. Si nous avons déployé beaucoup de ressource face à une entité qui en possède bien plus, vous comprendrez que cela a été réalisé dans votre intérêt, tout comme d'autres membres de l'alliance ont pu réaliser des actions similaires pour vous soutenir dans cette crise. Cela fait déjà plusieurs mois que nous avons cessé d'accorder des ressources à ces activités, puisque la menace n'était plus d'actualité. Jusqu'à présent, notre aide n'a jamais fait preuve d'autant de visibilité qu'une aide militaire, vous m'envoyez navré, mais vous comprendrez après ma prise de parole que la Grande République œuvre toujours dans l'intérêt de ses alliés et que nous n'hésitons pas à mettre à disposition nos ressources pour s'assurer de l'intégrité de ceux-ci, tout comme nous avons pu le faire avec vous, lors de votre crise avec la Poëtoscovie.

Cette prise de parole était sûrement nécessaire pour les deux parties. Le Président Fédéral avait clarifié dans les détails la vision westalienne sur les différents sujets de désaccords avec Stérus et sur ce qu'attendait la Grande République dans l'avenir. En parallèle, il avait pu éclairer les points de frictions et d'inquiétudes des stérusiens. Des questionnement qui lui semblait juste et dont il espère avoir pu rassurer par ses paroles, ou du moins être mieux compris. En effet, ces clarifications étaient peut-être ce dont avait grandement besoin les relations entre les deux pays. Si certains sujets pouvaient toujours être source de désaccords, les deux nations pourraient désormais mieux comprendre le pourquoi de leurs oppositions et potentiellement travailler à des compromis plus acceptables pour chacun. Le dirigeant westalien n'y était pas aller avec le dos de la cuillère avec certains sujets et critiques, ayant pris un ton presque "stérusien" par moment, puisque finalement, il serait peut-être plus simple de communiquer de la même manière pour se comprendre. Désormais, la balle était dans le camp du Consul. Soit il ferait le choix du compromis et de la négociation avec la Grande République, soit la vision westalienne ne lui convient pas du tout et alors la coopération risque de s'avérer extrêmement difficile. Ce n'est peut-être que le début des échanges entre les deux gouvernements, mais le point culminant de la rencontre était là, celui qui allait déterminer le sort de celle-ci : un futur proche où elle se conclura sur de nombreux accords de coopération, qui mènera à une force diplomatique aleucienne importante, ou sur le début d'une réelle rivalité qui risque de ronger l'ASEA... Pour les représentants westaliens, la dernière option n'était clairement pas envisageable et ils pensaient avant tout aux répercussions sur l'ASEA à l'issue de cette rencontre... L'Histoire s'écrit maintenant.
Les représentants Stérusiens s'étaient, au départ, amusés de voir que les relations Westalo-Stérusiennes étaient en réalité toujours orientées de la même façon et que chacune de leurs conversations suivait la même chronologie. Ce que disait le représentant Westalien n'était ni faux ni partiellement vrai. Mais la délégation Stérusienne ne pouvait se contenter de ces arguments, qui selon Pandoro n'expliquaient en rien un tel refus de Westalien. Pandoro aurait voulu agir en bon Stérusien et dire à la Westalia qu'elle ne pouvait pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Westalia veut son économie libérale, elle l'a. Stérus veut son programme militaire commun, mais ne l'a pas. Le dirigeant Stérusien aurait normalement comme tout bon consul sorti la carte des menaces et fait comprendre à Hardenbor que nous n'aimons pas perdre notre temps à parler à des murs ou des gens qui ne voient que leur propre intérêt, et que de toute évidence, il suffisait d'un vote à l'ASEA pour que la Westalia n'ait plus le choix. Pour autant, aujourd'hui, la situation était différente. Si nous voulions parvenir à ressortir de ce pays avec un accord, il allait falloir faire preuve de diplomatie. Alors le consul chercha au plus profond de lui pendant que son homologue parlait, comment faire comprendre poliment à la Westalia qu'elle ne pouvait pas éternellement faire cavalier seul dans une alliance multilatérale. D'autant que la plupart des propos tenus pas Monsieur Hardenbor, bien que véridique cachaient en réalité une autre vérité qu'ils semblaient avoir oubliée.

Permettez-moi Monsieur Hardenbor d'exprimer un vif désaccord sur ce que j'ai pu entre. De mémoire, la Viétie frontalière de la Lermandie n'est pas un voisin charitable. Et si je ne m'abuse la proximité géographique entre vos trois états appel réellement à une mise en garde conjointe sur la suite des événements. Je peux également rappeler la présence passée de l'empire colonial Antérinien qui aurait pu durant une forte période de tensions amener à un conflit militaire. Je dois également rappeler que nous ne sommes pas à l'abri d'un changement de politique radical quelconque. Vous savez, je pense que le principal problème des personnalités politiques est d'agir dans la foulée des événements. On préfère créer un programme militaire quand la menace est déjà là, plutôt que de la prévenir.

La Westalia considère cette alliance comme un atout économique, et la fédération de Stérus à accepté de s'engager dans cet aspect, mais la volonté militaire de la fédération est affiché depuis le premier jour, elle est soutenue par les autres états membres depuis le premier jour. Et nous avons signé ce contrat tout comme les autres états membres dans l'optique futur d'une révision de ce texte pour y apporter des réponses militaires. Nous savons que la république de Westalienne prend ce genre de discussion avec des pincettes et nous vous comprenons. C'est pourquoi nous souhaitons échanger posément sur quel aspect peux prendre cette alliance. Nous n'avons jamais dit que nous désirons voir des Stérusiens en Westalia demain matin. Mais il faut que nous entamions purement ce sujet plutôt que de juste le survoler. Car pour le moment, des deux têtes principales de cette alliance, vous êtes les seuls à en être satisfait. Autant vous dire que l'économie que représente l'ASEA n'est pas assez importante pour la motivation Stérusiennes. Nos droits de douane étaient déjà largement bas, notre système d'imposition est un des plus inventageux et surtout avant meme la création de l'ASEA nous étions déjà engagé dans de nombreux accords de libre-échange. Et autant vous dire que l'agence de l'ASNA bien que très intéressante, ne représenta pas ici un intérêt d'enjeu planétaire.

Quoi qu'il en soit, Monsieur Hardenbor allons droit au but, quels sont les limites de la république en matière de militarisation ?

