25/02/2015
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Activités étrangères en Myaikho

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Activités étrangères en Myaikho

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Tableau d'une réception diplomatique impériale

Edmond Duchemin était dans une salle d'eau au sein de l'ambassade impériale. Il ajustait une dernière fois sa moustache en faisant rouler les poils entre ses doigts. Il se regardait dans la glace richement entourée de dorures et souriait en pensant que l'Empire avait bien évolué depuis qu'il avait été nommé ambassadeur dans cette petite république du sud-nazum. Douze ans d'absence... Il était bien revenu pour quelques occasions. Rencontres diplomatiques, quelques Noël, son père qui était décédé il y a quatre ans, la naissance de ses petits enfants et une remise de décoration. Mais l'Empire en douze ans s'était métamorphosé. Son PIB avait doublé en douze ans, sa population avait augmenté de presque dix millions d'habitants, sans compter le Mokhaï bien sûr. Il avait perdu un certain nombre de territoires, mais aujourd'hui prospérait. Ses infrastructures se modernisaient, l'Empereur avait changé et c'était pour le mieux à ses yeux. Cela avait permis à l'Empire d'entrer d'une sorte d'âge d'or, ou au moins une période de grande prospérité. On approchait petit à petit des 1000 milliards de PIB, cela était inespéré il y a encore quelques années. Il allait enfin pouvoir revenir dans son pays après douze ans... Ces douze ans l'avaient évidemment marqué.

D'une part son travail avait été passionnant, l'Empire et la cité de Myaikho avait toujours entretenu de bonnes relations et il avait œuvré à ce que cela perdure. Il avait vu le triste spectacle du déclin de Myaikho. Il avait vu les bâtiments se dégrader, là où l'ambassade impériale avait été rénovée et était un lieu de rencontre pour la haute société myaikhosienne resplendissant de finesse, de richesse et une enclave de la prospérité nordiste au sein de son ancienne possession à l'économie en berne. Il avait vu les préoccupations populaires glisser du progrès des mœurs et de la culture a simplement la recherche d'emploi, le freinage de la chute de l'économie et le maintien des services publics. Ces gens qu'il côtoyait au quotidien étaient devenus au fil des années plus replié sur eux-mêmes, plus fataliste, pragmatiques, résignés. Aux yeux de la classe politique myaikhosienne traditionnelle qui avait été dominée depuis cinquante ans par le centre et le centre-droit progressiste et libéral, peu à peu perdre espoir quant à la reprise économique et l'avenir de la cité. Il avait vu la gauche imploser et subir une humiliation historique en perdant l'opposition officielle et le gouvernement fantôme. Mais il voyait aussi l'émergence de la droite conservatrice et nationaliste qui n'existait pas encore dans les années 90-2000. La droite était jadis une musaraigne face au loup qu'était la gauche et à l'ours qu'était le centre. Il n'était composé que d'un cercle cathayophone et catahyophile conservateur dépassé et de quelques députés d'extrême-droite ou favorables au retour de l'Empire du Nord.

Aux yeux de l'ambassadeur, cette nouvelle droite qui progressait rapidement, une droite conservatrice et nationaliste, était la future force politique dominante dans la cité et son intuition lui disait qu'elle serait la grande gagnante des élections d'octobre 2015. Ses rapports faits au gouvernement allaient dans ce sens et la population semblait, elle aussi, intégrer l'idée que cette force nouvelle pourrait être la solution du renouveau. Après tout, jamais n'avait été testé cette gouvernance, et la gauche était bien trop en retard sur les réalités et préoccupations populaires pour être une solution. Myaikho avait envie d'air nouveau, avait envie de retrouver une certaine fierté. Il est bien connu que le peuple de la cité de Myaikho a une grande opinion de lui, mais le déclin de leur cité ces dernières années a émaillé cette vérité et les citoyens veulent un projet dans lequel croire, qui leur promet la fierté, la grandeur retrouvée. Il a envie de pouvoir à nouveau se sentir quelque part supérieur, ou en tout cas à part. C'est la proposition de cette nouvelle force politique, le Gerakan Pertahanan Tradisionalis, aidé de son allié d'appoint, le Huánglóng quān. Retour aux valeurs traditionnelles, se recentrer sur le peuple Myaikhos, protéger son économie pour ne pas délocaliser et ne pas être remplacé par les entreprises étrangères, retrouver une place importante dans la diplomatie du continent, réactiver son réseau diplomatique pour soutenir ses plans de renouveau, retrouver une marine puissante, et surtout, offrir de l'emploi.

