Conférence de presse du Duché de Sylva
Posté le : 01 nov. 2024 à 19:05:13
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Que ce soit au Bourg des Mahoganys ou plus généralement dans l'ensemble du Duché, les conférences de presse sont un exercice régulier permettant de questionner en tout temps les officiels sylvois ou les représentants de diverses firmes, quels que soient le sujet et la date. Sauf indication contraire, les journalistes de tous les pays sont libres de venir interroger les représentants présents durant ces évènements sur n'importe quels sujets.
Posté le : 06 oct. 2025 à 15:45:36
Modifié le : 06 oct. 2025 à 16:01:11
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– Le gouvernement a pris connaissance de la déclaration estalienne affirmant ne plus reconnaître la légitimité du régime teylais, accuser de crime de guerre ses représentants gouvernementaux et, en pratique, se lancer dans une guerre totale avec l'Hotsaline pour en renverser le gouvernement et achever le désarmement et neutralisation définitive du pays. Il s'agit d'une énième escalade de ce conflit à l'heure où l'écrasante majorité de la communauté internationale appelle à un apaisement du conflit. Sylva comprend tout à fait la douleur et colère des estaliens et se joint à leur peine face à la perte de civils innocents. Toutefois, il convient de se mettre devant le fait accompli que les changements des objectifs de l'opération Pale Tempest seront inatteignables et se contenteront de sceller cette guerre sur la durée, avec des coûts gigantesques pour tous les partis impliqués et probablement ne même pas atteindre le moins état final recherché. C'est une ambition insensée de vouloir remplacer le gouvernement hotsalien dans cette situation, nous appelons plutôt à la mesure le gouvernement estalien, et à ce qu'il prenne exemple sur le Grand Kah en se désengageant militairement du conflit et en se joignant aux médiations.
– Le gouvernement est après tout agresseur, la riposte est donc légitime. Quelle est la position du Duché vis-à-vis de ça ? Pourquoi soutenir Teyla dans sa défense de l'agresseur ?
– Sylva n'a entretenu aucune ambiguïté sur la question et a dès le début condamné la frappe hotsalienne qui est la cause originelle de ce conflit, ou plutôt de son explosion. Mais il convient de rester raisonnable. « Agresseur » n'est pas un mot magique qui autorise à mener des opérations aériennes aussi importantes pour désarmer intégralement un pays tout en balayant la diplomatie. Le LiberalIntern avait de nombreux leviers d'action pour répondre à l'agression hotsalienne et a choisi l'option qui sort du cadre de la légitime défense. Pareillement, on ne peut pas entreprendre le renversement d'un État sur une base aussi fragile. Nous déplorons évidemment les pertes civiles, mais, encore une fois, c'est une réaction logique de la part de l'Hotsaline de s'attaquer aux bases opérationnelles du LiberalIntern en réponse à la campagne aérienne massive de Pale Tempest. On note également que l'Estalie défend la neutralité de la Mahrénie et Kaulthie. À partir du moment où ces pays deviennent des bases d'opération pour Pale Tempest, ils deviennent des acteurs à part entière de ce conflit et les aéroports employés deviennent des cibles légitimes. Cela n'empêche pas de pleurer les victimes ni de condamner l'agression initiale. Encore une fois, Sylva le réaffirme, l'Hotsaline reste l'agresseur initiale. Mais cette agression ne justifiait pas la réponse apportée, et la réponse menée contre les aéroports ne légitime pas un changement de régime, quand bien même, nous regrettons les morts civils.
– On parle de un à deux milliers de morts civils. L'OND est intervenu pour les mêmes raisons avec Carnavale, comment expliquer ce deux poids deux mesures ?
– Prendre Carnavale en exemple est extrêmement approprié et démontre pas mal de contradiction dans le discours du LiberalIntern. Déjà, lorsque l'on parle de Carnavale, on pense à l'opération Mardi Gras et au déploiement d'un millier d'avions de l'OND. Pourtant, l'exemple le plus approprié est antérieur et concerne l'assassinat de civils par nordiste en visant un temple. Quelle fut la réponse de l'OND ? Nous avons envoyé un ultimatum. Quelle fut notre réponse quand cet ultimatum a été répondue par moqueries et menaces ? Nous avons répondu de manière proportionnelle avec une frappe ciblée.
Carnavale était l'agresseur, mais nous n'étions pas légitimes à ce moment-là de renverser son gouvernement, et cela aurait représenté un coût trop important pour l'offense.
Revenons sur l'exemple de l'Hotsaline : une agression est menée contre une base militaire. Est-ce que le LiberalIntern a émis un ultimatum ? Est-ce qu'il a répondu aux appels diplomatiques urgents de Teyla ? Non, il a directement escaladé le conflit en utilisant « l'agression » comme mot magique pour justifier une escalade disproportionnée. On sort du cadre de la riposte, l'État-Major estalien l'assumait en ne mentionnant aucunement la notion de riposte, mais bien de désarmement total, de mise à nu.
Revenons sur l'exemple de Carnavale, il aura fallu un génocide et un holocauste pour que l'OND se décide à déclarer une guerre totale et le renversement du gouvernement carnavalais. Malgré cela, l'OND a maintenu le contact avec Carnavale en exprimant clairement les conditions de reddition, à savoir la fin des armes de destruction massive. Les seules réponses reçues mêlaient refus et moqueries, parfois teintées de menaces, indiquant explicitement que la production des pathogènes mortels sera maintenue et qu'elle pourra toujours servir dans des armes de destruction massive. Cet argument était ensuite utilisé pour invalider la condition de la fin des ADM parce que, je cite, Carnavale n'allait pas arrêter le progrès pour céder aux lubies de l'OND. Même quand l'OND était confronté à un holocauste de deux millions de ses citoyens, elle a maintenu le contact diplomatique avec Carnavale, et a maintenu le conflit parce que ledit contact était vain et que Carnavale employait ses sophismes pour continuer la production d'ADM tout en ayant plusieurs officiels qui appelaient à leur usage contre les populations civiles de l'OND.
