Posté le : 19 déc. 2024 à 21:10:19
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Le consul Pandoro était admiratif de la réponse du jeune prince. Un homme si jeune et plus ou moins inexpérimenté dans le domaine de la diplomatie, et pourtant le voilà à s’exprimer comme le plus fin des grands de ce monde. Le consul était un homme qui appréciait l’élégance et le raffinement (contre toute attente). Il regarda longuement le prince Teylais durant sa réponse, il vit en lui un futur homme d’Etat particulièrement important, celui-ci lui rappelait ses propres enfants. Notamment Alexio, son petit dernier, il venait tout juste de rentrer à l’académie militaire de Barba. Destiné à une grande carrière d’officier, Pandoro croyait fermement en son fils, et par ricochet, il croyait fermement en l’avenir du prince Teylais. Lorsque le prince eut fini de parler, Pandoro ne se risqua pas à répondre. En soit, répondre n’était pas un problème, mais il voulait que le prince ressente l’émotion que Pandoro souhaitait transmettre. Alors il regarda le prince et hocha la tête avec un sourire amical. Comme pour montrer au prince que Pandoro avait compris qu’il se trouvait en face du futur Prince d’une des plus grandes puissances. Ici au sein de la fédération, un homme puissant et un homme digne, ainsi, il est très mal vu pour quelqu’un ayant un rôle important de ne pas respecter ce titre. Les héritiers du trône durant l’empire avaient l’obligation d’afficher des postures de souverains, et de se montrer digne de ce rôle. Non pas que Pandoro trouvait que le prince Teylais ne se montrait pas assez digne, mais ici à Stérus il est important que les personnes ayant du pouvoir affirment et revendique se pouvoir. Ainsi, cette question au prince de Teyla était orientée de façon à voir si le prince de Teyla avait bien cette posture de noblesse. Et il semblait que cette réponse convînt parfaitement au consul, ce qui assurément faisait du prince quelqu’un qui serait aimé au sein de la fédération. Pandoro comme beaucoup de traditionalistes était un grand nostalgique de l’empire Stérusien, il aurait par dessus tout voulu voir une rencontre entre un grand empereur Stérusien et un noble Teylais. Mais ce temps était révolu et rare étaient ceux qui se mobilisaient vraiment pour son retour. Pandoro prit ensuite le temps d’écouter le ministre Teylais, il était très important pour le consul de comprendre et d’analyser rapidement les informations qui étaient données. Il aimait peu se laisser le temps de la réflexion. Il était de ceux qui estiment que trop réfléchir empêche de prendre des risques, et pars la même occasion entrave la liberté d’entreprendre.
En ce qui concerne l’accord commercial, c’est pour nous tout à fait envisageable, et si vous nous présentez aussi rapidement un accord alors pourquoi pas après tout. En ce qui concerne les zones blanches, nous n’y voyons aucun inconvénient. Nos entreprises seront ravies de pouvoir s’installer sur votre sol et inversement. En ce qui concerne la fédération, la ville de Barba est aujourd’hui le seul endroit au sein de la fédération ou le taux d’imposition et de taxe pour les entreprises étrangères est à 0. Mais si certaines de vos sociétés souhaitent se développer dans le pays, il est tout à fait imaginable de créer de nouvelles zones de faible ou d'absence d'imposition.
Pour le cas de la Westalia, lorsque nous parlons d’absence de soutiens, nous évoquons la crise Stéruso-Poétoscovienne, les multiples tensions qui ont opposé l’ASEA à certains états eurysiens. Dans le premier cas, la Westalia a simplement décidé de ne pas s’engager aux côtés de son allié qu’était la fédération. Elle a évidemment essayé d’apaiser les choses, mais en ne manquant jamais de s’attaquer verbalement presque autant à la fédération qu’à la Poetoscovie. Pour le reste, du moment que la Westalia n’est pas directement touchée, alors elle se sent peu concernée. En revanche, nous n’avons pas hésité à faire bloc aux côtés de la Westalia contre l’Antegrad, nous n’avons pas hésité à fournir l’aide de services de renseignement non plus. Et pour autant, la Westalia a continué sa politique écocentre. Me direz-vous, chaque état n’est il pas responsable que de son propre pays ? Je vous dirai que oui, vous comme moi ici ne sommes pas bénévole pour l’autre. Nous défendons chacun nos intérêts. Mais lorsqu’on choisit de s’intégrer à une organisation fédératrice, on accepte de devoir parfois laisser son ego de coté et penser aux autres. Et d’un autre aspect, la Westalia n’a jamais respecté nos standards démocratiques, tout le monde a toujours laissé faire. C’est pour cette raison que la fédération ne souhaite plus participer à cette organisation. La Westalia est pour une raison que j’ignore rarement critiqué frontalement. Il semblerait que les autres membres de l’organisation n’aient pas la conviction que de censurer des journaux parce qu’ils critiquent le président, que d’enfermer des opposants juste parce qu’ils sont opposants, et que de faire des lois qui stigmatisent et réduisent les droits des minorités reste aujourd’hui l’inverse d’une démocratie. La Fédération est souvent critique pour ses arènes, mais je préfère voir un homme volontaire à l’idée de mourir devant 70 000 personnes, qu’un homme enfermé simplement en raison de son appartenance ethnique.