L'ambassadeur impérial avait perçu le potentiel électoral du Gerakan Pertahanan Tradisionalis mais avait aussi perçu l'intérêt que celui-ci représentait pour l'Empire. Ce parti avait pour dessin de faire aller les relations myaikho-nordiste bien plus loin et de compter sur la monarchie aleucienne pour obtenir des crédits qui lui permettraient d'avoir une situation financière plus tenable sur le court et moyen terme afin d'engager les réformes et les plans de relance. Le parti avait un potentiel plus ou moins autoritaire cependant. Son arrivée au pouvoir signifierait sûrement, mais cela n'est pour le moment que des spéculations, une réduction du rôle de l'opposition, un renforcement du contrôle de l'État sur les institutions, une réduction des contre-pouvoirs et un amoindrissement des libertés. Cela n'était pas le plus démocratique possible, mais l'ambassadeur qui vivait ses derniers instants en tant que représentant impérial, avait l'intime conviction que cela était la solution la plus souhaitable pour le retour de la prospérité dans la cité et la réduction de l'instabilité. Car oui, la petite république subissait une instabilité inquiétante ces dernières années. La violence politique augmentait, la délinquance aussi, notamment au sein d'une jeunesse sans emplois et perspectives. La société Myaikhosienne était de nature extrêmement respectueuse de l'autorité, calme et disciplinée. La politesse était une valeur hautement estimée, et la violence et la délinquance étaient assez faibles dans son histoire. Cependant, la qualité de l'éducation réduisait avec les moyens alloués à celle-ci, et la jeunesse exprimait son inquiétude par des moyens plus dangereux et disons... turbulents. L'ambassadeur souhaitait connaître la position du GPT à ce sujet. Le risque d'insurrections et d'explosion des violences augmentait de jour en jour et l'Empire redoutait que les communistes ou les communalistes, comme au Mokhaï, prennent le pouvoir, bien que n'étant pas majoritaires. Les liens avec ce dernier faisaient que le risque était accru. L'Empire devrait choisir donc des conservateurs favorables à lui plutôt que de laisser progresser les communistes qui pourraient se réadapter à la situation, pensait l'ambassadeur.

Il contemplait donc son reflet dans la glace et se rendit compte soudain de son âge. Elle était loin l'époque où il apparaissait jeune et attrayant sur les photos de l'armée lors de son service. Son engagement de six ans dans l'armée impériale avait forgé son caractère, de même que ses études supérieures avaient forgé son esprit et que l'expérience avait fait le reste pour le faire devenir un représentant fidèle de l'Empire, loyal, stratège et méthodique selon ses pairs et supérieurs. Sa vie avait été bien remplie et il en était satisfait. Désormais, il souhaitait se consacrer à sa vie de famille. Il voyait dans ce reflet, moins de cheveux qu'autrefois, dorénavant blancs dans presque leur totalité. La moustache l'était également. Les rides s'étaient accentuées autour des yeux, de la bouche et sur le front. Sa peau avait peu à peu vu apparaitre des taches de vieillesse et était devenue plus fripée. Il constatait que son visage était sporadiquement parcouru de légers tremblements. Il s'appuya sur le bord du meuble et alla vers la porte. Il posa sa main gantée sur la poignée qu'il fit tourner, une poignée d'un ivoire immaculé. Probablement un ivoire végétal si cette porte avait été rénovée lors des grands travaux. La porte s'ouvrit doucement dans un léger grincement et l'ambassadeur avança sur le parquet en point de Grovern fait de bois de cerisier. Ses bottes marquaient distinctement son pas sur le sol. Il progressa dans un couloir peu éclairé d'où on pouvait entendre les bruits de la salle de réception. Sur les murs défilaient des tableaux de scènes locales peints par des artistes nordistes, des portraits d'ambassadeurs et de paysages. Il franchit l'encadrement de la porte et arriva dans la salle de réception.