Car de toute évidence, vos propositions d'opérations communes sont tout à fait intéressantes, mais la encore. La fédération possède à l'heure actuelle la marine la plus puissante de l'organisation au coude-à-coude avec l'empire du nord. Pour quelle raison, nous devrions assumer la majeure partie des dépenses, du coût humains et de l'entretient de bâtiment pour des états qui permettaient moi de le dire, fait cavalier seul ? Monsieur Hardenbor nous sommes entre nous parlons franchement, vous avez vous-mêmes beaucoup à y gagner.


C'était pour cette raison que Cristobal Pandoro avait décidé de commencer par ce genre de sujet. Il savait qu'avec des problématiques comme celle-ci le début de la rencontre promettait d'être lourd en termes d'échanges et de débats. Mais pour autant cela assuré à la fédération de pouvoir quitter le rencontre sur de meilleures bases que quand ils sont arrivés. Car de toute évidence d'autres sujet allait être abordé après cela, et ils promettaient d'être bien plus cordial et bien moins vecteur de tensions.

Pour ce qui est des investissements massifs. À vrai dire ce qui a du surprendre Mr Bondamet est, je pense, le fait que ces investissements ont perdurés dans le temps longuement après la fin de l'épisode Poetoscoviens. Pour autant, je pense qu'il est inutile de se prendre la tête plus longuement avec ca. Nous avons déjà fort à faire passons à autre chose.

Pandoro attendait beaucoup de la réponse d'Hardenbort, qu'allait-il se passer ? La république allait, elle faire un pas en avant à la fédération ou allait, elle restait camper sur ses positions. La réaction Westalienne allait déterminer tout le reste de la rencontre. Si ceux-ci se montraient coopératif alors Pandoror ferait également de concessions, dans le cas contraire les échanges promettaient de devenir au vu des réactions déjà tendu, véritablement glacial.
Visiblement, les échanges étaient partis pour durer encore longtemps. Si les stérusiens avaient eu l'impression de s'adresser à un mur, les westaliens croyaient parler à un sourd. Une fois de plus, le ton stérusien était toujours dans cet axe de condescendance qui irritait particulièrement Victor Hardenbor. Une désagréable sensation qui, prenant des notes durant la prise de parole de son interlocuteur, lâcha un discret "Meiwakou", du patois purement austarien, un mot emprunté et légèrement modifié du Dialecte de Kamishiwa, qui n'est pas particulièrement positif, ni même insultant, mais qui se prononce dans des contextes compliqués et qui ne s'arrangent pas. L'équivalent de cette expression pourrait être la phrase "on n'est pas sortie de l'auberge", ce qui représente plutôt bien, à ce moment-là, aussi bien le ressentie de la délégation westalienne, que celle de la délégation stérusienne. Ce mot, seul Henry Takajiwa, à sa gauche, l'avait entendu et réagira naturellement avec un sourire jaune, toujours en regardant et écoutant le Consul présenté une nouvelle fois à quel point Westalia était l'élément bloquant de l'alliance et à quel point la Fédération se sacrifiait pour protéger ses alliés. "Dieu merci, heureusement que le Président Fédéral n'a pas convié ce sang chaud d'Eisendorf à cette rencontre, je n'oserai même pas imaginer le résultat d'un cocktail explosif regroupant Pandoro et ce dernier dans une même pièce", pensa-t-il au fur et à mesure des échanges. Alfred Eisendorf, actuel Ministre Fédéral de la Défense et ancien Ministre Fédéral de l'Unité nationale, s'était montré très critique envers le Stérus et si les deux représentants westaliens pouvaient faire preuve de prudence dans leurs mots, ce dernier n'aurait pas hésiter une seconde à faire preuve d'un franc-parler peu diplomatique, sans rentrer dans trop de détails, dès les premières phrases du stérusien.

Il y avait encore beaucoup à dire sur ce que venait de déclarer le Consul. De toute évidence, il continuait à pousser une vision d'une Grande République de plus en plus négative, d'où toutes les fautes seraient originaire, en exagérant un peu. Une image qui n’enchante guère les différents westaliens présent dans la pièce et où le Président Fédéral semble prendre sur lui, pour le moment, afin de rester diplomatique et cordial, bien que cette fois-ci, sur plusieurs points, il ne pouvait pas laisser passer certains propos qu'il juge déplacé et certaines affirmations qu'il ne juge pas autrement que loufoque et mal cerné. Aurait-il rencontré quelqu'un d'aussi têtu et borné dans ses positions que Simeon Belagri, son principal rival politique ?

Victor Hardenbor : Si vous me permettez, Monsieur Pandoro, je vais devoir vous corriger sur les quelques affirmations géopolitiques dont vous nous avez fait part. La Viétie fut certes une menace par le passé, pour la Lermandie et notre pays, mais cela n'est plus vraiment d'actualité. La guerre que nous avons mené contre eux remonte à plus d'un demi-siècle et la situation actuelle ne se résume qu'à un froid profond de nos relations, sans aggravation notable depuis autant de temps, la Viétie étant recroquevillée dans un isolationnisme profond dont nous nous satisfaisons bien pour le moment et qui ne donne aucun signe de réveil, tout comme d'activités qui pourraient la présenter comme une menace pour l'intégrité de notre alliance, à court ou long terme. Je pense être plutôt bien placé pour affirmer cela, étant donné que j'ai connu cette époque personnellement et ayant même combattu sur le front pour assurer la liberté et l'indépendance du peuple lermandien. Pour ce qui est de l'Empire colonial Antérinien, je ne vois pas vraiment en quoi nous devrions avoir peur d'une nation dont le "colonial" tombe progressivement en morceaux et dont la concentration est plus largement porté sur l'Eurysie, à juste titre, que sur notre continent. De plus, nous ne voyons aucune dégradation majeure des relations entre ce pays et un membre de l'alliance, à un point où nous devrions déployer des forces armées pour nous protéger d'une potentielle agression, que ce dernier n'a clairement pas les moyens de réaliser, avec ou sans assistance étrangère.

