25/02/2015
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Les Lettres de Mathias Hernandez

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Ici sera évoqué la conquete de la Nouvelle Antérinie, les moyens qui ont été mis dans l'opération mais aussi les moyens qui seront utilisés pour installer la colonie et la rendre pérenne, ces lettres relateront aussi les oppositions qui existaient au sein de la nouvelle administration entre le débarquement en 1414 et en 1415 jusqu'à la mort de Mathias Hernandez en 1445.

Bien évidemment ce point de vue sera subjectif, car l'homme qui écrit tout cela est avant tout un Conquistador et nous pensons que nous publierons aussi le journal d'un ancien oligarque natifs pour permettre aux lecteurs de se faire leurs opinions et de pouvoir mieux comprendre la conquete de la Nouvelle Antérinie...
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Un recueil de lettres d’une rareté inouï a été retrouvée.

Il y a quelques jours un étrange journal a été envoyé au Centre Impérial de Recherche et d’Etudes Historiques, en effet ce derniers contenait de nombreuses lettres envoyées par Mathias Herenandez, le frère de l’homme qui a réussi a conquérir la Nouvelle Antérinie.
Ces lettres ont été retrouvées il y a quelques jours par une jeune femme vivant dans la capitale, le coffre bois qui les contenait devait sûrement être imperméable car elles ont réussis à ne pas trop s’abîmer (même si elles peuvent s’effriter très facilement).
Nous attarderons ici dans la présentation de l’homme, son enfance, sa relation avec son frère et surtout son rôle dans la colonisation de la nouvelle Antérinie.

L’homme est né en 1390, à cette époque les relations avec le Royaume du Kalindi et la naissance des premiers comptoirs antériniens en Afarée.
Sa famille n’était pas particulièrement riche, en effet, à cette époque les territoires hispanophones (qui étaient situés à Saint Jean de Luz) s’étaient soulevés contre le pouvoir royal suite à l’instauration de la gabelle et une violente répression affaiblit ces territoires en plus de les appauvrir.
Son père était violent, à en croire les lettres que le curé de la paroisse a écrit (ce qui permet de nous donner une idée de la violence qui régnait chez lui, il était en effet rare que les violences intra-familiales soient signalées à cette époque).
Sa mère était en revanche une femme forte, qui réussissait à tenir tete à son mari lorsque ce dernier abusait de la boisson et de ses poings mais pouvait être souvent absente à cause de ses fréquents déplacements pour vendre les produits de la ferme familiale.
Et il connaissait des deuils réguliers, en effet sa mère mourut à l’age de 30 ans, alors qu’il avait 10 ans et son père décéda à ses 11 ans de la peste.
Cela lui permit avec son frère d’intégrer un couvent ou il put apprendre l’écriture, et surtout certaines théories quant à certains continents qui pourraient exister à l’autre bout de la mer.

Il quitta (enfin fugua) le monastère pour le port de Saint Jean de Luz à ses 20 ans, bien évidemment son frère l’accompagna et réussi à rencontrer un aristocrate (qui était au courant des préparatifs pour une expédition d’une grande ampleur vers l’actuel Aleucie), ce dernier fut impressionné par le charisme qui s’émanait de Fernando (le frère de Mathias Hernandez) et le pensait apte à commander quelques hommes (l’avenir ne saura le contredire).
Ainsi à partir de 1411 ils sont mis au courant de l’opération et reçoivent le commandement d’une partie de l’équipage et des soldats.
D’ailleurs la réunion sera reproduite dans l’une de ses lettres dédiées à sa maîtresse (car entre temps il a eu une liaison avec une femme de la petite bourgeoisie qui était lettrée) et la plupart des lettres lui étaient adressées.
Ces lettres sont d’ailleurs extrêmement précieuses, car elles permettent d’obtenir des détails et surtout un point de vue personnel qui diffère des rapports écrits dans le même temps par le représentant de sa Majesté et qui sont pour la plupart d’un cynisme inouï, et la plupart se préoccupe de la situation dans la colonie et non pas de la situation des locaux…

Ainsi le frère de futur Conquistador s’embarque sur le Royal, un majestueux trois mats ultra moderne sortit des chantiers navals de Saint Jean de Luz, ils pouvait supporter la traversée de la haute mer, et les récentes expéditions en Afarée ont permis aux antériniens de mieux saisir l’importance d’escales régulières et le rôle que jouent les agrumes dans la lutte contre le scorbut et d’autres maladies qui faisaient des ravages à cette époque.
Le voyage fut certainement rude, et les conditions de vie des marins étaient peu enviables, cette expédition était composé par un groupe de militaire surarmé, une partie de la petite bourgeoisie marchande avide d’or et de reconaissance et bien entendu des représentants impériaux déclassés qui se voyaient déjà six pieds sous terre (enfin plutot 20.000 lieues sous les mers) l’oragnisation de ce navire, si elle n’était pas catastrophique, était loin d’etre exemplaire (si Fernando était un meneur d’hommes, il n’avait aucune aptitude particulière dans la direction d’un navire de combat) et les oppositions étaient régulières entre les marchands et les représentants impériaux.
D’ailleurs une longue lettre sera écrite à sa maîtresse, elle contiendra des informations capitales qui nous permettent de mieux comprendre l’itinéraire des marins.