C'était une grande salle octogonale dans laquelle des niches étaient incrustées dans les murs. S'y trouvait des sculptures, plus précisément des bustes. D'empereurs, d'ambassadeurs, de ministres, etc. Des tables rondes de jeu ceinturaient cette même salle et une table rectangulaire allongée où se trouvaient des canapés sur des plateaux en argent était située au centre. Du personnel circulait entre les officiels invités pour proposer des coupes d'eau et d'alcool. L'ambassade avait invité le grand monde de la cité : le président, le premier ministre, le ministre des Affaires étrangères. Cela, peut-être plus par formalité que par intérêt puisque ceux-ci seraient sûrement bientôt remplacés après les élections. Mais aussi le maire de la ville et le président du Parlement. Eux aussi seraient très certainement remplacés d'ici peu. Mais il avait invité d'autres officiels également, en dehors de tous ceux invités par formalisme. Des invités qui allaient assurément faire devenir la réception une pièce de théâtre pleine de complots digne des plus grands auteurs. Dans cette pièce se trouvait le président du Parti du Progrès Myaikhosien, le président du Huánglóng quān, la présidente de la Liga Bunga Merah et surtout le président du Gerakan Pertahanan Tradisionalis. Les communistes et le centre-gauche avaient été volontairement oubliés, les premiers inquiétants l'Empire et les seconds, pour une autre raison partagée avec l'absence des communistes, créé des tensions au sein des alliances. L'Empire allait fragiliser les Accords d'Urdabas par ce simple oublie et aller amorcer le début de l'éloignement entre l'Alternative Démocratique et le Parti du Progrès Myaikhosien. Une ingérence innocente, invisible et presque non intentionnelle qui pouvait avoir un impact significatif sur la politique interne de la cité.

L'ambassadeur pris une coupe de champagne, un alcool qu'il n'appréciait pas outre mesure et qu'il prenait pour la forme. Il préférait le cidre brut, un cidre râpeux et traditionnel de la campagne nordiste, cependant on en trouvait très peu ici. Il avança vers le président Sudjarwadi pour le saluer.

- Bonsoir Monsieur le Président, dit-il en souriant de manière mesurée, nous n'avons pu discuter que brièvement lors des formalités de cet après-midi. Je suis très heureux et honoré que vous soyez présent pour ma dernière soirée officielle en ces lieux.
- C'est tout naturel, monsieur l'ambassadeur répond-il en souriant un peu naïvement, douze ans en tant qu'ambassadeur, vous avez eu une constance qui vous honore. Vous avez vécu deux mandats présidentiels, ce n'est pas rien.
- Merci beaucoup, vous me flattez, il rit légèrement, je dois dire que je suis curieux de savoir qui sera le prochain président. Peut-être, souhaitez-vous tenter un second mandat ?
- Oh, vous savez, l'avenir est bien incertain. Comme vous me connaissez, je préfère parler franchement. Je souhaiterais faire un second mandat, je pense pouvoir encore œuvrer pour mon pays, mais vous savez tout comme moi que la situation est complexe. Ces nostalgiques d'une époque révolue, si tant est qu'elle ait déjà existé, du Gerakan Pertahanan Tradisionalis pourraient bien causer de sérieux troubles lors des prochaines élections.
- Vraiment ? Pensez-vous qu'ils pourraient concurrencer le Parti du Progrès Myaikhosien. Après tout, le peuple vous fait confiance depuis cinquante ans, un parti aussi récent que le Gerakan Pertahanan Tradisionalis pourrait-il sérieusement faire de l'ombre à l'honorable PPM qui a tant œuvré pour la cité ?
- Vos paroles me touchent, monsieur l'ambassadeur, mais je crains fort que ces conservateurs progressent considérablement aux élections législatives. Nous envisageons toutes les hypothèses, y compris la cohabitation et une victoire présidentielle en 2016 de leur part. Ils ont déjà remporté l'opposition, et leur progression est importante. La dynamique autour d'eux laisse à penser qu'ils vont progresser significativement, cependant je reste assez confiant tout de même.
- Eh bien... Je n'avais pas vu cela de cette façon. C'est bien alarmant.
L'ambassadeur pris une expression de surprise feinte. Il riait intérieurement de faire semblant de ne pas avoir étudié précisément l'avenir politique de la cité et la mort certaine du PPM. Le président était si naïf... ⁣ Comment le PPM compte s'adapter à cela ?
- Nous allons faire comme lors d'une campagne basique. Nous ne souhaitons pas accorder de l'importance à ce parti. Nos priorités sont le progrès des droits des minorités, les réformes administratives, l'équilibre du budget et l'entretien de relations cordiales avec nos voisins.
- Oui, c'est une stratégie louable, ne pas rentrer dans leur jeu et leurs thématiques et garder le cap de vos objectifs.
Il pensait en son for intérieur que c'était totalement stupide. Certes, ne pas aller sur leurs thématiques civilisationnelles, culturelles et nationalistes étaient peut-être une bonne stratégie, mais il est des sujets que le PPM devait investir s'il voulait garder la face lors des prochaines élections. Les priorités de ce dernier étaient déconnectées et franchement minables dans leur médiocrité voir leur petitesse.