Nous ne nous sommes jamais cachés que nous voyons en l'ASEA une plus grande part aux caractéristiques économiques et diplomatiques, plus que d'une qualification d'alliance militaire. Notre position a toujours été parfaitement claire sur le sujet : nous n'accepterons pas la présence permanente de soldats étrangers sur notre sol pour la simple raison de devoir le faire. Je me suis correctement expliqué sur ce sujet précédemment et nous ne voyons aucune justification qui pourrait expliquer le déploiement de telles mesures aussi drastiques. Il n'a jamais été pris pour acquis de mettre en place cet élément précis dans le développement de notre coopération militaire globale, mais bien de développer progressivement des liens entre nos armées respectives, chose qui, je peux vous l'accorder, n'a pas été clairement mise en place après un an et demi d'existence de l'ASEA. Au risque de vous contrarier, toute l'alliance n'est pas nécessairement en accord avec votre position, je prendrai l'exemple de la Lermandie qui a, au même titre que Westalia, exposé son refus catégorique de l'implantation de bases militaires communes sur son territoire, le qualifiant même avec des termes beaucoup plus profond que les nôtres à ce moment-là. La militarisation de l'organisation n'est donc pas la première priorité de l'alliance, dans un contexte où aucune menace existentielle, réelle ou imaginaire, puisse nous menacer directement. Bien que je reste d'accord que nous devrions développer un programme de coopération militaire commun bien plus développé que ce que nous faisons aujourd'hui.


Victor Hardenbor n'était pas facile à impressionner et la présence du Consul n'allait pas le faire fléchir d'un pouce dans sa détermination. Les bases militaires permanentes étaient le point non-négociable et il s'était toujours montré, à contrario, très ouvert pour écouter les autres propositions en matière de coopération militaire dans l'alliance. Il avait du mal à comprendre l'insistance stérusienne à ce sujet, non prioritaire d'un point de vue militaire et bien plus coûteux que toutes les autres idées avancées au cours du Traité de Barba et des nombreux débats au sein du Conseil. A part peut-être de l'impérialisme mal placé de la Fédération sur ses alliés ou d'une détermination à faire appliquer ce qui n'avait pas pu être accepté lors de la Conférence ayant donné naissance à l'ASEA. Dans le premier cas, une telle volonté serait stoppée net par la Grande République, qui n'est clairement pas un "petit pays" doté d'une armée "bien plus faible". Dans le second cas, c'est du pur entêtement, improductif qui plus est quand on sait que le blocage est sur un seul et unique point, éclipsant tant d'autres possibilités. De toute évidence, les stérusiens ne sont pas un peuple avec qui l'on peut négocier facilement. Si le Président Fédéral avait commencé à monté d'un cran dans ces échanges, tout comme cela avait pu être le cas pour le Consul précédemment, il espérait avec ardeur que ce dernier mette de côté ces bases militaires et se concentre sur toutes les autres idées qui amèneraient plus de cohésion dans l'aspect militaire de l'alliance, ne voyant qu'un blocage improductif et dont la solution ne pourrait pas être trouvée au cours de cette rencontre. D'autres idées devaient être avancées et perdre du temps sur cet unique point, c'était perdre du temps dans le développement de l'organisation.

Le dirigeant westalien déplace ses feuilles de notes et reprends quelques secondes après sa dernière phrase :

Victor Hardenbor : Je veux bien comprendre que la Fédération investie une grande partie de son budget dans le développement d'une armée puissante, chose dont nous n'avons aucune reproche à faire puisque la Grande République applique une volonté similaire à la votre dans ce domaine. Tout comme nous apprécions de voir votre volonté protectrice à l'égard des nations de l'ASEA, il est nécessaire de rappeler que notre marine est également un atout important au sein de l'alliance. Si nous n'avons pas une force navale en capacité de se projeter totalement à l'internationale, pour le moment, nous possédons des moyens tout à fait suffisants pour participer à la protection de l'alliance contre toute menace. Domaine dans lequel nous sommes sûrement le plus actif avec de grands efforts déployés dans la sécurisation des principales voies maritimes d'Aleucie de l'Ouest et du Sud. Notre meilleur exemple étant le soutien que nous apportons à l'Occidalie, membre de l'alliance, pour lutter contre la piraterie osnienne, qui provoque de lourds dégâts dans la région et où nous jouons un rôle important dans la création d'une flotte militaire occidalienne via, notamment, la formation de ses marins sur nos propres navires.

Je pense que vous l'avez compris, toutes les nations de l'alliance ne possèdent pas les mêmes moyens que votre pays et le nôtre pouvons avoir dans ce domaine. Il y a donc de grands enjeux à aider ces dernières avec notre expérience et notre expertise, pour se constituer des forces de défense qui permettront à notre alliance de se renforcer dans le futur. Il faut accepter le fait que cela va prendre du temps et que nous devons faire preuve de patience avec nos amis pour arriver à une maturité militaire commune capable d'actions beaucoup plus impressionnantes. De ce fait, pour répondre à votre question, notre limite se pose sur l'établissement de bases militaires et permanentes sur notre sol sans un contexte que nous jugerions comme propice à ce genre de choix. Ainsi, il existe une multitude d'autres développements possibles pour notre coopération militaire : des exercices en communs, la conception de matériel militaire aseain, des formations pour les pays les plus en retards sur le plan militaire, une revitalisation d'un commandement militaire commun pour assurer les opérations et les exercices de l'alliance, la sécurisation des eaux aleuciennes face à la piraterie et aux autres activités illégales... Notre pays reste très ouvert à ces sujets et je me doute bien de la part de la Fédération qu'il y a bien plus à saisir aujourd'hui avec ces différents sujets que de paralyser le développement de toutes ces idées potentielles pour un seul et unique point, qui est, de mon point de vue, bien plus mineur en comparaison des idées que je vous ai précédemment cités pour améliorer les capacités militaires de l'organisation. Je suis également persuadé que vous êtes également arrivé ici avec d'autres propositions, toujours sur le plan militaire, et dont nous pourrions échanger, n'est-ce pas, Monsieur Pandoro ?


