21/02/2015
17:38:54
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Camarades ou pas camarades V - rencontre UICS/PPB

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Camarades ou pas camarades V: Le PPB


Lyonnars est brumeuse, et les esprits des locataires du siège de l'UICS le sont tout autant. Il est 8h et comme à son habitude, Piero Lardi, membre du comité central du PEV et référent à l'UICS pour le parti, a le privilège d'ouvrir la permanence des eurycommunistes velsniens au quatrième étage de l'immeuble. C'est dans ce bureau que les membres de la délégation peaufinent leurs textes déclamés au Conseil suprême, et où se joue le jeu beaucoup plus politicien du comptage de voix en avance: quelle mesure est populaire ? Laquelle ne l'est pas ? Les délégués du PEV jaugent les aspirations et les besoins de leurs camarades des autres délégations, et adaptent les derniers détails de leurs argumentations. Les sujets sont larges et aucune journée ne ressemble à la précédente. Piero Lardi voit une pile de dossiers sur le bureau du secrétaire Géorgi Marcos. Il a la curiosité d'en piocher quelques uns au hasard, et s’enfonce dans le fauteuil qui d'habitude est le sien, en face du pupitre de Marcos. On dirait bien que le secrétaire a déjà planifié sa prochaine intervention sur le sujet de l'organe de développement économique de l'UICS, de même que ce dernier a déjà planifié son emploi du temps pour le reste du mois. Lardi passe d'un dossier à l'autre jusqu'à tomber sur un sujet intéressant: "PPB...qu'est-ce que c'est que ça...".

Piero Lardi ouvre le dossier, et lui saute aux yeux la date: 17 janvier 2015...quand bien même Marcos avait déjà autre chose de prévu aujourd'hui, une visite au parlement loduarien en compagnie du camarade Lorenzo. Se pourrait-il qu'il est donc oublier la réunion avec les délégués du PPB ? Peut-être que des membres d'autres délégations sont au courant...Lardi jette un coup d’œil dans le couloir. A côté se trouvait la permanence de la délégation eurycommuniste de Zélandia, avec laquelle les velsniens devaient organiser la réunion. Lardi frappa à la porte: pas de réponse. Se pourrait t-il que ceux-ci soient déjà sur place ? Naturellement, Piero Lardi se dirigea vers l'endroit où il y avait le plus de chances de croiser les délégués zélandiens à chaque heure de la journée: la buvette de premier étage. Là encore et de manière surprenante...rien.

On dirait bien que Lardi va devoir assumer l'intérim pour tout le monde. Il se dirigea donc vers la salle de réunion prévue pour l'accueil du PPB, dossier sous le bras. Il laissa la porte ouverte derrière lui de façon à signifier que les délégués de cet exotique parti socialiste du Nazum sachent qu'ils sont attendus. Lardi était donc planté là devant la porte, avec une très faible connaissance des individus à qui il allait faire face. Mais qui sait...peut-être que cette journée sera une bonne surprise.
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Le bureau politique du PBB avait hésité pendant de nombreuses heures lors des délibérations pour décider à qui reviendrait la tâche d'aller à la rencontre des responsables du l'UICS, fallait-il envoyer un idéologue, un expert en communication, un des nombreux académiciens à avoir rejoint la parti ces dernières années ou un des membres historiques de l'organisation ayant participer "à la Glorieuse Guerre". Finalement la figure qui semblât être la plus logique au vue de toutes ces interrogations fut celle de Raharjo Sugiarto, le Secrétaire Général de la section politique du parti, figure historique et respectée de ce dernier et dont on connaissait, de par son expérience d'avocat, une maitrise certaine pour l'art de la discussion , il était également celui qui avait dessiné les principales stratégies électorales qui semblaient tant porter leurs fruits aujourd'hui alors que le parti était aux portes du pouvoir. Sa présence servirait également à signifier aux cadres de l'UICS que la procédure d'entrée du parti dans l'organisation était tout à fait prise au sérieux.