Un invité aborda le président et l'ambassadeur en profita pour s'éclipser. Il vit au loin les présidents du Huánglóng quān et du Gerakan Pertahanan Tradisionalis discuter entre eux. Mais il souhaitait leur parler en dernier et voulait s'amuser avant avec les autres personnalités menacées de disparition. À commencer par la présidente de la Liga Bunga Merah qui comblait l'absence d'intérêt des autres invités pour elle en mangeant des canapés près de la table centrale.

- Vous passez une bonne soirée, madame Yáng ? demande-t-il avec un sourire légèrement amusé.
- Oh monsieur l'ambassadeur, s'exclama-t-elle en sursautant, surpris par l'apparition de l'homme et en reposant un peu gênée un toast, oui... cette réception est digne d'un évènement tel que celui-ci...
- Je vous remercie. C'est avec une certaine émotion que je quitte ces lieux, vous savez. Myaikho est vraiment une cité fascinante. Je suis d'autant plus impacté que j'ai le sentiment de partir à un moment pivot de l'histoire politique de la république. Qu'en pensez-vous ? Edmond jubilait de pouvoir piéger la présidente de la LBM et la pousser dans un terrain de discussion défavorable.
- Oh... euh... Elle toussote d'inconfort, il me semble que oui, cette période est importante, car nous observons un déclin économique et social, mais aussi un déclin de luttes culturelles. Dans le même temps on observe le déclin du parti omnipotent et omniprésent dans les gouvernements depuis notre indépendance, le PPM.
- Certes, mais le paysage politique ne se redessine pas qu'au centre.
- Oui... elle pâlit, la droite gagne du terrain...
- Tandis que la gauche en perd... il sourit intérieurement. Pensez-vous que les Accords d'Urdabas tiendront ces changements et que la gauche sera capable de tirer profit du déclin du centre ?
- J'ai confiance en nos alliés du Front Rakyat. Face aux défis de cette période, j'ai la conviction que nous sommes le seul barrage aux conservateurs et aux nationalistes. La présidente du parti tente de se ressaisir et d'effacer son désarroi vis-à-vis de la situation.
- Eh bien, je l'espère de tout cœur, l'ambassadeur sourit avec une confiance et une douceur diplomatique inquiétante.

Il lève son verre en direction de la présidente puis est abordé par le président du Parlement.

- Bonjour monsieur l'ambassadeur. C'est avec une certaine tristesse que je vois souhaite un bon retour vers votre pays d'origine.
- Bonsoir excellence. Nos charmants invités ont presque réussi à me faire oublier la tristesse de mon départ. Plutôt l'émotion, je dirais, car, je suis tout de même heureux de prendre ma retraite, mais c'est une page difficile à tourner, c'est évident.
- Je comprends, douze ans passés ici, loin de chez vous, doivent être pesant. Mais j'espère que vous avez tout de même pu apprécier la vie dans notre cité. C'est avec un certain regret que nous laissons s'en aller un ambassadeur respecté et admiré, un homme de paix et de constance tel que vous.
- Vos mots me touchent beaucoup, votre excellence. Nombreux sont les grands hommes ici, et au sein de Myaikho. Ces douze ans m'ont donné la chance unique d'en rencontrer une partie, mais il faudrait plus qu'une vie pour pleinement apprécier la Cité des Perles.
- Vous faites honneur à notre ville par ces mots. Quoi qu'il en soit, je suis certain que les relations myaikho-nordiste ne pourront que progresser et se bonifier, et que votre nouvel ambassadeur sera un diplomate très compétent également.
- Je n'en doute pas le moins du monde
, il sourit puis se dirige vers les présidents du Bouclier de Perles, l'alliance conservatrice formant l'opposition officielle et le gouvernement fantôme au sein du Parlement.