Si la première partie de l'intervention du chef de l’État westalien avait été tenue sur un ton beaucoup plus ferme, en réponse aux termes employés par son homologue, la seconde partie se pose sur un ton progressivement beaucoup plus ouvert et coopératif, telle une main tendue pour sortir de ce qui semble être le début d'un débat sans fin et vers une reconcentration de la rencontre vers ce pourquoi le Consul stérusien a voulu échanger : celui d'une évolution de la coopération militaire de l'ASEA. Contrairement à l'image tant dépeinte par le dirigeant de la Fédération, la Grande République n'est pas aussi fermée à ce sujet, peut-être encore moins qu'il y a un an. Mais le sujet des bases militaires permanentes semble être le seul point vers lequel la négociation ne semble pas être possible en l'état, d'où le fait que Victor Hardenbor souhaite tout de même montrer sa compréhension des inquiétudes stérusiennes en se montrant proactif en proposition sur ce domaine qui semble tenir à cœur Stérus.
La fédération de Stérus était habitué à devoirs perpétuellement préciser ses opinions et ses positions pendant de longues heures pour que celles-ci soient comprises par l'ensemble des interlocuteurs. Pourtant pour une fois Pandoro avait pris le temps de discuter avec Hardenbor, il avait pris le temps d'exposer certaines choses et attendait un peu de courage du coté Westalien. De toute évidence, Pandoro n'était pas ici dans une position de négociation, il semblerait que les dirigeants Westaliens avaient la fâcheuse tendance à accepter les négociations, mais seulement sur ce qu'ils étaient prés à accepter depuis le début. Il semble donc qu'en Westalien la définition des mots "accords", "concession", "consensus" ne soient en fait que des illusions à un semblant de flexibilité. C'est d'ailleurs cette perpétuelle et laçante habitudes Westalienne qui amène le gouvernement à totalement fermer les yeux sur la réalité de leur propre pays. Ils persistaient à prétendre que les Hamajaks "dissidents" n'étaient que des formes de terroristes qu'il fallait maîtriser. Utilisant la encore une rhétorique fasciste qui vise à accumuler sur le dos d'une minorité les maux de toute une nation. Il semblerait que la Westalia n'ait pas encore compris que ce que les Stérusiens étaient venu faire à Columbia n'était pas de supplier les Westaliens mais plutôt de leur proposer un "good deal", et Pandoro n'allait pas attendre longtemps avant de leur mettre cette vérité devant les yeux. La Westalia était de toute évidence largement minoritaire au sein de l'ASEA. Car la fédération savait très bien qu'il suffisait qu'elle provoque un vote à l'ASEA pour que la Westalia soit contrainte de suivre la décision du conseil. Sans oublier que cette décision, si elle devait passer au conseil ne serait pas un "Good deal", mais bien plus ferme et bien plus dans l'obligation pour la Westalia.

N'importe quel dirigeant ou représentant au sein de l'ASEA pouvait d'ailleurs aisément sans rendre compte. Parmi les nombreux sujets à venir, la Fédération avait il y a longtemps déjà déposée la demande d'une révision du système militaire de l'ASEA. Et si la Westalia (présidente de l'ASEA) ne l'avait pas encore soumise au conseil, c'était pour une bonne raison. Et tout comme la fédération serait prête à fermer les yeux sur le traitement des populations Hamajaks en cas de "good deal", ce ne serait clairement pas le cas en cas de passage par un vote contraignant de l'ASEA. Car de toute évidence, quand la fédération de Stérus à les moyens de faire chier un état, elle ne s'en privera sûrement pas. Quant à la menace de certains dirigeants de Westalia qui c'était prétendu en faveur d'un départ de la république en cas d'obligation de l'ASEA, cela montre encore une fois l'aspect unilatéral et l'incompatibilité des habitants de ce pays avec l'ASEA. Une organisation basée sur le multilatéralisme et sur le respect de son traité. Et voilà, qu'à peine à la première difficulté ou au premier revers contre la Westalia, ceux-ci veulent s'en aller. Et bien qu'ils partent, l'ASEA à besoin de gens courageux et digne de son traité. D'autant que cette menace est grotesque, au vu de l'importance de l'ASEA en Aleucie, il est assez difficile d'imaginer une Westalia aussi rayonnante et au cœur des enjeux transnationaux sans ASEA.

En revanche, la condescendance avec laquelle Hardenbor s'était exprimé et avait tenté par une prise de parole proche de la maladroitesse de qualifier les connaissances en géopolitique Aleucienne de médiocre du consul ne passait pas.

Monsieur Hardenbor, la vision géopolitique de la Westalia n'est à l'heure actuelle pas le cœur du débat. La Viétie est un état hostile qui se trouve à proximité du territoire Westalien. Si vous ne voyez pas l'importance d'une défense collective structurée alors je ne peux rien y faire. Je dois vous avouer monsieur Hardenbor que je ne saisis pas à l'heure actuelle l'intérêt de cette rencontre si de toute évidence la Westalia n'est pas prête à modifier sa position passée. Nous sommes venus ici avec une volonté de trouver des compromis. Mais selon nous, le compromis ne veut pas dire accepter ce que vous voulez. Nous sommes venus avec des sujets à traiter et je ne vais pas vous cacher qu'il n'est pas dans l'habitude Stérusienne de passer son temps à débattre sans avancer.

Vous avez et à juste titre exprimer les opinions de la Lermandie et je pense, comme vous avez voulu me corriger sur le Vietie que je vais devoir vous corriger sur notre allié commun. La Lermandie d'une premiére chose à contrario de vous à exprimer de façon claire sa relation avec la Vietie comme une relation toujours trés propice à des affrontements. Et enfin je tiens à souligner que la Lermandie a expressément fait part de sa volonté de coopérer avec les service militaire de l’ASEA estimant d’ailleurs que tout le monde devait y participer.

Je voudrais rajouter Monsieur Hardenbor, que je n'ai ni l'intention de dégrader nos relations ni l'intention de forger une entente qui ne tiendrait qu'au bon vouloir Stérusien. Nous demandons à la Westalia de faire un pas envers la fédération est d'accepter de négocier tout en nous affichant ses lignes rouges. Les lignes rouge de la fédération sont simples. Un refus de votre part de faire des compromis. Car je le répète depuis tout à l'heure, je ne vois à aucun moment ou la république à essayer de faire un compromis. Hormis répéter ce que vous nous dites déjà depuis 2 ans. Comprenez que mon but lorsque nous ferons la conférence de presse d'après-visite sera de pouvoir dire aux journaux que la Westalia et la fédération ont entamés une nouvelle aire dans leur relation, pas engendré encore plus de difficultés.


Le ton avait clairement changé dans cette rencontre. Le président Hardenbor avait franchi un cap dans cette rencontre, la condescendance était sûrement une des pires armes à utiliser contre un Stérusiens en colère, leur habitude à utiliser les mots pour frapper aussi violent qu'avec un poing et créer des situations de tensions extrêmes ne pouvait se retourner contre eux. S'il fallait utiliser des mots chocs, alors les Stérusiens le feraient. Le président Hardenbor avait sûrement l'habitude d'imposer sa volonté ou sa parole avec les autres Westaliens qu'il pouvait côtoyer au quotidien. Mais ce n'est sûrement pas ce qui allait impressionner les Stérusiens. Habitués à clamer la mise à mort de gladiateurs dans les arènes, tout bon Stérusiens sait que seule la mort est à craindre dans ce monde.