Sugiarto était une figure intrigante au sein du parti, ce qui rend encore plus impressionnante et intéressante son ascension. Comment un avocat, fils d'un père eurysien inconnu et d'une mère issue d'une famille plutôt aisée, avait-il réussi à intégrer et à gravir les marches, jusqu'au sommet, d'un parti taihoraniste historiquement enclin à favoriser la représentation, aux postes clés, des communautés aborigènes et des figures prolétaires ? Son respect et son crédit révolutionnaire il l'a fondé pendant la guerre civile où, en tant que jeune avocat, il accepta, malgré les menaces et les risques de représailles du Régime de défendre dans les tribunaux ou dans les médias des cadres de la guérilla communistes, des "terroristes" ou tout autre militant s'opposant à la ségrégation communautaire et à la dictature des Vimalais. Il était réputé pour ne refuser la défense à aucun membre du parti, du simple adhérant arrêté pour tractage illégal au guérillero le plus radical. Il a ainsi écrit une de ses plus belles victoires juridiques en arrivant à faire acquitter, après la guerre, les présumés responsables du massacre de Rawai où près de 840 Vimalais furent exécutés sommairement, action dont même le PBB s'était distancé en suspendant les accusés. Quand le Régime se durcit à la fin des années 80, il rejoignit la jungle, prit officiellement sa carte de membre et les armes. Le reste de sa carrière politique fut ensuite une longue montée en puissance qui le vit devenir Secrétaire Général pour la première fois en 2007, avant de se faire réélire à chaque congrès.

Il n'angoissait pas spécialement cette réunion, à la différence de certains de ses camarades qui craignait que son ton parfois légèrement provocateur et cynique issu de sa carrière juridique ne rebute ou ne heurte un officiel eurysien de l'organisation connaissant mal le franc-parlé qui caractérisait les Kinagiens. Il était accompagné d'un traducteur à qui on avait dit de ne pas hésiter à arrondir les angles en cas de "bon mot" de Sugiarto et d'un cadre franchement anonyme du parti qui servait autant à le conseiller qu'à analyser la réunion pour la rapporter au Bureau politique en cas d'échec des discussions.

Sugiarto entra d'un pas calme mais décidé, accompagnés de ses deux camarades, puis arrivé à la hauteur de Piero Lardi, lui tendit la main et prononça un simple mais cordial «Salutation camarade, c'est un plaisir de vous rencontrer». Laissant à son interlocuteur l'honneur de commencer les connaissances statutaires.

Raharjo Sugiarto
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Calahan Skogman
Matthias Spitzer, second du Secrétaire Général de l'U.C.Z.

Matthias Spitzer, mécanicien d’arme aux Chantiers Navals Syndiqués d’Amstergraaf de son état, d’origine Tanskienne, second du Secrétaire Général de l’Union Communiste de Zélandia : Ewan Finnegan ; est un homme de peu de mot. Ainsi, lorsque la grisaille s’installe dans le ciel de Lyonnars et que ses camarades filèrent tous, droit au “Barbelé” — bar réputé de la capitale du Prolétariat mondial, il ne put s’empêcher de sourire au fait qu’il pourra travailler seul dans son bureau et surtout, au calme.

Fermant sa porte à clef, il se mit alors dans ses deux dossiers les plus urgents : la rencontre avec les camarades du Partai Pertahanan Buruh ou P.P.B. et les élections fédérales Zélandiennes auxquelles il s’était présenté…


※ ※

Le nez toujours dans ses documents, Matthias ne vit pas l’heure tournée et se rendit compte dans un sursaut qu’il était en retard pour la rencontre avec le P.P.B. Prenant en vitesse les dossiers dont il aurait besoin, laissant le reste étalé sur son bureau — il rangera plus tard ; il prit cependant le temps de faire un léger détour par la machine à café avec un plateau, des sucrettes et des touillettes.