Il a eu un rôle important de la colonisation de la Nouvelle Antérinie, ses c apacitées dans la diplomatie à cause d’un caractère moins emporté et surtout plus tolérant que celui de son frère.
Nous n’aborderons bien évidemment qu’en surface le rôle qu’a tenu Mathias, car ce dernier sera assez explicite dans ses divers écrits adressés à sa femme.
Mais néanmoins nous savons que Mathias dans son duo avec Fernando est connu pour manier la carotte plus habilement que le bâton, comparé à son frère, ainsi il a réussi à obtenir, grâce au soutien de son frère, la gestion des affaires diplomatiques (même si il reste sous le contrôle du représentant impérial qui a rejoint l’expédition de 1414.) ainsi il communique avec les indigènes, grâce au soutien de certaines familles et de quelques indigènes corruptibles qui n’hésiteraient pas à vendre leurs familles pour une meilleure position sociale.
Ainsi, comme il l’expliquera plus tard le jeu était tout de même dangereux et il ne fallait pas se laisser avoir par les stratagèmes des oligarques.

Mais ce qui reste le plus marquant sera certainement sa relation complexe avec son frère, en effet ils ont approximativement le même age et par conséquent partagent beaucoup en commun dés leurs naissances (Fernando est né cinq ans plus tôt).
D’ailleurs nos deux compères étaient très proches et tout les deux exerçaient une influence mutuelle, qui rendait ce duo particulièrement efficace dans de nombreux cas (aussi bien lorsqu’ils étaient enfermés dans le monastère que lorsqu’ils conquirent un immense empire).
Car en effet les deux frères se sont mutuellement conseillés lors de décisions qui changèrent leurs vies mais aussi qui influencèrent l’Histoire (en effet la conquete de la Nouvelle Antérinie s’est faite grâce à ces frères qui à l’instar de Janus faisait la guerre et la paix).
Malheureusement ce sera dans les moments d’opulence que les deux frères se sépareront, alors que l’un était le commandant militaire de la colonie, l’autre fut nommé représentant de l’Empereur et une guerre voilée débuta, entre assassinats et calomnies, cela mènera à la mort de Fernando lors d’un énième coup de main qui dégénéra...
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Les lettres de Mathias Hernandez : Lettre numéro 1, le conseil de Saint Jean de Luz.

Mon amour, tu ne peux pas imaginer à quel point je suis chanceux ! J’ai rencontré sa Majesté François II d’Antrania, le roi ! Je te l’assure, j’imagine déjà ton visage incrédule, j’ai bel et bien rencontré le roi. Quel chance, je me souviendrai toujours de l’aide de mon frère, c’est lui qui a rencontré le duc de Saint Jean de Luz, c’est lui qui a réussi à l’impressionner, je devrais d’abord le remercier !
Oh, je pars dans tout les sens, tu ne sais même pas à quoi je fais référence, je tenterai de te résumer tout cela, notre rencontre avec le Duc, puis la rencontre avec notre très aimé monarque et enfin les étranges choses qu’ils ont abordé et enfin la mission tout aussi étrange qui nous a été attribuée.

Tout commença il y a quelques semaines de cela, tu n’ignore pas que je me suis enfui avec Fernando du monastère du Saint Christ, une fois passée l’euphorie, nous venions de découvrir la Ville et ses charmes, ses maisons à perte de vue, ses fontaines et ses théâtres. Tout cela changea grandement de nos anciennes habitudes, des villages de quelques vieilles masures et habités par de vieilles harpies qui dénonce à la moindre incartade, les marchés hebdomadaires qui n’avaient d’autres produit que des fromages jaunâtres à l’allure inquiétantes et de viandes bourrées d’asticots tout aussi ragoûtantes. Puis après il y eu le monastère, les corrections de frère Martin, les plaisanteries avisées de frère Jean, les cours de lecture des autres clercs, l’ennui profond qui s’échappait de ses murs. Il faut croire que ce lieu a réussi a aspirer la vie et après avoir purgé tout les sentiments elle ne laisse que le silence, reflet de la résignation des clercs. Puis après avoir fui ce maudit endroit nous atteignîmes la Ville, Saint Jean de Luz, ses échoppes, ses étalages et ses marchés, les vastes bâtiments de pierre, l’imposante Faculté de Théologie et l’Amirauté.