Au même moment l'ensemble des autorités Stérusiennes étaient tenues au courant de ce qu'il se passait à l'intérieur grace aux agents Stérusiens présents dans la salle. Il n'avait ni l'autorisation de divulguer les phrases qui étaient prononcé ni les personnes présentes. Mais ils étaient chargé de mesurer l'intensité des débats et d'agir en conséquence. Alors pour la premiére fois de l'histoire de la diplomatie Stérusiennes, le directeur du cabinent consulaire (présent dans la salle) venait de demander à ses équipes de préparer les pilotes pour un potentiel départ anticipé. Lorsque le consul demanda à l'improviste une entrevues avec ses équipes il devenait difficile de clairement savoir c qui allait se passer. Cette entreuvue eu liue une piéce plus loin. Le consul était en fureur mais parla d'un ton trés posé presque neutre.
Au cours de la courte pause accordée pour la délégation stérusienne, les westaliens se retirèrent également dans une autre pièce pour faire le point sur la situation. De leur point de vue, soit la Fédération avait déjà pour objectif de faire capoter cette rencontre pour s'en servir à des fins diplomatiques, soit a de très mauvaises manières d'exprimer les raisons de sa venue. Réuni au tour du Président Fédéral, ses conseillers et ses ministres présents pouvaient voir à quel point l'image de la Fédération de Stérus s'était dégradée à ses yeux, en seulement quelques échanges. Quand les westaliens tendent leur main pour écouter les préoccupations stérusiennes, ils se font mordre jusqu'au bras. Quand ils expliquent clairement qu'un point précis n'est pas négociable avec les raisons de leur refus, plusieurs fois, la Grande République se voit reprocher sa position légitime, au vu du sujet. D'un point de vue extérieur, c'était comme voir un dialogue de sourds, sans cadre clair, ni sujet identifié.

Dans l'attente d'une reprise, les représentants westaliens échangent sur la situation entre eux, toujours à part dans leur pièce. La tension est palpable et le ton du chef de l'Etat westalien était particulièrement fort sur le contexte présent de la rencontre, un mélange de désespoirs et de colère :

Victor Hardenbor : Nous n'arriverons à rien avec ce Consul. S'il se prend pour un monarque en Stérus, sa "royale présence" n'a aucune considération en Westalia. Sous prétexte d'une rencontre, il est juste le messager d'un ultimatum diplomatique pour que nous nous plions aux dictâtes stérusiennes. Moi Président, cette éventualité n'est pas prête d'arrivée. J'ai toujours été ouvert au dialogue, mais pas à la soumission face à des forces étrangères. L'hégémonie stérusienne ne s'installera ni en Westalia, ni dans le reste de l'ASEA. L'Aleucie ne peut être gouverné par un seul de cette façon.

Henry Takajiwa : Monsieur le Président, je vois à quel point la situation est dans une impasse, presque au bord de l'implosion. Mais cette rencontre ne doit pas se terminer sur un désaccord. Plus que la Grande République, la stabilité de l'ASEA est en jeu ici même et notre rôle, en tant que membre fondateur, est d'assurer son intégrité, pour le besoin de tous les autres membres qui ne sont pas présent aujourd'hui. Il faut trouver une juste balance entre la sûreté de l'organisation, notre position et le forcing de la Fédération. Peut-être que rien n'est perdu, je pense que nous avons encore une dernière fenêtre de tir pour inverser toute cette rencontre à la faveur du bon sens et de la diplomatie. Victor, il faut que tu me fasses confiance sur ce coup-là. J'ai un plan, peut-être notre dernière chance, mais une lueur d'espoir dans ce nuage de tensions. L'Histoire ne doit pas se rappeler de la rencontre de Columbia comme l'élément déclencheur d'une fracture diplomatique permanente dans l'alliance.

Le Président Fédéral prend quelques instants pour réfléchir. Henry Takajiwa avait pris un ton très inquiet sur la situation, mais à la fois très sûr de lui dans le plan qu'il avait en tête. Les deux hommes travaillent ensemble depuis plus de dix ans désormais. Pour le dirigeant westalien, son Ministre Fédéral était à l'origine un professeur aux idées très ambitieuses qui avait enseigné à son fils, introduit par se dernier, puis devint une connaissance proche et un conseiller particulièrement compétent, vers lequel il s'est beaucoup tourné ces dernières années. Si l'on ne parle pas réellement d'amitié entre les deux hommes, il y avait une forme de profond respect qui leur autorisait de genre d'échanges parfois informels, même lorsqu'ils ont montrés, par le passé, des désaccords sur certains sujets. Pour Victor Hardenbor, si quelqu'un pouvait inverser une situation aussi complexe, cela ne pouvait être que le meilleur diplomate de toute la Grande République : Henry Takajiwa.

Victor Hardenbor : Très bien, je vous fais confiance pour la suite. Si votre plan réussi, nous aurons réussi un tour diplomatique historique. S'il échoue, nous n'aurons pas d'autres choix que de considérer que la Fédération n'est pas dans l'optique du dialogue avec la Grande République, chose que je ne souhaite pas.

De retour dans la salle, les westaliens s'installent sur leurs sièges, suivis de près par la délégation stérusienne qui s'installe de nouveau face à eux. La tension est extrêmement pesante dans la pièce et les regards qui se jettent, d'un côté comme de l'autre, son ceux de la méfiance, voir même du mépris à la vue des derniers échanges. Dans cet océan d'hostilité, un seul homme semble se présenter avec un air déterminé et avec la ferme intention de mener définitivement dans de bonnes conditions cette rencontre. Telle une anomalie, le Ministre Fédéral aux affaires étrangères de la Grande République s'avance et prend la parole, coupant avec la précédente monopolisation des échanges entre le Président Fédéral et le Consul, telle une impression de scissure dans cette lourde atmosphère.