- Messieurs bonsoir. J'espère que vous passez une agréable soirée.
- Cette soirée est somptueuse, il en fallait au moins autant pour le départ d'un homme tel que vous, monsieur l'ambassadeur
, répondit chaleureusement le président du Gerakan Pertahanan Tradisionalis.
- Je plussoie, l'amabilité diplomatique impériale mérite sa réputation. Ce bâtiment est véritablement splendide et cette organisation superbe. Nous sommes très reconnaissants pour cette invitation. Répondit le président du Huánglóng quān avec enthousiasme.
- C'est moi qui vous remercie d'avoir accepté. Il me semble que les résultats électoraux et les sondages montrent que vous êtes l'avenir politique de la cité. De plus, je crois comprendre que vos partis manifestent une volonté de coopération avec l'Empire. Cette invitation était toute naturelle. Vous savez, ce que je regrette en partant et en retournant en Aleucie, c'est de m'éloigner à un moment pivot de la vie politique myaikhosienne. Le paysage politique se redessine significativement ces derniers temps et de grands changements vont se produire si le PPM perd le gouvernement pour la première fois.
- C'est certain, répondit le président du Gerakan Pertahanan Tradisionalis, le Bouclier de Perles est en bonne voie pour remporter les prochaines élections, au moins pour gagner une majorité relative. L'ère du changement approche à Myaikho. Depuis trop longtemps, le Parti du Progrès Myaikhosien dirige ce pays, certes démocratiquement, mais nous voyons aujourd'hui que leurs politiques sur ces vingt, trente dernières années sont absolument désastreuses. Ils sont déconnectés des réalités et des attentes du peuple Myaikhos. Nous stagnons, pire, nous sommes en récession, économique, mais aussi dans une forme de récession civilisationnelle et culturelle. Nous sommes en déclin et si le Parti du Progrès Myaikhosien reste au pouvoir, nous sommes voués à la quasi-disparition, à l'assujettissement au Wanmiri ou au Jashuria.
- Il est vrai que les myaikhosiens ont l'air d'en avoir assez des gouvernements du PPM. L'alternance est souhaitable après cinquante ans dirigés par le même parti, aussi démocratique que cela soit. Il m'est d'avis que de nouvelles idées, formées par les réalités du terrain et les attentes des citoyens, sont la solution à la crise ayant cours. À mes yeux, si le Bouclier des Perles remporte ces élections, l'Empire devra investir à Myaikho et soutenir les politiques de relance de votre gouvernement. L'ère centriste est terminée, et l'ère de la gauche d'opposition également, cela se ressent.
Renchéri l'ambassadeur. Quelle sera votre politique diplomatique en cas de victoire ?
- Eh bien, j'espère que vos dires sont partagés par Estham, car notre coalition souhaite s'appuyer sur l'Empire pour construire et amorcer son renouveau. Répondit le président du Gerakan Pertahanan Tradisionalis.
- Nous allons mener une politique diplomatique proactive et ambitieuse. Nous souhaitons instaurer un protectionnisme relatif et ciblé pour notre économie en n'ouvrant pleinement notre marché qu'à nos alliés les plus proches, dont l'Empire. Nous souhaitons tisser des relations multiples et bénéfiques avec le prospère Cercle Cathayen et nos voisins et partenaires historiques, le Wanmiri, le Jashuria et plus récemment le Chandekolza et le Mokhaï. Le Nazum sera notre priorité, mais l'océan du Scintillant et l'océan des Perles. Notre défense va prendre une certain temps à se reconstruire et nous souhaitons approfondir nos relations avec l'Empire et le Wanmiri en ce sens, ajouta le président du Huánglóng quān.
- D'accord, merci beaucoup pour ces précisions. Je suis convaincu que l'Empire vous soutiendra dans ce projet, je vous souhaite une totale réussite en ce sens. Je vous laisse profiter de la soirée chers amis, il sourit puis se dirige vers le balcon.

L'air frais caressait son visage et il contempla la ville et ses lumières qui persistaient de briller malgré le marasme économique et politique de la cité. Il contemplait peut-être pour la dernière fois cette vue, si les évènements ne le ramenaient pas ici. L'histoire de la ville était encore à écrire.

https://i.postimg.cc/PqR801Rw/ancien-ambassadeur-myailho.jpg
Edmond Duchemin, ambassadeur sortant de l'Empire
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