Mais il fallait bien vivre, fort heureusement les jeunes gens lettrés sont recherchés et ne tardent pas à retrouver du travail. Nous pûmes être engagés dans une maison de marchands qui étaient en relation avec l’Afarée et ses royaumes divisés mais puissants et surtout richissimes. Mais, chose étrange l’homme qui nous a engagé ne s’est jamais présenté, nous savions auparavant que c’était un riche aristocrate très coté à la cour royale. Mais ce qui nous surprenait le plus étaient les marchandises qui accostaient chaque jours, du dulce ( il se base ici sur la racine latine qui étaient utilisé pour désigner les saveurs sucrées avant l’utilisation du mot « sucre » qu’un savant arabe traduisit dans une de ses études sur la cuisine. ) est débarqué en quantités astronomiques, des épices de toutes sortes issus de tout les continents, les safrans et le curcuma nazuméen, la cannelle afaréenne et les clous de girofles d’Eurysie de l’Est ou encore d’étranges peaux que les négociants ramènent de l’Empire Rhémien ou du royaume de Kalindi (nous supposons ici qu’il fait référence aux peaux des tigres et des léopards qui peuplaient l’Afarée et aux ménageries rhémiennes) et même des étranges personnages à la peau noire qui accompagnent les navires antériniens, certains disant que ce sont des démons, d’autres moins superstitieux pensent qu’ils doivent être les fameux guerriers qui vainquirent les suppôts du diable et que le Très Haut leur offrit un royaume en échange de leur loyauté un royaume quelque part par delà les mers (il évoque ici les marchands afaréens et aborde de manière implicite les sous branches du christianisme, certes interdites, mais encore soutenus pas de nombreux théologiens de l’époque.). Mais un beau jour alors que nous comptions les ballots qui étaient déchargés un homme richement vêtu nous rejoint et demanda de le suivre…

Tu imagine ! Un homme important, un puissant seigneur nous demande, à nous petits commis de seconde zone de l’accompagner, je demandais à mon frère ce qu’il se passait, en effet ce dernier a le don de nous mettre dans de telles situations, et il me répondit en souriant « Notre Fortune est faite » (Mathias a bel et bien personnifié le mot « fortune » ce qui nous laisse penser qu’il sous entend que la chance est de leur coté). Intrigué et quelque peu inquiet je me pressa et j’arrivai juste derrière l’homme richement vêtu, il se retourna et il me dit « Nous sommes bientôt arrivés ». Je reconnus en ce visage celui de Monsieur le Duc de Saint Jean de Luz, l’homme qui dirige cette ville ! Nous déambulions, escortés par des soldats que nous n’avions remarqué vers le palais de l’Amirauté. Je ne pus que m’incliner devant le Calvaire qui trônait à l’entrée et je vis les immenses statues qui représentaient les différents rois qui s’alignaient sur la façade de bâtiment, les immenses fenêtres et les meurtrières qui flanquaient les les corps de garde (nous supposons que l’Antérinie connaissait de profonds changements culturels et architecturaux.) Mais l’intérieur suffisait à me faire dire que le palais de l’Amirauté est l’un des plus beaux bâtiments du monde, ce magnifique parquet ciré, une série de tableaux était fixée aux murs, les mentons proéminents des anciens gouverneurs de la ville et les yeux bleus intenses des Amiraux qui dirigent la flotte. Puis nous entrames dans une vaste pièce, tapissées et richement décorée, plusieurs officiers entouraient en homme qui salua le Duc.

Le duc s’inclina devant le petit homme et nous fîmes de même, il était relativement court sur pattes, mais une carrure imposante nous laisse supposer que l’homme est un fin chasseur et un bon nageur. Sur les murs trônaient plusieurs bannières, je suppose qu’elles devaient être associés aux puissants seigneurs qui devaient s’asseoir avec le petit homme. Puis un valet entra (l’étiquette d’alors n’était pas des plus strictes) et annonça dans l’ordre : « Messire Guillaume des Marches, Comte des Marches, Messire Valentin de Saint Arnaud, Baron de Saint Arnaud et grand maréchal des armées royales, Messire Enguerrand de Morois, duc de Morois et commandant en chef de la cavalerie royale, Messire Thomas de Saint Jean de Luz, Duc de Saint Jean de Luz, Amiral de la flotte royale et Sa Majesté François II, Roi d’Antérinie et duc d’Antrania. » Dés lors tout le monde s’inclina, les ducs, comtes et barons se plièrent scrupuleusement à cet exercice. Puis le Roi prit la parole en guise d’introduction après avoir salué les Grands ainsi que mon frère et moi-même et dit d’une voix grave : « Bonjour, je vous remercie d’avoir pris part à cette conférence, un sujet des plus importants doit être abordé. En effet, nous avons appris que des terres nouvelles existent par delà les mers impénétrables. Cela suppose de grandes richesses, car il y a fort à parier que ces nouvelles terres, doivent appartenir à un continent aussi riche que l’Afarée. »

Après ce petit discours le roi se rassit et le duc de Saint Jean de Luz approuva, il se lança dans un vaste exposé pour présenter les avantages de tels voyages et aussi les possibilités qui s’ouvrent au Royaume. Mais néanmoins il a aussi présenter les risques et l’homme qui pourrait les affronter, mon frère. Il a obtenu le commandement d’un navire, et je serai du voyage, je ne peux t’en dire plus et je te promet de t’écrire le plus rapidement possible.

Je t’aime et j’espère que tu pardonneras la vitesse de ma lettre.
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