L’imposante musculature par des années de travail sur les chantiers navals du camarade Zélandien se présenta dans l’encadrement de la porte de la pièce qui accueillait la rencontre ; les bras chargés de ses dossiers et d’un plateau, elle s’exprima en ces termes :

“ Veuillez excuser mon retard camarades. Mon pays traverse actuellement une période politique qui lui est importante et mes dossiers sur le sujet m’ont pris plus de temps que prévu. Je disais donc… Matthias Spitzer : de l’Union Communiste de Zélandia ou U.C.Z. et second de notre Secrétaire Général pour Lyonnars. Enchanté.

Café ? „
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Le fait que cet entretient soit réalisé par deux eurysiens n'était pas forcément la situation rêvée pour Sugiarto. L'idéologie du parti reposait en grande parti sur une interprétation assez stricte de la Théorie des Trois Mondes dont il savait qu'elle avait souvent tendance à vexer les occidentaux qui pouvaient y voir une forme de chauvinisme ou de rejet total des mouvements socialistes venus des continents historiquement liés au premier et au deuxième monde. Tant pis il fera avec. Il garda le flegme qui le caractérisait et répondit par un sourire teinté de bienveillance révolutionnaire pour répondre au camarade qui venait de rentrer en proposant si gentiment un café.

« Volontiers » répondit t-il après avoir salué son interlocuteur. Il s'approcha ensuite, café à la main, des sièges de réunions les plus proche, préparant les quelques fiches de notes qu'il avait à sa disposition, elles comportaient surtout des éléments de langages idéologiques à utiliser, en ce qui concernait la stratégie politique du parti personne ne la connaissait aussi bien que lui.
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Piero Lardi rendit bien ses salutations au représentant au représentant du bureau politique du PPB. Cette rencontre avec ce mouvement allait se révéler relativement atypique. En effet, si il y a déjà à l'UICS des formations politiques impliquées dans des activités de guérilla, il s'agit toujours d'un exercice sensible. Il fallait alors justifier la pertinence des actions de cette dernière sur base de son socle idéologique, tout en tirant un bilan de cette expérience. D'autant que le Kinagi demeurait un contexte relativement obscur et peu connu de la petite troupe de l'UICS qui servait aujourd'hui de comité de bienvenue. Le concours des camarades de l'U.C.Z n'allait pas être de trop;

Lardi fit signe aux invités de prendre place:
- Je vous en prie camarades, faites comme chez vous. Vous avez fait un long chemin.

Feuilletant une dernière fois son dossier, il remis ses lunettes sur son nez et prit une grande inspiration:
- Camarades. Nous allons procéder de la manière habituelle. En premier lieu, nous sommes avant tout là pour discuter et il n'y a guère de mauvaise réponse dans ce que vous nous direz. Nous sommes une organisation qui prône un syncrétisme d'idées. Peu nous importe la vision que vous vous faites du combat social tant que ce que vous visez est une abolition de la misère humaine sous toutes ses formes. Nous siégeons aux côtés d'eurycommunistes, de communalistes, d'anarchistes...aussi cela ne sera pas un critère de sélection aujourd'hui, vous pouvez vous en assurer. Nous sommes avant tout ici pour vous conseiller en plus de statuer sur la pertinence de votre candidature. Aussi, la cohérence de votre théorie sera davantage scrutée que ce qu'elle contient. Et c'est par cela que nous allons débuter cette discussion. Mais en premier lieu, j'aimerais vraiment entendre par votre bouche la façon dont vous décririez votre formation. Quel est le fondement de votre théorie ? Votre approche de la lutte des classes finalement... Comment s'organise votre parti ? Quelle est votre motivation à rejoindre cette organisation ? Bref...je voudrais bien entendre une rapide synthèse de tout ceci avant d'attaquer le vif du sujet.
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