Posté le : 13 nov. 2024 à 18:19:15
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Liberté. Quel joli mot, quelle belle pensée. Tout les Hommes, depuis leurs premiers pas, ont cherchés à la défendre, à la protéger à tout prix. Liberté. Ils pensent que rien n'est plus beau, rien n'est plus juste, rien n'est plus noble que la liberté. Lorsqu'un peuple est opprimé, c'est au nom de la liberté qu'il se soulève. Lorsque la parole est bâillonnée, que l'opposition est censurée, c'est au nom de la liberté que militants et journalistes crient la vérité, qu'importe ce qu'il pourra leur tomber dessus. Combien de régimes, combien de nations, combien d'hommes et de femmes sont tombés pour la liberté ? Cette valeur nous unit tous, en tout les coins et recoins du monde et de l'histoire. En tout point du temps et de l'espace.
Et pourtant... Et pourtant, l'Homme a-t-il raison de s'attacher autant à la liberté ? Qu'y trouve-t-il ? L'Homme voit en la liberté une valeur universelle et absolue qu'il doit défendre de toute son âme et de tout son corps et pourtant la liberté ne lui rapporte rien. Dans l'absolu, l'Homme a besoin de manger à sa faim, boire à sa soif, se reposer, s’abriter de la chaleur, du froid et des intempéries, soigner ses maux et ses douleurs, calmer ses craintes et ses hésitations, emplir ses poumons d'air pur. C'est tout. Alors en sachant cela, pourquoi les hommes cherchent-t-ils absolument la liberté ? Celle-ci ne nourrit pas, n'hydrate pas, ne repose pas, ne protège pas, ne soigne pas, ne calme pas... Elle n'apporte rien, la liberté n'est pas une fin, c'est un moyen. Trop d'Hommes sont morts en oubliant cela.
En étant libre, l'Homme peut produire ou acheter la nourriture qu'il veut et la manger sans que personne ne puisse lui arracher. En étant libre, l'Homme peut construire son puits ou aller à la rivière puiser son eau sans qu'autrui ne puisse l'en empêcher. En étant libre, l'Homme peut construire sa maison et s'y reposer ou abriter quand il en émet le désir sans que nul autre ne puisse l'en chasser ou s'approprier son bien. En étant libre, l'Homme apeuré a le loisir de fuir ou d'affronter ses craintes sans qu'aucun Homme ne puisse lui dicter sa conduite. En étant libre, l'Homme peut inspirer et expirer sans qu'on ne lui ordonne d'en faire autrement.
Et pourtant, toujours, certains voudront, certains pourront même, lui arracher sa nourriture, voler son eau, le chasser de chez lui, lui donner des ordres, le menacer, l'agresser, le piller, le blesser, le tuer... Car eux aussi sont libres. Ainsi, l'Homme libre ne peut plus jouir de sa liberté car d'autres plus fort que lui l'en empêche ou empiètent dessus. Ils l'en empêchent dessus car ils jalousent ses biens, haïssent sa différence ou réprouvent sa faiblesse. Ils empiètent sur sa liberté car ils croient être plus important que lui ou que leur ignorance leur empêche de comprendre qu'ils lui font du mal.
Mais si l'Humanité a pu enfanter tant d'Hommes différents, c'est parce qu'ils ont toujours étés libres. L'Homme a toujours désiré plus de liberté alors qu'il a toujours pu en jouir. Lorsque les premiers Hommes ont fait leurs premiers pas en Afarée, ils ont étés libres de rester sur leur terre ancestrale ou de partir explorer le monde. Ils ont étés libres de s'établir en cité ou de devenir nomades. Ils ont étés libres d'embrasser le patriarcat ou le matriarcat. Ils ont étés libres de croire aux dieux imposés par leurs prédécesseurs, de créer les leurs ou de ne pas laisser des superstitions dicter leur vie. Ils ont étés libres de chasser, cueillir, pêcher ou d'élever et cultiver. Ils ont étés libres de chercher des richesses cachées ou de s’accommoder de ce qu'ils voyaient autour d'eux. Ils ont étés libres d'exploiter le métal et le bois ou de laisser la nature à sa pureté primitive. Ils ont étés libres de paresser et de goûter aux plaisirs simples de la vie ou de renforcer, de fortifier leur corps et leur esprit. Ils ont étés libres de parler la langue de leur naissance ou d'en imaginer une nouvelle. Ils ont étés libres d'accepter l'anarchie et la loi du plus fort ou de refouler leurs pulsions naturelles par des conventions, des codes et des sentences. Ils ont étés libres d'écrire ou de parler. Ils ont étés libres de bâtir des monuments grandioses ou de se contenter de champs, de musique et de danses. Ils ont étés libres de travailler ou de s'appauvrir. Ils ont étés libres de se réunir en assemblée ou de se soumettre à un souverain. Ils ont étés libres de tolérer la différence ou de la combattre. Ils ont étés libres de se faire raison de leur misère ou de s'en insurger. Ils ont étés libres de vivre en paix et heureux ou en guerre et miséreux.