Henry Takajiwa : Monsieur le Consul, je souhaite vous rassurer personnellement en vous faisant part de notre désir de dialogue avec la Fédération de Stérus. La Grande République croit profondément que nous pouvons trouver dans cette rencontre les éléments nécessaires pour sortir de cette pièce unis. Nous nous sommes déjà exprimé chacun sur nos positions, sans réel succès de compréhension mutuelle et je pense que nous poursuivons vers le mauvais chemin en opérant de la sorte. La Fédération insiste beaucoup sur le positionnement d'une "ligne rouge" sur les sujets abordés et nous pouvons reprendre en partie nos échanges sur cet élément. En toute honnêteté, notre gouvernement souhaite demander à votre nation de nous partager les points sur lesquels elle souhaite que nous nous arrangions ensemble, dans la précision, concernant le domaine militaire ou tout autre sujet que vous jugeriez bon d'aborder aujourd'hui. A partir de cette liste, qui nous servira de base, nous pourrons établir une "ligne rouge" westalienne, tel que voulu par votre délégation, pour nous concentrer sur la production d'échanges constructifs, en lien avec cette liste de points que la Fédération a en tête depuis le début de cette rencontre et dont nous avons un intérêt tout particulier à en connaître le contenu, pour poursuivre cette avancée. Un élément important pour que nous puissions arriver à mieux saisir votre vision.

En tant que représentant de mon peuple, je vous promets ainsi que nous mettrons tout en œuvre pour vous apportez les réponses les plus claires et les plus honnêtes de notre nation.


Le ton d'Henry Takajiwa était particulièrement posé, sérieux et confiant. Aucun trace d'hostilité, telle une dernière main tendu pour la résolution de cette rencontre. Si les échanges entre Hardenbor et Pandoro s'étaient portés sur une opposition frontale, le Ministre Fédéral avait fait le choix de faire table rase et de redémarrer les échanges presque à leur début. L'objectif clairement affiché était de reprendre la discussion sur une base plus seine et qui, surtout, permettrait à la délégation stérusienne de faire part de chacune de ses inquiétudes dans la précision, pour que la Grande République puisse y répondre point par point, dans l'espérance d'une écoute tout aussi réciproque. Le westalien faisait preuve d'une grande honnête et humilité dans cette demande, geste diplomatique fort où, malgré les précédentes tensions, la Grande République souhaite apporter la preuve qu'elle accorde tout de même sa confiance à la Fédération. La balle est désormais dans le camp stérusien, à savoir si les échanges vont reprendre dans le calme et la construction ou dans une fin précipitée et chaotique.
Dans la salle ou étaient positionnés les Stérusiens la fureur de Cristobal Pandoro se faisait ressentir de tous les côtés. Il était dans une fureur noir et rarement vue, pour la première fois dans l'histoire de cette organisation, un état était sur le point de la quitter. La présence de la fédération de Stérus au sein de l'organisation était à présent remise en cause jusque dans les plus hautes sphères de la société Stérusienne. Ils avaient dû subir à leur arrivée au sein de la CAN subir une discrimination en raison de leur sortie de l'isolationnisme, discrimination qui n'a jamais été levée. Ils avaient rejoint un projet qui semblait correspondre à l'idéel d'une union interétatique solide basée sur les compromis l'entraide, le respect, la neutralité et tout un tas d'autres idée. Mais il en était ressorti que finalement chaque état ne voyait que par ses propres intérêts. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que la fédération à du subir cette forme de discrimination. Et voilà qu'aujourd'hui encore l'ASEA se retrouve dirigé par un état égocentrique qui ne sait rien faire d'autres que d'être dans une perpétuelle contradiction. Ce qui rendait encore plus amers ces événements était qu'aucun autre état de l'ASEA ne réagissait pas. Ils se disaient tous opposés à la politique menée par la Westalia, mais dans les faits seul Stérus se hissait comme véritable opposant à cette politique qui serait dorénavant classé comme fasciste. La fédération était à un point ou finalement poursuivre la suite de son développement seul et en forgeant des alliances au cas par cas deviendrait pour elle plus intéressante. La fédération n'avait dans les faits aucune envie de rompre les liens avec l'Akaltie la Lermandie le Taui-Quichu l'empire du nord et l'Occidalie. Mais la fédération n'avait pas à voir sa politique de coopération ternie par des intérêts écocentres. Si les autres états de l'ASEA avaient comme ambitions de laisser un autocrate faire sa loi, de laisser une organisation en aussi bonne forme partir en vrille à cause d'un homme sénile, alors qu'il le fasse, la fédération elle n'est pas du genre à accepter ca., car de toute évidence le seul état à qui ont laissé toujours le champ libre était la Westalia, sans aucune raison purement factuelle, ce n'est ni la puissance ni l'économie Westalienne qui peut inquiéter les autres états de la fédération. Une nouvelle fois dans cette organisation, la fédération devait subir une forme de discrimination, ce que le consul avait pour coutume d'appeler "La perpétuelle contradiction", cette façon que la république de Westalia avait de toujours tenter par X ou Y moyens de lancer des pics ou de faire des affronts à la fédération, et ce, même si la fédération tentait de briser la glace.

Alors, dans la salle, le Consul était dans un état de colère incommensurable.


Cristobal : le jour où ce centenaire n'est plus à la tête de ce pays, je jure devant les dieux de le faire envoyer dans une arène.

Maximilien : Cristobal calme toi, ils n'en valent pas la peine. Contactez les pilotes comme prévu ça ne devrait pas être très long.

Cristobal : suspendez les activités des diplomates Stérusiens au siège de l'ASEA.

Maximilien : Cristobal, le siège de l'ASEA est à Barba que veux tu qu'on fasse, on va dire à nos ambassadeurs de sa cacher dans leur propre ville ?

Cristobal : Maximilien, il me semblait que c'était moi le consul ? Faites immédiatement cesser les activités diplomatiques de la fédération au sein de l'ASEA. Jusqu'à nouvel ordre, il ne doit plus y avoir un seul diplomate là-bas.

Maximilien : je dis quoi au Westaliens ? On revient ou pas ?

Cristobal : oui, évidemment, contrairement à ces gens, là, j'ai une éthique.


Maximilien, qui était directeur du cabinet consulaire, était particulièrement sonné de ce qui venait de se passer. Cristobal et lui se connaissaient depuis très longtemps, presque aussi longtemps que depuis qu'ils travaillaient. Cristobal ancien juge aux affaires familiales et Maximilien anciens procureur fédéral. Les deux hommes avaient travaillé ensemble pendant prés de 20 ans. Et même après 20 ans et des milliers d'affaires en tout genre, jamais Cristobal n'avait eu une expression faciale comme celle-ci.