Pour ce qui est de la présidence de l’ASEA, la encore une fois, lorsque la fédération occupait ce poste, nous avons fait en sorte de conserver au mieux notre neutralité, d’appliquer purement et simplement non pas notre propre interprétation du texte, mais bien la façon avec laquelle nous l’avons tous ensemble rédigé. Dès que la Westalia est arrivée, elle en à fait qu’à sa tête, compromettant l’idée même d’une neutralité en utilisant la même personne pour arbitrer les débats que pour représenter l’avis Westalien, en choisissant les sujets à aborder en fonction de leurs envies et j’en passe. Et quand la fédération a dit quelque chose, les autres ont répondu par le silence et le laissez aller. Je pense que la principale source de problème dans une organisation, c’est l’absence de cadre clair, et je dois dire que je m’inquiète à ce sujet pour le futur de l’ASEA.
La Lermandie, est tellement sous domination intellectuelle et diplomatique Westalienne que cela en devient inquiétant, c’est à se demander si la Westalia ne possède pas d’ores et déjà deux voix à l’ASEA. La Lermandie n’ose jamais critiquer la Westalia, jamais en face, elle emploie toujours, je dis bien toujours des pincettes inhabituelles avec ce pays. Elle n’hésite pas à s’affirmer face à la fédération, mais ne possède vraisemblablement pas le même courage contre le Westalia. La proximité entre les deux pays joue sûrement. Mais quand la Lermandie aura le retour de bâton, et que la Westalia leur tournera le dos pour conserver leurs propres intérêts, alors peut être la politique Lermandienne changera de cap.
En matière de sécurité, il n’y a pas réellement d’inquiétude à avoir dans ce sens, la fédération est une puissance majeure de la région Aleucienne, bien que proche géographiquement des deux plus grandes puissances au monde. Pour ce qui est des accords militaires, au contraire, nous sommes plutôt dans une optique de les renforcer et de les multiplier plutôt que de les abandonner.
Nous sommes pour l’envoi de la missive commune, au moins, nous n’aurons pas à justifier de nos actions militaires. Que proposez-vous comme éventualités d’exercices ?
Lorsque le consul entendit les propos du jeune prince, il fut d’abord surpris. Le prince ne serait il pas favorable au service militaire imposé aux membres de la royauté ? Cette idée fut surprenante pour le consul, car elle tranchait avec la première image du prince qu’il s’était faite. Mais le consul se mit alors à changer de fusil d’épaule. Cette réflexion était grotesque, arriérés. Le prince avait sûrement ses raisons de ne pas être enchanté à l’idée de partir un an pour jouer au soldat. Et cela ne voulait en aucun cas dire qu’il n’était pas pour autant digne d’être prince. Pour le coup l’image de son fils qu’il voyait à travers le prince disparu le temps de quelques minutes. Son fils, comme beaucoup d’hommes au sein de la fédération était plus qu’enjoué à l’idée de faire son service militaire, au contraire, il souhaitait même devenir officier par la suite.
Permettez-moi pour commencer de vous dire, Prince Teylais, que votre sens de l’engagement vous honneur. Si jamais l’idée venait de vous traverser l’esprit, sachez que la fédération serait honorée de pouvoir vous accueillir pour l’exercice d’un service militaire. Mais encore une fois, même si vous le faisiez autre part, la fédération possède de nombreuses grandes universités, ou centre de recherches. Si vous souhaitiez un jour étudier au sein de la fédération, soyez assuré que vous seriez accueillis comme il se doit. Alors évidemment, en cas d’un service militaire, aucun privilège ne pourrait vous être attribués, sauf en cas de demandes importantes. La fédération à su depuis son ouverture sur le monde développer son industrie militaire et atteindre aujourd’hui de haut niveau de connaissances de productions et de stratégie dépassant certains états comme confédération Zelandienne, pour ne citer qu’eux. Notre armée n’est pas celle de Teyla, mais elle n’a aujourd’hui plus à rougir devant beaucoup d’autres nations. Prince de Teyla, vous êtes ici chez vous.