Les cultures, les croyances, les traditions, les préjugés, les morales, les valeurs, les idées... Rien de tout cela n'est inscrit dans les gênes des Hommes, tout a été écrit par lui même, par ses choix libres, et transmit à ses descendants par son choix libre. L'opinion qu'on a des choses est en grande partie due à l'anciennement de nos prédécesseurs, peut-être autant que nos propres expériences. Le racisme, le sexisme, la haine ne sont pas encrés dans notre ADN, ils résultent de choix libres et anciens : celui d'accepter ou de refuser.
C'est la liberté, l'ensemble des choix libres faits par les Hommes du passé, d'un passé lointain certes, qui ont fait l'identité des peuples et des ethnies. L'Humanité a librement choisie de vivre sous de nombreux climats, lui donnant autant de couleurs. Les Hommes ont étés libres de ne parler qu'une seule langue, de ne connaître qu'une seule culture, de ne prier qu'un seul dieu, mais, préférant voyager à travers le monde, le temps a effacé leur langue, leur culture et leur dieu, les forçant à en créer des nouveaux et donc à créer des nouveaux peuples qui, un jour, se déchireront et se massacreront alors qu'au fond, ils ont les mêmes ancêtres, lointains certes, mais les mêmes. Ils viennent tous du même berceau.
Ainsi, puisque la liberté est à l'origine lointaine de tout les malheurs de l'Humanité, elle qui a librement refusée de s'unifier en un seul peuple, peut-être ne méritait-elle pas, dès l'origine, que nous la défendions avec tant d'ardeur. Et puisque la liberté n'est pas une fin mais un moyen, pourquoi ne pas chercher à atteindre cette fin plutôt ? Car il existe bien d'autres moyens que la liberté. Pourquoi, plutôt que de laisser les Hommes courir librement après leurs désirs personnels et égoïstes, (à l'origine des classes sociales, certains, les forts, ayant étés capable, dans les temps anciens, de profiter de leur force et de leur liberté pour s'enrichir quand d'autres, les faibles, en ont étés incapables et ne le peuvent aujourd'hui plus) pourquoi ne pas leur imposer, par la force si nécessaire, ce dont ils ont besoin. Pourquoi l'autoritarisme ne serait-il pas une solution ? Pourquoi un état autoritaire, capable de s'approprier des quantités immenses de ressources, serait-il incapable de les redistribuer à son peuple ?
C'est ce que le Kohlisme, l'Idéologie Nationale de l'État de Rimaurie propose : du travail pour tous, des richesses pour tout les travailleurs. Nous renions la liberté, qui n'apporte que l'inégalité et la supériorité des forts sur les faibles, des riches sur les pauvres. Nous prônons, au contraire, l'égalité imposée, permettant à tout les Hommes de vivre avec ce dont ils ont besoin, ni plus, ni moins, ni fort, ni faible.
Et pourtant, malgré l'évidente noblesse de notre lutte, certains, aveuglés, persistent à défendre un libéralisme outrancier, celui là même qui a causé tant de souffrance, celui la même qui enfante toute la misère du monde. La liberté est, comme toute les langues, comme toutes les cultures, comme toutes les religions, il est trop fermement ancré dans l'esprit des Hommes pour qu'ils s'en débarrassent, même si cela leur serait indéniablement profitable.
C'est là notre mission, notre Révolution Civilisationnelle : revenir en arrière, aux débuts de l'Homme, réécrire son histoire, le faire suivre la voix de la raison plutôt que de lui laisser la liberté de s'autodétruire.
Fait le 29 Janvier 2015, 06h27, à Hahnemann