Lorsque tous les Stérusiens revinrent en salle, aucun d'eux n'avait un visage souriant. La pression était écrasante, Cristobal retourna s'asseoir et fut suivi par sa délégation. Dans la prise de parole de Monsieur Takijawa, le consul ressenti l'aspect plus détendu que souhaitais apporter le ministre. Mais le mal était en partie déjà fait. La fédération avait prévenu depuis déjà longtemps, leur patience s'arrêtait là. La fédération a tenté de discuter avec la Westalia, mais il semblait que discuter avec eux sans devoir subir leurs perpétuels pics et attaques froides étaient tout simplement impossible. Et ce n'est certainement pas parce que la Westalia avait tout d'un coup choisi de mettre de l'eau dans son vin que la fédération devait à tout prix sauter sur l'occasion.

Monsieur Takijawa, nos revendications n'ont jamais changé. Nous voulons que la Westalia s'intègre bien plus qu'à l'heure actuelle dans un programme militaire commun. Effectivement, à terme, il sera envisagé d'installer des bases militaires de l'ASEA dans les états membres. Cependant, ce n'est pas la priorité à l'heure actuelle, la priorité est de déterminer la quantité de forces que nous mettrons à disposition de l'ASEA. De même, il serait important de discuter de l'aire de répartition des forces armées de l'ASEA. Nous souhaitons que des soldats sous bannière de l'ASEA puissent être déployés dans les pays de membres. Avec une base militaire ou dans une base militaire du pays hôte, cela m'importe peu. Et enfin, je demanderais à l'ASEA de créer une autorisation globale permettant à tout les pays membres de pouvoir se ravitailler (en finançant) dans chacun des ports de l'organisation. Voir même de négocier pour permettre aux bâtiments de l'ASEA de pouvoir stationner dans n'importe quel port de l'organisation à proximité.

Nous informons également le gouvernement Westalien, en toute transparence de notre décision de suspendre les activités de la fédération de Stérus au sein de l'ASEA pour une période indéterminée. De sorte à ne pas créer de difficultés chez les états les moins riches de cette organisation, je ne suspends pour le moment pas les financements. Par conséquent, jusqu'au changement de cette décision, il n'y aura plus de représentation Stérusienne dans aucune place de décision ou de réflexion de l'organisation. Nous étudierons d'ici 3 mois quelles décisions nous souhaitons prendre sur la suite de la politique à mener avec l'ASEA.

Monsieur Takijawa la fédération a apprécié votre tentative de rétablir le calme dans ces échanges et rappel ho combien votre réputation vous précède. Cependant, nous souhaitons exceptionnellement écourter cette rencontre. Nous finirons sur ce sujet et nous repartirons au sein de la fédération si vous n'y voyez pas d'objections. Les autres sujets que nous souhaitions aborder seront traités par nos ambassadeurs respectifs en fonction de l'évolution de la situation.
Il y avait eu de quoi être surpris par l'annonce du Consul. Les westaliens savaient que c'était quelqu'un au sang chaud, mais pas au point d'avoir une telle réaction. Pour le Président Fédéral, cet énième acte stérusien était l'ultime caprice d'une nation qui n'arrivait pas à imposer ses volontés aux autres et tout particulièrement Westalia. "On n'obtient pas ce que l'on exige ? Alors allons paralyser une organisation regroupant presque la moitié des pays du continent !". Si le dirigeant stérusien avait déjà l'image d'un homme hautain et sans considération de ses interlocuteurs, il avait désormais l'apparence d'un enfant trop gâté, pour qui l'ASEA n'est visiblement pas une alliance, mais un tremplin à son impérialisme malsain pour l'Aleucie. Ils s'étaient bien fait de garder les éléments importants juste avant leur départ, une preuve irréfutable que la Fédération n'a jamais mise les pieds en Westalia pour échanger, mais pour imposer ses diktats ou faire un coup d'éclat diplomatique en cas d'échec. Finalement, les stérusiens avait eu le dernier mot dans cette rencontre, mais les westaliens pourraient bien être ceux qui rirons en dernier, quand l'on voit à quel point Stérus n'arrive jamais à s'acclimater à une quelconque organisation internationale, nouvelle preuve de son nombrilisme. Il était vrai d'une chose, la Grande République faisait bel et bien avancer ses intérêts au sein de l'ASEA, comme n'importe lequel de ses membres à vrai dire. Si, de façon générale, les gouvernements orientaient les prises de décisions via des biais diplomatiques discrets ou des négociations en parallèle des organes officiels, Stérus n'avait pas l'air correctement au fait de ce genre d'exercice, symbole de son manque de maturité en matière de politique et qui pourrait coûter cher à son propre peuple à l'avenir.

Henry Takajiwa : Monsieur le Consul, vous m'excuserez de mon intervention, mais cette liste d'attentes de la part de la Fédération est un point nécessaire pour arriver à un consensus commun, puisque notre gouvernement n'a pas pu trouver des déclarations passées, de votre part, permettant de définir avec précision la volonté que notre pays doit "s’intégrer plus dans le programme militaire commun". Je pense, par rapport aux points que vous avez soulevé, qu'il est plutôt nécessaire de réformer ce programme avec des objectifs plus précis et des actions découlant de la liste que vous nous avez partagé. Des éléments encore inexistant, à notre connaissance au sein de l'alliance, mais qui pourrait y avoir leur place. Si la création de base militaire commune n'est pas encore un élément que nous pouvons accepter, plusieurs autres points que vous avez soulevé me semble parfaitement adaptable avec la vision de la Grande République. Si nous nous opposons à la présence permanente de soldats étrangers, notre point de vue est différent s'il est question de cohésion commune via un travail sur le déploiement de nos forces en cas de danger visant notre organisation. Pour ce qui est du ravitaillement de navires, nous nous sommes au contraire toujours montrés très ouvert à cette idée, du fait de la logistique bien plus compliqué pour les forces navales dans leurs opérations. Mais comme vous nous en avez fait part, cette rencontre n'est plus vraiment à l'heure pour poursuivre ce sujet, qui je pense devra être repris tôt ou tard avec votre gouvernement.

Notre prise de position a toujours été la même avant cette rencontre et jusqu'à maintenant. De voir que nos différences ne sont pas aussi nombreuses, montre que nos divisions ne devraient pas être aussi profonde. C'est pour cela que je pense votre décision de suspendre vos activités au sein de l'ASEA très précipitée, surtout lorsque nous étions sur le point d'avancer dans la bonne direction ici même. Pour le bien de nos peuples et de notre alliance, je vous prie de bien vouloir reconsidérer cette décision.