Pour en revenir à l'Hotsaline, l'escalade démesurée et l'absence de diplomatie est d'autant plus inexcusable de la part du Grand Kah qu'il fut ouvertement critique de la gestion de l'OND de Carnavale, quand nous conservions des réponses proportionnées avec des objectifs clairement définis et un contact diplomatique auprès de Carnavale malgré les refus affichés. Et maintenant, le Grand Kah participe à une escalade de bœuf.
Après, nous devons reconnaître que le Grand Kah est lui revenu à la raison, et nous appelons l'Estalie à faire de même.
– Quelle sera la suite de l'implication de Sylva dans ce conflit ?
– Rien n'est statué pour le moment, mais nous y discutons activement au sein de l'OND. Nous ne pouvons pas tolérer qu'un conflit impliquant un allié s'enlise et serve de motif pour renverser des gouvernements. Il est déjà discuté de faire parvenir jusqu'à une division aérienne entière en soutiens sous vingt-quatre heures à Teyla, soit approximativement quatre-vingt-dix avions de combats et une vingtaine de soutiens, pour réaffirmer notre soutien et appliquer une pression concrète pour contraindre à la négociation l'ensemble des partis impliqués.
– Quatre-vingt-dix avions quand nous sommes déjà impliqués à Carnavale ?
– Nous n'avions qu'une quarantaine d'avion de combat de la marine à Carnavale. Il reste deux divisions aériennes en Sylva, l'une pouvant en partir à tout moment. Il est plus probable que nous options pour une brigade, soit un tiers de division, mais cela sera conditionné par l'engagement de l'Estalie de renoncer à son escalade.
– Cela ne risque-t-il pas de justement envenimer les choses ?
– Les choses s'enveniment déjà. Il s'agit d'intervenir selon un équilibre très précaire pour conjointement orienter vers les discussions, de manière assertive si nécessaire, sans non plus représenter une menace pour l'Estalie.
– L'Estalie considère déjà le capitalisme, l'Hotsaline et la défense de l'OND envers l'Estalie comme des menaces. N'est-ce pas peine perdu ?
– La Krésetchnie et le LiberalIntern se considèrent mutuellement comme des menaces. Il n'est pas question de trancher selon des arguments idéologiques ou moraux, simplement de mettre fin aux engagements armés. La solution la plus confortable serait de proposer au gouvernement krésetchnien une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son territoire, conditionné par l'engagement qu'il ne poursuivra pas l'offensive. Ce sera une manière de geler le conflit en s'assurant que ni l'Hotsaline, ni l'Estalie ne poursuivent les engagements et soit contraint de joindre la médiation. Que chacun considère idéologiquement l'autre comme une menace, ça les regarde. Mais pour le moment, la priorité est de mettre fin au conflit qui lui confirme la menace que chacun représente pour l'autre.
– Et si cela ne suffit pas et escalade ?
– Je doute que les intervenants, que ce soit Velsna qui est activement impliqué pour la sécurité de Rasken, ou juste l'OND, ne reste inactif si la guerre totale se lance malgré tout. L'Estalie devra bien accepter au bout d'un moment que ses buts de guerre sont vains et qu'il est temps de revenir sur la table du dialogue. Nous avons bon espoir que le pire soit évité une fois l'émotion des morts civils passées, mais nous restons parfaitement conscients que les choses peuvent toujours dégénérer et nécessitent un certain doigté, d'où la proposition d'interdire toutes actions offensives de la part de l'un ou l'autre des partis. Vraiment, le Grand Kah se désengage et reconnaît l'importance de la médiation et je doute qu'il revienne sur cette décision. L'intégralité de la communauté internationale appelle à cela, pourquoi l'Estalie s'obstinerait quand elle aura juste tout à perdre ? L'Estalie doit comprendre qu'agiter la « menace » hotsalienne et utiliser « l'agresseur » comme prétexte d'intervention illimitée reprend exactement l'argumentaire hotsalien qui, lui, est que le LiberalIntern et qu'un prétendu renversement de l'Altrecht par le Grand Kah justifie une intervention armée. Si l'Estalie ne tient pas à consolider les positions du gouvernement hotsalien et l'approbation populaire de ce dernier, elle doit renoncer à ses ambitions et revenir à la raison, je le répète, pour suivre les pas du Grand Kah.
– Un mot pour les prisonniers politiques teylais ?
– Leur libération fait bien évidemment partie des objectifs du Duché. Nous ne pouvons tolérer que le conflit s'étendre à Teyla en se vengeant sur ses représentants. Je le rappelle, mais cet acte s'inscrit dans une stratégie vaine de l'Estalie, qui doit passer outre la colère si elle ne tient pas à légitimer l'activation de l'article 5 de l'OND. Je ne dis pas ça sur le ton de la menace, mais de l'affirmation formelle : continuer sur cette ligne, c'est garantir la poursuite d'une escalade qui ne profite à personne. L'arrestation et condamnation de représentants teylais est un acte gratuit et dangereux, rien de plus.
– Une dernière question, quel est votre titre favori de Raul Correa ?
– Alguarena.
– Merci Madame la Présidente.