Bien évidemment, vous êtes maître des choix de la Fédération et je ne remettrai pas en cause votre autorité, qui est tout à fait légitime dans ce genre de choix diplomatique. De toute évidence, votre gouvernement a besoin d'un peu de temps pour penser à l'avenir qu'il souhaite avoir avec nous et avec nos autres alliés. La Grande République de Westalia souhaite vous faire savoir que notre porte est et restera toujours ouverte quoi qu'il arrive dans l'avenir. Afin de garder un dialogue cordial et constructif, je vous propose que nos gouvernements organisent une nouvelle rencontre dans un mois, cette fois-ci à Barba, si vous le souhaitez. Entre aujourd'hui et cette future rencontre, nous pourrons discuter à tête reposée de nos relations et de l'ASEA dans son ensemble, pour arriver à une conclusion diplomatique et profitable à tous.

Monsieur le Consul, sachez que je ne laisserai pas personnellement cette crise s'aggraver et que je pense du plus profond de mon âme que nous pouvons résoudre tout nos différents par le dialogue et la diplomatie. J'espère que vous partagez mon point de vue et que nous pourrons de nouveau nous rencontrer d'ici un mois. Acceptez-vous cette proposition ?


A l'annonce de la suspension des activités stérusiennes à l'ASEA, le Ministre Fédéral s'était montré surpris par cette décision abrupte de la part des stérusiens. Il savait déjà que le Consul n'était pas le plus fin des diplomates dans cette matière, mais au point de littéralement "prendre en otage" toute l'ASEA pour des désaccords ? C'était une mauvaise décision et pourrait coûter encore plus au Stérus qu'à l'alliance elle-même dans l'avenir. Si aucune sortie de la Fédération de l'organisation n'était à l'ordre du jour, cette possibilité n'est clairement pas à exclure. Henry Takajiwa était de ceux qui pensaient que l'ASEA était une chance, aussi bien pour le continent, que pour la Grande République. Dans une superposition d'image, il était évident que les stérusiens sont bien mieux au sein de celle-ci qu'en-dehors. Pour l'avenir de l'Aleucie, il est nécessaire que ces derniers y restent à l'intérieur. En tant "qu'architecte de la diplomatie", le Ministre Fédéral avait pour objectif claire de faire renoncer à Stérus ses choix actuels et de les faire revenir dans la bulle du dialogue, pour arriver à une conclusion beaucoup plus enviable que le départ d'un membre.

Face au Consul, Henry Takajiwa se lève de sa chaise et tend sa main vers son interlocuteur. D'un air déterminé, ce geste est symbole de sa volonté de se présenter comme la voix de la diplomatie, celui du dialogue et surtout le point d'entrée pour que la Fédération puisse échanger des problèmes rencontrés et sortir de toutes ces tensions. Le message est clair : la Grande République ne fermera pas les canaux de discussions avec Stérus, bien au contraire, elle va en faire grand usage d'ici peu, pour résoudre cette grande crise interne à l'alliance. Le Ministre Fédéral n'attend plus qu'une seule chose maintenant, que la Consul saisissent cette main tendue, au sens propre comme figuré, pour rebondir ensemble sur les relations qu'ils entretiennent.
Monsieur Takajiwa, vous savez, je ne suis pas ici à mon premier poste politique, j'ai travaillé pendant tout le mandat de mon prédécesseur Mr Bondamet, j'ai connu la sorti de l'isolationnisme, la création de l'ASEA, les débats au sein de l'ASEA. Je n'y étais pas, mais Cameus et les diplomates Stérusiens qui étaient tous de grands ami ont passés un certain temps à me décrire chacune des prises de parole, chacun des moments passé par les Stérusiens à mener leur politique diplomatique à travers le monde et l'ASEA. J'ai fait une promesse à mon peuple lors de ma campagne, celle de mettre un terme à notre politique internationale comme nous la connaissons à l'heure actuelle. Cette décision reste peut-être pour vous incompréhensible, précipitée ou disproportionnée. Mais il est pour la fédération temps de mettre un terme à ce qu'elle accepte depuis longtemps. Les Westaliens auront toujours mon plus grand respect et ma plus grande attention. Les Stérusiens accueilleront n'importe lequel de vos concitoyens avec autant de courtoisie que n'importe quels autres habitants du monde.

Je ne peux vous dire à l'heure actuelle quelle sera notre décision, mais sachez qu'a compter d'aujourd'hui la fédération entamera une nouvelle aire dans sa manière de voir la diplomatie vis à vis des états membres de l'ASEA. Je suis d'accords avec vous sur un point, nous n'avons malheureusement pas terminé nos échanges.

Vous me connaissez, je ne suis pas quelqu'un qui garde sa langue dans sa poche, et je dois vous dire que je suis particulièrement et profondément déçu que cette rencontre n'ai pas aboutit. Mais je pense que nous n'avons jamais cessé de montrer au gouvernement Westalien notre volonté de coopérer, la demande de cette rencontre en était un exemple. Je me souviens encore comme si c'était hier, voir Cameus Bondamet discuter avec Monsieur Poleokios sur les réactions à avoir quant à la Westalia et au vu de ce que j'ai pu entendre, et des comptes-rendus que j'ai pu lire, je pense sincèrement que la fédération à essayé.

Monsieur Hardenbor, Monsieur Takajiwa, je vous souhaite une bonne fin de journée.

Pandoro avait bien vu Monsieur Takajiwa tendre sa main, mais pour des raisons de respect, il ne pouvait refuser de la lui serrer. Alors il se leva serra la main d'une poigne ferme et quitta la salle d'un pas décidé.

À peine arrivée au niveau de l'avion Pandoro ajouta, regardez bien, car c'est la dernière fois que vous venez ici. Il prit le temps et le soin de remercier chacun des "hommes ou femmes de main Westaliens" qui l'avaient accompagné et décolla définitivement en direction de la fédération. Dans le jet, il appela immédiatement le représentant général de la fédération au sein de l'ASEA. Il lui raconta comment s'était passé l'entrevue puis lui demanda de bien vouloir informer l'ensemble des états membres. Il prit également le temps d'organiser une conférence de presse qui aurait lieu d'ici plusieurs jours pour laisser le temps aux journalistes Stérusiens qui étaient en Westalia de revenir. Il autorisa l'accréditation de tous les journalistes qui souhaitaient etre là, peu importe leur nationalité.
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